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Macron prévient qu’il “n’y aura pas de solution militaire israélienne à Gaza”

Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la reprise des frappes israéliennes à Gaza constituait “un retour en arrière dramatique”, et a prévenu qu’il n’y aurait “pas de solution militaire” possible dans le territoire palestinien.”Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains”, a dit le président français aux côtés du roi de Jordanie Abdallah II, reçu à l’Elysée. “Nous appelons de nos vÅ“ux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages” retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la Bande de Gaza, a-t-il ajouté.Le souverain jordanien a aussi dénoncé “une étape extrêmement dangereuse” qui ajoute “une nouvelle dévastation à une situation humanitaire déjà désastreuse”, appelant la communauté internationale à agir “immédiatement” pour “un retour au cessez-le-feu”.Il a plaidé poour une reprise de l’aide internationale, déplorant “le blocage” par Israël de la fourniture d’eau et d’électricité qui “met en danger la vie d’une population extrêmement vulnérable”.Selon Emmanuel Macron, la reprise du conflit est “dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements, dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l’attente et de l’incertitude d’une libération que nous souhaitons plus que tout, dramatique pour la région tout entière qui tente de se relever en plus d’une année de guerre et de bouleversements”.Emmanuel Macron a aussi estimé que le Hamas avait “été vaincu”, et qu’il était “dépourvu du parrain qui l’avait poussé au crime du 7 octobre” 2023 lors de son attaque meurtrière sans précédent contre Israël, dans une allusion à l’Iran. “L’axe de la résistance est aujourd’hui une illusion”, a-t-il martelé en faisant là aussi référence à Téhéran et ses alliés au Moyen-Orient, dont le Hamas et le mouvement libanais Hezbollah, considérablement affaiblis par les frappes israéliennes.Le président français a appelé à “retrouver le chemin d’une solution politique”, apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza, “qui propose un cadre crédible de reconstruction et des éléments pour garantir la sécurité et installer une nouvelle gouvernance qui ne peut pas être celle du Hamas”.Pour le chef de l’Etat, “les ferments d’une nouvelle architecture de sécurité” régionale “sont là”, mais “il manque aujourd’hui une pièce à cet ensemble éminemment complexe”: “un État palestinien”.Il a rappelé qu’il coprésiderait en juin aux Nations unies “une conférence pour les deux Etats”, palestinien et israélien, avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avec lequel il doit aussi “échanger” mercredi soir.

Prévenir l’obésité infantile/école: une “mesure-pesée” en CE2 et respecter le nombre d’heures d’EPS

Pour mieux “mesurer le surpoids et l’obésité”, deux députés préconisent une “mesure-pesée en CE2” et plaident aussi pour que les trois heures d’EPS en primaire soit réellement appliquées, selon les conclusions de leur mission présentée mercredi.Cette mission flash sur l’activité physique et sportive et la prévention de l’obésité en milieu scolaire s’étonne du manque de données récentes sur l’obésité infantile au niveau national, une étude de grande ampleur étant attendue pour 2028. Afin d’améliorer le suivi, Christophe Proença (PS, Lot) et Frédérique Meunier (LR, Corrèze), souhaitent instaurer “une mesure-pesée de tous les élèves de CE2 par un infirmier scolaire”. Ils veulent aussi “généraliser” les tests de capacités physiques au collège, déjà expérimentés dans quelques écoles, et ce alors que des médecins alertent sur la baisse notable de capacité respiratoire des enfants. Au niveau mondial une étude publié début mars dans la revue The Lancet estime que sans une action forte et immédiate des gouvernements, une épidémie mondiale inédite de surpoids et d’obésité touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d’ici 2050, plombant les systèmes de santé. Selon cette étude, qui évoque “l’un des plus grands défis sanitaires du XXIe siècle”, l’obésité chez les jeunes devrait bondir de 121% à l’échelle mondiale, avec un total de 360 millions d’enfants et adolescents obèses d’ici 2050. Parmi ses recommandations, elle prescrit entre autres “d’intégrer des infrastructures sportives et des terrains de jeux dans les écoles”. Les deux députés appellent aussi à faire respecter les trois heures d’EPS en école primaire. “Si les trois heures étaient déjà faites, ce serait très bien”, a expliqué M. Proença à l’AFP. Sur le collège, il faut “porter le volume horaire à quatre heures pour tous les collégiens” contre 3 heures de la 5e à la 3e. “Il y a aussi un travail à faire avec le corps des médecins pour éviter des dispenses systématiques car il y très peu de pathologies qui demandent à ce qu’on dispense un enfant complètement “, a-t-il ajouté. Quant au dispositif des 30 minutes d’activité physique en primaire, initié par le comité d’organisation des JO de Paris, M. Proença a bien entendu la ministre des Sports récemment dire aux députés qu’un nouveau bilan serait fait prochainement alors qu’un rapport sénatorial avait fait état de seulement “42% des écoles” l’appliquant. Les deux députés relèvent aussi que “comme pour le niveau d’activité physique, la prévalence du surpoids et de l’obésité est inégalement répartie: le surpoids touche deux fois plus les enfants d’ouvriers que les enfants de cadres, l’obésité trois fois plus”. 

“Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie, c’est l’Algérie qui nous agresse”, dit Retailleau

“Nous ne sommes pas belliqueux, nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie. C’est l’Algérie qui nous agresse”, a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur Sud Radio à propos du refus par Alger de reprendre des ressortissants expulsables.”Il faut que l’Algérie ne barguigne pas quand on est convaincu, avec une pièce d’identité, un passeport, que le ressortissant est algérien. Elle doit le réadmettre”, a insisté M. Retailleau.En pleine crise diplomatique entre les deux pays, le ministre de l’Intérieur a plaidé pour “une réponse graduée” envers Alger arguant qu”un “ensemble de mesures pourraient être prises”. La réponse graduée permet de dire “nous ne sommes pas l’agresseur”, a-t-il insisté.”Nous avons commencé à le mettre en Å“uvre avec la suspension des facilités à la nomenklatura algérienne”, a ajouté le ministre évoquant la “remise en cause des accords de 2007” qui permet aux détenteurs de passeports diplomatiques de ne pas avoir besoin de visa.L’Algérie a opposé lundi une fin de non-recevoir à la liste d’Algériens expulsables fournie par Paris ces derniers jours, réitérant son “rejet catégorique des menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums” venant de France.Fin février, le Premier ministre François Bayrou avait menacé de “dénoncer” l’accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l’ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d’emploi, si, dans un délai de six semaines, l’Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.Toutefois, début mars, le président français Emmanuel Macron avait paru vouloir jouer la carte de l’apaisement en se disant “favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier” cet accord.Interrogé sur sa menace de démission si le gouvernement renonçait à un rapport de force avec l’Algérie, Bruno Retailleau  a répondu mercredi qu'”évidemment”, “si un jour il m’arrivait de tomber sur un obstacle qui pourrait mettre en cause la sécurité de nos compatriotes, alors je devrais m’interroger”.Les relations entre la France et l’Algérie ne cessent de se dégrader depuis la reconnaissance en juillet dernier par le président Emmanuel Macron d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine proposé par Rabat pour le Sahara occidental, territoire au statut non défini selon l’ONU.

Wauquiez refuse une droite au gouvernement “caution de l’immobilisme” de Bayrou

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez, rival de Bruno Retailleau dans la course à la présidence de LR, a durci le ton mercredi contre François Bayrou, refusant que la participation de la droite au gouvernement soit “la caution de l’immobilisme” sur l’immigration ou encore l’Algérie.  “Je ne veux pas que la droite soit au gouvernement pour être la caution de l’immobilisme” du Premier ministre, a affirmé sur CNews et Europe 1 le député de Haute-Loire, déplorant qu’aucun texte sur l’immigration ne soit inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale au cours “du prochain semestre”. Assurant vouloir combattre “cette comédie qu’est en ce moment la politique, beaucoup avec le gouvernement de François Bayrou”, il a accusé le chef du gouvernement de “nourrir un système (…) où l’on a des polémiques et les Français constatent qu’il n’y a rien qui change”.Laurent Wauquiez a pris l’exemple du récent débat sur le voile dans le sport, qui a créé des dissensions au sein de l’exécutif auxquelles la ministre chargée de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé a tenté de mettre fin mardi en assurant que “les signe religieux ostentatoire” étaient interdits dans les compétitions sportives.Déplorant qu’aucune loi ne soit soumise au Parlement sur cette question, il a annoncé que les députés LR iraient “plus loin” afin d’interdire le voile non seulement lors des compétitions, mais aussi dans “toute la vie sportive de clubs affiliés à des fédérations”. Il a pointé que le “soutien exigeant” de la droite au gouvernement passait par l’inscription au programme de l’Assemblée d’une loi sur l’immigration dans les six prochains mois, les deux textes approuvés mardi par le Sénat ne l’étant pas encore.  Sur l’Algérie, il a réitéré son appui au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui plaide pour “une réponse graduée” après le rejet par Alger d’une liste de ses ressortissants expulsables fournie par Paris.Mais il a émis des doutes sur la volonté de François Bayrou de mettre la pression sur Alger, craignant une réplique “très graduée avec très peu de riposte”, réitérant sa demande de “dénonciation des accords de 1968″ avec l’Algérie.Sur la présidence de LR, il répété être disposé à débattre avec Bruno Retailleau, tout en mettant en avant deux différences avec son rival.”N’étant pas pris dans la solidarité gouvernementale de François Bayrou, ne lui devant rien, ma parole peut être libre sur tous les sujets”, a-t-il souligné.La deuxième, “c’est que je suis totalement contre la primaire” pour désigner un candidat pour 2027, promettant de “débarrasser la droite de ce poison”.

