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L’intersyndicale donne jusqu’à mercredi à Lecornu pour répondre “à leurs revendications”

“Abandon” d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage, d’une “année blanche”… Les organisations syndicales ont lancé vendredi un “ultimatum” au nouveau Premier ministre, lui laissant jusqu’à mercredi pour répondre “à leurs revendications”, et menacent d’une nouvelle journée de manifestations s’il ne recule pas sur ces mesures budgétaires.Au lendemain d’une journée de mobilisation qui a réuni de 500.000 à plus d’un million de personnes dans les rues – selon les autorités ou la CGT -, les représentants des huit organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) se sont réunies pour arrêter leur stratégie. Pour elles, la journée de jeudi est un “succès”, dont l’ampleur “confirme la colère et la détermination” dans le pays. Bien que Sébastien Lecornu a annoncé dès la semaine dernière l’abandon de la suppression de deux jours fériés, pour les centrales syndicales “le compte n’y est toujours pas !”.Elles demandent ainsi au Premier ministre “l’abandon de l’ensemble du projet” présenté cet été par son prédécesseur, François Bayrou, dont “le doublement des franchises médicales, l’année blanche (…), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage”, ainsi que la remise en cause du 1er Mai férié et chômé, dans un texte commun publié vendredi.Réunis pour la première fois depuis 2023 et la mobilisation contre la très controversée réforme des retraites, les syndicats demandent toujours “l’abandon du recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.Et lancent un “ultimatum” à Sébastien Lecornu : “Si d’ici au 24 septembre (mercredi), il n’a pas répondu à leurs revendications, les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement d’une nouvelle journée de grève et de manifestations”, préviennent-elles.Les patrons ne sont pas épargnés : “Les organisations syndicales (…) exigent l’ouverture de négociations salariales dans toutes les branches et les entreprises” et que ces dernières justifient les 211 milliards d’euros d’aides publiques qu’elles ont reçues. – “La balle” dans le camp de Lecornu -Réforme des retraites adoptée sans vote du Parlement en 2023, échec du conclave après un désaccord profond avec le patronat, cinq réformes de l’assurance chômage en quelque années… la coupe semble pleine du côté des représentants de salariés.”On sait qu’il y a un déficit qu’il faut réduire” mais “ça ne peut pas se faire uniquement sur le dos des travailleurs et des travailleuses”, a martelé jeudi soir Marylise Léon, leader de la CFDT, sur RTL.Pour la patronne du premier syndicat de France, “la balle est dans le camp du Premier ministre qui nous a dit qu’il voulait construire des compromis, qu’il était prêt à bouger”. “On attend des preuves ! “”Nous sommes en position de force et exigeons des réponses immédiates”, abonde la patronne de la CGT, Sophie Binet, qui prévenait dès jeudi soir sur France 5 : “Nous ne rangerons pas les drapeaux tant que nous n’aurons pas eu gain de cause”.Interrogé en début de cortège jeudi à Paris, Frédéric Souillot (FO), a lui rappelé que son syndicat a déposé un préavis de grève reconductible cet été. A Albi, jeudi, Nadège, travailleuse sociale, déjà mobilisée la semaine dernière à l’appel du mouvement “Bloquons tout”, est prête à poursuivre la “mobilisation, qu’elle espère voir durer”.”Quand est-ce que ça va changer ?”, interrogeait Christine, accompagnante d’élèves en situation de handicap depuis 13 ans, dans le cortège à Perpignan. “C’est la première fois que je manifeste”, confiait-elle, “mais aujourd’hui, je dis STOP, on n’en peut plus”.Après la démonstration de force dans les rues, Sébastien Lecornu a fait savoir qu’il recevrait “à nouveau les forces syndicales”.Le Premier ministre doit “ouvrir des négociations sérieuses sur la base de leurs revendications”, estimait cette semaine François Hollande, interrogé par la presse. Autrement, “si un mouvement social s’installe, il compliquera le débat budgétaire. En revanche si des avancées sont obtenues elles auront à se traduire dans le budget et le PLFSS” (projet de financement de la Sécurité sociale, ndlr).

