AFP Politics

Le “racisme anti-Blancs”, une bataille culturelle de l’extrême droite

Le “racisme anti-Blancs”, concept scientifiquement contesté mais objet politique de plus en plus en débattu. Successivement ces derniers jours, la porte-parole du gouvernement et le chef des communistes ont soutenu son existence, signe que cette idée née à l’extrême droite infuse dans une société polarisée.Plusieurs chercheurs interrogés par l’AFP estiment que le terme de racisme ne peut s’appliquer car des “cas isolés”, y compris très violents, ne peuvent masquer que ce sont les minorités ethniques qui subissent en majorité des discriminations en France.Pourtant, des responsables politiques de droite et de gauche n’hésitent plus à y faire référence, espérant traduire le ressenti de leurs électeurs. Au risque pour les partis traditionnels d’offrir une victoire à l’extrême droite dans sa bataille culturelle.Dimanche dernier, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a ainsi affirmé sur Cnews ne pas avoir de “pudeur” à dire que le “racisme anti-Blancs” était une réalité. En témoigne selon elle sa fille à qui “il est arrivé de se faire traiter de +sale Blanche+” dans son lycée des Yvelines.Deux jours plus tard, également sur cette chaîne appartenant au milliardaire conservateur Vincent Bolloré, le patron du parti communiste Fabien Roussel assurait que “bien sûr, il existe”, ce “racisme anti-Blancs”. “L’écosystème médiatique s’est transformé ces dernières années et reprendre ces mots-là, c’est l’assurance d’une visibilité” pour les politiques, analyse Samuel Bouron, maître de conférence à Paris-Dauphine, grâce à “une certaine viralité sur les réseaux sociaux” et la garantie d’être “repris par tous les médias conservateurs”.- “Droite décomplexée” -D’une provocation du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, dénonçant en 1985 un “racisme anti-Français”, le terme de “racisme anti-Blancs” a prospéré au début des années 2000 accompagnant l’essor des mouvements identitaires, expliquent des chercheurs à l’AFP. L’expression se retrouve en 2005 dans une tribune d’intellectuels – Alain Finkielkraut, Pierre-André Taguieff, Jacques Julliard, Bernard Kouchner… – condamnant des “ratonnades anti-Blancs” commises dans des manifestations lycéennes. S’ils assurent refuser toute récupération par le FN, ils sont très vite contredits dans les faits.Mais “la droite classique apporte aussi sa contribution à l’émergence du mot dans le débat public, notamment Jean-François Copé” dans son “Manifeste pour une droite décomplexée” paru en 2012, rembobine Samuel Bouron.Et plus récemment l’affaire d’homicide à Crépol (Drôme), où un adolescent a été tué en 2023, a été décrite comme un acte de “racisme anti-Blancs” voire un “francocide” par le RN et Reconquête. L’enquête n’a toujours pas permis de déterminer qui était l’auteur des coups de couteau mortels.Après ce crime, l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, candidat à la présidentielle, avait estimé “bien possible” qu’il y ait “une forme nouvelle de racisme anti-Blancs”.Au départ, l’idée “centrale” de l’extrême droite, détaille Samuel Bouron, est de “dire qu’il y a une forme de +grand remplacement+, c’est-à-dire l’idée d’une offensive du monde musulman vis-à-vis de ceux qui seraient +les Français de souche+”. La popularisation de cette dernière expression comme celle du “racisme anti-Blancs” ou du “choc des civilisations” accompagnent cet objectif avec un certain succès, poursuit-il. – Pluralité de conceptions du racisme -La réalité d’actes hostiles à des personnes blanches n’est pas en cause. Mais l’absence de discrimination systémique entraîne un questionnement sur l’emploi du mot de racisme: “La distinction est entre racisme et discrimination. Il y a effectivement des comportements individuels qu’on peut considérer comme racistes”, explique Alain Policar, chercheur au Cevipof. “Ce n’est pas acceptable, mais dans un pays démocratique comme le nôtre, à majorité blanche, les Blancs ne subissent pas de discriminations” au logement, à l’emploi, etc., explique-t-il. Il y voit une manière d’établir “implicitement une équivalence entre le racisme du dominant et celui du dominé”.Un argument proche de celui de la militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo qui, en 2023, écrivait que “des discriminations et des préjugés peuvent émaner de n’importe qui mais le racisme, produit d’une histoire de domination, est nécessairement la combinaison de la détention d’un pouvoir et de privilèges”.Des constats que nuance Daniel Sabbagh, directeur de recherche à Science Po. “Il n’y a pas une et une seule conception du racisme validée par les sciences sociales en bloc. Il y a une pluralité de conceptions du racisme” qui peut “être conçu comme une idéologie ou bien comme un ensemble d’émotions négatives, ou bien comme un système”, explique-t-il. Il recommande donc de ne pas nier la réalité d’un phénomène mais bien de ne pas “offrir sur un plateau à l’extrême droite l’argument que le racisme anti-Blancs fait l’objet d’un tabou dans l’université française et que, du coup, eux seuls auraient le courage de briser le tabou en question”.

