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Éric Lombard, patron de la Caisse des dépôts, parachuté au ministère de l’Economie

L’actuel directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) Éric Lombard a été promu lundi ministre de l’Économie et des Finances, fort d’un bilan favorable à la tête de la puissante institution publique, et aura la tâche urgente de doter la France d’un budget pour 2025.Egalement chargé et de la Souveraineté industrielle et numérique, il sera épaulé de deux ministres et trois ministres délégués.En charge des finances publiques, il devra avoir des discussions serrées avec Bruxelles: la France fait partie des mauvais élèves de l’Europe avec un déficit public qui devrait atteindre 6,1% du PIB cette année et une dette publique de 3.300 milliards d’euros.Arrivé fin 2017 à la CDC, ce technicien de l’économie a comme faits d’armes la création de la Banque des territoires, le redressement en catastrophe d’Orpea (aujourd’hui Emeis) ou encore le rapprochement entre CNP Assurances et la Banque Postale.Gérer ces dossiers ne l’a pas empêché de deviser politique, sortant de la réserve attendue d’un patron de “la Caisse”.”Comment est-ce qu’on gère une institution financière dans le monde de Donald Trump, de Vladimir Poutine et de Xi Jinping, pour citer trois grands démocrates progressistes et éclairés?”, s’interrogeait-il en début de mois, lors d’une rencontre organisée par l’association Europe-finances-régulations (AEFR).”Moi je pense qu’il faut regarder les choses avec confiance et puis surtout en étant extrêmement actifs”, y répondait-il.Reconduit à la tête de la Caisse des dépôts début 2023, il n’a pas à rougir du résultat financier de ces dernières années: ce bras financier de l’État a réalisé l’an dernier un bénéfice net de 3,9 milliards d’euros.- Éveil politique à gauche… -Diplômé d’HEC en 1981, âgé aujourd’hui de 66 ans, Eric Lombard a entamé sa carrière au sein de la banque Paribas, avant de rejoindre la mitterrandie en 1989 auprès de Michel Sapin notamment, puis de revenir à Paribas au lendemain du revers de la gauche aux législatives de 1993. Il y occupe plusieurs postes, dont celui de responsable des fusions et acquisitions en banque et assurance.Eric Lombard pilote ensuite l’assurance pour la filiale maison du désormais BNP Paribas, puis bascule en 2013 chez l’assureur Generali France. Il est poussé dehors en 2017 par le nouveau directeur général du groupe italien Philippe Donnet. Dans la foulée, et au terme d’un feuilleton de plusieurs semaines, il obtient finalement le poste à la tête de la CDC fin 2017 en remplacement de Pierre-René Lemas, poussé vers la sortie par Emmanuel Macron après avoir atteint l’âge de retraite préfectorale, malgré un mandat courant jusqu’en 2019.Il s’était opportunément proposé à la fonction de directeur général de la Caisse des dépôts “si le poste devait être vacant” moins de deux semaines après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.Interrogé par l’AFP en 2022, le patron de La Poste Philippe Wahl lui prêtait de grandes compétences techniques et des qualités relationnelles indéniables.Un haut cadre de la fonction publique constatait, lui, qu’il avait “fait ce qu’on attendait de lui, dans un contexte très contraint par la crise”.- …avant l’entrée en macronie -Eric Lombard, déjà pressenti à Bercy en mai 2022, s’est déjà dit “en phase avec l’itinéraire et le projet d’Emmanuel Macron”.Il n’hésite pas pour autant à lui lancer quelques flèches, notamment contre la réforme des retraites, la gestion de l’Agence des participations de l’Etat et le Trésor public.Deux figures l’ont marqué dans sa jeunesse, explique-t-il dans son livre “Au cÅ“ur de la finance utile”, paru début 2022: son grand-père, industriel du textile implanté à Troyes et collectionneur d’art, et le socialiste Michel Rocard, ministre lors du premier mandat de François Mitterrand et Premier ministre de 1988 à 1991.”On ne le ressent pas en interne comme un homme de gauche”, observe Salomé Vaillant, secrétaire générale du syndicat Unsa.”Pour tout ce qui est social, il n’est pas vraiment au rendez-vous”, déplore-t-elle, jointe lundi par l’AFP.Très politique, grand communicant, il parle volontiers aux médias et multiplie les déplacements.Président du Théâtre des Champs-Elysées, Éric Lombard est aussi, selon une connaissance, mélomane – il joue du piano – et passionné de voile.

