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“Sales connes”: les propos de Brigitte Macron ne passent pas

“Moi aussi je suis une sale conne”: la polémique née des proposs insultants de Brigitte Macron envers des militantes féministes ne retombe pas, avec le soutien apporté par de nombreuses actrices aux victimes de violences sexuelles, sur les réseaux. À gauche comme dans les rangs féministes, l’indignation reste forte près de 48 heures après la diffusion d’une vidéo où la Première dame qualifie de “sales connes” des militantes de #Noustoutes ayant interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan – échange capté dans les coulisses des Folies Bergère dimanche soir. Sur les réseaux sociaux, la polémique a également été inflammable depuis lundi. De nombreuses actrices ont utilisé le hashtag #jesuisunesaleconne en signe de solidarité avec les associations féministes et les victimes de violences sexuelles.”Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres”, a écrit Judith Godrèche. “Je suis une sale conne et fière de l’être”, a abondé Marion Cotillard. “On comprend mieux le manque de budget pour les associations”, a ironisé Alexandra Lamy.”Sale conne et fière de l’être. Soutien à toutes les victimes et toutes les militantes grâce auxquelles ce monde est à peine plus supportable qu’ailleurs”, a commenté, toujours sur Instagram, Camélia Jordana.Un soutien – et une expression commune, “sale conne” – également affiché par les chanteuses Clara Luciani et Angèle, l’écrivaine Camille Kouchner ou encore la réalisatrice Andrea Bescond. – Laisser “Brigitte Macron tranquille” – L’action du collectif #Noustoutes samedi soir aux Folies Bergères à Paris visait Ary Abittan qui a été accusé de viol fin 2021 par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines.Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier. Mais son retour sur scène est depuis contesté par des féministes protestant régulièrement aux abords des salles où il se produit. “Ce qui est gravissime”, c’est que ces femmes aient tenté d’interrompre la représentation “de quelqu’un qui avait bénéficié d’un non-lieu”, a réagi mercredi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur France 2. Brigitte Macron a parlé “avec spontanéité”, dans “un cadre privé et sur un sujet, encore une fois, sur lequel on ne peut lui faire aucun reproche”, a-t-elle ajouté. “Qu’on laisse Brigitte Macron tranquille”, a-t-elle demandé, alors que la presse internationale a également relayé les propos de la Première dame, du Guardian au New-York Times en passant par El PaisLa présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est montrée plus nuancée, jugeant à la fois “dangereux” de remettre en cause la présomption d’innocence de l’humoriste et “crucial” le combat des féministes.Elle a également jugé “assez indigne” le vocabulaire employé par Brigitte Macron. “On ne traite pas les gens de noms d’oiseaux, surtout quand c’est des activistes qui ont une juste cause à porter”, a-t-elle dit.- “Excuses publiques” -Face à la polémique, née d’une vidéo diffusée à la presse people à la suite d’une bourde de l’agence Bestimage, dont la patronne est proche de la Première dame, l’entourage de Brigitte Macron a assuré qu’il ne fallait “voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan”.Mais pour “Grève féministe”, ces propos “ne sont pas anodins, ils légitiment la haine envers les féministes, déjà cibles de cyberharcèlement, de menaces de mort et d’agressions et minimisent la gravité des violences sexuelles, en réduisant la dénonciation des crimes à un simple +trouble à l’ordre public+”.Dans un communiqué, ce collectif d’une soixantaine d’associations, syndicats et fédérations, demande à Brigitte Macron des “excuses publiques” et une “condamnation claire” des violences sexistes et sexuelles. En décembre 2023, Emmanuel Macron avait suscité l’indignation des associations féministes en apportant son soutien à Gérard Depardieu, alors mis en examen pour viols et visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute. Il a depuis été condamné pour des agressions sexuelles. Les associations féministes avaient qualifié les déclarations du président de “crachat” au visage des victimes.

