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Les Français pas satisfaits de la nomination de Sébastien Lecornu, selon deux sondages

Les Français ont majoritairement une opinion défavorable du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, selon deux sondages publiés dimanche, même si les chiffres varient sensiblement entre l’institut Ifop dans le JDD et Ipsos/BVA dans la Tribune Dimanche.Avec seulement 16% d’opinions favorables (contre 40% d’opinions défavorables), le chef du gouvernement fait moins bien que son prédécesseur François Bayrou (20%) lors de sa nomination et il est nettement distancé par Gabriel Attal (37%), Michel Barnier (34%) et Elisabeth Borne (27%), indique le baromètre mensuel Ipsos/BVA publié par la Tribune Dimanche.L’institut de sondage note que 44% des personnes interrogées disent ne pas connaître suffisamment Sébastien Lecornu pour se prononcer. Le nouveau chef du gouvernement a été nommé mardi par le président Emmanuel Macron. Selon cette enquête, 60% des Français pensent en outre qu’il ne parviendra pas à un compromis avec des partis d’opposition pour faire adopter le budget 2026.Pour l’Ifop dans le Journal du dimanche (JDD), le total des satisfaits concernant Sébastien Lecornu s’établit à 38%, soit quatre points de plus que François Bayrou lors de sa prise de fonctions. L’institut mesure le total des mécontents à 62%.Les deux sondages montrent également une chute de la popularité d’Emmanuel Macron.Pour Ipsos/BVA, il atteint dans ce baromètre son plus bas historique depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, avec seulement 17% d’opinions favorables et une chute vertigineuse de 18 points dans son propre électorat.L’Ifop de son côté mesure la part des mécontents du chef de l’Etat à 81% (+ 5 points), contre 19% de satisfaits.Parmi les personnalités dont les Français seraient satisfaits qu’elles arrivent à la présidence du pays, le président du RN Jordan Bardella arrive en tête (35%), devant la leader du parti Marine Le Pen (32%), puis le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (27%), qui devance l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (25%), d’après l’enquête Ipsos/BVA. Raphaël Glucksmann, la première personnalité de gauche dans ce classement, arrive en huitième position (18%).L’enquête Ipsos/BVA a été réalisée du 11 au 12 septembre par internet auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes selon la méthode des quotas.L’enquête Ifop a été réalisée du 10 au 11 septembre en ligne, sur un échantillon représentatif de 1.000 personnes selon la méthode des quotas.

La Fête du sport étrennée dans un contexte budgétaire tendu pour le secteur

Laure et Florent Manaudou dans la Seine, un parterre d’athlètes et plus de 5.000 événements dans toute la France: la première Fête du sport dimanche veut instaurer un rendez-vous joyeux et populaire, malgré un contexte plombé par la crainte de coupes budgétaires supplémentaires.A la suite de la grande parade des athlètes des JO de Paris 2024 qui s’était déroulée le 14 septembre 2024 sur les Champs-Elysées, Emmanuel Macron avait proposé d’instaurer tous les ans, à cette date, une Fête du sport à l’image de la Fête de la musique (21 juin).Dimanche, dans tout l’Hexagone, plus de 5.000 animations, démonstrations, rencontres avec des athlètes et autres initiations gratuites sont proposées par 73 fédérations sportives.A Paris, la rue de Rivoli sera transformée entre 11H00 et 18H00 en “Boulevard du sport” sur plus de deux kilomètres, avec des espaces de démonstrations et de pratique pour petits et grands, en présence d’athlètes de renom comme Marie-José Pérec (athlétisme), Martin Fourcade (biathlon), Nikola Karabatic (handball) ou encore Sofiane Oumiha (boxe).Toujours dans la capitale, mais dans la Seine cette fois, “une course de légende” opposera en fin de journée dans le bassin Grenelle – l’un des trois sites de baignade dans le fleuve ouverts cet été au grand public – les nageurs Alain Bernard, Charlotte Bonnet, Jordan Coelho, Maxime Grousset, Camille Lacourt, Laure Manaudou, Florent Manaudou, Malia Metella et Yohann N’Doye-Brouard.Dans leur sillage, Maxime Grousset tentera ensuite de battre son record sur 100 mètres nage libre face à… Tony Estanguet en canoë.En début de soirée, cette première Fête du sport se conclura par l’ultime envol de l’année pour la vasque olympique.S’ils se disent “pleinement engagés pour la réussite” de cette Fête du sport, les Comités olympique et paralympique ont aussi dénoncé le fait que le sport, depuis les JO-2024, a “été fragilisé par les coupes budgétaires”, dans une tribune publiée vendredi et signée par leurs présidentes respectives Amélie Oudéa-Castéra et Marie-Amélie Le Fur.- “Pas le cœur à la fête” -Dans le plan de rigueur annoncé par l’ex-Premier ministre François Bayrou, les missions jeunesse et sport se voyaient rabotées de 17,6% pour l’année 2026, une annonce qui avait sidéré le monde du sport, dont le précédent budget avait déjà été bien rogné.”On n’a pas le cœur à la fête”, résumait vendredi auprès de l’AFP Mme Oudéa-Castéra, également ancienne ministre des Sports et des JO.Elle disait “espérer que dans le cadre de la nouvelle donne politique, on reviendra à plus de raison sur ce que doit être la contribution du sport” dans les coupes budgétaires pour 2026, ajoutant qu’elle “n’accepte pas qu’il y ait une trahison de l’héritage des Jeux” de Paris.Un appel au boycott de l’événement a d’ailleurs été lancé par le président PS du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, pour protester contre “le choix incompréhensible” du gouvernement “de réduire le budget du sport” et notamment l’exclusion des enfants de 6 à 14 ans du “pass Sport”, réservé désormais aux ados.La ministre démissionnaire des Sports Marie Barsacq a dit “comprendre la raison pour laquelle M. Troussel lance ce boycott puisque c’est un appel à prendre conscience que le sport compte dans le pays”, mais estime que “dans le contexte actuel, on a plutôt intérêt à installer ce rendez-vous annuel pour que le sport prenne sa place”. “Le soutien au sport ne passe pas que par le budget du ministère des Sports”, déclarait il y a quelques jours Mme Barsacq à l’AFP.

