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Législative partielle: Barnier annonce sa candidature dans la 2e circonscription de Paris

L’ancien Premier ministre LR Michel Barnier, qui nourrit des ambitions présidentielles, a annoncé mardi sa candidature à la législative partielle prévue dans la deuxième circonscription de Paris, dont le député macroniste sortant Jean Laussucq a été déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel.”Dans le moment très grave où nous sommes pour notre pays (…) j’ai décidé de proposer ma candidature à l’élection partielle dans la deuxième circonscription de Paris”, a affirmé l’ex-élu savoyard sur le réseau X, soulignant qu’elle “s’inscrit dans une démarche de rassemblement de la droite et du centre”.”Afin de porter une voix forte et sûre pour nos trois arrondissements dans le prolongement de mon engagement pour notre pays”, a précisé l’ancien éphémère chef du gouvernement qui se présente dans cette circonscription qui longe la rive gauche de la Seine des jardins du Luxembourg à la Tour Eiffel.Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a salué cette candidature, qu’il a présentée comme “une triple chance : pour Paris, pour LR et pour la France. Il a tout mon soutien”, a-t-il ajouté.Le Conseil constitutionnel a déclaré vendredi trois députés inéligibles “pour une durée d’un an” et “démissionnaires d’office” de leurs mandats, dont Jean Laussucq, élu l’an dernier sur cette circonscription.Il est reproché à Jean Laussucq d’avoir réglé “des dépenses de campagne au moyen de son compte bancaire personnel” et d’avoir laissé des tiers régler “directement une part significative des dépenses exposées pour sa campagne électorale” de 2024.La candidature de Michel Barnier pourrait permettre au parti Les Républicains, qui soutient le gouvernement de François Bayrou, de ravir un nouveau siège à la formation présidentielle dirigée par Gabriel Attal, après celui conquis cet hiver par Elisabeth de Maistre à Boulogne-Billancourt aux dépens des macronistes.Depuis son entrée au gouvernement, les législatives partielles ont souri à LR qui a également arraché en juin un siège au Rassemblement national en Saône-et-Loire. Avant son élection l’an dernier, Jean Laussucq était l’adjoint de Rachida Dati à la mairie du VIIe arrondissement de Paris. Il avait obtenu l’investiture de Renaissance au détriment du député sortant Gilles Le Gendre, pourtant un “marcheur” historique.

Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

France: le défilé d’une armée “prête au combat” pour le 14-Juillet

Des militaires en treillis et casque lourd à bord de leurs blindés: le défilé du 14-Juillet à Paris a mis lundi en avant une armée “prête au combat”, au lendemain de la promesse d’Emmanuel Macron d’accroître encore les dépenses de défense face “à un monde plus brutal”.Organisé comme une “vraie opération militaire” selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon, le défilé reflète cette année la gravité des menaces pesant sur la sécurité du continent.”Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée”, a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la “menace durable” que fait peser la Russie sur le continent.La revue nationale stratégique publiée lundi postule qu'”il est désormais clair que nous entrons dans une nouvelle ère, celle d’un risque particulièrement élevé d’une guerre majeure de haute intensité en dehors du territoire national en Europe”.”Celle-ci impliquerait la France et ses alliés en particulier européens, à l’horizon 2030, et verrait notre territoire visé en même temps par des actions hybrides massives”, précise le document.- Drones et systèmes anti-aériens -En conséquence, malgré les efforts d’économie, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards supplémentaires l’année suivante, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans, pour atteindre près de 64 milliards d’euros en 2027.Une augmentation des dépenses militaires que 72% des Français semblent prêts à soutenir, selon un sondage Odoxa – Backbone pour Le Figaro publié lundi.Lors du défilé sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées, l’armée française a voulu mettre en valeur sa “crédibilité opérationnelle” et sa “solidarité stratégique” avec ses partenaires.”L’armée de Terre défile en brigade bonne de guerre, c’est-à-dire prête au combat”, a ainsi expliqué sur la radio RTL le général Mizon.Des soldats de la 7e brigade blindée ont défilé en tenue de combat à bord de chars Leclerc, de canons automoteurs Caesar ou de blindés de combat VBCI, équipés de leur casque lourd et gilet pare-balles. Les drones ou les systèmes anti-aériens SAMP/T ont également été en vue.Paris se veut capable de déployer cette année si nécessaire une brigade – soit plus de 7.000 hommes avec toutes les munitions et la logistique – en dix jours. En 2027, l’ambition est de faire de même pour une division (plus de 20.000 hommes) en 30 jours.- Tête de morse  -Pour incarner les partenariats de la France ont défilé une compagnie belgo-luxembourgeoise, la force binationale franco-finlandaise, composant la force de réaction rapide de la Finul, la mission de l’ONU au Liban, ou encore l’équipage de la frégate Auvergne, qui a effectué plusieurs déploiements en Baltique et en Arctique afin de soutenir les opérations de l’Otan.Précédés de la Patrouille de France et du défilé aérien, plus de 450 militaires indonésiens, dont les musiciens d’un “drumband”, en uniforme bigarré et la tête couverte d’un casque de pilote, d’une tête de tigre, d’aigle, de morse ou de requin suivant leur corps d’appartenance, avaient ouvert le défilé devant le président français Emmanuel Macron et son homologue indonésien Prabowo Subianto, ainsi que l’émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah.Paris a conclu un partenariat stratégique avec Jakarta pour peser dans la zone indo-pacifique.Des membres du service militaire volontaire (SMV) et du service militaire adapté (SMA) de Nouvelle-Calédonie, des dispositifs de formation et d’insertion dans l’emploi ont également été mis à l’honneur, alors qu’Emmanuel Macron dit vouloir donner “un nouveau cadre” pour que “la jeunesse ait l’occasion de servir”.Auparavant, au pied de l’Arc de Triomphe, le chef de l’Etat avait remis au président du Comité de la flamme, à l’occasion de son centenaire, un glaive servant à raviver chaque soir la flamme du soldat inconnu, représentant les combattants français tombés au combat.Les animations du défilé ont également célébré le centenaire du Bleuet de France, institution créée en 1925 pour oeuvrer à la solidarité avec le monde combattant en distribuant des bleuets en tissu.

Macron accélère la hausse des dépenses de défense face à une “liberté menacée”

Malgré des finances publiques au plus mal, le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche une accélération de la hausse des dépenses de défense de la France dans les deux prochaines années face à “un monde plus brutal” et l’aggravation des menaces, émanant notamment de la Russie.”Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée”, a affirmé le chef de l’Etat devant un parterre de hauts gradés lors de sa traditionnelle allocution aux armées à la veille de la fête nationale dans les jardins du ministère des Armées, à l’Hôtel de Brienne.L’Europe est “mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l’invasion de l’Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d’incertitude” quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron et “notre Europe se trouve placée à la lisière d’un vaste arc de crises”.En conséquence, Emmanuel Macron a annoncé vouloir renforcer l’effort budgétaire pour la défense déjà engagé, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget de la défense aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d’euros à cet horizon.Il a aussi annoncé vouloir donner “un nouveau cadre” à la jeunesse pour se former militairement et servir sous les drapeaux.Le budget défense de la France est déjà passé entre 2017 et 2025 de 32,2 à 50,5 milliards d’euros.”Une actualisation de la loi de programmation militaire” pour 2024-2030, qui prévoit en l’état 413 milliards d’euros pour les armées, “sera présentée à l’automne, a dit le chef de l’Etat. Il a toutefois affirmé “refuser” que cet “effort nouveau et historique” soit financé par “l’endettement”, à l’heure où le gouvernement français cherche des économies pour redresser les comptes publics. “Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière, il sera donc financé par plus d’activité et plus de production”, a-t-il plaidé.”Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte”, car “pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant”, a insisté le président. Or “nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés”.- Efforts européens -Le président français a notamment évoqué “la permanence d’une menace russe, aux frontières de l’Europe (…), une menace préparée, organisée, durable, et à laquelle nous devrons être capables de faire face”, mais aussi la désinformation, la lutte contre le terrorisme ou encore les ruptures technologiques qu’il faut pouvoir suivre, sur la base des conclusions d’une Revue nationale stratégique qui sera finalement publiée lundi.Les ressources supplémentaires annoncées doivent selon lui aider à “combler nos zones de fragilité”: stocks de munitions, “armes de saturation et armes de précision”, drones, “capacités spatiales” mais aussi les “équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées”.Ces fonds serviront également à renforcer les moyens de défense sol-air, de guerre électroniques, dont la guerre en Ukraine a montré le rôle essentiel.D’autres pays européens n’ont pas attendu l’objectif fixé par les pays membres de l’Otan en juin de consacrer 5% de leur PIB à leur sécurité (3,5% pour les seules dépenses militaires) d’ici 2035 pour rehausser leurs ambitions.Londres veut porter son budget de défense à 2,5% d’ici 2027, puis à 3% après 2029. L’Allemagne compte atteindre un budget de défense de 162 milliards d’euros en 2029, soit 3,5% de son PIB, et la Pologne y consacre déjà 4,7% de sa richesse nationale.M. Macron a par ailleurs de nouveau évoqué dimanche la dimension européenne de la dissuasion nucléaire française, en soulignant avoir “mandaté le ministre des Armées pour engager un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts”. “Je reviendrai plus précisément, à la fin de cette année, sur les évolutions que cela emporte”, a-t-il assuré.Le président Macron a enfin abordé également la question de la mobilisation de la jeunesse, à qui il faut donner “l’occasion de servir”, selon l’Elysée.”Je crois aussi que l’on doit donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées”, a-t-il affirmé en annonçant qu’il donnerait des orientations “à l’automne”.Un service militaire volontaire “rénové” pourrait être créé pour proposer aux jeunes Français de recevoir une formation militaire susceptible de déboucher sur leur engagement dans les armées, a confié une source proche du dossier à l’AFP.