Retraites: si le Parlement n’est pas saisi, la censure serait “une obligation morale”, selon Faure

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a déclaré samedi que sur la question des retraites, le Parlement devrait être saisi à l’issue des discussions entre partenaires sociaux, sans quoi la censure du gouvernement de François Bayrou serait une “obligation morale”. Mi-mars, François Bayrou a fermé la porte à un retour à la retraite à 62 ans, en pleines discussions de ce “conclave” sur les retraites. Le Premier ministre a donc “déjà donné la conclusion qu’il en tirait lui-même”, a critiqué Olivier Faure lors d’une interview sur LCI. “Malgré tout, vous avez des syndicats et le patronat qui ont décidé de continuer à discuter”, a-t-il relevé. “C’est dire que la question de l’âge légal est toujours sur la table. Tant que la discussion a lieu, il faut la laisser se prolonger.”Ensuite, le Premier ministre s’est “engagé à saisir le Parlement, qui doit avoir le dernier mot sur la question des retraites”, a ajouté Olivier Faure. “Il faut que le Parlement, à un moment, soit saisi. S’il ne l’était pas, alors effectivement, la censure serait évidemment pour moi une obligation morale par rapport aux Françaises et aux Français qui nous ont fait confiance pour porter ce message”, a-t-il martelé.En arrivant à Matignon, François Bayrou avait proposé aux partenaires sociaux de rediscuter de la réforme contestée des retraites, obtenant en contrepartie que les socialistes ne le censurent pas sur le budget.En campagne pour un quatrième mandat à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure, se disant “confiant” dans sa réélection, a également défendu samedi son bilan. Durant “les deux ans qui viennent de s’écouler, toutes les décisions que j’ai proposées au vote de nos instances nationales et aux militants ont été adoptées à l’unanimité ou à la quasi unanimité”, a-t-il fait valoir, citant notamment la censure du gouvernement de Michel Barnier et la non-censure de celui de M. Bayrou. 

LR: Barnier apporte sa “voix” à Retailleau, entretient le mystère pour 2027

L’ancien Premier ministre Michel Barnier apporte vendredi sa “voix” à Bruno Retailleau dans la course à la présidence des Républicains, tout en entretenant le mystère sur ses propres ambitions pour 2027, dans une interview mise en ligne sur le site du Figaro.”Je vais apporter ma voix à Bruno Retailleau parce qu’il a été mon ministre et que nous avons travaillé en confiance” à l’automne, affirme l’ancien chef du gouvernement sans citer à aucun moment le nom de l’autre candidat à la présidence du parti, Laurent Wauquiez, même s’il se dit convaincu que la droite a besoin des deux.Avec le soutien de Michel Barnier, le ministre de l’Intérieur a engrangé pratiquement ceux de tous les ténors nationaux des Républicains, du président du Sénat Gérard Larcher aux présidents de région Valérie Pécresse (Ile-de-France) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France), en passant par David Lisnard, le patron de l’Association des maires de France (AMF).   Pour l’élection qui se tiendra les 17 et 18 mai, Laurent Wauquiez compte sur le soutien de l’ancien ministre et maire de Valence Nicolas Daragon, le porte-parole des députés LR Vincent Jeanbrun et la vice-présidente d’Ile-de-France Florence Portelli, ainsi que de l’ancien patron du parti Christian Jacob et des présidents départementaux.Dans son entretien, Michel Barnier assure avoir “pu vérifier” la “solidité” du ministre de l’Intérieur sur trois points qui sont prioritaires pour lui: “la fidélité à une ligne gaulliste de souveraineté nationale et de cohésion sociale, une ambition exigeante et vigilante pour l’Europe (et) la prise en compte du changement climatique et d’une croissance écologique”.Entretenant le mystère sur ses ambitions élyséennes, l’ancien Premier ministre, qui a créé un microparti appelé “Les amis de Barnier”, n’écarte pas complètement un éventuel ticket avec Bruno Retailleau, se retranchant derrière des “spéculations qui ne veulent pas dire grand-chose aujourd’hui”.”Mais ce qui est vrai, c’est que nous avons déjà travaillé en équipe, en confiance, l’un avec l’autre”, souligne-t-il, plaidant pour le maintien du “socle commun” dont il se dit “comptable” pour l’avoir “patiemment construit pendant trois mois” à Matignon. “Je peux d’ailleurs imaginer, compte tenu de la fragmentation sans doute durable de l’espace politique, que le prochain président de la République, que j’espère issu de la droite et du centre, organise sa majorité en proposant une culture de compromis dynamique, dans le respect de chaque sensibilité”, conseille Michel Barnier qui publiera un livre le 4 juin intitulé “Ce que j’ai appris de vous”.Interrogé sur les relations tendues entre la France et l’Algérie, Michel Barnier, qui a négocié le Brexit pour l’UE, semble se différencier de Bruno Retailleau qui a plaidé pour un rapport de force avec Alger, défendant au contraire “un langage et une attitude qui conduisent à des résultats et non pas à des blocages”.Quant à la menace de démission du ministre s’il n’était pas entendu sur l’Algérie, l’ancien Premier ministre évite de se prononcer.”Il appartient à Bruno Retailleau d’en juger”, estime-t-il, ajoutant que “si, un jour, il ne se trouve plus en situation d’avoir les moyens de travailler, il le dira lui-même”.

