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LR: Retailleau s’entoure d’une direction élargie et renouvelle les instances du parti

Bruno Retailleau s’est entouré de 13 vice-présidents à la tête des Républicains (LR), ainsi que d’un bureau politique et d’une commission d’investiture renouvelés, annoncés samedi lors du conseil national du parti, près d’un mois après sa large victoire face à Laurent Wauquiez.Après sa victoire du 17 mai, le ministre de l’Intérieur avait dans un premier temps annoncé un organigramme de direction resserré essentiellement composés de proches, avec notamment l’eurodéputé François-Xavier Bellamy comme vice-président délégué, Othman Nasrou comme secrétaire général et la ministre Annie Genevard à la tête de la commission d’investiture.La liste des 13 vice-présidents dévoilée samedi, lors du conseil national réuni à la Mutualité à Paris, comprend des soutiens de Laurent Wauquiez lors de l’élection interne, dont les élus franciliens Geoffroy Didier et Florence Portelli et le ministre Yannick Neuder.Le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF) David Lisnard, qui a créé son propre parti, Nouvelle Energie, associé à LR, est également nommé vice-président, de même que l’eurodéputée Céline Imart, les députés Antoine Vermorel-Marques et François-Xavier Ceccoli, les sénatrices Laurence Garnier et Jacqueline Eustache-Brinio, l’ancien trésorier Daniel Fasquelle, l’élue marseillaise Catherine Pila et les anciens députés Julien Aubert et Guillaume Larrivé.Le nouveau patron de LR a par ailleurs renouvelé samedi le bureau politique et la commission nationale d’investiture. Laurent Wauquiez avait demandé une représentation à hauteur de son résultat (25,7%) lors de l’élection interne.Equilibres respectés ? “On avance”, a simplement répondu M. Wauquiez.M. Retailleau s’est également entouré de quatre conseillers spéciaux: la députée Michèle Tabarot, l’ancien eurodéputé Arnaud Danjean, l’ancien président du syndicat patronal CGPME François Asselin et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Alcide Ponga.Sur le fond, un groupe projet comprend par ailleurs M. Bellamy, Jean-François Copé, le député Philippe Juvin et les sénateurs Christine Lavarde et Jean-François Husson.Les Républicains, qui ont intégré le gouvernement aux côtés des macronistes après la dissolution, réunissent samedi leur conseil national, désormais présidé par Michel Barnier, en présence du président du Parti populaire européen, l’Allemand Manfred Weber.Les LR, qui comptent plus de 120.000 adhérents, tiendront un congrès à l’occasion de leurs universités d’été, les 6 et 7 septembre à Port-Marly (Yvelines).”Il n’y aura pas d’accord national” mais du “cas par cas” avec le bloc central aux municipales, avec deux objectifs: “Faire progresser LR” et “faire barrage à la gauche”, a par ailleurs expliqué M. Nasrou.

Le Pen exhorte ses troupes à se préparer à une possible dissolution

“Ne procrastinez pas!”: Marine Le Pen a appelé samedi les parlementaires RN à se préparer aux prochaines batailles électorales, y compris à la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale en réponse “à l’affaissement parlementaire” du gouvernement.”Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu’il n’y aura pas de dissolution”, a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l’Assemblée une “convention de l’Union nationale”, réunissant des parlementaires nationaux et européens de l’alliance RN-UDR, presque un an jour pour jour après le premier tour des dernières législatives.La présidente du groupe RN à l’Assemblée a revendiqué une “victoire stratégique”, avec la “dislocation du bloc central” réunissant les groupes de l’ancienne majorité (Renaissance-MoDem-Horizons) et LR, qui “ne semble plus obéir à aucune direction” selon elle.Eric Ciotti, patron de l’UDR (Union des droites pour la République), a lui lancé un appel aux électeurs et militants de son ancien parti LR: “rejoignez nous, l’espoir, il est là, le courage, il est là”.Brandissant “l’affaissement parlementaire” du binôme exécutif Emmanuel Macron – François Bayrou, la patronne de l’extrême droite a estimé que “le bloc central (…) ne peut pas longtemps laisser ce phénomène de délitement se prolonger”.”Alors Emmanuel Macron peut être tenté de dissoudre”, a ajouté Mme Le Pen, qui à ce stade serait empêchée de concourir aux législatives en attendant son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés FN, pour laquelle elle a été condamnée en première instance à une peine d’inéligibilité immédiate.Évoquant une “possibilité, pas une probabilité”, à l’approche de la date du 8 juillet à laquelle Emmanuel Macron récupèrera son pouvoir de dissolution, elle a prévenu que “l’histoire ne repassera pas les plats: s’il y a une dissolution (…) nous devons l’emporter”.La patronne de l’extrême droite a aussi exhorté les parlementaires à plancher dès maintenant sur les élections municipales de 2026. L’exercice sera “déterminant pour le mouvement, mais aussi concrètement pour votre réélection dans vos circonscriptions respectives”.”On est tous d’accord pour se dire que ce gouvernement ne vivra pas très longtemps (…) parce que il est frappé du sceau de l’impuissance”, a ajouté le président du RN Jordan Bardella, avant l’ouverture de cette convention, à la fois anniversaire de l’alliance RN-UDR, et journée de conférences avec des invités.Selon une source au groupe, les parlementaires devraient échanger notamment avec André Merlin, ingénieur et industriel ancien patron de RTE, François Ecalle, ancien haut fonctionnaire de Bercy spécialiste des finances publiques, le haut fonctionnaire Christophe Eoche-Duval, sur le sujet de la simplification ou encore l’essayiste Stéphane Rozès.