Défense: Macron veut 3,5 mds d’euros de dépenses supplémentaires en 2026, 3 mds de plus en 2027

Emmanuel Macron a annoncé dimanche vouloir renforcer l’effort budgétaire prévu pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis 3 milliards de plus en 2027, face à l’accumulation des menaces.”Une actualisation de la loi de programmation militaire” pour 2024-2030 “sera présentée à l’automne, a dit le chef de l’Etat dans son traditionnel discours aux armées à la veille de la fête nationale. Compte tenu de ces nouvelles hausses, qui s’ajoutent aux augmentations annuelles du budget déjà prévues dans la loi de programmation militaire (LPM), le budget de la défense aura quasiment doublé en dix ans sous les deux mandats du Président, passant de 32,2 milliards d’euros en 2017 à près de 64 milliards en 2027.Cette année-là, la France consacrera à la défense le budget qu’elle prévoyait auparavant d’atteindre en 2029, soit une accélération de deux ans.”Cet effort nouveau et historique est proportionné, il est crédible, il est indispensable, il est juste ce qu’il nous faut, mais vraiment ce qu’il nous faut”, a justifié le chef de l’Etat.Alors que le gouvernement doit donner un net tour de vis pour tenter de redresser les comptes publics, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’était pas question que ce “réarmement passe par l’endettement”.”Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière, il sera donc financé par plus d’activité et plus de production”, a-t-il plaidé. Il a rappelé que les dépenses militaires étaient aussi “sources de richesses pour notre PIB”, les équipements étant essentiellement acquis auprès d’industriels français.Il a appelé les Français à “consentir à cet effort”, “un effort ponctuel de tous pour préserver notre sécurité et notre indépendance”. “Le salut de la patrie suppose que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part du fardeau”, a-t-il jugé.Ces ressources supplémentaires doivent selon lui aider à “combler nos zones de fragilité”: stocks de munitions, “armes de saturation et armes de précision”, drones, “capacités spatiales”, mais aussi les “équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées”.Ces fonds serviront également à renforcer les moyens de défense sol-air, de guerre électronique, dont la guerre en Ukraine a montré le rôle essentiel.