Accusée de corruption, Panosyan-Bouvet dépose plainte pour “dénonciation calomnieuse”

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a porté plainte vendredi “pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’association +AC !! Anti-corruption+”, qui l’a récemment accusée d’être intervenue pour faire baisser les cotisations dues par une entreprise, ce que revendique la ministre démissionnaire.C’était un “acte de gestion justifié”, selon la ministre du Travail.Selon la plainte de l’association, Mme Panosyan-Bouvet est intervenue pour faire baisser les cotisations dues par l’entreprise Setforge à l’Urssaf, et ce possiblement malgré une décision de justice défavorable à la société, comme l’avait écrit Mediapart début septembre.Cette plainte contre X dénonce plusieurs infractions possibles comme la prise illégale d’intérêts, le détournement de fonds publics ou la concussion, mais aussi l’abus d’autorité, l’abus de biens sociaux ou la présentation inexacte des comptes annuels.”Cette plainte porte sur une décision que j’ai prise en avril dernier à la requête de délégués syndicaux (CFDT, CGT), d’élus locaux (maire et président d’intercommunalité, sénatrice) et d’autorités locales et nationales (préfet, directeur de l’industrie de défense à la Direction générale de l’armement)”, rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, dans un communiqué transmis à l’AFP.Elle indique avoir agi “en concertation avec Matignon et Bercy, comme il est d’usage dans ce genre de cas, et dans le respect du droit, pour autoriser une modification d’un taux de cotisation sociale d’un des sites de Moselle d’une entreprise industrielle, avec laquelle je n’ai strictement aucun lien”.La fragile situation de la société menaçait alors d’entraîner la suppression d’une centaine d’emplois, a fait valoir le ministère.”Cette plainte a été déposée par une association sans agrément, en énumérant des infractions aussi graves qu’hétéroclites”, regrette Astrid Panosyan-Bouvet.”Quand la probité est mise en doute avec la volonté manifeste non pas de questionner une décision mais de nuire et cultiver une défiance malsaine, c’est la possibilité même de l’action publique qui est fragilisée”, estime la ministre qui accuse “l’association +AC !! Anti-corruption+ d’avoir élaboré et diffusé cette plainte mensongère”.Dans une réponse adressée à l’AFP lundi, l’Urssaf avait précisé qu’à la “suite d’un arbitrage rendu par la ministre du Travail, la Carsat d’Alsace-Moselle a régularisé les taux de cotisation ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles) applicables à l’établissement de l’entreprise Setforge sur les exercices 2022 à 2025. Suite au recalcul effectué en mai 2025, l’Urssaf a remboursé les cotisations trop perçues”.”Préalablement à ce remboursement, l’entreprise n’avait aucune dette vis-à-vis de l’Urssaf et n’avait pas fait l’objet d’un redressement de la part de l’Urssaf”, selon cette source.Pour AC !! Anti-corruption, l’intervention de la ministre sur les taux de cotisation “a eu pour conséquence directe de soustraire à la Sécurité sociale des sommes qui lui étaient dues et de faire bénéficier Setforge d’un effacement de dette sociale injustifié”.

Après le test de la rue, Lecornu attendu sur le budget et le gouvernement

Après le test de la rue, retour à la case “politique”: au lendemain d’une journée de mobilisation sociale, le Premier ministre Sébastien Lecornu poursuit sa quête d’une stabilité au Parlement et d’un gouvernement susceptible d’incarner une “rupture”. Sans se presser.Près de deux semaines après sa nomination, le 8 septembre, la composition de son gouvernement se fait toujours attendre et ne devrait pas intervenir avant “fin septembre, début octobre”, selon plusieurs sources dans le camp présidentiel.