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Lutte contre le narcotrafic: Darmanin et Retailleau appellent au “sursaut national” et à un “changement de paradigme”

Une boîte à outils judiciaire et policière pour “changer de paradigme” et “réarmer” la France face au narcotrafic: les ministres Gérald Darmanin et Bruno Retailleau ont appelé mardi au “sursaut national”, en ouverture des débats au Sénat sur une proposition de loi transpartisane très attendue.Érigé comme “priorité absolue” du gouvernement par le ministre de la Justice, et comme “menace existentielle” par son homologue de l’Intérieur, le trafic de drogue est au cÅ“ur des discussions de la chambre haute jusqu’à mercredi.À l’ouverture de la discussion parlementaire mardi, les deux ministres ont affiché leur franc soutien au texte des sénateurs Étienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste), qui pourrait faire quasiment consensus dans l’hémicycle, un fait rarissime sur les sujets régaliens.”Devant la submersion (du narcotrafic), un changement de paradigme complet est possible dans l’intégralité de la puissance publique et de son organisation”, a plaidé Gérald Darmanin, au lendemain de l’envoi par ses services d’une circulaire de politique pénale à tous les procureurs, qui érigeait cette lutte comme “priorité absolue”.”Point de bascule”, “mexicanisation” de la France… Bruno Retailleau ne manque pas une occasion, lui non plus, de rappeler l’ampleur du phénomène: mardi devant ses anciens collègues parlementaires, il a appelé à un “sursaut national” dans un “combat vital”, saluant également la “volonté transversale” perceptible au Parlement sur ce dossier.- Parquet dédié -La proposition de loi du Sénat, au titre évocateur – “sortir la France du piège du narcotrafic” – multiplie les propositions de toutes sortes, allant de la restructuration du système judiciaire à la question de l’immunité des repentis, en passant par une réforme de la procédure pénale.Un vote solennel est prévu mardi 4 février au Palais du Luxembourg, puis l’Assemblée nationale s’en saisira, potentiellement durant la semaine du 17 mars.Sa mesure phare, probablement adoptée dès mardi après-midi, est la création d’un “Pnaco”, un parquet national anti-criminalité organisée.Gérald Darmanin a dit souhaiter sa mise en place au 1er janvier 2026, précisant qu’il serait “par défaut” situé à Paris, après avoir évoqué lundi l’hypothèse de l’installer à Marseille.Sur le modèle du parquet antiterroriste, la nouvelle structure se saisirait des crimes les plus graves, soit quelques centaines de dossiers, et aurait un rôle de coordination des parquets. Il s’appuierait sur un Office anti-stupéfiants (Ofast) aux prérogatives renforcées.”Sa mise en place est urgente au vu de l’état de la menace. Il est essentiel que ce nouvel acteur soit doté de toutes les prérogatives qui lui permettront d’être véritablement un chef de file”, a souhaité l’auteur du texte Étienne Blanc.En parallèle, le garde des Sceaux a affirmé qu’il proposerait prochainement la création d’une “nouvelle juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs)”, après avoir promis la veille de quasiment doubler le nombre de magistrats spécialisés.- Prévention en question -Le texte propose également la création d’une procédure “d’injonction pour richesse inexpliquée” pour obliger les suspects à s’expliquer sur leur train de vie, ou encore d’une nouvelle infraction “d’appartenance à une organisation criminelle”. Autre idée: un mécanisme de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants, pour les “frapper au portefeuille”.Avec une ambition: “Trouver des solutions pour que nos institutions reprennent l’ascendant face aux trafiquants”, a martelé Jérôme Durain.Certaines mesures sont plus irritantes, comme l’idée de créer un procès-verbal distinct – ou “dossier-coffre” – pour ne pas divulguer à la défense certaines techniques d’enquête sensibles ; ou la possibilité accordée aux préfets de prononcer des “interdictions de paraître” sur les points de deal.Ce dernier point, “c’est une mesure Retailleau”, veut croire le sénateur écologiste Guy Benarroche, dont le groupe réserve encore sa position sur l’ensemble du texte. Comme d’autres élus et plusieurs associations, il craint “une atteinte aux libertés individuelles et au droit de la défense”, et regrette que le texte laisse de côté le volet de la prévention et de la santé publique.Les débats dériveront donc forcément sur l’épineuse question de la dépénalisation de l’usage de drogues, mais également sur l’absence de financement nécessaire à la restructuration de l’arsenal répressif prônée par ce texte.