Nouvelle-Calédonie: Manuel Valls de retour à Nouméa pour tenter d’amorcer des négociations

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, revient samedi en Nouvelle-Calédonie, à peine un mois après son précédent déplacement, pour tenter de débloquer les négociations toujours au point mort sur l’avenir institutionnel de ce territoire meurtri par les émeutes de 2024.Fin février, son passage avait permis, pour la première fois depuis 2021, de réunir à la même table indépendantistes et loyalistes autour d’un calendrier et d’une méthode jugée constructive par tous les acteurs.Depuis, les discussions ont continué et des “ateliers techniques” ont été organisés autour de six thématiques, dont la citoyenneté calédonienne, les compétences régaliennes, la gouvernance ou encore la décolonisation.”Tout est fragile”, a toutefois reconnu mardi Manuel Valls devant la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale. Le ministre entend néanmoins “entamer de véritables négociations politiques” lors de cette nouvelle visite de quatre jours, principalement dédiée à des rencontres avec les délégations locales.À la différence de son précédent déplacement marqué par de nombreuses visites de terrain, M. Valls restera cette fois essentiellement à Nouméa. Il échangera toutefois dimanche soir avec la société civile calédonienne et visitera un lycée lundi matin.Les discussions doivent débuter dès samedi après-midi et se prolonger jusqu’au 1er avril.- “Cadre méthodologique clair” -Mais malgré des progrès salués, les négociations peinent encore à débuter et le chemin reste long avant un accord.Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste désormais dirigée par Christian Tein – détenu en métropole pour son rôle présumé dans les émeutes de 2024 – exige “l’établissement d’un cadre méthodologique clair” avant de s’engager dans d’éventuelles négociations.Ce cadre devra définir, poursuit le FLNKS dans un communiqué publié vendredi, “le format, le calendrier, la méthode et l’ordre du jour” de négociations qui ne débuteront pas avant l’aboutissement de discussions sur ce que le Front appelle des “éléments incontournables”.Ceux-ci concernent notamment la présence à la table des négociations de Christian Tein, qui devrait donc être sorti de prison, mais aussi la supervision des discussions par les Nations unies.Autant de conditions rejetées par une partie significative des loyalistes. Ces derniers attendent désormais de “passer de la parole aux actes”, a indiqué à l’AFP un conseiller des Loyalistes, principal parti non-indépendantiste, sous couvert d’anonymat.”Nous sortons d’une semaine de discussions autour d’ateliers thématiques, on ne peut pas aller beaucoup plus loin (…). Les Calédoniens attendent que l’on ouvre les discussions”, a-t-il précisé.Le territoire français du Pacifique sud traverse une crise profonde depuis les émeutes de 2024, qui ont fait 14 morts et provoqué plus de deux milliards d’euros de dégâts. Le nickel, ressource vitale de l’archipel, est en pleine tourmente et les finances des collectivités sont exsangues.Pour Philippe Dunoyer, élu du parti non-indépendantiste modéré Calédonie ensemble, “l’enjeu n’est pas uniquement politique, il est peut-être davantage économique, social et sanitaire”.”Si nous ne parvenons pas à un compromis, la Calédonie s’enfoncera inexorablement”, alerte-t-il alors que se profilent également les élections provinciales, cruciales sur l’archipel et prévues fin novembre après avoir déjà été décalées d’un an.

