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Coup dur pour Albert II à Monaco: son Premier ministre jette l’éponge avant même de commencer

Le prince Albert II de Monaco affichait sa sérénité, mais la crise est profonde sur le Rocher: son nouveau chef du gouvernement, nommé après cinq mois de recherches, a jeté l’éponge jeudi soir, avant même de prendre ses fonctions.”Il ressort de différents échanges que j’ai eus tout récemment que des forces négatives et contraires sont d’ores et déjà à l’Å“uvre pour faire perdurer les pratiques archaïques du passé et m’empêcher de mener à bien la mission que le Prince Albert m’a confiée”, a déclaré Philippe Mettoux dans un communiqué à l’AFP.Il n’a pas souhaité donner de précisions, mais ces propos interviennent alors que la principauté est secouée par une bataille médiatico-judiciaire impliquant d’anciens proches du prince désormais écartés et accusés de malversations, qui dénoncent en retour une main-mise du magnat de l’immobilier Patrice Pastor sur le Rocher.Conseiller d’Etat, ancien procureur et ancien conseiller de l’ex-Premier ministre français Dominique de Villepin, Philippe Mettoux, 66 ans, présentait de nombreux atouts pour Albert II, qui affiche depuis son intronisation en 2005 une volonté de politique vertueuse et de lutte contre les soupçons de malversations entourant Monaco.En début de semaine, M. Mettoux avait d’ailleurs publié un message enthousiaste sur son compte LinkedIn, “Il est incontestable que Monaco réussit dans les domaines de l’économie, de la finance, de l’attractivité, de l’innovation, du tourisme et de l’influence, selon un modèle original qui associe une monarchie active et une démocratie effective”, avait-il écrit.”Cependant, comme tous les pays, Monaco est confronté à des enjeux politiques, géopolitiques, sociétaux, sociaux, technologiques, environnementaux importants”, avait-il ajouté, tout en précisant: “J’aime les défis. Je me suis préparé”.- Les dossiers du corbeau -Mais depuis ce message, “il m’est apparu malheureusement évident que je ne disposerai pas des leviers indispensables pour écrire la nouvelle page, pourtant appelée de ses vÅ“ux par le Souverain et qui est nécessaire au rayonnement, à la stabilité et au redressement du pays”, a-t-il déploré dans son communiqué jeudi soir, appelant à une intensification de la lutte contre la corruption et le blanchiment.En matière de blanchiment, le Groupe d’action financière (Gafi) avait placé l’an dernier Monaco sur sa “liste grise”, malgré les efforts de la Principauté pour renforcer sa législation et ses instances de contrôle. Et la Commission européenne s’est alignée il y a quelques semaines, en ajoutant le Rocher à sa liste de pays à “haut risque”.Pour ce qui est de la corruption, la concentration inédite de millionnaires sur deux petits kilomètres carrés coincés entre mer et montagne a créé le marché immobilier le plus cher du monde, objet de toutes les convoitises.Les accusations volent dans tous les sens depuis la parution en 2021 du site internet intitulé “Dossiers du Rocher”, où un corbeau pointait quatre proches d’Albert II, dont son avocat personnel Thierry Lacoste et son comptable Claude Palmero, accusés de collusion et d’une trop grande proximité avec des groupes concurrents de Pastor.Une trentaine d’enquêtes sont en cours, dans une ambiance de bataille rangée qui vient d’entrer dans une nouvelle phase avec l’inculpation mercredi pour prise illégale d’intérêt en bande organisée et corruption passive de l’un des ex-proches du prince, Didier Linotte, ancien président de la plus haute cour monégasque.Attendu samedi au Japon, où il doit fêter la journée nationale de Monaco à l’exposition universelle d’Osaka, Albert II va devoir se mettre de nouveau à la recherche d’un nouveau “ministre d’Etat”, le titre officiel du chef du gouvernement monégasque.Nommé par le prince, il s’agit traditionnellement d’une personnalité détachée par la France, chargée de conduire la politique et d’assurer l’administration du tout petit territoire de 38.000 habitants.Beaucoup d’anciens préfets au profil plutôt gestionnaire s’y sont succédé, mais le profil plus politique de Didier Guillaume, qui avait été maire, président de conseil général, sénateur et ministre de l’Agriculture (2018-2020), avait vite séduit à son arrivée en septembre 2024.Depuis son décès prématuré en janvier, l’intérim à ce poste est assuré par la Monégasque Isabelle Berro-Amadeï, ministre des Relations extérieures.

