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Plutôt que la taxe Zucman, le rapporteur du budget propose de viser les holdings familiales

Le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, Charles de Courson, a estimé mardi que la taxe Zucman réclamée par la gauche “ne tient pas la route”, et proposé plutôt de lutter contre l’optimisation fiscale en visant les holdings familiales. “Personne ne va pleurer sur les 1.800 familles” qui seraient concernées par la mesure théorisée par l’économiste Gabriel Zucman, consistant à taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, a déclaré M. de Courson lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef). Mais “la taxe Zucman, cela ne tient pas la route”, a poursuivi l’élu du groupe Liot, évoquant un problème de constitutionnalité et de mise en oeuvre ainsi qu’un impact négatif sur l’économie, avec “l’effondrement d’un certain nombre d’entreprises”. “Il faut donc trouver une alternative pour faire payer les très riches”, a développé M. de Courson: il a proposé de réinstaurer “un précompte mobilier sur les dividendes non distribués dans les holdings” familiales. C’est-à-dire un acompte sur les revenus non distribués par ces holdings, à qui ils ont été versés par des filiales dans le cadre d’un régime fiscal avantageux. Selon lui, le taux de cette retenue pourrait s’élever à 15%, mais peut être débattu.  “Ce qu’il faut, c’est lutter contre l’optimisation fiscale” et “la taxe Zucman ne répond absolument pas à ce problème”, a-t-il ajouté. Dans son édition de mercredi par ailleurs, La Tribune cite une source à Bercy, assurant que l’administration fiscale “planche sur un nouveau levier visant spécifiquement la trésorerie excédentaire des holdings”, particulièrement les holdings patrimoniales, à l’exclusion des biens professionnels.Si ces fonds “servent à acquérir des biens sans lien avec l’activité professionnelle, ils rentreront dans l’assiette de taxation de la trésorerie de la holding”, selon la source citée par le quotidien économique.M. de Courson, qui a fait part de ses propositions la semaine dernière au Premier ministre Sébastien Lecornu, a également suggéré mardi de rallonger la durée de détention des titres, de six ans actuellement à huit ans par exemple, pour obtenir un abattement de 75% sur leur valeur lors de transmissions d’entreprises familiales, prévu dans le pacte Dutreil. Selon La Tribune, ce pacte est également dans le viseur de Bercy, car il exige seulement de placer dans la holding familiale “au moins 50% d’actifs professionnels”, ce qui permet d’y placer tout autant d’actifs privés.La Cour des comptes doit publier prochainement un rapport sur le pacte Dutreil.Concernant la réforme des retraites, dont les socialistes réclament l’abrogation, Charles de Courson a estimé qu’il pouvait y avoir “des aménagements”, par exemple geler la remontée de l’âge légal ou permettre aux personnes ayant leurs annuités de partir à la retraite avant d’avoir atteint l’âge légal.Selon le rapporteur du budget, la France manquera de peu son objectif de ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, après 5,8% en 2024, en raison de recettes moindres que prévu et du “dérapage” des dépenses sociales.L’économiste Gabriel Zucman sera reçu par le groupe Liot mardi prochain à l’Assemblée, selon le groupe. Le lendemain, il participera à un colloque organisé par la commission des Finances de la chambre basse, en compagnie des économistes Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, et Jayati Ghosh.