Fumer à la plage, au parc ou sous un abribus interdit à partir de dimanche, selon un décret au JO

Le décret annoncé par le gouvernement pour étendre l’interdiction de fumer aux abribus, parcs et jardins publics, plages ainsi qu’aux abords des bibliothèques, piscines ou écoles est paru samedi matin au Journal officiel, avec application dès dimanche. Cette interdiction, visant principalement à protéger les enfants du tabagisme passif, ne concerne pas les terrasses de cafés et restaurants et ne mentionne pas les cigarettes électroniques, selon ce texte.Le décret doit encore être complété par un arrêté du ministre en charge de la Santé pour définir les périmètres précis où il ne sera plus possible de fumer aux abords des établissements scolaires, bibliothèques, équipements sportifs et établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs. Cette mesure avait été promise par le gouvernement fin 2023 et confirmée fin mai par Catherine Vautrin pour une entrée en vigueur initialement fixée au 1er juillet dans toute la France. Le non-respect de cette interdiction pourrait à terme être sanctionné par une contravention de quatrième classe, soit 135 euros, mais le ministère de la Santé avait évoqué fin mai devant la presse une période de “pédagogie”. Le décret paru samedi matin n’évoque pas de contravention en cas d’infraction. “Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître”, a déclaré fin mai Catherine Vautrin, plaidant que la liberté de fumer “s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur”.L’élargissement des espaces sans tabac faisait partie des mesures prévues par le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, présenté par le ministre de la Santé de l’époque, Aurélien Rousseau, avec l’ambition de “relever le défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032”. Désireuses d’agir, 1.600 communes volontaires ont déjà élargi l’interdiction de fumer dans les lieux publics à des parcs, plages, pistes de ski, abords d’écoles… soit 7.000 espaces sans tabac, dans des expérimentations locales accompagnées par la Ligue contre le cancer.Le décret paru samedi renforce par ailleurs les sanctions en cas de vente de produits du tabac et du vapotage aux mineurs, qui constitue désormais une contravention de cinquième classe (200 euros). 

L’Assemblée vote pour aligner les droits sociaux entre Mayotte et l’Hexagone d’ici 2031

