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Apologie du terrorisme: Migaud “résolument contre” la propositon LFI

Le ministre de la Justice, Didier Migaud, s’est dit lundi “extrêmement choqué” et “résolument contre” la proposition de loi LFI visant à supprimer du code pénal le délit d’apologie du terrorisme, qui a suscité une vive polémique. “Je ne comprends pas qu’on puisse baisser la garde devant la menace du terrorisme qui est aujourd’hui très présente”, a déclaré M. Migaud sur le plateau de France 2. “C’est ignoble, ça doit être combattu avec la plus grande force (….) La liberté d’expression n’a jamais tout permis, il y a des limites à cette liberté d’expression”, a poursuivi le ministre au sujet du texte porté par le député LFI du Nord Ugo Bernalicis et ses collègues de la France insoumise.”A partir du moment où l’apologie permet de justifier et excuser, trouver des circonstances atténuantes à un acte terroriste, c’est inadmissible”, a poursuivi le ministre, affirmant que cela devait “être combattu avec la plus grande force”. Le texte proposé par LFI veut supprimer le délit d’apologie du terrorisme créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière suffit “la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité”.Le délit d’apologie du terrorisme avait été extirpé de la loi de 1881 pour intégrer le code pénal en 2014.  LFI veut “remettre” ce délit “au bon endroit” dans le droit en le supprimant du code pénal, a plaidé dimanche la patronne des députés LFI, Mathilde Panot.Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a de son côté critiqué la proposition de loi LFI, estimant qu’il était “impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine”.Les condamnations de cette proposition de loi se sont additionnées samedi chez les macronistes comme à droite.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a jugé dimanche “innommable” la proposition LFI et estimé que la gauche devait se “dissocier” de LFI. “Les socialistes? J’ai compris qu’ils s’opposeraient”, a répondu lundi M. Migaud interrogé sur la position du groupe.