- A quand un gouvernement Lecornu ? -“C’est peu probable” avant qu’Emmanuel Macron ne s’envole lundi pour l’Assemblée générale des Nations-unies à New York, “plutôt après” son retour jeudi, précise un proche du chef de l’Etat. “Ils sont quand même encore loin de faire la liste, ils sont encore sur le quoi”, insiste-t-il, c’est-à-dire sur le contenu de la feuille de route du prochain gouvernement, plus que sur sa composition.Pour l’heure, les ministres démissionnaires du gouvernement de François Bayrou sont toujours en place en mode “gestion des affaires courantes”.Et le nouveau locataire de Matignon passe surtout beaucoup de temps à tenter de résoudre l’équation d’une majorité introuvable et d’échapper à la censure dès le prochain écueil, le vote du budget 2026 à l’automne.”Le focus, c’est sur comment on arrive à avoir un quart de discussion avec le PS”, considéré comme seule force d’appoint possible pour une non-censure, relève un cadre du camp présidentiel. “L’idéal c’est de former après avoir topé avec les socialistes mais il faudra quand même un gouvernement même si c’est pas encore topé”, dit-il.Selon plusieurs sources, le changement de gouvernement pourrait “intervenir jeudi soir ou vendredi prochain”, au retour de New York.Mais d’autres pointent l’intérêt d’attendre l’élection du Bureau de l’Assemblée nationale (sa principale instance exécutive), le 2 octobre. En effet, si des parlementaires entrent au gouvernement, ils ne seront pas immédiatement remplacés et leurs voix manqueront à l’appel.- Quels ministres à quels postes ? -Quelques poids-lourds du gouvernement sortant, Gérard Darmanin (Justice), Bruno Retailleau, le chef des Républicains (LR) à l’Intérieur, ou encore Catherine Vautrin (Travail et Santé) semblent assurés de rester, pas forcément au même poste.Le portefeuille des Armées, détenu depuis 2022 par Sébastien Lecornu, pourrait échoir à Catherine Vautrin ou au député et ex-ministre délégué aux Anciens combattants Jean-Louis Thiériot, issu lui aussi de LR, selon plusieurs sources. L’ex-Premier ministre Manuel Valls, à la manoeuvre sur le statut de la Nouvelle-Calédonie, pourrait rester aux Outre-mer.Le sort d’Elisaeth Borne paraît plus incertain à l’Education nationale, certains pointant des pistes de sortie comme la Cour des comptes, que son président Pierre Moscovici s’apprête à quitter.Même interrogation pour la ministre sortante de la Culture, Rachida Dati, à ce poste depuis janvier 2024 avec la bénédiction d’Emmanuel Macron, par ailleurs en campagne pour la Mairie de Paris et en attente d’un procès pour corruption et trafic d’influence.Idem pour le ministre de l’Economie Eric Lombard dont le nom est trop associé au plan d’économies budgétaires sur lequel François Bayrou a trébuché. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin et le vice-président de l’Assemblée et ex-ministre de l’Industrie Roland Lescure sont cités comme possibles successeurs.- Pour quel pacte avec les socialistes ? -Les socialistes, qui excluent d’entrer dans un gouvernement Lecornu, vont mettre la barre très haut pour un pacte de non-censure. “Il faut que ça leur fasse +très mal+”, lance un cadre socialiste.Ils ont mis sur la table un contre-budget. Ils proposent de diviser par deux l’effort budgétaire de 44 milliards d’euros initialement avancé par François Bayrou. Mais “Lecornu dit qu’en dessous de 37-38 milliards on est mal”, résume un cadre de la macronie.Autre sujet inflammable, la taxe Zucman – 2% chaque année sur les fortunes de plus de 100 millions d’euros – devenue un étendard de la gauche mais qui reste très décriée à droite et chez les macronistes.S’il s’est dit prêt à travailler sur des “questions de justice fiscale”, le Premier ministre a appelé à faire “attention au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois et de la croissance en France”.  La gauche, qui voudrait que le recours à l’article 49.3 de la Constitution soit écarté, réclame aussi a minima la suspension de la réforme des retraites de 2023.  

