AFP Politics

Retailleau dépasse pour la première fois Philippe en popularité, selon un sondage

Le ministre de l’Intérieur et nouveau président des Républicains Bruno Retailleau dépasse pour la première fois Edouard Philippe en popularité, avec 51% de bonnes opinions contre 48% pour l’ancien Premier ministre, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié jeudi.Bruno Retailleau, que d’aucuns voient déjà candidat à la présidentielle de 2027 après sa victoire sans appel dimanche face à Laurent Wauquiez, gagne près de dix points depuis sa nomination en décembre 2024 dans le gouvernement de François Bayrou où il était à 42%, relève l’institut.Dans le même temps, Edouard Philippe, candidat déclaré depuis septembre 2024 mais dont “l’invisibilité contraste avec la forte visibilité du ministre de l’Intérieur”, a perdu neuf points de popularité, ajoute-t-il.Bruno Retailleau est massivement soutenu par les sympathisants LR (90% de bonnes opinions), du parti macroniste Renaissance (74%) et du Rassemblement national (65%) tandis qu’Edouard Philippe doit en partie sa popularité à la gauche (56% de bonnes opinions au PS et 46% chez les écologistes).Le ministre de l’Intérieur est jugé comme un homme ayant des convictions plus profondes (62% versus 55%) et davantage d’autorité (55% versus 48%).Cette fermeté a toutefois un revers : les Français le perçoivent aussi comme plus “brutal” (36% versus 18%), moins “sympathique” que le maire du Havre (39% versus 53%) et moins “proche des gens” (40% contre 47%).”Bien qu’Edouard Philippe reste à ce stade le mieux placé en intentions de vote (environ 20% contre 10%) pour la présidentielle de 2027, la dynamique, en ce moment, lui échappe”, avertit Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.”Face à un Bruno Retailleau qui imprime sa marque, il devient urgent pour l’ancien Premier ministre de reprendre la parole, de se définir, de se projeter. Faute de quoi, l’histoire pourrait bien bégayer”, ajoute-t-elle, en référence au rendez-vous manqué d’Alain Juppé face à François Fillon en 2017.L’enquête a été réalisée mercredi et jeudi auprès d’un échantillon de 1.005 Français représentatifs de la population de 18 ans et plus. Marge d’erreur comprise entre 1,4 pt et 3,1 pts. 

La proportionnelle n’est “pas la priorité” pour Fabien Roussel

Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a estimé jeudi qu’un mode de scrutin proportionnel aux législatives, comme souhaité par François Bayrou, n’était “pas la priorité” des Français d’abord préoccupés, selon lui, par leur “pouvoir d’achat”.”La question des factures de gaz et d’électricité, de l’alimentation, c’est ce qu’ils nous disent tous les jours. Et puis aussi ceux qui sont menacés de perdre leur emploi, notamment dans l’industrie”, a affirmé le secrétaire national du PCF à l’issue d’un entretien de plus d’une heure avec le Premier ministre qualifié de “direct” et “franc”.Il a jugé “un peu vague” le projet de M. Bayrou, qui défend une proportionnelle intégrale par département comme en 1986, et il “attend de savoir quel sera le texte complet”.À son côté, le cheffe de file des sénateurs communistes Cécile Cukierman a dit craindre que ce type de proportionnelle “vienne finalement renforcer le fait majoritaire et présidentiel plutôt que développer le pluralisme”.Pour M. Roussel, face à la “crise démocratique”, “l’urgence, c’est par exemple d’abroger le 49.3”, cet article de la Constitution qui permet au gouvernement de faire adopter un texte au Parlement sans vote, et de “permettre au Parlement de voter sur la réforme des retraites”.Interrogé sur la proposition du député ex-LFI François Ruffin d’organiser une primaire à gauche pour la présidentielle, le patron du PCF a répondu que ce n’était “pas (sa) tasse de thé (…) de consacrer son énergie à ça aujourd’hui”. “La priorité, c’est d’abord de se battre pour que les factures baissent, les salaires augmentent”.François Bayrou a entamé le 30 avril une série de consultations des forces politiques sur l’élection des députés à la proportionnelle. Depuis l’instauration de la Ve République – à l’exception de 1986 -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.Il souhaite soumettre un projet de loi sur le modèle de 1986. Celui-ci pourrait être examiné à l’automne.Mais il n’est pas assuré d’avoir le soutien des macronistes qui considèrent désormais que le mode de scrutin majoritaire actuel est “le moins pire”. L’ancien Premier ministre et patron d’Horizons Édouard Philippe s’est dit jeudi “défavorable” à la proportionnelle, qui conduirait à une “absence de majorité”.À droite, Les Républicains y sont fermement opposés. Leur nouveau président Bruno Retailleau doit être reçu à ce sujet la semaine prochaine.Le RN, favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu’il pourrait s’accommoder du modèle de 1986.LFI défend une proportionnelle “à un échelon régional” et le PS, divisé, n’a pas encore arrêté de position.

