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Le Pen: Macron et Bayrou apportent un soutien ferme à l’indépendance de la justice

Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou ont apporté mercredi un soutien ferme à l’indépendance de la justice après la condamnation de Marine Le Pen qui a suscité des attaques du RN contre les juges, le calendrier étant accéléré pour permettre une décision en appel à l’été 2026. Lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat, qui ne s’était pas encore exprimé depuis la condamnation de lundi, s’est placé en “garant des institutions” en “rappelant” que “l’autorité judiciaire est indépendante” et que “les magistrats doivent être protégés et ont le droit d’être respectés”, selon son entourage. Il a également affirmé que “tous les justiciables ont droit au recours”, selon des participants, alors que la justice a déjà fait savoir qu’un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du parti d’extrême droite.Pour sa part, François Bayrou a précisé devant les députés le fond de sa pensée sur le jugement de Marine Le Pen. Selon son entourage, il s’était dit “troublé” de la décision, en affirmant que ses “interrogations” portaient sur l’application immédiate (exécution provisoire) de la peine d’inéligibilité et non sur la peine elle-même.”S’il y a interrogation, c’est le Parlement qui doit s’en saisir” car cette disposition “c’est la loi”, a-t-il affirmé.Plusieurs membres du Rassemblement national ont salué l’annonce la veille par la cour d’appel de Paris qu’elle examinerait le dossier “dans des délais qui devraient permettre de rendre une décision à l’été 2026″, soit de longs mois avant la présidentielle.”C’est une très bonne nouvelle dans laquelle je veux voir le trouble qu’a créé le jugement”, a aussitôt réagi dans Le Parisien Marine Le Pen, condamnée en première instance à cinq ans d’inéligibilité immédiate, quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n’ira pas en prison), et à une amende de 100.000 euros.”Au plus vite la décision sera définitive, plus vite on sera fixé, mieux c’est pour notre débat démocratique”, a de son côté commenté le chef des députés LR Laurent Wauquiez sur TF1.Pour Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, cette décision prouve qu'”il n’y a aucun complot contre Madame Le Pen” qui va pouvoir “épuiser les voies de recours”.- “Désaveu” -L’avocat de Mme Le Pen a pour sa part estimé que la décision de la cour d’appel de Paris d’accélérer son calendrier, “totalement exceptionnelle”, constituait un “désaveu” du jugement en première instance.”La première décision est tellement difficilement défendable en ce qu’elle a été disproportionnée, que l’institution judiciaire éprouve le besoin de tenter de réparer en obtenant un audiencement absolument hors normes”, a déclaré Me Rodolphe Bosselut sur BFMTV.Les délais à Paris pour organiser les procès en appel sont habituellement plutôt de 18 mois à deux ans.Rien ne garantit toutefois que la cour d’appel rende une décision différente de celle du tribunal, qui a considéré qu’il y avait bien eu un “système” entre 2004 et 2016 pour faire des “économies” au RN en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant pour le parti. Le préjudice total est évalué à 4,1 millions d’euros.Outre Marine Le Pen et le parti, 23 personnes ont été condamnées lundi dans ce dossier.- L’exécution provisoire dans le viseur -Dans ce contexte, le RN veut s’en prendre au principe de l'”exécution provisoire” pour les peines d’inéligibilité, qui rend celles-ci immédiatement applicables, sans attendre que les recours soient épuisés.Dans Le Parisien, Marine Le Pen a annoncé vouloir “saisir le Conseil constitutionnel par une question prioritaire de constitutionnalité (QPC)” sur “l’incompatibilité qu’il y a entre une décision d’inéligibilité avec exécution provisoire et la liberté des électeurs qui est inscrite dans la Constitution”. Elle a aussi dit vouloir saisir la Cour européenne des droits de l’Homme “en référé” pour faire valoir que le jugement “crée un préjudice irréparable”.Mais le parti d’extrême droite compte aussi sur une proposition de loi que compte déposer Eric Ciotti, patron des députés UDR à l’Assemblée et allié du RN, pour supprimer cette exécution provisoire.Le RN organise dimanche à Paris une manifestation de soutien à Marine le Pen. “Ce n’est pas un coup de force, c’est au contraire une défense très claire et très profonde de l’état de droit et de la démocratie française”, a assuré mercredi le président du parti Jordan Bardella à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