Macron affirme que la liberté n’a “jamais été si menacée” depuis 1945

Le président Emmanuel Macron a affirmé dimanche que jamais “la liberté n’avait été si menacée” depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 et “jamais à ce point la paix sur notre continent n’avait dépendu de nos décisions présentes”.”Nous vivons un moment de bascules. Nous en apercevons depuis longtemps l’imminence. Ces bascules sont aujourd’hui effectives”, a déclaré le chef de l’Etat français dans son traditionnel discours aux armées à la veille de la Fête nationale.”Jamais à ce point la paix sur notre continent n’avait dépendu de nos décisions présentes”, a-t-il ajouté, évoquant notamment “les impérialismes et les puissances d’annexion” comme la Russie, qui a déclenché une guerre contre l’Ukraine en février 2022.L’ordre international fondé après la Seconde Guerre mondiale est de plus en plus contesté est affaibli et “comme il n’y a plus de règles c’est la loi du plus fort qui l’emporte”, a-t-il dénoncé.La France doit “affronter tant de défis pour rester libres, maîtres de notre destin”. Or “pour être craint, il faut être puissant”, en a-t-il déduit.”La mobilisation interministérielle est essentielle à la défense nationale, chacun doit être à son poste de combat”, a-t-il enjoint, alors qu’une Revue nationale stratégique doit être publiée lundi.

Nouvelle-Calédonie: Marine Le Pen dénonce un accord “profondément ambigu”

La patronne du Rassemblement national Marine Le Pen a qualifié dimanche l’accord sur la Nouvelle-Calédonie conclu la veille de “profondément ambigu”, précisant que son groupe à l’Assemblée nationale serait à la recherche “d’améliorations” lors de la modification de la Constitution.”Si, à brève échéance, cet accord conjure sans doute le risque du pire, il n’en demeure pas moins profondément ambigu, comme l’était en son temps l’accord de Nouméa. Ce faisant, il ne peut que faussement satisfaire les deux principales parties prenantes de la vie publique calédonienne”, estime la cheffe des députés RN dans un communiqué.Cet accord, annoncé samedi, acte la création d’une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne.Un “État de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé et pourra être reconnu par la communauté internationale.Pour cela, il faudra que soit voté un projet de loi constitutionnelle, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès.Aux yeux de Marine Le Pen, qui se veut très investie sur le sujet des Outre-mer, cela “constitue un exercice d’équilibrisme juridique et politique difficilement compréhensible et donc périlleux, tant en Calédonie même que pour l’effet de contagion qu’il est susceptible de provoquer dans l’ensemble des outremers”.Selon elle, cet accord “ne peut que faussement satisfaire les deux principales parties prenantes de la vie publique calédonienne”, indépendantistes et non-indépendantistes.”Soucieux de l’intérêt général, le Rassemblement national s’attachera à l’Assemblée nationale à lever toutes les ambiguïtés de ce texte et à proposer toutes les améliorations qui lui paraissent s’imposer”, ajoute-t-elle.Un peu plus tôt dans la journée, le député RN Jean-Philippe Tanguy avait indiqué sur LCI que le parti d’extrême droite pourrait ne pas voter la modification de la Constitution.”C’est possible qu’on le vote, mais c’est possible qu’on ne le vote pas. Dans les annonces grand public qui ont été faites autour de cet accord, nous avons de vives inquiétudes sur les mots qui sont employés. Évidemment, créer un État au sein de l’État français, ça pose une question importante. Créer une nationalité à côté de la nationalité française, ça pose une question fondamentale”, a-t-il dit.”D’ores et déjà, au-delà des détails politiques et de souveraineté de l’accord, le volet économique nous semble extrêmement fragile”, a également mis en garde Jean-Philippe Tanguy.L’accord, qui doit d’abord être entériné en Nouvelle-Calédonie par les partis et les mouvements qui l’ont signé, et qui doivent consulter leur base, aborde l’économie avec un futur “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire, mais reste vague dans les ambitions et les termes.”Le diable se cache dans les détails”, a prévenu Jean-Philippe Tanguy, alors que la majorité de la classe politique, du PS à LR, a salué cet accord.