Le candidat PS à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire favorable à une vente du Parc des Princes au PSG

Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la mairie de Paris, s’est déclaré favorable à la vente du Parc des Princes au Paris Saint-Germain, affirmant vouloir “sortir des postures pour trouver une issue” et maintenir le club dans la capitale dès 2026, dans un entretien diffusé mardi par L’Équipe.Alors que les négociations sont actuellement au point mort, l’ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo souhaite soumettre “deux options” au Conseil de Paris pour débloquer la situation: un bail de longue durée ou une cession pure et simple de l’enceinte.”Oui, Maire, la vente est une option que je proposerai au Conseil de Paris”, assure l’élu, marquant une rupture avec la ligne actuelle de la municipalité.La ville est en froid depuis plusieurs années avec les dirigeants du PSG, qui souhaitaient racheter le stade pour mener à bien leurs travaux d’aménagement et d’agrandissement, afin notamment de passer d’une jauge de 48.000 à 60.000 places.Face au refus persistant de la mairie, le patron qatari du PSG Nasser Al-Khelaïfi avait annoncé en février 2024 vouloir quitter la capitale. Dix sites franciliens avaient alors manifesté leur intérêt pour accueillir le club. Cette éventuelle cession serait toutefois encadrée par des clauses strictes, interdisant notamment le “naming” pour préserver l’appellation “Parc des Princes” et obligeant le site à rester un stade de football, même en cas de faillite du club ou de revente par l’actionnaire.La Ville conserverait par ailleurs un “droit prioritaire de rachat” et exigerait une protection patrimoniale du bâti.Au-delà du stade, Emmanuel Grégoire dit porter un projet de “Nouveau Parc des Princes” incluant la couverture d’une partie du périphérique pour créer un jardin et le développement d’une zone commerciale à la Porte de Saint-Cloud pour augmenter les revenus du club.Ce programme immobilier permettrait au PSG de développer des activités économiques (musée, loisirs) tout en finançant la rénovation d’équipements sportifs de proximité, comme des gymnases souterrains.”Je souhaite dire aux Parisiennes et Parisiens qui souhaitent que le PSG reste au Parc des Princes que c’est possible”, conclut le candidat, qui espère concrétiser ce projet “dès 2026″.Mais l’annonce du socialiste passe mal auprès des alliés écologistes, fermement opposés à la vente, alors qu’un accord de premier tour pour les élections municipales est présenté comme imminent.”Je suis effaré par la sortie d’Emmanuel Grégoire, en pleine négociation d’alliance de premier tour. Le PSG demandait juste de pouvoir racheter le Parc et Emmanuel Grégoire lui offre en prime un recouvrement du périphérique et un centre commercial géant pour faire un +PSG land+”, a déclaré à l’AFP l’élu écologiste du XVIIIe arrondissement Émile Meunier, qui dit être “tombé de sa chaise” en apprenant la nouvelle.

Polémique Brigitte Macron: une bourde de Bestimage à l’origine de la diffusion de la vidéo, selon l’agence

La vidéo dans laquelle Brigitte Macron qualifie des militantes féministes de “sales connes” a été diffusée à la presse people à la suite d’une bourde de l’agence Bestimage, dont la patronne est proche de la première dame, selon des informations du Parisien confirmées mardi à l’AFP par Bestimage.L’épouse du chef de l’Etat a qualifié dimanche de “sales connes” des militantes féministes qui ont interrompu samedi un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, selon une vidéo publiée par le site de l’hebdomadaire Public.Ces images, captées en coulisses peu avant la représentation, ont été réalisées par un photographe vidéaste de Bestimage, agence spécialisée dans l’actualité people dirigée par Mimi Marchand, proche de Brigitte Macron.Différentes séquences ont ensuite été vendues à Paris Match, Closer et Public, mais sans que le son ni les dialogues n’aient été vérifiés, selon Bestimage. Mimi Marchand, qui veille habituellement sur les images envoyées, était absente en raison d’un deuil, selon l’agence.Public, qui a reçu la séquence polémique, n’a pas confirmé au Parisien l’avoir obtenue via Bestimage. Samedi soir, quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l’effigie d’Ary Abittan avec la mention “violeur”, ont interrompu son spectacle dans la salle parisienne des Folies Bergère, selon cette organisation.Fin 2021, l’humoriste a été accusé de viol par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier. Mardi, son avocate a rappelé qu’il était “innocent” aux yeux de la justice.Interrogé par l’AFP, l’entourage de Brigitte Macron avait assuré qu’il ne fallait “voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée” par les militantes.