Macron et la Palestine, un legs diplomatique et des embûches

Un cheminement tâtonnant, jusqu’à devenir “irréversible”. Pour Emmanuel Macron, la reconnaissance de la Palestine, dont il espère faire un legs diplomatique majeur, a fini par s’imposer, lui permettant au passage de se montrer plus au diapason avec la politique arabe traditionnelle de la France.Lundi à New York, lorsqu’il montera à la tribune des Nations unies, ce sera le grand moment du président français. Avec son discours, la France devrait être le premier pays du G7 et le premier membre permanent occidental du Conseil de sécurité à reconnaître l’Etat palestinien – le Royaume-Uni devant faire de même. Un “chemin irréversible vers la paix”, veut-il croire, même si les obstacles semblent entraver pour l’instant toute concrétisation véritable.”Ce sera sûrement un des legs diplomatiques de sa présidence”, dit un de ses proches, qui y voit un geste “dans la grande tradition de l’universalisme français”.Pour l’ex-ambassadeur Michel Duclos, expert à l’Institut Montaigne, “cela peut devenir un succès de la France”, dans la lignée du “non” français à l’intervention américaine en Irak en 2003.Empêtré depuis l’été 2024 dans une crise politique inédite, le président a perdu des marges de manoeuvre sur la scène nationale, alors même qu’il voulait consacrer son second mandat à peaufiner son “héritage”.Il s’est alors replié sur la politique étrangère. En première ligne sur l’Ukraine, son action dépend toutefois en partie des décisions de Donald Trump et de son attitude vis-à-vis de la Russie.- “Un silence” -Les leviers français sont moins importants encore au Proche-Orient, d’autant que le président américain affiche un soutien à toute épreuve à Israël.Là aussi, une des clés est donc à Washington. La reconnaissance “ne trouvera son plein aboutissement que si on arrive à accrocher Trump”, explique à l’AFP Michel Duclos. “C’est son intérêt aussi, car ça lui permettrait de relancer les accords d’Abraham” de normalisation entre pays arabes et Israël.Après les attaques sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Emmanuel Macron a immédiatement apporté un soutien très ferme aux Israéliens.”Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes”, a-t-il martelé le 12 octobre suivant.Il a certes évoqué la nécessaire préservation des civils, et ajouté qu’une paix durable impliquerait “un Etat pour les Palestiniens”.Mais la tonalité retenue, plutôt pro-israélienne, lui a été reprochée par une frange de l’opinion lorsque le gouvernement de Benjamin Netanyahu a intensifié sa riposte à Gaza.Pourtant, le président français a assez vite appelé au “cessez-le-feu”, avant d’aller crescendo dans la condamnation des opérations israéliennes.Et le 16 février 2024, il prévient que “la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas un tabou pour la France”.Mais pendant de longs mois, les paroles ne sont pas suivies d’actes.A ce moment-là, “note sur note arrivent à l’Elysée pour dire +il faut réagir pour ce qui se passe à Gaza+”, rapporte Gérard Araud, ex-ambassadeur de France en Israël et aux Etats-Unis. Mais côté présidentiel, “il y a eu quand même un silence”, déplore-t-il.C’est finalement dans l’avion qui le ramène en avril dernier d’al-Arich, avant-poste égyptien où s’empile l’aide humanitaire pour Gaza entravée par le blocus, et où il a rencontré des blessés palestiniens, qu’Emmanuel Macron confirme qu’il pourrait franchir le pas autour de l’été.- “Conditions” ou “engagements” -Il conçoit dès lors cette reconnaissance “comme un levier diplomatique pour faire pression sur Netanyahu”, souligne un proche.Autour de lui, on commence à redouter des accusations à venir sur une passivité de la France face à la tragédie de Gaza, selon le récit d’un autre ami du président.Paris a toujours expliqué qu’un tel geste français devrait être “utile” et avoir un “impact” pour ne pas se limiter au symbole. Face aux critiques israéliennes, Emmanuel Macron explique qu’il s’agit de décrocher en retour “la reconnaissance d’Israël” par des pays arabo-musulmans.Et il fixe à un moment des “conditions”, dont la libération des otages du Hamas et la “démilitarisation” du mouvement islamiste.Mais il comprend qu’en faire des conditions sine qua non risque de compromettre durablement sa décision. La reconnaissance aura bien lieu, finit-il par annoncer le 24 juillet, invoquant une série d'”engagements” pris par l’Autorité palestinienne et plusieurs Etats arabes en faveur du désarmement du Hamas et de son exclusion de toute future gouvernance.Le scepticisme est d’abord de mise face à une décision qui peut paraître isolée.Mais Royaume-Uni, Canada, Belgique et d’autres lui emboitent le pas, tandis que l’Assemblée générale de l’ONU adopte à une vaste majorité, avec le soutien des principaux pays arabes, un plan de paix qui exclut pour la première fois sans équivoque le Hamas d’un futur Etat palestinien.Le paradoxe veut donc que la France reconnaîtra la Palestine sous la houlette d’un Emmanuel Macron “instinctivement pro-israélien quand il est arrivé à l’Elysée et ensuite quand on examine la plus grande partie de sa présidence”, juge Gérard Araud.Il s’inscrira dans les pas d’une politique arabe plus traditionnelle, qui remonte notamment au général de Gaulle, après un tournant initié sous Jacques Chirac et surtout Nicolas Sarkozy.Une manière de refermer la parenthèse? “Non”, tranche l’ancien ambassadeur. “On est dans une conjoncture totalement nouvelle”, car “cette crise incandescente de Gaza” et “la fuite en avant d’Israël”, “ça change tout”.