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Martine Vassal, candidate de la droite et du centre, veut “reprendre” Marseille

“Nous sommes prêts à reprendre cette ville aux mains de cette gauche”: c’est par ces mots que Martine Vassal a officialisé samedi sa candidature aux municipales à Marseille sous la bannière de la droite et du centre.Deuxième candidate à se lancer après le député du Rassemblement national Franck Allisio, Martine Vassal retente sa chance après sa cuisante défaite de 2020 et le basculement à gauche de la deuxième ville de France, après 25 ans de règne du LR Jean-Claude Gaudin, aujourd’hui décédé. Mais cette fois, c’est différent.A l’époque, “il nous manquait un phénomène fédérateur” mais “cette union, aujourd’hui, nous l’avons”, a déclaré celle qui est déjà présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, en clôture des universités d’été de Une Génération pour Marseille.Symbole s’il en fallait de cette union travaillée depuis plus d’un an par ce collectif piloté par Romain Simmarano, directeur de cabinet de Renaud Muselier: les présences de l’ex-secrétaire d’Etat et proche du couple Macron Sabrina Agresti-Roubache et de la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.”On ne peut gagner que si on additionne”, avait lancé à la tribune juste avant le président Renaissance Renaud Muselier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a promis de “peser de tout son poids” pour la faire gagner en mars 2026.Dessinant déjà ses propositions, cette ex-cheffe d’entreprise âgée de 63 ans a fait de la sécurité et de l’économie ses priorités. Dans un discours très droitier, cette ex-LR qui se présente désormais comme divers droite a estimé qu'”on peut être attaché à l’ordre, au respect à l’autorité sans être d’extrême-droite”.Marseille sera un point chaud des municipales où le maire divers gauche sortant Benoît Payan n’a pas encore annoncé ses intentions même s’il répète que “pour changer une ville, six ans, ça ne suffit pas”. – “campagnes de caniveau” -Au micro samedi soir, tous ont raillé le “maire non élu”. Une référence à l’écologiste Michèle Rubirola, porte drapeau de l’union de gauche, écologiste et citoyenne du Printemps Marseillais, qui avait été élue en 2020 mais avait jeté l’éponge six mois plus tard pour “raisons de santé”, passant le relais à l’ex-socialiste Benoît Payan.Et si Martine Vassal a réussi à fédérer, ce n’est pas le cas à ce stade des autres camps.Benoît Payan, s’il part, réussira-t-il à refaire une union au moins avec les écologistes ? A ce stade une alliance avec La France insoumise semble exclue et député de Marseille Sébastien Delogu a d’ailleurs déjà promis “une liste insoumise à Marseille”.Sébastien Barles, adjoint écologiste au maire, a de son côté samedi de nouveau appelé à une union allant jusqu’à LFI pour “faire barrage à Martine Vassal”, dénonçant “sa course folle vers le RN”.A l’extrême-droite, Franck Allisio s’est déjà déclaré, fort des trois députés obtenus avec l’alliance RN-Ciotti (sur sept) à Marseille aux dernières législatives et de ses 30% aux élections européennes. Mais pas question à ce stade d’un partenariat avec le sénateur ex-RN et ex-Reconquête Stéphane Ravier, qui a pourtant une notoriété locale plus importante que lui.Franck Allisio a juré vendredi que “beaucoup de personnes de la société civile”, “de la police, justice”, le rejoignaient, dénonçant une nouvelle fois le “binôme socialo-macroniste” Payan/Vassal qui dirigent selon lui Marseille.Outre ses adversaires, Martine Vassal a au moins deux cailloux sur son chemin vers l’Hôtel de ville du Vieux-Port. D’abord, une enquête préliminaire en cours notamment pour détournement de fonds et trafic d’influence après un signalement d’un ancien fonctionnaire au sein du département des Bouches-du-Rhône qu’elle dirige. “Dans cette campagne rien ne nous sera épargné” et “on est déjà victime de campagnes de caniveau”, a-t-elle raillé samedi soir. Ensuite, un élu départemental de sa majorité, le chirurgien Frédéric Collart, travaille à une candidature estampillée société civile.Autre inconnue à Marseille, comme à Lyon ou Paris: un changement de mode de scrutin avec la mise en place de deux urnes, l’une pour élire les membres du Conseil de la mairie centrale et l’autre pour élire les maires de secteur.