La ministre Pannier-Runacher défend l’écologie face aux “populismes”

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu mardi les politiques environnementales, “inévitable solution” face aux “populismes qui voudraient faire de l’écologie l’origine de tous nos maux”. “2025 sera l’année de tous les dangers pour l’environnement. Danger, car nous sommes confrontés à la montée des populismes qui voudraient faire de l’écologie l’origine de tous nos maux”, a-t-elle dit en présentant ses voeux aux acteurs de la transition écologique.”L’écologie n’est pas un luxe réservé à une élite de grandes villes” mais “la seule réponse viable dont nous disposons pour lutter contre trois menaces – le dérèglement climatique, la disparition de la biodiversité et les pollutions”. C’est l'”inévitable solution”, a-t-elle plaidé.Même si aucun responsable n’a été cité, ces propos interviennent après le retour au pouvoir aux Etats-Unis de Donald Trump, climatosceptique, mais aussi en France à des attaques d’une partie de la droite contre l’Office français de la biodiversité (OFB) ou des normes jugées trop contraignantes par exemple. La ministre a aussi défendu des politiques publiques parfois critiquées comme par exemple les zones à faibles émissions (ZFE), le zéro artificialisation nette (ZAN) et le diagnostic de performance énergétique (DPE) des bâtiments.”Je ne renoncerai pas”, a-t-elle lancé, tout en reconnaissant que ces dispositifs “ne sont pas parfaits” et que “des aménagements locaux sont nécessaires”.A l’heure ou le gouvernement cherche des économies et prône la simplification, la ministre a aussi défendu une “logique de résultat” et annoncé une mission “pour renforcer les actions et l’impact de (son) ministère et de (ses) opérateurs dans un contexte général hostile à la transition écologique”.

Lutte contre le narcotrafic: au Sénat, un texte pour “réarmer” la France face aux trafiquants