Après une mobilisation “réussie”, Lecornu va de nouveau recevoir les syndicats

Désireux de “poursuivre le dialogue”, le Premier ministre Sébastien Lecornu a indiqué jeudi qu’il recevrait “à nouveau les forces syndicales”, après une journée de mobilisation qui a réuni de “500.000” à “plus d’un million” de personnes, selon les sources.Le chef du gouvernement a également assuré que les “revendications” des manifestants pour plus de justice sociale et fiscale étaient “au coeur des consultations” qu’il avait engagées avec les forces politiques et syndicales.Il s’exprimait dans une “déclaration” publiée par ses services au terme d’une journée de manifestations considérée comme une “grande réussite” par les syndicats.Si la CGT a décompté “plus d’un million de personnes” dans toute la France, les autorités ont, elles, estimé à “plus de 500.000” le nombre de manifestants, dont “55.000” à Paris, contre “près de 200.000” la semaine dernière pour le mouvement “Bloquons tout”.”La France n’a pas été bloquée”, s’est félicité jeudi soir le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a annoncé 309 interpellations et 134 gardes à vue à la suite des manifestations.Du monde éducatif aux transports, plusieurs secteurs ont été touchés.Ainsi, près d’un enseignant sur six était en grève dans les premier et second degrés, selon les chiffres du ministère. Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a fait état de 45% des personnels de collèges et lycées grévistes.Selon le ministère, 23 lycées ont été complètement bloqués et des blocages filtrants ont été mis en place devant 52 autres établissements. Les agents de la fonction publique d’Etat étaient au total 10,95% sur 2,5 millions d’agents à faire grève, principalement dans l’Education nationale.Selon le syndicat L’Union étudiante, “110.000 jeunes” étaient mobilisés avec “14 facs bloquées”.Dans les transports, le trafic était fortement perturbé, conformément aux prévisions.EDF a aussi fait état de quelque 4.000 MW de baisses de charge dans ses centrales de production d’électricité liées à la grève, soit l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires.Les pharmaciens se sont eux aussi mobilisés pour dénoncer la réduction des remises commerciales sur les médicaments génériques. Selon le syndicat de pharmaciens FSPF, environ 18.000 pharmacies sont restées fermées sur 20.000.- “Ultimatum” –  Les huit organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) décideront vendredi des suites du mouvement. Une réunion se tiendra à partir de 08H00 au siège de la CGT.La mobilisation unitaire “envoie un avertissement clair au gouvernement: la colère sociale se renforce”, prévient la CGT dans un communiqué.”C’est un ultimatum”, a lancé sa leader Sophie Binet, sur France 5. “Il faut que le Premier ministre réponde très rapidement sinon il y aura de nouvelles (manifestations)”.”On veut un budget de justice fiscale, sociale et écologique”, a martelé sur RTL Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, estimant que “la balle est dans le camp du Premier ministre”. “Coupes dans le service public, énième réforme de l’assurance chômage, gel des prestations sociales, désindexation des pensions de retraites”… Pour les organisations syndicales, les mesures avancées cet été restent d’actualité. L’abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés n’a pas suffi à démobiliser les manifestants.- “Pas de dettes, moi” -De Marseille à Lille, en passant par Toulouse, Perpignan, Limoges ou Orléans, ils ont exprimé partout leur ras-le-bol face aux difficultés économiques.Dans le cortège parisien, Hervé Renard, délégué syndical CFTC de 57 ans, a expliqué: “On demande encore aux ouvriers de faire des efforts. J’ai pas de dettes, moi. La dette de l’Etat c’est lui qui l’a faite, pas moi”, a taclé l’ouvrier du BTP. “On se fait marcher dessus depuis des années, les politiques fiscales favorisent les riches et les ultrariches au détriment des autres. Les pauvres crèvent la dalle”, s’est exclamé Olivier Balosso, venu avec ses deux enfants.Quelques incidents ont émaillé les cortèges, dont un à Marseille filmé par l’AFP avant la manifestation. La vidéo, largement partagée sur les réseaux, montre notamment un policier donner un coup de pied à une manifestante au sol, lui lançant : “Casse-toi”, avant qu’un autre la pousse. Interrogée, la préfecture de police locale a précisé que 200 manifestants “hostiles” avec du matériel se trouvaient près du centre commercial des Terrasses du port. “Au regard de cette vidéo rien ne contrevient à la doctrine du maintien de l’ordre”, selon une source policière.A Rennes, où quelques incidents ont été constatés, “un gendarme mobile a été blessé à la main à l’occasion de l’interpellation d’un black bloc”, a précisé la gendarmerie à l’AFP.A Lyon, un journaliste de France TV et deux policiers ont été blessés lors de heurts entre forces de l’ordre et un groupe de jeunes masqués, en tête de la manifestation.bj-bur-bat-vac/ito/jpa

Journée de mobilisation: “La France n’a pas été bloquée”, se félicite Retailleau

“La France n’a pas été bloquée” jeudi lors de la journée de mobilisation sociale, qui a rassemblé 506.000 personnes dans le pays, dont 55.000 à Paris, s’est félicité le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau.Le ministre a annoncé, peu après 20H00, 309 interpellations et 134 gardes à vue à la suite des actions et manifestations, où étaient présents “7.300 individus radicalisés, dangereux, black blocs”. “Ils ont tenté, on l’a bien vu à travers les images, de troubler, de gâcher des cortèges et des manifestations mais heureusement nos forces de l’ordre” les ont “systématiquement” “contrés”, a-t-il précisé lors d’un point de presse en sortant de la cellule interministérielle de crise relative à la journée de mobilisation nationale.Selon le ministre démissionnaire, 26 policiers et gendarmes ont été blessés. “Moi, je ne m’y habitue pas. Là encore, ça n’est pas normal”.A Paris, le parquet a annoncé, à ce stade, 29 personnes en garde à vue, dont sept mineurs, “pour la très grande majorité, pour les infractions de participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, et port d’arme de catégorie D, cette catégorie désignant indifféremment gazeuse, couteau, etc”.”On a compté à 19H00 700 actions de voie publique”, c’est-à-dire “des tentatives de blocage, de filtrage ou des cortèges”, a précisé Bruno Retailleau, et “140 actions de déblocages ont eu lieu, dont 18 à Paris”.”Dans la quasi-totalité des cas”, les manifestations se sont déroulées “dans de bonnes conditions en province, à Paris également”, a-t-il encore dit. “Globalement, il y a moins de participation dans les grandes agglomérations” mais davantage “dans les plus petites agglomérations, dans des villes de province”, avec “dans les cortèges beaucoup de présence syndicale et beaucoup moins (…) de présence de lycéens”, a détaillé M. Retailleau.”C’étaient deux journées en une, il y avait le mouvement +Bloquons tout+ le matin et ensuite les cortèges en fin de matinée et pendant l’après-midi”, a-t-il relaté.”Les forces de l’ordre ont été très, très réactives et nous avons débloqué systématiquement celles et ceux qui prétendaient bloquer un certain nombre d’infrastructures, de lycées ou autres” et “ces interventions précisément ont permis d’assurer la libre circulation (…) sur l’ensemble des grands axes de circulation”, a-t-il souligné, rappelant que 80.000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés.