Budget de la Sécu: le pari réussi d’Olivier Faure

Olivier Faure misait gros. En mettant tout son poids dans la balance pour faire adopter par l’Assemblée le budget de la Sécu, que peu souhaitaient endosser il y a encore quelques jours, le patron du PS a réussi son pari, celui du compromis avec les macronistes. Un rejet du budget de la Sécu “serait un échec personnel pour moi”, reconnaissait-il pendant la journée de mardi, quand l’issue du vote était encore incertaine et qu’il cherchait, de son propre aveu, “à convaincre des gens de toutes formations politiques” de voter pour ce texte. Poussant ainsi le député RN Laurent Jacobelli à ironiser: “Olivier Faure devient officiellement ministre des Relations avec le Parlement”.Car lundi matin, le dirigeant socialiste avait fait tapis en appelant les députés de son groupe à voter pour ce budget “de compromis” de la Sécurité sociale afin qu’il puisse être adopté, faute de majorité par ailleurs.C’était là un – léger – tabou qui sautait, tant les socialistes n’osaient admettre qu’il faudrait donner un feu vert à ce budget, pour que soit validée notamment la suspension de la réforme des retraites, véritable victoire à leurs yeux. Et sans usage du 49.3 par le gouvernement, comme ils l’avaient demandé. “On cherche la possibilité de s’abstenir”, promettait encore il y a moins de deux semaines un cadre PS.Mais les abstentions annoncées des Républicains et de Horizons – qui font pourtant partie du “socle commun” avec le parti présidentiel Renaissance – ont poussé les socialistes à franchir le Rubicon: sous l’impulsion d’Olivier Faure, 63 des 69 députés socialistes ont finalement endossé le budget de la Sécu mardi soir. “C’est une victoire politique qu’il a su construire de manière patiente, précise et inédite pour améliorer la vie des Français”, se félicite auprès de l’AFP Pierre Jouvet, le secrétaire général du PS.  – “Affirmation socialiste” -Malgré les habituels procès en trahison des Insoumis – qui reprochent à Olivier Faure d’être devenu un supplétif de la Macronie et un soutien du gouvernement – les socialistes se vantent d’avoir “nettoyé le musée des horreurs” que constituait à leurs yeux le projet initial du gouvernement. Pour ce faire, le flegmatique député de Seine-et-Marne, réputé fin tacticien mais difficilement sondable, a pu compter sur la bonne relation qu’il a su nouer avec le Premier ministre Sébastien Lecornu – alors que ses rapports avec l’ancien locataire de Matignon François Bayrou étaient bien plus mauvais. “Faure et Lecornu ils ont une histoire d’amour. Ils s’appellent le matin pour se dire +ça va t’as bien dormi?+”, raconte avec humour un cadre socialiste. Mais pour quels gains finaux?Le budget de la Sécu n’est pas encore officiellement voté par le Parlement, et doit retourner au Sénat avant de revenir une dernière fois à l’Assemblée, pour être adopté définitivement.Et sur le budget de l’Etat (PLF), encore à l’examen par le Parlement, la partition s’annonce encore plus compliquée tant la version initiale du gouvernement semble difficilement acceptable pour les socialistes. “Si le gouvernement veut reproduire l’exploit de faire voter un PLF comme le PLFSS, il faut qu’il ait la même approche” de compromis, a résumé Olivier Faure mardi soir.  “Pour l’instant, il n’y a aucune voie de passage pour arriver”, a-t-il cependant mis en garde sur BFMTV, prédisant le recours par le gouvernement d’une “loi spéciale” sur ce budget.Cette méthode a en tout cas permis au PS de reprendre un rôle central sur l’échiquier politique à l’approche des élections municipales, notamment en rompant définitivement avec La France insoumise.”Avec le budget, le PS veut faire de l’affirmation socialiste en vue des municipales. Ils veulent apparaître le plus éloigné de nous possible. Mais en faisant cela, ils actent leur nouvelle alliance avec les macronistes et surtout entérinent des reculs sociaux terribles”, dénonce l’eurodéputée et cadre LFI Manon Aubry. Outre l’échéance de 2026, la présidentielle de 2027 pourrait-elle également être un objectif pour Olivier Faure? Malgré ses volontés de compromis ces derniers mois, sa cote de popularité n’a pas explosé. “Ces derniers temps, il a fait plein de JT de 20h et rien n’a changé pour lui dans les sondages. Je ne l’explique pas”, note le cadre socialiste susnommé.L’intéressé, lui, jure ne pas s’en préoccuper.