Une boîte à outils judiciaire et policière pour “répondre à la menace” et “réarmer” la France face au narcotrafic: le Sénat examine à partir de mardi une proposition de loi transpartisane soutenue par le gouvernement, qui en a fait une priorité.Face à la multiplication des faits divers liés au trafic de drogue, une réponse législative à la hauteur ? Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, affichent en tout cas leur franc soutien à ce texte présenté à la chambre haute.”Je n’ai pas à attendre la loi pour renforcer les moyens contre le narcotrafic”, a lancé le garde des Sceaux lundi soir sur TF1, érigeant la lutte contre le narcotrafic comme une “priorité absolue” dans une circulaire de politique pénale envoyée en parallèle à tous les procureurs.”Submersion”, “point de bascule”, “mexicanisation” de la France: Bruno Retailleau ne manque pas une occasion, lui non plus, de rappeler l’ampleur du phénomène.”Il faut se réarmer, parce que c’est une menace, avec la corruption notamment, désormais existentielle pour notre pays”, a-t-il lancé mardi matin sur France 2.- Parquet dédié -Au Sénat, le constat a été dressé l’année dernière par deux parlementaires, Etienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste), pilotes d’une commission d’enquête au long cours. Leurs propositions de toutes sortes, allant de la restructuration du système judiciaire à la question de l’immunité des repentis, en passant par une réforme de la procédure pénale, figurent dans ce texte très attendu. Un vote solennel est prévu mardi 4 février au Palais du Luxembourg, puis l’Assemblée nationale s’en saisira, potentiellement durant la semaine du 17 mars, selon plusieurs sources parlementaires.”Nous devons donner au ministère de l’Intérieur tous les moyens d’agir pour rétablir l’ordre dans la République”, plaide le chef des sénateurs LR Mathieu Darnaud.Les sénateurs entendent ainsi tenter de rétablir la “symétrie” entre les moyens de la justice et ceux des narcotrafiquants, tout en donnant une “incarnation” à cette lutte: c’est l’objet de la création d’un “Pnaco”, un parquet national anti-criminalité organisée.Gérald Darmanin, favorable à cette proposition-phare des sénateurs, a dit souhaiter sa mise en place au 1er janvier 2026.Sur le modèle du parquet antiterroriste, la nouvelle structure aurait un “monopole sur les crimes les plus graves”, soit quelques centaines de dossiers, tout comme un rôle de coordination des parquets. Il s’appuierait sur un Office anti-stupéfiants (Ofast) aux prérogatives renforcées, placé sous la double tutelle de Beauvau et de Bercy.- Prévention en question -Le texte propose également la création d’une procédure “d’injonction pour richesse inexpliquée” pour obliger les suspects à s’expliquer sur leur train de vie, ou encore d’une nouvelle infraction “d’appartenance à une organisation criminelle”. Autre idée: un mécanisme de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants, pour les “frapper au portefeuille”.”Il faut qu’on se dote d’outils pour répondre à la menace. Il ne s’agit pas d’une délinquance habituelle, donc on ne peut pas se contenter de l’arsenal habituel”, justifie Jérôme Durain, parlementaire socialiste qui assume de travailler main dans la main avec la droite majoritaire au Sénat pour répondre à ce “sujet devenu transpartisan”.Certaines mesures sont plus irritantes, comme l’idée de créer un procès-verbal distinct – ou “dossier-coffre” – pour ne pas divulguer à la défense certaines techniques d’enquête sensibles; ou la possibilité accordée aux préfets de prononcer des “interdictions de paraître” sur les points de deal.Ce dernier point, “c’est une mesure Retailleau”, veut croire le sénateur écologiste Guy Benarroche, dont le groupe réserve encore sa position sur l’ensemble du texte. Comme d’autres élus et plusieurs associations, il craint “une atteinte aux libertés individuelles et au droit de la défense”, et regrette que le texte laisse de côté le volet de la prévention et de la santé publique.Les débats dériveront donc forcément sur l’épineuse question de la dépénalisation de l’usage de drogues, mais également sur l’absence de financement nécessaire à la restructuration de l’arsenal répressif prônée par ce texte.Le ministère de la Justice évalue ainsi à 130 millions d’euros les moyens nécessaires à la création du Pnaco.

Affaire Ghosn: Rachida Dati renonce à citer en justice l’actuel président de Renault

La ministre de la Culture Rachida Dati a renoncé à citer en justice l’actuel président de Renault, Jean-Dominique Senard, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, pour entrave à la justice et omission de témoigner en faveur d’un innocent, a indiqué mardi le parquet de Nanterre, sollicité par l’AFP. L’audience était prévue sur trois jours, de mercredi à vendredi, et n’aura donc pas lieu.Contacté, le conseil de Mme Dati, Me Olivier Baratelli, n’était pas joignable dans l’immédiat. L’avocat de M. Senard, Me Antonin Lévy, n’a pas souhaité commenter. Mme Dati avait saisi au printemps 2024 le tribunal correctionnel de Nanterre via la procédure dite de “citation directe” afin de faire comparaître M. Senard.Dans cet acte, l’avocat de la ministre avait accusé M. Senard d’avoir “dissimulé et fait dissimuler à la justice française des documents essentiels de nature à innocenter Madame Rachida Dati d’infractions qui lui sont reprochées”.L’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy et ex-députée européenne est mise en examen pour corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public depuis juillet 2021, dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan quand Carlos Ghosn en était le PDG.Dans la citation, le conseil de Mme Dati avait affirmé que “le but recherché par Jean-Dominique Senard était d’accabler Carlos Ghosn dans une volonté générale de dénigrement et de critique des choix de son prédécesseur”, avec “une volonté claire d’omerta, destinée à accabler artificiellement Madame Rachida Dati pour atteindre Carlos Ghosn”.”M. Senard est serein face à cette nouvelle action, qui n’est fondée ni en droit ni en fait”, avait réagi en mai auprès de l’AFP Me Antonin Levy, l’avocat de Jean-Dominique Senard. “Depuis sa prise de fonctions, l’entreprise a coopéré pleinement avec les autorités judiciaires et a répondu à toutes les réquisitions émises par elles et tendant à obtenir les pièces permettant au juge de se former une opinion sur les activités de Madame Dati”, avait ajouté le conseil.

