AFP Politics

Sarkozy “commanditaire” d’un pacte de corruption “indécent” avec Kadhafi, selon le parquet financier

Nicolas Sarkozy est le “véritable décisionnaire, le véritable commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle 2007, a martelé mardi le parquet financier dans ses réquisitions contre l’ancien président et ses onze coprévenus.Ce réquisitoire doit durer trois jours et s’achever jeudi soir avec le montant des peines réclamées, mais les procureurs ne mâchent pas leurs mots lors de cette première après-midi, particulièrement à l’encontre du principal prévenu, qui enrage en silence, assis face à eux.”Derrière l’image de l’homme public se dessine au gré des enquêtes judiciaires la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, déclare le procureur Quentin Dandoy avant que l’audience ne soit suspendue pour la journée.Usant de frises chronologiques, de formules choc ou ironiques, les magistrats ont détaillé dans un premier temps le “pacte de corruption” conclu selon eux fin 2005 par Nicolas Sarkozy avec l’aide de ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux lors de visites à Tripoli.”On vous dit qu’il n’y a aucun élément matériel démontrant que Nicolas Sarkozy aurait donné quelconque instruction. Bien évidemment !”, lance le procureur. “Tout est précisément organisé, pensé pour que jamais il n’apparaisse”.Et de revenir sur les explications “rocambolesques”, “totalement surréalistes” de Claude Guéant et Brice Hortefeux sur leurs rencontres en Libye avec le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, pourtant condamné en France à la perpétuité pour terrorisme. Selon l’accusation, c’est notamment lui qui était chargé, côté libyen, d’organiser le soutien financier de la campagne. Les prévenus ont maintenu qu’ils étaient tombés dans un “piège”, un “guet-apens” et n’avaient jamais eu l’intention de le rencontrer.”On se moque de vous !”, lance le procureur au tribunal. “Envoyer ses plus intimes collaborateurs” est “la démonstration de l’implication totale de Nicolas Sarkozy en tant que commanditaire”, soutient le magistrat.- “Intime conviction” -Claude Guéant et Brice Hortefeux – absents à l’audience du jour – se sont vu confier le rôle “d’hommes de mains”, “jusque dans cette salle d’audience, où ils se sont retrouvés en première ligne, éprouvant les pires difficultés pour tenter d’expliquer l’inexplicable, tout en prenant bien soin de maintenir Nicolas Sarkozy à distance”, ajoute-t-il.A plusieurs reprises, l’ancien locataire de l’Élysée, qui a toujours clamé son innocence, ne peut réprimer un commentaire furieux à voix haute.Quatre mois environ après la dernière visite en Libye, affirme le magistrat, le “premier versement corruptif” part de Libye pour arriver sur le compte d’une société offshore bénéficiant à l’intermédiaire Ziad Takieddine – 5 millions seront transférés au total. Un pacte “inconcevable, inouï, indécent”, a résumé avant lui Philippe Jaeglé, le deuxième procureur financier.Parce qu’il a été “conclu avec (un) régime sanguinaire”, avec “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6e président de la Ve République”.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Élysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.Le ministère public poursuit mercredi à 9H30 ses réquisitions, pour aborder les contreparties supposées et entrer dans le cÅ“ur de la campagne.

