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Rabbin agressé: Retailleau pointe l’antisémitisme de “l’islamisme” et de “l’extrême gauche”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d’un déplacement à Belfort le “double visage” de l’antisémitisme, celui “de l’islamisme” et celui de “l’extrême gauche”, après l’agression samedi d’un rabbin à Orléans.”Il y a un énorme problème aujourd’hui”, a déclaré à la presse Bruno Retailleau en référence à un “retour de l’antisémitisme”. Il a évoqué une multiplication par “plus que trois” des actes antisémites depuis l’attaque du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël. “Les juifs représentent moins de 1% de la population nationale. Et pour autant, ils sont victimes de près de 60%” des agressions religieuses, a souligné le ministre.”Mais cet antisémitisme, il a muté. Autrefois, il était d’abord le fait de l’extrême droite. Aujourd’hui, c’est résiduel”, a-t-il assuré. “Il a désormais un double visage. Le visage de l’islamisme, qui est finalement un peu ce qu’était le fascisme d’hier, un catalyseur de la haine antisémite. Et un autre visage, celui de l’extrême gauche qui, sous couvert de l’antisionisme, attise les braises de l’antisémitisme”.Bruno Retailleau a par ailleurs pointé “l’énorme responsabilité” des “Insoumis” en matière d’antisémitisme, brocardant notamment la député européenne LFI Rima Hassan quand elle “déclare (…) qu’elle trouve que le Hamas, qui est un mouvement terroriste, est légitime”. A Orléans, le rabbin Arié Engelberg rentrait chez lui, avec son fils de neuf ans, quand il a été agressé. L’adolescent interpellé après l’agression sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants, a annoncé lundi le parquet.”Ecoeuré” par cette agression, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a estimé lundi soir que “nous devons (nous) sentir les uns et les autres responsables et partie prenante de la lutte contre l’antisémitisme”. “Si on veut combattre l’antisémitisme avec (…) toute notre énergie de républicain, nous devons connaître toutes les formes qu’il peut prendre pour les combattre”, a-t-il ajouté. Il a rappelé que, pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme, l’antisémitisme est “essentiellement le fait de l’extrême droite en France” mais qu’il y a “aussi un antisémitisme de gauche”.Dans son rapport annuel, en juin 2024, la CNCDH avait souligné l’existence d’un antisémitisme d’extrême gauche, toutefois “sans comparaison” avec celui de l’extrême droite. Pour les chercheurs cités par cette instance, “il existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des Insoumis et d’EELV notamment”, mais à un niveau “sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national”.Dimanche, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé le “poison” de l’antisémitisme, en promettant de ne céder “ni au silence ni à l’inaction” face à cela.

A Paris, les centristes européens réaffirment leur soutien à l’Ukraine et planchent sur la saisie des avoirs russes

