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Loi “refondation” de Mayotte: le Sénat approuve un volet migratoire contesté

Conditions d’accès au séjour durcies, expulsions de familles dont l’enfant est jugé dangereux, rétention des mineurs… Le Sénat a approuvé mardi soir plusieurs mesures gouvernementales pour lutter contre l’immigration irrégulière à Mayotte, un volet contesté du projet de loi pour “refonder” l’archipel après Chido.”La lutte contre l’immigration clandestine doit être une priorité. C’est une réalité du territoire, et vous ne trouverez aucun Mahorais pour le contester”, a lancé devant les sénateurs le ministre des Outre-mer Manuel Valls. Depuis des années, le territoire ultramarin fait face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines. Une enquête de l’Insee menée en 2016 estimait que “près de la moitié des habitants” de Mayotte étaient des étrangers, et que la moitié d’entre eux étaient alors en situation irrégulière.Le gouvernement a donc intégré de nombreuses mesures, souvent dérogatoires et spécifiques à Mayotte, dans le projet de loi-programme pour la “refondation” de l’île. Toutes ont été adoptées par la chambre haute, dominée par une alliance droite-centristes, malgré l’hostilité de l’ensemble de la gauche. Sur les conditions d’accès au séjour, les sénateurs ont ainsi accepté d’imposer aux étrangers la détention préalable d’un “visa de long séjour” pour obtenir certaines cartes de séjour temporaire, ou encore d’étendre la durée de résidence régulière exigée pour obtenir une carte de résident “parent d’enfant français”.La centralisation des reconnaissances de paternité à Mamoudzou et l’augmentation des peines pour reconnaissance frauduleuse de paternité ont également été approuvées, dans le but de “réduire l’attractivité de Mayotte”. Mesures plus irritantes encore: la création de “lieux spécialement adaptés” à la rétention de familles accompagnées de mineurs, et surtout la possibilité inédite de retirer des titres de séjour aux parents d’enfants considérés comme menaçant l’ordre public, y compris lorsque la défaillance des parents compromet la “moralité” ou “l’éducation” de leur enfant.- Vote mardi 27 mai -Cette réforme, bien que très encadrée, a fait bondir la gauche, qui fustige un mécanisme “sans précédent aucun” car il pénaliserait les parents pour le comportement de leurs enfants. “Nous sommes en train, progressivement, de faire rentrer dans le droit, via la brèche de Mayotte, des dispositions en violation totale des principes fondamentaux”, s’est alarmée l’écologiste Mélanie Vogel.”On cherche tout simplement la responsabilisation des parents vis-à-vis de ces mineurs délinquants”, a rétorqué la corapporteure Agnès Canayer (groupe Les Républicains), soulignant la “situation exceptionnelle” de l’île.A l’initiative de la droite, les sénateurs ont par ailleurs durci les conditions du regroupement familial en l’interdisant lorsque l’étranger occupe “sans droit ni titre”, ou que son logement relève de l’habitat informel.Sans surprise, les débats ont débordé sur l’une des revendications principales des élus de l’archipel: la fin des “visas territorialisés”, ces titres de séjour spécifiques qui empêchent leurs détenteurs de venir dans l’Hexagone ou à La Réunion voisine. Mesure qui permettrait selon ses défenseurs de “désengorger” hôpitaux et écoles, mais que le Sénat n’a pas souhaité adopter, en accord avec le gouvernement, face au risque avancé de renforcer l’hypothèse d’un “appel d’air” migratoire. Sur un autre volet, un article pour faciliter les expropriations en vue d’accélérer la reconstruction, décrié par les élus locaux et notamment les sénateurs de Mayotte, a tout de même été adopté. Ce projet de loi, qui comporte de nombreuses autres mesures sur les champ social, économique, foncier et institutionnel, sera mis au vote dans son ensemble le mardi 27 mai au Sénat.