Voile dans le sport: Retailleau “en désaccord radical” avec Riner

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est dit mardi “en désaccord radical” avec le judoka Teddy Riner concernant le port du voile dans les compétitions sportives, qui a lui appelé à “l’apaisement” sur le sujet . Le quintuple champion olympique a estimé dimanche que la France “perdait son temps” sur ces questions et qu’il fallait mieux “pens[er] égalité” plutôt que “de s’acharner sur une seule et même religion”.”Teddy Riner, il m’a fait vibrer, on aime le sportif” mais “là je suis en désaccord radical avec lui”, a réagi Bruno Retailleau sur Europe 1/CNews mardi matin. “Le voile n’est pas le symbole de la liberté, c’est le symbole de la soumission.””Il n’est pas non plus le marqueur de l’égalité, au contraire, il conteste radicalement l’égalité entre les hommes et les femmes, il est le signe de l’infériorisation du statut de la femme”, a-t-il ajouté.”Évidemment que toutes les femmes qui portent le voile ne sont pas des islamistes”, a poursuivi le ministre de l’Intérieur. “Mais vous ne trouverez pas un seul islamiste qui ne souhaite pas que les femmes portent le voile.”Le judoka lui a répondu dans un message posté sur le réseau social X mardi, appelant au calme concernant ce sujet. “Je comprends que ce sujet suscite des sensibilités et des opinions divergentes. Quelle que soit l’issue de cette réflexion, j’appelle à l’apaisement, à la bienveillance et au dialogue”, a insisté Riner avant de préciser que son message n’avait “aucune visée politique et ne doit faire l’objet d’aucune récupération”.Poursuivant cet échange, Bruno Retailleau a lui aussi posté un message sur X après celui du judoka, assurant ne vouloir tacler “personne et surtout pas Teddy Riner…”, sans toutefois varier sur sa position.”Il faut en effet de l’apaisement, et le meilleur moyen d’apaiser les tensions communautaires est d’empêcher ceux qui, pour faire avancer un agenda politico-religieux, utilisent le sport comme terrain de revendications”, a-t-il écrit.Une proposition de loi LR interdisant de porter le voile pendant les compétitions, y compris de sport amateur, a été votée en février au Sénat.Le texte, qui doit désormais être examiné à l’Assemblée nationale, a semé la cacophonie au sein du gouvernement, conduisant le Premier ministre François Bayrou à réunir plusieurs ministres mi-mars pour tenter de mettre fin aux dissonances.”La ligne du gouvernement, c’est l’interdiction du voile dans les manifestations sportives pour préserver comme un sanctuaire le sport”, a indiqué Bruno Retailleau. 

La FNSEA en congrès pour tourner la page des élections et remobiliser les troupes

Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.”Tout n’est pas réglé”, a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire “pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne”, le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des “propositions à faire” et “des attentes” fortes pour “réarmer” l’agriculture française.Au rang des attentes, il a énuméré “la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification…”.Ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, envoie un “double signal”, a déclaré mardi Arnaud Rousseau dans son discours d’ouverture selon le compte X du syndicat, la première journée étant réservée aux adhérents.”La combativité pour répondre à la colère agricole et faire face aux nouvelles pressions” liées à la géopolitique et à “l’inertie des pouvoirs publics”. Mais aussi la “responsabilité, pour rebondir, prendre de la hauteur sur nos résultats (…) et accélérer la transformation du réseau”, après des élections professionnelles en janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.Ce recul dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait “perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an” de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques “adaptations”.- “Autonomie stratégique alimentaire” -Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.Après la crise de l’an dernier et un Salon de l’agriculture apaisé en début d’année, le syndicat estime qu’il n’est “pas question” de renoncer à batailler, même s’il “voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer” sur les questions agricoles.La FNSEA attend toujours de l’exécutif “une vision pour l’agriculture” reposant notamment sur “une ambition européenne” face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.Dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron mi-mars, Arnaud Rousseau dit les agriculteurs prêts à se mobiliser pour atteindre “l’autonomie stratégique alimentaire”.Pour y parvenir, il propose trois “mouvements majeurs”: tout d’abord, le maintien d’un budget dédié de la Politique agricole commune (PAC), qui soit à la hauteur des enjeux stratégiques actuels entre menace russe et taxes américaines.Il demande aussi de mettre fin à “l’Europe passoire”, qui laisse entrer des denrées produites dans des conditions ne respectant pas les standards européens et favorisent une “concurrence déloyale”.Ces questions seront centrales dans les débats au congrès, de même que le suivi du calendrier parlementaire concernant différents textes ayant trait à l’agriculture.Après la censure par le Conseil constitutionnel d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, la FNSEA a estimé que la décision préservait les “fondamentaux de la loi” – dont la consécration de l’agriculture comme étant d’intérêt général majeur ou le principe du “pas d’interdiction sans solution” pour les produits phytosanitaires – mais a appelé “à accélérer les mesures de simplification”. Le congrès sera aussi l’occasion jeudi d’une table ronde réunissant le spécialiste de géopolitique Pascal Boniface et le sociologue Jean Viard, avant le traditionnel discours de clôture, prononcé par le ou la ministre de l’Agriculture (Annie Genevard cette année), qui n’assiste par ailleurs à aucun autre congrès de syndicat agricole.