Un même RSA à Mayotte que dans l’Hexagone: les députés ont voté vendredi pour inscrire dans la loi la convergence sociale de l’archipel à l’horizon de 2031, une mesure “d’égalité” réclamée depuis des années par les Mahorais.L’examen du projet de loi du gouvernement pour “refonder” Mayotte, déjà adopté au Sénat, s’est achevé à l’Assemblée vers 01H00 du matin. “Ce projet de loi d’une ambition inédite marque l’entrée dans la phase décisive de refondation de Mayotte. Grâce à ce texte, nous avançons résolument vers l’égalité réelle pour les Mahorais”, a déclaré le ministre des Outre-mer Manuel Valls dans un communiqué.Un vote solennel sur l’ensemble du texte doit se tenir mardi à l’Assemblée. Députés et sénateurs chercheront ensuite à s’entendre sur une version commune, avant une possible adoption définitive dès juillet. Quelques heures avant la fin de l’examen, les députés ont adopté à l’unanimité un article prévoyant la convergence sociale d’ici cinq ans, c’est-à-dire une harmonisation du niveau de prestations sociales entre Mayotte et la métropole.Dans le département le plus pauvre de France, les montants des droits sociaux ne sont pas les mêmes que dans le reste du pays. Le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas que dans l’Hexagone.L’Assemblée a inscrit dans la loi un premier objectif d’atteindre “87,5%” du Smic dès le 1er janvier 2026. Avec la volonté, selon Manuel Valls, de “prioriser le travail”. Plusieurs députés ont rappelé que les promesses de convergence ne sont pas nouvelles mais n’ont jamais été tenues. Le ministre a tenté de les rassurer, affirmant que c’est la première fois que cette convergence est gravée dans la loi. D’autres ont dénoncé l’horizon de cinq ans, à l’image du député de Guyane Davy Rimane (LFI) qui “n’arrive pas à comprendre qu’on puisse dire à nos compatriotes de Mayotte d’attendre encore”. “Cinq ans permettent de mettre en Å“uvre cette convergence sociale dans les meilleures conditions possibles”, a répondu M. Valls, afin, notamment, de ne “pas fragiliser les entreprises”.Les députés ont décidé d’exclure l’aide médicale d’Etat (AME) de ce champ, en adoptant un amendement du Rassemblement national, avec le soutien du gouvernement.Mayotte est le seul département français où l’AME, dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès à certains soins sans avance de frais, ne s’applique pas.- Nouvelles victoires pour le RN -Le groupe d’extrême droite a remporté d’autres victoires, comme la limitation aux seuls Français de la prise en charge par l’Etat d’un billet aller-retour annuel pour les lycéens poursuivant leurs études en dehors de l’archipel. “C’est l’absence” du “socle commun” dans l’hémicycle qui a permis à des mesures “scandaleuses” et “totalement inconstitutionnelles” d’être adoptées, a accusé Manuel Valls après le vote de cette mesure.Dans la soirée, les députés ont adopté un rapport annexé au projet de loi qui recense les priorités de l’Etat pour Mayotte et les investissements publics prévus entre 2025 et 2031, fléchés vers l’eau, l’éducation, la santé, les infrastructures ou la sécurité. Près de 4 milliards d’euros sont prévus d’ici 6 ans. Là encore, le volet programmatique, bien que non contraignant (car n’ayant pas de valeur normative) a été largement réécrit par le RN. Une quarantaine de ses amendements ont été adoptés grâce à une mobilisation importante des députés du groupe de Marine Le Pen et face aux bancs quasi vides de la plupart des autres groupes.”Tous ces députés auront été très très absents durant ces plusieurs jours de débats, ce qui démontre leur état d’esprit vis-à-vis de nos territoires ultra-marins”, a accusé le député RN Yoann Gillet, se félicitant d’avoir réussi à remanier un texte initialement “trop timide”. Plus tôt dans la journée, les députés ont supprimé une mesure particulièrement irritante pour les Mahorais, qui facilite les expropriations afin de permettre la construction de certaines infrastructures.L’Assemblée a inscrit dans la loi le recensement exhaustif de la population à Mayotte dès 2025, une disposition très attendue sur l’île.Depuis des années, les élus locaux affirment que la population est sous-estimée avec pour conséquence des collectivités moins bien dotées qu’elles ne devraient l’être et des services publics saturés.L’Assemblée a également donné son feu vert à plusieurs modifications institutionnelles, avec la transformation du conseil départemental de Mayotte en une véritable Assemblée.Plus tôt dans la semaine, les députés s’étaient attaqués aux mesures les plus controversées visant à “redéfinir” l’archipel près de six mois après le cyclone Chido: celles pour lutter contre l’immigration, notamment venant des Comores voisines, et l’habitat informel, deux “fléaux” érigées en priorité par le gouvernement.Une mesure pour faciliter la destruction des bidonvilles a été adoptée. Ses opposants ont alerté sur le risque d’aggravation du nombre d’enfants à la rue. Une autre permet de placer dans une zone de rétention des mineurs accompagnant un majeur faisant l’objet d’une mesure d’éloignement.Plus consensuelle, l’Assemblée a aussi validé la suppression, à l’horizon 2030, des visas territorialisés à Mayotte, qui empêchent les détenteurs d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone.