L’omniprésent et incontournable Bruno Retailleau reste à Beauvau

Comme une évidence. Malgré son profil clivant, Bruno Retailleau, reconduit lundi ministre de l’Intérieur, est devenu incontournable à Beauvau, récoltant les fruits de ses mesures annoncées pour lutter contre la délinquance, le narcotrafic et l’immigration.Il était le premier membre du gouvernement sur place à Mayotte avant même le président ou le Premier ministre: en trois mois à peine, le Vendéen a su se rendre irremplaçable, au point que le président LR du Sénat Gérard Larcher plaidait, dès le lendemain de nomination de François Bayrou, pour que Bruno Retailleau soit reconduit.Longtemps présenté comme l’un des rares poids lourds de l’exécutif de Michel Barnier, l’omniprésent “premier flic de France”, fidèle à sa ligne droitière, a ainsi rapidement retourné les macronistes, qui lui étaient initialement hostiles.Il a également su convaincre les syndicats policiers. À commencer par Alliance Police Nationale, qui avait plaidé auprès de l’AFP pour la “stabilité” au vu du “volontarisme” affiché par le ministre, notamment sur les peines plancher ou l’abaissement de la majorité pénale.”Tout ça, pour nous, va dans le bon sens”, a ainsi indiqué son délégué national Éric Henry, qui a toutefois insisté sur les financements: “On nous parle de guerre contre le narcotrafic mais il faut aussi les moyens de ses ambitions. Ça passe par un budget extrêmement conséquent.””Il a rappelé des idées qui sont chères au cÅ“ur des policiers, comme le régalien, l’autorité, le retour de l’ordre… Il a fait le job, ça nous va très bien”, avait dans le même temps confirmé à l’AFP Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat Un1té.- “Garanties” -À 63 ans, ce passionné d’équitation, ancien protégé de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France, reste tout de même un repoussoir pour une partie de la classe politique. La cheffe de file des Écologistes Marine Tondelier le qualifie d’ailleurs “de motif de censure à lui tout seul”.Son association avec le nouveau titulaire de la Chancellerie, Gérald Darmanin, à qui il avait succédé place Beauvau en septembre, sera scrutée, notamment du côté des syndicats.Un1té redoutait “un effet dahu” avec “un ministre de l’Intérieur cohérent avec sa mission et un ministre de la Justice qui l’est moins”. Ce ne devrait finalement pas être le cas entre deux hommes aux objectifs similaires mais qui risquent du coup de se marcher sur les pieds.Quoi qu’il en soit François Bayrou avait déjà annoncé publiquement de conserver Bruno Retailleau au gouvernement: à l’Intérieur, “il a montré (…) qu’il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l’opinion demande”, avait ainsi estimé le Palois.Sûr de son fait, Bruno Retailleau avait, de son côté, posé ses conditions pour poursuive sa mission à Beauvau. Il s’était même permis de demander des “garanties” au nouveau Premier ministre, notamment en ce qui concerne “la lutte drastique contre l’immigration illégale” et la “réduction de l’immigration légale au strict nécessaire”.L’ancien président du groupe LR au Sénat avait aussi réclamé des “moyens” pour continuer à “lutter contre l’insécurité et notamment le narcotrafic”.À son arrivée au ministère de l’Intérieur, fin septembre, le Vendéen avait assuré n’avoir qu’une seule ligne de conduite et trois priorités: “rétablir l’ordre, rétablir l’ordre et rétablir l’ordre”. Sa feuille de route posée, le voilà confirmé à Beauvau: Bruno Retailleau peut désormais rester au centre du puzzle gouvernemental et continuer à affirmer ses positions fermes sur l’immigration et la sécurité.