Lecornu, des tractations en silence

Les Français connaissent à peine le son de sa voix. Cloîtré à Matignon depuis une dizaine de jours, Sébastien Lecornu poursuit ses tractations pour tenter d’éviter la censure en gardant un silence rare à ce niveau de responsabilités.A moins que le nouveau Premier ministre ne sorte de sa réserve à l’issue de sa rencontre mercredi avec les syndicats, soutenus par la gauche, alors qu’il cherche un compromis avec les socialistes. Dans la foulée, mercredi après-midi, M. Lecornu recevra les représentants du patronat.Ce fidèle d’Emmanuel Macron a reçu mardi le soutien du président, qui a dit sur BFMTV avoir “confiance” dans son Premier ministre et les responsables politiques pour “dessiner un chemin”, jugeant “normal” que Sébastien Lecornu “prenne le temps”, saluant son “courage” et son “engagement”.Les syndicats menacent de lancer une nouvelle journée d’action si ce dernier n’accède pas à leurs demandes – qui vont de l’abrogation de la réforme des retraites à une taxe sur les hauts patrimoines – exprimées lors d’une mobilisation d’ampleur jeudi dernier.Au terme de cette journée, le très réservé locataire de Matignon avait assuré que les “revendications” des manifestants étaient “au cœur des consultations” engagées avec les forces politiques et syndicales depuis sa nomination le 9 septembre, donnant un signal à la gauche sans pour autant dévoiler ses intentions.- “Petits bouts” -Au risque de faire monter les enchères et d’augmenter la probabilité d’une censure. Chez les députés socialistes, “tout le monde est très remonté contre Lecornu parce que pour l’instant il ne nous a rien dit”, rapporte un des leurs, qui a “du mal à ne pas voir” une censure à ce stade. “J’entends la stratégie du silence, mais plus le 1er octobre (jour de la rentrée des députés, NDLR) s’approche, plus il va falloir dire quelque chose”, prévient un responsable du Rassemblement national qui n’est “pas en mode négociation”.Depuis sa promesse à son arrivée à Matignon de “rupture” sur la forme comme sur le fond, Sébastien Lecornu ne s’est exprimé publiquement qu’à la fin d’un court déplacement à Mâcon pour annoncer un projet encore flou de maisons “France Santé”.Il ne s’est plié à aucun des grands rendez-vous médiatiques, comme le journal de 20h, passage obligé pour qui veut se faire connaître du grand public.Décrit par certains alliés comme “mutique”, il n’a toujours pas de gouvernement. Sa formation a été repoussée de fin septembre à début octobre, selon plusieurs sources.Chargé tel un “préfigurateur” de “bâtir les accords indispensables” avant de constituer son équipe, il entend trouver “le quoi avant le qui”, insiste son entourage. Et il prend “son temps” pour “laisser redescendre la pression”, soutient un proche. “Il prend les sujets par petits bouts pour débloquer les points et les nœuds”.Une ministre ne croit pas à un accord “solde de tout compte” dès maintenant, même si une censure est possible dès l’ouverture de la session parlementaire. “Il y a des choses qu’on peut se dire maintenant, d’autres à la lecture du PLF (projet de budget de l’État), puis au PLFSS (projet de budget de la Sécurité sociale)”.- “Amorce” -Sébastien Lecornu a reçu mardi, pour la troisième fois, les partis de son “socle commun” du centre et de la droite, qu’il veut mettre d’accord avant de tenter un compromis avec le PS.Sans parler d’abrogation, des parlementaires évoquent la piste d’une suspension de la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle, vue par certains à droite comme “une voie de passage” et par  les socialistes comme “une amorce” de négociation.Sans dire ce qui sortira au final de son chapeau, Sébastien Lecornu a tenté de donner en même temps un signal à la droite de son gouvernement qui pose, elle, des conditions pour y rester.Il a reçu mardi les auteurs d’un rapport sur l’Aide médicale d’État (AME) pour les sans-papiers, que LR et le le RN souhaiteraient réduire, voire supprimer. Ils ont eu notamment un échange sur une proposition du Sénat, à majorité de droite, “de limiter l’AME aux soins urgents et aux pathologies graves”, selon le rapporteur et ancien ministre PS Clauve Evin, joint par l’AFP. M. Evin, accompagné par le haut-fonctionnaire LR Patrick Stefanini, ont dit leur opposition à cette proposition “qui coûterait plus cher en réalité”.En travaillant sur l’AME, “sans qu’il y ait un regard des acteurs de santé, sans qu’il y ait un gouvernement, cela montre bien combien (cette) question est avant tout une question idéologique, de négociation politique”, a déploré le président de l’ONG Médecins du Monde Jean-François Corty.