Après d’interminables travaux, le tunnel de Tende s’entrouvre enfin

Avec des années de retard et encore d’importantes restrictions, le nouveau tunnel de Tende, liaison vitale entre la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) et l’Italie, a été inauguré vendredi en fin d’après-midi par les ministres français et italien des Transports, Philippe Tabarot et Matteo Salvini.A partir de samedi midi, la circulation, bloquée depuis près de 5 ans, sera possible de manière alternée, toute la journée le weekend et sur les tranches 6h-9h, 12h30-14h30 et 18h-20h en semaine, afin de permettre la poursuite de travaux sur les accès côté français.Pour les habitants des deux côtés de la frontière, ce sera enfin “une bouffée d’oxygène”, après des années d’isolement et de dépit, face à ce chantier empoisonné par les scandales et dévasté par la tempête Alex.”J’aimerais remercier très sincèrement tous ceux qui nous ont aidés à tenir cet engagement d’ouvrir le tunnel aujourd’hui, et je ne souhaiterais pas remercier tous ceux qui ont tout fait pour nous en empêcher. Chacun se reconnaîtra”, a déclaré M. Tabarot, député des Alpes-Maritimes qui avait fait de ce tunnel une priorité à son arrivée en décembre au ministère.Après une bénédiction de l’ouvrage et de ceux qui l’emprunteront, les ministres ont coupé deux rubans tricolores — l’un français, l’un italien –, pour ouvrir officiellement le nouveau tunnel.Le projet remonte à 2007, pour fluidifier et sécuriser les passages, alors qu’un vieux tunnel de 3 km datant de 1882 imposait une circulation alternée, avec une moyenne de 4.000 véhicules par jour mais de grosses fluctuations selon les saisons.   Tende et la haute vallée de la Roya ne sont devenues françaises qu’en 1947 et les échanges étaient nombreux parmi les locaux, pour aller travailler, voir des proches ou faire des achats.Des Français partaient faire du ski côté italien l’hiver, tandis que des touristes italiens mais aussi suisses ou allemands choisissaient cet axe gratuit et bucolique, plutôt que l’autoroute et la Ligurie, pour rejoindre la Côte d’Azur.L’idée était de percer un nouveau tube, puis de rénover l’ancien, pour obtenir une circulation à double sens à partir de 2020, pour un budget estimé à 176 millions d’euros, pris en charge à 58% par l’Italie et 42% par la France, à parité entre Etat, région et département.Mais le projet a connu un premier coup d’arrêt en 2017 avec la découverte du vol de 200 tonnes de matériaux au sein de la société italienne Fincosit, alors chargée de l’ouvrage. Puis en octobre 2020, la tempête Alex a emporté ponts et routes, bloquant l’accès à l’ouvrage côté français et rendant l’ancien tunnel impraticable. Tende a alors perdu 50 logements et vu partir 200 habitants, soit près de 10% de sa population.Depuis la tempête, seul le train italien traversait la frontière, à raison de quatre allers-retours par jour. La trentaine d’Italiens qui travaillent dans l’antenne du CHU et à l’Ehpad de Tende ont dû s’en contenter.- Nouveaux commerces -En voiture, il y a une piste dite “des 46 lacets” pour les locaux l’été, ou 300 km de détour par la côte ligure.Et si la route qui serpente le long de la Roya a été bien refaite, souvent plus large et moins tortueuse qu’avant la tempête, la ligne ferroviaire vers Nice est à l’arrêt pour travaux depuis septembre 2024.”Il y avait un climat pessimiste pour la vie de la vallée”, résume Philippe Daveo, employé de 27 ans à Tende.Malgré les restrictions, cette ouverture est “une bouffée d’oxygène”, assurent chacun de son côté Lucie Moulin, adjointe au maire de Tende, et Olivier Bottero, responsable de l’office du tourisme de Limone Piemonte, de l’autre côté du col.Depuis que la date de l’inauguration a été confirmée en Italie, ce dernier a reçu des dizaines d’appels de touristes intéressés.A Tende, plusieurs commerces viennent d’ouvrir, comme la supérette d’Alyssa Mari, Niçoise de 33 ans: “On a ouvert sans être sûrs pour le tunnel, mais on en espère beaucoup plus de passage.” Reste que si la sécurité est assurée, la fluidité n’est pas encore à l’ordre du jour, puisque l’achèvement de l’ancien tunnel, et donc la fin de la circulation alternée, n’est pas attendue avant 2029. Le budget est déjà monté à 255 millions d’euros (+45%) et une rallonge de 70 millions d’euros est évoquée.

Soupçons de soumission chimique: le sénateur Joël Guerriau prochainement jugé devant le tribunal