Le budget de la Sécu adopté à l’Assemblée, victoire cruciale pour Lecornu

Les députés ont adopté de peu mardi le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, une victoire cruciale pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui gagne son pari dans une Assemblée sans majorité et sans avoir utilisé le 49.3.La chambre basse a adopté le projet de loi, qui contient la suspension de l’emblématique réforme des retraites, par 247 voix contre 234. Après un dernier passage au Sénat, vendredi, il devra revenir à l’Assemblée pour un ultime feu vert.Après le vote, Sébastien Lecornu a salué une “majorité de responsabilité” qui a permis l’adoption du texte, et des députés exerçant de “manière nouvelle leur rôle de législateur”, en l’absence de 49.3, retiré de l’équation en échange d’une non-censure des socialistes.”Cette victoire” est “d’abord celle du Parlement”, a abondé le patron du PS Olivier Faure, l’autre responsable politique qui aurait été particulièrement impacté par un échec.L’issue du vote était particulièrement incertaine du fait du refus affiché par les dirigeants des Républicains et d’Horizons de soutenir le texte.- Macronistes et PS pour, la droite divisée -Et malgré les critiques acerbes du patron du parti Bruno Retailleau, 18 députés LR ont voté pour le texte (3 contre, 28 abstentions).Le patron des députés LR Laurent Wauquiez, a lui invoqué des victoires sur des réductions de hausse d’impôt, la défiscalisation des heures supplémentaires, ou l’indexation totale des retraites. Et peu avant le scrutin, le gouvernement a renoncé sous pression de LR à une mesure visant à encadrer des profits supérieurs à la moyenne dans certains secteurs comme la radiologie.”Ce budget n’est pas à la hauteur des enjeux qui se dressent devant nous”, a estimé le chef du groupe Horizons Paul Christophe. Neuf députés de son groupe ont toutefois voté pour (25 abstentions).Au bilan le projet de loi a été soutenu très largement par Renaissance et le MoDem (unanimement pour), le PS (63 pour, 6 abstentions) et les indépendants de Liot (20 pour, deux abstentions). Le gouvernement a aussi multiplié les gestes ces derniers jours pour obtenir la clémence des écologistes.Un amendement augmentant l’objectif des dépenses de l’assurance maladie (Ondam) d’environ 3% au lieu de 2% a ainsi été adopté mardi, essentiellement pour acter le renoncement à l’augmentation des franchises médicales (reste à charge dû par les patients, par exemple sur les médicaments).Estimant avoir décroché des investissements pour un fonctionnement “à niveau constant” des hôpitaux et de la médecine de ville, les écologistes se sont majoritairement abstenus (26 abstentions, 3 pour, 9 contre).- “Changement d’alliance” -A contrario l’alliance RN-UDR et les Insoumis ont été unanimes dans leur opposition. Mathilde Panot, cheffe du groupe LFI, dénonçant un “changement d’alliance” des socialistes, et appelant les écologistes à renverser leur position d’ici le vote définitif.Celui-ci pourrait avoir lieu “la semaine prochaine”, selon le patron du groupe MoDem Marc Fesneau.Nommé il y a trois mois à Matignon, Sébastien Lecornu sort provisoirement renforcé de ce scrutin à haut risque.Alors que la question de son départ aurait immanquablement été posée par un rejet, sa méthode des “petits pas”, élaborant des compromis au jour le jour pour passer les obstacles un par un, s’est finalement montrée payante.Pour l’Assemblée, qui fonctionne sans majorité absolue depuis 2022, il s’agit aussi d’une étape dont beaucoup doutaient qu’elle puisse être franchie, alors que l’examen s’est fait dans des délais contraints et un hémicycle ultra-fragmenté.Si le texte est définitivement adopté, le déficit de la Sécurité sociale prévu l’année prochaine est estimé à 19,4 milliards d’euros, a déclaré la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d’euros des caisses de l’Etat vers celles de la Sécu, au grand dam notamment d’Horizons.Au-delà de la Sécurité sociale, qui célèbre ses 80 ans, l’enjeu porte aussi sur toute la séquence budgétaire.Au gouvernement, on considère que l’adoption du budget de la Sécu pourrait entraîner une dynamique positive pour celui de l’Etat, actuellement au Sénat et sensiblement plus difficile à faire adopter, en l’absence d’une mesure aussi forte que la suspension de la réforme des retraites.”Ce sera difficile”, a d’ailleurs reconnu mardi Sébastien Lecornu. “Nous en sommes très, très loin” a souligné Olivier Faure, appelant le gouvernement à avoir “la même approche” que sur le budget de la Sécu.la-sac-parl/jmt/mpm