Lecornu, des tractations en silence

Les Français connaissent à peine le son de sa voix. Cloîtré à Matignon depuis une dizaine de jours, Sébastien Lecornu poursuit ses tractations pour tenter d’éviter la censure en gardant un silence rare à ce niveau de responsabilités.A moins que le nouveau Premier ministre ne sorte de sa réserve à l’issue de sa rencontre mercredi avec les syndicats, soutenus par la gauche, alors qu’il cherche un compromis avec les socialistes. Dans la foulée, mercredi après-midi, M. Lecornu recevra les représentants du patronat.Les syndicats menacent de lancer une nouvelle journée d’action si Sébastien Lecornu n’accède pas à leurs demandes – qui vont de l’abrogation de la réforme des retraites à une taxe sur les hauts patrimoines – exprimées lors d’une mobilisation d’ampleur jeudi dernier.Au terme de cette journée, le très réservé locataire de Matignon avait assuré, par voie de communiqué, que les “revendications” des manifestants étaient “au cœur des consultations” qu’il avait engagées avec les forces politiques et syndicales depuis sa nomination le 9 septembre, donnant un signal à la gauche sans pour autant dévoiler ses intentions.Au risque de faire monter les enchères et d’augmenter la probabilité d’une censure. Chez les députés socialistes, “tout le monde est très remonté contre Lecornu parce que pour l’instant il ne nous a rien dit”, rapporte un des leurs, qui a “du mal à ne pas voir” une censure à ce stade. “J’entends la stratégie du silence, mais plus le 1er octobre (jour de la rentrée des députés, NDLR) s’approche, plus il va falloir dire quelque chose”, prévient un responsable du Rassemblement national qui n’est “pas en mode négociation”.- “Petits bouts” -Depuis sa promesse à son arrivée à Matignon de “rupture” sur la forme comme sur le fond, Sébastien Lecornu ne s’est exprimé publiquement qu’à la fin d’un court déplacement à Mâcon pour annoncer un projet encore flou de maisons “France Santé”.Il ne s’est plié à aucun des grands rendez-vous médiatiques, comme le journal de 20h, passage obligé pour qui veut se faire connaître du grand public.Et deux semaines après sa nomination, ce fidèle d’Emmanuel Macron, que certains alliés décrivent comme “mutique”, n’a toujours pas de gouvernement. Sa formation a été repoussée de fin septembre à début octobre, selon plusieurs sources.Chargé tel un “préfigurateur” de “bâtir les accords indispensables” avant de constituer son équipe, il entend trouver “le quoi avant le qui”, insiste son entourage. Et il prend “son temps” pour “laisser redescendre la pression”, soutient un proche. “Il prend les sujets par petits bouts pour débloquer les points et les nœuds”.Une ministre ne croit pas à un accord “solde de tout compte” dès maintenant, même si une censure est possible dès l’ouverture de la session parlementaire. “Il y a des choses qu’on peut se dire maintenant, d’autres à la lecture du PLF (projet de budget de l’État), puis au PLFSS (projet de budget de la Sécurité sociale)”.Sébastien Lecornu a reçu mardi pour la troisième fois les partis de son “socle commun” du centre et de la droite, qu’il veut mettre d’accord avant de tenter un compromis avec le PS.- “Amorce” -Sans parler d’abrogation, des parlementaires évoquent la piste d’une suspension de la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle, vue à droite comme “une voie de passage” et chez les socialistes comme “une amorce” de négociation.Sans dire ce qui sortira au final de son chapeau, Sébastien Lecornu a tenté de donner en même temps un signal à la droite de son gouvernement qui pose, elle, des conditions pour y rester.Il a reçu mardi après-midi les auteurs d’un rapport sur l’Aide médicale d’État (AME) pour les sans-papiers, que les Républicains et le Rassemblement national (RN) souhaiteraient réduire, voire supprimer. Ils ont eu notamment un échange sur une proposition du Sénat, à majorité de droite, “de limiter l’AME aux soins urgents et aux pathologies graves”, selon le rapporteur et ancien ministre PS Clauve Evin, joint par l’AFP. M. Evin, accompagné par le haut-fonctionnaire LR Patrick Stefanini, ont dit leur opposition à cette proposition “qui coûterait plus cher en réalité”.En travaillant “déjà” sur l’AME, “sans qu’il y ait un regard des acteurs de santé, sans qu’il y ait un gouvernement, cela montre bien combien (cette) question est avant tout une question idéologique, de négociation politique”, a déploré le président de l’ONG Médecins du Monde Jean-François Corty.