Incident à l’Assemblée: ni “agression” ni “insultes” ni “menaces”, assure Dati

La ministre de la Culture, Rachida Dati, a assuré mercredi qu’il n’y avait eu ni “agression”, ni “insultes”, ni “menaces”, lors d’un incident la veille au soir avec une fonctionnaire de l’Assemblée nationale, mais les débats prévus avec les députés n’ont pu reprendre.”J’ai vu des communiqués” disant “qu’il y avait eu une agression, qu’il y a eu des menaces, qu’il y a eu des insultes. Elles n’ont jamais existé”, a martelé Mme Dati lors de la reprise de l’examen du projet de réforme de l’audiovisuel public en commission à l’Assemblée.Celui-ci a tourné court, une suspension des travaux étant intervenue aussitôt après ses propos. Ils pourraient reprendre à 18H30, a-t-on appris de sources parlementaires.L’examen de ce texte avait déjà été suspendu la veille au soir, après ce que des députés de gauche ont dénoncé comme un “grave” incident entre Mme Dati et une administratrice de l’Assemblée.Mercredi, la ministre a reconnu “des débats vifs” entre des membres de son ministère et la fonctionnaire.Selon elle, la discussion portait sur le refus d’accepter un amendement que le ministère souhaitait déposer en réponse aux “amendements d’obstruction” des opposants au texte. “Je me suis interrogée et j’ai interrogé l’administratrice pour dire pourquoi cet amendement n’était pas accordée”, a affirmé Mme Dati.”Il y a eu une réponse un peu vive, on s’en est expliquées et l’incident était clos”, a-t-elle poursuivi.”Je ne souhaite pas que cette commission soit instrumentalisée pour d’autres raisons d’obstruction ou politiciennes”, a-t-elle insisté, avant que la séance soit à nouveau suspendue.Auparavant, dans un propos introductif, la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi (PS), avait souhaité que Mme Dati “s’excuse”, en pointant “des faits graves”.Devant la presse, l’écologiste Sophie Taillé-Pollian a estimé durant la nouvelle suspension mercredi que “les conditions (de poursuite des débats) semblent difficiles à réunir en présence de Mme Dati”. “Nous sommes en attente d’une réponse du gouvernement pour savoir si un autre ministre peut défendre le texte”, a-t-elle affirmé.Dans un courrier mercredi au ministre des Relations avec le Parlement, la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain a demandé le report des discussions sur la proposition de loi, déplorant des “conditions d’examen inacceptables”, entre l’incident avec la ministre, les amendements de dernière minute et l’absence d’étude d’impact de la réforme. Portée par Mme Dati, la réforme de l’audiovisuel public prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un(e) président(e).Une part des salariés du secteur, Radio France et France Télévisions en tête, ont fait grève lundi et mardi contre le projet.

L’Assemblée nationale adopte un texte intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol

Les députés ont adopté mardi en première lecture une proposition de loi intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol, une modification à la portée symbolique forte mais qui divise juristes et associations féministes.La texte, transpartisan et soutenu par le gouvernement, a été adopté par 161 voix pour et 56 voix contre. Les députés du Rassemblement national, du groupe ciottiste UDR, et certains députés socialistes s’y sont opposés.”Je crois que ce soir, collectivement, nous avons acté que nous passions de la culture du viol à la culture du consentement”, s’est félicitée la co-rapporteure écologiste Marie-Charlotte Garin. “C’est une première pierre que nous lançons dans le mur de l’impunité.”La mesure ne fait toutefois pas consensus. Ses opposants craignent qu’inclure le non-consentement à la définition pénale du viol conduise à centrer l’enquête sur l’attitude de la victime. Ses défenseurs le contestent, arguant que cette modification permettrait d’inclure des situations mal couvertes aujourd’hui, comme l’état de sidération.Tout en envoyant un signal fort, quelques mois après le procès des viols de Mazan.”Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’agresseur croit, c’est ce que la victime veut”, a martelé la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé.”Le consentement est partout dans la procédure judiciaire, mais il est absent de la loi française”, qui en l’état actuel, “ne permet pas suffisamment de sanctionner les agresseurs”, a argumenté la députée macroniste Véronique Riotton, également co-rapporteure du texte.- “Libre et éclairé” -La proposition de loi, issue d’une mission d’information parlementaire de plusieurs mois, devra maintenant être étudiée au Sénat. Elle redéfinit l’article du code pénal portant sur l’ensemble des agressions sexuelles, dont le viol.Elle propose de les redéfinir comme “tout acte sexuel non consenti”. Le texte précise ce qu’est ou n’est pas le consentement, afin d’aiguiller les enquêteurs et les juges.”Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances environnantes”, propose d’établir le texte. “Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, ajoute-t-il.Enfin, il précise qu'”il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise”, quatre modalités déjà présentes dans le code pénal.Toutes les formulations ont été validées par le Conseil d’Etat, dont les suggestions ont été entièrement reprises par les co-rapporteures.Dans son avis début mars, le Conseil d’Etat a estimé que “le principal apport de la proposition de loi” serait de “consolider (…) les avancées de la jurisprudence”, qui considère déjà le défaut de consentement “comme un élément clé”.Mais qui ne s’applique pas partout de manière égale, pointe Mme Garin.- “Changement de mentalité” -L’extrême droite s’est opposée à l’initiative. “La définition actuelle du viol est déjà suffisamment précise”, a déclaré Sophie Blanc (RN).Le droit pénal “n’a pas vocation à s’aligner sur l’opinion ou la douleur, aussi légitimes soient elles”, a renchéri Sophie Ricourt Vaginay (UDR). Le groupe socialiste, divisé, avait lui opté pour une liberté de vote.Si 21 députés socialistes ont voté pour, 9 s’y sont opposés, dont Mme Céline Thiébault-Martinez, selon qui “personne ne peut dire que cette proposition de loi aura l’effet attendu, à savoir une meilleure reconnaissance des victimes”.Elle redoute que l’initiative ne “pénalise encore plus les victimes”, qui se trouveront interrogées “d’abord et avant tout sur leur consentement”.Un argument balayé par Mme Garin, pour qui l’introduction du consentement dans la loi “n’a jamais” mis la victime “au cÅ“ur des audiences”, dans les pays qui l’ont fait, citant l’Espagne, la Suède ou le Danemark.”Demain, ce sera l’auteur qui devra démontrer par des actes positifs qu’il s’est assuré du consentement, et l’enquête devra porter sur ce qu’il a compris, ce qu’il a perçu, ce qu’il a fait pour s’assurer de l’accord de l’autre”, a abondé le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Sans toutefois que le texte n’impose “d’obligation de preuve positive, comme on signerait un contrat”, a-t-il ajouté.Près de l’Assemblée, quelques dizaines de femmes se sont rassemblées dans l’après-midi à l’appel de mouvements féministes. Il est “important de montrer qu’une partie des féministes est avec les parlementaires”, a estimé Sarah Durocher, présidente du Planning familial, pour qui le texte reflète “un changement de mentalité”.