La composition du gouvernement annoncée à 18h30, Bertrand n’en sera pas

Le gouvernement de François Bayrou sera dévoilé lundi à 18h30, a indiqué l’Élysée, mais sans Xavier Bertrand, qui a fait savoir peu avant l’annonce officielle qu’il refusait d’entrer dans une équipe “formé(e) avec l’aval de Marine Le Pen”.La présidence de la République a annoncé que le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler égrènerait la composition du gouvernement à 18h30.Mais avant même cette annonce, un des dirigeants politiques pressentis a fait savoir qu’il n’en serait pas: le président (LR) de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand.”Le Premier ministre m’a informé ce matin, contrairement à ce qu’il m’avait proposé hier, qu’il n’était plus en mesure de me confier la responsabilité du ministère de la Justice en raison de l’opposition du Rassemblement national”, écrit M. Bertrand dans un communiqué.”En dépit de ses nouvelles propositions, je refuse de participer à un gouvernement de la France formé avec l’aval de Marine Le Pen”, poursuit l’ancien ministre de la Santé.Une défection importante pour un Premier ministre en quête de poids lourds à droite comme à gauche pour tenter de dénouer la crise politique.M. Bertrand au gouvernement, “c’est un très mauvais signe qui est fait”, avait grincé lundi matin Jean-Philippe Tanguy (RN), répétant néanmoins qu’une telle éventualité n’entraînerait pas censure immédiate du parti d’extrême droite. Décrétée journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido, lundi est une journée délicate pour annoncer un gouvernement mais ce dernier reste promis “avant Noël” mercredi. Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a déclaré François Bayrou dans la cour de Matignon.Très émue, la députée (Liot) de Mayotte, Estelle Youssouffa s’était dite quelques heures plus tôt “indignée” que “la petite tambouille parisienne continue” en ce jour de deuil, alors que la population de Mayotte “n’a pas d’eau, n’a pas vu de secours”. “C’est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre, qu’on n’a plus les mots”, a-t-elle déclaré sur France Inter.De nominations de Premiers ministres en remaniements, la classe politique s’est habituée à devoir patienter au gré des ajustements de calendriers de l’exécutif.”Cette durée de ce casting par rapport aux urgences du pays, aux crises que l’on traverse, c’est insupportable”, a critiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV-RMC, dénonçant “toujours le même sketch”. – Poids lourds -Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.Son entourage avait fait savoir dimanche qu’il en était “aux derniers réglages de son gouvernement”. Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Élysée.Mais la composition d’un gouvernement répond à un subtil dosage devant notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités. Les ministres devront surtout préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.Les noms de l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou.Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay où l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem) aimerait rester.- Engagement écrit -A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.Mais rien ne filtre ou presque sur d’autres personnalités issues de la gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou. Si ce n’est, peu avant l’annonce, le nom de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, pressenti à l’Outre-mer.Le parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure s’est dit “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé”, n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles.Du côté des LR, ils ont obtenu lundi l’engagement écrit du Premier ministre notamment sur des “économies” budgétaires et l’encouragement du “travail par tous les moyens”, auquel ils avaient conditionné leur participation au gouvernement. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, a renoncé à entrer dans l’équipe, faute d’avoir obtenu le portefeuille des Finances. En revanche, le ministre sortant de l’Intérieur Bruno Retailleau est bien parti pour rester. Les députés LR se réuniront à 20h00, selon une source au sein du parti.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.