Saisie des avoirs russes, adhésion de l’Ukraine à l’UE, hausse des dépenses militaires en Europe: un “sommet pour la démocratie et les libertés” réunissant une soixantaine de dirigeants centristes européens s’est tenu lundi à Paris, à l’initiative de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal.Le secrétaire général de Renaissance et la présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, ont réuni à la Cité universitaire de Paris des représentants de 21 pays. Étaient notamment présents l’eurodéputée allemande Svenja Hahn, présidente de l’Alliance des libéraux et des démocrates en Europe (ALDE), Sandro Gozi, secrétaire général du Parti démocrate européen (PDE), l’ex-chef du gouvernement bulgare Nicolaï Denkof, l’ancienne Première ministre belge Sophie Wilmès ou encore Szymon Holownia, président du parlement polonais.Le Premier ministre français François Bayrou, président du parti centriste MoDem et du Parti démocrate européen, a ouvert les échanges par un message vidéo depuis sa ville de Pau, où il doit présider lundi soir le Conseil municipal.Ce sommet est “un pas de géant vers une véritable alliance des démocraties libérales et surtout des partis qui les défendent”, a déclaré Gabriel Attal lors d’une conférence de presse.Face au “rouleau compresseur réactionnaire qui remet en cause aujourd’hui nos valeurs”, “nous devons réussir quelque chose de difficile, d’inédit même pour nombre de démocraties libérales: assumer notre propre puissance” et “écrire notre propre destin sans dépendre des autres”, a poursuivi le secrétaire général de Renaissance.”Dans un moment tel, l’action gouvernementale seule ne suffit pas. Celle des partis politiques, des groupes politiques, s’impose également”, a-t-il expliqué.- Dissuasion nucléaire -Les participants ont adopté une déclaration commune. Outre l’affirmation d’un “soutien actif, militant” à l’Ukraine, l’ancien Premier ministre a “salué un accord collectif autour de trois points”: le renforcement des dépenses nationales en matière de défense, la question des avoirs russes, et le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.Sur la défense, “nous nous sommes collectivement accordés sur la nécessité d’augmenter massivement notre investissement pour viser les 3%” du PIB consacré par les États à la défense, a expliqué M. Attal.”Nous saluons également la proposition de discuter de l’élargissement de la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens”, peut-on également lire dans la déclaration commune.Sur les avoirs russes, “nous nous sommes accordés sur la nécessité de trouver les moyens juridiques d’utiliser ces avoirs russes dans le soutien à Ukraine”, a expliqué Gabriel Attal.Des positions contraires à celle du gouvernement, officiellement opposé à une saisie de ces avoirs (autour de 235 milliards d’euros), en dehors des intérêts qu’ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. “On considère qu’il y a une voie de passage, on est en train de travailler d’un point de vue légal”, a expliqué Mme Hayer. Mardi dernier, François Bayrou a renvoyé la question au niveau européen.Gabriel Attal a également évoqué un “accord pour pousser à l’accélération du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE”, notamment “pour que des députés européens ukrainiens observateurs puissent siéger dès l’année prochaine au Parlement européen”.Un prochain sommet se tiendra le 26 juin à Bruxelles en présence de chefs de gouvernement. Le président français Emmanuel Macron y a été convié.”On va l’élargir à nos amis norvégiens, au Royaume-Uni, au Canada, à tous ceux qui veulent à nos côtés continuer à défendre notre modèle démocratique et promouvoir la démocratie libérale”, a indiqué Valérie Hayer.

Avoirs russes, adhésion de l’Ukraine à l’UE: un sommet de dirigeants centristes européens s’ouvre à Paris

Un sommet réunissant une soixantaine de dirigeants centristes européens se réunit lundi à Paris afin de déboucher sur une “déclaration commune” favorable à la saisie des avoirs russes pour soutenir l’Ukraine et à l’entrée de ce pays dans l’UE, a expliqué le président de Renaissance Gabriel Attal. Ce “sommet pour la démocratie et les libertés”, organisé à Paris à l’initiative de l’ancien Premier ministre et de la présidente du groupe Renew au Parlement européen Valérie Hayer, doit permettre de faire face au “rouleau compresseur réactionnaire” de Donald Trump et Elon Musk, a détaillé Gabriel Attal sur France Inter.Il a notamment souhaité en sortir avec “une déclaration commune qui appelle à la saisie des avoirs russes”, afin de “faire progresser cette question” qui aujourd’hui ne fait pas consensus en Europe.Alors que le gouvernement est contre cette utilisation des avoirs russes, il a défendu sa position: “la donne a changé”. “Sur cet argument qui est de dire que ça menacerait la stabilité financière de l’Union, je pense que beaucoup d’investisseurs ont déjà intégré ce risque-là”, a-t-il estimé, rappelant que “la stabilité financière de l’Union européenne serait beaucoup plus menacée par une victoire de la Russie sur l’Ukraine”.Et “surtout, je considère qu’avant de faire payer les Français avant de faire payer les Européens pour notre armement et pour le soutien à l’Ukraine, on peut faire payer les Russes”, a-t-il développé.”Pour l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne, on souhaite aller plus vite, là aussi, je pense qu’on peut arriver à s’engager tous ensemble”, a-t-il ajouté.Les participants à ce sommet, représentant 21 pays selon Gabriel Attal, aborderont enfin la question du “réarmement de l’Europe et de la capacité de l’Europe à se défendre”. “Ces formations politiques qui vont se réunir aujourd’hui (sont) présentes dans nos parlements nationaux (…). Si on pousse tous dans la même direction, ça permettra de faire progresser les choses aussi au niveau européen”, a-t-il espéré. Cette réunion, à laquelle assisteront notamment l’ancien Premier ministre bulgare Nicolaï Denkof, l’ancienne Première ministre belge Sophie Wilmès ou encore Szymon Holownia, président du parlement polonais et candidat à l’élection présidentielle du mois de mai, sera ouvert par le Premier ministre François Bayrou, en visioconférence depuis Pau, dont il préside le conseil municipal.  