Budgets: Barnier en consultations, Marine Le Pen première reçue à Matignon

Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement.Semaine chargée pour le gouvernement. Mardi, l’Assemblée débattra et votera sur le traité de libre-échange Mercosur, sur fond de colère des agriculteurs. Les ministres Annie Genevard et Sophie Primas porteront la parole du gouvernement. Et jeudi, un débat tendu est annoncé dans l’hémicycle dans le cadre d’une “niche” de La France insoumise sur l’abrogation de la réforme des retraites du gouvernement d’Elisabeth Borne, adoptée en 2023.Mais c’est au plan budgétaire que les nuages s’amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d’un déclenchement de l’article 49.3 approchant à grand pas.Faute de majorité à l’Assemblée où, contrairement à Mme Borne, il a préféré laisser les débats se dérouler, Michel Barnier emploiera “probablement” dans les prochaines semaines cette arme constitutionnelle, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf si une motion de censure venait renverser le gouvernement. Ce qui supposerait que le RN joigne ses voix à une motion déposée par la gauche.Cette “coalition des contraires”, “je sais que ce n’est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd’hui la stabilité, la sérénité”, a dit jeudi le Premier ministre. Comme Emmanuel Macron qui depuis l’Argentine a également dit souhaiter “la stabilité”.Mais selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche, 53% des Français souhaitent voir le gouvernement tomber. Et la cote de Michel Barnier chute dans un autre sondage Ifop pour le JDD, à 36% contre 45% lors de sa nomination début septembre.Qu’advient-il en cas de budget et de gouvernement renversés ? Dans Le Parisien, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon met en garde contre “un scénario à la grecque” en pointant le risque de crise financière.”Il n’y a personne de responsable dans le pays qui puisse souhaiter que tombe un gouvernement qui a été nommé il y a deux mois”, abonde François Bayrou sur BFMTV.”S’il y avait censure, il y aurait crise de régime”, estime la LR Agnès Evren sur France 3.-“Ne pas faire peur aux Français”-“Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien”, a répliqué le vice-président du RN Sébastien Chenu, évoquant l’adoption d’une “loi spéciale” budgétaire en cas de censure.”Le président de la République a plusieurs possibilités: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s’il n’a plus d’autre solution, déclencher un référendum”, a énuméré le député du Nord.En attendant l’entretien de lundi matin, “Michel Barnier crée les conditions d’une censure”, a jugé M. Chenu. Et le RN de lister ses griefs: revalorisation des retraites, taxe sur l’électricité, “hausse de la contribution de la France à l’Union européenne”, ou encore l’absence d’économies sur “le millefeuille de l’Etat” et “sur l’immigration”…Trois textes budgétaires sont susceptibles d’être soumis au 49.3. D’abord, le budget de la Sécurité sociale. Après un vote sur l’ensemble du texte mardi au Sénat, une Commission mixte paritaire députés-sénateurs (CMP) devrait être réunie mercredi. Le “socle commun” gouvernemental y est majoritaire. Mais les macronistes menacent de la faire capoter, vent debout contre la réduction des allègements de cotisations patronales sur les salaires.Une CMP conclusive déboucherait sur un vote définitif dans les deux chambres, avec 49.3 probable à l’Assemblée.Le budget de l’Etat, ensuite, qui arrive en séance lundi au Sénat, avec un vote solennel prévu le 12 décembre, prélude à la réunion d’une CMP, puis d’un vote final.Le projet de loi de Finances de fin de gestion pour 2024, également: déjà rejeté en première lecture à l’Assemblée, il est examiné lundi matin au Palais du Luxembourg.Lundi, après Mme Le Pen, Michel Barnier reçoit également Stéphane Lenormand (Liot), Eric Ciotti (UDR) puis Mathilde Panot (LFI), qui entend lui répéter “qu’il n’a pas de légitimité démocratique”.Le Premier ministre recevra aussi les socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner et les écologistes Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard mercredi, puis les communistes André Chassaigne et Cécile Cukierman jeudi.Les responsables du “socle commun” (LR, Renaissance/EPR, MoDem, Horizons) seront reçus ensemble mardi matin, comme chaque semaine.

Mélenchon accuse le PS d’être “en train d’organiser un nouveau socle commun”

Le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a accusé dimanche le Parti socialiste d’être “en train d’organiser un nouveau socle commun” à la place de l’actuelle alliance du Nouveau Front populaire, lui reprochant de “tendre la main” au-delà de la gauche.”Le PS cherche des alliés. Mais ce sera sans LFI”: M. Mélenchon a réagi avec acidité sur X aux passages dans les médias dimanche de deux figures du PS, le patron des députés Boris Vallaud et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.Invité de Questions politiques (France Inter/Le Monde/Francetv), M. Vallaud a notamment dit vouloir proposer à tous les partis, à l’exception du RN “de poser la question des conditions d’une non censure”, si le gouvernement Barnier venait à être renversé.Le député des Landes voudrait “reprendre le fil” de ce que “les groupes du Nouveau Front Populaire” à l’Assemblée et au Sénat avaient “commencé à faire à la mi août”, “en disant: nous sommes prêts à des compromis textes par texte, nous sommes prêts à discuter des priorités de politique budgétaire”.De quoi faire dire à M. Mélenchon que le PS est “à la recherche d’une union nationale, pour transformer le NFP en +nouveau socle commun+ avec d’autres”.Quant à M. Bouamrane, invité sur Radio J, M. Mélenchon a fustigé son souhait de voir “un gouvernement technique” installé si le gouvernement de Michel Barnier tombait.En cas de censure, ce serait “gouvernement technique, paix des braves, que chacun reprenne ses billes. Et on se prépare pour les prochaines élections (…) la prochaine dissolution”, a répété M. Bouamrane. Ce dernier a au passage “invité une partie” des Insoumis, écologistes, socialistes ou encore électeurs de gauche “à se détacher de Mélenchon” qu’il accuse de n’être que dans “l’incantation” et de semer “le chaos”.”Alerte. Le PS est en train d’organiser un nouveau socle commun avec d’autres à la place du Nouveau Front populaire. Vallaud, Faure, Bouamrane leur tendent la main. Qui empêchera ce changement de ligne au PS”, s’est interrogé en retour M. Mélenchon.