Réforme de l’audiovisuel public: examen par les députés suspendu après un accrochage avec Dati

Le projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, Radio France et France Télévisions en tête, a connu mardi soir un nouveau coup de frein. Son examen par les députés en commission a été suspendu après un accrochage avec Rachida Dati.Des députés de gauche ont dénoncé un “grave” incident entre la ministre de la Culture et une fonctionnaire, ce que Mme Dati conteste.”Il y a eu un échange vif avec une administratrice”, hors caméras, selon l’entourage de la ministre, qui récuse toute insulte. La décision de suspendre l’examen du texte est “politique” car la gauche n’obtenait pas les votes voulus, a-t-on ajouté de même source à l’AFP.De son côté, la présidente de la commission des Affaires culturelles, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, a évoqué la “prise à partie” d’une fonctionnaire durant cette pause. “Je ne peux tolérer ce type de comportement” et “ai décidé de suspendre l’examen de ce texte” de réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public, a-t-elle annoncé, alors que les débats avaient démarré dans l’après-midi et qu’un millier d’amendements restent au menu.Le gouvernement venait de déposer des amendements de dernière minute, pratique contre laquelle la gauche s’était élevée. Mais selon l’entourage de la ministre, ceux-ci étaient justement “une réponse à l’obstruction massive de la gauche”.La reprise des débats mercredi matin, comme initialement prévu, est incertaine.  “Si cette réforme n’intervient pas, l’affaiblissement sera inévitable” face à la concurrence des plateformes notamment, avait martelé la ministre en ouvrant les échanges.Déjà validée en première lecture au Sénat en 2023, la proposition de loi portant la réforme prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France, l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un(e) président(e).Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), pourrait être exclue de cette holding. C’est ce que préconise finalement le gouvernement, dans une évaluation de la réforme consultée par l’AFP, et c’est ce qui a été voté par amendement avant l’arrêt de la réunion.- grève et rassemblement -Serpent de mer, le projet d’origine prévoyait carrément une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée mi-2024.Aujourd’hui, “cette réforme n’est pas un projet de fusion” et elle “ne se fera pas contre l’intérêt des salariés”, a affirmé Mme Dati, 15 à 16.000 postes étant concernés.Mardi en début d’après-midi, plusieurs centaines d’opposants au projet se sont rassemblés près du Palais Bourbon.”La holding ressemble furieusement à une fusion. Ça nous promet des années et des années de souffrance”, a lancé au micro Matthieu Darriet, du SNJ (Syndicat national des journalistes) de Radio France.”L’objectif est de faire des économies”, a renchéri Pierre Mouchel, délégué central CGT à France Télévisions.Comme la première lundi, une deuxième journée de grève dans les entreprises concernées a surtout eu des conséquences à Radio France.Selon le SNJ, 72% des journalistes étaient en grève.A France Télévisions, dont la présidente Delphine Ernotte Cunci soutient le projet, le taux de grévistes était de 9% sur la journée, d’après la direction. Des préavis avaient également été déposés à France Médias Monde et l’Ina.L’arrivée de la réforme dans l’hémicycle de l’Assemblée est programmée le 10 avril mais elle pourrait être décalée en raison de l’examen préalable d’un autre texte sur la simplification de la vie économique.Début mars, Mme Dati a confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement” sur le projet, dont les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.La note d’évaluation de la réforme par le gouvernement évoque la création de nouvelles filiales par la société mère France Médias: franceinfo pour des coopérations plus poussées entre radio et télé et Ici pour réunir les réseaux régionaux.Rachida Dati espère une adoption définitive à l’été.Le calendrier est serré pour ce texte soutenu par les macronistes et la droite. Le Rassemblement national souhaite lui, à terme, une privatisation pure et simple de l’audiovisuel public.