La composition du gouvernement annoncée à 18h30

Le gouvernement de François Bayrou sera dévoilé lundi à 18h30, a indiqué l’Elysée, épilogue d’une dizaine de jours de tractations entre le Premier ministre et Emmanuel Macron, alors que la France se recueille à la veille des fêtes de Noël pour Mayotte, ravagée par un cyclone. La présidence de la République a annoncé que le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler égrènerait la composition du gouvernement à 18h30.Auparavant, le Premier ministre est attendu à 16h30 au centre interministériel de crise sur Mayotte, au ministère de l’Intérieur, à proximité immédiate du palais présidentiel.Décrétée journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido, lundi est une journée délicate pour annoncer un gouvernement mais ce dernier reste promis “avant Noël” mercredi.  Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a déclaré François Bayrou dans la cour de Matignon.Très émue, la députée (Liot) de Mayotte, Estelle Youssouffa s’était dite quelques heures plus tôt “indignée” que “la petite tambouille parisienne continue” en ce jour de deuil, alors que la population de Mayotte “n’a pas d’eau, n’a pas vu de secours”. “C’est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre, qu’on n’a plus les mots”, a-t-elle déclaré sur France Inter.De nominations de Premiers ministres en remaniements, la classe politique s’est habituée à devoir patienter au gré des ajustements de calendriers de l’exécutif.”Cette durée de ce casting par rapport aux urgences du pays, aux crises que l’on traverse, c’est insupportable”, a critiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV-RMC, dénonçant “toujours le même sketch”. – Poids lourds -Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.Son entourage avait fait savoir dimanche qu’il en était “aux derniers réglages de son gouvernement”. Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Élysée.Mais la composition d’un gouvernement répond à un subtil dosage devant notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités. Les ministres devront surtout préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.Les noms de l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure du parti de droite Les Républicains (LR).Ce dernier, cité pour la Justice, est un irritant pour le RN, qu’il a longtemps combattu. D’autant que Marine Le Pen attend son jugement, avec une éventuelle inéligibilité, dans le procès des assistants du Parlement européen.”C’est un très mauvais signe qui est fait”, a grincé Jean-Philippe Tanguy (RN), répétant néanmoins que l’entrée de Xavier Bertrand au gouvernement n’entraînerait pas censure immédiate du parti d’extrême droite. Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay où l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem) aimerait rester.- Engagement écrit -A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.  Mais rien ne filtre ou presque sur d’autres personnalités issues de la gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou. Le parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure s’est dit “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé”, n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles.Du côté des LR, ils ont obtenu lundi l’engagement écrit du Premier ministre notamment sur des “économies” budgétaires et l’encouragement du “travail par tous les moyens”, auquel ils avaient conditionné leur participation au gouvernement. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, a renoncé à entrer dans l’équipe, faute d’avoir obtenu le portefeuille des Finances. En revanche, le ministre sortant de l’Intérieur Bruno Retailleau est bien parti pour rester.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.

Une minute de silence pour “entourer les Mahorais” après le cyclone dévastateur à Mayotte