Société Générale: Alexis Kohler va aider à mener la transformation du groupe

Le directeur général de la Société Générale Slawomir Krupa va nommer Alexis Kohler, collaborateur historique d’Emmanuel Macron, pour l’aider à mener la transformation du groupe bancaire.La banque a annoncé vendredi qu’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée depuis huit ans, rejoindra le groupe “en juin” comme directeur général adjoint.M. Kohler sera membre du comité exécutif aux côtés notamment du directeur général délégué Pierre Palmieri, et au même niveau que la directrice générale adjointe Lubomira Rochet, chargée des activités de la banque de détail en France, de la banque privée et des assurances.Le nouveau dirigeant aura pour fonction d’assister M. Krupa “dans la mise en Å“uvre des programmes de transformation de l’entreprise”, engagée dans un vaste programme de restructurations et d’économies. Slawomir Krupa mène, depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, plusieurs chantiers, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts pour laquelle “rien n’est sacré”, comme il l’a déclaré début mars au Financial Times.Alexis Kohler sera notamment président de la banque d’investissement de la Société Générale. A ce titre, “il coordonnera de façon globale les activités de fusions et acquisitions, de marché des capitaux actions et de financements d’acquisition ainsi que les équipes chargées des relations clients”, selon le communiqué du groupe bancaire.Il supervisera aussi le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication du groupe.M. Kohler “apportera au groupe son talent, sa grande expérience et son engagement exceptionnel”, a commenté Slawomir Krupa, cité dans le communiqué.- “Vice-président” -Il arrive dans un établissement au climat social troublé, l’ensemble des syndicats de la Société Générale ayant appelé à une journée de grève mardi, pour la première fois depuis l’arrivée de Slawomir Krupa, après l’échec en fin d’année dernière des négociations annuelles obligatoires sur la rémunération.Le départ d’Alexis Kohler de l’Elysée, où il était arrivé en même temps qu’Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat en 2017, avait été officialisé jeudi.”Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français”, lui avait rendu hommage Emmanuel Macron jeudi, dans une déclaration au Figaro.Le départ de celui qui portait également le surnom de “vice-président” solde une série de spéculations sur son avenir qui s’étaient amplifiées depuis la fin février.Il marque un tournant majeur dans la présidence Macron, tant la longévité et le pouvoir qu’on a prêtés à Alexis Kohler apparaissent hors du commun: dans la prestigieuse liste de ses prédécesseurs, seul Jean-Louis Bianco – neuf ans auprès de François Mitterrand – est resté plus longtemps à ce poste stratégique. Celui qui fêtera ses 53 ans en novembre avait secondé Emmanuel Macron depuis son entrée en politique, en tant que directeur de cabinet au ministère de l’Economie (2014-2016), après avoir été celui de Pierre Moscovici.- Dossiers judiciaires -Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor puis directeur de cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, lui succédera le 14 avril, a annoncé l’Elysée, confirmant une information initialement dévoilée par Le Figaro.Alexis Kohler arrive cependant dans le privé avec plusieurs dossiers judiciaires en suspens. Il a été mis en examen en 2022 pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir participé comme haut fonctionnaire de 2009 à 2016 à plusieurs décisions relatives à l’armateur italo-suisse MSC, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.La cour d’appel de Paris a estimé fin novembre que les faits n’étaient pas prescrits, faisant valoir qu'”un pacte de silence” avait permis au secrétaire général de l’Élysée de dissimuler ce lien familial. Lui assure n’avoir “jamais considéré être en situation de conflit d’intérêts”.M. Kohler est également visé par une enquête du parquet national financier pour des soupçons de “trafic d’influence” autour de la fusion Veolia-Suez.Il a en outre refusé de se rendre début février devant une commission d’enquête parlementaire sur le dérapage budgétaire, invoquant successivement des problèmes d’agenda, puis “le principe de séparation des pouvoirs”.Le député Eric Coquerel (LFI) a saisi le procureur de la République début mars pour demander des poursuites contre M. Kohler, à la suite de ce refus.

Trois ans après Orpea, le gouvernement se veut rassurant sur la sécurité des Ehpad