Budget de la Sécu: Lecornu salue une “majorité de responsabilité” qui a permis son adoption

Sébastien Lecornu a salué l’adoption mardi du budget de la Sécurité sociale en nouvelle lecture à l’Assemblée, “après un débat exigeant, sans 49.3” et grâce à une “majorité de responsabilité” qui “montre que le compromis n’est pas un slogan”.”Les trois parties du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 (…) ont été adoptées librement, après un débat exigeant, sans 49-3, une première depuis 2022″, a souligné le chef du gouvernement. “Cette majorité de responsabilité montre que le compromis n’est pas un slogan : il permet d’avancer dans le sens de l’intérêt général”, a-t-il ajouté.Il a “remercié” les députés qui soutiennent son gouvernement et ont voté le texte “parfois éloigné de leurs propres convictions”, alors que les députés Horizons se sont majoritairement abstenus, ne soutenant pas la suspension de la réforme des retraites concédée aux socialistes, ainsi que les Républicains bien que plus partagés. Il a également “remercié” les députés de l’opposition, “qui ont accepté le principe d’un compromis mais aussi compris que le pouvoir était désormais partagé”. Le renoncement au 49.3, article de la Constitution qui permet l’adoption d’un texte sans vote mais expose à la censure, “leur permet, en l’absence de majorité absolue, d’exercer d’une manière nouvelle leur rôle de législateur. C’est une chance pour la démocratie représentative”, a fait valoir M. Lecornu.Il a toutefois “regretté” que certains groupes “se soient enfermés dans une opposition systématique” et aient “choisi le cynisme plutôt que le patriotisme”, à l’instar du Rassemblement national ou de la France insoumise. “Les Français jugeront”.”Ils se proclament voix du peuple, mais préfèrent torpiller – y compris leurs propres combats – plutôt que de voir un progrès sans leur signature”, note-t-il.Alors que le marathon budgétaire est loin d’être terminé pour Sébastien Lecornu, il assure que “dès demain, il faudra travailler à l’adoption d’un budget pour l’Etat” et “ce sera difficile”, “peut-être plus encore que ces dernières semaines”.”Mais l’état d’esprit du gouvernement ne changera pas : l’intérêt général d’abord, sans céder ni à la fébrilité, ni aux agendas électoraux”. “Les Français en ont assez du désordre. Ils veulent que l’on avance, que l’on décide, que l’on protège”.

Budget: après le vote de mardi, quelles sont les prochaines étapes au Parlement ?