Faire alliance pour 2027 ? Les Français partagés sur la stratégie de LR

Faire alliance pour la prochaine présidentielle ? L’opinion est partagée sur la stratégie que doivent tenir les Républicains pour 2027: 21% des Français préfèrent un candidat LR seul, 17% une alliance avec le RN et 16% avec le camp présidentiel, d’après un sondage Elabe pour BFMTV paru mercredi.Les sympathisants LR sont également très partagés sur la stratégie à adopter: 40% souhaitent que le parti présente un candidat sans faire d’alliance, alors que 26% optent pour un accord avec le camp présidentiel et 21% avec le RN. Par ailleurs, 55% des sympathisants des partis du camp présidentiel souhaitent que LR s’allient avec eux, alors que 56% des sympathisants RN souhaitent une alliance avec leur parti.Interrogés sur la meilleure personnalité pour représenter la droite et le centre en cas de candidature commune, les Français mettent l’ex-Premier ministre Edouard Philippe (28%) et Bruno Retailleau (26%) au coude-à-coude.Auprès des sympathisants des partis du camp présidentiel et de LR, Edouard Philippe (55%) devance le ministre de l’Intérieur, élu à la tête des Républicains (46%). Auprès des sympathisants RN, Bruno Retailleau (43%) devance largement Edouard Philippe (17%).Enfin, 80% des sympathisants LR citent Bruno Retailleau parmi les personnalités qui feraient le meilleur candidat pour représenter la droite en 2027. Il devance largement Xavier Bertrand (29%) et Laurent Wauquiez (19%).Étude réalisée en ligne entre le 19 et 20 mai auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Renaissance veut interdire le voile pour les moins de 15 ans et prône “une deuxième loi séparatisme”

Renaissance, dirigé par Gabriel Attal, souhaite interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans, et prône une “deuxième loi séparatisme” après celle adoptée en 2021, a-t-on appris mardi auprès du parti, confirmant une information du Parisien.Un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement pointe une “menace pour la cohésion nationale” avec le développement d’un islamisme “par le bas”, au niveau des municipalités, selon le texte qui doit être examiné mercredi en Conseil de défense.Les auteurs de ce texte s’inquiètent notamment d’une “rigorisation de la pratique religieuse”, avec une “explosion du nombre de jeunes filles portant une abaya et l’augmentation massive et visible de petites filles portant le voile”. Phénomène touchant des jeunes filles “parfois [âgées de] 5-6 ans”, qui “apparaît soutenu par un puissant réseau wahhabo-salafiste”.    Renaissance propose en conséquence “pour les mineurs de moins de 15 ans, d’interdire le port du voile dans l’espace public, notamment car cela porte gravement atteinte à l’égalité homme-femmes et à la protection de l’enfance”.Le parti, qui tiendra lundi une convention thématique sur les questions régaliennes, souhaite instaurer “un délit de contrainte au port du voile contre les parents qui contraindraient leurs jeunes filles mineures à porter le voile”.Une proposition qui a fait réagir le patron du RN Jordan Bardella: “Tenter désespérément de faire parler de soi et d’exister vaut bien quelques revirements à 180 degrés”, a-t-il ironisé sur X, en publiant une vidéo d’un débat entre lui et Gabriel Attal avant le second tour de la présidentielle de 2022, ou l’ex-premier ministre fustigeait à l’époque la chasse aux femmes voilées, si Marine Le Pen était élue. Le député Générations Benjamin Lucas a lui constaté sur X, “l’effet du nouveau pontificat : Jean-Marie Le Pen est ressuscité”. Renaissance préconise par ailleurs l’adoption d’une “deuxième loi séparatisme appelée +loi contre l’entrisme islamiste+”, après celle adoptée en 2021, portée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin.Ce texte porterait la création d’un “délit de communautarisme qui complètera le délit de séparatisme”, “sanctionnant l’appel à refuser les lois de la République ou la volonté d’imposer dans un territoire ou une association des règles contraires à celles de la République”.Renaissance tient lundi la première restitution des conventions thématiques initiées par Gabriel Attal, qui dirige le parti depuis décembre. Les sujets économiques et sociaux feront l’objet d’une convention le 10 juin. Celle consacrée à l’écologie est prévue fin juin.

Droit à l’aide à mourir: les députés approuvent les conditions d’éligibilité, début des débats sur la procédure