Antisémitisme/Hanouna: LFI se dit victime d’une campagne de presse pour les “salir”

Les dirigeants de LFI estiment être victimes d’une campagne destinée à les “salir” en n’étant interrogés dans les médias depuis dix jours quasiment que sur l’affiche à l’effigie de l’animateur Cyril Hanouna dont ils réfutent le caractère antisémite.”Nous avons dit +il y a eu une erreur, il a été retiré+, nous l’avons dit, maintes fois. Cela suffit de nous salir de cette manière”, a répondu lundi sur RTL la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, questionnée à propos de cette polémique qui a éclaté le 12 mars. “Je veux le dire d’autant plus fort que, derrière nous, il y a des millions d’électeurs et d’électrices qui sont eux aussi liés d’affection à des personnes de culture et de confession juive et qui n’en peuvent plus”, a-t-elle ajouté, dénonçant des “campagnes menées contre nous”.”Un jour, vous vous regarderez dans la glace d’avoir fait croire que les antiracistes étaient des racistes”, avait-elle déjà lancé samedi aux journalistes qui la suivaient dans la manifestation parisienne contre le racisme et l’extrême droite.Ce visuel “est resté quelques minutes en ligne et dix jours après, nous en parlons encore. Je trouve qu’il y a une forme de deux poids deux mesures qui est tout à fait insupportable”, a renchéri le coordinateur LFI Manuel Bompard sur France 2.”Il y avait une volonté dans ces procès de salir l’image d’une manifestation qui a eu lieu samedi contre tous les racismes et qui a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes, qui a été un grand succès populaire”, a-t-il ajouté.Depuis le 12 mars, LFI a été critiqué par le reste de la classe politique à cause d’un visuel présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive. Cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, reprend les codes de certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.Cette représentation a valu au parti une condamnation en référé pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur. Cette condamnation, dont LFI a fait appel, “était sur le droit à l’image et évidemment pas sur un éventuel caractère antisémite de ce visuel que je réfute complètement et totalement”, a affirmé lundi Manuel Bompard.De son côté, Jean-Luc Mélenchon a refusé tout mea culpa, accablant également les médias. Une “défense aberrante” de l’avis du patron du PS Olivier Faure, “catastrophé” car “personne n’ignore ce qu’est l’antisémitisme”, à commencer par M. Mélenchon qui en “connaît parfaitement les codes (et) l’iconographie” 

Gabriel Attal candidat aux municipales à Paris ? “C’est pas prévu”

Il n’est “pas prévu” que Gabriel Attal soit candidat aux élections municipales à Paris en 2026, a déclaré lundi l’ancien Premier ministre, répétant que Renaissance choisirait sa tête de liste pour la capitale “cet été”.”C’est pas prévu, non”, a répondu M. Attal lundi, interrogé sur France Inter.”Aujourd’hui, je suis à la tête de mon parti, je cherche à reconstruire ma famille politique”, a-t-il précisé. “Ma ligne, c’est de faire en sorte qu’on puisse agir dans les deux ans qui viennent (…) et à préparer évidemment un projet pour le pays”, a développé le secrétaire général de Renaissance.”On n’a pas pris la décision encore de la personnalité qu’on soutiendrait à Paris”, a également déclaré M. Attal. Rachida Dati est-elle la meilleure candidate ? “On répondra à cette question cet été”.Renaissance a désigné jeudi vingt “pilotes” dans vingt villes pour les municipales de 2026. “On a une boussole (…) c’est comment on est le plus utile. Dans un certain nombre de cas ça voudra dire se présenter sous nos propres couleurs, avec des personnalités issues de Renaissance, qui ont travaillé à un projet. Je pense à Thomas Cazenave à Bordeaux, à Violette Spillebout à Lille, et à d’autres”, a indiqué Gabriel Attal.”Dans d’autres cas, ça sera de se mettre derrière un maire sortant ou une maire sortante, parce qu’il a bien travaillé, parce qu’il a des valeurs qui sont les nôtres, parce qu’il a des projets qui se rapprochent des nôtres”. Maire sortant qui pourrait être des Républicains (LR), “ou socialiste”, a-t-il précisé.”Et parfois, ça sera se mettre derrière une personnalité qui n’est pas de notre parti mais qui peut incarner l’alternance mieux que nous”, a ajouté M. Attal.Interrogé sur l’hypothèse Jean-Michel Aulas à Lyon, l’ancien Premier ministre a répondu: “on va travailler, réfléchir à un éventuel soutien, mais on n’en n’est pas là aujourd’hui”.