Le scandale Orpea avait ébranlé le secteur des résidences pour personnes âgées et entamé la confiance des familles. Trois ans plus tard, et à l’issue d’un vaste plan de contrôles, le gouvernement estime que la grande majorité des Ehpad ne posent pas de problèmes majeurs. Lancé en 2022 après la révélation de cas de malversations financières et de maltraitances, le plan de contrôle a permis d’inspecter la quasi totalité (96%) des 7.500 établissements accueillant des personnes âgées en France, a indiqué jeudi la ministre de l’Autonomie et du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq. Près de 90% des contrôles n’ont débouché sur aucune “injonction”, mesure corrective liée à un risque grave, a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse à Paris. A l’inverse, environ 11% des établissements ont été considérés en situation dégradée. Au total, 55 sanctions administratives ont été prises : 11 cas de fermeture définitive d’activité totale ou partielle pour dysfonctionnements mettant en danger les résidents, neuf cas de suspension provisoire notamment pour insuffisance de professionnels qualifiés et 35 cas de mise sous administration provisoire. Quarante cas ont été signalés au procureur de la République. Sur l’ensemble des contrôles effectués, un tiers a été réalisé sur site, les deux-tiers sur pièces. “Un suivi a été effectué, maintenant on reste en veille, en vigilance”, a assuré la ministre, précisant qu’un “système d’information serait disponible” en janvier 2026 afin d’alerter de manière plus fluide les autorités “en cas de risque ou de maltraitance”. “S’il y a eu des problèmes dans certains” établissements, les Ehpad “accompagnent, dans leur très grande majorité, bien nos aînés”, avec des “professionnels vraiment dévoués”, a insisté Charlotte Parmentier-Lecocq. “C’est parfois difficile pour les familles d’oser poser des questions, interpeller des professionnels ou la direction de l’Ehpad”, a-t-elle ajouté. “Il faut vraiment que les familles se sentent libres de pouvoir poser toutes les questions qu’elles veulent, ou de faire remonter les problèmes qu’elles perçoivent, et ça, ça doit se jouer au sein de l’Ehpad.” “Cette confiance est importante à restaurer parce qu’on a besoin des Ehpad et on a besoin des professionnels qui y travaillent”, a-t-elle poursuivi.Ce vaste plan de contrôle a jeté “indistinctement le discrédit sur toute une profession”, ont réagi jeudi soir dans un communiqué l’AD-PA et la Fnaqpa. Ces associations de directeurs de maisons de retraite estiment que les dysfonctionnements qui subsistent dans le secteur relèvent “de la responsabilité des pouvoirs publics”, qui ont laissé les établissements “s’enfoncer toujours plus dans une crise budgétaire structurelle”.- Pistes de financement -Pour faire face aux besoins “exponentiels” des prochaines décennies liés au vieillissement de la population, le gouvernement a budgété l’embauche de 6.500 équivalents temps plein (ETP) en 2025 et réaffirmé son objectif de 50.000 ETP supplémentaires en France d’ici à 2030. Et pour apporter “un souffle financier” aux Ehpad, le fonds d’urgence dédié aux établissements en difficulté a été porté de 100 millions à 300 millions d’euros, a rappelé Charlotte Parmentier-Lecocq, précisant que les critères de répartition de ces financements étaient en train d’être examinés.Le gouvernement travaille parallèlement à “identifier de nouvelles pistes” de financement pour les Ehpad”, qui accueillent plus de 600.000 résidents et qui sont ressortis exsangues du Covid-19, du scandale Orpea et de l’inflation.”On n’est pas dans une projection à ce stade d’une nouvelle loi de programmation grand âge” mais “l’engagement budgétaire est bien présent”, a-t-elle assuré.Après les Ehpad, le gouvernement entend désormais passer au gril les établissements pour personnes handicapées.  “Ce que l’on souhaite c’est cibler” les structures “où il peut y avoir plus de risques donc nous allons d’abord cibler les établissements qui concernent les enfants et les établissements avec hébergement”, a-t-elle ajouté, précisant que l’objectif était de contrôler 500 établissements d’ici la fin de l’année.”Il s’agit de la même logique que le plan de contrôle des Ehpad, voir toutes les structures, mais en faisant davantage de contrôles sur site.”