Pornographie en ligne: un député signale Free à l’Arcom

Le député PS Thierry Sother a annoncé jeudi qu’il saisissait l’Arcom, le gendarme du numérique, à la suite de la mise à disposition gratuite par Free d’un VPN permettant de contourner l’obligation de certifier son âge pour accéder à des sites pornographiques.Une loi entrée en vigueur cette année interdit aux mineurs l’accès aux sites pornographiques. Mais l’opérateur Free a annoncé mardi mettre gratuitement à disposition de ses abonnés à ses offres mobiles un réseau privé virtuel (VPN), un logiciel qui permet de cacher sa localisation réelle.”Ce dispositif permet à tous les abonnés -sans distinction d’âge- de masquer leur adresse IP, de simuler une connexion depuis l’Italie ou les Pays-Bas et donc de contourner les mesures de restriction d’accès à certains sites, y compris celles liées à la protection des mineurs”, explique le député du Bas-Rhin dans un communiqué.L’initiative de Free “soulève de graves préoccupations”, poursuit-il. “En offrant aux mineurs un moyen simple d’échapper à ces dispositifs, Free compromet directement l’efficacité et la portée de cette législation” sur la vérification de l’âge.Au-delà de cette loi, le VPN de Free “menace l’ensemble des futures régulations numériques visant à protéger les mineurs et les internautes français”, avertit M. Sother. “En particulier, le projet annoncé par le gouvernement d’interdire l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans deviendrait inapplicable si des opérateurs fournissent eux-mêmes des outils généralisés de contournement”.Dénonçant “un risque majeur pour la santé de nos enfants”, le député annonce avoir saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) “afin qu’elle enjoigne sans délai à l’entreprise Free de prendre les dispositions nécessaires au respect de la loi”.”Le service VPN proposé par Free est un service qui existe déjà par ailleurs, et qui est proposé par de très nombreux acteurs du marché, en France comme à l’international”, s’est défendu auprès de l’AFP l’opérateur.Free a aussi précisé offrir “un contrôle parental gratuit sur les offres mobiles”, qui reste actif lorsque le VPN est activé, et permettre aux parents de garder le contrôle sur la ligne secondaire de leur enfant.  Cinq sites internet pornographiques, qui avaient reçu une mise en demeure en août, ont mis en place des mesures de vérification de l’âge de leurs utilisateurs, a indiqué l’Arcom le mois dernier.Le géant du secteur Aylo, maison mère des plateformes Youporn, Pornhub et Redtube, a en revanche suspendu ses sites en France.Selon une étude menée sur le premier semestre 2024 par l’Arcom, près de 40% des enfants en France accèdent à des sites pornographiques chaque mois.

Mobilisation sociale: des “sabotages” sur le réseau d’eau en Martinique

Des “actes de sabotage” visant les infrastructures d’eau potable en Martinique ont privé des dizaines de milliers d’habitants d’approvisionnement, a dénoncé jeudi l’opérateur Saur, après que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé qu’un “sabotage” avait été déjoué dans l’île, en marge de la journée de grève du 18 septembre.L’opérateur Saur Martinique, en charge de l’exploitation de l’eau dans le nord de l’île antillaise, a dénoncé dans un communiqué “plusieurs actes de sabotage visant les infrastructures de production et de distribution”, condamnant des “agissements d’une extrême gravité”.”Ces manœuvres délibérées provoquent des ruptures d’approvisionnement qui concernent actuellement près de 50.000 habitants”, ajoute la société, qui a annoncé un dépôt de plainte. Plusieurs vannes ont été altérées et des usines de production ont été visées pour être mises à l’arrêt, précise Saur.Dans la matinée, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau avait annoncé à la presse qu’une “tentative de sabotage sur un réseau d’eau” en Martinique avait été déjouée, affirmant vouloir être “intraitable” en cas de débordements.Selon une source au sein de la gendarmerie, à La Trinité (Martinique), une vanne d’eau a été volontairement fermée sur le site “Directoire”, destiné à l’acheminement de l’eau dans le sud du département, impactant 150.000 personnes. L’accès a depuis été rétabli.Une seconde manoeuvre malveillante a également été signalée sur le même site, impliquant la mise à l’arrêt de l’installation d’eau brute alimentant une usine de potabilisation.Environ 80.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés jeudi sur l’ensemble du territoire, appuyés par 26 Centaure (dont huit à Paris), les véhicules blindés de la gendarmerie, et dix engins lanceurs d’eau (deux dans la capitale).Les manifestants étaient plus de 500.000 selon les autorités, plus d’un million de source syndicale, soit bien davantage que le 10 septembre, à défiler jeudi dans toute la France à l’appel de l’intersyndicale pour tenter de peser sur les choix budgétaires du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.