Les Parisiens disent oui aux “rues-jardin”, une participation au plus bas

Les Parisiens ont majoritairement approuvé dimanche la massification des rues piétonnes et végétalisées dans la capitale, lors de la troisième votation citoyenne organisée par la maire socialiste Anne Hidalgo qui n’a mobilisé que 4% d’électeurs, soulevant les critiques de l’opposition.Près de 66% des Parisiens qui se sont déplacés dans les 218 bureaux de vote ont voté “pour” végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues, selon les résultats du scrutin annoncés par la mairie.A peine 56.500 personnes, sur 1,391 million inscrites sur les listes électorales, ont pris part au vote, ouvert pour la première fois dès l’âge de 16 ans. Soit une participation de 4,06%, plus faible que les précédentes votations sur le triplement du tarif de stationnement des SUV en 2024 (5,68%), et l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service, un an plus tôt (7,46%).Le “pour” l’a emporté dans 14 des 17 arrondissements (les 1er, 2e, 3e et 4e étant fusionnés en un, Paris Centre). Les 7e, 8e et 16e arrondissements, tenus par la droite, ont en revanche voté contre.”Ce vote nous conforte dans la volonté de continuer à partager l’espace public en faveur des piétons et à végétaliser Paris pour une ville toujours plus verte”, a réagi auprès de l’AFP Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge des espaces verts.Les 500 nouvelles rues viendront s’ajouter aux 300 voies du même type qui ont vu le jour depuis le début du second mandat d’Anne Hidalgo en 2020, comme les “rues aux écoles”.- “Jouer le jeu” -A partir d’avril, des concertations démarreront dans chaque arrondissement pour identifier les voies éligibles – entre 5 et 8 par quartiers. Pour une mise en Å“uvre d’ici à trois ou quatre ans, et un coût moyen estimé à 500.000 euros par rue. “J’espère que tous les maires d’arrondissements joueront le jeu de la volonté populaire qui s’est exprimée ce soir”, a commenté Christophe Najdovski. La faible participation a soulevé un tollé dans l’opposition, sceptique sur ces exercices démocratiques entrepris par l’édile socialiste depuis 2020, dont le prix s’élève en moyenne à 400.000 euros.”Les Parisiens n’ont pas voulu s’associer à une campagne de communication de la ville de Paris”, a cinglé auprès de l’AFP Nelly Garnier du groupe Changer Paris de Rachida Dati. “Si la mairie veut vraiment associer la population, pourquoi ne pas l’avoir consultée sur la ZTL (NDLR: zone à trafic limité dans l’hypercentre) ou la baisse de la vitesse sur le périphérique ?”, demande l’élue LR du 11e arrondissement.Le groupe Modem et Indépendants a fustigé dans un communiqué “un désaveu cinglant pour une consultation jouée d’avance”. “Quand on ne se donne pas les moyens d’intéresser les Parisiennes et les Parisiens à l’avenir de leur ville, il ne faut pas s’étonner d’une faible participation”, regrette pour sa part Pierre-Yves Bournazel (Horizons), qui co-dirige Union capitale, premier groupe d’opposition. – 10% du stationnement en moins-Voter restait important pour ceux qui se sont déplacés dimanche. Comme Marc Remaggi, enseignant de 37 ans, venu mettre son bulletin dans l’urne dès le matin à la mairie du 18e arrondissement. “C’est essentiel de préparer la ville au climat de demain, et de rendre Paris plus agréable”, a-t-il témoigné.Sarah, 37 ans et qui travaille dans un atelier de poterie du quartier, abonde. “On habite juste à côté d’une rue aux écoles” où les riverains se sont “réapproprié l’espace public” avec une table, un lieu “où on descend prendre le goûter” avec les enfants. La création de 500 nouvelles “rues-jardin” entraînera la suppression de 10% du stationnement de surface parisien, soit 10.000 places, ce qui fait moins consensus.  Cette diminution est déjà à l’Å“uvre dans certains quartiers comme la butte Montmartre, où la création d’une aire piétonne soulève la grogne de riverains. Certains craignent que le projet “tue l’accessibilité” de ce site fortement en pente, selon Anne Renaudie, présidente de l’association Vivre à Montmartre qui a déposé un recours en justice contre les travaux.Même agacement pour Jean-Pierre Briol, expert-comptable retraité venu voter dans un gymnase du 19e: “de tous les côtés il y a des rues barrées, des rues à double sens qui sont à sens unique… Tout devient très difficile”.”Le projet n’est pas adapté à la vie économique de Paris. C’est bien de penser à l’environnement, mais il faut que les gens travaillent”, souligne Daniel, un retraité qui préfère taire son patronyme. 