Bardella à Jérusalem: l’extrême droite française affiche son soutien à Israël

“La menace islamiste, elle est votre ennemie, tout autant qu’elle constitue notre péril le plus existentiel”, a déclaré Jordan Bardella jeudi devant des centaines de personnes réunies à Jérusalem pour une conférence sur l’antisémitisme organisée par le gouvernement israélien.Cette grande réunion a suscité des débats dans la communauté juive, surtout hors d’Israël, car elle associait justement des figures de mouvements considérés comme liés à des idées antisémites, à des acteurs de longue date de la lutte contre ces idées.Des médias israéliens ont fait état de désistements d’invités qui, à l’instar du grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraïm Mirvis, du chef de la Ligue antidiffamation (ADL), Jonathan Greenblatt, ou de l’intellectuel français, Bernard-Henri Lévy, disent ne pas vouloir s’afficher avec l’extrême droite.Mais c’est un accueil très chaleureux qui a été réservé au jeune président du Rassemblement national (RN), notamment de la part du ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, principal promoteur de l’évènement.D’autres représentants de l’extrême droite, essentiellement des eurodéputés dont la française Marion Maréchal ou la hongroise du Fidesz Kinga Gal, avaient répondu présent à l’invitation de M. Chikli, y compris le dirigeant serbe Milorad Dodik qui assistait à la conférence alors que la justice bosnienne a émis jeudi un mandat d’arrêt international contre ce chef politique soupçonné d’attaque contre l’ordre constitutionnel.- “Islamisme” -Premier dirigeant du RN à être officiellement invité par le gouvernement israélien, M. Bardella a insisté dans un discours généreusement applaudi sur le “lien” entre “la montée de l’islamisme, la recrudescence de l’antisémitisme et le phénomène migratoire qui fracture toutes les sociétés occidentales”.”Aujourd’hui, cette haine (l’antisémitisme, NDLR) refait surface (…) par l’intermédiaire de porte-parole islamistes radicaux au Yémen, au Liban, à Gaza”, a abondé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans son discours de clôture.L’extrême gauche, l’immigration, et l’islamisme ont été présentés par de nombreux intervenants comme les racines de l’antisémitisme, en particulier en Europe, soulignant une convergence entre des mouvements considérés comme réactionnaires ou conservateurs, et des personnalités de la droite israélienne.Au cours de ses visites et entretiens, M. Bardella a répété qu’Israël et la France avaient “les mêmes adversaires”, établissant un parallèle entre l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud du pays le 7 octobre 2023 et les attentats jihadistes de 2015 en France.Avant de visiter mercredi le mémorial de la Shoah, Yad Vashem, il s’était rendu sur des sites de l’attaque sans précédent du Hamas. Alors tout proche de Gaza, un territoire ravagé par presque 18 mois de guerre avec Israël, le président du RN s’est refusé à tout commentaire “sur des opérations militaires qui sont en cours”.- Rupture -Depuis son arrivée en Israël, le jeune chef de parti a également multiplié les déclarations marquant une rupture avec le passé du RN, dont le fondateur Jean-Marie Le Pen, régulièrement condamné par les tribunaux français pour avoir notamment renvoyé la Shoah à un “détail” de l’Histoire.Dans son discours lors de la conférence, il a même déclaré que son parti était “le meilleur bouclier” pour la communauté juive française.Interrogé en marge d’une visite sur les accusations d’antisémitisme portant sur son parti, M. Bardella a dit qu’il “ne (faisait) pas de la politique dans le rétroviseur”.La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, avait pris ses distances avec son père, exclu du parti en 2015 pour ses propos niant la Shoah.M. Bardella est invité par M. Chikli, qu’il avait déjà rencontré en février aux Etats-Unis lors d’un grand rassemblement de la droite américaine.Ce dernier, membre du Likoud, le parti de M. Netanyahu, est l’un des ministres les plus à droite du gouvernement israélien.Qualifiant sa visite “d’historique”, M. Bardella a estimé qu’elle “consacr(ait) l’importance du ‘mouvement patriote’ en France et en Europe” – en référence à son groupe d’élus d’extrême droite au Parlement européen.”Ce déplacement est très important dans l’histoire du parti”, souligne à l’AFP un cadre du RN, qui relève “un gros travail de fond de Marine Le Pen et de Louis Aliot”, le vice-président du mouvement et maire de Perpignan, accompagnant M. Bardella lors de ce voyage. Marine Le Pen a elle aussi noué des contacts avec Israël lors d’un rassemblement des extrêmes droites européennes à Madrid en février.”Quand bien même Israël est un allié, il faut faire attention”, met néanmoins en garde un député RN: “Nous, on ne veut pas que Gaza soit une nouvelle Riviera”.lbs-pab-crb-bur/mib/hme

Alexis Kohler, l’ombre de Macron, va quitter l’Elysée après huit ans auprès du président