Scinder les textes soins palliatifs et aide active à mourir est “une erreur” pour Braun-Pivet

Scinder le projet de loi fin de vie en deux textes, sur les soins palliatifs et sur l’aide active à mourir, comme l’a confirmé le Premier ministre François Bayrou est “une erreur”, a estimé mardi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. “Je crois que c’est une erreur”, a-t-elle déclaré sur BFMTV-RMC, appelant à ne pas “tergiverser” sur cette question. “Il ne faut pas distinguer” deux textes “parce que c’est bien souvent les mêmes personnes”, a-t-elle expliqué, “on ne peut pas savoir lorsqu’on sera peut-être confronté à cette situation très douloureuse ce que l’on souhaitera à ce moment-là”.”C’est un débat qu’il faut appréhender dans sa globalité”, a-t-elle insisté, “ce que je ne veux pas, c’est que l’on tergiverse”. Signataire lundi d’une tribune de plus de 200 socialistes et macronistes exhortant le Premier ministre à ne pas scinder le texte, Yaël Braun-Pivet a rappelé que “les Français se disent à longueur d’études extrêmement favorables à ce que l’on ouvre ce nouveau droit”. Mais lundi soir, François Bayrou qui est réticent à l’aide active à mourir, a répété qu’il souhaitait “deux textes” distincts. “Les soins palliatifs, pour moi ce n’est pas un droit, c’est un devoir”, a déclaré sur LCI le Premier ministre, qualifiant l’aide à mourir de “débat de conscience”.”Les personnes qui sont en fin de vie doivent pouvoir se voir proposer un accompagnement global (qui) comprendra évidemment la possibilité de faire des soins palliatifs, la possibilité d’avoir recours à une aide active à mourir”, lui a répondu Yaël Braun-Pivet. Scinder ce cadre revient à “diviser les gens et surtout les parcours”, a-t-elle estimé, prônant “de la souplesse”. Le projet de loi fin de vie était en cours d’examen à l’Assemblée nationale en juin et a été interrompu net par la dissolution. Le gouvernement n’entend pas le réinscrire au calendrier parlementaire avant l’adoption des budgets de l’État et de la Sécurité sociale. 

Bayrou sur “le sentiment de submersion” migratoire: Braun-Pivet n’aurait “jamais tenu ces propos”

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n’aurait “jamais tenu les propos” du Premier ministre François Bayrou qui a évoqué lundi soir “un sentiment de submersion” migratoire en France. “Je n’aurais jamais tenu ces propos et ils me gênent. On parle d’hommes et de femmes, on parle de notre pays, la France, qui, de par son histoire, de par sa géographie, de par sa culture, a toujours accueilli et s’est construite avec cette tradition-là”, a-t-elle déclaré mardi sur BFMTV/RMC. La France “approche” d’un “sentiment de submersion” en matière d’immigration, a estimé lundi François Bayrou.”Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion”, a déclaré le Premier ministre sur LCI.”Mais dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet”, a-t-il ajouté, en estimant “qu’on approche” de ce seuil.”Evidemment qu’il faut réguler l’immigration, évidemment qu’il faut être très ferme sur nos valeurs, sur les conditions et nos exigences d’intégration (…) Mais je n’utilise pas ces mots et je ne les utiliserai jamais parce que je crois que c’est contraire à ce que nous sommes profondément”, a ajouté Mme Braun-Pivet. “Il faut regarder le sujet migratoire en face. Mais moi ce que je souhaiterais, c’est que l’on arrête de le regarder uniquement par le prisme du ministère de l’Intérieur (…) c’est un sujet beaucoup plus large que cela”, a-t-elle dit.