Condamnation Le Pen: le RN attaque les juges, décision en appel envisagée à “l’été 2026”

Le Rassemblement national a violemment riposté mardi au jugement choc qui empêche, à ce stade, Marine Le Pen de candidater pour 2027 et dénoncé une “tyrannie des juges”. La justice a de son côté annoncé qu’une décision en appel devrait être rendue à “l’été 2026”, donc bien avant la présidentielle.François Bayrou, qui s’était dit “troublé” par le jugement, selon son entourage, ce qui avait suscité les reproches notamment du Parti socialiste, a assuré devant les députés que le gouvernement n’avait “pas le droit” de “critiquer” une décision de justice.Mais il a fait part de ses “interrogations” sur l’application immédiate de l’inéligibilité dont a écopé la leader du parti d’extrême droite, considérant qu’une “réflexion” devait être conduite par les parlementaires pour décider s’il “convient de toucher à l’écriture de la loi”.Devant les députés RN, Marine Le Pen a, elle, accusé “le système” d’avoir, avec le jugement de la veille, “sorti la bombe nucléaire”. “S’il utilise une arme aussi puissante contre nous, c’est évidemment parce que nous sommes sur le point de gagner des élections”, a-t-elle affirmé lors d’une réunion de groupe ouverte de manière inédite à la presse.”Ne vous laissez pas intimider (…) On sera là jusqu’à la victoire”, a-t-elle lancé, très combative, à ses troupes qui l’ont ovationnée, dénonçant “l’ingérence des magistrats dans l’élection présidentielle”.”Tout sera fait pour nous empêcher d’arriver au pouvoir”, avait accusé plus tôt le président du parti lepéniste Jordan Bardella, établissant un parallèle entre “le climat” en France et la Roumanie, où un candidat d’extrême droite prorusse a été privé d’une victoire potentielle par l’annulation de l’élection présidentielle fin 2024.- “Procès équitable” -Tout en “condamnant les menaces” à leur égard, il a dénoncé “la tyrannie des juges”.Ces violentes critiques du RN ont poussé l’un des deux plus hauts magistrats de France, le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, à dénoncer des propos “inacceptables” et à défendre une justice qui “n’est pas politique”.”La décision a été rendue au terme d’un procès équitable, à la suite d’un débat contradictoire qui a duré deux mois, une instruction qui a duré des années”, a-t-il réagi.- Meeting du RN -Le RN refuse “de passer à autre chose” et va organiser dimanche à Paris “un meeting de soutien” à Marine Le Pen, qui y prendra la parole, dans le cadre de la “mobilisation populaire et pacifique” lancée par le parti après sa condamnation. Une invitation d’alliés européens est en réflexion au sein du parti.Le parti d’extrême droite revendique “300.000 signatures pour la pétition de soutien à Marine Le Pen en 24 heures”, ainsi que “10.000 nouvelles adhésions au RN”, des chiffres que l’AFP n’était pas en mesure de vérifier.Dauphin sur le papier, Jordan Bardella a juré de sa “loyauté” envers celle qui se dit toujours “candidate à la présidentielle”, après les revers aux trois derniers scrutins.Marine Le Pen a martelé lundi son intention de “ne pas se laisser éliminer” et réclamé un procès en appel rapide.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a souhaité qu’il se tienne dans le délai “le plus raisonnable possible”. Et dès mardi soir, la cour d’appel de Paris a annoncé son intention d'”examiner ce dossier dans des délais qui devraient permettre de rendre une décision à l’été 2026″.”C’est une très bonne nouvelle dans laquelle je veux voir le trouble qu’a créé le jugement”, a réagi Marine Le Pen dans Le Parisien dans la soirée.Mais c’est sans garantie que la cour d’appel rende une décision différente de celle du tribunal, qui a considéré qu’il y avait bien eu un “système” entre 2004 et 2016 pour faire faire des “économies” au RN en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant pour le parti. Le préjudice total est évalué à 4,1 millions d’euros.Marine Le Pen a également été condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n’ira pas en prison), et à une amende de 100.000 euros.- Soutiens à l’étranger -Elle a donc annoncé vouloir saisir le Conseil constitutionnel et la Cour européenne des droits de l’Homme pour contester l’application immédiate de son inéligibilité.Le jugement a été critiqué à l’étranger par ce que le président Emmanuel Macron avait qualifié “d’internationale réactionnaire”.Après le Kremlin, le Hongrois Viktor Orban ou encore l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, Marine Le Pen a reçu le soutien de l’Italienne Giorgia Meloni, du milliardaire Elon Musk et de Donald Trump, qui a comparé la condamnation de Marine Le Pen à ses propres déboires judiciaires.Le jugement a aussi divisé la classe politique française. Pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), “la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple”. Laurent Wauquiez (LR) a regretté un fait “pas très sain dans une démocratie”.”Mettre en scène une opposition entre le peuple et la justice, c’est emprunter une voie sans issue qui nous conduit hors de l’état de droit, hors de la démocratie, hors de la République”, a mis en garde Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes.sac-far-lum-are-fff/sde/cbn