Bras droit historique d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler va quitter mi-avril les fonctions de secrétaire général de l’Elysée qu’il occupait depuis l’élection du chef de l’Etat il y a huit ans, un tournant pour les deux hommes parfois comparés à des frères jumeaux.Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor puis à la tête du cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, lui succédera le 14 avril, a annoncé l’Elysée, confirmant une information initialement révélée par Le Figaro.Le tout-puissant secrétaire général de l’Elysée, jusqu’ici inamovible collaborateur d’Emmanuel Macron depuis son passage à Bercy, s’apprête à rejoindre la Société générale, selon le site Politico. Ce mouvement avait déjà été évoqué en févier par le média La Lettre.”Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français”, lui a rendu hommage le président de la République dans une déclaration au Figaro. “Il a servi notre pays de manière exemplaire ces années. Je sais combien notre action collective lui doit et je sais qu’il continuera son engagement pour la Nation sous d’autres formes”, ajoute-t-il.Le départ de celui qui portait également le surnom de “vice-président” solde une série de rumeurs et spéculations qui s’étaient amplifiées depuis la fin février.Il marque un tournant majeur dans la présidence Macron, tant la longévité et le pouvoir qu’on a prêtés à Alexis Kohler apparaissent hors du commun: dans la prestigieuse liste de ses prédécesseurs, seul Jean-Louis Bianco – neuf ans auprès de François Mitterrand – est resté plus longtemps à ce poste stratégique.Ce Strasbourgeois de naissance, énarque, diplômé de l’Essec et de Sciences Po Paris, marié et père de trois enfants, est par ailleurs le seul à avoir accompli tout un mandat présidentiel. Mieux: il a été maintenu en poste après la réélection, puis après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin.Celui qui fêtera ses 53 ans en novembre avait déjà été directeur de cabinet du ministre de l’Economie Macron à Bercy (2014-2016) – après avoir été celui de Pierre Moscovici -, à telle enseigne que depuis l’irruption en politique du patron, il est difficile d’imaginer l’un sans l’autre.- Image technocratique -Ceux qui ont prétendu contrecarrer son influence auprès du chef de l’État en ont d’ailleurs été pour leur peine. Ainsi de la réforme des retraites: “Kohler a quasiment mis sa tête sur le billot… Il est névrotique sur la question”, expliquait à l’époque un député Renaissance.Réputé pour son ardeur à la tâche, son “intelligence et sa capacité d’analyse”, Alexis Kohler cultivait une réputation ambivalente. D’un côté, garde-fou de mesures élaborées parfois à l’emporte-pièce par un chef de l’État réputé aussi transgressif qu’insoucieux de leur mise en Å“uvre. De l’autre, garde-barrière, celui qui, depuis son bureau attenant, filtrait l’accès à celui du président – ce qui lui vaut des inimitiés parmi les conseillers. Qui arbitre parfois au nom du patron, quitte à être vu par un familier du Palais comme “le castrateur en chef”.Sa loyauté lui avait en tout cas valu d’être l’un des premiers à être mis dans la confidence de l’intention présidentielle de dissoudre l’Assemblée au printemps dernier.Mais son indécollable image technocratique a culminé lors de la crise des “gilets jaunes” que le secrétaire général, selon ses détracteurs, n’aurait pas vu venir.Si sa silhouette n’apparaît publiquement que lors des annonces de remaniement, sur le perron de l’Élysée, son nom a régulièrement été cité dans la chronique judiciaire. Notamment pour l’affaire MSC: il est mis en examen depuis 2022 pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir participé comme haut fonctionnaire de 2009 à 2016 à plusieurs décisions relatives à cet armateur italo-suisse, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte. Pour la cour d’appel de Paris, “un pacte de silence” a permis à Alexis Kohler de dissimuler ce lien familial. Lui assure n’avoir “jamais considéré être en situation de conflit d’intérêt”.

Procès libyen: une peine “dissuasive” de sept ans de prison requise contre Nicolas Sarkozy