Emmanuel Macron “au chevet du Louvre”, annonces à la clé

Emmanuel Macron se rend mardi “au chevet du Louvre” pour des “annonces” en réponse à l’alerte du musée le plus visité au monde, confronté à une vétusté alarmante et au casse-tête des milliers de touristes qui défilent quotidiennement sous la pyramide et devant la Joconde.”Il y aura des annonces concernant le Louvre et son avenir”, s’est bornée à dire lundi la présidence à des journalistes, sans dévoiler les solutions que préconisera le chef de l’Etat.Au soir de la présidentielle de 2017, Emmanuel Macron s’était mis en scène devant la pyramide de verre pour célébrer sa victoire. Mardi, il pourrait s’exprimer avec le chef-d’oeuvre de Léonard de Vinci en arrière-plan.Le musée cristallise l’attention depuis que sa présidente-directrice, Laurence des Cars, a tiré la sonnette d’alarme dans une note du 13 janvier à la ministre de la Culture, Rachida Dati.Le document égrène les problèmes: “Multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés”, “obsolescence” des “équipements techniques”, “inquiétantes variations de températures mettant en danger l’état de conservation des oeuvres”…La pyramide inaugurée en 1988, majestueuse entrée voulue par l’ancien président François Mitterrand et conçue par l’architecte Ieoh Ming Pei, est jugée “structurellement dépassée” car elle était prévue pour accueillir quatre millions de visiteurs par an. Le musée en a compté près de neuf millions (dont 80% d’étrangers) en 2024 et dix millions avant la pandémie de Covid-19!M. Macron va-t-il reprendre l’idée d’une seconde entrée du côté de la Cour carrée de l’ancien château? L’Elysée reconnaît que l’inadéquation à la fréquentation actuelle est un “point central”.De la même manière, un conseiller présidentiel relève que la réflexion porte aussi sur le lieu d’accrochage de la Joconde, car “l’engouement des visiteurs”, qui sont 20.000 par jour à l’admirer, “obère les conditions de visite dans les espaces environnants”. Sans confirmer à ce stade un éventuel déplacement du portrait de Mona Lisa dans un nouvel espace.- Budget contraint -Le président de la République fait face à deux écueils.Après la défaite de son camp aux législatives, il ne peut plus dicter ses décisions au gouvernement comme il l’a fait pendant sept ans. En outre, la situation très dégradée des finances publiques rend inimaginables des investissements massifs de l’Etat.Or les travaux nécessaires se chiffrent, selon la direction du musée, en “centaines de millions d’euros”. Le chiffre d’un demi-milliard a circulé, sans être confirmé. “Il n’est évidemment pas question, au moment où nous construisons un budget (…) de maîtrise des dépenses publiques, d’ajouter une ligne de 500 millions comme cela”, a prévenu lundi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, sur TF1. Selon elle, l’annonce éventuelle de fonds publics “n’engage que le président”.L’Elysée assure au contraire que M. Macron, qui s’est rendu discrètement sur place à l’automne pour constater l’étendue des besoins, a préparé ses annonces “en lien” avec Mme Dati, qu’il avait nommée à la Culture il y a un an. “Ce ne sont pas des annonces présidentielles découplées de l’action gouvernementale”, insiste un conseiller.Sans détailler les pistes de financement, la présidence a minimisé la difficulté technique d’un billet d’entrée plus cher pour les touristes étrangers hors Union européenne, évoqué par la ministre.Elle a d’ailleurs noté que les tarifs du Louvre étaient “nettement dans le bas de la fourchette” par rapport aux “grands musées équivalents”. Et souligné les “possibilités de progression en matière de mécénat”.Selon une source gouvernementale, l’exécutif réfléchit à la manière de “mobiliser des ressources ailleurs”, auprès de donateurs privés et de grandes entreprises, comme ce fut le cas pour les 846 millions d’euros de dons qui ont permis de reconstruire Notre-Dame de Paris.Ce chantier, qui a permis de rouvrir en décembre la cathédrale cinq ans après l’incendie, est une des principales actions culturelles d’Emmanuel Macron. Au-delà, son “grand projet”, dixit l’Elysée, c’est la Cité internationale de la langue française, dans le château restauré de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne.Si aujourd’hui “le président se place au chevet du Louvre”, c’est qu’il se considère, malgré sa perte de pouvoir, comme “garant du temps long”, chargé “de protéger tout ce qui fait le patrimoine, la fierté et le rayonnement du pays”, plaide son entourage, qui n’hésite pas à élargir son “domaine réservé” au gré de l’actualité.”Ce n’est pas son domaine”, grince pourtant un membre du gouvernement. “Il s’achète des points de popularité à bon compte.”

