AFP Politics

Pierre Moscovici souhaite un candidat social-démocrate à la présidentielle

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a souhaité lundi qu’il y ait un candidat social-démocrate à l’élection présidentielle de 2027, “respecté au-delà des frontières” françaises, tout en indiquant n’y avoir jamais pensé pour sa part.M. Moscovici, qui a fait sa carrière politique au Parti socialiste, puis a été ministre des Finances de 2012 à 2014 sous François Hollande, avant d’être Commissaire européen en charge des affaires économiques (2014 à 2019), préside depuis 2020 la Cour des comptes et se doit à cet égard d’être “impartial”, a-t-il rappelé sur Radio-Classique.Il s’apprête cependant à quitter ce poste pour rejoindre dès le 1er janvier la Cour des comptes européenne à Luxembourg, retrouvant ainsi “une liberté d’écrire, de penser”, tout en “respectant l’obligation de réserve de la Cour des comptes européenne”, a-t-il ajouté.”Dans un pays, pour que la démocratie fonctionne, il faut qu’il y ait une droite et (…) une gauche”, “une gauche qui ait à cœur de gouverner, qui soit pour la transformation mais aussi pour le réalisme”, a-t-il dit, en constatant que, “de ce point de vue-là, LFI et les socialistes et les autres, ce n’est pas exactement pareil”.”Donc je souhaite qu’il y ait une doctrine social-démocrate affirmée, séduisante et qui propose des réformes crédibles et je souhaite qu’il y ait un candidat de ce camp à l’élection présidentielle”, a-t-il ajouté, “qui puisse rassembler et qui puisse aussi être respecté au-delà des frontières de son pays”.Comme on lui demandait si ce pourrait être lui, il a répondu “je n’y ai pas pensé de ma vie”. Pierre Moscovici a par ailleurs jugé “souhaitable et possible” qu’un accord finisse par être trouvé au Parlement sur le budget 2026, tout en insistant : “il est impératif que le déficit public final, quelle que soit la procédure (par laquelle le budget verra le jour, NDLR), soit inférieur à 5%” du PIB.Alors que les entreprises françaises, conviées lundi par le gouvernement à un évènement “Choose France” consacré à leurs investissements dans le pays, sont très mécontentes des multiples taxes décidées à leur égard par la discussion budgétaire de l’Assemblée nationale, M. Moscovici a considéré qu’il ne faut pas “une fiscalité confiscatoire qui empêcherait nos entreprises d’investir”, mais qu’elles “doivent être prêtes à prendre leur juste part à l’effort collectif”.

Municipales: au Conseil de Paris, la droite, divisée depuis 2024, resserre les rangs derrière Dati

Les élus LR du premier groupe d’opposition de droite au Conseil de Paris, qui avaient fait scission avec le groupe de Rachida Dati en 2024, ont annoncé lundi rejoindre la candidate LR aux municipales pour “accompagner sa dynamique de campagne”.Les 17 conseillers LR du groupe Union Capitale, qui en compte 22, rejoindront “dans les prochaines semaines” les 19 élus du groupe dirigé par Rachida Dati Changer Paris, pour reconstituer le plus grand groupe d’opposition de l’assemblée parisienne, a annoncé à l’AFP le maire du 17e arrondissement Geoffroy Boulard, président d’Union Capitale.”Dans un esprit de cohérence et d’unité en vue des municipales de 2026″, ils souhaitent “contribuer pleinement à la dynamique et au rassemblement portés par la candidate de la droite et du centre” Rachida Dati, investie par les LR pour les municipales de mars 2026, expliquent les conseillers dans un communiqué en amont du Conseil de Paris qui s’ouvre mardi.Parmi les cinq élus restants d’Union Capitale figurent Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons à la mairie de Paris soutenu par Renaissance, ainsi que la maire Horizons du 5e arrondissement Florence Berthout.”Rachida Dati est la mieux placée pour gagner et offrir aux Parisiens le changement qu’ils attendent après 25 ans de gestion de la même majorité”, a justifié Geoffroy Boulard. Le maire LR du 17e arrondissement avait quitté les troupes de Rachida Dati pour fonder Union Capitale en juillet 2024, aux côtés de Pierre-Yves Bournazel et d’Agnès Evren, présidente de la fédération LR de Paris.Cette dernière, également sénatrice et conseillère de Paris, a lancé vendredi aux élus de la capitale un “appel à l’unité” pour “travailler efficacement en amont” à quatre mois des élections municipales de mars 2026.Union Capitale, constitué d’une majorité de LR et de quelques élus Horizons et Renaissance, “a porté une méthode, une ouverture nécessaire pour revitaliser l’opposition à Paris. Cette dynamique n’a pas vocation à disparaître car Rachida Dati a organisé un large rassemblement”, estime Geoffroy Boulard. Il assure qu'”aucune tractation” n’a eu lieu avec la maire du 7e arrondissement pour la constitution des listes en vue du scrutin.La droite est aujourd’hui éclatée en trois groupes au Conseil de Paris (163 élus) où la gauche dirigée par Anne Hidalgo est majoritaire. En mars 2024, le sénateur LR Francis Szpiner avait lui aussi créé son propre groupe LR et centristes (Demain Paris, 16 élus) pour marquer son désaccord avec l’entrée de Rachida Dati dans le gouvernement d’Emmanuel Macron.