Assemblée: la niche du groupe UDR s’achève sur un flop et une passe d’armes Ciotti-Darmanin

La “niche” parlementaire du groupe UDR a tourné court jeudi sans que le groupe, allié au RN, n’ait réussi à faire approuver ou même voter un seul de ses textes, les débats s’interrompant prématurément après une passe d’armes entre le président du groupe Eric Ciotti et le ministre de la Justice Gérald Darmanin, accusé d’être complice de l’obstruction de la gauche.Au centre des débats, une proposition de loi votée au Sénat par la droite et les centristes, visant à interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière. Un cadre UDR reconnaissait en amont des débats une occasion de piéger avec ce texte le bloc central, divisé sur la question, alors qu’Emmanuel Macron avait lui-même appelé à ce que soit débattue au Parlement une telle loi.La discussion générale sur la proposition de loi a donné un aperçu de ces divisions. Si LR et Horizons ont manifesté leur soutien au texte, le MoDem et Renaissance ont exprimé des réserves, pointant le caractère inconstitutionnel de son article clé, contraire à une jurisprudence des Sages de 2003.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a apporté son soutien à la proposition de loi, et notamment à deux articles annexes, en faisant part de ses “réserves” sur l’article principal.La gauche a elle mené la bataille tout au long des débats contre un texte contrevenant selon elle au premier article de la Déclaration des droits de l’homme du citoyen de 1789. “L’amour n’a pas de frontières et pourtant vous voudriez en dresser aux portes des états civils”, a proclamé le député LFI Aurélien Saintoul, au milieu d’un flot de poèmes, de témoignages et de références historiques et culturelles destinées à ralentir le débat.- “Mascarade” -Le groupe UDR a tenté de convaincre le gouvernement de faire usage de ses prérogatives pour accélérer les discussions, en vain, au point que M. Ciotti en a référé à François Bayrou.”Madame la Ministre, est ce que vous allez, oui ou non, continuer à laisser dérouler cette mascarade (…) ? Je viens d’appeler le Premier ministre et j’attends votre réponse”, a-t-il lancé à la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, impassible.Dans un communiqué vers 19H00, l’UDR a fustigé un “sabotage parlementaire” de la part de la gauche, avec la complicité du gouvernement et de LR, quasiment absent de l’hémicycle.Aux alentours de 23H00, M. Darmanin revenu au banc a annoncé qu’il n’utiliserait pas l’article 44 alinéa 2 de la Constitution, qui permet au gouvernement de limiter le nombre d’amendements examinés, arguant qu’il ne restait de toute façon plus assez de temps pour aller au terme du texte avant minuit, heure à laquelle se terminent automatiquement les niches.”Vous faites mentir volontairement le président de la République qui, une fois de plus, aura trompé les Français ce soir. Ce soir la majorité macroniste soutenu par LR est complice de l’extrême gauche pour favoriser les mariages blancs avec les clandestins”, a tempêté M. Ciotti, ancien président de LR.”Vous avez mal géré votre journée parlementaire”, a répliqué M. Darmanin – lui aussi transfuge de ce parti -, s’étonnant par ailleurs que le groupe UDR ait choisi de retirer de son propre gré au début de la journée un texte appelant notamment à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968.”Personne ne comprend cette situation. Pourquoi d’un seul coup vous devenez si attentif aux demandes du régime algérien ?”, a-t-il ironisé.M. Ciotti a vu rouge: “Vous ne serez jamais président de la République”, a-t-il lancé à M. Darmanin. “Le ministre des Affaires étrangères m’a appelé trois fois (…) pour me souligner que cette résolution était susceptible de remettre en cause la libération de Monsieur Boualem Sansal”, alors que le parquet algérien a requis mardi 10 ans de réclusion à l’encontre de l’écrivain franco-algérien.M. Ciotti a quitté l’hémicycle avec son groupe, et la séance a été interrompue vers 23H30 faute de combattants.Dans la matinée, le groupe UDR avait aussi décidé de retirer sa proposition de loi interdisant l’exécution immédiate de peines d’inéligibilité, face à l’opposition de la majorité de l’hémicycle.La gauche et le bloc central ont dénoncé une loi taillée pour Marine Le Pen, qui a fait appel de sa condamnation dans l’affaire des assistants d’eurodéputés FN, qui la prive à ce stade de l’élection présidentielle (la décision en appel est attendue à l’été 2026).