Dix jours après le passage d’un cyclone qui a dévasté l’archipel de Mayotte et fait au moins 35 morts dans ce territoire d’Outre-mer, une minute de silence a été observée lundi lors d’une journée de deuil national, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier” selon François Bayrou.Le Premier ministre, toujours affairé à composer son gouvernement, a réuni le personnel dans la cour de Matignon pour observer cette minute de silence.Elle “a le sens d’une communion dans le deuil (…), d’un engagement pour que la communauté nationale soit présente, pour reconstruire Mayotte et faire que les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a dit le Premier ministre François Bayrou, à l’issue de ce moment de recueillement.Critiqué pour avoir assisté le 16 décembre au conseil municipal de Pau en pleine crise à Mayotte, le nouveau Premier ministre devait assister à 16h30 à une réunion du Centre interministériel de crise au ministère de l’Intérieur.Le président Macron et son épouse Brigitte se sont eux  tenus debout sur le perron de l’Elysée pour observer cette minute et tous les drapeaux ont été mis en berne.A Bordeaux, devant l’hôtel de Ville, Mainis Keisler, une étudiante en psychologie de 23 ans particulièrement émue, a insisté auprès de l’AFP sur l’importance “d’être ici pour que les gens là-bas sachent qu’on est de tout cÅ“ur avec eux”.”Mayotte est française, même s’il y a quelques difficultés et quelques différences. Cet hommage très symbolique est là pour rappeler à tout le monde qu’on est autant français que les gens qui habitent ici”, a-t-elle ajouté, les larmes aux yeux, alors que sa “famille habite à Passamainty (dans le sud de la commune de Mamoudzou)”, une zone où il n’y a “toujours pas d’eau et d’électricité”. A Toulouse, une centaine de personnes s’est rassemblée lundi dans le centre-ville.”Toulouse se tient très clairement aux côtés des Mahorais, on a mis à disposition une salle pour recueillir tous les dons des Toulousains qui veulent soutenir Mayotte. Il y a besoin de tout, pas seulement de dons mais aussi de produits d’hygiène, d’entretien”, a expliqué à l’AFP Marion Lalane-de Laubadère, première adjointe au maire de Toulouse.La représentante de la mairie ainsi que d’autres élus ceints de leur écharpe tricolore, de représentants associatifs et de membres de la communauté mahoraise, arborant souvent les tissus traditionnels locaux frappés de la fleur d’ylang-ylang, ont observé dans le froid une minute de silence et chanté une Marseillaise, en cette journée de deuil national pour les victimes du cyclone.         “On a besoin de tous les Français parce que Mayotte c’est votre île, là nous sommes touchés et nous avons vraiment besoin de toutes les communautés”, a insisté Paul Caïus-Yobo, président du Collectif des Etats généraux de l’Outremer pour la région Occitanie.Sandra Ibrahim, membre de la communauté mahoraise de Toulouse a quant à elle regretté que l’aide n’arrive pas assez vite sur place.”La situation reste déplorable parce que l’aide envoyée n’est pas arrivée ou en tout cas mes proches ne l’ont pas vue”, a-t-elle dit à l’AFP, ajoutant: “on a pris contact dans différents villages et tout le monde dit la même chose: personne n’est venu me voir”.A plus de 8.000 kilomètres de l’Hexagone, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville a présidé une cérémonie d’hommage sur la place Zakia Madi, à Mamoudzou, devant des habitants mais aussi des pompiers, policiers et gendarmes de Mayotte qui ont entonné La Marseillaise a capella.Le préfet, qui a pris brièvement la parole avant la minute de silence a souligné que l’Etat avait “pris l’engagement de faire mieux pour Mayotte”, puis est allé saluer un par un les habitants présents de cet archipel français de l’océan Indien, quasi ravagé le 14 décembre par le cyclone Chido, d’une intensité exceptionnelle.- “90% de Mayotte détruite” -Le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans, a détruit la totalité de l’habitat précaire et causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d’Å“uvre pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications.”90% de Mayotte est détruite, 90% des habitations n’ont plus de toit. On n’a pas d’eau, pas de nourriture, les secours ont encore du mal à arriver dans les zones”, s’est alarmée lundi matin sur France Inter Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte et “profondément indignée” par la classe politique dont “l’obsession” est “le remaniement ministériel”.”En fait, on s’en fout de Mayotte. Et ça, franchement, c’est grave”, a-t-elle lâché, prise par l’émotion.Le bilan provisoire de la catastrophe naturelle, facilitée par le réchauffement climatique, s’élève à 35 morts et environ 2.500 blessés, mais les autorités craignent un nombre de victimes plus élevé.- “Manque d’aide de l’Etat” -Pour Adalove Toto, agent logistique de 41 ans et vice-président de l’Union des associations mahoraises de Gironde (UAMG), “l’aide avance petit à petit”. “Je ne dirai pas qu’il n’y en a pas mais il y a des zones vraiment très touchées qui sont encore sans eau, sans électricité et réseau téléphonique. Vu le peu de nouvelles qu’on a de ces zones-là, c’est que ça manque d’aide de l’État”, a relevé auprès de l’AFP l’homme de 41 ans, venu se recueillir lundi place de l’Hôtel de ville à Bordeaux.Emmanuel Macron a promis une loi spéciale pour “rebâtir Mayotte” et “mettre fin” aux bidonvilles, ce qui pourrait prendre deux ans, selon François Bayrou. sc-lum-tb-mca-lad-elr/mat