Nouvelle-Calédonie: Emmanuel Tjibaou élu président de l’Union calédonienne

Le député Emmanuel Tjibaou, 48 ans, a été élu dimanche président de l’Union calédonienne (UC), principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, et a affiché “une volonté d’apaisement” en vue de la reprise prochaine des discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Le député inépendantiste de la deuxième circonscription, fils du leader kanak Jean-Marie Tjibaou, a été élu à l’issue du 55e congrès du mouvement qui se tenait dans la commune de Canala, sur la côte est de ce territoire français du Pacifique. Ce congrès, placé sous le signe de la “parole vraie”, de la “jeunesse et de l’unité”, a été l’occasion de vifs débats, selon plusieurs participants.Il a vu un rajeunissement de l’équipe exécutive du parti et en particulier le départ de Daniel Goa, président du mouvement depuis 2012, ainsi que de Gilbert Tyuienon, maire de Canala et membre du bureau depuis 23 ans. Les positions de l’UC étaient particulièrement attendues dans une perspective de reprise des négociations quant à l’avenir institutionnel de l’archipel. Elles étaient totalement interrompues depuis le 13 mai, date du début de la crise insurrectionnelle qui a embrasé l’archipel à la suite d’une tentative d’adoption d’un projet de réforme constitutionnelle visant à modifier le corps électoral. Selon Dominique Fochi, le secrétaire général de l’UC, réélu dans ses fonctions, l’Union calédonienne présentera les motions adoptées lors du congrès dans le courant de la semaine. “La nouvelle équipe entre en fonction avec la perspective de reprendre le chemin des discussions et avec une volonté d’apaisement”, a déclaré à l’AFP Emmanuel Tjibaou à l’issue du congrès du plus vieux parti calédonien. Le député a néanmoins indiqué qu’il a été question du “cadre des discussions” mais “pas de ses modalités”. Une élection dont a pris acte Sonia Backès, la cheffe de file des Loyalistes, regrettant toutefois sur les réseaux sociaux que “les plus activistes des membres de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain, NDLR) dont Christian Tein, Dominique Fochi, et Mickaël Forrest” aient également été élus au bureau politique.Christian Tein, toujours incarcéré dans l’Hexagone dans le cadre de l’enquête sur les émeutes en Nouvelle-Calédonie, conserve sa place de commissaire général du parti. Pierre-Chanel Tutugoro et Mickaël Forrest ont quant à eux été respectivement portés aux postes de premier et deuxième vice-présidents de l’UC.

Apologie du terrorisme: LFI veut juste “remettre” ce délit “au bon endroit” dans le droit, selon Panot