Une peine d’inéligibilité “n’empêcherait pas du tout” Le Pen de censurer le gouvernement

Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, a assuré mardi qu’elle ne s’empêcherait “pas du tout” de censurer le gouvernement même si elle devait être condamnée par la justice à une peine d’inéligibilité, synonyme d’interdiction de candidature à de nouvelles législatives.”Même si demain il y avait une exécution provisoire prononcée par le tribunal (…) ça ne m’empêcherait pas du tout de censurer le gouvernement. Y compris pour provoquer de nouvelles élections législatives”, a assuré la cheffe de file du RN devant des journalistes à l’Assemblée nationale.Le tribunal correctionnel de Paris doit se prononcer lundi sur le sort du RN et de sa cheffe de file, après que l’accusation a requis à son encontre une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d’amende, dans le dossier des assistants parlementaires d’eurodéputés RN.La peine d’inéligibilité est obligatoire pour le délit de détournement de fonds publics reproché à Marine Le Pen, mais la demande exécution provisoire a surpris.”Ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique, puisqu’elle priverait le peuple français de potentiellement choisir sa future présidente de la République”, a déjà critiqué la cheffe de file du parti d’extrême droite qui, avant même de penser à la présidentielle de 2027, pourrait se voir empêchée de se présenter aux législatives en cas de dissolution.”Mon cas personnel n’aura aucune influence sur notre capacité à prendre les décisions nécessaires pour les défendre”, a toutefois insisté la députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, confiant son “agacement” concernant la politique de François Bayrou.”Il y a une programmation pluriannuelle de l’énergie qui, au moment où on se parle, doit être signée par décret, ce qui est une véritable honte parce qu’elle engage le pays sur le plan énergétique pour les dix prochaines années, et qu’elle prévoit 100 milliards de dépenses pour les énergies intermittentes, dont 37 milliards uniquement pour le raccordement des éoliennes en mer au réseau”, a-t-elle critiqué.”Je ne vois rien venir sur la proportionnelle (…) engagement qui a été effectué par Emmanuel Macron, maintes fois. C’est un des axes forts de M. Bayrou, je ne vois rien venir et je trouve que le temps est long”, a-t-elle poursuivi.”Et puis je considère qu’en matière d’immigration, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on est dans l’inertie totale”, a-t-elle ajouté.

Rabbin agressé: Retailleau pointe l’antisémitisme de “l’islamisme” et de “l’extrême gauche”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d’un déplacement à Belfort le “double visage” de l’antisémitisme, celui “de l’islamisme” et celui de “l’extrême gauche”, après l’agression samedi d’un rabbin à Orléans.”Il y a un énorme problème aujourd’hui”, a déclaré à la presse Bruno Retailleau en référence à un “retour de l’antisémitisme”. Il a évoqué une multiplication par “plus que trois” des actes antisémites depuis l’attaque du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël. “Les juifs représentent moins de 1% de la population nationale. Et pour autant, ils sont victimes de près de 60%” des agressions religieuses, a souligné le ministre.”Mais cet antisémitisme, il a muté. Autrefois, il était d’abord le fait de l’extrême droite. Aujourd’hui, c’est résiduel”, a-t-il assuré. “Il a désormais un double visage. Le visage de l’islamisme, qui est finalement un peu ce qu’était le fascisme d’hier, un catalyseur de la haine antisémite. Et un autre visage, celui de l’extrême gauche qui, sous couvert de l’antisionisme, attise les braises de l’antisémitisme”.Bruno Retailleau a par ailleurs pointé “l’énorme responsabilité” des “Insoumis” en matière d’antisémitisme, brocardant notamment la député européenne LFI Rima Hassan quand elle “déclare (…) qu’elle trouve que le Hamas, qui est un mouvement terroriste, est légitime”. A Orléans, le rabbin Arié Engelberg rentrait chez lui, avec son fils de neuf ans, quand il a été agressé. L’adolescent interpellé après l’agression sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants, a annoncé lundi le parquet.”Ecoeuré” par cette agression, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a estimé lundi soir que “nous devons (nous) sentir les uns et les autres responsables et partie prenante de la lutte contre l’antisémitisme”. “Si on veut combattre l’antisémitisme avec (…) toute notre énergie de républicain, nous devons connaître toutes les formes qu’il peut prendre pour les combattre”, a-t-il ajouté. Il a rappelé que, pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme, l’antisémitisme est “essentiellement le fait de l’extrême droite en France” mais qu’il y a “aussi un antisémitisme de gauche”.Dans son rapport annuel, en juin 2024, la CNCDH avait souligné l’existence d’un antisémitisme d’extrême gauche, toutefois “sans comparaison” avec celui de l’extrême droite. Pour les chercheurs cités par cette instance, “il existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des Insoumis et d’EELV notamment”, mais à un niveau “sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national”.Dimanche, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé le “poison” de l’antisémitisme, en promettant de ne céder “ni au silence ni à l’inaction” face à cela.