Après trois jours d’âpres débats, les députés ont approuvé mardi l’ensemble des conditions requises pour qu’un malade puisse être éligible au droit à l’aide à mourir, avant d’entamer les discussions sur les contours de la procédure pour la demander. L’article, qui prévoit cinq conditions cumulatives, a été adopté par 164 voix pour et 103 voix contre (l’opposition venant surtout de la droite et de l’extrême droite). D’abord l’âge: la personne doit avoir atteint au moins 18 ans.Etre de nationalité française ou résider de façon stable et régulière en France. Ensuite, que la personne soit atteinte “d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée” ou “terminale”.La “phase avancée” est caractérisée par “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie”.Les opposants au texte ont dénoncé cette notion qui ouvrirait, selon eux, l’aide à mourir à des patients à qui il reste encore “plusieurs années à vivre”. Pour ses défenseurs, elle permettrait notamment d’ouvrir le droit à des personnes atteintes de la maladie de Charcot.Pour être éligible, la personne doit aussi “présenter une souffrance physique ou psychologique” qui est “soit réfractaire aux traitements, soit insupportable selon la personne” lorsqu’elle a choisi de ne pas recevoir ou d’arrêter un traitement.La souffrance psychologique devra être “constante” et, surtout, une souffrance psychologique seule ne pourra “en aucun cas” permettre de bénéficier de l’aide à mourir.La dernière condition prévoit que la personne soit apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.- “Demande expresse” -Après l’adoption de cet article-clé, les députés ont enchaîné avec l’examen d’un autre, définissant la procédure pour demander cette aide à mourir.Ils ont souhaité préciser que la demande faite par le patient au médecin soit exprimée “par écrit ou par tout autre mode d’expression adapté à ses capacités”.La version initiale ne mentionnait qu’une “demande expresse”, renvoyant le détail à un décret en Conseil d’Etat.Dans la soirée, les députés ont commencé à discuter de l’alinéa du texte qui prévoit que la demande soit faite auprès d’un “médecin en activité” qui ne soit “ni son parent, ni son allié, ni son conjoint, ni son concubin, ni le partenaire auquel” la personne malade “est liée par un pacte civil de solidarité, ni son ayant droit”.Les plus farouches opposants au texte ont tenté de le modifier. Par exemple, le député macroniste Charles Sitzenstuhl a proposé que seuls les médecins exerçant depuis plus de 20 ans puissent recueillir la demande. Et ce, afin “de protéger les jeunes médecins”. Son amendement a été rejeté, comme les autres. A l’inverse, des députés, pour la plupart de la gauche de l’hémicycle, ont essayé d’ouvrir plus largement le droit à l’aide à mourir.  Des amendements pour reconnaître la possibilité de la demander via des directives anticipées et/ou une personne de confiance ont été défendus, mais tous rejetés.Pour la députée Danielle Simonnet (groupe écologiste et social), empêcher la prise en compte des directives anticipées, c’est prendre “le risque” qu’une personne demande “la mort plus tôt”, avant l’altération de ses capacités de discernement, pour que sa volonté soit respectée.A l’inverse, le député LR Patrick Hetzel, opposé au texte, a fait valoir que ces amendements posaient à ses yeux “un problème éthique”, estimant que la volonté pouvait fluctuer au cours du temps, et qu’il serait impossible de la vérifier à “l’instant T”. Pour confirmer ces votes, l’article dans son ensemble doit encore être adopté. Les débats doivent reprendre mercredi après-midi après la séance de questions au gouvernement prévue à 14H00.Le vote sur l’ensemble du texte, en première lecture, est prévu le mardi 27 mai. Plus de 1.231 amendements restent à étudier.

Présidentielle 2027: Ruffin veut une primaire et affirme qu’il la gagnera

Le député François Ruffin appelle, dans Libération, à une primaire de la gauche, “de Poutou à Ruffin”, pour la présidentielle de 2027, affirmant qu’il y participera, et qu’il la remportera.”Il nous faut une primaire, une +primaire geyser+, qui ne soit pas qu’une élection de départage, mais un moment de débordement”, déclare le député qui a rompu avec LFI lors des dernières législatives, et siège maintenant au sein du groupe écologiste.L’élu de la Somme annonce son intention d’y être candidat. “Et je la remporterai”, promet-il, rappelant qu’il a battu “trois fois” le Rassemblement national “dans des terres ouvrières”. “Je parle pour le monde du travail, les gens ordinaires qui tiennent le pays debout”, justifie-t-il.A l’initiative de l’idée du Nouveau Front populaire aux législatives pour réunir la gauche, le député rappelle qu’en un mois il y a eu “9 millions de votants”. “On pourrait leur rendre la parole, non ? C’est soit la stratégie des primaires, soit la stratégie déprimante”, assène-t-il. Le député considère que ce sont “les partis, a priori”, qui doivent organiser cette primaire. “Ce serait mieux avec eux. Est-ce qu’ils diront tous oui demain matin ? Probablement pas. Mais il y a, au sein de chacun, des unitaires contre des identitaires. De toute façon, cette primaire aura lieu”. Pour le calendrier, il préconise “des candidatures en avril 2026 et un vote à l’automne”, pour “une élection à deux tours, sur le modèle de la présidentielle”. Il détaille également les critères pour candidater: “100.000 parrainages citoyens, 250 de maires. Dix idées, en guise de profession de foi”. Et suggère “un vote physique, avec un bureau de vote par canton”, pour un objectif de “2 à 3 millions de votants”. Pour lui, les insoumis et Jean-Luc Mélenchon sont les bienvenus dans cette primaire, dont le périmètre doit être celui du NFP: “de Philippe Poutou à François Hollande. C’est à eux de choisir d’y rentrer ou non”.Quant à l’hypothèse d’une candidature de Jean-Luc Mélenchon sans passer par la case primaire, il estime que “tout est question de rapport de force. Un candidat légitimé par des millions de votants, ça chamboule les calculs”. Interrogé pour savoir s’il soutiendrait le gagnant quel qu’il soit, y compris si c’était François Hollande ou Raphaël Glucksmann, il dit ne pas imaginer “qu’on participe à un tel scrutin sans, ensuite, en respecter les règles”.