La France insoumise veut “remettre” le délit d’apologie du terrorisme “au bon endroit” dans le droit en le supprimant du code pénal, a plaidé dimanche la patronne des députés LFI Mathilde Panot, qui juge “incroyable” la vive polémique suscitée par cette initiative.”Il se trouve qu’avant 2014, avant la loi qui a mis dans le code pénal l’apologie du terrorisme, c’était dans le droit de presse. Et ce que nous dénonçons, c’est justement que ce soit dans le code pénal et non plus dans le droit de presse. Donc nous n’abrogeons pas le délit d’apologie du terrorisme, nous le remettons dans le droit de presse”, a expliqué Mme Panot sur BFMTV.”Je trouve incroyable qu’on explique partout que nous sommes en train d’abroger le délit d’apologie du terrorisme. Nous sommes en train de le remettre au bon endroit”, a insisté l’élue du Val-de-Marne.LFI a suscité une vague de critiques de tous bords en déposant mardi une proposition de loi, à l’initiative du député du Nord Ugo Bernalicis, sur cette question.Le ministre (LR) de l’Intérieur Bruno Retailleau a, par exemple, jugé “difficile de faire plus ignoble”. Cette proposition “donnerait un blanc-seing aux prêcheurs de haine pour menacer nos professeurs, nos chefs d’établissement et tous nos personnels”, a estimé sa collègue macroniste Anne Genetet (Education).La controverse s’est aussi invitée à gauche puisque le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a jugé qu’il suffisait en la matière d’affiner “la définition” du délit “pour en éviter les dérives”.Dans leur proposition de loi, les Insoumis demandent “quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes”.Parmi les exemples cités figure celui de Mme Panot, entendue en avril par la police judiciaire parisienne au sujet d’un communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme “une offensive armée de forces palestiniennes” dans un “contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne” de territoires palestiniens.Mais déposer cette proposition de loi “n’a rien à voir avec nos intérêts personnels”, a assuré dimanche la cheffe des députés LFI. 

Barnier “crée les conditions d’une censure”, estime Chenu

Michel Barnier “crée les conditions d’une censure”, a jugé dimanche le vice-président du Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu, à la veille d’une rencontre entre le Premier ministre et Marine Le Pen, et un autre député RN a suggéré une démission d’Emmanuel Macron si le gouvernement était renversé.”Jusqu’à aujourd’hui, Michel Barnier crée les conditions d’une censure”, a déclaré M. Chenu sur LCI.”On n’achète pas des opposants politiques avec de la verroterie. Ce n’est pas en gommant deux, trois petites choses à la marge que Michel Barnier va changer la logique de son budget. Ce qu’on demande, c’est une rupture politique avec la ligne d’Emmanuel Macron. Cette rupture, Michel Barnier ne l’a pas engagée. Et ça se voit dans son budget”, a développé le député du Nord.Comme points de désaccord, M. Chenu a cité “les retraites, les sept jours travaillés gratuitement”, “la hausse de l’électricité, la hausse de la contribution de la France à l’Union européenne”, ainsi que “le malus automobile, l’augmentation des frais de notaire” ou encore l’absence d’économies sur “le millefeuille de l’État” et “sur l’immigration”.”Rien n’a été retenu” des propositions du RN, a-t-il dénoncé.Interrogé sur les conséquences d’une censure sur le budget, qui selon certains acteurs pourrait entraîner une crise financière – la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a évoqué dans Le Parisien “un scénario à la grecque” -, le vice-président du RN a répondu: “Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien.””S’il n’y a pas de budget, alors l’Assemblée nationale, et le RN en prenant ses responsabilités, votera ce qu’on appelle une loi spéciale qui permet de payer les fonctionnaires et de faire en sorte que jusqu’au budget suivant, l’économie tourne, évidemment, qu’il n’y ait pas ce qu’on appelle en anglais de +shutdown+”, a-t-il dit.”Nous sommes des gens tout à fait responsables, nous savons les conséquences qu’une censure aurait. Le président de la République a plusieurs possibilités s’il y a une censure: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s’il n’a plus d’autre solution, déclencher un référendum sur une question qui lui permettrait aussi de sortir par le haut”, a-t-il énuméré.Un autre député RN, Philippe Ballard, a évoqué dimanche matin sur Franceinfo l’hypothèse d’une démission du président Macron si le gouvernement était renversé. “On n’a pas à l’appeler à démissionner. Il pourrait prendre ses responsabilités. Ça peut être une des portes de sortie”, a-t-il suggéré.Alors qu’un 49.3 (adoption d’un texte sans vote, sauf motion de censure entraînant la chute du gouvernement) paraît probable sur les textes budgétaires, M. Barnier reçoit cette semaine les présidents des groupes parlementaires, à commencer par Mme Le Pen lundi matin.Sans majorité à l’Assemblée, où la gauche a sensiblement modifié son projet de budget désormais entre les mains du Sénat, le Premier ministre fait face aux menaces grandissantes de censure de la part du parti d’extrême droite, dont l’adjonction des voix à une motion de censure du Nouveau front populaire peut entraîner la chute du gouvernement.M. Barnier doit également composer avec les éléments de son “socle commun”, parmi lesquels le groupe macroniste EPR de Gabriel Attal, vent debout contre “une hausse du coût du travail”.