A Paris, les centristes européens réaffirment leur soutien à l’Ukraine et planchent sur la saisie des avoirs russes

Saisie des avoirs russes, adhésion de l’Ukraine à l’UE, hausse des dépenses militaires en Europe: un “sommet pour la démocratie et les libertés” réunissant une soixantaine de dirigeants centristes européens s’est tenu lundi à Paris, à l’initiative de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal.Le secrétaire général de Renaissance et la présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, ont réuni à la Cité universitaire de Paris des représentants de 21 pays. Étaient notamment présents l’eurodéputée allemande Svenja Hahn, présidente de l’Alliance des libéraux et des démocrates en Europe (ALDE), Sandro Gozi, secrétaire général du Parti démocrate européen (PDE), l’ex-chef du gouvernement bulgare Nicolaï Denkof, l’ancienne Première ministre belge Sophie Wilmès ou encore Szymon Holownia, président du parlement polonais.Le Premier ministre français François Bayrou, président du parti centriste MoDem et du Parti démocrate européen, a ouvert les échanges par un message vidéo depuis sa ville de Pau, où il doit présider lundi soir le Conseil municipal.Ce sommet est “un pas de géant vers une véritable alliance des démocraties libérales et surtout des partis qui les défendent”, a déclaré Gabriel Attal lors d’une conférence de presse.Face au “rouleau compresseur réactionnaire qui remet en cause aujourd’hui nos valeurs”, “nous devons réussir quelque chose de difficile, d’inédit même pour nombre de démocraties libérales: assumer notre propre puissance” et “écrire notre propre destin sans dépendre des autres”, a poursuivi le secrétaire général de Renaissance.”Dans un moment tel, l’action gouvernementale seule ne suffit pas. Celle des partis politiques, des groupes politiques, s’impose également”, a-t-il expliqué.- Dissuasion nucléaire -Les participants ont adopté une déclaration commune. Outre l’affirmation d’un “soutien actif, militant” à l’Ukraine, l’ancien Premier ministre a “salué un accord collectif autour de trois points”: le renforcement des dépenses nationales en matière de défense, la question des avoirs russes, et le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.Sur la défense, “nous nous sommes collectivement accordés sur la nécessité d’augmenter massivement notre investissement pour viser les 3%” du PIB consacré par les États à la défense, a expliqué M. Attal.”Nous saluons également la proposition de discuter de l’élargissement de la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens”, peut-on également lire dans la déclaration commune.Sur les avoirs russes, “nous nous sommes accordés sur la nécessité de trouver les moyens juridiques d’utiliser ces avoirs russes dans le soutien à Ukraine”, a expliqué Gabriel Attal.Des positions contraires à celle du gouvernement, officiellement opposé à une saisie de ces avoirs (autour de 235 milliards d’euros), en dehors des intérêts qu’ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. “On considère qu’il y a une voie de passage, on est en train de travailler d’un point de vue légal”, a expliqué Mme Hayer. Mardi dernier, François Bayrou a renvoyé la question au niveau européen.Gabriel Attal a également évoqué un “accord pour pousser à l’accélération du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE”, notamment “pour que des députés européens ukrainiens observateurs puissent siéger dès l’année prochaine au Parlement européen”.Un prochain sommet se tiendra le 26 juin à Bruxelles en présence de chefs de gouvernement. Le président français Emmanuel Macron y a été convié.”On va l’élargir à nos amis norvégiens, au Royaume-Uni, au Canada, à tous ceux qui veulent à nos côtés continuer à défendre notre modèle démocratique et promouvoir la démocratie libérale”, a indiqué Valérie Hayer.