Après le vote du projet de budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale mardi, le marathon budgétaire est loin d’être terminé pour le gouvernement, qui a devant lui de nouvelles étapes à haut risque au Parlement avant le 31 décembre.- Budget de la Sécu: aller-retour au Sénat -Si le Premier ministre Sébastien Lecornu peut se targuer d’une première victoire importante avec ce vote favorable du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la partie n’est pas encore gagnée.Il ne s’agissait en effet que de la “nouvelle lecture”, c’est-à-dire un deuxième passage devant les députés. Le texte doit désormais repartir au Sénat qui l’examinera dès mercredi en commission, et vendredi dans l’hémicycle.Le PLFSS reviendra enfin en “dernière lecture” à l’Assemblée, à une date encore incertaine. Les députés auront alors le dernier mot.Une incertitude subsiste encore sur l’attitude des sénateurs: d’ordinaire dans cette situation, ils préfèrent rejeter d’emblée le texte pour acter leur désaccord… Mais plusieurs cadres de la chambre haute évoquaient ces dernières heures l’hypothèse d’un examen en bonne et due forme avec de nouvelles modifications.Lors de sa dernière lecture, l’Assemblée nationale peut en effet toujours reprendre certains amendements votés au Sénat: le texte final pourrait donc encore être légèrement modifié.Quoi qu’il arrive, le chef du gouvernement va encore retenir son souffle lors de l’ultime vote du PLFSS à l’Assemblée, qui s’annonce lui aussi serré.- Budget de l’Etat: loin d’être joué -Les yeux vont rapidement se tourner vers le projet de loi de finances (PLF), le budget de l’Etat pour 2026, qui prévoit une trentaine de milliards d’euros d’économies et sur lequel le Parti socialiste a obtenu très peu de concessions gouvernementales à ce stade.C’est une autre paire de manches: en première lecture, son volet “recettes” a été rejeté à la quasi-unanimité par les députés, entraînant le rejet de l’ensemble du texte.Le PLF est actuellement en phase d’examen au Sénat, avec un vote solennel prévu lundi 15 décembre à la chambre haute, qui l’a nettement fait pencher à droite.Sept députés et sept sénateurs tenteront ensuite de s’accorder sur une version de compromis de ce texte lors d’une commission mixte paritaire (CMP) quelques jours après.S’ils parviennent à un accord, le texte commun sera soumis pour un ultime vote des deux chambres le 23 décembre… Avec une incertitude majeure sur l’issue du scrutin à l’Assemblée, en l’absence de majorité.- Loi spéciale ou 49.3 ? -De nombreux cadres politiques estiment qu’il sera beaucoup plus complexe d’aboutir à un vote favorable sur le PLF que sur le PLFSS, poussant certains d’entre eux à plaider pour le retour du 49.3 juste avant Noël. C’est notamment le cas au sein du PS, où François Hollande l’a clairement dit mardi, jugeant “impossible” que les socialistes s’abstiennent sur le budget de l’Etat.Le groupe MoDem ainsi que plusieurs dirigeants de la coalition gouvernementale espèrent aussi un 49.3, activé sur le texte de compromis trouvé en CMP, par exemple. Sébastien Lecornu continue d’exclure cette hypothèse, qui l’exposerait sans doute à une motion de censure dans les derniers jours de décembre.En cas d’échec de la CMP, ou si le compromis de CMP est rejeté à l’Assemblée le 23 décembre, l’alternative serait le vote d’une loi spéciale avant le 31 décembre, et la reprise des discussions budgétaires début 2026.

Budget de la Sécu : que prévoit le texte ?