Reportée, l’annonce du gouvernement toujours attendue lundi soir

La présentation du quatrième gouvernement en 2024 est toujours attendue lundi soir, épilogue d’une dizaine de jours de tractations entre François Bayrou et Emmanuel Macron, alors que la France se recueille à la veille des fêtes de Noël pour Mayotte, ravagée par un cyclone. Aucune annonce n’est à attendre avant 18H00 lundi, a dit l’Élysée, laissant entrevoir la possibilité que le gouvernement soit connu en cette fin de journée.Matignon, de son côté, a fait savoir que le Premier ministre se rendrait à 16h30 au centre interministériel de crise sur Mayotte, au ministère de l’Intérieur, à proximité immédiate du palais présidentiel.Décrétée journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido, lundi est une journée délicate pour annoncer un gouvernement mais ce dernier reste promis “avant Noël” mercredi.  Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a déclaré François Bayrou dans la cour de Matignon.Très émue, la députée (Liot) de Mayotte, Estelle Youssouffa s’était dite quelques heures plus tôt “indignée” que “la petite tambouille parisienne continue” en ce jour de deuil, alors que la population de Mayotte “n’a pas d’eau, n’a pas vu de secours”. “C’est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre, qu’on n’a plus les mots”, a-t-elle déclaré sur France Inter.De nominations de Premiers ministres en remaniements, la classe politique s’est habituée à devoir patienter au gré des ajustements de calendriers de l’exécutif.”Cette durée de ce casting par rapport aux urgences du pays, aux crises que l’on traverse, c’est insupportable”, a critiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV-RMC, dénonçant “toujours le même sketch”. – Poids lourds -Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.Son entourage avait fait savoir dimanche qu’il en était “aux derniers réglages de son gouvernement”. Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Élysée.”Cela avance. (…) La structuration des grands pôles ministériels est fixée”, avait assuré durant le week-end le président des députés MoDem Marc Fesneau, proche de François Bayrou, confirmant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée “en une seule fois” et “avant Noël”.Mais la composition d’un gouvernement répond à un subtil dosage devant notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités. Les ministres devront surtout préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.Les noms de l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure du parti de droite Les Républicains (LR).Ce dernier, cité pour la Justice, est un irritant pour le RN, qu’il a longtemps combattu. D’autant que Marine Le Pen attend son jugement, avec une éventuelle inéligibilité, dans le procès des assistants du Parlement européen.”C’est un très mauvais signe qui est fait”, a grincé Jean-Philippe Tanguy (RN), répétant néanmoins que l’entrée de Xavier Bertrand au gouvernement n’entraînerait pas censure immédiate du parti d’extrême droite. Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay où l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem) aimerait rester.- Engagement écrit -A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.  Mais rien ne filtre ou presque sur d’autres personnalités issues de la gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou. Le parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure s’est dit “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé”, n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles.Du côté des LR, ils ont obtenu lundi l’engagement écrit du Premier ministre notamment sur des “économies” budgétaires et l’encouragement du “travail par tous les moyens”, auquel ils avaient conditionné leur participation au gouvernement. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, a renoncé à entrer dans l’équipe, faute d’avoir obtenu le portefeuille des Finances. En revanche, le ministre sortant de l’Intérieur Bruno Retailleau est bien parti pour rester.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.

Reportée, l’annonce du gouvernement au plus tôt lundi soir

La présentation du quatrième gouvernement en 2024 n’interviendra pas avant lundi soir, au plus tôt, allongeant encore le temps des tractations et échanges entre le Premier ministre François Bayrou et le président Emmanuel Macron, alors que la France se recueille à la veille des fêtes de Noël pour Mayotte, ravagée par un cyclone. Aucune annonce n’est à attendre avant 18H00 lundi, a dit l’Élysée, sans préciser si la composition du gouvernement serait connue à ce moment-là. Décrétée journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel Mayotte dévasté par le cyclone Chido, lundi est une journée délicate pour annoncer un gouvernement mais ce dernier reste promis “avant Noël” mercredi.  Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a déclaré François Bayrou dans la cour de Matignon.Très émue, la députée (LIOT) de Mayotte, Estelle Youssouffa s’était dite quelques heures plus tôt “indignée” que “la petite tambouille parisienne continue” en ce jour de deuil, alors que la population de Mayotte “n’a pas d’eau, n’a pas vu de secours”. “C’est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre, qu’on n’a plus les mots”, a-t-elle déclaré sur France Inter.De nominations de Premiers ministres en remaniements, la classe politique s’est habituée à devoir patienter au gré des ajustements de calendriers de l’exécutif.”Cette durée de ce casting par rapport aux urgences du pays, aux crises que l’on traverse, c’est insupportable”, a critiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV-RMC, dénonçant “toujours le même sketch”. – Poids lourds -Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.Son entourage avait fait savoir dimanche qu’il en était “aux derniers réglages de son gouvernement”. Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Élysée.”Cela avance. (…) La structuration des grands pôles ministériels est fixée”, avait assuré durant le week-end le président des députés MoDem Marc Fesneau, proche de François Bayrou, confirmant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée “en une seule fois” et “avant Noël”.Mais la composition d’un gouvernement répond à un subtil dosage devant notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités. Les ministres devront surtout préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.Les noms de l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure du parti de droite Les Républicains (LR).Ce dernier, cité pour la Justice, est un irritant pour le RN, qu’il a longtemps combattu. D’autant que Marine Le Pen attend son jugement, avec une éventuelle inéligibilité, dans le procès des assistants du Parlement européen.”C’est un très mauvais signe qui est fait”, a grincé Jean-Philippe Tanguy (RN), répétant néanmoins que l’entrée de Xavier Bertrand au gouvernement n’entraînerait pas censure immédiate du parti d’extrême droite. Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay où l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem) aimerait rester.- Engagement écrit -A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.  Mais rien ne filtre ou presque sur d’autres personnalités issues de la gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou. Le parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure s’est dit “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé”, n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles.Du côté des LR, ils ont obtenu lundi l’engagement écrit du Premier ministre notamment sur des “économies” budgétaires et l’encouragement du “travail par tous les moyens”, auquel ils avaient conditionné leur participation au gouvernement. Le patron des députés LR a renoncé à entrer dans l’équipe, faute d’avoir obtenu le portefeuille des Finances. En revanche, le ministre sortant de l’Intérieur Bruno Retailleau est bien parti pour rester.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.