Rapport sur les Frères musulmans: les propositions de l’Intérieur ont été travaillées avec l’Elysée, selon l’entourage de M. Retailleau

Les propositions du ministère de l’Intérieur destinées à lutter contre “l’entrisme” des Frères musulmans en France ont été “travaillées avec l’Elysée”, a assuré jeudi une source au sein de l’entourage de Bruno Retailleau, après un recadrage d’Emmanuel Macron sur ce sujet.”Nous sommes très surpris car les propositions du ministère de l’Intérieur ont été travaillées avec l’Elysée”, a assuré cette source à l’AFP.On a souligné en outre que la réunion – un Conseil de défense – consacrée à l’entrisme islamiste France était “interministérielle”, signifiant que des propositions émanant d’autres ministères avaient été présentées.De fait, le président Emmanuel Macron avait convoqué autour de lui à l’Elysée le Premier ministre François Bayrou et les ministres concernés, parmi lesquels Bruno Retailleau (Intérieur), Gérald Darmanin (Justice), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères) et Elisabeth Borne (Education nationale).Ce Conseil a donné lieu à un recadrage de la part du chef de l’Etat qui a jugé que les propositions faites n’étaient pas à la hauteur de la “gravité des faits”. Emmanuel Macron a demandé en conséquence au gouvernement “de formuler de nouvelles propositions”, selon un communiqué de l’Elysée.Si le président considère que les mesures proposées “ne sont pas assez musclées”, il n’y a aucun problème, a commenté un proche de Bruno Retailleau, “ce n’est pas les idées qui manquent”.Selon plusieurs sources contactées par l’AFP, le chef de l’Etat n’a pas seulement dit aux ministres présents de revoir leur copie. Il s’est aussi agacé que le rapport qu’il avait lui-même demandé en 2024 sur les Frères musulmans et l’islamisme politique ait fuité dans la presse.Emmanuel Macron s’est en outre agacé de la proposition de Gérald Darmanin de créer un quartier de haute sécurité en Guyane pour “les têtes de réseau du narcotrafic”.”Entre un rapport classifié qui fuite opportunément et une proposition de prison de haute sécurité sortie de nulle part (…) franchement ce n’est pas sérieux”, avait dénoncé mercredi une source au sein du camp présidentiel.