Budget 2026: les pistes d’économies sur la table avant les annonces de Bayrou

Comment trouver 40 milliards d’euros en 2026? Les contributions ont foisonné ces dernières semaines mais le flou persiste sur les pistes que retiendra mardi le Premier ministre François Bayrou. Voici les principales pistes sur la table.- Décréter une “année blanche” -L’hypothèse, qui revient avec insistance, consisterait à reconduire à l’identique certaines dépenses entre 2025 et 2026, sans augmentation. Mais les ressources espérées de ce gisement d’économies varient significativement selon le périmètre retenu. D’après la commission des Finances du Sénat, le gel entre 2025 et 2026 des dépenses de l’Etat sur ses missions budgétaires (hormis la défense, la contribution au budget de l’UE et la charge de la dette) pourrait rapporter 10 milliards d’euros. Pour l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et l’Institut des politiques publiques (IPP), une année blanche pourrait permettre d’économiser entre 5,7 et 6 milliards d’euros. – Désindexer les retraites -La piste d’une désindexation des pensions de retraites par rapport à l’inflation gagne du terrain, renforcée par une proposition en ce sens du Comité de suivi des retraites (CSR), et appuyée par plusieurs parlementaires du camp gouvernemental. Dans le cadre d’une “année blanche”, s’abstenir d’indexer les pensions de retraites sur l’inflation rapporterait 3,7 milliards d’euros, selon les chiffres de l’OFCE.Dans cette équation en 2026, près de 10 millions de ménages dont “la personne de référence est retraitée” verraient leur revenu disponible réduit de plusieurs centaines d’euros, toujours d’après l’OFCE.- Réduire la protection sociale -Plusieurs pistes ont été avancées ces derniers mois pour réduire le déficit de la protection sociale (Sécurité sociale, assurance chômage, retraites complémentaires), notamment par l’Assurance maladie qui devrait connaître un trou de 16 milliards d’euros en 2025.Elle a proposé fin juin d’économiser 3,9 milliards d’euros en 2026 en améliorant la pertinence des soins, luttant contre les fraudes, régulant les prix, renforçant la prévention et réformant les indemnités journalières.Côté assurance vieillesse, dont le déficit est plus faible (environ 6 milliards d’euros en 2025), de nombreux acteurs ont appelé à une mise à contribution des retraités, soit par la désindexation des pensions, soit par une hausse de la CSG, qui pourrait le cas échéant épargner les retraités les plus modestes. Selon Les Echos, le gouvernement envisage également un nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage.- Geler le barème de l’impôt sur le revenu -Cela consisterait à ne pas réévaluer les seuils des différentes tranches qui habituellement sont ajustés automatiquement chaque année pour neutraliser les effets de l’inflation. Sans ajustement, des ménages jusque-là non imposables seront soumis à l’impôt et d’autres verront leur niveau d’imposition augmenter, un chiffon rouge agité par plusieurs partis politiques.Début 2025, les seuils des différentes tranches avaient été réévalués, ce qui avait permis à 600.000 contribuables de ne pas devenir imposables. En 2026, l’OFCE calcule qu’un gel du barème de l’IR pourrait rapporter 1,2 milliard d’euros, avec une hypothèse d’inflation à 1,1%.- Réformer agences et opérateurs -Le Sénat a estimé que réformer le fonctionnement de “l’archipel” d’opérateurs et d’agences de l’Etat, soit 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1.153 organismes publics nationaux (comme l’Ademe – pour la transition écologique -, l’Agence Bio, l’Agence nationale du sport, etc.), permettrait d’économiser 540 millions d’euros sur plusieurs années.Mais le gouvernement voit plus grand, visant 2 à 3 milliards d’euros d’économies. Certaines agences pourraient être fusionnées et certaines missions rognées.- Limiter les dépenses de la fonction publique -Matignon a exhorté fin avril à maitriser l’augmentation des dépenses concernant la masse salariale de la fonction publique. Une circulaire soulignait que la rémunération des 5,8 millions d’agents publics coûtait 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7%.Certaines mesures dites “catégorielles” (concernant certaines catégories de fonctionnaires) ont à elles seules contribué à gonfler la masse salariale de 3,7 milliards d’euros en 2024. Le gouvernement pourrait aussi actionner le levier des réductions d’emploi. Le ministre de l’Economie Eric Lombard disait début juin vouloir engager la “baisse du nombre de fonctionnaires”, tout en se gardant d’en préciser le nombre.Le Sénat préconise de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique d’Etat (l’une des trois branches, à côté de l’hospitalière et de la territoriale, NDLR), avec 500 millions espérés à la clé.En 2025, après l’abandon de la suppression de 4.000 postes dans l’Education nationale, le projet de budget amendé par le Sénat prévoyait la création de 3.076 emplois pour l’Etat et la suppression de 812 postes au sein des opérateurs.- Et aussi… -D’autres pistes sont évoquées pour améliorer les finances publiques.Parmi elles, celle de “rationaliser” les aides publiques aux entreprises, prônée par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Selon une commission d’enquête sénatoriale, ces aides étaient de 211 milliards d’euros en 2023.Ou encore taxer davantage les plus riches: ceux gagnant plus de 250.000 euros par an doivent actuellement payer une contribution qui garantit un niveau minimum d’imposition de 20% (CRDH). Mais la gauche rêve d’obtenir une “taxe Zucman” (inspirée par l’économiste français Gabriel Zucman) sur les 1.800 contribuables “ultra-riches” ayant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, en prélevant 2% par an de celui-ci, pour un rendement annuel de 20 milliards d’euros.L’idée d’augmenter la TVA pour compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail, soit une “TVA sociale”, est elle fortement rejetée par la gauche et le Rassemblement national, ce dernier menaçant le gouvernement de censure si elle venait à être retenue. 