Budget: Bayrou confirme certaines concessions et appelle l’ensemble des partis à la “responsabilité”

Pas de suppression de postes enseignants pour les socialistes, pas de nouvel impôt sur les ménages pour la droite et le centre. Toujours à la merci d’une censure, François Bayrou a confirmé lundi plusieurs concessions faites aux partis en les appelant à la “responsabilité” pour trouver un compromis sur le budget.”J’ai confiance dans le sentiment de responsabilité de tous”, a affirmé le chef du gouvernement sur la chaîne LCI. Cet entretien intervient alors que les débats ont repris ce lundi en commission à l’Assemblée sur les comptes de la Sécurité sociale, avant une réunion cruciale, jeudi, de sept sénateurs et sept députés en commission mixte paritaire (CMP) pour rechercher un compromis sur le budget de l’Etat.François Bayrou espère de nouveau convaincre le PS de ne pas voter une censure. Il a confirmé à cet égard l’abandon, réclamé par les socialistes, de la suppression de 4.000 postes d’enseignants, une décision “définitive”.Il a également écarté l’hypothèse de 7 heures de travail non rémunéré par an pour financer la Sécurité sociale, un autre irritant pour le PS mais aussi pour certains macronistes, car “le travail doit être payé”. “Le compte n’y est pas complètement, mais on chemine”, a réagi le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner sur la même chaîne.Mais les socialistes “ne sont pas les seuls” à avoir des demandes, a ajouté M. Bayrou, en citant la droite et le camp présidentiel. A cet égard, s’il a confirmé une contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus et les grandes entreprises, il a aussi assuré que les ménages ne paieraient “aucun impôt nouveau” en 2025.- “Sentiment d’une submersion” -Sur l’immigration, “un certain nombre de villes ou de régions” ont “le sentiment d’une “submersion”, a assuré François Bayrou.Des propos “extrêmement choquants” pour le coordinateur de LFI Manuel Bompard. “Ça ne correspond pas du tout à la réalité”, a-t-il dit sur LCI en ajoutant que les étrangers représentaient 7,7% de la population en France selon l’Insee.Favorable à une restriction du droit du sol à Mayotte mais pas en métropole, le chef du gouvernement se pose aussi en homme de compromis. Pour lui, ses ministres, le très droitier Bruno Retailleau (Intérieur) qui veut durcir les conditions de régularisation des étrangers en France, et le rocardien Eric Lombard (Economie) pour qui le pays “a besoin d’une immigration de travail”, ont tous “les deux” raison.Si “on n’a pas de budget, alors aucune des décisions nouvelles qui ont été annoncées ne peut être remplie”, a de nouveau prévenu le Premier ministre.Il a promis aussi que l’organisation de l’Etat sera “repensée en profondeur” et que l’Etat allait maigrir “nécessairement”.Concernant le texte sur la Sécurité sociale (PLFSS), dont une première mouture avait entraîné la chute du gouvernement Barnier début décembre, les discussions ont repris ce lundi à partir de la version adoptée par le Sénat fin novembre.   Mais les termes de l’équation ont changé, avec un déficit 2025 de la Sécu désormais anticipé à au moins 23 milliards d’euros, contre 16 milliards évoqués à l’automne. Un dérapage qui s’explique notamment par l’abandon forcé des mesures d’économie sur les retraites, et par le coût de certaines concessions faites aux socialistes sur le budget des hôpitaux ou sur le remboursement des consultations médicales et des médicaments.Après son examen en commission, le texte doit revenir dans l’hémicycle à partir du 3 février.- Budget de “compromis” -En attendant, le gouvernement est confronté à la réunion décisive de la commission mixte paritaire (CMP), jeudi, pour rechercher un compromis sur l’autre texte majeur, celui du budget 2025 de l’Etat.Cette CMP, où le socle commun soutenant le gouvernement est majoritaire, pourrait être l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.L’exécutif en a bien conscience: la version du texte adoptée la semaine dernière par le Sénat doit être adoucie pour devenir un “budget de compromis”, a assuré dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.La version issue de la CMP sera ensuite soumise à l’Assemblée, la semaine du 3 février, avec vraisemblablement l’usage du 49-3. Qui devrait donc déclencher une nouvelle motion de censure, déposée par les Insoumis.D’où les appels du pied de l’exécutif en direction des rangs socialistes, qui ont renoncé mi-janvier à voter une précédente censure, mais sans s’engager pour la suite. “Le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition”, a souligné Mme Montchalin.Une perspective vivement rejetée par Manuel Bompard: si le PS ne vote pas cette censure, a-t-il mis en garde, il changera d’alliance et entrera dans “un soutien sans participation” au gouvernement.