Retraites: Bayrou défend des “avancées” et donne rendez-vous au Parlement à l’automne

François Bayrou a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier des retraites, actant des “avancées” entre partenaires sociaux, jugeant possible dans les prochaines semaines un “compromis” sur le délicat sujet de la pénibilité et s’engageant à porter le dossier devant le Parlement.Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n’en a pas moins salué un travail “remarquablement utile”, se disant “impressionné par les progrès” entre syndicats et patronat, “un signe d’espoir pour la démocratie sociale”.Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a d’abord salué des “avancées”, notamment sur la volonté “d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants”.Il a également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi.Autre avancée “décisive” aux yeux du Premier ministre: l’absence de remise en cause par les négociateurs –la CGT et FO ont de longue date claqué la porte– du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.- “A portée de main” -Sur les points en suspens, M. Bayrou a jugé “à portée de main” un compromis sur le volet de la prise en compte de la pénibilité, principal point d’achoppement entre la CFDT et le Medef, et leur a donné “15 jours” voire “dix” pour s’entendre, sous un format qui leur sied.Il a enfin annoncé “une démarche législative” à l’automne pour “répondre à toutes les questions posées” et, faute d’accord sur les points les plus délicats, il s’est dit prêt à intégrer des “dispositions de compromis” dans le prochain budget de la Sécurité sociale.De quoi éviter la censure, alors que les socialistes ont déposé une motion à l’issue de l’échec du conclave ? “Je n’imagine pas que le parti de Jacques Delors et de Michel Rocard puisse considérer” que les compromis trouvés soient “un objet de censure”, a lancé M. Bayrou.Mais son bilan des discussions entre partenaires sociaux n’a pas remis en cause la volonté des députés socialistes de le censurer, a répliqué le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte, dénonçant une “tentative d’enfumage” pour “gagner du temps” en reportant le dossier à l’automne.Ce qui remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois notamment sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.- “Coeur du problème” -La CFDT, première centrale syndicale dont le PS est proche, a salué le fait que François Bayrou ait repris ses “revendications” en faveur des femmes, mais rappelé que “la pénibilité et l’équilibre financier” restaient “le cÅ“ur du problème”, dans un message transmis à l’AFP jeudi. M. Bayrou avait qualifié ces questions de “points seconds” et “faciles à traiter”.Les organisations patronales se sont montrées prudentes également.Le Medef “fera ses meilleurs efforts pour parvenir à un accord global”, selon son président Patrick Martin, qui a prévenu que “les points de désaccords qui subsistent seront évidemment les plus difficiles à régler”.Même opinion à la CPME où le négociateur Eric Chevée a évoqué la possibilité de “voies de passage”, mais en observant que, sur la question cruciale de la pénibilité, syndicats et patronat sont “sur deux idées complètement différentes”.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats avaient acté leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage”. Les discussions se sont donc poursuivies jusqu’à jeudi après-midi entre Matignon, le patronat et les syndicats. Le dossier des retraites empoisonne l’exécutif depuis la première élection d’Emmanuel Macron.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé issue des Républicains (LR), Catherine Vautrin, alors que la dette du pays a progressé au premier trimestre.François Bayrou peut cependant encore respirer: le Rassemblement national ne votera pas la motion du PS la semaine prochaine, quand elle sera débattue, et lui donne “rendez-vous” lors des examens à l’automne des budgets de la sécurité sociale et de l’Etat.Et si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant du parti lepéniste.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.are-bat-bpa-od/leo/cbn

Assemblée: les débats s’enlisent sur le mariage des personnes en situation irrégulière