Rapport sur “l’entrisme” des Frères musulmans: Macron recadre Retailleau and co

“Ca ne va pas”, “ce n’est pas sérieux”: Emmanuel Macron a sèchement recadré ses ministres mercredi, Bruno Retailleau en tête, lors d’un conseil de défense consacré à l’entrisme islamiste en France, jugeant que les propositions faites n’étaient pas à la hauteur de la “gravité des faits”.”Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, il a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain Conseil de défense au début du mois de juin”, a résumé l’Elysée dans un communiqué laconique. Le président avait convoqué autour de lui le Premier ministre François Bayrou et les ministres concernés, de l’Intérieur à ceux en charge des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Sports.Selon plusieurs sources, le chef de l’Etat n’a pas seulement dit aux ministres présents de revoir leur copie. Il s’est aussi agacé que le rapport qu’il avait lui-même demandé en 2024 sur les Frères musulmans et l’islamisme politique ait fuité dans la presse.”L’ambiance était pesante et Emmanuel Macron s’est énervé contre quelques-uns de ses ministres sur la préparation de la réunion et sur les fuites en amont”, a confirmé une source ministérielle.Selon cette source, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, auréolé de sa victoire sans appel dimanche à la tête du parti des Républicains, était clairement “ciblé sur les fuites”. Une autre au sein du gouvernement tempère: “il y a eu un moment un peu sec, mais il ne visait pas particulièrement Retailleau”.- “Islamisme par le bas” -Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a tout autant agacé Emmanuel Macron avec sa proposition d’ouverture d’un quartier de haute sécurité en Guyane pour les “têtes de réseau du narcotrafic”, une idée qui a jeté un froid sur cette ancienne terre de bagne, à des milliers de kilomètres de la France.”Entre un rapport classifié qui fuite opportunément et une proposition de prison de haute sécurité sortie de nulle part (..) franchement ce n’est pas sérieux”, a pointé une source au sein du camp présidentiel.Le chef de l’Etat a réclamé un “communication adéquate”, a ajouté cette source, en rappelant les violentes réactions dans une partie du monde musulman après son discours en 2020 sur le séparatisme. “On ne peut pas donner l’impression que tous nos compatriotes musulmans sont des agents d’influence des Frères musulmans”, a poursuivi cette source.Le rapport, dont l’AFP a obtenu copie et qui doit être publié dans une version détaillée d’ici la fin de la semaine, fait état d’une “menace pour la cohésion nationale” avec le développement d’un islamisme “par le bas” de la part des Frères musulmans.En écho, M. Retailleau a dénoncé mardi la “menace” que pose l'”entrisme” des Frères musulmans, estimant que leur but était “de faire basculer toute la société française dans la charia”, même si selon le rapport, “aucun document récent ne démontre (une telle) volonté”. Auprès du Parisien, le ministre a insisté sur “l’entrisme dans les associations sportives”: “Aujourd’hui, il y a des prières dans les vestiaires, ou des clubs où les filles ne sont plus admises”, a-t-il déclaré.Et il a esquissé de premières pistes devant le Sénat, à savoir “une meilleure organisation de l’État”  avec “un vrai chef de file en matière de renseignement” et “un parquet administratif au ministère de l’Intérieur” pour “diligenter des dissolutions” et “des entraves administratives”. Il a également évoqué une “formation” des fonctionnaires et des élus locaux, et une “stratégie de sensibilisation du grand public”, soulignant “des trous dans la raquette” concernant les “circuits financiers” de cette mouvance. – Amalgames -Présentée comme “la branche nationale des Frères musulmans en France”, la Fédération des Musulmans de France a vivement dénoncé dans un communiqué des “accusations infondées” et mis en garde contre des “amalgames dangereux”.”Nous rejetons fermement toute allégation qui tenterait de nous associer à un projet politique étranger, ou à une stratégie d’+entrisme+. Cette lecture idéologique ne reflète ni notre réalité institutionnelle ni notre action de terrain”, a-t-elle assuré.Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam tombée en disgrâce en 2021, a lui aussi exprimé sa “profonde inquiétude face aux possibles dérives et instrumentalisations des données rendues publiques”. “L’islamophobie franchit un seuil”, a tonné sur X Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, s’inquiétant d’un “déchaînement d’inquisitions cruelles”. Avant même sa publication officielle, la classe politique a rivalisé de réactions et de propositions. A l’instar du patron de Renaissance Gabriel Attal qui a souhaité interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans.”Mais quand on édicte une règle, il faut être sûr de pouvoir la faire appliquer”, a estimé en retour M. Retailleau.cg-grd-lum-vl/jmt/cbn