Barnier (LR) défend l’idée d’un “conclave” pour désigner un candidat pour 2027

L’ancien Premier ministre Michel Barnier (LR) a défendu lundi le principe d’un “conclave” réunissant les responsables de la droite et du centre pour désigner un candidat commun à la présidentielle, plutôt que des primaires car “nous n’aurons pas beaucoup de temps”.”Je pense que nous n’aurons pas beaucoup de temps et sans doute pas le temps ni les conditions pour réunir une primaire”, a estimé le tout frais député sur franceinfo. Il lui préfère un “conclave qui réunit tous les parlementaires” de ce qu’il avait lui-même baptisé le “socle commun”, comprenant les formations du centre et de la droite, de Renaissance jusqu’aux Républicains. “Il y a très peu de temps entre les élections municipales, sénatoriales et l’élection présidentielle et, pour préparer un candidat, pour le décider, pour le désigner et pour qu’il puisse faire campagne, il faut du temps”, a argumenté Michel Barnier. Réunis début novembre en conseil stratégique, l’état-major de LR a décidé pour l’instant de créer un “groupe de travail” afin d’étudier la question de la désignation d’un candidat pour 2027. Sans dissimuler ses propres ambitions, le chef des Républicains, Bruno Retailleau, a néanmoins émis le souhait, dans un entretien-fleuve au média conservateur JDNews le 5 novembre, que ce candidat soit issu de LR au terme d’un processus interne au seul parti, sans élargissement au centre. 