“Fier d’être Africain”: l’élu de Guadeloupe Olivier Serva, député français et citoyen béninois

Pour dénoncer la montée d’un climat xénophobe en France, le député de Guadeloupe Olivier Serva a décidé de devenir binational: il a acquis la citoyenneté béninoise profitant d’une loi votée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest pour les descendants d’esclaves.Depuis 2024, le Bénin permet à toute personne ayant un ancêtre africain déporté durant la traite transatlantique la possibilité d’acquérir sa nationalité. Ses côtes furent l’une des plaques tournantes du commerce triangulaire organisé par les puissances européennes. Plusieurs Afro-descendants ont déjà pu bénéficier de cette loi, dont des célébrités, comme la chanteuse américaine de R’n’b Ciara.A 51 ans, Olivier Serva a également souhaité prendre la nationalité béninoise, après avoir foulé pour la première fois le sol de ce pays en janvier, comme il l’explique à l’AFP.Le Bénin recouvre une partie de l’ancien plateau du Dahomey d’où une partie de ses ancêtres sont originaires: son ascendance a pu être établie grâce à des tests génétiques et des recherches généalogiques.Sur place, l’élu s’émerveille d’un “pays en chantier avec un potentiel incroyable”, où persiste certes de la pauvreté mais résolument “tourné vers l’avenir”.Face au palais présidentiel à Cotonou, où trône désormais une statue en bronze de plus de 30 mètres représentant une amazone, ces femmes guerrières qui ont combattu les troupes coloniales françaises au XIXème siècle, le député dit avoir été profondément ému.-“Porte du Non-Retour” -Mais bien plus encore, lorsqu’il parcourt à Ouidah (ville côtière du Bénin) et la “route des esclaves”, qui conduit jusqu’à la Porte du Non-Retour, une structure en béton et bronze qui commémore la déportation des esclaves. Sur ces quatre kilomètres, plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants furent conduits, souvent pieds nus et enchaînés, vers les bateaux négriers qui les emportaient dans un exil sans retour.”Penser que vos aïeux sont passés par là, j’en suis sorti bouleversé.”  De retour en France, le député qui siège à l’Assemblée nationale depuis 2017, d’abord sur les bancs macronistes puis sur ceux du groupe Liot (centre), se heurte à la montée d’un climat xénophobe. “Français de papiers”, “submersion migratoire”… Olivier Serva dresse la longue liste “des mots ou propos racistes qui ne disent pas leur nom” entretenus notamment, accuse-t-il, par le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. “La France doute, et il faut trouver un bouc émissaire. L’étranger est tout trouvé, tout désigné”, regrette l’élu.Pour certains, “les supposés maux de la France viendraient des Africains, ce que je trouve tout à fait injuste lorsque l’on se penche sur notre histoire”, explique Olivier Serva qui a co-fondé un petit parti centriste Utiles, émanation du groupe Liot.  “En tant que député français, je veux affirmer avec fierté à mes homologues députés d’abord, mais à la France en général, que je suis fier aussi d’être Africain”.C’est l’une des raisons pour lesquelles “j’ai décidé de demander la nationalité”, obtenue le 21 mai par décret signé de la main du président béninois Patrice Talon.  – Spike Lee, ambassadeur -Depuis sa première élection en 2016, Patrice Talon a fait du tourisme mémoriel et du renforcement des liens avec la diaspora africaine et des Afro-descendants l’un des leviers de sa politique économique, à l’instar du Ghana, son voisin anglophone.Il a ainsi nommé en juillet le réalisateur américain Spike Lee et sa femme, la productrice et avocate Tonya Lewis Lee, “ambassadeurs thématiques de la République du Bénin auprès de la diaspora Afro-descendante des Etats-Unis d’Amérique”.La modernisation du Bénin s’est aussi accompagnée d’un virage autoritaire, ses principaux opposants sont désormais en exil ou en prison.Interrogé sur ce recul démocratique, Olivier Serva répond: “Ce n’est pas ce que j’ai vu (…) J’ai plutôt vu un Président Patrice Talon qui a fait deux mandats, qui ne se représente pas en 2026 et ne s’accroche pas au pouvoir”.Un proche de M. Talon, son ministre de l’Economie Romuald Wadagni, sera alors le candidat de la coalition au pouvoir pour la présidentielle.