Le projet de budget de la Sécurité sociale, adopté mardi en nouvelle lecture à l’Assemblée, a été largement réécrit par les députés, qui ont amputé une large partie des économies initialement prévues.Suspension de la réforme des retraites, heures supplémentaires, taxe sur les mutuelles… Voici les principales mesures du texte, qui devra encore aller au Sénat, avant un très probable retour à l’Assemblée, pour une adoption définitive.- Retraites -Le projet de loi suspend jusqu’à janvier 2028 la marche vers l’âge légal de départ à 64 ans. La génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans. Et avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171.L’application de la réforme reprendrait ensuite, avec un trimestre de décalage.Le texte contient également des mesures visant à mieux valoriser, au moment de la retraite, les carrières des femmes ayant eu des enfants.- Arrêts de travail -L’Assemblée a adopté une limitation de la durée des arrêts de travail: ils ne pourront excéder un mois pour une première prescription, et deux mois pour chaque renouvellement.- Revenus du capital -Après de multiples tractations, l’Assemblée a adopté un compromis entre gauche et droite : rehausser la contribution sociale généralisée sur le capital, taxe finançant la protection sociale, en réduisant le périmètre de la hausse.La gauche avait fait voter une hausse de 9,2% à 10,6%, pour 2,8 milliards de rendement. L’Assemblée l’a restreinte, excluant entre autres les PEL, assurances vie et autres revenus de location. Avec un rendement amputé à 1,5 milliard d’euros.- Heures supplémentaires -A l’initiative des Républicains, l’Assemblée a étendu aux entreprises de plus de 250 salariés une déduction de cotisations patronales sur les heures supplémentaires.- Surtaxe sur les mutuelles -Initialement mis en échec, le gouvernement a finalement réussi à faire adopter une taxation exceptionnelle des complémentaires santé, à hauteur de un milliard d’euros, avec le soutien des socialistes. Même si une partie des députés, principalement à gauche, s’inquiète d’une répercussion in fine sur les assurés.- Économies trop clivantes -Inflammable, le gel des pensions de retraite et minima sociaux, devant rapporter 3 milliards, a été supprimé.La suppression de l’exonération de cotisations en faveur des nouveaux apprentis, et la création d’une cotisation patronale sur les tickets-restaurants se sont aussi heurtées au rejet des députés.Le gouvernement a aussi annoncé renoncer à doubler par décret, sans approbation du Parlement, les franchises médicales, reste à charge pour les patients, par exemple sur les boîtes de médicaments.- Dépenses de l’assurance maladie, déficit -La hausse de l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie (Ondam) était initialement d’1,6% (265,9 milliards d’euros en 2025). Très insuffisante, selon les parlementaires et certains acteurs, pour suivre les dépenses nécessaires à l’hôpital comme à la ville.Le gouvernement a finalement fait adopter un amendement portant l’objectif à +3%, interprété comme un geste envers les écologistes.Un député LR y voit principalement la traduction du renoncement au doublement des franchises : “ça vous augmente l’Ondam, puisque vous allez avoir plus de dépenses et moins de recettes. C’est du faux argent”.Quant au déficit de la Sécu, selon l’entourage de la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, il oscillerait entre 18 et 19,5 milliards d’euros en fonction du texte final. Mais en comptant 4,5 milliards transférés des caisses de l’Etat vers celles de la Sécu, reportant, selon la droite, le problème.parl-sac/jmt

Budget: des personnalités s’alarment de la “mise à mort” de 60 millions de consommateurs

De la journaliste Elise Lucet à l’ancienne ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, diverses personnalités ont dénoncé mardi la “mise à mort” du magazine “60 millions de consommateurs” prévue selon elles dans le budget 2026, appelant dans une tribune à “préserver” ce “contre-pouvoir”.Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, en cours d’examen au Parlement, prévoit la liquidation d’ici à mars de l’Institut national de la consommation (INC) et l’éventuelle cession de son célèbre mensuel à un acteur privé. En cause, selon le gouvernement, la situation financière “très dégradée” de cet établissement public employant quelque 60 personnes.Déplorant que cette mesure soit passée “quasi inaperçue”, près de 200 personnes la dénoncent dans un texte publié par Le Monde, parmi lesquelles l’économiste Julia Cagé, le médecin nutritionniste Serge Hercberg, créateur du Nutri-Score, ou encore la directrice générale d’Oxfam France Cécile Duflot. Le PLF “organise la mise à mort” de l’INC et de son magazine, remettant en cause “un pilier essentiel de notre démocratie, celui de l’information et de la défense des consommateurs” face notamment aux “géants du commerce mondial”, estiment les signataires. “Alors que l’Elysée entend lutter contre la désinformation, il s’apprête à enterrer un titre qui fait autorité” et qui, “alerté par une lectrice”, a “révélé le scandale des poupées sexuelles” d’apparence enfantine vendues sur Shein, rappellent-ils. “Ce n’est pas seulement un magazine que l’on assassine”, l’INC rassemblant “un réseau d’experts et de juristes” utile aux associations de défense des consommateurs, souligne la tribune. Concernant les finances du titre, les signataires opposent les “millions d’euros d’aides publiques” versés à des “médias appartenant à des milliardaires” à “l’asphyxie” imposée à l’Institut, avec une subvention “passée de 6,3 millions à 2,7 millions d’euros entre 2012 et 2020”.Ils appellent à “la suppression” d’un article de loi “inutile et dangereux”, ainsi qu’un “engagement ferme pour préserver” l’INC et son journal.La liquidation de l’Institut, créé en 1966 et devenu un établissement public industriel et commercial (EPIC) en 1990, pourrait coûter 8 millions d’euros, selon une annexe au PLF.En 2024, son déficit a atteint 719.000 euros pour un chiffre d’affaires d’11,6 millions d’euros, selon Lionel Maugain, délégué du SNME CFDT à l’INC.Son magazine, qui vient d’inaugurer une nouvelle formule, compte quelque 80.000 abonnés et 20.000 à 30.000 exemplaires vendus en kiosque chaque mois, d’après M. Maugain.