Immigration: le Sénat adopte deux textes LR chers à Retailleau

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a relancé les débats sur l’immigration en faisant adopter mardi deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, a en effet fait prospérer deux initiatives déjà portées dans le passé par l’actuel ministre de l’Intérieur.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement et adopté à 230 voix contre 109, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre, de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent répondre à certains faits divers comme le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau.M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche – et pour les macronistes qui ont voté contre -, l’autre proposition de loi LR, adoptée à 204 voix contre 136, cible cette fois l’immigration régulière. Elle prévoit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans, reprenant partiellement des mesures censurées de la loi immigration. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).- “Dérive” -Objectif affiché: limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à proposer d’abaisser cette durée à deux ans.Le gouvernement a rendu un “avis de sagesse” sur ce texte, ni favorable ni défavorable, la ministre déléguée à l’Autonomie Charlotte Parmentier-Lecocq émettant plusieurs réserves.Elle comme de nombreux parlementaires ont en effet constaté que ces dispositions ne pourraient s’appliquer à de nombreux ressortissants étrangers en raison des nombreuses conventions bilatérales de sécurité sociale conclues avec des pays tiers, au Maghreb et en Afrique subsaharienne notamment.La gauche, elle, est vent debout et a dénoncé dans un climat parfois agité une “dérive xénophobe”.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’est indigné le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration.