Bayrou et Philippe avec Attal dimanche pour un meeting de Renaissance rattrappé par celui du RN

Prévu depuis plusieurs semaines, le meeting organisé dimanche par Renaissance et son nouveau secrétaire général Gabriel Attal affrontera la concurrence du Rassemblement national, qui rassemble ses soutiens à Paris pour défendre Marine Le Pen après sa condamnation.”Le bloc central rassemblé”, vante le programme: François Bayrou, Édouard Philippe ou encore le président de l’UDI Hervé Marseille s’exprimeront dimanche lors de ce meeting organisé par Renaissance à la Cité du Cinéma à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), premier grand évènement public depuis l’élection en décembre de Gabriel Attal à la tête du parti fondé par Emmanuel Macron en 2016.Mais la riposte du RN change le décor. Au même moment, le parti d’extrême droite organise place Vauban à Paris un meeting de soutien à Marine Le Pen, après sa condamnation à une peine d’inéligibilité immédiate dans l’affaire des assistants parlementaires européens.”Avant tout un meeting contre l’indépendance de la justice”, a dénoncé M. Attal mardi à l’Assemblée, accusant le RN de “multiplier les outrances” et d'”embraser le débat public”.”Depuis hier, nous assistons à une attaque en règle, massive et sans précédent récent, contre notre État de droit. Depuis hier, un parti politique, condamné pour avoir détourné près de 5 millions d’euros, attaque nommément des juges et fait croire qu’appliquer la loi, c’est remettre en cause la démocratie”, écrit par ailleurs l’ex-Premier mnistre dans un message interne.”Toutes les limites ont été franchies. (…) Dimanche, le Rassemblement national organise une manifestation contre la Justice à deux pas de l’Assemblée nationale. Nous n’allons pas rester sans rien dire. Alors, plus que jamais, pas une personne ne doit manquer ce dimanche, à Saint-Denis, pour défendre la démocratie, la République et nos valeurs”, ajoute-t-il.Renaissance escomptait 5.000 personnes à ce meeting organisé sur une journée, vitrine du “nouveau chapitre” du parti macroniste ouvert par Gabriel Attal. Depuis son élection comme secrétaire général en décembre, l’ancien Premier ministre a remodelé les équipes, lancé des conventions thématiques, ainsi que des états généraux auprès des adhérents du parti, dont le résultat sera restitué dimanche.Une série de débats, sur la situation politique, le contexte international ou encore le travail et le modèle social, est au programme, avec nombre d’intervenants extérieurs: les sociologues Jean Viard et Dominique Schnapper, l’ancienne ambassadrice en Russie Sylvie Bermann, le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, l’ancienne patronne du Medef Laurence Parisot, ou encore le philosophe Raphaël Enthoven.Gabriel Attal conclura la journée par un discours, après des prises de parole de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili et de deux députés ukrainiens.Le président du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée est crédité de 20% d’intentions de vote à la présidentielle, dans l’hypothèse où il est le candidat du bloc central, dans un sondage de l’Ifop pour le Journal du Dimanche.Dans les autres hypothèses testées, Édouard Philippe, comme candidat du bloc central, enregistre 20 à 25% d’intentions de vote. Le président d’Horizons est déjà candidat déclaré à l’Élysée, et a lancé une série de meetings régionaux, commençant à distiller son calendrier et sa méthode. Le prochain meeting est programmé le 17 mai à Marseille.