Budget de la Sécu: le gouvernement fait marche arrière sur les tarifs médicaux

Peu avant le vote incertain du budget de la Sécu, le gouvernement a décidé mardi de renoncer à un article sur la fixation des tarifs médicaux, visant à limiter des situations de rentabilité excessive, qui provoquait la colère des médecins libéraux.Dans sa version initiale, l’article 24 du projet de budget de la Sécu visait à permettre à l’Assurance maladie de revoir unilatéralement certains tarifs médicaux quand une situation de rentabilité excessive était constatée. Des spécialités comme la radiothérapie, l’imagerie, la dialyse ou la néphrologie en particulier étaient visées.Après un premier rejet de l’article dans l’hémicycle vendredi, l’exécutif avait rédigé une nouvelle version du texte, proposée mardi aux députés en deuxième délibération, et ne contenant selon la ministre de la Santé Stéphanie Rist “aucune décision unilatérale” de l’Assurance maladie.Cette nouvelle version de l’article prévoyait que “les professionnels de santé, leurs représentants syndicaux travaillent avec l’Assurance maladie pour cibler les rentes excessives”, et “proposent des mesures” pour les diminuer, avait expliqué en début d’après-midi Mme Rist. En cas d’échec des négociations, la décision aurait été renvoyée à un arbitre.Mais mardi après-midi, l’article 24 a de nouveau échaudé les rangs de la droite. “La rédaction ne nous convient pas, je vous l’ai déjà dit (…). Je recommande chaudement que vous retiriez votre seconde délibération”, c’est “une question de respect par rapport au vote qui a déjà eu lieu”, a lancé le patron du groupe LR Laurent Wauquiez.”Vous ne ferez pas les équilibres de l’Assurance maladie en le faisant contre notre médecine libérale, dont on a besoin”, a-t-il ajouté.”Nous n’acceptons pas que la médecine libérale, que les médecins, que le système de liberté médicale qui constitue notre pilier porteur de notre système de santé, soit aujourd’hui remis en cause”, a aussi critiqué Éric Ciotti (UDR).À l’inverse, le député écologiste Hendrik Davi a déploré que les ambitions de l’article aient été “revues à la baisse par le gouvernement”, mais annoncé l’intention de son groupe de voter pour.”Il n’est pas question avec cet article d’aller contre les professionnels, d’aller contre le parlement. Je pensais que cet amendement était le compromis des débats. Il était tard vendredi, j’ai peut-être, j’ai sûrement mal compris”, a répondu la ministre Stéphanie Rist, choisissant de retirer l’amendement du débat et de “continuer à travailler” sur le sujet dans un autre cadre.Retiré par l’exécutif, l’amendement a finalement été repris par les écologistes mais rejeté par l’Assemblée nationale (322 voix contre, 111 pour).L’article 24 était l’une des principales raisons du mouvement de grève prévu par tous les syndicats de médecins libéraux à partir du 5 janvier prochain.