Avoirs russes, adhésion de l’Ukraine à l’UE: un sommet de dirigeants centristes européens s’ouvre à Paris

Un sommet réunissant une soixantaine de dirigeants centristes européens se réunit lundi à Paris afin de déboucher sur une “déclaration commune” favorable à la saisie des avoirs russes pour soutenir l’Ukraine et à l’entrée de ce pays dans l’UE, a expliqué le président de Renaissance Gabriel Attal. Ce “sommet pour la démocratie et les libertés”, organisé à Paris à l’initiative de l’ancien Premier ministre et de la présidente du groupe Renew au Parlement européen Valérie Hayer, doit permettre de faire face au “rouleau compresseur réactionnaire” de Donald Trump et Elon Musk, a détaillé Gabriel Attal sur France Inter.Il a notamment souhaité en sortir avec “une déclaration commune qui appelle à la saisie des avoirs russes”, afin de “faire progresser cette question” qui aujourd’hui ne fait pas consensus en Europe.Alors que le gouvernement est contre cette utilisation des avoirs russes, il a défendu sa position: “la donne a changé”. “Sur cet argument qui est de dire que ça menacerait la stabilité financière de l’Union, je pense que beaucoup d’investisseurs ont déjà intégré ce risque-là”, a-t-il estimé, rappelant que “la stabilité financière de l’Union européenne serait beaucoup plus menacée par une victoire de la Russie sur l’Ukraine”.Et “surtout, je considère qu’avant de faire payer les Français avant de faire payer les Européens pour notre armement et pour le soutien à l’Ukraine, on peut faire payer les Russes”, a-t-il développé.”Pour l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne, on souhaite aller plus vite, là aussi, je pense qu’on peut arriver à s’engager tous ensemble”, a-t-il ajouté.Les participants à ce sommet, représentant 21 pays selon Gabriel Attal, aborderont enfin la question du “réarmement de l’Europe et de la capacité de l’Europe à se défendre”. “Ces formations politiques qui vont se réunir aujourd’hui (sont) présentes dans nos parlements nationaux (…). Si on pousse tous dans la même direction, ça permettra de faire progresser les choses aussi au niveau européen”, a-t-il espéré. Cette réunion, à laquelle assisteront notamment l’ancien Premier ministre bulgare Nicolaï Denkof, l’ancienne Première ministre belge Sophie Wilmès ou encore Szymon Holownia, président du parlement polonais et candidat à l’élection présidentielle du mois de mai, sera ouvert par le Premier ministre François Bayrou, en visioconférence depuis Pau, dont il préside le conseil municipal.  

Antisémitisme/Hanouna: LFI se dit victime d’une campagne de presse pour les “salir”