Bétharram: Bayrou promet de rendre publics tous les documents produits à son audition

François Bayrou a promis mardi de rendre publics tous les documents qu’il a produits devant la commission d’enquête sur les violences physiques et sexuelles faites aux enfants, née du scandale de Bétharram, pour montrer que les accusations portées contre lui “sont scandaleusement inexactes”.”Pour que cette polémique soit close, j’ai l’intention, dans les 48 heures, de mettre en ligne la totalité des documents (…) qui montreront que ces accusations sont scandaleusement inexactes et qui, je l’espère, permettront à tous ceux qui sont intéressés de se faire une opinion loyale”, a affirmé le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement.Il répondait à la députée de la France insoumise Sarah Legrain, qui l’interrogeait sur un document du collège-lycée Bétharram selon lequel un surveillant condamné pour violences sur un élève en 1996 faisait toujours partie de l’établissement en 1997-1998, contredisant une lettre du directeur de l’époque, citée par M. Bayrou lors de son audition, assurant qu’il avait été licencié.Le Premier ministre a tenu à citer à nouveau mardi cette lettre, datée du 5 novembre 1996, dont l’AFP s’est procurée une copie, dans laquelle le directeur de l’époque de Bétharram affirme à l’inspecteur: “Je viens de licencier, même si cela risque d’avoir des retombées, le surveillant avec une +certaine conception de la discipline+”.Dans ce dossier qui lui colle à la peau depuis plusieurs mois, François Bayrou qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques est notamment accusé par la gauche d’avoir été au courant dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui, et d’être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de Bétharram accusé de viol.Le Premier ministre a démenti fermement à plusieurs reprises, dénonçant encore le 14 mai une “instrumentalisation” politique.Mardi, il a estimé que LFI avait “dévoyé” la commission d’enquête “de sa vocation et de son sujet”, et accusé de nouveau une témoin-clé de l’affaire Bétharram, Françoise Gullung, d'”affabulation”, alors que cette dernière, ancienne enseignante de Bétharram, considère que c’est le Premier ministre qui fait “erreur”. “Je sais bien que ça vous gêne”, a ajouté à ce sujet M. Bayrou dans le brouhaha, alors que la députée LFI Ségolène Amiot le qualifiait de “menteur”.

Nicolas Sarkozy sort de son “silence médiatique” pour rendre hommage à une policière municipale tuée