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A la Fête de l’Humanité, les tensions entre Insoumis et socialistes au grand jour

L’union de la gauche est-elle encore possible ? Les débats à la Fête de l’Humanité tendaient à répondre par la négative samedi à cette éternelle question, en raison notamment d’un échange âpre entre Insoumis et socialistes, les premiers accusant les seconds de se compromettre avec la macronie.Etaient réunis en milieu de journée sur scène le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, le président des députés communistes Stéphane Peu, l’ancien insoumis François Ruffin et le député LFI Hadrien Clouet. Ce dernier s’en est pris aux socialistes, contre qui les invectives insoumises pleuvent sur les réseaux sociaux depuis des semaines. LFI a accusé le PS de “trahison” pour s’être dit, avant la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, prêt à gouverner en faisant des compromis afin de tenir compte de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale.Fustigeant l’accord de non-censure “catastrophique” passé en début d’année entre l’ex-Premier ministre François Bayrou et les socialistes, Hadrien Clouet a mis en garde contre “l’union bourgeoise” avec la macronie et dénoncé les “contre-budgets capitulards”. Autant de manières de cibler les socialistes.”La fin de la Nupes (ex-alliance de la gauche) a été orchestrée par ceux qui niaient qu’il y avait un génocide à Gaza (…) Ils ont eu raison trop tard”, a-t-il ajouté.Le parti à la rose avait annoncé un “moratoire” sur l’alliance de gauche après les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, en raison notamment du refus des Insoumis de qualifier le Hamas de mouvement “terroriste”.  “Nous n’avons pas tous compris qu’il y avait un acte terroriste perpétré par le Hamas”, a répliqué Olivier Faure, sous les huées d’une partie de militants de gauche radicale et d’extrême gauche qui assistaient au débat. Le contre-budget proposé par les socialistes avant la nomination de Sébastien Lecornu prévoyait un effort budgétaire de 22 milliards pour l’année prochaine, contre 44 milliards pour le plan proposé par François Bayrou avant sa chute.”Vingt milliards c’est quand même beaucoup pour les gens à qui on les prend !”, a cinglé Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting en fin d’après-midi à la Fête de l’Humanité.- “Gauche Zavatta”  -“Comment a-t-on réussi à avoir dans notre pays les seuls écologistes qui soient militaristes ?”, a-t-il également ironisé en appelant à ne “pas écouter” Yannick Jadot et le social-démocrate Raphaël Glucksmann, qui avaient ouvert la porte, avant la nomination de Sébastien Lecornu, à des négociations entre les macronistes et la gauche, pour permettre à cette dernière d’accéder au pouvoir.Seul sur scène, acclamé par de très nombreux militants, le leader de LFI a certes proposé à ses anciens partenaires de gauche de “reprendre une coalition”, mais seulement “sur la base du programme du NFP”, le Nouveau Front populaire mis en place pour les législatives de 2024. “On n’en retirera rien du tout”, a-t-il prévenu.”Il ne s’agit pas d’aller bêlant les uns derrière les autres, dire +union, union+ et pour finir, aller chercher le plus petit dénominateur commun”, a-t-il mis en garde.Balayés donc, par le parti qui a réuni de loin le plus d’électeurs à gauche lors de la présidentielle de 2022, les appels à l’union à tout prix. Le patron des députés communistes Stéphane Peu avait mis en garde plus tôt contre les divisions “inconséquentes” à gauche, appelant à se concentrer sur “l’essentiel” et pas “l’accessoire” alors que Marine Tondelier, fervente défenseuse de l’unité, s’est dite convaincue que Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon allaient finir par rejoindre un processus de candidature commune pour 2027.Mais en privé, malgré les déclarations publiques optimistes des uns et des autres, le doute est palpable parmi les élus de gauche, alors que le Rassemblement national reste aussi fort dans les sondages et les enquêtes d’opinion. “Pour la gauche, ça sera difficile de gagner des élections, législatives ou présidentielle, même unie”, reconnaissait dans la semaine cadre socialiste.”En ce moment c’est la gauche Zavatta. Tondelier fait la clown, Mélenchon veut gagner par magie, Glucksmann crache du feu et Faure fait le contorsionniste entre la gauche et les macronistes… Le problème c’est que les fauves sont sortis de la cage”, philosophe de son côté un député insoumis. 