Bayrou persiste, la CGT vers la sortie: le “conclave” des retraites vacille

François Bayrou a maintenu mardi qu’il ne jugeait “pas possible” tout retour à un âge de départ en retraite à 62 ans, prenant le risque de torpiller le “conclave” des partenaires sociaux, sérieusement affaibli par le départ de l’U2P, une organisation patronale, et celui possible de la CGT.Après une première déclaration dimanche qui avait mis le feu aux poudres, le Premier ministre a été appelé à clarifier sa position devant l’Assemblée nationale. Abroger la mesure phare de la réforme de 2023, qui a décalé l’âge légal de départ à 64 ans, “je dis comme citoyen, comme observateur, que ce n’est pas possible”, a-t-il réaffirmé avant de recevoir en soirée la CFDT.Il a cité le récent rapport de la Cour des comptes, selon lequel le déficit du système de retraites atteindra 6,6 milliards d’euros en 2025 et 30 milliards à horizon 2045. L’impossibilité d’un retour à 62 ans, “je suis persuadé que les partenaires sociaux (…) en viendront à une conclusion de cet ordre”, a-t-il affirmé.Les concertations sur les retraites, engagées fin février entre partenaires sociaux et prévues pour trois mois, ont plus que jamais du plomb dans l’aile. Après le départ de Force ouvrière le 27 février, qui avait dénoncé une “mascarade”, la CGT a décidé mardi de proposer à ses instances de “quitter les concertations”.- Construire “la mobilisation” -Dans une lettre interne, la Commission exécutive confédérale “considère que la nature des concertations retraites a changé” depuis les déclarations du Premier ministre et propose à ses instances composant son “parlement” de “(s)’en retirer et de construire de façon offensive la mobilisation”. Décision attendue mercredi en soirée.La CGT estime que “le durcissement des positions” de François Bayrou, “sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations”.La prochaine réunion de concertation entre partenaires sociaux est maintenue jeudi à 14H00. CFDT, CFTC et CFE-CGC seront à la table des négociations. “La CFDT n’abandonnera pas les discussions car la réforme s’appliquerait complètement, sans aucun changement. Or, on veut des réponses sur la pénibilité et sur la question des femmes”, a indiqué à l’AFP le numéro deux du syndicat, Yvan Ricordeau, après la rencontre à Matignon. Pointant un “constat de désaccord sur l’âge” qui pour la CFDT “reste dans les discussions”, il a noté que “les règles du jeu ont changé depuis l’intervention du Premier ministre qui a interféré”. La CFDT attend de la prochaine réunion, jeudi, qu’elle “reformate la feuille de route” des partenaires sociaux: “En fonction de cela, on verra comment on avance”, selon le syndicaliste.Les numéros un des centrales doivent se parler mercredi à 17H30.- “Jeu de dupes” -Côté patronal, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi décidé de claquer la porte mardi voyant dans ces négociations un “jeu de dupes”.”Ce conclave n'(est) pas équilibré”, les syndicats et l’opposition politique “ne négocier(ont) rien sans un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans”, qui financièrement “est impossible”, a expliqué à la presse Michel Picon, son président.Dimanche, M. Bayrou a pris une position “courageuse” en refusant ce “retour en arrière”, a-t-il encore estimé. Mais le “concert d’effarouchements” qui a suivi, les “déclarations” médiatiques des syndicats comme des partis d’opposition, “nous ont fait dire +on est dans un piège+”, a-t-il dit.Car tout éventuel accord entre syndicats et patronat doit être soumis au Parlement. Et l’U2P a aujourd’hui “acquis la certitude que les équilibres politiques” y aboutiront à un retour aux 62 ans et “une augmentation des charges des entreprises”. Interrogé par l’AFP, le Medef, principale organisation patronale, a dit “partager le diagnostic” de l’U2P sur le contexte actuel, qui “oblige à (se) réinterroger sur le bien-fondé de ce conclave”, sans pour autant annoncer son départ. La CPME, elle, “reste”, se disant “toujours aussi volontaire pour arriver à un accord”.od-mep-ito-eva-bat/chl/alu/cbn

Présidence de LR: Wauquiez et Retailleau ont déposé formellement leurs candidatures

Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, et le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ont formellement déposé mardi leur candidature à la présidence des Républicains, tandis que la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a apporté son soutien au second.La direction de la campagne du député de Laurent Wauquiez, composée de Nicolas Daragon, Florence Portelli et Geoffroy Didier, a revendiqué 7.150 parrainages sur X avant l’expiration ce mardi du délai pour le dépôt des candidatures. Il a recueilli le soutien de 52 parlementaires, a précisé l’équipe.  Pour part, Othman Nasrou, le directeur de campagne de Bruno Retailleau, a affirmé disposer “des parrainages d’une centaine de parlementaires LR et de ceux de plusieurs milliers de nos adhérents”.Les militants de LR éliront leur nouveau président lors d’un congrès les 17 et 18 mai. La haute autorité du parti doit maintenant vérifier que les deux candidatures répondent aux conditions fixées, soit avoir recueilli “au moins 1% des adhérents à jour de cotisation provenant d’au moins quinze fédérations départementales différentes, sans que plus d’un dixième des signataires de parrainages puissent être adhérents d’une même fédération, soit au moins 439 adhérents”.Après la présidente d’Ile-de-France Valérie Pécresse, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, a apporté mardi son soutien au ministre de l’Intérieur dans un entretien au Parisien. 

Immigration: Ciotti (UDR) annonce une résolution demandant la fin des accords franco-algériens