Nicolas Sarkozy s’est exprimé pour la première fois depuis son admission au régime de la libération conditionnelle lors d’un hommage mardi dans le Val-de-Marne à Aurélie Fouquet, policière municipale tuée en 2010 lors d’une fusillade sanglante.”J’ai choisi de rompre le silence médiatique que je m’étais imposé pour une raison et une seule: Aurélie et sa famille”, a déclaré l’ex-chef de l’Etat (2007-2012), en présence du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans le jardin de la mairie de Villiers-sur-Marne, commune où cette policière avait été tuée lors d’un braquage raté.Nicolas Sarkozy avait été définitivement condamné en décembre, dans l’affaire des écoutes, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, sous détention à domicile sous surveillance électronique, pour corruption et trafic d’influence – une première pour un ancien président qui est également inéligible durant trois ans.Il a été admis le 14 mai au régime de la libération conditionnelle et s’est vu retirer le dispositif qu’il portait à la cheville depuis un peu plus de trois mois.”Je me sens responsable de la mort de votre fille et de la mort de ta mère”, a déclaré celui qui était président de la République lors du drame, en s’adressant aux parents et au fils aujourd’hui adolescent de Mme Fouquet.Le 20 mai 2010, un groupe de braqueurs, repéré par des policiers, s’était lancé dans une course folle sur l’autoroute, tirant sur les forces de l’ordre et blessant des automobilistes.A Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), ils avaient mitraillé une voiture de police municipale, tuant Aurélie Fouquet, 26 ans, et blessant son coéquipier avant de prendre la fuite.Le multirécidiviste Rédoine Faïd a été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle dans l’organisation de ce braquage raté.Selon le maire de la commune, Jacques-Alain Benisti (LR), Aurélie Fouquet est “la première policière municipale en France victime du devoir”.M. Sarkozy a également présenté en tout début d’hommage ses “félicitations” à Bruno Retailleau, fraîchement et très confortablement élu à la tête des Républicains dimanche face à son concurrent Laurent Wauquiez. “Ce n’est pas le lieu des félicitations mais peut-être que tu as senti ma joie et ma confiance”, a-t-il déclaré.Bruno Retailleau a pour sa part salué la mémoire de la policière décédée, qui représente “le sens du devoir et la mémoire du sacrifice”.Les forces de l’ordre représentent “la France du partage, du don de soi” face à “celle du saccage”, a-t-il ajouté.

Le milliardaire Stérin joue encore la chaise vide à l’Assemblée, qui va saisir la justice

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin ne s’est pas présenté mardi à l’Assemblée devant la commission d’enquête sur “l’organisation des élections en France”, dont le président a par conséquent annoncé qu’il saisirait la justice.Deux absences, un blâme: reprogrammé après une premier rendez-vous manqué le 14 mai, M. Stérin a de nouveau séché une convocation au Parlement.”Nous constatons ce matin qu’il n’est pas parmi nous”, a déclaré Thomas Cazenave, président de cette commission d’enquête. “Il est par contre sur les chaînes de télévision, semble-t-il”, a ajouté l’élu Renaissance.L’intéressé, qui réside en Belgique, était en effet intervenu un peu plus tôt sur Cnews, en visio depuis son domicile, affirmant entre autres que sa convocation n’était qu’un “prétexte” pour des députés qui “ont juste envie de faire les marioles devant les caméras”.L’homme d’affaires conservateur, devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, était censé s’expliquer sur son activisme politique, lui qui s’était dit prêt à dépenser 150 millions sur dix ans (via son fonds d’investissement Otium Capital) pour influer sur le débat public et soutenir des candidats aux élections.Avec pour objectif de faire triompher les droites sur une ligne libérale en économie, conservatrice sur les sujets de société et ferme sur le régalien. Une ambition baptisée “projet Périclès”, référence à l’antique stratège athénien, mais surtout acronyme sans équivoque de “Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes”.Chargé de ce grand dessein, son bras droit Arnaud Rérolle avait témoigné début mai devant la commission d’enquête, et présenté l’entreprise comme “une pépinière de projets métapolitiques”, mêlant “médias” et “cercles de réflexion” afin de “produire”, “diffuser” et “promouvoir des idées dans l’espace public”.Audition d’ailleurs invoquée par M. Stérin pour justifier son attitude: “Je n’ai pas envie de me déplacer pour répondre à quelques questions auxquelles mon associé a par ailleurs déjà répondu”.- “Au-dessus des lois” -Un argument qui s’ajoute à celui, déjà utilisé comme excuse la semaine dernière, des “dizaines de menaces de mort” qu’il dit avoir reçues – et pour lesquelles il a déposé lundi une plainte contre X au tribunal judiciaire de Paris, a appris l’AFP mardi auprès de son avocat.Le ministère de l’Intérieur lui a même “confirmé (que) ces menaces étaient sérieuses et imminentes”, a-t-il insisté sur Cnews. Raison pour laquelle il avait encore réclamé lundi dans un communiqué à être auditionné en visio.Motif “ridicule”, a réagi sur X la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, rappelant qu’elle-même se rend au Palais Bourbon “chaque jour malgré les menaces” dont elle fait l’objet.”Respectez vos obligations, respectez l’Assemblée nationale et son travail de contrôle, respectez les Français”, a-t-elle enjoint au milliardaire, soulignant à quel point son refus de répondre à la convocation était “grave”.D’autant plus que le ministère de l’Intérieur “était prêt à assurer sa sécurité”, a rétorqué M. Cazenave, déplorant que l’homme d’affaires n’ait pas changé de position malgré ces “garanties”.En conséquence, le président de la commission a annoncé qu’il “adresserait dès cet après-midi un courrier au procureur de la République de Paris pour constater le fait qu’il ne respecte pas les obligations qui lui sont faites”.En l’occurrence, le refus de comparaître devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.”Rien ne justifie que M. Stérin se place au-dessus des lois de la République. Rien ne justifie que M. Stérin méprise l’Assemblée nationale et ses représentants”, a insisté M. Cazenave.A ses côtés, le rapporteur LFI de la commission d’enquête Antoine Léaument a estimé que le milliardaire “essaie de jouer la montre, puisqu’il sait que cette commission d’enquête est bornée dans le temps”. De fait, son rapport doit être approuvé le 28 mai.”Il cherche à se dérober à ses obligations”, a poursuivi l’élu insoumis, considérant que “ceux qui portent un projet politique (ont) le devoir de se rendre dans l’arène”.