Municipales: le RN et LFI à l’offensive, LR et macronistes profil bas

A quatre mois du premier tour des municipales le 15 mars, les forces politiques finalisent leurs stratégies et alliances locales, souvent le reflet de leurs dynamiques nationales. A gauche, LFI fait cavalier seulDéjà très divisée à l’Assemblée, la gauche ne part pas unie aux municipales. Les Insoumis ont décidé de présenter des listes seuls dans la plupart des villes, y compris de gauche, au risque parfois de les faire basculer à droite. La France insoumise n’escompte pas à ce stade gagner de nombreuses communes (Roubaix, La Courneuve) mais veut s’implanter dans les conseils municipaux dans l’objectif des futures élections sénatoriales.Socialistes, Ecologistes et communistes devraient réussir à s’allier dans une majorité de communes où ils ont gouverné, même si une alliance de premier tour est encore incertaine à Paris, socialiste depuis 2001, où l’écologiste David Belliard se verrait bien ravir la place au candidat du PS Emmanuel Grégoire. Mais les Ecologistes, après la vague de 2020, sont en difficulté dans plusieurs de leurs bastions, comme Lyon, Strasbourg ou Poitiers, dans un contexte où l’écologie est moins présente dans le débat public.Le PS, le plus implanté localement, entend bien conserver ses municipalités, mais a des inquiétudes à Marseille et doit faire face à une opposition écologiste dans deux de ses fiefs, Lille et Montpellier. La gauche espère aussi conquérir quelques communes de droite comme Toulouse, Saint-Etienne, Limoges, Amiens ou Caen.A LR, un rêve de “vague bleue” décoloréBruno Retailleau avait encore l’espoir de “faire se lever une vague bleue” dans la foulée de son élection à la tête des Républicains. Six mois plus tard, son parti n’apparaît nulle part en mesure de se renflouer sous ses seules couleurs.A Paris, il se range derrière Rachida Dati, pourtant suspendue du parti pour être restée au gouvernement. A Toulouse, il soutient le sortant Jean-Luc Moudenc qui a quitté LR il y a trois ans. A Lyon, il adoube Jean-Michel Aulas. A Marseille, sa candidate Martine Vassal fait alliance avec le centre.Même dans ses derniers bastions, la droite ne part pas en position de force, minée par les divisions et les affaires, comme à Nîmes, Toulon ou Saint-Etienne. En embuscade, le RN cherche à lui tailler des croupières, surtout dans le Sud-Est. De l’autre côté, Horizons garde sa porte ouverte aux transfuges.Au risque que la vague vire au reflux et menace la mainmise des Républicains sur le Sénat, dont la moitié des sièges seront renouvelés en septembre.Le RN en conquête sur tous les frontsAvec un nombre record de listes, l’objectif est de s’implanter partout, même sur des terres hostiles comme Brest ou Bordeaux, où les premiers sondages lui promettent des scores à deux chiffres.Mais la victoire se jouera le long de l’arc méditerranéen, de Menton à Perpignan, avec deux cibles principales: Toulon, presque imperdable pour la porte-parole Laure Lavalette, et Nice, où l’allié Eric Ciotti règle une vendetta contre son ex-mentor Christian Estrosi. Nîmes, et surtout Marseille, pourraient basculer dans des circonstances plus aléatoires. Le parti d’extrême droite laboure aussi les campagnes, de l’Aude aux Vosges, et compte s’appuyer dans les petites villes sur des sortants “sans étiquette”. A la fois pour progresser au Sénat et pour sécuriser les 500 parrainages en vue de la présidentielle.Des macronistes sans ambitions Dans le camp gouvernemental, un candidat à l’Elysée est engagé dans ces municipales: Edouard Philippe, qui sollicite un troisième mandat au Havre.S’il ne s’est pas officiellement déclaré, François Bayrou devrait également viser un troisième mandat de maire de Pau, fonction qu’il a conservée à Matignon. Les deux seront soutenus par Renaissance, le parti du président repris en main par son ex-Premier ministre Gabriel Attal. Après avoir raté sa première tentative d’ancrage en 2020, le parti n’a pas “d’ambition mal placée”: il soutient Martine Vassal (ex-LR) à Marseille, Jean-Michel Aulas à Lyon et Pierre-Yves Bournazel (Horizons) à Paris, où une partie des troupes penchait pour Rachida Dati. Renaissance portera ses couleurs à Annecy (Antoine Armand) ou encore à Lille (Violette Spillebout). A Bordeaux, l’ex-ministre Thomas Cazenave et la présidente du Parti radical Nathalie Delattre se disputent encore le rôle de leader du bloc central pour tenter de renverser l’écologiste Pierre Hurmic.