Soupçons de soumission chimique, jusque dans les hautes sphères du monde politique: le sénateur Joël Guerriau sera prochainement jugé à Paris, accusé d’avoir drogué, en novembre 2023, la députée Sandrine Josso afin de la violer.Deux juges d’instruction ont ordonné mardi que le sénateur centriste comparaisse devant le tribunal correctionnel, selon une source proche du dossier, qui confirmait une information de l’émission de France 2 Complément d’enquête.Joël Guerriau, 67 ans, est soupçonné d’avoir dilué de la MDMA à 91,1% pure dans du champagne pour en faire consommer sa collègue du Parlement afin, d’après l’ordonnance des juges dont l’AFP a eu connaissance, “de commettre un viol ou une agression sexuelle”. Il sera aussi jugé pour détention de stupéfiants.”Joël Guerriau conteste les faits qui lui sont reprochés”, ont réagi ses avocats, Henri Carpentier et Marie Roumiantseva. “L’enceinte judiciaire sera le lieu de la vérité, loin des caricatures et rumeurs propagées jusqu’à présent”, ont-ils insisté.”Mme Josso est soulagée de cette décision qui reflète tout le sérieux de sa plainte”, a de son côté commenté son avocat, Arnaud Godefroy.Jusque-là, Joël Guerriau a toujours exclu de démissionner de son poste de sénateur, même s’il s’était mis en retrait des travaux parlementaires.- Quel futur au Sénat ? -Son renvoi devant un tribunal pourrait toutefois conduire le Sénat à envisager des sanctions: la chambre haute a fait savoir vendredi que son président, Gérard Larcher, avait sollicité la procureure de Paris pour obtenir une copie de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, “afin d’être en mesure d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre du sénateur”.La soumission chimique consiste en l’administration de substances psychoactives à une personne, à son insu, à des fins notamment d’agression et/ou de viol.Le 14 novembre, Mme Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique aujourd’hui âgée de 49 ans, s’était rendue au domicile parisien de celui qu’elle considérait comme son “ami politique” pour célébrer sa réélection.Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d’ecstasy dans le sang, d’après des analyses toxicologiques. Une dose “approchant le double” de la quantité dite récréative, avait souligné le parquet, qui avait aussi requis son procès.Ces analyses montraient également une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée. Comment Mme Josso s’est-elle retrouvée, ce soir-là, avec autant d’ecstasy dans le sang ?Dans ce dossier, l’absorption de drogue et ses effets délétères sur Mme Josso, qui souffre un an et demi après d’un stress post-traumatique, ne semblent pas discutés. Tout l’enjeu reposait sur l’intention.Sandrine Josso avait expliqué aux magistrats avoir été prise, après des premières gorgées, de “sortes de décharges” dans le cÅ“ur, et avoir vu M. Guerriau “debout dans la cuisine” avec “un sachet blanc dans la main”.- “Point de vente ghb” -Elle avait raconté qu’il adoptait “un comportement bizarre”, éteignant et rallumant plusieurs fois la lumière. M. Guerriau avait expliqué, en garde à vue, avoir réalisé un “tour de magie”.”Terrorisée”, Mme Josso avait commandé un taxi, sans qu’il n’y ait eu de contact physique avec son hôte.Si “aucun geste d’intimité ou à caractère sexuel n’a été relaté”, les magistrats instructeurs estiment que les “agissements” du sénateur étaient “compatibles avec ceux d’une personne ayant une intention sexuelle”, dans un cadre voulu “à tout le moins intimiste”.Soupçons appuyés par les recherches en ligne effectuées par M. Guerriau: “point de vente ghb, achat ghb gbl, où se procurer de l’ecstasy”. Le sénateur s’est “renseigné sur les différentes drogues facilitant le passage à l’acte en passant outre le consentement”, ont relevé les juges. Lui assure s’être informé car il était inquiet pour la fille d’un proche. Il a aussi affirmé avoir voulu consommer le produit, qu’il pensait être un “tranquillisant”, mais avoir fait une “erreur de manipulation” des coupes.Sauf que les enquêteurs n’ont pu vérifier ses dires: il a refusé de communiquer l’identité “du collègue” lui ayant donné le produit. Par ailleurs, les magistrats ont estimé “improbable” que Joël Guerriau, élu et par ailleurs “anxieux” pour sa santé, ait envisagé de consommer un produit “sans s’interroger sur sa composition”.

La Cour des comptes appelle les collectivités à “contenir” leurs dépenses de fonctionnement