L’Assemblée nationale approuve largement un texte pour lutter contre le narcotrafic

L’Assemblée nationale a très largement adopté mardi en première lecture une proposition de loi sénatoriale pour “sortir la France du piège du narcotrafic”, un texte clé de la politique de sécurité du gouvernement qui a suscité de vifs débats.Le texte a été approuvé par 436 voix contre 75. La coalition gouvernementale et le Rassemblement national ont voté pour, tandis que la gauche s’est divisée: le Parti socialiste a voté pour, La France insoumise contre, tandis que les députés écologistes et communistes se sont majoritairement abstenus.Le texte doit être adopté définitivement les 28 et 29 avril au Sénat et à l’Assemblée, après une commission mixte paritaire permettant d’accorder les points de vue des deux chambres.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est félicité de l’adoption d’un texte qui “fera date”, en permettant “enfin” aux forces de sécurité de “lutter à armes égales contre un fléau qui est en train de ravager l’ensemble du pays”, grâce à la création d’une “chaîne judiciaire spécialisée”, d’un “vrai état-major interministériel” et à “de nouveau moyens en termes de renseignement et (…) d’enquête”.Seul regret pour M. Retailleau: le rejet par les députés d’une mesure entendant contraindre les plateformes de messagerie chiffrée (Signal, WhatsApp) à communiquer les correspondances des trafiquants aux enquêteurs. Mais il n’entend pas y renoncer: “nous devrons, à un moment ou un autre, définir des procédures respectueuses évidemment de nos libertés publiques”, a-t-il dit.Adoptée à l’unanimité le 4 février au Sénat, la proposition de loi des sénateurs Étienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (PS) a suscité des débats longs et passionnés à l’Assemblée, conduisant au report d’une semaine du vote solennel.Si l’ensemble des groupes se sont accordés sur ses objectifs, ils se sont souvent affrontés sur l’impact des mesures envisagées sur les libertés publiques et les droits de la défense, et sur leur efficacité.- Quartiers de haute sécurité -Particulièrement dans le viseur des groupes de gauche: l’introduction dans le texte, au stade de son examen en commission à l’Assemblée, d’un nouveau régime carcéral d’isolement pour les gros trafiquants, défendu par le garde des Sceaux Gérald Darmanin.Plusieurs dispositions qui avaient été supprimées par les députés en commission ont finalement été approuvées en séance: ainsi de l’emblématique “dossier coffre” ou “procès-verbal distinct”, destiné à protéger les enquêteurs, mais jugé par les avocats pénalistes et la gauche attentatoire aux droits de la défense. Également rétablies en séance, grâce au soutien du RN à une coalition gouvernementale aux rangs clairsemés: la possibilité de prolonger jusqu’à 120 heures la garde à vue des “mules”, ou celle d’activer à distance des objets connectés pour espionner des suspects à leur insu.D’autres mesures ont divisé l’hémicycle avant d’être adoptées, comme le recours, dans le cadre d’une expérimentation, au renseignement algorithmique pour détecter des menaces liées à la criminalité organisée; la possibilité donnée aux préfets de prononcer des “interdictions de paraître” sur les points de deal pour les personnes y participant, ou de fermer des commerces sur de simples soupçons de blanchiment; ou encore la généralisation de la visioconférence pour la comparution des gros trafiquants.Cheffe de file de son groupe sur le texte, la députée communiste Elsa Faucillon a regretté mardi une forme de “surenchère” dans les débats, faisant part de son “impression que les agendas politiques et personnels des ministres ont primé sur la recherche du consensus”.”Face à un bloc central absent en commission, en séance et dans les débats, nos propositions d’ajustement n’ont malheureusement jamais été entendues”, a de son côté déploré la socialiste Colette Capdevielle, pointant des mesures qui “paraissent inconstitutionnelles”, notamment s’agissant du nouveau régime carcéral d’isolement.Les députés LFI ont d’ores et déjà annoncé leur intention de saisir le Conseil constitutionnel.