Les dirigeants de LFI estiment être victimes d’une campagne destinée à les “salir” en n’étant interrogés dans les médias depuis dix jours quasiment que sur l’affiche à l’effigie de l’animateur Cyril Hanouna dont ils réfutent le caractère antisémite.”Nous avons dit +il y a eu une erreur, il a été retiré+, nous l’avons dit, maintes fois. Cela suffit de nous salir de cette manière”, a répondu lundi sur RTL la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, questionnée à propos de cette polémique qui a éclaté le 12 mars. “Je veux le dire d’autant plus fort que, derrière nous, il y a des millions d’électeurs et d’électrices qui sont eux aussi liés d’affection à des personnes de culture et de confession juive et qui n’en peuvent plus”, a-t-elle ajouté, dénonçant des “campagnes menées contre nous”.”Un jour, vous vous regarderez dans la glace d’avoir fait croire que les antiracistes étaient des racistes”, avait-elle déjà lancé samedi aux journalistes qui la suivaient dans la manifestation parisienne contre le racisme et l’extrême droite.Ce visuel “est resté quelques minutes en ligne et dix jours après, nous en parlons encore. Je trouve qu’il y a une forme de deux poids deux mesures qui est tout à fait insupportable”, a renchéri le coordinateur LFI Manuel Bompard sur France 2.”Il y avait une volonté dans ces procès de salir l’image d’une manifestation qui a eu lieu samedi contre tous les racismes et qui a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes, qui a été un grand succès populaire”, a-t-il ajouté.Depuis le 12 mars, LFI a été critiqué par le reste de la classe politique à cause d’un visuel présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive. Cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, reprend les codes de certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.Cette représentation a valu au parti une condamnation en référé pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur. Cette condamnation, dont LFI a fait appel, “était sur le droit à l’image et évidemment pas sur un éventuel caractère antisémite de ce visuel que je réfute complètement et totalement”, a affirmé lundi Manuel Bompard.De son côté, Jean-Luc Mélenchon a refusé tout mea culpa, accablant également les médias. Une “défense aberrante” de l’avis du patron du PS Olivier Faure, “catastrophé” car “personne n’ignore ce qu’est l’antisémitisme”, à commencer par M. Mélenchon qui en “connaît parfaitement les codes (et) l’iconographie” 

Gabriel Attal candidat aux municipales à Paris ? “C’est pas prévu”

Il n’est “pas prévu” que Gabriel Attal soit candidat aux élections municipales à Paris en 2026, a déclaré lundi l’ancien Premier ministre, répétant que Renaissance choisirait sa tête de liste pour la capitale “cet été”.”C’est pas prévu, non”, a répondu M. Attal lundi, interrogé sur France Inter.”Aujourd’hui, je suis à la tête de mon parti, je cherche à reconstruire ma famille politique”, a-t-il précisé. “Ma ligne, c’est de faire en sorte qu’on puisse agir dans les deux ans qui viennent (…) et à préparer évidemment un projet pour le pays”, a développé le secrétaire général de Renaissance.”On n’a pas pris la décision encore de la personnalité qu’on soutiendrait à Paris”, a également déclaré M. Attal. Rachida Dati est-elle la meilleure candidate ? “On répondra à cette question cet été”.Renaissance a désigné jeudi vingt “pilotes” dans vingt villes pour les municipales de 2026. “On a une boussole (…) c’est comment on est le plus utile. Dans un certain nombre de cas ça voudra dire se présenter sous nos propres couleurs, avec des personnalités issues de Renaissance, qui ont travaillé à un projet. Je pense à Thomas Cazenave à Bordeaux, à Violette Spillebout à Lille, et à d’autres”, a indiqué Gabriel Attal.”Dans d’autres cas, ça sera de se mettre derrière un maire sortant ou une maire sortante, parce qu’il a bien travaillé, parce qu’il a des valeurs qui sont les nôtres, parce qu’il a des projets qui se rapprochent des nôtres”. Maire sortant qui pourrait être des Républicains (LR), “ou socialiste”, a-t-il précisé.”Et parfois, ça sera se mettre derrière une personnalité qui n’est pas de notre parti mais qui peut incarner l’alternance mieux que nous”, a ajouté M. Attal.Interrogé sur l’hypothèse Jean-Michel Aulas à Lyon, l’ancien Premier ministre a répondu: “on va travailler, réfléchir à un éventuel soutien, mais on n’en n’est pas là aujourd’hui”.