La situation financière globale des collectivités a été “moins favorable” en 2024 mais est “demeurée solide” malgré d’importantes disparités, analyse la Cour des comptes vendredi, appelant à une “action déterminée pour contenir leurs dépenses de fonctionnement” en 2026.Dans son rapport 2025 sur les finances publiques locales, la Cour réaffirme son analyse sur la “forte contribution” des collectivités à la hausse du déficit public en 2024, qui avoisine les 170 milliards d’euros, malgré leur part très limitée dans ce dernier.Entre 2023 et 2024, le besoin de financement des communes, intercommunalités, départements et régions, qui représentent 18% de la dépense publique et 60% des investissements publics, est passé de 5 à 11,4 milliards d’euros. C’est seulement 0,4% du PIB, mais la loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027 prévoyait “une baisse en volume de 0,5 point de leurs dépenses de fonctionnement”.Cette hausse du besoin de financement – les collectivités n’étant pas autorisées à emprunter pour leur fonctionnement – traduit, selon la Cour, un “effet ciseaux croissant entre la dynamique de leurs dépenses de fonctionnement et d’investissement” et celle de leurs recettes de fonctionnement.En 2024, les dépenses de fonctionnement ont davantage augmenté (+4,1% soit 2,1% après inflation) que les recettes de fonctionnement (+2,7%), tirées par les communes et intercommunalités.Une situation qui, selon la Cour, s’explique notamment par une hausse des dépenses de personnel, mais aussi de biens et services eux-mêmes tirés par une persistance des effets de l’inflation, ainsi que par le poids croissant des prestations sociales versées par les départements.”Les charges de personnel ont été tirées par les revalorisations indiciaires décidées par l’État mais aussi par des choix de gestion des collectivités”, a souligné lors d’une conférence de presse Pierre Moscovici, premier président de la Cour. Parallèlement, les recettes ont ralenti, mais “restent portées par la hausse des impôts directs” tels les taxes foncières, dont la base est indexée automatiquement sur l’inflation.Ces recettes ont toutefois été “freinées par la chute (-33% sur deux ans) des recettes issues des droits de mutation à titre onéreux” (DMTO) prélevés sur les transactions immobilières dans un marché en pleine crise, et principalement affectés aux départements, ainsi que par “la stabilité de la TVA”.- “Disparités” -Au final, la situation financière globale de collectivités demeure “solide”, même si elles ont “continué à puiser dans leur trésorerie et accru leur endettement”. “L’endettement représente toujours l’équivalent d’une faible proportion du PIB, 7,4% en incluant les syndicats”, a reconnu Pierre Moscovici.Derrière cette situation “globalement saine” se cachent toutefois des divergences croissantes entre les différentes catégories de collectivités et au sein de chaque strate.Le bloc communal, qui représente près de 60% des dépenses de fonctionnement, “est incontestablement en bonne santé financière”, a souligné Pierre Moscovici, même si 5.376 communes ont une épargne nette négative.La situation des régions est en revanche “moins favorable” et celle des départements “de plus en plus défavorable”.Selon le critère retenu, entre 12,5% et 33% des départements connaissent une “situation défavorable sinon de grande fragilité”.La composition de leurs recettes, “cycliques et volatiles”, est “inadaptée à celle de leurs dépenses, très majoritairement sociales, rigides et à la hausse”, a rappelé Pierre Moscovici.”La divergence des situations financières entre collectivités révèle un manque d’équité dans la répartition des ressources entre, d’un côté, un bloc communal doté d’importantes ressources fiscales, et de l’autre des départements des régions qui ont largement épuisé des pouvoirs fiscaux très limités”, a-t-il ajouté.La Cour recommande néanmoins une participation financière des collectivités pour 2026. “Les collectivités ne sont pas, et de loin, les premières responsables de la situation, mais elles sont pour quelque chose dans la dégradation de la situation et doivent aussi participer à l’effort collectif”, a souligné Pierre Moscovici, appelant à une “action déterminée pour contenir leurs dépenses de fonctionnement (…) en tenant compte des disparités”.Il y a dix jours, le président du Comité des finances locales André Laignel avait appelé à “la censure du gouvernement, sous toutes ses formes” en cas de nouvelles coupes budgétaires pour les collectivités, jugeant que ces dernières avaient déjà contribué à l’effort à hauteur de “80 milliards d’euros depuis 2014”.Dans un communiqué, Régions de France a appelé vendredi le gouvernement “à réduire la contribution des régions en 2026 et à la rendre plus équitable”.”La relative bonne santé financière des communes et intercommunalités, dont fait état la Cour des comptes, jugement optimiste, ne doit pas masquer de fortes différences en fonction des territoires”, a indiqué Sébastien Miossec, président délégué d’Intercommunalités de France, pour qui cela “ne saurait justifier des coups de rabot pour l’an prochain”. 

Retraites: la CFDT dit stop aux négociations, Bayrou prêt à “trancher”