Éric Ciotti, patron des députés UDR à l’Assemblée, a annoncé que son groupe inscrirait à l’ordre du jour de sa journée réservée en juin une proposition de résolution appelant le gouvernement à dénoncer les accords franco-algériens sur l’immigration, au cÅ“ur des récentes tensions entre les deux pays.Le président du groupe allié au Rassemblement national a d’abord interrogé le Premier ministre François Bayrou lors des traditionnelles questions au gouvernement: “jusqu’à quand allez-vous accepter l’humiliation que fait subir chaque jour un peu plus l’État voyou algérien à notre pays?”, appelant à “révoquer les accords” de 1968, qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.Réfutant le terme “d’État voyou”, M. Bayrou lui a répondu que le gouvernement était “déterminé à réviser les accords” faute de “reprise” par Alger de certains “ressortissants algériens”.L’Algérie a rejeté lundi la liste d’une soixantaine de ses ressortissants que Paris souhaite expulser, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ayant promis en réponse une “riposte graduée” qui inclurait, “au bout”, une “remise en cause des accords de 1968″.”Si le gouvernement ne le fait pas, nous en discuterons au plus tard” le 26 juin, a promis Éric Ciotti, date à laquelle son groupe bénéficiera d’une journée dont il pourra fixer l’agenda parlementaire. “C’est très long, et j’espère que le gouvernement n’utilisera pas ce délai une fois de plus de façon dilatoire”, a-t-il poursuivi devant des journalistes à l’Assemblée nationale. La proposition de résolution que l’AFP a pu consulter – et qui ne serait pas contraignante même en cas d’adoption – dispose que les “autorités algériennes font montre d’une hostilité grandissante à l’égard de la France”, “qu’aucun motif ne justifie désormais que les ressortissants algériens” bénéficient d’un régime favorable et qu’il est “nécessaire d’arrêter l’immigration de masse vers la France”. Elle appelle à dénoncer les accords de 1968 et “l’accord du 16 décembre 2013” qui permet à la nomenklatura algérienne de se rendre en France sans visa.Une proposition de résolution demandant aux autorités françaises de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 avait déjà été défendue sans succès à l’Assemblée fin 2023, dans une journée réservée au groupe LR dont faisait partie à l’époque Éric Ciotti.

Le Parlement adopte définitivement une loi sur la sécurité dans les transports

Le Parlement a adopté définitivement mardi un texte visant à renforcer la sécurité dans les transports, très attendu des professionnels mais dont certaines mesures sont décriées par la gauche, comme le renforcement des prérogatives des forces de sécurité de la SNCF et de la RATP.Après un feu vert du Sénat lundi, le texte a été adopté par un dernier vote de l’Assemblée nationale par 303 voix contre 135, avec le soutien de la coalition gouvernementale, de l’alliance RN-ciottistes, et d’une bonne partie des indépendants du groupe Liot.Le texte élargit notamment les prérogatives des forces de sécurité dans les transports (Sûreté ferroviaire pour la SNCF, et GPSR pour la RATP), qui pourront procéder à des palpations sans avoir besoin du feu vert des préfets, intervenir aux abords des gares, et saisir des objets considérés comme potentiellement dangereux.”Il était temps de donner des droits aux agents de sûreté, car il n’est pas possible de leur demander d’assurer la sécurité des utilisateurs des transports en commun sans leur en donner les moyens nécessaires”, s’est félicité le député Les Républicains Ian Boucard.La gauche a au contraire dénoncé un glissement des missions régaliennes. “Les frontières entre les compétences des agents de sûreté et celles des forces de l’ordre s’atténuent dangereusement”, a déploré le député communiste Stéphane Peu.Le texte contient aussi la pérennisation du port de caméras-piétons par les contrôleurs. Une expérimentation de ce dispositif plébiscité par la profession a pris fin le 1er octobre. La proposition de loi ouvre en outre une expérimentation similaire pour les chauffeurs de bus et de car.La France insoumise (LFI), les socialistes, les communistes et les écologistes ont très largement voté contre. Seuls l’ancien président François Hollande et l’ancien ministre macroniste Aurélien Rousseau se sont abstenus au groupe PS.- “Mise en Å“uvre rapide” -“Je souhaite désormais une mise en Å“uvre rapide de ce texte”, a déclaré sur X le ministre des Transports Philippe Tabarot qui avait la particularité d’être aussi à l’origine de la proposition de loi lorsqu’il était sénateur.Elle avait été adoptée pour la première fois au Sénat en février 2024. Son parcours législatif avait été stoppé par la dissolution en juin, puis par la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre.Le texte comporte aussi une gradation des amendes pour les bagages oubliés, et la possibilité pour un juge de prononcer une interdiction de paraître dans les réseaux de transports, similaire à celle existant pour les stades de football.Une mesure toutefois difficilement applicable surtout dans le réseau francilien, de l’aveu même de Guillaume Gouffier Valente, député macroniste rapporteur du texte à l’Assemblée.Le texte contient “une espèce d’appétit de répression”, a estimé le socialiste Roger Vicot.Une autre disposition, introduite par un amendement du gouvernement, a été très critiquée: elle proroge jusqu’à mars 2027 l’expérimentation d’un dispositif de vidéosurveillance algorithmique (VSA) lors de grands rassemblements, testé notamment lors des Jeux olympiques de Paris-2024.Avec la VSA, un algorithme analyse les images de vidéosurveillance afin de repérer des comportements suspects.Un “cavalier” législatif sans lien suffisant avec le texte, selon certains députés, et donc susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel.”Cette expérimentation est bien plus large que les transports qui nous occupent aujourd’hui”, a critiqué le député du groupe MoDem Philippe Latombe.L’association La Quadrature du net a accusé le gouvernement – qui demande davantage de temps pour avoir le recul nécessaire sur cette technique – de “violer les promesses d’évaluation” et a déploré des “méthodes brutales (…) révélatrices de la dynamique autoritaire en cours”.”Brique après brique, vous bâtissez une France surveillée, punie, contrôlée, enfermée”, a estimé la députée insoumise Elisa Martin, qui a défendu en ouverture de séance une motion de rejet du texte, largement repoussée par les députés.