Primas affirme que le “macronisme trouvera une fin” bientôt, les macronistes s’insurgent

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, membre des Républicains (LR), a estimé mardi que “le macronisme probablement trouvera une fin dans les mois qui viennent”, provoquant l’indignation de plusieurs députés et membres du gouvernement macronistes qui ont jugé cette affirmation “inacceptable”. “La question, ce n’est pas d’être opposant au macronisme, le macronisme, probablement, trouvera une fin dans les mois qui viennent, avec la fin du deuxième quinquennat du président (Emmanuel) Macron”, a déclaré Sophie Primas sur Europe1/Cnews en réponse à une question sur la position inconfortable du nouveau président de LR Bruno Retailleau au sein du gouvernement. “La question est de savoir comment on rebâtit la suite”, a-t-elle dit, rappelant “la situation politique particulière qui est la nôtre aujourd’hui, sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, dans une situation de quasi coalition du bloc central”. “Certainement pas, ni maintenant ni dans quelques mois ni dans deux ans”, a réagi la ministre à l’Égalité Femmes-Hommes Aurore Bergé, fidèle d’Emmanuel Macron depuis 2017. Sur X, elle a rappelé que c’est le président qui a nommé le gouvernement auquel appartient Sophie Primas.Le parti Renaissance a dénoncé sur le même réseau social des propos qui n’ont “pas lieu d’être, a fortiori lorsqu’on est nommée ministre par le président de la République”. Mais a dit prendre “acte” des explications de Mme Primas, qui a assuré auprès de Gabriel Attal, le chef du parti, qu’il s’agissait d'”une maladresse”. Pas d’excuse pour le président de région Paca Renaud Muselier, qui a appelé sur X à la démission de Sophie Primas: “elle pense ce qu’elle veut à titre personnel, mais elle vient de commettre une faute politique lourde. Elle ne peut pas rester dans sa fonction !”Un cadre macroniste a précisé auprès de quelques medias que la porte-parole du gouvernement avait “appelé tous les députés pour dire que ce n’est pas ce qu’elle a voulu dire”. “Elle m’a dit +je parlais en tant que porte-parole de la droite+ mais moi je lui ai dit +tu es porte-parole du gouvernement+”, a-t-il relaté.”Si on n’est plus raccord, il faut partir. Quand on dit cela, on fragilise le gouvernement”, a souligné une ministre, outrée par les propos.”Monsieur le 1er Ministre @bayrou il va falloir rappeler à certains ministres qu’ils sont membres d’une coalition et… nommés par le Président de la République”, a également réagi sur X l’ancien ministre Stéphane Travert, tout comme le député Renaissance Pieyre-Alexandre Anglade qui a enjoint le Premier ministre à “rectifier” des propos “inacceptables”. Les Républicains “souhaitent la fin du macronisme, mais doivent leur strapontin gouvernemental à @EmmanuelMacron. Rien ne les empêche de partir s’ils ne s’y reconnaissent plus…”, a insisté l’ancienne ministre Marie Lebec.Et le député de Paris David Amiel (Renaissance) d’ironiser sur “un parti qui a réalisé moins de 10% des voix aux six dernières élections nationales” et ne peut donc pas “se permettre de prendre de haut un président de la République élu et réélu par les Français”.