François Bayrou se dit prêt à trancher dans le dossier des retraites après que la CFDT, premier syndicat français, a décliné vendredi l’invitation faite par le gouvernement aux partenaires sociaux de reprendre des discussions, jusqu’à la mi-juillet.”Si les organisations considèrent que ça n’est plus leur heure et qu’il faut trancher, on tranchera”, a déclaré le Premier ministre en marge d’un déplacement à Briançon (Hautes-Alpes). Dans le projet de budget de la Sécurité sociale, “il y aura un texte, qu’il y ait eu un accord préalable ou qu’il y ait eu seulement les travaux préparatoires à un accord”, a-t-il ajouté.En fin de matinée, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, a indiqué à l’AFP que son syndicat ne voulait “pas de nouvelles séances de négociations”, alors que “le conclave est terminé depuis lundi”.Elle a précisé que les deux ultimes points de blocage relevés par François Bayrou pour parvenir à un accord avec le patronat, sur la pénibilité et le financement global du système, étaient “deux éléments extrêmement importants et structurants des discussions”.La CFDT est l’un des trois syndicats – avec la CFTC et la CFE-CGC – à avoir discuté jusqu’au terme du conclave lancé par le Premier ministre pour amender l’impopulaire réforme de 2023. Les négociations, qui devaient à l’origine se conclure fin mai, ont pris fin lundi sur un constat de désaccord avec le patronat (Medef, CPME).”L’intransigeance du patronat et son incapacité à rechercher un compromis ont refermé les discussions retraites le 23 juin dernier”, a souligné dans un communiqué l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC), lui faisant porter “la responsabilité d’un échec de la négociation”.Mais le gouvernement les a invités à continuer à discuter, en fixant à “mi-juillet” le nouvel horizon pour aboutir.”S’il faut 24 heures de plus, peut-être qu’il faudra trois jours de moins, mais il faut aller au bout de cet accord”, a expliqué vendredi matin la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. – “Meilleurs efforts” du Medef -“A la mi-juillet, nous avons tous bon espoir que nous arrivions” à un accord sur les points d’aménagement de la réforme de 2023 restant en suspens: la pénibilité et le financement des mesures, a-t-elle affirmé.Jeudi devant la presse, M. Bayrou avait défendu des “avancées” déjà actées, comme une amélioration du calcul de la retraite pour les femmes ayant eu des enfants ou un abaissement de l’âge de départ sans décote, à 66 ans et demi contre 67 ans actuellement.Évoquant le travail du conclave “remarquablement utile”, il a jugé un compromis final “à portée de main” sur la pénibilité. Sans définir de cadre pour ces nouvelles discussions.Après la prise de parole du Premier ministre, les partenaires sociaux s’étaient montrés très prudents sur les chances de relancer un processus n’ayant pas abouti après quatre mois de discussions et quelques départs (CGT et FO côté syndical, U2P côté patronal).Tout en promettant de faire “ses meilleurs efforts”, le président du Medef, Patrick Martin, a observé que “les points de désaccords qui subsistent seront évidemment les plus difficiles à régler”.Patronat et syndicats sont “sur deux idées complètement différentes” sur la question cruciale de la pénibilité, a abondé Eric Chevée, négociateur de la CPME (petites et moyennes entreprises).- Dans la loi -Le leader de la CFTC, Cyril Chabanier, avait aussi rappelé dès jeudi que “les négociations sont terminées” pour le moment, tout en soulignant: “Si le patronat passe un coup de fil en disant on est prêt à faire un dernier effort sur la pénibilité, on décrochera”.Pour Marylise Léon, “si le gouvernement veut trouver une voie d’équilibre”, cela ne peut se faire “sans la réparation sur la pénibilité, avec le dispositif qu’on a proposé”, refusé par le patronat.En chute abyssale dans les sondages, en sursis jusqu’à la discussion budgétaire de l’automne, où le Rassemblement national notamment menace de le censurer, François Bayrou assure qu’il entend traduire dans la loi toute “disposition de compromis”.Une manière d’assurer à la CFDT, proche des socialistes, que chaque pas vers le patronat sera utile, ce dernier étant encouragé par ailleurs à assouplir ses positions. Un moyen aussi de prendre à revers les socialistes, qui ont annoncé maintenir leur motion de censure déposée après l’échec du conclave. Celle-ci sera examinée mardi en fin de journée, selon plusieurs sources parlementaires.De fait, le RN ayant répété qu’il ne la voterait pas, le Premier ministre sait qu’il restera à Matignon encore au moins jusqu’à l’automne.  bur-lum-boc-sac/cbn

Némésis, Eros… Quand l’extrême droite s’invite dans des combats emblématiques de la gauche