Lecornu joue le contraste avec Bayrou sans dévoiler son jeu

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu joue le contraste de styles avec François Bayrou, plaidant pour la “sobriété” face à un prédécesseur volontiers prolixe, ce qui lui permet de ne pas s’avancer sur le fond du compromis qu’il doit bâtir.A son arrivée mercredi à Matignon, l’ex-ministre des Armées a posé d’emblée les bases de cette approche minimaliste.”Je ne vais pas faire de grand discours, puisque cette instabilité et la crise politique et parlementaire que nous connaissons commandent à l’humilité, la sobriété”, a-t-il dit dans un discours particulièrement bref, deux minutes à peine.La passation de pouvoirs avait un petit parfum de vengeance devant François Bayrou, qui l’avait doublé à ce poste en décembre, en imposant sa nomination à Emmanuel Macron.Le leader centriste de 74 ans ne s’est jamais montré tendre à l’égard de son cadet, pas encore quadragénaire, qu’il qualifie en privé de “courtisan” pour sa proximité discrète avec le chef de l’Etat.Sa courte prise de parole rompt avec l’exercice du pouvoir de son prédécesseur, qui ne rechigne pas aux longues explications pédagogiques sur la dette ou la situation internationale, et apprécie de parler en direct avec les journalistes. Les dernières semaines de François Bayrou à Matignon ont été marquées par de nombreuses interventions dans les médias pour défendre le vote de confiance qui l’a au final fait tomber.Le centriste dramatisait l’urgence à résorber la dette, un “piège mortel”. Sébastien Lecornu assure qu'”il n’y a pas de chemin impossible”.- “Rassurer” -Sans “nier les difficultés”, il ne faut “pas jouer sur les peurs”, “il faut rassurer les gens et leur donner un message d’espoir”, explique son entourage, dans un contexte de rupture entre l’opinion et les politiques.Sébastien Lecornu a pointé le “décalage” entre la vie politique et la vie “réelle” des Français, mais aussi entre la politique “intérieure” et la “géopolitique mondiale”.Homme de droite rallié au macronisme en 2017, il a incarné cette prudence et cette discrétion lors de son passage au ministère des Armées depuis 2022. Malgré la guerre qui sévit de nouveau en Europe avec le conflit ukrainien, il est resté très peu disert dans les médias, au point de demeurer un quasi inconnu pour le grand public.Devra-t-il se faire violence dans ses nouvelles fonctions? “C’est vrai qu’il va devoir s’ouvrir plus”, observe un de ses soutiens. Il ne s’exprime que lorsqu’il a “quelque chose à dire”, ajoute-t-il.Avant d’expliquer ses projets aux Français, le chef du gouvernement entend mener de larges concertations. “Il va falloir changer” en étant “plus créatif, parfois plus technique, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions”, a-t-il aussi grincé devant François Bayrou.Prônant “des ruptures” sur la forme comme sur le fond, il refuse de s’exprimer sur les objets ou les concessions qu’il pourrait faire afin d’aboutir à un compromis qui lui permettrait de former un gouvernement, conformément à la feuille de route d’Emmanuel Macron.- “Sortir du bois” -Sébastien Lecornu a réuni jeudi matin les dirigeants du “socle commun”, partis du centre et de droite qui constituent sa coalition naturelle. Il s’est ensuite rendu à l’Assemblée nationale et au Sénat, pour y rencontrer les présidents des deux chambres, la macroniste Yaël Braun-Pivet et le LR Gérard Larcher. Il a aussi été reçu dans les bureaux de Nicolas Sarkozy qui lui a “témoigné son soutien”, d’après l’entourage de l’ex-chef de l’Etat.Vendredi et lundi, il doit recevoir les partenaires sociaux (syndicats et patronat).Le nouveau locataire de Matignon a notamment avancé l’idée devant ses interlocuteurs des Républicains “de se mettre d’accord, outre le budget, sur deux ou trois textes majeurs et forts” qui répondraient aux priorités des uns et des autres.Ses soutiens louent ses qualités de “négociateur” comme sur la loi de programmation militaire, mais cette fois il va devoir “sortir du bois sur certains sujets”. Travailler avec les socialistes “sans déplaire” à la droite, analyse un proche.Ainsi Gérard Larcher s’est dit opposé à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines, alors que pour la gauche c’est “la base de tout accord” de non censure, selon l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.Peu d’espoir également de trouver un terrain d’entente avec le RN qui entend lui demander de “rompre avec le macronisme”. Ce sera “la rupture ou la censure”, a prévenu Marine Le Pen jeudi soir sur TF1.Rien à espérer non plus du côté de La France insoumise: “Nous avons proposé un programme et nous sommes élus pour l’appliquer, pas pour faire des combines et chercher des places”, a tranché Jean-Luc Mélenchon sur France 2.