Droits de douane: Macron exprime sa “très vive désapprobation” et appelle l’UE à défendre ses intérêts

Emmanuel Macron a exprimé samedi sur X la “très vive désapprobation” de la France et a appelé l’UE à “défendre résolument les intérêts européens”, après les menaces de Donald Trump d’imposer 30% de droits de douane au 1er août sur les produits de l’Union.Le président français invite notamment la Commission européenne à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles, par la mobilisation de l’ensemble des instruments à sa disposition”, “si aucun accord n’était trouvé d’ici le 1er août”. Faisant valoir que l’UE négociait avec Washington depuis plusieurs semaines “sur la base d’une offre solide et de bonne foi”, M. Macron a affirmé qu’il revenait “plus que jamais à la Commission d’affirmer la détermination de l’Union à défendre résolument les intérêts européens”.”La France soutient pleinement la Commission européenne dans la négociation qui va s’intensifier, pour parvenir à un accord mutuellement acceptable d’ici le 1er août, afin qu’il reflète le respect que se doivent des partenaires commerciaux comme l’Union européenne et les États-Unis, aux intérêts partagés et aux chaînes de valeur intégrées”, a encore écrit le chef de l’Etat.Le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a lui mis sur la table la possibilité d’une “une riposte proportionnée”, notamment sur les biens et les services américains, si Bruxelles n’arrive pas à un “accord équitable” avec Washington. “Dès lundi à Bruxelles avec mes 26 homologues, je serai au travail pour soutenir la Commission dans ses négociations avec les Etats-Unis jusqu’au 1er août”, a-t-il ajouté sur X.La présidente de la Commission Ursula von der Leyen, fustigeant les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump, a déclaré que l’UE souhaitait toujours parvenir à un accord commercial avec Washington.Le président américain, qui a également annoncé au Mexique 30% de droits de douane, a justifié sa décision par le déséquilibre commercial entre son pays et l’UE. En 2024, les Etats-Unis ont affiché un déficit commercial de 236 milliards de dollars (202 milliards d’euros) avec l’Union (+13% sur un an), qui a exporté 606 milliards de biens sur le territoire de la première économie mondiale, selon des chiffres du bureau du représentant américain au Commerce.