Les auteurs de la sextape de Saint-Etienne assument, l’un d’eux charge le maire

Deux hommes, un ancien couple à la ville et en politique, ont assumé lundi, au premier jour du procès dit de “la sextape de Saint-Etienne”, avoir piégé un élu en le filmant avec un prostitué, l’un d’eux accusant le maire Gaël Perdriau d’avoir passé la “commande” pour “tenir” un rival.Le tribunal correctionnel de Lyon, qui juge toute la semaine le maire et trois de ses ex-collaborateurs pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, est entré d’emblée dans le vif des débats en diffusant à huis clos un montage de ces images volées.Le maire, qui nie fermement avoir joué le moindre rôle dans ce complot, et les autres prévenus sont restés dans la salle, tout comme Gilles Artigues, son ancien Premier adjoint qui a été piégé dans la vidéo, dont la famille est toutefois sortie pour échapper à cette projection.En janvier 2015, ce centriste catholique, qui s’était opposé au mariage homosexuel, a été filmé à son insu dans une chambre d’hôtel parisien en compagnie d’un escort-boy, a rappelé à la barre celui qui a posé la caméra cachée: l’ancien adjoint à l’Education, Samy Kéfi-Jérôme.”C’était une commande formulée par Pierre Gauttieri”, alors directeur de cabinet du maire, “la commande était de piéger Gilles Artigues sur son homosexualité refoulée”, précise-t-il. En échange, le directeur de cabinet promet à ce jeune adjoint très ambitieux “le soutien du maire aux élections législatives de 2017”. “Je n’ai pas d’éléments prouvant que le maire a connaissance de ces choses, mais si Pierre Gauttieri prend un tel engagement, j’en déduis qu’il a forcément eu l’aval” de Gaël Perdriau, déclare encore Samy Kefi-Jérôme, qui parle de manière très posée et prudente. – “Barbouzage de moeurs” -Beaucoup plus direct et provocateur, son ancien compagnon Gilles Rossary-Lenglet qui, de son propre aveu “grenouillait” à l’époque “dans le marécage politique” stéphanois, incrimine le maire, avec lequel il dit avoir noué un “contrat”.Selon son récit, émaillé de remarques salaces et de phrases assassines, Gaël Perdriau et son directeur de cabinet avaient noué un accord électoral “contre-nature” avec Gilles Artigues pendant les municipales de 2014 mais craignaient qu’il ne soit pas loyal.”Ils voulaient le tenir” et “j’ai dit +il faut faire un barbouzage de moeurs+”: la vidéo doit leur servir pour “éviter qu’Artigues fasse un pu-putsch”, ironise-t-il. En échange, Gilles Rossary-Lenglet dit avoir touché 40.000 euros, pioché dans les fonds municipaux, qui ont transité par des associations sous la forme de subventions fictives.Ce volet vaut à quatre responsables associatifs, qui n’étaient selon lui pas au courant du motif de ce tour de passe-passe, de comparaître pour “abus de confiance”.”J’ai fait la balle (…) qui a tué Gilles Artigues, sans aucun état d’âme”, ajoute cet homme fantasque de 53 ans, par qui le scandale est arrivé en 2022 quand il a balancé toute l’affaire à Mediapart. Gilles Artigues a fait “la promotion de l’homophobie”, se justifie-t-il, avant d’être coupé par la présidente du tribunal qui lui reproche sa “hargne”.A la fin de l’audience, elle exprime sa perplexité face à son témoignage. “C’est déroutant: vous reconnaissez tout pour mieux accuser les autres”, lâche Brigitte Vernay. “Dans vos explications, il y a une complaisance à salir les personnes qui fait qu’on va les accueillir avec une certaine réserve.”Le procès doit reprendre mardi avec la fin du témoignage de M.  Rossary-Lenglet. Gaël Perdriau, qui encourt dix ans de prison et une peine d’inéligibilité, pourrait être entendu mardi soir ou mercredi.”Combatif et déterminé” selon son avocat Jean-Félix Luciani, il n’a jamais renoncé à la mairie de Saint-Etienne et n’exclut pas de briguer un nouveau mandat aux municipales de 2026. Mais avant, “j’ai besoin d’être débarrassé de cette épée de Damoclès”, a-t-il dit à l’AFP il y a quelques jours.

Près d’une centaine de mairies hissent le drapeau palestinien malgré l’opposition de la place Beauvau