Budget: Lecornu va devoir “penser différemment”, dit Marylise Léon avant de le rencontrer

Sébastien Lecornu va devoir “penser différemment” de son prédécesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, qui doit être reçue vendredi par le nouveau Premier ministre.La cheffe de file du premier syndicat français sera reçue vendredi “en fin de matinée” par le Premier ministre, a indiqué à l’AFP la CFDT jeudi soir.Matignon a indiqué jeudi soir que le “Premier Ministre commence, à partir de (vendredi) et sur plusieurs jours, les échanges avec les forces syndicales et patronales”.La leader de la CGT Sophie Binet a fait savoir à Ouest-France qu’une rencontre était prévue pour sa part la semaine prochaine avec Sébastien Lecornu: “Comme avec Michel Barnier et François Bayrou, je viendrai porter les exigences sociales des travailleurs. Je demanderai notamment l’abrogation de la réforme des retraites qui est à la fois une blessure sociale et démocratique”, dit-elle. Le nouveau Premier ministre s’était entretenu dès mercredi, jour de sa prise de fonction, avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers. C’était un “échange très bref de prise de contact” avec le Premier ministre, a précisé Mme Léon jeudi matin sur France Inter. “Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas”, a-t-elle prévenu, alors que M. Lecornu a promis des “ruptures” sur le fond comme sur la forme.Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'”il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale”, a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV. La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023, n’a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l’AFP.Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le “message principal que les travailleurs attendent”, c’est “respectez le monde du travail” et “faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés”, a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la “conditionnalité des aides publiques” aux entreprises.”Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs”, a-t-elle déclaré, dénonçant des “aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace”.La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement “Bloquons tout”, qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d'”exprimer des colères” et un “ras-le-bol”. “Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite” de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.ber-bat-boc-are/alu/cbn

La commission TikTok presse pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans

Un “océan de contenus néfastes”, de la violence “sous toutes ses formes” : la commission d’enquête parlementaire sur TikTok préconise jeudi d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans et un “couvre-feu numérique” pour les 15-18 ans pour tenter d’endiguer un “piège algorithmique” dangereux pour les plus jeunes.Une telle interdiction, déjà souhaitée par l’Elysée, permettrait “de donner un signal à la fois aux enfants et aux parents qu’avant 15 ans”, les réseaux sociaux, “ce n’est pas anodin”, a résumé auprès de l’AFP la députée Laure Miller (EPR), rapporteure de cette commission d’enquête parlementaire.Lancée en mars, la commission a auditionné pendant plusieurs mois des familles de victimes, des responsables de réseaux sociaux et des influenceurs pour décortiquer l’algorithme de TikTok, dont le design “a été copié par d’autres réseaux sociaux”, a rappelé Mme Miller.En se plongeant dans cette application ultrapopulaire chez les jeunes, les députés ont constaté “un océan de contenus néfastes”, mêlant des vidéos de “promotion du suicide, d’automutilation” et “une exposition à la violence sous toutes ses formes”, dopé par les programmes de recommandations puissants qui enferment les jeunes dans des bulles nocives, a-t-elle détaillé lors d’une conférence de presse.Pour le président de la commission d’enquête, Arthur Delaporte (PS), “TikTok a délibérément mis en danger la santé, la vie de ses utilisateurs”. Le député a saisi la procureure de la République de Paris pour ces possibles “infractions de nature pénale” et également pour “parjure” des dirigeants de l’application.Dans une réaction à l’AFP, TikTok a “catégoriquement” rejeté jeudi “la présentation trompeuse” de la commission, “qui cherche à faire de notre entreprise un bouc émissaire face à des enjeux qui concernent l’ensemble du secteur et de la société”. – “Soulagement” -L’avocate Laure Boutron-Marmion, fondatrice du collectif Algos Victima qui représente plusieurs familles ayant assigné TikTok en justice fin 2024, l’accusant d’avoir exposé leurs enfants à des contenus pouvant les pousser au suicide, a elle “salué” l’initiative.”C’est compliqué pour nous, parents, de modérer tout ça”, a expliqué à l’AFP Géraldine, 52 ans, qui fait partie des plaignants et souhaite rester anonyme.En février 2024, cette mère de famille a perdu sa fille, Pénélope, qui s’est suicidée à l’âge de 18 ans.Après son décès, elle avait découvert les vidéos de scarification que sa fille publiait et consultait sur TikTok.”Ce n’est pas TikTok qui a tué notre fille, parce que de toute façon, elle n’allait pas bien”, explique Géraldine à l’AFP, mais le réseau a “enfoncé” sa fille dans son mal-être.”C’est un soulagement pour les parents de se rendre compte qu’ils ne sont plus seuls à lutter contre ces phénomènes envahissants dans leur foyer”, a commenté Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance. TikTok assure pourtant mener “une politique exigeante en matière de sécurité et de protection de ses utilisateurs” avec “plus de 70 fonctionnalités et paramètres spécifiquement” conçus pour veiller au bien-être des adolescents et des familles, a ajouté le porte-parole de TikTok. Néanmoins, pour Laure Miller, l’application provoque aussi chez les mineurs: perte de l’attention et de la concentration, perturbation du sommeil ou problèmes d’estime de soi, en particulier pour les adolescentes.  – Proposition de loi  -Pour y remédier, le rapport propose l’instauration d’un “couvre-feu numérique” pour les 15-18 ans, rendant les réseaux sociaux inaccessibles de 22H00 à 08H00, ainsi qu’une vaste campagne d’information sur leurs risques, suivie de la création d’un “délit de négligence numérique” pour “les parents irresponsables”. L’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans est un cheval de bataille du président Emmanuel Macron.De récentes lignes directrices de la Commission européenne ont “ouvert la porte à une réglementation nationale”, dont “la clé est la mise en place d’un dispositif de vérification de l’âge à l’inscription”, selon Laure Miller.La France fait partie des pays testeront au printemps un outil européen de vérification de l’âge “labellisé et fiable”, a-t-elle souligné jeudi. Les députés de la commission souhaitent désormais porter “rapidement” une proposition de loi “transpartisane”, espérant qu’elle obtiendra un large soutien “quels que soient les gouvernements qui arrivent”. “La France peut être un exemple” et “pourquoi pas, le premier pays européen à légiférer sur ces sujets”, a espéré Me Boutron-Marmion. 

Taxe Zucman: c’est “non” pour Larcher, “la base de tout accord” pour Glucksmann

Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une “illusion”, alors que pour la gauche c’est “la base de tout accord” de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann.”Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin”, a rappelé M. Larcher sur BFMTV/RMC.Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l’économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards.Mais pour M. Larcher, la taxe Zucman “est une illusion” et “ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel”.”On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé”, a argumenté M. Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée.En outre, cela “conduira à l’exil fiscal”, a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable.Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe “est fondamentale”. “Ce n’est pas une lubie de socialistes, d’ailleurs, elle est aujourd’hui soutenue par 75% des Français”, a-t-il plaidé sur TF1.Pour l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c’est même “la base de tout accord” de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.”On peut discuter des modalités, on peut discuter de l’assiette, on peut discuter du montant”, a-t-il néanmoins jugé sur RTL.”Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c’est le fait qu’à la fin un dispositif permette de taxer (…) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années”, a-t-il répété.