“Je viens d’appeler le Premier ministre”. Face à l’obstruction de la gauche sur son texte visant à interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière, le groupe UDR, qui défendait jeudi les textes de sa “niche” parlementaire à l’Assemblée nationale, a demandé au gouvernement de forcer l’accélération des débats, sans succès.Le groupe d’Eric Ciotti, allié du Rassemblement national, avait décidé pour sa première “niche” de reprendre une proposition de loi centriste, adoptée au Sénat en février, dont l’article principal prévoit qu’un “mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national”.Un cadre UDR reconnaissait en amont des débats une occasion de “piéger” le bloc central, divisé sur la question, alors qu’Emmanuel Macron avait lui-même appelé à ce que soit débattue au Parlement une telle loi.La discussion générale sur la proposition de loi a donné un aperçu de ces divisions.Si LR et Horizons ont manifesté leur soutien au texte, le MoDem et Renaissance ont exprimé des réserves, pointant le caractère inconstitutionnel de l’article clé du texte.Cet article est “frontalement contraire à la jurisprudence du Conseil constitutionnel”, a affirmé le président de la commission des Lois, Florent Boudié (Renaissance), en référence à une décision des Sages de 2003.M. Boudié a en revanche apporté son soutien à deux autres articles, l’un (le 1er A) prévoyant que les époux de nationalité étrangère fournissent aux officiers d’état-civil des documents permettant d’apprécier leur situation au regard du séjour, et l’autre étendant les prérogatives du procureur chargé de contrôler la légalité du mariage.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a apporté son soutien à la proposition de loi, et notamment à ces deux articles, en faisant part lui aussi de ses “réserves” sur l’article principal.- “Mascarade” -Mais la gauche a mené la bataille dès l’entame des débats: arguant que nombre d’étrangers en situation régulière se retrouvent sans titre de séjour, et même sans récépissé de demande, en raison de “l’encombrement des services administratifs”, elle s’est vivement opposée à l’article exigeant que les futurs époux justifient de leur situation administrative.Entre citations de la Déclaration des droits de l’homme, de témoignages, de chanson ou de film, les députés des groupes de gauche ont ralenti les débats, au point de conduire Eric Ciotti à demander au gouvernement de faire usage de ses prérogatives pour restreindre le nombre d’amendements examinés, puis à en référer au Premier ministre.”Madame la Ministre, est ce que vous allez, oui ou non, continuer à laisser dérouler cette mascarade (…) ? Je viens d’appeler le Premier ministre et j’attends votre réponse”, a-t-il lancé à la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, impassible.La cheffe de file du RN, Marine Le Pen, dont le groupe a pu faire face à une semblable obstruction lors de ses propres “niches”, a fustigé une “logorrhée insupportable” et promis de rendre la pareille lors des futures niches de la gauche.Dans un communiqué, l’UDR a fustigé un “sabotage parlementaire” de la part de la gauche, avec la complicité du gouvernement et de LR, quasiment absent de l’hémicycle.Peu avant 20H00, l’article 1er A a été largement voté, avec 120 voix contre 53.En début de journée, le groupe UDR avait décidé de retirer un autre texte à risque pour la coalition gouvernementale, appelant notamment à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, qui confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi.”Ce débat parlementaire intervient à quelques jours, le 1er juillet, du verdict qui concerne notre compatriote Boualem Sansal”, a argué Eric Ciotti, ne souhaitant pas prendre le risque d’envenimer encore les relations entre Paris et Alger, alors que le parquet algérien a requis mardi 10 ans de réclusion à l’encontre de l’écrivain franco-algérien.Le groupe a aussi décidé de retirer sa proposition de loi interdisant l’exécution immédiate de peines d’inéligibilité, face à l’opposition de la majorité de l’hémicycle.La gauche et le bloc central ont dénoncé une loi taillée pour Marine Le Pen, qui a fait appel de sa condamnation dans l’affaire des assistants d’eurodéputés FN, qui la prive à ce stade de l’élection présidentielle (la décision en appel est attendue à l’été 2026).

Coup de frein supplémentaire sur les dépenses de 2025, alors que la dette continue à croître