Les pêcheurs français réunis à Boulogne-sur-Mer pour défendre leurs accès à la mer

Avant tout, défendre ses accès à la mer: c’est à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), premier port de pêche français, que les professionnels du secteur sont réunis jeudi et vendredi pour débattre de l’avenir de la filière, encore meurtrie par le Brexit.Dans le détroit le plus fréquenté du monde, “l’accès à la ressource est fondamental” et “il faut mettre en place un plan de gestion de la Manche” pour le garantir, a lancé d’emblée Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la région Hauts-de-France.Car les Britanniques “ne respectent pas les accords”, a affirmé Xavier Bertrand, président (LR) du conseil régional, dans un message vidéo diffusé dans la salle où sont regroupés plus de 500 professionnels de la pêche, scientifiques et élus.Après le Brexit, c’est la pêche bretonne qui a perdu le plus de navires, envoyés à la casse faute de pouvoir travailler dans les eaux britanniques, mais les professionnels des Hauts-de-France redoutent la restriction de leurs zones de pêche.- “Jusqu’à la dernière arête” -En mai dernier, ils avaient accueilli avec “soulagement” la prolongation jusqu’en 2038 d’un accord leur permettant de continuer à pêcher dans les eaux britanniques, mais l’enthousiasme est vite retombé.”Cet accord est une coquille vide” pour le président du comité national des pêches Olivier Le Nézet, parce que les Britanniques ont entre-temps annoncé la création de 41 nouvelles aires marines protégées (AMP) où la pêche sera restreinte.”Les AMP, c’est une façon détournée pour les Britanniques de récupérer leurs eaux. Tout le monde le sait”, a martelé Xavier Bertrand, dont le message a été applaudi dans la salle. Quelques pêcheurs sont montés sur scène pour dire leur détresse. “Trop souvent, on parle de nous sans nous”, estime Maxime Fait, patron du chalutier Manuréva. Il demande la protection de la pêche artisanale contre “les flottilles étrangères qui vident la Manche et la mer du Nord jusqu’à la dernière arête”.La technique de la senne démersale, pratiquée par les bateaux néerlandais et qui ratisse des zones très étendues, est notamment dans le collimateur des pêcheurs français.Mais en cette période de “réserve” politique, la quinzième édition de ces assises, organisées par Ouest-France et Le Marin, n’offrira sans doute pas la “visibilité” réclamée par le secteur alors que la réforme de la politique commune de la pêche (PCP européenne) est en débat. – Cabillaud disparu -“Une des pierres angulaires de la politique commune des pêches de demain, c’est (…) l’autorisation de financement de bateaux neufs. Pas pour pêcher plus — on veut garder nos quotas —, mais pour pêcher mieux”, a déclaré Loig Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne, venu présenter un “livre blanc” des régions françaises pour la réforme de la PCP.La France, deuxième producteur européen de produits de la pêche en 2023 (derrière l’Espagne), est un géant fragilisé: une flotte vieillissante, avec des navires d’une moyenne d’âge de plus de 30 ans, difficile à décarboner et peu à même d’attirer de jeunes recrues.Un des freins pour renouveler la flotte réside dans les règles européennes qui ne permettent pas d’acquérir de nouveaux navires plus puissants, au motif que l’augmentation de la puissance (jauge) risquerait d’augmenter les captures de poissons.Les pêcheurs rappellent être soumis à des quotas. De nombreux États côtiers, dont la France, voudraient voir modifier le mode de calcul de la jauge, qui ne distingue pas les espaces à bord utiles à l’effort de pêche de ceux liés au confort des marins ou au traitement des poissons.La technique la plus décriée est le chalutage de fond, avec ses filets traînés sur le fond de la mer, dénoncé comme “destructeur” par des organisations de défense des océans.En juin, le gouvernement français avait annoncé un renforcement des AMP, avec une limitation du chalutage de fond concernant 4% des eaux hexagonales d’ici fin 2026. Tout en plaidant pour une analyse “au cas par cas” de chaque aire, pour faire cohabiter les usages.Entre surpêche et réchauffement des eaux, la ressource halieutique s’amenuise: au large de Boulogne, le cabillaud a aujourd’hui disparu et le maquereau se raréfie, laissant place à la sardine. 