Près d’une centaine de mairies dirigées par la gauche ont hissé le drapeau palestinien au fronton de leur mairie lundi, jour de la reconnaissance par Emmanuel Macron d’un Etat de Palestine, un pavoisement auquel s’est fermement opposé le ministre démissionnaire de l’Intérieur.La place Beauvau, qui avait donné instruction aux préfets de faire cesser tout pavoisement en vertu du principe de neutralité du service public, de non-ingérence dans la politique internationale de la France et du risque de “troubles graves” à l’ordre public, a recensé lundi à 17H00 au moins 86 municipalités réfractaires, sur 34.875 communes.Après Nantes, Rennes ou Saint-Denis dans la matinée, les mairies écologistes de Besançon et Lyon ont hissé à leur tour le drapeau palestinien sur le fronton de l’hôtel de ville.”Cette reconnaissance de l’Etat palestinien n’est pas une offense faite à Israël (…). L’absence d’État est un terreau fertile pour tous les groupes terroristes, de Daech au Hamas”, a estimé le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet, cité dans un communiqué. A Paris, une dizaine d’élus dont David Belliard, candidat écologiste à la mairie de Paris en 2026, ont déployé le drapeau palestinien depuis une fenêtre de l’hôtel de ville peu après 18H00, contre l’avis de la maire PS Anne Hidalgo.Dimanche, l’édile socialiste avait préféré projeter les drapeaux palestinien et israélien côte à côte sur la tour Eiffel, décision qualifiée lundi de “consternante de stupidité” par le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.Dans la matinée, les élus de Saint-Denis, première ville de Seine-Saint-Denis, avaient convié la presse pour ériger le drapeau palestinien sur l’hôtel de ville, aux côtés des drapeaux français et européen.”Depuis des années je me bats pour l’émergence d’une solution à deux Etats comme seule solution durable pour espérer une paix au Proche-Orient”, avait déclaré le maire PS Mathieu Hanotin. – “Arrêtez le feu” -A ses côtés, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, à l’origine de l’idée de pavoiser les mairies, a relevé que le drapeau palestinien “n’est pas le drapeau du Hamas”.Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau l’a accusé sur LCI de commettre “une double faute” – “en termes juridiques” et “contre l’unité” du pays.Les conseils départementaux du Lot et de la Gironde se sont joints au mouvement de pavoisement, tandis que la maire écologiste de Poitiers le fera mardi.A Malakoff (Hauts-de-Seine), la maire communiste, qui avait apposé la bannière de la Palestine dès vendredi, restée depuis sur le fronton de l’Hôtel de ville malgré l’injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise de le déposer, s’est vu infliger lundi une astreinte de 150 euros par jour de retard. Elle a annoncé faire appel devant le Conseil d’Etat.A Corbeil-Essonnes, ville jumelée avec Jérusalem-Est, le maire DVG Bruno Piriou avait hissé le drapeau palestinien depuis plusieurs mois et souhaitait distribuer 1.000 drapeaux palestiniens.Deux décisions suspendues par la justice administrative, qui s’est aussi opposée à des pavoisements à Bagneux (Hauts-de-Seine), Goussainville (Val-d’Oise) ou encore Montataire (Oise).A Strasbourg, la justice a donné tort à la municipalité qui voulait projeter les couleurs du drapeau palestinien sur l’hôtel de ville, mais la décision n’a été connue qu’après le début de l’illumination.De plus petites villes comme Carhaix (Finistère), Dives-sur-Mer (Calvados) ou Grabels, près de Montpellier, ont emboîté le pas aux grandes.”En mettant ce drapeau, nous disons +arrêtez le feu, arrêtez le génocide+”, a déclaré à l’AFP le maire LFI de Grabels, René Revol.A Marseille, le maire DVG Benoît Payan a lui refusé de hisser le drapeau palestinien, préférant annoncer le jumelage de sa ville avec Bethléem, située en Cisjordanie occupée.Ce n’est pas la première fois que le pavoisement des mairies fait polémique.Au décès du pape François, la demande du gouvernement de mettre en berne le drapeau français avait été jugée contraire au principe de laïcité par certains maires. Selon Jean-Paul Markus, professeur de droit public à l’Université Paris-Saclay, “à chaque fois que les tribunaux ont validé les drapeaux, c’était parce qu’il y avait un mouvement national de solidarité”, comme par exemple le drapeau israélien après le 7-octobre ou le drapeau ukrainien.Pour Serge Slama, professeur de droit public à l’Université de Grenoble-Alpes, “un maire ne peut pas, à travers un drapeau, exprimer une opinion politique religieuse ou philosophique”. “Mais”, poursuit-il, “ériger un drapeau parce que le chef de l’État reconnaît la Palestine comme État ne me semble pas manquer au devoir de neutralité, parce que c’est la position officielle de la France ce jour-là”.bur-mk-mca-mdb-hdu/bfa/cbn

Des drapeaux palestiniens au fronton des mairies lundi, malgré la mise en garde de Beauvau