Mayotte: dix jours après le cyclone, journée de “deuil national” et minute de silence

La France observe lundi un deuil national fixé par le président Emmanuel Macron en solidarité avec Mayotte, frappé il y a dix jours par le cyclone Chido qui a dévasté l’archipel et causé le décès d’au moins 35 personnes dans ce département ultra-marin.Pour cette journée de “deuil national”, le chef de l’Etat, qui s’est rendu la semaine dernière sur ce territoire français de l’océan Indien, a annoncé que les drapeaux seraient en berne et qu’une minute de silence serait observée à la mi-journée, notamment dans les services publics. Il a également appelé les Français, partout sur le territoire, à l’observer.Il observera lui-même la minute de silence à 11H00 dans la cour d’honneur de l’Elysée. Le Premier ministre François Bayrou en fera de même à Matignon.Le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans, a détruit le 14 décembre la totalité de l’habitat précaire et causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d’Å“uvre pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications.”90% de Mayotte est détruite, 90% des habitations n’ont plus de toit. On n’a pas d’eau, pas de nourriture, les secours ont encore du mal à arriver dans les zones”, s’est alarmée lundi matin Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, interrogée sur France Inter.”Je suis avec notre population qui n’a pas d’eau, pas vu de secours. Je demande désespérément qu’on envoie l’armée pour essayer d’éviter qu’on bascule dans l’anarchie. On est en train de piller les quelques maisons qui n’ont simplement plus de toit. Il n’y avait pas assez d’aide, il n’y a pas assez de secours”, a-t-elle poursuivi, se disant “profondément indignée” par une classe politique dont “l’obsession générale” est “le remaniement” ministériel alors que l’île “est dans une grande détresse humanitaire”.”En fait, on s’en fout de Mayotte. Et ça, franchement, c’est grave”, a lâché la députée, prise par l’émotion.Le bilan provisoire de la catastrophe naturelle, facilitée par le réchauffement climatique, s’élève à 35 morts et environ 2.500 blessés, mais les autorités, qui craignent un nombre de victimes plus élevé, ont diligenté une mission de recherche. Au Mozambique, le cyclone a provoqué la mort d’au moins 94 personnes, selon les autorités locales. Au Malawi, il a tué 13 personnes. A Mayotte, où un couvre-feu nocturne reste en vigueur, Emmanuel Macron a également promis une loi spéciale pour “rebâtir Mayotte” et “mettre fin” aux bidonvilles, ce qui pourrait prendre deux ans selon le nouveau Premier ministre François Bayrou. 