L’Assemblée rouvre les finances 2025, avec un débat attendu sur la perte de TVA

Les députés s’emparent lundi dans l’hémicycle du projet de loi de fin de gestion (PLFG), texte “technique” ajustant les finances de 2025, mais aussi très politique, avec notamment des débats en vue sur les causes de la baisse des recettes de TVA.”C’est un texte technique”, a assuré en commission des Finances la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Sans manquer de se féliciter que la France était “en passe de remplir” son objectif de déficit public pour 2025 autour de 5,4% (5,8% en 2024).Le texte, dont l’examen débutera à 21H30, prévoit quelques ouvertures de crédits. Certaines relativement consensuelles, comme 190 millions pour des dépenses de sécurité en Outre-mer et contre les incendies estivaux.D’autres moins, à l’instar d’1,1 milliard sur l’écologie, à l’aune de contrats conclus par le passé et d’une “baisse des prix” sur le marché des énergies renouvelables. Un irritant pour le RN : “elles n’ont qu’à se financer toutes seules”, a pointé le député Jean-Philippe Tanguy.Côté annulation, on note par exemple 1,6 milliard de moins sur le projet “France 2030”, le gouvernement invoquant un surplus de trésorerie. Une baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne permet aussi d’alléger de 2,9 milliards la charge de la dette.La ministre a tenté en commission de marquer l’importance du texte : sans lui “le gouvernement ne pourra pas verser comme prévu l’Allocation adultes handicapés, et la prime d’activité à tous ses bénéficiaires en décembre” (+ 450 millions d’euros de crédits).Sans convaincre les oppositions, la plupart ayant voté contre le texte, rejeté en commission jeudi.Parmi les griefs importants, la baisse annoncée des recettes de TVA, – 5 milliards d’euros par rapport aux prévisions du budget 2025 pour les caisses de l’Etat. “Le problème est encore plus grave” assure Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, arguant que la part de TVA allant à l’Etat pèse pour “la moitié”. Le trou total pourrait donc être “de 10 milliards”, selon lui.Et le député LFI d’y voir un “cercle récessif” de la politique macroniste, qui grèverait la consommation des ménages.”C’est un sujet que nous suivons de très près”, a assuré Amélie de Montchalin dans Le Parisien dimanche, même si “d’autres recettes plus dynamiques compensent en 2025” (l’impôt sur les sociétés monte notamment de 5 milliards par rapport aux prévisions).En commission elle a annoncé une “mission” à Bercy pour comprendre pourquoi l’impôt manquait sa cible, alors que son “assiette” a augmenté de “1,7%”. Parmi les pistes soulevées par la ministre, l’essor de la consommation par colis, avec un recouvrement moins efficace.

Décès de Xavier Emmanuelli, le médecin des exclus, de MSF au Samu social

Médecin des exclus et pionnier de l’action humanitaire, Xavier Emmanuelli, qui a confondé Médecins sans frontières avant d’inventer le Samu social, une ONG d’assistance aux personnes sans-abri, est décédé dimanche à l’âge de 87 ans.”Avec lui disparaît un grand humaniste de notre République”, a salué le président Emmanuel Macron sur le réseau social X.Ce médecin anesthésiste-réanimateur de formation “a dédié sa vie à l’urgence et à l’action humanitaire”, a écrit sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP: “Il est mort comme il a vécu, avec des semelles de vent”.Le Samu social international, dont Xavier Emmanuelli était toujours président d’honneur, a