Le gouvernement a annoncé jeudi un coup de frein supplémentaire de cinq milliards d’euros sur les dépenses publiques “dès cet été”, pour tenir l’objectif d’un déficit public de 5,4% cette année, tandis que l’Insee a annoncé que la dette continuait de croître, représentant 3.345,8 milliards d’euros à fin mars, soit 114% du PIB.Outre le 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses sociales annoncées dès mercredi par la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, 3 milliards d’euros de crédits prévus pour l’État “ne seront pas engagés cette année”, et “une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines”, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.Ces chiffres ont été présentés dans la matinée lors du deuxième comité d’alerte sur les finances publiques depuis le 15 avril, réuni à Bercy.L’exercice “de transparence”, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, consiste à tenir régulièrement au courant de l’évolution des comptes les différentes parties prenantes à la dépense publique : parlementaires, représentants des élus locaux, de la Sécurité sociale et de l’État, ainsi que les partenaires sociaux.Le gouvernement avait déjà annoncé en avril un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards d’euros pour contenir le déficit public (solde des comptes de l’État, de la Sécu et des collectivités locales) à 5,4% du produit intérieur brut en 2025, après 5,8% l’an dernier, dans un contexte de croissance économique faible. Bercy prévoit encore celle-ci à 0,7% pour cette année, mais l’Insee et la Banque de France anticipent 0,6%.- “Pistes étudiées sans tabou” -Pour 2026, le gouvernement espère réduire encore le déficit public, à 4,6%, et va devoir trouver pour cela 40 milliards d’euros.Tout en tentant d’éviter une censure à l’automne au Parlement, si la gauche ou le RN jugent les mesures choisies trop rudes pour les Français, qu’il s’agisse du budget de l’État ou de celui de la Sécurité sociale. C’est sur ce dernier que le gouvernement Barnier était tombé en décembre.Le Premier ministre François Bayrou a promis de présenter une première feuille de route budgétaire pour 2026 mi-juillet.”Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025″, commente Bruno Cavalier, économiste en chef d’Oddo BHF, dans une note. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — la reconduction des dépenses au même niveau qu’en 2025, sans tenir compte de l’inflation. – Discussions “difficiles” -Le communiqué de jeudi justifie le nouvel effort sur les dépenses de l’État cette année par “des risques de dépassement qui demeurent pour certains ministères”, et celui sur la Sécurité sociale par la dynamique des indemnités journalières d’arrêts maladie et les dépenses des hôpitaux notamment.Quant aux collectivités locales, leurs dépenses “progressent légèrement plus vite que la prévision”, notamment celles des communes, selon le communiqué.Intercommunalités de France a aussitôt contredit le gouvernement, qui fait état, selon elle, “d’une hausse des dépenses des collectivités qui s’établirait à hauteur de 2,3%”. Or, selon ses propres estimations, les dépenses de fonctionnement des intercommunalités ne seraient en progression moyenne que de 1,2% cette année.Dimanche, Amélie de Montchalin avait reconnu par ailleurs des discussions “difficiles” avec les ministères pour la préparation du budget de l’Etat.Enfin, encore alourdie de 40,5 milliards d’euros depuis décembre, la dette publique est la troisième plus lourde de la zone euro — en pourcentage du PIB — après celles de la Grèce et de l’Italie, et les remboursements annuels menacent de devenir le premier poste de dépenses après l’Education.Alors qu’elle ne représentait que 57,8% du PIB fin 1995, elle a gonflé ces dernières années, alimentée par les mesures prises pour atténuer les crises financière, sanitaire et inflationniste successives.

Le PS a déposé sa motion de censure contre François Bayrou

Le groupe PS à l’Assemblée a déposé jeudi sa motion de censure contre François Bayrou, reprochant au Premier ministre d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au Parlement de “débattre de tout”, y compris du retour à un âge de départ fixé à 62 ans.La motion, signée par les 66 députés du groupe, et que devraient voter les autres groupes de feu le Nouveau Front populaire, n’a guère de chance d’être adoptée, le RN ayant renvoyé une éventuelle censure “au moment du budget” à l’automne.Le président du groupe PS, Boris Vallaud, avait annoncé le dépôt de cette motion mardi, lors des questions au gouvernement, en réponse aux propos du Premier ministre. Le PS reproche à François Bayrou de ne pas avoir tenu parole au sujet des retraites, estimant qu’il s’était engagé à donner “le dernier mot” au Parlement et à lui permettre de “débattre de tout, et en particulier de la mesure d’âge, c’est-à-dire la retraite à 62 ans”, à l’issue du “conclave” des partenaires sociaux installé en février pour réfléchir de nouveau à la question.Il s’appuie sur un courrier de M. Bayrou aux parlementaires socialistes en janvier 2025, lorsqu’il cherchait un accord politique pour faire passer les budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Le Premier ministre plaidait pour une discussion entre partenaires sociaux “sans totem ni tabou, pas même l’âge légal d’ouverture des droits”.Il posait toutefois comme condition “un accord politique et (un) équilibre financier global maintenu”.M. Bayrou avait écarté mi-mars lors d’un entretien sur France Inter et franceinfo l’hypothèse d’un retour de l’âge légal à 62 ans au regard de l’équation démographique et financière, semblant préempter l’issue des discussions du conclave.Après que les partenaires sociaux ont constaté l’échec de leurs discussions, lundi, le Premier ministre a tenté un rabibochage de la dernière chance. Il tient une conférence de presse à 17h00 jeudi à Matignon pour “tirer la conclusion” de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.La France insoumise a regretté dans un communiqué le “sectarisme” du PS, qui a choisi de déposer sa motion seul, refusant “une motion de censure commune de toute la gauche” comme le souhaitaient LFI, le groupe GDR (communistes et ultra-marins) et le groupe écologiste et social.Interrogé par l’AFP, le groupe PS a affirmé avoir fait ce choix dans la mesure où c’est vis-à-vis du PS que François Bayrou avait pris un engagement.Pour la France insoumise, la motion “sera une heure de vérité: tous ceux qui ne (la) voteront pas seront complices du maintien au pouvoir du macronisme et de la retraite à 64 ans”, a-t-elle écrit, visant le RN.