“Bloquons tout”: des dizaines de milliers de manifestants, des tensions mais pas de paralysie

Contre l’austérité, les “inégalités” et le “déni” démocratique : la France a connu un 10 septembre sous tensions, avec des centaines d’actions et d’interpellations lors d’une mobilisation née sur les réseaux sociaux, dont l’ampleur a dépassé celle du 1er mai avec quasiment 200.000 participants.Le ministère de l’Intérieur a fait état de “596 rassemblements” et “253 blocages” réunissant “197.000 participants”, selon le bilan établi en soirée de cette journée “Bloquons tout” relayée depuis plusieurs semaines sur des messageries et soutenue par la gauche, la CGT et Solidaires.De Toulouse à Lille, en passant par Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Rennes, Paris: de nombreuses métropoles ont vu défiler des cortèges fournis, encadrés par des forces de l’ordre en grand nombre (80.000 policiers et gendarmes mobilisés), avec une participation dépassant largement celle recensée par les autorités lors du 1er mai 2025 (157.000 manifestants). Plusieurs milliers de manifestants ont bravé la pluie jusqu’en soirée à Paris, dans une ambiance festive place des Fêtes, plus tendue place de la République. “On veut des services publics qui fonctionnent, plus d’impôts sur les riches moins d’impôts sur les pauvres, une plus juste répartition des richesses”, a clamé à Paris Jean-Baptiste, 30 ans et salarié dans le social, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, comme plusieurs autres manifestants.- “Déni” démocratique -“Je voudrais qu’il y ait une meilleure répartition de l’argent et aussi que les politiques donnent une meilleure image, surtout sur leurs dépenses”, a expliqué à La Rochelle Christian, 59 ans, travailleur dans le service enfance-jeunesse d’une collectivité locale.D’autres manifestants pointaient un “déni” démocratique, visant notamment Emmanuel Macron: “Les politiques n’écoutent pas les urnes”, selon Bastien, étudiant de 23 ans, qui a défilé à Rennes avec 10.400 personnes, selon la préfecture qui a fait état de 36 interpellations.Cette mobilisation nourrie de revendications très diverses, dont certains aspects ont résonné avec les Gilets jaunes d’il y a sept ans, survient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon.”La nomination de Sébastien Lecornu est un mauvais signal qui risque, les mêmes causes produisant les mêmes effets, de conduire à une nouvelle dissolution”, selon la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, qui a manifesté. Depuis le perron de l’Elysée, M. Lecornu a promis “des ruptures”, sur le fond comme sur la forme.- Rendez-vous le 18 –   Plusieurs rassemblements ont été émaillés d’incidents, de gaz lacrymogènes et d’arrestations. Selon un point établi à 23h00, le ministère de l’Intérieur a recensé 540 interpellations en France, dont 211 à Paris, et 415 gardes à vue, dont 110 à Paris. A Nantes, où 34 personnes ont été interpellées, un manifestant a été hospitalisé “après avoir été incommodé” par des gaz lacrymogènes et 16 policiers ont été légèrement blessés, selon la préfecture.A Toulouse, des confrontations musclées ont marqué la fin des rassemblements.Dans le centre de la capitale, un incendie a endommagé la façade d’un immeuble, peut-être provoqué involontairement par une intervention policière, selon le parquet. A Rennes, un bus a été saccagé et incendié par des manifestants, a rapporté Star, le réseau de transports en commun. Le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin, a regretté “d’apparents actes de brutalité des forces de l’ordre commis contre les journalistes qui couvrent les mouvements sociaux”.Le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est félicité de “la mise en échec de celles et ceux qui voulaient bloquer le pays” quand le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a qualifié de “succès” cette “manifestation auto-organisée”. Quelques blocages ont été recensés sur les routes. Sur les rails, pas de très grosses perturbations, mais des “actes de malveillance”, selon la SNCF. La station Châtelet-Les Halles à Paris, noeud majeur en Ile-de-France, a été fermée à la demande des forces de l’ordre. Idem pour son centre commercial. Interrogés par l’AFP, les réseaux bancaires n’ont pas constaté de baisses notables des transactions par carte bancaire, ce qui était l’une des modalités préconisées par certains initiateurs du mouvement.Après cette journée, soutenue seulement par la CGT et Solidaires du côté des syndicats, l’intersyndicale appelle à son tour les salariés à la grève le 18 septembre.”Cette mobilisation est un succès”, a salué la CGT dans un communiqué. Sa leader, Sophie Binet, a souhaité sur RTL que celle “du 18 le soit encore plus”.