Les Parisiens disent oui aux “rues-jardin”, une participation au plus bas

Les Parisiens ont majoritairement approuvé dimanche la massification des rues piétonnes et végétalisées dans la capitale, lors de la troisième votation citoyenne organisée par la maire socialiste Anne Hidalgo qui n’a mobilisé que 4% d’électeurs, soulevant les critiques de l’opposition.Près de 66% des Parisiens qui se sont déplacés dans les 218 bureaux de vote ont voté “pour” végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues, selon les résultats du scrutin annoncés par la mairie.A peine 56.500 personnes, sur 1,391 million inscrites sur les listes électorales, ont pris part au vote, ouvert pour la première fois dès l’âge de 16 ans. Soit une participation de 4,06%, plus faible que les précédentes votations sur le triplement du tarif de stationnement des SUV en 2024 (5,68%), et l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service, un an plus tôt (7,46%).Le “pour” l’a emporté dans 14 des 17 arrondissements (les 1er, 2e, 3e et 4e étant fusionnés en un, Paris Centre). Les 7e, 8e et 16e arrondissements, tenus par la droite, ont en revanche voté contre.”Ce vote nous conforte dans la volonté de continuer à partager l’espace public en faveur des piétons et à végétaliser Paris pour une ville toujours plus verte”, a réagi auprès de l’AFP Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge des espaces verts.Les 500 nouvelles rues viendront s’ajouter aux 300 voies du même type qui ont vu le jour depuis le début du second mandat d’Anne Hidalgo en 2020, comme les “rues aux écoles”.- “Jouer le jeu” -A partir d’avril, des concertations démarreront dans chaque arrondissement pour identifier les voies éligibles – entre 5 et 8 par quartiers. Pour une mise en Å“uvre d’ici à trois ou quatre ans, et un coût moyen estimé à 500.000 euros par rue. “J’espère que tous les maires d’arrondissements joueront le jeu de la volonté populaire qui s’est exprimée ce soir”, a commenté Christophe Najdovski. La faible participation a soulevé un tollé dans l’opposition, sceptique sur ces exercices démocratiques entrepris par l’édile socialiste depuis 2020, dont le prix s’élève en moyenne à 400.000 euros.”Les Parisiens n’ont pas voulu s’associer à une campagne de communication de la ville de Paris”, a cinglé auprès de l’AFP Nelly Garnier du groupe Changer Paris de Rachida Dati. “Si la mairie veut vraiment associer la population, pourquoi ne pas l’avoir consultée sur la ZTL (NDLR: zone à trafic limité dans l’hypercentre) ou la baisse de la vitesse sur le périphérique ?”, demande l’élue LR du 11e arrondissement.Le groupe Modem et Indépendants a fustigé dans un communiqué “un désaveu cinglant pour une consultation jouée d’avance”. “Quand on ne se donne pas les moyens d’intéresser les Parisiennes et les Parisiens à l’avenir de leur ville, il ne faut pas s’étonner d’une faible participation”, regrette pour sa part Pierre-Yves Bournazel (Horizons), qui co-dirige Union capitale, premier groupe d’opposition. – 10% du stationnement en moins-Voter restait important pour ceux qui se sont déplacés dimanche. Comme Marc Remaggi, enseignant de 37 ans, venu mettre son bulletin dans l’urne dès le matin à la mairie du 18e arrondissement. “C’est essentiel de préparer la ville au climat de demain, et de rendre Paris plus agréable”, a-t-il témoigné.Sarah, 37 ans et qui travaille dans un atelier de poterie du quartier, abonde. “On habite juste à côté d’une rue aux écoles” où les riverains se sont “réapproprié l’espace public” avec une table, un lieu “où on descend prendre le goûter” avec les enfants. La création de 500 nouvelles “rues-jardin” entraînera la suppression de 10% du stationnement de surface parisien, soit 10.000 places, ce qui fait moins consensus.  Cette diminution est déjà à l’Å“uvre dans certains quartiers comme la butte Montmartre, où la création d’une aire piétonne soulève la grogne de riverains. Certains craignent que le projet “tue l’accessibilité” de ce site fortement en pente, selon Anne Renaudie, présidente de l’association Vivre à Montmartre qui a déposé un recours en justice contre les travaux.Même agacement pour Jean-Pierre Briol, expert-comptable retraité venu voter dans un gymnase du 19e: “de tous les côtés il y a des rues barrées, des rues à double sens qui sont à sens unique… Tout devient très difficile”.”Le projet n’est pas adapté à la vie économique de Paris. C’est bien de penser à l’environnement, mais il faut que les gens travaillent”, souligne Daniel, un retraité qui préfère taire son patronyme.Â