Affaire Ghosn: après un nouvel échec judiciaire, un procès pour corruption se rapproche de Rachida Dati

Nouvel échec pour Rachida Dati qui voit la menace d’un procès dans l’affaire Ghosn se rapprocher: la cour d’appel de Paris a rejeté son recours contre le réquisitoire du parquet national financier (PNF) réclamant qu’elle soit jugée pour corruption avec l’ex-patron de Renault.”La chambre de l’instruction vient de rejeter notre recours. Nous allons proposer à Mme Rachida Dati de faire un pourvoi (en cassation) de cette décision”, a indiqué à la presse l’un de ses avocats, Me Olivier Pardo, à l’issue du délibéré.Une source judiciaire a confirmé que les juges avaient “rejeté la demande de nullité formulée par les conseils de Mme Dati”.Dans son réquisitoire, signé en novembre 2024, le PNF demande que la ministre de la Culture soit jugée notamment pour corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, le Parlement européen.Le PNF réclame également un procès contre l’ex-patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui vit au Liban et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis 2023 dans cette affaire, pour corruption et trafic d’influence actifs notamment.Il revient désormais aux juges d’instruction d’ordonner ou non un procès contre Mme Dati et M. Ghosn, qui contestent tous deux les accusations.La défense de Mme Dati avait déposé auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris une requête en nullité contre ce réquisitoire car il s’appuie, selon ses conseils, sur des pièces annulées par la justice en 2022.Ces pièces concernent notamment d’autres clients de Rachida Dati quand elle était avocate, comme le groupe de télécoms Orange.L’avocat général avait requis le rejet de cette requête, estimant que ces pièces annulées n’étaient pas citées dans le document et que la violation du secret professionnel qu’elles pouvaient constituer n’avait jamais été avancée par la défense lors de la procédure, selon des sources proches du dossier.Renault, partie civile dans cette affaire, et son avocat Kami Haeri n’ont pas souhaité réagir. – “Pacte corruptif patent” -Des juges d’instruction parisiens se penchent depuis 2019 sur un contrat signé le 28 octobre 2009 entre Rachida Dati et RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan.La ministre, 59 ans, est soupçonnée d’avoir perçu, “en toute confidentialité, voire en toute opacité” selon l’enquête, 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et député européenne (2009-2019).Dans son réquisitoire, consulté par l’AFP, le parquet financier considère que ce contrat “était l’habillage juridique d’un pacte corruptif patent”. “Les nombreuses investigations” réalisées “n’ont permis d’identifier que très peu de preuves de l’existence et de la réalité des prestations réalisées par Mme Dati” en termes de conseils juridiques, “qu’il s’agisse de preuves matérielles (comptes-rendus, mails, notes) ou testimoniales (auditions, attestations)”, est-il écrit dans ce document de 134 pages signé par le procureur financier Jean-François Bohnert et deux magistrats financiers.”Moi en tout cas, je sais ce que j’ai fait”, avait affirmé lors d’un interrogatoire Mme Dati qui soutient avoir travaillé. Elle a multiplié les recours, en vain, pour obtenir l’abandon des poursuites.Les investigations ont cherché également à déterminer si cette convention d’honoraires avait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen, interdite à tout élu.Pour les magistrats du PNF, l’ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy a “conseillé le groupe Renault dans la promotion de ses droits et intérêts auprès du Parlement européen”. Elle aurait “pris des positions favorables” au constructeur et “usé de son influence réelle ou supposée pour mener des actions de lobbying”. Et “jamais” le Parlement européen n’a été informé de ses “activités privées lucratives” avec la marque au losange.Par ailleurs, Rachida Dati, potentielle candidate de la droite à la mairie de Paris en 2026, a été accusée début juin par le Nouvel Obs et Complément d’enquête, sur France 2, d’avoir perçu 299.000 euros de GDF Suez quand elle était eurodéputée, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.Elle réfute ces accusations qu’elle juge “diffamatoires”.