LR: Retailleau mise sur l’unité et donne la priorité aux municipales

“Aujourd’hui, il n’y a plus de +retaillistes+ et de +wauquiezistes+”: le nouveau président de LR Bruno Retailleau a tourné la page mardi de la campagne interne contre son rival Laurent Wauquiez, fixant les municipales comme priorité et renvoyant à plus tard le sujet qui fâche de la présidentielle.Standing ovation devant les sénateurs LR, puis devant les députés: le Vendéen, 64 ans, a passé en revue les troupes d’un parti qu’il souhaite mettre en ordre de marche pour les prochaines échéances électorales.Mission numéro un: éviter les traditionnelles divisions internes qui minent la droite depuis plus d’une décennie et afficher l’unité du parti aux côtés du président de groupe des députés LR, Laurent Wauquiez.L’élu de Haute-Loire a demandé et obtenu “la confiance à l’unanimité” de la cinquantaine de députés de droite qui se sont exprimés après avoir accueilli sous les applaudissements le ministre de l’Intérieur, a indiqué à l’AFP un participant.”Nous portions en réalité des lignes qui étaient très proches l’une de l’autre” pendant les trois mois de campagne pour la présidence LR, a assuré Bruno Retailleau, qui n’a toutefois pas révélé la place qu’il comptait accorder à son adversaire au sein de la direction du parti. “Il y a eu une campagne, il y a eu des divergences, mais rien qui rende impossible la réconciliation”, a expliqué un dirigeant du parti qui écarte “une situation de droites irréconciliables”. Au placard donc les attaques “parfois violentes”, aux yeux d’un proche du ministre de l’Intérieur, que Laurent Wauquiez a lancées dans la dernière ligne droite de la campagne. Le député de Haute-Loire avait alors brandi “le risque de dilution” de la droite dans la macronie si son président était en même temps ministre de l’Intérieur, un argument qui n’a pas convaincu les électeurs qui lui ont préféré son adversaire à près de 75% des voix.Bruno Retailleau s’était rendu auparavant à la réunion hebdomadaire des sénateurs LR, où il a redit son “attachement” au Sénat, où il avait dirigé le groupe LR pendant plus de dix ans. – Un rôle pour Barnier -Avant d’aller à la rencontre des parlementaires, Bruno Retailleau a tenu sa première réunion du conseil stratégique, qui regroupes les principaux ténors de LR, pour donner ses premières orientations.”Dans les semaines à venir, il faut que nous nous organisions pour les municipales”, a expliqué M. Retailleau, visant principalement les villes actuellement aux “mains d’une gauche extrêmement archaïque”.Dans l’entourage du nouveau patron de la droite, on souligne l’importance de réaliser de bons résultats aux municipales en mars pour renforcer les capacités de la droite à se lancer ensuite dans la course à la présidentielle. Une échéance que Bruno Retailleau se garde de mentionner, le sujet pouvant raviver les divisions au sein du parti. Ses soutiens sont divisés sur la question et se sont d’ailleurs empressés de le rappeler. L’élection de dimanche “a permis de désigner le président du parti, pas notre candidat à l’élection présidentielle”, a prévenu Xavier Betrand dans un entretien aux Echos, tandis que David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF) a plaidé pour une primaire ouverte de Renaissance au parti d’extrême droite Reconquête. Pour sa première nomination, Bruno Retailleau a choisi Michel Barnier, autre candidat potentiel à la présidentielle.L’ancien Premier ministre, qui avait nommé le Vendéen à Beauvau en septembre, présidera le conseil national du parti, sorte de “parlement de LR” qui réunit les représentants des fédérations départementales, dont la première réunion est annoncée “avant l’été”. “Je veux que l’on puisse consulter plus souvent des militants, faire en sorte que l’on active beaucoup plus le conseil national pour qu’il y ait une vie vraiment des fédérations”, a souligné le nouveau patron de la droite.Dans l’après-midi, le ministre de l’Intérieur va retrouver Nicolas Sarkozy, avec qui il doit se rendre à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) pour rendre hommage à la policière Aurélie Fouquet, décédée lors d’une fusillade en 2010.”Nicolas Sarkozy a été le président de la République. Il a présidé le parti et été ministre de l’Intérieur et il a une expérience que personne n’a dans notre famille politique”, a affirmé le ministre qui affiche déjà deux des trois fonctions.