Macron, le “Napoléon”, et Lecornu, “énième Premier ministre”, cibles des manifestants à travers la France

Un “énième Premier ministre” mais toujours “les mêmes idées”, déplore une manifestante retraitée à Clermont-Ferrand. Sébastien Lecornu, tout juste arrivé à Matignon, et Emmanuel Macron concentraient jeudi les flèches de nombre de manifestants interrogés par l’AFP, à travers la France. Aux côtés des slogans contre les “inégalités” ou pour réclamer des moyens pour la santé ou l’éducation, ils étaient nombreux à vouloir, à l’occasion de cette journée de manifestations intersyndicales, créer “un rapport de force” avec la politique macroniste, comme souhaité jeudi sur TF1 par le patron du Parti socialiste Olivier Faure. Dans la manifestation à Clermont-Ferrand, Isabelle Deschamps, 68 ans, fonctionnaire retraitée, dénonce le “non-respect des citoyens qui ne sont pas entendus: après la nomination d’un énième Premier ministre, c’est la même configuration, les mêmes idées, alors que les inégalités grandissent”. Même dépit à Lyon, chez Bruno Cavelier, 64 ans, plombier chauffagiste retraité. “Je suis pessimiste. Quel que soit le gouvernement, c’est la même chose”, dit celui qui assure avoir “fait partie des premiers gilets jaunes”. “Rien n’a changé, c’est de pire en pire même. Chaque jour les plus riches s’enrichissent les pauvres s’appauvrissent”. Les plus jeunes, mobilisés devant des lycées, ne sont pas en reste contre l’exécutif, même sans avoir l’âge de pouvoir voter. “Même si Bayrou a démissionné, on a Lecornu, qui est la même figure politique. (…) Les jeunes, on ne nous écoute pas, on veut un futur meilleur”, souligne Louise, 16 ans, élève en première au lycée Victor Hugo à Paris, bloqué jeudi matin par des panneaux “Lecornul”. – “Comme De Gaulle” -A Lille, devant le lycée Fénelon bloqué, “on est engagé contre le régime de Macron qui nous arnaque avec ses Premiers ministres (…) et ses réformes injustes, sur les budgets des lycées par exemple”, lance Victoire, 16 ans. “Même si Macron ne veut pas, nous on est là”, ont chanté des lycéens devant le lycée Thiers à Marseille.Le président de la République, silencieux sur la politique nationale depuis la chute de François Bayrou, immédiatement remplacé par Sébastien Lecornu, l’un de ses plus proches soutiens, est aussi la cible privilégiée la France insoumise. Présent dans la manifestation marseillaise, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué de réclamer de nouveau le départ du chef de l’Etat: “C’est lui le chaos, et tout ce qu’il y a eu en ce moment est le résultat de son action à lui, pas la mienne”.”C’est bien beau de dire qu’on discute avec le RN, les communistes, mais Macron-Napoléon n’écoute personne. Qu’il fasse comme De Gaulle, qu’il s’en aille”, rebondit, à Paris, Hervé Renard, délégué syndical CFTC de 57 ans, qui travaille dans le BTP et est venu manifester “pour le pouvoir d’achat en premier – surtout pour les jeunes -, et aussi pour les retraites”. – Macron “bunkérisé” -Pour Patrick Vimont, 66 ans, infirmier à la retraite interrogé à Clermont, “Macron est le symptôme d’une maladie qui est l’ultralibéralisme”. “Si le peuple ne se soulève pas, on va droit dans le mur avec comme perspective politique le choix entre la peste et la peste, le RN d’ un côté et l’ultralibéralisme de l’autre”.François Hommeril, président du syndicat CFE-CGC, juge que la politique du président “est disqualifiée, il s’est bunkérisé à l’Elysée, moi aujourd’hui mon seul interlocuteur c’est le Premier ministre”. “Emmanuel Macron partira avec le macronisme et il n’y aura aucun regret pour personne”, ajoute le représentant des cadres, présent à la manifestation parisienne où on pouvait lire sur une pancarte: “Au revoir, au revoir président. Macron et ses sbires démission”.A Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), France Guyon, enseignante de 65 ans, déjà mobilisée le 10 septembre avec “Bloquons tout”, rappelle que “beaucoup de personnes (…) n’arrivent pas à joindre les deux bouts”.”L’exemple des deux jours fériés, ce n’est pas anecdotique, on veut nous enlever nos acquis donc il faut faire quelque chose parce que ça va recommencer. Qui viendra après Macron ? Une copie ou pire ?”burs-alu/rap/cbn