LFI contre le délit d’apologie du terrorisme, réprobations politiques et vive polémique à gauche

En proposant de supprimer le délit d’apologie du terrorisme, La France insoumise s’est attirée de nombreuses condamnations sur l’échiquier politique, à droite et chez les macronistes, mais aussi une vive réplique du PS, avec en toile de fond la question de l’antisémitisme et le conflit au Proche-Orient.Les députés LFI ont déposé une proposition de loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme du code pénal, qui a selon eux accentué “l’instrumentalisation de la lutte antiterroriste” contre la “liberté d’expression”.Le texte, déposé par le député du Nord Ugo Bernalicis, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière suffit “la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité”.Les condamnations se sont additionnées samedi chez les macronistes comme à droite, le ministre (LR) de l’Intérieur Bruno Retailleau jugeant “difficile de faire plus ignoble”.Face aux critiques, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé “une nouvelle agression contre LFI venue de l’extrême droite et servilement reprise par l’officialité médiaticopolitique”. “Plutôt que de se faire des films, lire le texte de la proposition de loi”, dit-il.Mais la controverse a également percé à gauche, avec une cinglante réplique du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, revenant également sur les critiques de M. Mélenchon contre le chancelier socialiste allemand Olaf Scholz sur sa position envers la décision de la Cour pénale internationale à l’égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.”Je regrette la position allemande qui n’est pas la mienne, mais au même moment je ne dépose pas (un texte) qui abroge purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme, dont la définition demande seulement à être précisée pour en éviter les dérives. Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et la haine”, écrit sur X Olivier Faure.Les socialistes évitent “de marginaliser la défense des Palestiniens en ne sombrant pas dans les provocations et en refusant de considérer l’antisémitisme comme +résiduel+”, grince encore le patron du PS, reprenant un terme utilisé par Jean-Luc Mélenchon. Et d’accuser LFI de “diviser” le “camp de la paix” et de chercher à “instrumentaliser électoralement la tragédie”.- “Politiques, associatifs, journalistes, syndicalistes” -Dans leur proposition de loi, les Insoumis demandent “quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes”.Ils citent le cas du responsable CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance — il a interjeté appel — pour “apologie du terrorisme” via des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.Le député LFI mentionne également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, entendues en avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour “apologie du terrorisme”.Mme Panot avait été entendue au sujet du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme “une offensive armée de forces palestiniennes” dans un “contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne” de territoires palestiniens.Dans un courrier adressé à ses homologues socialiste, écologiste et communiste, Gabriel Attal, président du groupe macroniste EPR à l’Assemblée, appelle le reste de la gauche à se “désolidariser clairement” de LFI.”Je me souviens que c’est la gauche républicaine qui avait proposé et fait voter en 2014 ce texte qui protégeait la sécurité des Français et préservait donc leur liberté. En plein procès de l’assassinat de Samuel Paty, la proposition de loi de la France insoumise est une insulte et une tache indélébile sur ceux qui la portent”, écrit M. Attal.”C’est une insulte à la mémoire des victimes de tous les attentats qui ont ensanglanté la France. Face au terrorisme, la République doit rester ferme et unie”, a pour sa part estimé le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui tient dimanche sa convention annuelle.