rendu hommage “à cette personnalité exceptionnelle pour son engagement sans faille au sein de l’association qu’il a présidée pendant plus de 25 ans et dont il a porté toutes les batailles”. Xavier Emmanuelli “a eu un malaise, probablement cardiaque” et sa vie “s’est arrêtée brutalement”, a précisé à l’AFP le président de l’organisation, Jacques Carles.Il avait fondé en 1993 le Samu social de Paris qui vient, entre autres, en aide aux personnes sans-abri et en grande précarité et les oriente vers un lieu d’hébergement via le numéro d’urgence 115. Avant de créer le Samu social international en 1998.- “Ça me dérange” -“Ça me faisait chier de voir que les gens sont à l’abandon, que ça fait partie du mobilier urbain et que c’est seulement en hiver qu’on s’en rappelle. Ça me dérange. Comme médecin, je suis assez bouleversé”, expliquait-il à propos de la création du Samu social.Pour dénoncer une réduction drastique de financement public, il avait claqué la porte de l’organisation parisienne en 2011, tout en restant au Samu social international.Xavier Emmanuelli a “marqué l’histoire de la solidarité dans le monde”, a souligné l’association, expliquant que “plus d’une quinzaine de Samu sociaux” viennent aujourd’hui en aide aux adultes sans abri, enfants des rues, réfugiés et déplacés à travers le monde.D’origine corse, né à Paris le 23 août 1938, Xavier Emmanuelli était le fils d’un instituteur devenu médecin généraliste et d’une institutrice, tous deux résistants, distingués comme “Justes parmi les nations” après avoir caché des juifs pendant la guerre.Anticolonialiste, dessinateur occasionnel pour le magazine Hara-Kiri, il avait cofondé en 1971 Médecins sans frontières, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1999: “C’est mon histoire d’amour, vraiment”, racontait-il dans un sourire attendri.- “Grand par l’exemple” -C’est lors de consultations dans un centre d’aide aux sans-abris à Nanterre qu’il avait eu l’idée d’appliquer aux problèmes sociaux les méthodes de l’urgence médicale. “J’ai regardé, cliniquement, ce que cela représentait la grande exclusion. Le Samu social vient de là”, avait-il expliqué.Jacques Chirac, alors maire de Paris, l’avait aidé à créer fin 1993 les premières équipes mobiles du Samu social, chargées d'”aller à la rencontre” des sans-abris. Au début de la présidence Chirac, en 1995, il avait été nommé secrétaire d’État à l’Action humanitaire d’urgence (1995-1997).Pour autant, “je n’ai épousé ni les idées de droite ni celles de gauche”, expliquait en 2011 celui qui fut communiste dans sa jeunesse.Membre du conseil de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et de la commission nationale consultative des droits de l’homme, il avait également présidé le Haut comité au logement des personnes défavorisés de 1997 à 2015, rappelle sa famille.Son décès a déclenché une pluie d’hommages. “Son engagement a marqué notre pays”, a réagi sur X le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou. “Je garde le souvenir d’un homme de fidélité, à la fois exigeant, fraternel, profondément humaniste, toujours tourné vers l’action concrète. Son rôle fut décisif dans la genèse du droit au logement opposable”, a souligné sur le réseau social l’ancien Premier ministre (2005-2007) Dominique de Villepin, saluant “l’une des grandes consciences sociales” de la France. “Visionnaire, médecin voué aux autres, grand par l’exemple”, a salué le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.

Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve s’affichent pour rassembler la social-démocratie en vue de 2027

La gauche social-démocrate s’est affichée dimanche à Pontoise (Val-d’Oise) autour de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et du leader de Place publique Raphaël Glucksmann, dans l’optique de la présidentielle de 2027, et en opposition à la primaire voulue par la gauche “unitaire”.Alors que cette dernière, du PS aux Ecologistes, s’est réunie la veille à Trappes pour défendre une candidature commune à gauche, la sphère social-démocrate veut également affirmer ses ambitions pour 2027.Et bien que les unitaires, et le PS en particulier, pressent Raphaël Glucksmann de se joindre à eux, l’eurodéputé, bien placé à gauche dans les sondages, a toujours refusé, et a fait le choix de se rendre à l’invitation de l’ancien Premier ministre, en présence aussi de l’ancien président François Hollande et de la présidente de la région Occitanie Carole Delga, dans le cadre d’un rassemblement présenté comme celui de “la gauche réformiste”, pour préparer la prochaine présidentielle face à la menace de l’extrême droite. “Notre conversation n’est qu’un début”, a assuré M. Glucksmann, car “nous n’avons plus le droit de jouer. Rien ne nous garantit que dans un, deux ou trois ans, nous vivrons encore dans un continent en paix et en démocratie”.Point commun de ce rassemblement, où se trouvaient aussi l’ancien ministre François Rebsamen et le prix Nobel d’économie Philippe Aghion: l’aversion revendiquée pour La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui prépare plus que jamais sa quatrième campagne présidentielle et a tenu le même jour un meeting près de Tours.Jusqu’à présent, Raphaël Glucksmann s’était tenu éloigné de Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS en 2022 après l’alliance du parti à la rose avec La France insoumise et fondé son mouvement “La Convention”. L’ex-Premier ministre avait pourtant lancé à plusieurs reprises un appel au rassemblement des sociaux-démocrates, proposant de fusionner son mouvement avec Place publique. Une invitation restée lettre morte.Ce dimanche, “ça bouge” mais la fusion n’est “pas à l’ordre du jour”, a tempéré l’entourage de Raphaël Glucksmann. L’eurodéputé veut incarner “une offre politique nouvelle” mais aussi s’ancrer politiquement en “embrassant l’héritage politique” de la social-démocratie, explique-t-on dans son entourage pour justifier sa présence.- “opération des appareils fatigués” -“Raphaël a du talent. Il peut incarner cette candidature pour 2027, comme des tas d’autres”, a affirmé M. Cazeneuve.Mais la présence de Raphaël Glucksmann aux côtés de Bernard Cazeneuve et François Hollande “ça dit quelque chose de sa ligne. Il n’a pas choisi le cœur de la gauche”, a critiqué la députée ex-insoumise, Clémentine Autain, qui fait partie des “unitaires”.Olivier Faure, le patron des socialistes concède, sous forme de critique déguisée, que M. Glucksmann a “le droit de vouloir incarner ce qu’il veut, si ça lui convient le mieux”.  Mais pour Carole Delga, opposante interne à M. Faure, ce dernier n’a “pas la moitié des socialistes” pour le soutenir dans l’idée d’une primaire, qui devra être validée par les militants.Pour Bernard Cazeneuve, la primaire est “une opération des appareils fatigués”. “Aujourd’hui, la priorité c’est de reconstituer une force de gauche de gouvernement. J’appelle Olivier Faure à la reconstituer avec nous tous”, a-t-il plaidé devant la presse.Le patron du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix juge de son côté que la famille politique de Raphaël est dans cette salle”, et pas avec les “unitaires”, qui “ne parle que de primaire et pas de fond”.”Le plus urgent c’est de renvoyer l’idée que les responsables politiques réunis ici ne sont pas mus que par leurs ambitions”, insiste M. Lacroix. Pas question donc pour Bernard Cazeneuve, que certains voient toujours comme un recours, de se déclarer lui-même candidat. “Retrouvons-nous, tel était notre projet, entre les différentes composantes de la gauche réformiste, par-delà ce que sont nos organisations, pour que naisse une espérance”, a lancé l’ancien ministre dans son discours. “Mais il faudra que les ambitions pour soi-même, les combinaisons d’appareil s’effacent derrière l’amour de notre patrie”, a-t-il averti.François Hollande a aussi appelé au rassemblement: “Il faudra qu’on soit au complet la prochaine fois pour gagner en 2027”, dans une invitation déguisée à Olivier Faure. 