Mayotte: dix jours après le cyclone, journée de “deuil national” en France

La France observe lundi un deuil national fixé par le président Emmanuel Macron en solidarité avec Mayotte, frappé il y a dix jours par le cyclone Chido qui a dévasté l’archipel et causé le décès d’au moins 35 personnes dans ce département ultra-marin.Pour cette journée de “deuil national”, le chef de l’Etat, qui s’est rendu la semaine dernière sur ce territoire français de l’océan Indien, a annoncé que les drapeaux seraient en berne et qu’une minute de silence serait observée à la mi-journée, notamment dans les services publics. Il a également appelé les Français, partout sur le territoire, à l’observer.Le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans, a détruit le 14 décembre la totalité de l’habitat précaire et causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d’Å“uvre pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications. Le bilan provisoire de la catastrophe naturelle, facilitée par le réchauffement climatique, s’élève à 35 morts et environ 2.500 blessés, mais les autorités, qui craignent un nombre de victimes plus élevé, ont diligenté une mission de recherche. Au Mozambique, le cyclone a provoqué la mort d’au moins 94 personnes, selon les autorités locales. Au Malawi, il a tué 13 personnes. A Mayotte, où un couvre-feu nocturne reste en vigueur, Emmanuel Macron a également promis une loi spéciale pour “rebâtir Mayotte” et “mettre fin” aux bidonvilles, ce qui pourrait prendre deux ans selon le nouveau Premier ministre François Bayrou. 

Reportée, l’annonce du gouvernement au plus tôt lundi

Nouveau report et feuilleton connu. Donnée comme probable dimanche soir, la présentation du gouvernement de François Bayrou a été repoussée, ce qui laisse très peu de possibilités pour une annonce avant Noël, objectif affiché par le Premier ministre.De nominations de Premiers ministres en remaniements, la classe politique s’est habituée à devoir patienter au gré des ajustements de calendriers de l’exécutif.Une annonce est désormais envisagée lundi, une date que l’Elysée et Matignon voulaient éviter car elle correspond à la journée de deuil national pour Mayotte décrété par le président Emmanuel Macron après le passage du cyclone Chido qui a dévasté le département d’outre-mer.Une minute de silence doit être observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés.Si l’annonce devait être encore retardée, le gouvernement ne serait connu que mardi 24 décembre, veille de Noël et début de la trêve des fêtes de fin d’année.Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.Son entourage avait fait savoir dimanche que le Premier ministre en était “aux derniers réglages de son gouvernement”. Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Elysée.”Cela avance. (…) La structuration des grands pôles ministériels est fixée”, avait assuré durant le week-end le président des députés MoDem, Marc Fesneau, proche de François Bayrou, confirmant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée “en une seule fois” et “avant Noël”.-Peu de monde à gauche-Mais la composition d’un gouvernement répond à un subtil dosage devant notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités de personnes. Les ministres devront surtout préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.Les noms de l’ex-Première ministre Elisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure du parti de droite Les Républicains (LR).Ce dernier, cité pour la Justice, est un irritant pour le Rassemblement national, qu’il a longtemps combattu. D’autant que Marine Le Pen attend son jugement, avec une éventuelle inéligibilité, dans le procès des assistants du Parlement européen.”Qui comprend ce que veut faire François Bayrou ? À part recycler ceux qui se sont trompés”, s’est agacé le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu dimanche sur BFMTV, rappelant néanmoins que la formation d’extrême droite n’était “pas partie pour voter une motion de censure immédiate”. Quant à Gerald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay où l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem) aimerait rester.A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé dans La Tribune dimanche être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.  Mais rien ne filtre ou presque d’autres personnalités issues de la gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou. Le parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure est sorti déçu de Matignon jeudi dernier, se disant “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé” et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles.Samedi soir, le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a confirmé à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation de son parti au gouvernement, moyennant des engagements écrits du Premier ministre “avec des précisions sur la feuille de route” notamment budgétaire. Il avait cependant indiqué qu’il n’entrerait pas lui-même dans l’équipe Bayrou après avoir ambitionné de prendre le portefeuille des Finances.En revanche, le ministre sortant de l’Intérieur Bruno Retailleau est bien parti pour rester.Le socle gouvernemental du centriste serait ainsi finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.