Harcèlement moral: d’ex-collaboratrices dénoncent la “paranoïa” de Nathalie Elimas

D’anciennes collaboratrices de l’ex-secrétaire d’État MoDem Nathalie Élimas, jugée à Paris pour harcèlement moral, ont pointé mardi une tendance “paranoïaque” qui a selon elles contribué à rendre leurs conditions de travail intenables.Pauline (prénom modifié) a tenu trois mois comme conseillère en communication de Mme Élimas avant de quitter son poste, “traumatisée par la toxicité” au sein du cabinet de la secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire.À la barre du tribunal, elle a décrit “l’entreprise de destruction méthodique” mise en place, selon elle, par Nathalie Élimas, ainsi que “la paranoïa permanente” de la secrétaire d’Etat, “persuadée que tout le monde était contre elle”.La prévenue, qui a démissionné en mars 2022, n’a cessé de prendre des notes, relevant à peine la tête pour regarder les plaignantes.Aujourd’hui conseillère régionale en ÃŽle-de-France, elle a toujours contesté les accusations de harcèlement moral. Elle encourt deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.Cinq ex-collaborateurs, quatre femmes et un homme, se sont constitués parties civiles.En décembre 2021, la secrétaire d’État a fait l’objet d’une enquête administrative de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR), après des signalements internes concernant des “dysfonctionnements” relatifs “aux relations de travail”.Pauline a longuement décrit les injonctions contradictoires qu’elle recevait, notamment concernant la couverture médiatique de la ministre, jalouse de celle des autres femmes du gouvernement. “Elle voulait de la visibilité, mais elle pouvait annuler une interview 30 minutes avant”, “paniquée” à l’idée de se faire piéger, et “tout cela retombait sur moi”, a raconté l’ex-conseillère en communication.Clara (prénom modifié) elle aussi dit avoir subi les foudres de la ministre: les cris, les reproches, les accusations de déloyauté ou encore les critiques en cas d’absence ou de congé.”Je ne m’attendais pas à du soutien de sa part, la connaissant, mais je ne pensais pas qu’elle m’enfoncerait encore plus”, a-t-elle expliqué concernant un arrêt maladie après une fausse couche.”Elle m’a reproché mon absence pour l’opération (après la fausse couche, NDLR) et m’a accusée d’avoir tout inventé”, a poursuivi Clara, précisant qu’ensuite la ministre ne lui avait plus adressé la parole.”Il y a toujours eu une cible, et ça tournait”, s’est remémorée Marie, parlant d’un “climat de stress et d’épuisement”. La jeune femme a quitté le ministère après un arrêt maladie, angoissée, insomniaque et sous antidépresseurs.”J’avais l’impression de me consumer”, a ajouté Marie.Le procès doit se poursuivre jusqu’à jeudi.

Bayrou favorable à une “régulation” de l’installation des médecins

François Bayrou s’est montré favorable mardi à une “régulation” de l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, après le rejet en commission parlementaire la semaine dernière d’une disposition en ce sens.”Il faut (…) sortir de l’enlisement et de l’impasse. Il faut probablement une régulation, comme l’ont décidé, conscients de la difficulté, nombre de professions de santé”, a affirmé le Premier ministre devant le Conseil économique social et environnemental (Cese), en citant le cas des chirurgiens-dentistes “qui ont décidé de prendre en main cet impératif”.Il a indiqué que le gouvernement était “attentif aux initiatives des parlementaires” en faisant allusion sans la citer à la proposition de loi transpartisane portée par le socialiste Guillaume Garot, qui vise à réguler l’installation des médecins en ville, en sollicitant l’aval de l’Agence régionale de santé (ARS). La mesure-phare de ce texte a été rejetée en commission, mais ses initiateurs espèrent la réintroduire dans l’hémicycle. La proposition de loi, inscrite à l’ordre du jour des débats mardi et mercredi, pourrait pâtir d’un calendrier embouteillé. Mais la conférence des présidents a décidé mardi de poursuivre son examen si nécessaire la semaine du 5 mai.Le gouvernement “est soucieux de construire une solution incluant l’ensemble des acteurs et donc un plan de solutions concrètes, qui tiendra compte des débats parlementaires, de leurs réussites ou de leurs difficultés, devra être présenté avant la fin de ce mois”, a promis François Bayrou.”La première étape de ce plan doit être le repérage précis et complet des territoires en souffrance, une cartographie des devoirs de prise en charge (…) de nos compatriotes réduits à l’abandon dans ce domaine”, a-t-il détaillé.A cet égard, le Premier ministre a dit qu’il allait “inviter toutes les parties prenantes, dès la semaine prochaine, avec les ministres concernés, pour que nous examinions ensemble des solutions pratiques, rapides et concrètes”. “Je ferai tout pour que ces solutions soient adoptées. Si elles ne le sont pas, le gouvernement interviendra”, a-t-il ajouté.Il a défendu en outre devant le Cese ses projets en matière d’éducation, souligné la nécessité de simplifier les démarches administratives et de réduire le “surendettement” du pays – réitérant l’objectif d’un déficit à 3% du PIB en 2029, contre 5,8% en 2024 -, soit autant de chantiers auxquels il veut s’atteler dans les prochaines semaines, désireux de répondre au procès en inaction instruit par ses contempteurs.