Après le 8-Mars, la Marche des fiertés: des collectifs d’extrême droite s’invitent dans les cortèges de grandes manifestations pour les droits des femmes ou des personnes LGBT+ malgré l’opposition des organisateurs. Une stratégie “parasitaire” qui vise à escamoter les revendications progressistes, selon des spécialistes.”On est en plein dans l’+agit-prop+, l’agitation propagande: l’objectif est de faire beaucoup de bruit avec peu de moyens”, relève pour l’AFP Tristan Boursier, chercheur associé au centre de recherches politiques (Cevipof).”Aller dans ces manifestations, les parasiter et se faire refouler ou se faire mal accueillir, c’est ce que recherchent ces groupes, qui ne représentent pas beaucoup de monde dans les faits”, ajoute-t-il. “C’est une stratégie de communication qui n’est pas nouvelle mais se renforce”.Inconnu du grand public, le collectif Eros, qui défilera samedi à Paris lors de la Marche des fiertés, n’en est pas à son coup d’essai. Ce groupe, qui se présente comme “gay patriote” et entend lutter contre les “dérives LGBT et multiculturelles”, s’était déjà invité à la “Pride” 2024.Une dizaine de personnes avaient brandi des pancartes avant d’être repoussées par des manifestants. “Ce n’est que le début”, avait prévenu Yohan Pawer, meneur du collectif et ex-candidat du parti d’Eric Zemmour. Sollicité par l’AFP, il n’a pas donné suite. Depuis la dissolution en 2021 du groupe d’ultradroite Génération identitaire (GI), “le milieu identitaire a adopté une stratégie extrêmement souple, qui consiste à se mobiliser sous des formes nouvelles, a priori non risquées d’un point de vue juridique”, analyse pour l’AFP Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite.”Plutôt que de militer dans une organisation centralisée et monothématique, sur l’immigration” et de risquer une nouvelle dissolution, “ils essayent de faire du bruit sur des causes a priori pas immédiatement associées aux idées qu’ils portent”, décrypte-t-il.Les méthodes d’Eros ressemblent à celles du collectif identitaire Nemesis. Le 8 mars, une cinquantaine de femmes de ce groupe présidé par Alice Cordier avaient défilé à l’écart du cortège parisien, lors de la Journée internationale des droits des femmes.Des associations féministes et des syndicats avaient accusé Némésis de “bordéliser (les) manifestations”. Des accusations reprises dans une tribune publiée mercredi par des militants LGBT+ qui reprochent à l’extrême droite de “s’approprier des espaces construits par et pour celles et ceux qu’elles ont toujours marginalisés — afin de les annihiler de l’intérieur”. – “Détournement” -La présidente de Némésis affirme représenter des victimes “qui ne se sont pas senties écoutées quand elle ont été victimes de violences, par d’autres associations, sous réserve d’idéologie”.”Le féminisme a été pendant des dizaines d’années l’apanage de la gauche et la gauche ne se rend pas compte aujourd’hui qu’il y a des enjeux nouveaux, notamment au niveau de la question migratoire”, dit Alice Cordier à l’AFP, déplorant que les membres du collectif se fassent “toujours frappées et agressées”.Tristan Boursier y voit “une rhétorique du retournement”, commune aux collectifs identitaires, consistant à “retourner le sens du progressisme” en disant “que les vrais racistes sont les antiracistes, les vrais ennemis des femmes sont les féministes, etc.” et “en se plaçant en victimes”. Il s’agit d’une “stratégie de détournement de mobilisation” doublée d'”une stratégie médiatique”, abonde Jean-Yves Camus. “S’ils sont 10 ou 20, dans la multitude des personnes qui vont défiler, c’est une goutte d’eau” mais “le risque, c’est que soit accordée à ce collectif une attention disproportionnée par rapport à ce qu’il représente”. Or, ces groupes sont des “coquilles vides”, selon Magali Della Sudda, chercheuse au CNRS. “C’est la réplique de la stratégie de la Manif pour tous: on crée des groupes qui ont une existence quasi-exclusivement virtuelle puis on les fait exister par le truchement de réseaux sociaux et de médias proches de ces sensibilités politiques.””Leur stratégie consistait jusqu’à présent à entrer dans les cortèges de manière imprévue pour mettre en scène des altercations”, ajoute-t-elle. “Aujourd’hui, ils annoncent en amont qu’ils vont venir de manière à ce que les médias, au lieu de se focaliser sur le contenu des revendications des organisations qui appellent à manifester, se focalisent sur leur venue.” 

Retraites: le gouvernement espère un accord entre partenaires sociaux “à la mi-juillet”, affirme Primas

Le gouvernement espère un accord “à la mi-juillet” sur les points d’aménagement de la réforme des retraites sur lesquels les partenaires sociaux n’ont pu aboutir lors du conclave, la pénibilité et le financement des mesures, a indiqué vendredi sa porte-parole Sophie Primas.”A la mi-juillet, nous avons tous bon espoir que nous y arrivions”, a déclaré Mme Primas sur BFMTV/RMC au lendemain de la conférence de presse de François Bayrou dressant le bilan de quatre mois de “conclave” entre partenaires sociaux.”Nous avançons, le Premier ministre a raison de ne pas lâcher (…) Nous allons au bout de l’exercice. Il y a déjà des points d’accord que le Premier ministre s’est engagé à mettre au Parlement dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en citant l’amélioration de la prise en compte de la carrière des femmes et l’abaissement de l’âge de départ sans décote.Selon le schéma retenu, la retraite serait calculée sur les 24 meilleures années (et non 25) pour les femmes ayant eu un enfant, sur les 23 meilleures années pour les femmes ayant eu deux enfants, avec pour effet d’augmenter légèrement leur pension.L’âge de départ sans décote est celui auquel il est possible de partir sans être pénalisé financièrement si l’on n’a pas cotisé tous les trimestres exigés (172 dans la réforme Borne). Cet âge pourrait être abaissé de 67 à 66,5 ans.En revanche, Mme Primas a reconnu “qu’il y avait encore des points de blocage”, notamment sur la prise en compte de la pénibilité.Les syndicats veulent obtenir que les salariés exposés longtemps à des travaux pénibles puissent partir en retraite anticipée, quel que soit leur état de santé constaté. Mais le patronat veut réserver ce départ anticipé aux seules personnes dont l’incapacité de travailler est établie par un médecin.Autre difficulté, l’équilibre financier. Selon François Bayrou, il manque encore 400 millions d’euros pour financer les diverses mesures sur la table, mais “on est tout près d’un accord pour y parvenir”.Mi-juillet, “au terme de ces négociations, ça sera sa responsabilité (au Premier ministre) de savoir s’il va au delà ou pas de l’accord qui sera trouvé sur les points sensibles”, a dit Sophie Primas.Â