En visite en Martinique, Valls annonce un projet de loi contre la vie chère en Outre-mer

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé lundi soir en Martinique un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins “avant l’été”, à l’occasion d’une déplacement dans l’île des Antilles secouée fin 2024 par une mobilisation contre les prix de l’alimentation.Dans ce texte, l’exécutif proposera “un plan de bataille complet et structurel qui s’attaque méthodiquement à tous les facteurs expliquant la cherté de la vie”, a déclaré M. Valls à l’issue d’une réunion avec plusieurs dizaines d’élus et de représentants du monde économique à la préfecture de la Martinique.Manuel Valls était arrivé quelques heures auparavant sur l’île pour une visite de 48 heures, conclusion d’une tournée de six jours dans les quatre collectivités françaises des Antilles. Le projet de loi contre la vie chère devrait “reprendre certains articles” de propositions de loi présentées ces derniers mois par plusieurs parlementaires originaires des régions ultramarines, a précisé le ministre, exhortant à “enclencher une véritable transformation économique des territoires” ultramarins.Le ministre a ensuite évoqué cinq priorités contenues dans ce projet de loi en cours de préparation, notamment le renforcement de la concurrence et la lutte contre “les pratiques anticoncurrentielles”. De “grands groupes très performants” présents dans ces territoires “jouent parfois un rôle d’étouffement de l’économie”, a réaffirmé M. Valls, reprenant des propos qu’il avait prononcés à l’Assemblée nationale le 22 janvier. Ces groupes de distribution “sont présents à tous les niveaux de la chaîne” d’approvisionnement, a-t-il souligné.Le texte visera également davantage de transparence dans la vie économique des Outre-mer, avec des sanctions “plus dissuasives” pour les nombreuses entreprises locales qui “ne se conforment pas” à leurs obligations, a ajouté le ministre.Il a en outre appelé à “rompre avec la dépendance aux importations”, à “favoriser la production locale”, et à mieux intégrer les territoires ultramarins avec “leur marché régional”, afin de limiter les importations en provenance de la France hexagonale et de l’Europe “à ce qui est strictement indispensable”.Enfin, le ministre des Outre-mer a annoncé “un soutien de 10 millions d’euros” pour les “acteurs économiques et commerçants” sinistrés durant les violences urbaines survenues à l’automne 2024, en marge d’une vaste mobilisation contre la cherté de la vie.Manuel Valls a aussi rencontré lundi soir des représentants du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à l’origine de la mobilisation émaillée d’émeutes à l’automne 2024 sur l’île.Selon un participant, étaient présents à cette rencontre des représentants syndicaux, six maires, trois députés et le suppléant du quatrième, mais pas le leader du RPPRAC Rodrigue Petitot, porteur d’un bracelet électronique suite à sa condamnation en décembre pour “actes d’intimidation et menaces envers des élus”.”J’ai rencontré des élus, des syndicats et cette organisation. Je souhaite discuter et rencontrer tout le monde avec des principes clairs (…), la condamnation la plus claire des violences à l’égard des biens et des personnes”, a expliqué mardi matin le ministre sur la radio locale RCI.