A l’Assemblée, coup de projecteur sur la “Chapelle Sixtine” de Delacroix

Joyau caché au cÅ“ur du Palais Bourbon, la bibliothèque de l’Assemblée nationale va rouvrir en avril après un an de travaux, qui auront permis de restaurer sa nef et ses 400 mètres carrés de plafonds peints, chef-d’œuvre de Delacroix (1798-1863).Après l’inauguration, prévue le 9 avril, la bibliothèque, habituellement réservée aux députés et aux chercheurs, sera entièrement consacrée aux visiteurs de passage, qui pourront la découvrir sur simple inscription sur internet, du 14 au 26 avril.Au-delà de cette période, les 200.000 visiteurs annuels du Palais bénéficieront d’un nouvel accès à la nef, leur permettant d’apprécier dans de meilleures conditions qu’auparavant ce vaisseau de 42 mètres de long, tapissée de quelque 54.000 livres anciens, et à la voûte majestueuse perchée à 15 mètres de haut.- Une Å“uvre “majeure et méconnue” -“C’est la Chapelle Sixtine de Delacroix”, s’enthousiasme Pierre Bosse, le directeur de la bibliothèque. “Une Å“uvre à la fois majeure et méconnue”, peinte dans la douleur entre 1839 et 1848, souligne Claire Bessède, directrice du musée national Eugène-Delacroix à Paris.Sur cinq coupoles et deux “culs-de-four”, Delacroix déploie une réflexion sur l’histoire et la civilisation, avec de part et d’autre deux pièces maîtresses, représentant l’une Attila foulant au pied l’Italie et les Arts, et l’autre Orphée apportant la paix aux Grecs.”C’est une sorte d’avertissement qu’a voulu donner Delacroix devant les représentants du peuple: +faites attention, la civilisation est fragile, exposée à Attila, il faut la protéger, et l’un des outils pour la protéger, c’est le savoir qu’il y a dans cette bibliothèque+”, décrypte Pierre Bosse.Empreintes de classicisme, les peintures se caractérisent aussi par “les audaces picturales, la matière qui vibre, les couleurs vives” typiques de l’auteur de “La Liberté guidant le peuple” (1830), décrit Mme Bessède.L’œuvre du peintre romantique n’est pas le seul trésor de la bibliothèque, créée en 1796 et logée à son emplacement actuel depuis 1834. Riche au total de 700.000 volumes, pour la plupart stockés dans les sous-sols du Palais Bourbon, elle est selon l’Assemblée la troisième de France au regard de la qualité de ses collections, après la Bibliothèque nationale de France et la bibliothèque de la Sorbonne.L’institution possède de nombreuses pièces uniques – telles que le Serment du jeu de Paume, des manuscrits de Rousseau, Lamartine, Victor Hugo ou Jean Jaurès, ou même les minutes du procès de Jeanne d’Arc. Elles sont gardées dans une chambre forte dont la localisation est tenue rigoureusement secrète, et qui respecte des conditions climatiques adaptées à leur conservation.- Une restauration d’ensemble -Tel n’était pas le cas des ouvrages de la nef, jusqu’à présent conservés dans des conditions naturelles. Le chantier entrepris il y un an, pour un coût total de 5,5 millions d’euros, et avec le concours d’une centaine de personnes, a permis de créer un système de climatisation, et de nettoyer et restaurer les peintures, victimes de fissures ou de déchirures, et encrassées par des décennies de chauffage au charbon et de fumée de cigarettes.L’histoire du lieu est marquée par une restauration inattendue, que Pierre Bosse raconte avec gourmandise: “En 1871, pendant la guerre entre la France et la Prusse, un obus est arrivé juste au-dessus de la tête d’Attila (…) un obus qui a fait un trou d’un mètre !”.Mais c’est “la première fois depuis sa création en 1834” que la bibliothèque est “entièrement restaurée”, souligne le conseiller. Cette restauration a permis de faire ressortir des détails noyés dans la poussière, tels que l’épée de feu d’un ange, les montagnes derrière Orphée ou les étoiles au-dessus des bergers chaldéens, inventeurs de l’astronomie.”La bibliothèque, elle a quelque chose de magique. Parce qu’elle relie les députés à leur passé (…) On change un peu de dimension”, conclut M. Bosse.