Municipales à Paris: David Belliard sera de nouveau le candidat des Ecologistes en 2026

A un an des municipales, Les Écologistes ont investi dimanche David Belliard pour briguer la mairie de Paris, déjà tête de liste en 2020 et premier candidat officiellement désigné par son parti pour succéder à la maire socialiste sortante Anne Hidalgo.L’adjoint aux transports à l’Hôtel de Ville, 46 ans, a remporté 52,6% des suffrages des militants parisiens, battant de justesse sa concurrente Anne-Claire Boux (47,4%) lors du deuxième tour de cette primaire qui a mobilisé 66% des quelque 1.340 militants parisiens.”Ce soir nous rentrons en campagne !”, a lancé David Belliard devant une centaine de militants, en se félicitant d’une “primaire exemplaire”. “Par la qualité des débats, nous avons montré notre capacité à organiser un grand moment démocratique et donc qu’on est prêts à gouverner Paris”, a-t-il estimé.L’ex-chef de file écologiste aux municipales de 2020 était arrivé largement en tête du premier tour dimanche dernier, rassemblant 48% des voix face à Anne-Claire Boux, 37 ans, adjointe à la mairie en charge de la Santé (27%). Le soutien que cette dernière a obtenu des deux candidates éliminées après le 1er tour, Fatoumata Koné et Aminata Niakaté, lui a permis gagner de nombreux suffrages au deuxième tour. Une quarantaine de voix seulement l’ont distancée de son concurrent.Au sein du paysage politique parisien, David Belliard est le premier à être investi par son parti pour les municipales de 2026.Le candidat entend d’abord rassembler sa “famille politique écologiste”, avant “de faire la réunion des forces de gauche et citoyenne”. “Je vais évidemment travailler avec Yannick Jadot qui a toute sa place dans cette campagne”, a-t-il dit à la presse. Le sénateur écologiste et ex-candidat à la présidentielle Yannick Jadot s’est retiré de la course à l’investiture de son parti, après avoir échoué à convaincre ses camarades de jeter l’éponge pour être désigné sans compétition. “Dans les prochaines semaines”, David Belliard rencontrera les différents responsables des forces de gauche (PCF, PS, LFI, Place Publique…) ainsi que des mouvements citoyens, pour “discuter des convergences”. “A la fin il va falloir qu’on soit rassemblés, il n’y a pas d’autre chemin pour la victoire car nos ennemis de droite et réactionnaires sont aux portes du pouvoir”, a-t-il plaidé.- “Écologie sociale” -En 2020, David Belliard avait été élu tête de liste dès le premier tour, lors d’une campagne interne tendue. Il avait ensuite rassemblé 10,8% des voix au premier tour des élections municipales, avant de rallier Anne Hidalgo au second.Il espère capitaliser sur ses cinq années d’exercice du pouvoir pour prendre la tête de la majorité en 2026, et faire de Paris une capitale écologiste, dans le sillage de la vague verte de 2020 qui a vu les écologistes conquérir nombreuses grandes villes comme Lyon, Tours, Bordeaux ou Strasbourg. “Notre parti a montré ses capacités à réaliser toute cette politique de transformation de l’espace public qui me rend fier”, avait déclaré à l’AFP David Belliard au soir du premier tour, évoquant les rues aux écoles et la baisse de la vitesse sur le périphérique.Militant LGBT+, ancien journaliste, le chef de file écologiste veut axer sa campagne sur une “écologie sociale”, et promet notamment des “propositions fortes sur la situation des jeunes”.L’élu du 11e arrondissement se dit également “fier que Paris soit une ville +woke+, qui porte des valeurs de solidarité face à la droite +trumpisée+ de Rachida Dati”. Les socialistes se déchirent de leur côté pour désigner le successeur d’Anne Hidalgo, dans une campagne interne à couteaux tirés. Leur primaire, prévue le 30 juin, opposera trois candidats: le sénateur Rémi Féraud, désigné par la maire sortante, le député Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint désormais honni, ainsi que Marion Waller, une de ses anciennes conseillères.Renaissance annoncera également le 30 juin sa tête de liste. La ministre ex-LR Rachida Dati est “la mieux placée”, selon le président de l’Assemblée départementale parisienne du parti, Sylvain Maillard.L’ex-député Horizons Pierre-Yves Bournazel dit qu’il sera candidat. A droite, le sénateur Francis Szpiner a sollicité l’investiture des Républicains (LR).