Au centre du jeu, le Parti socialiste met la pression sur le nouveau Premier ministre

Au coeur du jeu politique, le Parti socialiste met la pression sur Sébastien Lecornu, proche d’Emmanuel Macron, et pose de strictes conditions pour ne pas le censurer, alors que La France insoumise l’accuse déjà de jouer les supplétifs de la macronie.Le patron des socialistes Olivier Faure sait que le nouveau Premier ministre a besoin de sa mansuétude pour ne pas être rapidement renversé, d’autant que le Rassemblement national a choisi de faire de la dissolution de l’Assemblée nationale son nouveau cheval de bataille.Alors que le président de la République Emmanuel Macron a lui-même enjoint aux chefs de sa coalition gouvernementale de “travailler avec les socialistes”, le patron du PS a déjà refusé de participer à un gouvernement avec le bloc central et Les Républicains.   Hors de question également pour les socialistes de rejouer les “petits ajustements” de février dernier, lorsque le parti avait négocié avec François Bayrou sur le budget 2025, s’attirant les foudres du reste de la gauche.Première condition mise sur la table: que le nouveau chef du gouvernement s’engage à ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution, permettant l’adoption d’un texte sans vote de l’Assemblée, pour démontrer “que la méthode change” et faire des compromis.Une exigence qui sera difficile à tenir pour le nouveau locataire de Matignon, aucun budget n’ayant pu être adopté sans 49.3 depuis 2022, faute de majorité. Le PS espère aussi obtenir de Sébastien Lecornu qu’il intègre dans le budget une partie des propositions socialistes présentées fin août, pour réorienter la politique économique du gouvernement vers plus de justice fiscale.Le Parti socialiste propose notamment de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, deux marqueurs de gauche vus comme des lignes rouges par le bloc central. Pour le député Laurent Baumel, Sébastien Lecornu doit clairement montrer “qu’il a compris et qu’à travers lui le président de la République a compris qu’il n’y a plus de totem, plus de tabou sur le bilan du macronisme”.De quoi laisser pessimistes de nombreux socialistes. Certains plaident d’ailleurs pour une censure directe, sans aucune négociation.Cette fois “un accord avec nous sera super cher. Nous ferons payer 1.000 balles les billets de 10 balles”, promet le député (PS) de l’Eure Philippe Brun.- “Humiliés” -En février, le texte sur la table sortait de la commission mixte paritaire députés/sénateurs. “On ne pouvait par rajouter des mesures, mais juste enlever” les plus irritantes. “Là on part d’une copie blanche”, explique-t-il.”La dernière fois on a été humilié, bafoué”, se remémore Luc Broussy, président du conseil national du PS. Avec la “provocation” des propositions budgétaires de François Bayrou le 15 juillet, évoquant 44 milliards d’efforts budgétaires et la suppression de deux jours fériés, puis la nomination de Sébastien Lecornu, “ils ont eux-mêmes monté notre niveau d’exigence”, résume-t-il. Un autre député suggère de “ne pas se précipiter pour aller négocier” et d’attendre que les mouvements sociaux fassent “bouger les choses”.Saluant mercredi soir dans un communiqué la mobilisation contre les “politiques injustes des gouvernements Macron”, le PS a dit vouloir “offrir un débouché politique” à ce mouvement et appelé le gouvernement à “changer de cap”. “S’il ne le fait pas, nous lui opposerons la censure”, a promis le parti.Cette censure entraînerait probablement une dissolution, que le PS “ne souhaite pas” mais “ne redoute pas”, avait précisé dans la matinée le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur RTL. Le nouveau Premier ministre a promis mercredi “des ruptures sur le fond”, lors de la passation de pouvoir à Matignon.  Le PS sait qu’il joue gros face à ses autres partenaires de gauche, encore moins enclins qu’eux à laisser une chance à un troisième Premier ministre du socle commun en un an. “A partir du moment où c’est Lecornu qui est nommé, on n’a pas confiance”, explique une écologiste.La France insoumise, qui a déjà fait aux socialistes un procès en traîtrise lors des négociations avec François Bayrou, les a aussitôt accusés d’avoir “pavé de roses le chemin de Lecornu vers Matignon”.   Le parti de Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il déposerait une motion de censure à l’Assemblée dès le premier jour de la rentrée parlementaire. Et ils sommeront les socialistes de la voter.