Violences scolaires: la commission d’enquête finit ses auditions sur fond de tensions sur Stanislas

La commission parlementaire sur les violences scolaires, née de l’affaire Bétharram, a terminé mercredi ses trois mois d’auditions en entendant la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne et des inspecteurs ayant enquêté sur Stanislas, sur fond de tensions concernant cet établissement catholique. La très active “commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires”, présidée par la socialiste Fatiha Keloua Hachi, s’est penchée sur les dessous de l’enquête administrative de 2023 sur l’établissement privé parisien Stanislas.Cette enquête de l’Inspection générale de l’Éducation (IGESR) avait été commandée en février 2023 par Pap Ndiaye après des accusations de dérives homophobes et sexistes visant cet établissement huppé, relayées dans la presse. Le rapport, rendu en juillet 2023, avait été dévoilé par Mediapart en janvier 2024. Il relevait notamment des “comportements qui entretiennent les stéréotypes de sexe”, et une culture pouvant favoriser un “climat propice à l’homophobie”.Or deux ex-inspectrices ont récemment jugé que la lettre de synthèse accompagnant le document avait minimisé les faits reprochés. Devant les députés membres de la commission, deux membres de l’équipe chargée de l’enquête administrative ont confirmé sous serment que la lettre de transmission conclusive de la mission à destination du ministre avait fait l’objet d’un “ajout”, en l’occurrence par la cheffe de l’inspection générale de l’époque devenue la numéro deux de l’Éducation nationale, Caroline Pascal.Les membres de cette inspection, dont la commission a pu mesurer le degré de dissensions pendant l’enquête sur Stanislas, ont devant les députés fait état de leurs divergences sur les conséquences d’un tel ajout. Si le coréférent de l’inspection juge qu’il n’y a pas eu “dénaturation”, les deux ex-inspectrices sont plus sévères, l’une d’elle évoquant des faits “très graves”.Interrogée longuement à ce sujet lors de son audition l’après-midi, Mme Borne a balayé cette polémique. Elle a souligné que “ce qui a une valeur, c’est les rapports de l’Inspection générale”. “Une lettre de transmission, comme son nom l’indique, sa vocation est de transmettre un rapport”.”Mais comme il y a manifestement une confusion entre les deux, je vais demander à la cheffe de l’inspection de me faire simplement un courrier de transmission sans commentaires” désormais, s’est-elle agacée.- inspection le 28 mai -Mme Borne a par ailleurs annoncé qu’une inspection “de suivi” aurait lieu le 28 mai à Stanislas, “qui permettra de faire l’état de la mise en Å“uvre des recommandations et des mises en demeure” à la suite du rapport de 2023.Ces annonces ont eu lieu alors que s’est ouvert mercredi devant le tribunal de Nanterre le procès de Daniel Chapellier, ex-directeur de l’établissement privé parisien Saint-Jean-de-Passy, mais aussi de Stanislas (de 2002 à 2015), pour agression sexuelle sur un élève de 14 ans en 2021. Mme Borne est par ailleurs revenue sur le plan “Brisons le silence” qu’elle a mis en place mi-mars pour mieux contrôler les établissements catholiques sous contrat avec l’État et “libérer la parole”.Elle a aussi été interrogée sur le lycée musulman Averroès à Lille, dont le contrat d’association avec l’État avait été résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord.Un tribunal administratif lillois a décidé fin avril de le rétablir. Mme Borne avait alors déclaré vouloir faire appel, ce qu’elle a répété mercredi, réfutant qu’Averroès fasse l’objet d’un traitement inéquitable comparé à des établissements catholiques sous contrat comme Stanislas.Questionnée par Paul Vannier (LFI), corapporteur de la commission d’enquête, Mme Borne a répliqué qu’il était “très grave (…) de créer le doute chez nos concitoyens musulmans sur le fait qu’il y aurait” une différence de traitement à leur égard.Après la fin des auditions, les deux corapporteurs de la commission, Paul Vannier et l’élue Renaissance Violette Spillebout, travailleront désormais sur leur rapport. Il est promis pour fin juin, après l’audition de 140 personnes pendant près de 60 heures au total, dont le Premier ministre François Bayrou pendant un marathon de cinq heures trente.