L’Insoumis Sébastien Delogu à l’assaut de la mairie de Marseille

Le député Insoumis Sébastien Delogu s’est lancé dimanche à l’assaut de la mairie de Marseille, avec la promesse de “ramener le peuple au pouvoir” dans la 2e ville de France où la gauche part divisée face à une droite unie et une extrême droite conquérante.”Je connais la moindre rue de Marseille par mon ancien travail de chauffeur de taxi et le fait d’avoir grandi dans cette ville, j’ai vu tout le clientélisme, la corruption”, affirme l’élu dans un entretien à l’AFP. “Les gens dans la rue me disent +dégagez ce système+”.Dans la deuxième ville de France, LFI fait donc cavalier seul comme à Lyon et Paris. “Nous ne fermerons pas la porte au second tour à une union des gauches”, a toutefois précisé M. Delogu qui bénéficie néanmoins du ralliement de Sébastien Barles, actuel adjoint au maire en charge de la transition énergétique, et de son mouvement écolo-citoyen Vaï, ainsi que de la Révolution écologique pour le vivant (REV), parti du député apparenté LFI Aymeric Caron. Le maire sortant divers gauche Benoît Payan n’a pas encore officialisé sa candidature mais il devrait rassembler socialistes, communistes et écologistes. Avec son union écologique et citoyenne du “Printemps marseillais”, l’ex-socialiste “devait être la rupture avec le système de droite alors qu’en réalité ils cogèrent la ville ensemble”, la métropole étant dirigée par la divers droite Martine Vassal, tacle l’Insoumis qui dénonce aussi son inaction.”C’est une honte de voir une ville aussi sale et de voir un maire qui dit +c’est pas moi+. Certes, 80% des compétences de la ville de Marseille sont à la métropole mais est-ce qu’aujourd’hui il s’est retroussé les manches pour se battre pour la propreté de cette ville?”, interroge M. Delogu. Dans le camp de M. Payan, on ne comprend pas pourquoi les Insoumis ciblent ainsi la majorité sortante, “en épargnant la droite et l’extrême droite”.”Face au risque de l’extrême-droite, l’irresponsable Delogu endosse la responsabilité de diviser l’Union de la gauche !”, ont déploré sur X les Jeunes socialistes des Bouches-du-Rhône.D’autant que la droite et le centre partent eux unis autour de la candidature de Mme Vassal. Et à l’extrême droite, le député du Rassemblement national Franck Allisio, rasséréné par les dernières législatives où l’extrême droite a remporté trois des sept circonscriptions marseillaises, est lui soutenu par le sénateur Stéphane Ravier, qui avait un temps rallié Eric Zemmour et son parti Reconquête. Solidement implanté dans les quartiers Nord où il a été réélu député dès le premier tour en 2024, M. Delogu aura la lourde tâche avec son “union populaire” de séduire aussi les quartiers plus aisés du Sud et mise sur un programme écologique avec notamment des transports “au service de la nature et des habitants” dans une ville qui n’a que deux lignes de métro.- Rêve d’un destin à la Mamdani -Coutumier des coups d’éclat qui lui valent soutiens mais aussi nombreuses critiques, l’élu s’est notamment illustré en brandissant un drapeau palestinien à l’Assemblée nationale ou en donnant son appui musclé à un blocus lycéen en 2023.Cette action lui a valu une condamnation pour violences envers deux cadres de l’Éducation nationale, des faits qu’il conteste mais pour lesquels il n’a pas fait appel. Il a par ailleurs été entendu au printemps dans le cadre d’une enquête préliminaire sur des documents privés volés à un chef d’entreprise dans le contexte d’un conflit social, documents que le député a ensuite diffusés sur ses réseaux sociaux. Les investigations se poursuivent.L’élu de 38 ans rêve d’un destin à la Zohran Mamdani, le démocrate américain de l’aile gauche du parti qui vient de remporter la mairie de New York, “parti à 1% dans les sondages”.”Il avait trois-quatre mesures phares qui lui ont permis de faire comprendre au peuple que c’était un maire qui allait réellement s’occuper des problèmes”, analyse M. Delogu.Le lancement de sa candidature se percute avec l’onde de choc provoquée par l’assassinat jeudi d’un deuxième frère d’Amine Kessaci, militant écologiste marseillais engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, alors que la justice émet l’hypothèse d’un assassinat d’avertissement. “C’est effroyable. Je travaille depuis le début de mon mandat, main dans la main, avec le collectif des familles de victimes pour alerter et agir. À présent, malheureusement, un cap est franchi”, reconnaît l’élu.

Le second quinquennat Macron est “un naufrage”, selon Valls

Le second quinquennat d’Emmanuel Macron est un “naufrage”, a fustigé dimanche l’ex-Premier ministre Manuel Valls, qui s’inquiète d’une “crise de régime” et a répété sa “colère” après son départ du ministère des Outre-mer lors du dernier remaniement.”Ce deuxième quinquennat est difficile, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est même un naufrage”, a estimé l’ancien chef du gouvernement sous François Hollande, sur Radio J.La réélection du président de la République en 2022 “était quand même incroyable” a-t-il ajouté, “mais elle n’a pas permis de donner sens au deuxième quinquennat”. “La dissolution est une erreur que lui paye, mais que nous payons, que les institutions, la démocratie payent et on voit bien que ça, ça crée des conditions d’instabilité”, a-t-il poursuivi, évoquant une “crise de régime, une crise démocratique”.Ecarté du ministère des Outre-mer au profit de la députée Horizons Naïma Moutchou après moins d’un an en poste, Manuel Valls a affirmé que ce n’était “pas un drame”, tout en faisant part de sa “colère”.”Je suis en colère, je suis indigné. Le travail était fait et reconnu (…) Donc c’est difficile de comprendre”, a-t-il expliqué, avançant plusieurs hypothèses sur sa non reconduction dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, après avoir été rappelé par François Bayrou.”Peut-être qu’Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu n’ont pas apprécié que je réussisse là – en Nouvelle-Calédonie, mais pas seulement – où ils avaient échoué”, a-t-il indiqué, alors que l’accord de Bougival, signé en juillet avec toutes les forces politiques calédoniennes – mais fragilisé depuis – a été conclu sous son égide.”Peut-être que le président de la République n’a pas apprécié que j’intervienne au sein du Conseil des ministres au mois de juillet (…) sur la reconnaissance de l’Etat palestinien”, lorsqu’il avait critiqué les conditions de la reconnaissance par la France, a-t-il encore dit.