Chute de popularité pour Barnier, l’idée d’une censure s’installe, selon des sondages

Le Premier ministre Michel Barnier voit sa cote de popularité s’effriter de quatre points en novembre, et son avenir paraît précaire alors que 53% des Français pensent qu’une censure du gouvernement est souhaitable, selon des sondages parus samedi soir.Alors que 45% des sondés se disaient satisfaits de M. Barnier à sa prise de fonction en septembre, puis 40% en octobre, ils ne sont désormais plus que 36% dans un automne budgétaire tourmenté pour l’exécutif, selon le baromètre Ifop pour le Journal du Dimanche.Parmi les catégories les plus mécontentes figurent les ouvriers, mais aussi les fonctionnaires (73% chacun), les chômeurs (79%), les sympathisants de La France insoumise (80%) mais aussi du Rassemblement national (73%, + 4 points).La cote d’Emmanuel Macron stagne, comme en octobre, à 22% de satisfaits, son niveau le bas depuis 2017.Dans un contexte social difficile – entre annonces de plans sociaux, manifestations d’agriculteurs et coupes budgétaires – 53% des Français interrogés disent souhaiter voir le gouvernement tomber, selon une étude Ipsos pour La Tribune Dimanche.Les partisans de La France insoumise (88%), du Parti socialiste (73%) et du Rassemblement national (67%) sont les plus allant à voir une motion de censure aboutir.Mais la suite divise les personnes sondées en trois blocs: le premier (29%) serait prêt à reconduire Michel Barnier à la tête d’un nouveau gouvernement; le second (33%) plaide pour nommer un nouveau Premier ministre issu des rangs des partis politiques constituant le “socle commun”, qui soutient actuellement le gouvernement de Michel Barnier; et le troisième (38%) aimerait que soit nommé un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, regroupant les partis politiques de gauche.L’enquête Ifop a été réalisée auprès d’un échantillon de 2.005 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet du 13 au 21 novembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1 à 2,2 points.L’enquête Ipsos a, elle, été réalisée auprès d’un échantillon de 1.000 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet du 20 au 22 novembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 0,6 à 3,1 points.

Macron annonce l’entrée au Panthéon de l’historien Marc Bloch

L’historien et résistant Marc Bloch entrera au Panthéon, a annoncé samedi Emmanuel Macron louant son “courage” et sa “lucidité” lors d’un discours à Strasbourg à l’occasion des 80 ans de la libération de la capitale alsacienne.”Pour son œuvre, son enseignement et son courage, nous décidons que Marc Bloch entrera au Panthéon”, a déclaré le chef de l’Etat à l’université de Strasbourg où Marc Bloch a enseigné.Le président a loué sa “lucidité cinglante qui nous frappe aujourd’hui encore”, son “audace des mots et des idées qui se doubla du courage physique” et sa “volonté française jusqu’à son dernier souffle, jusqu’à l’assassinat par la Gestapo”.Emmanuel Macron a aussi remis la Légion d’honneur à son fils Daniel Bloch.”La famille est très émue. Nous espérons que cet hommage qui va lui être rendu permettra de faire connaître mieux, davantage, de faire rayonner son œuvre”, a réagi auprès de l’AFP Hélène Seguret, 50 ans, arrière-petite-fille de Marc Bloch, après avoir assisté au discours du président.Rappelant que Marc Bloch était professeur, père de six enfants et “très attaché à la jeunesse”, elle a souhaité que cette dernière soit “très impliquée” dans cet hommage.Dans une lettre au président de la République, dont l’AFP a obtenu copie, la famille demande aussi que “l’extrême droite, dans toutes ses formes, soit exclue de toute participation à la cérémonie” d’entrée au Panthéon.Issu d’une famille juive alsacienne, professeur d’histoire du Moyen-Age à l’université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie.Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s’engage dans la résistance au tournant des années 1942/43. L’auteur de “L’étrange défaite”, écrit en 1940 et publié après la guerre, est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades. – “Malgré-nous” -Lors de son discours au Palais universitaire de Strasbourg, Emmanuel Macron a aussi évoqué les “Malgré-nous”, ces 130.000 Alsaciens et Mosellans considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, et qui ont dû intégrer l’armée allemande.Leur “tragédie doit être nommée, reconnue, et enseignée (au collège et au lycée, ndlr) car elle est celle de la Nation”. “Ces enfants d’Alsace et de Moselle furent capturés, habillés d’un uniforme qu’ils détestaient, au service d’une cause qui les faisait esclaves, instruments d’un crime qui les tuait aussi, menacés de représailles s’ils tentaient de fuir. Ceux-là comprirent parfois aussi dans leur rang des enfants perdus qui endossèrent la cause néfaste du Reich”, a déclaré le président. “Il faut reconnaître les souffrances que les premiers subirent, celles que les seconds dans leur petit nombre causèrent, cette souffrance dont la responsabilité première incombe au régime nazi”.Très longtemps, les “Malgré-nous”, associés pour certains à l’un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet tabou.L’incorporation de force, c’est “une chose qui a toujours été mal comprise”, a déclaré à l’AFP Jean-Marie Hostert, 99 ans, l’un de ces “Malgré-nous”. “Nous, on ne voulait pas y aller”, explique le nonagénaire, présent samedi pour les commémorations.Emmanuel Macron, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, s’est rendu ensuite à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, dans l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé en territoire français alors que l’Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.Dans un froid hivernal, par 800 mètres d’altitude, il a parcouru l’exposition sur l’histoire du lieu où furent déportés résistants, opposants, juifs, homosexuels d’une trentaine de nationalités (Français, Polonais, Soviétiques..) et où 17.000 d’entre eux périrent. Le chef de l’Etat a conclu sa visite au Musée mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l’histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne entre 1870 et 1945, avec germanisation forcée, interdiction de porter le béret français, expulsion des juifs et déportations de 1940 à 1944.Cette journée mémorielle avait débuté par une cérémonie militaire à Strasbourg, où le chef de l’Etat a salué la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s’être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu’à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l’Alsace.En guise de clin d’œil, les couleurs de la France ont été de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg.