Les parlementaires pro-A69 obtiennent une première victoire à l’Assemblée

Après des débats parfois âpres, les députés ont approuvé mercredi en commission une proposition de loi visant à valider les autorisations du chantier de l’autoroute A69, déjà au coeur d’une bataille judiciaire à l’extérieur de l’Assemblée nationale.Déjà largement adoptée au Sénat, la proposition de loi atypique est portée à l’Assemblée par Jean Terlier, député macroniste du Tarn et ardent défenseur du chantier.Le texte, qui doit être examiné le 2 juin dans l’hémicycle, prévoit de valider rétroactivement deux autorisations environnementales permettant les deux chantiers nécessaires à la réalisation de l’autoroute entre Toulouse et Castres.Une façon de revenir sur la décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait estimé le 27 février que les travaux ne présentaient pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” permettant de déroger “à l’objectif de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages”.Invoquant “l’incompréhension” devant l’arrêt de travaux réalisés à “70%”, et la nécessité de désenclaver un territoire, M. Terlier a aussi longuement défendu la constitutionnalité de cette loi de validation, au coeur des débats. Selon lui elle répond notamment à “un motif impérieux d’intérêt général”.Vertement opposés, Insoumis et écologistes se sont au contraire relayés au micro pour dénoncer une volonté de “contourner une décision de justice”. “Il s’agit d’écraser la décision du tribunal administratif de Toulouse”, a critiqué Anne Stambach-Terrenoir (LFI, Haute-Garonne), opposée à une autoroute qui “détruit tant d’écosystèmes précieux et de terres agricoles fertiles pour gagner quelques minutes de trajet sur une route nationale”.”Cette proposition de loi de validation rétroactive porte atteinte à la séparation des pouvoirs”, a ajouté l’écologiste Christine Arrighi (Haute-Garonne), estimant que le “motif d’intérêt général impérieux” n’étais pas fondé.Les députés socialistes, sans se prononcer sur l’opportunité du chantier défendu par la présidente PS de la région Carole Delga, n’ont pas soutenu le texte invoquant des raisons “purement juridiques”.A l’inverse la droite et le RN ont soutenu l’initiative.”Si ces travaux de l’A69 (…) devaient ne jamais pouvoir reprendre, alors en réalité, nous ne ferons plus jamais rien en France”, a argué le député LR Ian Boucard.Pas totalement convaincu par la rédaction initiale, il a toutefois fait adopter une autre rédaction du texte, validant toujours les arrêtés et conférant au projet une “raison impérative d’intérêt public majeur”, mais en essayant aussi d’apporter des garanties constitutionnelles, alors qu’un recours de la gauche et des écologistes en cas d’adoption définitive du texte est plus que probable.Parallèlement à ces débats à l’Assemblée, la cour administrative d’appel de Toulouse a commencé à examiner mercredi un recours de l’Etat pour relancer les travaux de l’A69, en essayant d’obtenir un sursis à exécution. Sa décision est attendue attendue “d’ici le 28 mai”.

Législative en Bourgogne: Eric Ciotti raille “l’alliance de la honte” contre le RN