Présidentielle: Attal ne voit pas de “projet commun” possible avec LR

Le chef du parti Renaissance Gabriel Attal “ne voit pas de projet de société commun” entre LR et les macronistes, écartant de facto l’hypothèse d’un candidat commun de la droite et du centre pour la présidentielle.”Je ne vois pas de projet de société commun aujourd’hui entre LR et nous, a fortiori pour une élection présidentielle”, constate l’ancien Premier ministre dans un entretien au Monde.Lui-même candidat potentiel en 2027, Gabriel Attal ne croit pas que “la France ait besoin, ou même envie, d’une révolution conservatrice” et liste une série de “divergences profondes” avec LR.”Nous sommes pro-européens, ce que n’est plus la droite de gouvernement. Nous sommes pour le progrès et l’égalité des droits; le nouveau président des Républicains (Bruno Retailleau) s’est opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, a refusé d’interdire les thérapies de conversion pour les homosexuels et, dix ans après, continue d’être opposé au mariage pour tous. Sur la transition écologique, les LR sont dans une forme de climato-scepticisme et votent comme le RN”, énumère-t-il.De fait, le “socle commun”, appellation de la coalition gouvernementale entre le camp présidentiel et LR, se réduit à “un point commun, vouloir la stabilité gouvernementale en France”.”Dans un monde de compétition et de concurrence, on ne peut pas s’offrir une instabilité gouvernementale”, juge-t-il, critiquant l’attitude “irresponsable” des socialistes qui, par leur motion de censure sur les retraites, “remettent le gouvernement sous dépendance du RN”.Faute de majorité, “l’Assemblée arrive à avancer sur certains projets, mais pas sur l’essentiel”, déplore-t-il. Dans ce contexte, “si on ne veut pas attendre deux ans à faire la planche”, un référendum “devient indispensable, le plus vite possible sur des sujets d’intérêt vitaux pour le pays” comme “notre modèle social”.”Je ferai des propositions dans les prochaines semaines pour détaxer le travail, rapprocher le net du brut pour les salariés”, assure-t-il.

A69: accord députés-sénateurs sur un texte en faveur du chantier

Députés et sénateurs ont trouvé mercredi, sans surprise, un accord sur un texte commun pour sécuriser juridiquement le chantier de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, initiative parlementaire atypique décriée par une partie de la gauche.C’est une nouvelle étape de franchie dans la bataille qui oppose les parlementaires favorables au projet et leurs opposants notamment écologistes et Insoumis: un texte commun a été trouvé sur une proposition de loi portée par les sénateurs du Tarn, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) réunie à la chambre haute, ont annoncé plusieurs participants.L’aboutissement de cette CMP, composée de quatorze parlementaires des deux chambres largement acquis aux défenseurs du projet, permet d’envisager dans les prochains jours une adoption définitive de la proposition de loi, après un ultime vote dans les deux chambres, potentiellement dès le début du mois de juillet.”L’A69 franchit une étape clé”, a salué le sénateur du Tarn Philippe Folliot lors d’une conférence de presse aux côtés des parlementaires centristes et macronistes de son département, Jean Terlier, Philippe Bonnecarrère et Marie-Lise Housseau, tous saluant “une avancée majeure pour sécuriser le chantier”.Le texte de compromis, qui tient en quelques lignes et est identique à celui adopté au Sénat, est pour le moins inhabituel: il vise à conférer au chantier de l’autoroute une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux, même si la conformité de ces dispositions législatives à la Constitution est questionnée.”Macronie, droite et Rassemblement national bafouent encore une fois l’État de droit et la séparation des pouvoirs (…) Une honte absolue sur le plan démocratique”, s’est indignée sur X la députée Insoumise Anne Stambach-Terrenoir.- Travaux en phase de reprise -Plusieurs parlementaires ont confirmé que les débats de la CMP avaient été très “animés” voire “tendus”, malgré un net avantage aux partisans du texte, qui étaient neuf contre cinq opposants.Le texte des parlementaires tarnais avait connu un sort particulier jusqu’ici au Parlement: le Sénat l’avait adopté, tandis que l’Assemblée l’avait rejeté d’emblée à l’unanimité via l’adoption d’une motion de rejet de La France insoumise. Les soutiens du texte espéraient ainsi faire accélérer son parcours législatif. En effet, en renvoyant le débat en CMP, les députés se sont évité d’interminables débats sur les centaines d’amendements déposés par les oppositions.Ce volet parlementaire se poursuit en parallèle de la reprise timide des travaux, autorisée par une décision fin mai de la cour administrative d’appel de Toulouse. Ces derniers avaient été interrompus fin février par un jugement du tribunal administratif qui avait annulé l’autorisation environnementale accordée à ce projet controversé d’autoroute. La cour administrative d’appel doit par ailleurs se prononcer sur le fond en fin d’année sur ce projet de création de 53 km d’autoroute entre Castres et Toulouse.