Forte chute de popularité pour Bayrou en mars (sondage)

Le Premier ministre François Bayrou enregistre une lourde baisse de sa cote de popularité en mars, dévissant de 11 points par rapport à février, selon un baromètre mensuel de l’Ifop pour le Journal du dimanche.Le chef du gouvernement s’est retrouvé englué dans des polémiques autour de sa connaissance supposée de violences dans l’établissement scolaire de Bétharram, mais aussi pour sa gestion du dossier des retraites qu’il a pourtant lui-même souhaité rouvrir. Résultat: sa cote tombe à 27% de Français satisfaits de son action, au plus bas depuis sa nomination en décembre.A l’inverse, Emmanuel Macron, qui s’affiche à la manoeuvre sur la scène internationale, grappille un point. Même si sa cote reste à l’étiage – 24% de satisfaits seulement – elle est en progression pour le deuxième mois d’affilée.Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas. Interviews réalisées en ligne du 12 au 230 mars 2025. Marge d’erreur entre 1 et 2,2 points.

Prisons: circulaire de Darmanin aux procureurs pour “repérer” les étrangers expulsables

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin enjoint les procureurs et les directeurs de prison au “repérage” des détenus étrangers “éligibles” à une expulsion du territoire français, dans une circulaire consultée samedi soir par l’AFP. Le garde des Sceaux appelle à une “politique pénale ferme, empreinte de lisibilité et de célérité (…)” à l’égard “des personnes détenues de nationalité étrangère définitivement condamnées”, selon ce texte daté de vendredi et révélé samedi par Le Journal du Dimanche. Gérald Darmanin argue que le contexte de surpopulation carcérale appelle à “actionner l’essentiel des leviers, y compris à l’égard des étrangers incarcérés, définitivement condamnés, et ayant vocation à être éloignés du territoire national dans le cadre d’une mesure d’éloignement administrative ou judiciaire”.Le ministre avait déjà affirmé le 13 mars sa volonté d’engager un “travail” afin que les étrangers condamnés en France puissent être expulsés et purger leur peine dans leur pays.Dans un entretien au JDD, M. Darmanin indique que les prisons françaises comptent “plus de 19.000 détenus étrangers”, prévenus et condamnés confondus, “soit 24,5% de la population carcérale: 3.068 ressortissants de l’Union européenne, 16.773 hors-UE” et “686 détenus dont on ne connaît pas la nationalité”.Dans la circulaire, il appelle à “renforcer la coopération aux fins de repérage des personnes détenues de nationalité étrangère définitivement condamnées”.Il demande “un recours aux mesures de libération anticipée”, dont la libération conditionnelle dite “+expulsion+” qui est applicable lorsque la personne condamnée fait notamment l’objet d’une mesure d’interdiction du territoire français ou d’une obligation de quitter le territoire français.”Vous veillerez à la requérir systématiquement, lorsque la situation le permet”, écrit le garde des Sceaux aux procureurs.”Les libérations conditionnelles expulsion nécessitent que l’étranger incarcéré ait purgé la moitié de sa peine en France, que son identité soit établie et qu’il fasse l’objet d’une interdiction de territoire”, explique au JDD le ministre qui entend “fluidifier” cette procédure avec des “pays partenaires”. Il plaide aussi pour que soit encouragée les procédures de transfèrement de personnes condamnées détenues dans le pays dont elles sont ressortissantes.Une décision-cadre européenne, transposée dans le code de procédure pénale français, permet de transférer les ressortissants d’états européens pour qu’ils purgent leur peine dans leur pays d’origine.