Budget: l’épargne des Français, objet de convoitise

Improductive pour certains, indispensable à l’investissement et à l’économie pour d’autres, l’épargne des Français est un objet de convoitise à l’heure du débat budgétaire au Parlement. – Taux d’épargne recordLe taux d’épargne des Français a grimpé à 18,9% de leur revenu disponible au deuxième trimestre 2025 selon l’Insee, un record depuis les années 1970, hors période Covid.Cette hausse est “imputable à la montée de l’anxiété en lien avec les chocs et crises qui s’accumulent (Covid, guerre en Ukraine, inflation, guerre au Moyen Orient, tensions géopolitiques, crise politique en France)”, selon une note de Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.Selon la Banque de France, le patrimoine financier des ménages représentait 6.430 milliards d’euros au premier semestre 2025, dont 3.870 milliards dans des produits de taux (Livret A, fonds d’assurance vie à capital garanti…) et 2.465 milliards en produits plus risqués (actions cotées et unités de comptes…). – Où est placée l’épargne des Français ?Le produit d’épargne champion des Français reste l’assurance vie, avec 2.084 milliards d’euros d’encours, selon les chiffres de France Assureurs. L’épargne réglementée vient derrière avec le livret A et le Livret de développement durable et solidaire (606,8 milliards d’encours en septembre 2025) et le Livret d’épargne populaire (80,7 milliards d’encours), selon la Caisse des dépôts (CDC).L’argent laissé sur les comptes courants, ou dépôts à vue, représentait lui 748,3 milliards d’euros au premier trimestre 2025, selon les chiffres de la Banque de France. Ces fonds ne sont pas placés et donc ne produisent pas d’intérêts.- Que finance cette épargne ?Dans l’assurance vie, 63% des encours étaient placés en titres d’entreprises à fin juin 2025. Les obligations souveraines (émises par des États) représentaient 24% des placements.Pour l’épargne réglementée, environ 60% des fonds collectés sont centralisés à la Caisse des dépôts. Une moitié des fonds est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’État) et dans des actions de sociétés cotées.Les 40% restants des sommes collectées sur les livrets A, LEP et LDDS sont conservées par les banques.Dans un contexte marqué par l’augmentation des besoins d’investissements dans la défense, le monde politique a évoqué la création d’un nouveau livret dédié, ou celui d’un emprunt national. Bpifrance a lancé en octobre un fonds spécialisé dans ce secteur, ouvert aux particuliers.- Renforcer la fiscalité ?Lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mercredi les députés ont adopté une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) visant spécifiquement les revenus du capital (dividendes, épargne salariale, assurance vie…) qui doit rapporter 2,8 milliards d’euros en 2026.Pendant la discussion du projet de loi de finances, ils ont également voté un “impôt sur la fortune improductive” (IFI) touchant les patrimoines de plus de 2 millions d’euros, dont l’assiette inclut notamment les produits d’assurance vie en fonds euros – dans un contrat d’assurance vie, les sommes peuvent être investies dans des fonds euros, garantis en capital, ou des unités de comptes (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices.Le sort de ces mesures est lié à la suite du parcours parlementaire, incertain, de ces deux textes.”On est en plein délire”, avait réagi après le vote le dirigeant de la Fédération bancaire française Daniel Baal, défendant dans l’assurance vie “un placement extrêmement populaire”, qui sert “à financer des entreprises, mais aussi très largement la dette de la France et des collectivités publiques”.Taxer les assurances vie en euros des épargnants revient à leur “demander de payer une taxe sur la contribution qu’ils apportent au financement de la dette de la France”, selon lui.Le dispositif de l’IFI “ne tient pas la route”, estime aussi Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Facts & Figures, puisque les fonds en euros sont investis dans des obligations, des actions, l’immobilier “exactement de la même manière que les unités de comptes”. D’autre part “il crée un risque systémique”, car si les épargnants décident basculent leurs avois vers des unités de compte, “on aura une faillite du système”, juge-t-il.