Fin de vie: Bayrou confirme vouloir “deux textes” distincts, l’un sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide à mourir

François Bayrou a confirmé lundi vouloir scinder le projet de loi sur la fin de vie, pour distinguer les “deux sujets” des soins palliatifs et de l’aide à mourir, afin de “pouvoir voter sur chacun de ces deux textes différemment”.”Les soins palliatifs, pour moi ce n’est pas un droit, c’est un devoir”, a déclaré sur LCI le Premier ministre, qualifiant l’aide à mourir de “débat de conscience”.Plus de 200 socialistes et macronistes ont exhorté lundi François Bayrou à ne pas scinder le texte jugeant que “dissocier les soins palliatifs de l’aide médicalisée active à mourir serait une erreur”. Cette tribune, signée notamment par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, a été mise en ligne sur le site du Parisien à quelques heures du long entretien télévisé du Premier ministre sur LCI.A ce stade, le gouvernement se refuse à élaborer un calendrier parlementaire, pour la fin de vie ou d’autres textes législatifs, tant que le budget n’est pas adopté, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.Une proposition de loi du député Modem Olivier Falorni a néanmoins été déposée à l’Assemblée nationale. La genèse de ce texte, censé devenir la grande réforme sociétale de la présidence d’Emmanuel Macron, remonte à plusieurs années. La fin de vie a d’abord fait l’objet d’une convention citoyenne, puis d’un long travail de plusieurs gouvernements. La proposition de loi prévoit le développement des soins palliatifs mais aussi de légaliser, à d’importantes conditions, une “aide active à mourir” – concrètement un suicide assisté ou, dans certains cas, une euthanasie. En marge de cette prise de position sur la réforme de la fin de vie, François Bayrou a livré quelques convictions intimes concernant ce débat: “On touche là à quelque chose qui tient au sens de la vie, à la vie et au sens de la vie.”En référence à son père décédé tragiquement dans un accident, le Premier ministre a évoqué son rapport à la mort imprégné de foi chrétienne. “Beaucoup des êtres que vous aimez vous sont arrachés. Et ces êtres-là, ils vous façonnent. J’ai souvent dit que pour moi, la mort n’existait pas (…) Moi, je ne crois pas que les morts soient morts”, a-t-il avancé.”Je crois à la vie (…) Je crois que ceux qui sont de l’autre côté continuent à avoir avec nous quelque chose comme une relation. (…) Peut-être vous me prendrez pour un fou”, a confié M. Bayrou, catholique pratiquant mais qui s’est toujours positionné pour la séparation stricte du politique et du religieux.