Bayrou tire les conclusions sur les retraites, le RN redevient l’arbitre

François Bayrou tirera jeudi les conclusions de ses ultimes discussions avec les partenaires sociaux sur les retraites après l’échec de quatre mois de concertations, qui a conduit les socialistes à déposer une motion de censure et remis le Rassemblement national au centre du jeu.Le Premier ministre tiendra une conférence de presse jeudi à 17h00 à Matignon pour donner le résultat de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales.”Je vais continuer à travailler avec eux jusque demain après-midi. Et demain après-midi, je dirai aux Français ce que nous pouvons trouver comme accord. Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera”, a affirmé devant le Sénat François Bayrou.Il n’y aura pas pour autant de nouvelle rencontre avant la conférence de presse, selon Matignon. François Bayrou, qui considère que les partenaires sociaux étaient “à quelques centimètres de la réussite du conclave”, a promis que si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. “Et le gouvernement prendra ses responsabilités”, “ce travail ne sera pas oublié, il ne sera pas annulé”, a insisté ce grand défenseur du dialogue social.- Sceptique -Le chef du gouvernement devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus des partenaires sociaux qui devaient les lui faire remonter.Syndicats et organisations patronales s’opposent notamment sur la prise en compte de la pénibilité et le financement des mesures qui seraient adoptées pour aménager la réforme de 2023.Le Premier ministre “veut obtenir des accords (…) sur les points de la retraite des femmes ou l’âge de départ à plein droit à la retraite (à 66,5 ans au lieu de 67)”, a précisé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas mercredi matin sur franceinfo.Mais un éventuel accord sur ces points ne suffirait pas aux socialistes qui veulent pouvoir discuter de “tout” au Parlement, et en particulier revenir sur l’âge de départ à 64 ans, ce que refuse le Premier ministre.Cette poursuite des discussions ne convainc pas tout le monde non plus au sein du camp présidentiel. Sceptique, le patron d’Horizons et prétendant à l’Elysée, Edouard Philippe, a jugé sur RTL “qu’on ne règlera pas cette question par des éléments techniques, on la règlera par un vrai débat politique au moment de la présidentielle”.François Bayrou avait lancé ces concertations en février en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget.Mais sans attendre l’issue de ces discussions de la dernière chance, les socialistes ont annoncé mardi qu’ils allaient déposer une motion de censure contre le gouvernement. – “Pas de gain” -François Bayrou se retrouve donc à la merci du Rassemblement national, premier groupe numériquement de l’Assemblée nationale, comme son prédécesseur Michel Barnier, censuré au bout de trois mois à Matignon.Mais il peut encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion de censure du PS. Il lui donne “rendez-vous” sur le budget à l’automne.La motion de censure ne peut être adoptée sans les voix de l’extrême droite en l’état des forces à l’Assemblée nationale.”Si nous censurons dans les jours qui viennent François Bayrou, la réforme des retraites demeure, c’est un coup pour rien (…). Quel est le gain politique que nous avons ? A part mettre le bazar avant l’été, il n’y a pas de gain”, a justifié sur France Inter le vice-président du RN Sébastien Chenu. “Le RN, assurance vie de la macronie”, a aussitôt réagi le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard.De fait, François Bayrou, qui avait à son arrivée en décembre fait le pari de miser sur les socialistes pour faire adopter le budget et ne pas être dans la main du RN comme son prédécesseur, va se retrouver six mois après dans la même situation si la gauche reste unie pour le censurer à l’automne.Alors qu’il doit présenter mi-juillet les grandes lignes de son budget, et notamment les 40 milliards d’euros d’économies promises, le RN l’a bien compris.”Les premières pistes évoquées par M. Bayrou pour son prochain budget me font dire qu’il emprunte le même chemin que son prédécesseur: demander des efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent (…) tout en refusant de s’attaquer à nos dépenses liées à notre modèle migratoire ou à nos dépenses publiques”, a averti Marine Le Pen dans Valeurs Actuelles mercredi.