Éric Ciotti, ex-président de LR rallié au RN, a qualifié mercredi d'”alliance de la honte” le front républicain formé contre le Rassemblement national en vue du second tour d’une législative partielle, dimanche en Saône-et-Loire.”C’est une coalition contre-nature de LFI à LR”, a fustigé M. Ciotti lors d’une conférence de presse à Chalon-sur-Saône, où il a apporté son soutien au candidat RN Arnaud Sanvert, dont l’élection en juillet 2024 a été invalidée pour irrégularités de comptage.Au premier tour de la législative partielle dimanche dernier, Arnaud Sanvert a recueilli 32% face à l’ex-LR Sébastien Martin (25,60%), président du Grand Chalon et vice-président du département.La gauche divisée a échoué à se hisser au second tour: la LFI Fatima Kouriche n’a recueilli que 8,2%, très loin de ses 23% au premier tour de 2024, tandis que le PS Clément Mugnier est arrivé troisième avec 17%. Les deux ont appelé à faire barrage au RN, tout comme la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, également ex-LR, qui n’a recueilli que 12% au premier tour.”Ce sont les représentants de l’alliance de la honte”, a fustigé M. Ciotti, en accusant Sébastien Martin de bénéficier du “soutien” de LFI.”Je n’ai pas de réponse à apporter à quelqu’un qui a trahi sa famille politique pour se rallier à Mme Le Pen”, a réagi auprès de l’AFP M. Martin. “Aujourd’hui, il est au service de Mme Le Pen et il s’est fondu dans le lepénisme”, a-t-il ajouté.M. Ciotti a également critiqué la position de LR, avec qui M. Martin a dit vouloir siéger à l’Assemblée nationale même s’il n’en a plus la carte. “On entend LR hurler contre le gouvernement et, en même temps, ils sont dans ce gouvernement avec des ministres. Nous, nous sommes pour la clarté”, a affirmé M. Ciotti. Face à la réserve de voix dont pourrait disposer M. Martin, Arnaud Sanvert, un ancien réceptionniste de nuit de 41 ans, ne peut guère espérer qu’un sursaut de participation en sa faveur. Cette dernière n’a atteint que 32,73% au premier tour, soit deux fois moins que l’an dernier. “J’appelle tous les électeurs à se mobiliser”, a déclaré M. Ciotti.

Gestion du Covid-19: non-lieu requis pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe

La menace d’un procès s’éloigne considérablement pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, visés par une enquête sur leur gestion du Covid-19: le ministère public près la Cour de justice de la République (CJR) vient de réquérir un non-lieu à leur égard.Dans cette information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran, sont placés sous le statut de témoin assisté.Cette absence de mise en examen laissait déjà entrevoir un non-lieu. “Les investigations établissent que de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre d’Edouard Philippe et d’Olivier Véran”, a expliqué mercredi dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR.De son côté, Agnès Buzyn avait été vertement critiquée pour avoir quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris.C’est finalement cette chronologie qui semble la dédouaner.Le parquet général a relevé qu’elle avait quitté son poste de ministre de la Santé le 16 février 2020, “date à laquelle aucun sinistre au sens du code pénal n’était encore caractérisé sur le territoire national dès lors que le premier décès d’un malade contaminé en France par la Covid-19 est intervenu le 25 février 2020”.Agnès Buzyn avait par ailleurs été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle avait obtenu son annulation en janvier 2023, devant la Cour de cassation. A l’instar de cette dernière, le parquet général a estimé qu’il ne peut lui être reproché “aucune violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement”.Son avocat, Eric Dezeuze, n’a pas souhaité commenter.- Tirer des leçons ? -Après ce réquisitoire, rendu mardi, il revient désormais à la commission d’instruction de trancher.”L’absence de mise en examen laisse présager une décision de non-lieu, mais rien ne dit que la commission d’instruction aura les mêmes motivations pour ce non-lieu et la même analyse des infractions pénales”, au vu de la multitude d’actes d’enquête réalisés par ses magistrats en quatre ans, a souligné une source judiciaire.Auditions et perquisitions, jusqu’aux domiciles et bureaux d’Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran, mais aussi chez l’ex-directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, et l’ex-directrice générale de Santé Publique France, Geneviève Chêne.Si par exemple le manque de masques au début de la pandémie, qui avait été au coeur des polémiques, “ne relève pas de l’infraction pénale, il faudra se poser la question plus large de ce qui engage la responsabilité de nos hommes politiques”, a relevé la source judiciaire.Quelle que soit la décision finale, un dossier de dizaines de milliers de pages nourrira une autre information judiciaire: celle dirigée en parallèle, contre X, au Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, pour mise en danger de la vie d’autrui, homicides et blessures involontaires.Selon les chiffres de Santé publique France, 168.000 personnes sont décédées de la Covid-19 entre 2020 et septembre 2023, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé a mis fin à l’urgence sanitaire mondiale. Cinq ans après cette pandémie qui a fait des millions de morts dans le monde, les gouvernements cherchent encore à en tirer des leçons. Un accord international a été adopté mardi lors de la réunion annuelle des pays membres de l’OMS pour instaurer une coordination mondiale plus précoce et plus efficace afin de prévenir, détecter et répondre au risque pandémique.En France, “l’incompétence et/ou impréparation” de l’Etat a été longuement épinglée par les journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre “Les juges et l’assassin”.A leurs yeux, l’Etat a failli “en ne prenant pas assez rapidement au sérieux le virus”, en “laissant sciemment les outils de riposte sanitaire” tels que Santé publique France “dans un inconfort financier”, “en négligeant le stock de masques” ou encore en “induisant les Français en erreur sur le port du masque”.