Plus de 90.000 manifestants contre le racisme, LFI en pointe malgré la polémique

Plus de 90.000 personnes selon le ministère de l’Intérieur ont défilé en France samedi contre le racisme et l’extrême droite, une mobilisation mêlant souvent un soutien à Gaza et mise sous le feu des projecteurs cette année par la polémique autour de l’affiche LFI présumée antisémite à l’effigie de Cyril Hanouna.A Marseille, quelque 3.300 personnes selon la police (10.000 selon la CGT) ont défilé en brandissant des pancartes “contre l’islamophobie d’Etat”, “Tesla is the new swastika” (NDLR: croix gammée), “plus d’amour, moins de Zemmour”.Dans le cortège, émaillé de drapeaux palestiniens, de nombreux jeunes dont Inès Frehaut, en terminale, qui participe à sa première manifestation. “Quand on voit les propos de Bruno Retailleau sur l’islam, l’Algérie, le port du voile, c’est grave!”, juge-t-elle.A Strasbourg, Marc Pereira, 37 ans, maraicher, “est venu pour dire non au racisme ambiant. Entre Retailleau, Darmanin, Wauquiez, et l’extrême droite habituelle, Le Pen, Bardella, ils tapent toujours sur les mêmes boucs émissaires pour des raisons électoralistes”.A Paris, plus de 20.000 personnes ont marché avec un peu de tension en fin de manifestation à Nation, deux personnes ayant été interpellées et trois blessées.Par ailleurs, un journaliste a reçu un coup de matraque à la tête de la part d’un policier, selon des images circulant sur X. “Il est facile de commenter à chaud des images sorties de leur contexte là où la rigueur impose une analyse posée à laquelle il sera comme à chaque fois procédé”, a affirmé le préfet de police Laurent Nuñez qui a aussi annoncé qu’il saisirait la procureure de la République contre tous les slogans “qui rentrent sous le coup de la loi pénale”, alors que des “A bas l’État, les flics et les fachos” ont été scandés lors de la manifestation.Dans le cortège parisien, Ann, une Américaine de 55 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, plaide: “L’Amérique glisse vers le fascisme. Nous avons besoin de manifestations comme ça aux US”.”J’ose espérer que la politique menée par l’extrême droite américaine va faire réfléchir les gens”, a renchéri à Rennes Nicole Kiil-Nielsen, 75 ans.Le rendez-vous était fixé de longue date, au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, inscrite par l’ONU à l’agenda le 21 mars. Dans l’Hexagone, des centaines de syndicats et d’associations, locales ou nationales, ont organisé des rassemblements, de Saint-Lô à Sète.”On veut dire haut et fort que nous ne voulons pas de société raciste”, a résumé Sophie Giroud, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’homme.- “Erreur” ou “instrumentalisation” -Toutefois, les organisateurs ont été relégués au second plan par La France insoumise qui a élargi le mot d’ordre contre le racisme pour en faire “des manifestations contre le gouvernement Bayrou, l’extrême droite et ses idées”. “Les idées d’extrême droite contaminent jusqu’au gouvernement”, a justifié la députée LFI Aurélie Trouvé, présente dans le cortège parisien d’où étaient absents les leaders socialistes.”Personne ne nous détournera de l’objectif de cette manifestation”, a-t-elle insisté en référence à la polémique depuis dix jours, à cause d’un visuel présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive. Une représentation qui a valu au parti une condamnation en référé pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur. Décision dont LFI a aussitôt annoncé faire appel.Mais là où le bât blesse, c’est dans la ressemblance entre cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, et certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.Raison qui avait d’ailleurs poussé LFI à retirer son visuel rapidement et certains cadres insoumis à reconnaître une “erreur”.”Un parti est composé de citoyens qui font parfois des erreurs (…) Des voix juives dans nos rangs ont pu nous dire que c’était une erreur, donc là on ne peut pas dire qu’il y a une instrumentalisation” contre nous, a admis samedi l’eurodéputée Rima Hassan, fer de lance de la cause palestinienne au sein du mouvement.Cependant, Jean-Luc Mélenchon, qui s’est offert samedi un bain de foule à Marseille, a refusé lui tout mea culpa, accusant ces derniers jours les médias de faire le jeu de l’extrême droite, tout comme la cheffe des députés Mathilde Panot. “Un jour, vous vous regarderez dans la glace d’avoir fait croire que les antiracistes étaient des racistes”, a ainsi lancé Mme Panot aux journalistes dans le défilé parisien.Pour bien se démarquer de LFI, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet avait souligné avant la manifestation que “de nombreuses associations qui luttent contre l’antisémitisme (…) seront dans le carré de tête” avec les syndicats.bur-gbh-slb-far/jmt/