Indépendantistes et loyalistes s’accordent sur un futur “Etat de la Nouvelle-Calédonie”

Les forces politiques calédoniennes ont signé samedi près de Paris un accord “historique” prévoyant un futur “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution française, après dix jours de discussions sur l’avenir institutionnel de ce territoire du Pacifique sud.Ce “projet d’accord”, qui prévoit un statut inédit se rapprochant d’une indépendance-association ainsi qu’une nationalité calédonnienne, doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie après consultation interne de la base au sein de chaque parti et mouvement signataires. Participaient à ces négociations à Bougival (Yvelines) près de Paris toutes les forces politiques du Congrès calédonien: Union calédonienne et UNI-Palika pour les indépendantistes, Loyalistes et Rassemblement-LR pour les non-indépendantistes, Calédonie ensemble et Éveil océanien au centre.Le président Emmanuel Macron a reçu les signataires en début de soirée à l’Elysée, en présence de François Bayrou, du ministre des Outre-mer, Manuel Valls et des présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, très impliqués dans le processus.”Après deux accords et trois référendums, la Nouvelle-Calédonie, par ce que vous avez signé, ouvre une nouvelle page de son avenir dans un lien serein avec la France”, a déclaré le chef de l’Etat martelant à plusieurs reprises à l’adresse de ses interlocuteurs calédoniens : “vous avez bien fait”.François Bayrou a lui exprimé sa “fierté d’un accord à hauteur d’Histoire” pour l’avenir de ce territoire à 17.000 kilomètres de l’Hexagone. Un enthousiasme assez largement partagé dans la classe politique française.- “Rien n’est gagné” -Dans une réaction transmise à l’AFP, M. Valls avait lui salué dès samedi matin “le choix du courage et de la responsabilité” des responsables calédoniens.Lors d’un échange avec la presse, l’ex-Premier ministre a ensuite évoqué un “compromis intelligent” et “historique”, soulignant que l’accord acte un “Etat de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français”, un lien avec la France “maintenu” avec “davantage de souveraineté pour la Calédonie” et un socle de “reconstruction politique, économique et sociale”, rendu nécessaire après les émeutes de 2024.”Mais rien n’est gagné”, prévient-il, appelant à “convaincre les Calédoniens”. Environ 270.000 personnes vivent en Nouvelle-Calédonie.Reçus à l’Elysée, tous les signataires ont confié que le projet d’accord serait délicat à défendre dans l’archipel.Le député Emmanuel Tjibaou (GDR), qui conduisait la délégation FLNKS, s’attend à “se mettre à l’épreuve de la critique”.”On a dit ce matin (samedi) +dès qu’on sort de la table, on va passer le pas de la porte et on va se faire insulter, menacer+, parce que nous avons choisi un chemin différent”, celui du “compromis”, dit-il.Même tonalité côté Loyaliste et Rassemblement-LR, où l’on salue “un accord historique” en mesure “d’instaurer une nouvelle ère de stabilité”, mais qui va devoir être défendu et accepté sur le Caillou. “Ca va bouger sur place, il va falloir être extrêmement solide”, pour “rester sur les rails” de l’accord, a estimé Nicolas Metzdorf, figure du camp non-indépendantiste.Un des points de l’accord stipule que le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031, alors que la réforme du corps électoral avait été à l’origine des émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts.Le texte prévoit “un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral”, a résumé le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf auprès de l’AFP. – Nationalité calédonienne -Intitulé le “pari de la confiance”, les 13 pages du projet d’accord, consulté par l’AFP, actent la création d’une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne.Un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé, qui pourra être reconnu par la communauté internationale, souligne l’accord. Cela ne signifie pas que la Nouvelle-Calédonie disposera d’un siège à l’ONU.L’accord aborde l’économie avec un futur “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire, mais reste vague dans les ambitions et les termes.Une fois validé par la base en Nouvelle-Calédonie, le texte prévoit l’adoption à l’automne d’une loi organique reportant les élections provinciales – déterminantes pour la composition du Congrès et du gouvernement local – à juin 2026.Suivra un projet de loi constitutionnelle, modifiant le titre XIII de la Constitution relatif à la Nouvelle-Calédonie, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès. Les Calédoniens seront ensuite appelés à se prononcer sur l’accord lors d’un référendum, prévu en février 2026.