Présidentielle : Retailleau en hausse dans les intentions de vote, selon un sondage

Les intentions de vote pour Bruno Retailleau à la prochaine élection présidentielle sont en hausse de quatre points en mai, indique mercredi un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, trois jours après son élection à la tête des Républicains.Dans cette étude réalisée lundi et mardi, 16% des sondés indiquent qu’ils voteraient pour l’actuel ministre de l’Intérieur si le premier tour de l’élection présidentielle se déroulait dimanche prochain, contre 11% au mois de mars dernier. Un score qui reste bien inférieur à celui du candidat du Rassemblement national, qui arriverait largement en tête au premier tour : qu’il s’agisse de Marine Le Pen ou Jordan Bardella, 31% des voix seraient remportées par le parti d’extrême droite. Le sondage Ifop place Edouard Philippe en deuxième position, avec 21% des intentions de vote. Bruno Retailleau arrive troisième, suivi par Jean-Luc Mélenchon, qui rassemblerait 13,5% des suffrages si Marine Le Pen est candidate, et 13% si Jordan Bardella la remplace. L’étude part du principe qu’il y aura cinq candidatures à gauche : Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, Olivier Faure, Fabien Roussel et Nathalie Arthaud. La candidature de François Ruffin n’est pas prise en compte. L’enquête, qui ne constitue pas une prévision mais donne une indication des rapports de force et des dynamiques à l’instant T, a été menée en ligne du 19 au 20 mai auprès d’un échantillon de 1.114 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 pt et 3,1 pts. 

Gestion du Covid-19: non-lieu requis pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe

Un non-lieu a été requis mardi à l’encontre de trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, dans l’enquête menée à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19, a annoncé mercredi le procureur général Rémy Heitz.Dans cette information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran, sont placés sous le statut de témoin assisté.Avec ces réquisitions, la perspective d’un procès s’éloigne considérablement pour ces responsables politiques, même s’il revient désormais à la commission d’instruction de la CJR de trancher.”Les investigations établissent que de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre d’Edouard Philippe et d’Olivier Véran”, a expliqué dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR.De son côté, Agnès Buzyn avait été vertement critiquée pour avoir quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris.C’est finalement cette chronologie qui semble la dédouaner: le parquet général a relevé qu’elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, “date à laquelle aucun sinistre au sens du code pénal n’était encore caractérisé sur le territoire national dès lors que le premier décès d’un malade contaminé en France par la Covid-19 est intervenu le 25 février 2020”.Agnès Buzyn avait par ailleurs été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle avait obtenu son annulation en janvier 2023, devant la Cour de cassation.A l’instar de cette dernière, le parquet général a estimé qu’il ne peut lui être reproché “aucune violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement”.L’information judiciaire ouverte en juillet 2020 a été menée par la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Elle découlait de plusieurs plaintes de médecins ou d’associations dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.