Une peine “ferme”, “juste”, et “dissuasive”, au regard de la “gravité des faits”: le parquet financier a requis jeudi sept ans de prison à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir noué un pacte de corruption avec l'”infréquentable” dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour satisfaire ses “ambitions politiques dévorantes”.Au terme de trois mois de procès et de 10 ans d’enquête, “c’est un tableau très sombre d’une partie de notre République qui s’est dessiné”, a déclaré à la fin d’un réquisitoire fleuve à trois voix le procureur financier Sébastien de la Touanne.”Un tableau marqué par une corruption de haute intensité, attisée par l’ambition, la soif de pouvoir, la cupidité et qui a tissé sa toile jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat”, a-t-il ajouté.L’accusation n’avait pas mâché ses mots contre l’ancien président pendant les deux premiers jours des réquisitions, et est resté sur la même ligne, devant un Nicolas Sarkozy à la mine grave, et à l’air pétrifié au moment de l’annonce de la peine demandée contre lui.Alors qu’il était ministre de l’Intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy s’est engagé, avec ses “plus proches collaborateurs” Claude Guéant et Brice Hortefeux, dans une “quête effrénée” de financements pour satisfaire ses “ambitions politiques dévorantes”, poursuit le magistrat.Il n’a “pas hésité” à conclure “un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années”, pour pouvoir “accéder à la magistrature suprême”, ajoute-t-il.- “Devoir d’exemplarité” -L’accusation a également réclamé une peine d’inéligibilité de cinq ans contre Nicolas Sarkozy, et 300.000 euros d’amende.Il est un “homme public” qui a exercé des multiples fonctions mais a fait fi de son “devoir d’exemplarité”, a “méprisé” les règles encadrant la vie politique, continue le procureur d’un ton sobre.Depuis le début de cette affaire, Nicolas Sarkozy “a contesté les faits dans leur intégralité, et ne semble pas prendre la mesure de la gravité des atteintes à la probité qui lui sont reprochées”, martèle le procureur, rappelant qu’il a déjà été condamné. C’est son cinquième procès en cinq ans.Quelques minutes après la fin des réquisitions, l’ex-président a dénoncé “la fausseté et la violence des accusations et l’outrance de la peine réclamée”, qui ne visent selon lui qu’à “masquer la faiblesse des charges alléguées”. Il a ajouté vouloir “croire dans la sagesse du tribunal”, qui ne rendra sa décision que dans plusieurs mois.Contre Claude Guéant (absent pour des raisons de santé) accusé d’être impliqué dans toutes les étapes du “pacte de corruption” et de s’être “personnellement enrichi”, le parquet a requis six ans de prison et 100.000 euros d’amende.Ce serviteur de l’Etat était “tout comme Nicolas Sarkozy tenu à un devoir d’exemplarité et d’intégrité”, a souligné le procureur.Trois ans de prison et 150.000 euros d’amende ont aussi été requis contre Brice Hortefeux.Contre le trésorier de la campagne Eric Woerth, qui selon le procureur a “recueilli et accepté des fonds” libyens, un an de prison (aménagé d’office) et 3.750 euros d’amende ont été requis. – “Agents de corruption” -Le PNF a également requis contre les “agents de corruption” et intermédiaires Ziad Takieddine (en fuite) et Alexandre Djouhri des peines de respectivement six ans de prison et trois millions d’euros d’amende, et de cinq ans et quatre millions, pour avoir mis en place selon l’accusation les canaux de financement libyen vers la campagne.Tout au long du réquisitoire, les procureurs ont dépeint Nicolas Sarkozy en “véritable décisionnaire” et “commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle de 2007.Ils ont aussi détaillé les “contreparties” diplomatiques, juridiques et économiques promises selon eux au régime libyen et ont affirmé que des “traces” d’argent liquide dans la campagne victorieuse alimentaient le “faisceau d’indices” du dossier.Pour les procureurs, tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier sont constitués: ils ont demandé au tribunal de le reconnaître coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.Nicolas Sarkozy, qui clame vigoureusement son innocence depuis l’origine, et dont la défense plaidera au dernier jour du procès le 8 avril, avait enragé en silence, genoux agités, souriant parfois jaune ou ne pouvant réprimer une remarque outrée, indéchiffrable depuis les bancs de la presse.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, il porte depuis le 7 février un bracelet électronique à la cheville.

Congrès du PS: Vallaud avance ses idées pour “refonder” le parti

Candidat pressenti au congrès du PS face à Olivier Faure, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a dévoilé jeudi ses premières pistes pour “rénover le parti”, avec notamment un institut de formation et un média internes, sur le modèle de la France insoumise.Le challenger abat ses premières cartes. A dix jours du dépôt des “contributions”, première étape formelle sur la route du congrès de Nancy mi-juin, Boris Vallaud pose sur la table – et dans un document consulté par l’AFP – les propositions de son courant (baptisé “Unir”) pour “la rénovation du Parti socialiste”.Vaste programme, qui passe d’abord par la création d’une “Académie Léon Blum” qui ferait à la fois office de “véritable centre intellectuel” et “d’école de formation” pour cadres et militants. Idée ouvertement inspirée de l’Institut La Boétie, au service de LFI et de son leader Jean-Luc Mélenchon depuis 2020.M. Vallaud veut également disposer d’un “média socialiste”, qu’il suggère d’appeler “Le Nouveau Populaire” – du nom de l’ancien journal de la SFIO publié jusqu’en 1970. Davantage qu’une résurrection, un moyen de “porter (une) vision du monde à l’instar de L’Humanité” pour le Parti communiste “ou de L’Insoumission” pour LFI.Le patron des députés PS veut par ailleurs instaurer des “services socialistes” sous forme de permanence mensuelle dans les plus de 500 circonscriptions où le parti n’a pas d’élu, mais aussi “en multipliant les collectes alimentaires” ou encore “l’aide aux devoirs”.Ces propositions, axées sur le fonctionnement du PS, précèdent la “contribution générale” que M. Vallaud et ses soutiens déposeront le 5 avril, en même temps que d’autres textes annoncés par les courants d’Olivier Faure, du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, de l’édile de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, des députés Jérôme Guedj et Philippe Brun, et de l’aile gauche du parti.Tous ne seront cependant pas en lice au congrès, dont les candidats auront ensuite jusqu’au 26 avril pour déposer une motion d’orientation.