La lutte contre le narcotrafic érigée au rang de priorité numéro un, pour Darmanin

La lutte contre le narcotrafic doit être une “priorité absolue”, a martelé lundi le ministre de la Justice Gérald Darmanin, dans une circulaire de politique pénale envoyée à tous les procureurs.”A l’instar du sursaut collectif auquel nous ont contraints plusieurs attentats terroristes, la lutte contre la criminalité organisée en particulier, doit constituer une priorité absolue pour l’ensemble des parquets”, mentionne la circulaire, envoyée lundi à tous les procureurs. Gérald Darmanin, qui s’est entretenu plusieurs heures lundi avec ceux-ci, leur a détaillé les orientations qu’il souhaitait voir mettre en Å“uvre. “Votre priorité comme celle des services enquêteurs (…) doit être celle de la lutte contre le blanchiment et les gains induits par la criminalité”, évoque le document, transmis à la presse. “Il faut plus d’enquêtes patrimoniales et des saisies de biens systématiques”, a précisé sur TF1 le ministère de la Justice, qui entend travailler main dans la main avec Bercy. Le ministre de la Justice souhaiterait par ailleurs que les biens saisis soient vendus plus rapidement, prenant pour exemple des “millions de montres Rolex entassées depuis des années au dépôt de Marseille” et qui pourraient être vendues ou encore les millions d’euros dépensés en fourrière pour les voitures saisies et immobilisées, selon une source au ministère de la justice. La feuille de route mentionne également des procédures “d’interdictions de paraître” afin d’éloigner les délinquants de certaines zones. Concernant les criminels de nationalité étrangère, le ministère évoque le recours à des expulsions et à des interdictions de territoire français “dans la stricte application de la loi” et en accord avec le ministère de l’Intérieur, en cas d’atteintes contre des personnes.  Gérald Darmanin a évoqué la création d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco), opérationnel en janvier 2026 selon lui et qui aurait notamment un “monopole sur les crimes les plus graves” et serait chargé de “coordonner les parquets sur tout le spectre de la criminalité organisée”.La proposition de loi transpartisane qui le propose sera débattue à partir de mardi au Sénat.”Je n’ai pas à attendre la loi du Parlement pour renforcer les moyens contre le narcotrafic. Je vais quasiment doubler le nombre de magistrats dans les prochains mois qui luttent contre le narcotrafic” a détaillé le ministre sur TF1. En tout 100 magistrats supplémentaires seront détachés à la lutte contre le crime organisé d’ici 2027, soit un doublement selon la chancellerie.Autre priorité pour le ministère de la Justice: les violences faites aux personnes et notamment les femmes et les enfants. Faisant référence à la mort d’un adolescent de 14 ans poignardé vendredi à Paris, et pour laquelle deux  mineurs ont été mis en examen lundi soir et placés en détention provisoire, Gérald Darmanin s’est exprimé en faveur de la “comparution immédiate pour les crimes les plus graves, ce qui n’est pas dans notre droit”. Sur TF1 le ministre a par ailleurs regretté le peu de moyens dont bénéficie la justice pour les mineurs. “Il y a un juge pour 300 enfants parce que les victimes, les auteurs sont malgré tout des jeunes, des enfants qu’il ne faut pas juger totalement comme des adultes”. Le ministre de la Justice a annoncé 100 juges pour enfants de plus d’ici 2027 “qui vont être désignés dans les prochaines semaines”.Â