LFI veut abroger le délit d’apologie du terrorisme et suscite la polémique

La France insoumise (LFI) a déposé à l’Assemblée une proposition de loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme, qui a selon LFI accentué “l’instrumentalisation de la lutte antiterroriste” contre “la liberté d’expression”, s’attirant de vives critiques à droite et dans le camp présidentiel.Le texte, déposé par le député LFI du Nord Ugo Bernalicis et ses collègues LFI, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière suffit “la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité”.”Quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes”, peut-on lire dans l’exposé des motifs.”Les moyens de la lutte antiterroriste en France ont régulièrement été détournés de leur objet par les Gouvernements en place pour réprimer la liberté d’expression”, peut-on également lire dans cet exposé.M. Bernalicis cite le cas du responsable CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance –il a interjeté appel– pour “apologie du terrorisme” via des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.”Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël, NDLR) elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées”, pouvait-on lire dans ce tract.Le député LFI mentionne également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, qui ont été entendues en avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour “apologie du terrorisme”.Mme Panot notamment avait été entendue au sujet du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme “une offensive armée de forces palestiniennes”, dans un “contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne” dans les territoires palestiniens.”C’est difficile de faire plus ignoble”, a écrit sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, réagissant à cette proposition. “Une proposition de loi de la honte. Une infamie de plus des Insoumis”, a jugé de son côté le président du groupe UDR Éric Ciotti.”Une semaine après les commémorations des attentats du 13 novembre, LFI propose d’abroger le délit d’apologie du terrorisme. Socialistes, comment pouvez-vous prétendre gouverner avec eux ? Le cynisme a ses limites”, s’est de son côté indigné le député macroniste David Amiel, comme plusieurs autres de son groupe.Face aux critiques, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé “une nouvelle agression contre LFI venue de l’extrême droite et servilement reprise par l’officialité médiaticopolitique”. “Plutôt que de se faire des films, lire le texte de la proposition de loi”, dit-il.