Plusieurs maires ont commencé à hisser lundi le drapeau palestinien au fronton de leur hôtel de ville, en même temps que la France doit reconnaître ce nouvel Etat, faisant fi des mises en garde du ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau.”Ce soir, le Président de la République annoncera à l’ONU la reconnaissance de l’État de Palestine. Nantes accompagne cette décision historique de la République Française en hissant, pour la journée, le drapeau palestinien”, a écrit lundi matin sur X la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, alors que le drapeau flotte déjà devant sa mairie, a constaté une journaliste de l’AFP. Un drapeau palestinien a également été hissé vers 09H40 au fronton de la mairie de Saint-Denis, en présence du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui avait appelé à ce pavoisement, au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine lors d’une Assemblée générale de l’ONU. “Il ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée (…). Nous avons fait le choix de le faire sur un moment, c’est le temps de la reconnaissance de l’Etat de Palestine”, a fait valoir auprès de l’AFP le maire socialiste de la commune, Mathieu Hanotin. Il a qualifié lundi matin ce jour d'”historique”. Le maire PCF de Stains (Seine-Saint-Denis) Azzédine Taïbi a également “procédé à la pose du drapeau palestinien, ainsi que celui du drapeau de l’ONU et de la Paix”, a-t-il déclaré à l’AFP. La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait être exhibée au fronton d’autres mairies de la banlieue parisienne, telles Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes.A Malakoff, la maire communiste avait précédé l’appel et apposé un drapeau palestinien dès vendredi, resté sur le fronton de l’hôtel de ville, malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine. A Lille, le drapeau palestinien qui était déployé depuis la visite mi-septembre d’une délégation de sa ville jumelle Naplouse en Cisjordanie, a été ôté lundi matin au départ de cette délégation, a indiqué la mairie à l’AFP, et ne sera pas remis en place dans la soirée, à la demande du préfet. Car Bruno Retailleau a donné consigne aux préfets de faire respecter un “principe de neutralité des services publics”.”L’Etat non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement”, a insisté samedi le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Hugues Moutouh.Invité lundi matin de TF1, Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, a de son côté qualifié ces débats de “polémiques futiles”. “C’est un jour historique pour la paix et je ne souhaite pas (…) qu’il puisse être instrumentalisé aux fins de polémiques politiciennes, aux fins de nous diviser dans un moment où, plus que jamais, nous avons besoin d’être unis pour être fort”, a-t-il ajouté. burs-pab-mdb/asl/dch   

Chantage à la vidéo intime: ouverture du procès du maire de Saint-Etienne

Escort-boy, caméra cachée et accusations de chantage: le tribunal judiciaire de Lyon a débuté lundi l’examen de l’affaire dite de la “sextape” à la mairie de Saint-Etienne qui, à bien des égards, dépasse les scénarios de fiction les plus sulfureux.Au coeur du procès prévu toute la semaine, le maire de la ville ligérienne, Gaël Perdriau, 53 ans, exclu du parti Les Républicains, est jugé avec d’anciens proches pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics.A l’ouverture du procès à 9h30 lundi matin, les huit prévenus étaient tous présents, assis au centre de la salle d’audience.Gaël Perdriau est accusé d’avoir utilisé une vidéo intime pour museler un rival. L’édile, qui risque une peine de prison et inéligibilité, assure avoir été victime d’une instruction “à charge”.”J’ai besoin d’être débarrassé de cette épée de Damoclès” avant les municipales de mars 2026, avait-il déclaré à l’AFP à quelques jours de l’audience. Sinon, “la campagne de mes opposants” ne portera que sur les éléments du dossier ayant fuité de manière “partielle et partiale”, a-t-il ajouté.Car, malgré les poursuites le visant et le lâchage d’une grande partie de la classe politique stéphanoise, Gaël Perdriau envisage de briguer un nouveau mandat.Il reste ainsi sur la ligne combative qu’il a adoptée quand le scandale a éclaté, en août 2022, avec une enquête de Médiapart.Sur la base des confessions d’un acteur-clé, le site d’informations en ligne a révélé l’existence d’un complot ourdi à la mairie pour museler Gilles Artigues, alors premier adjoint du maire.Ce centriste catholique, qui s’était opposé au mariage homosexuel, a été filmé à son insu en janvier 2015 dans une chambre d’hôtel parisien avec un escort-boy, et les années suivantes la vidéo a servi à brimer ses velléités d’indépendance, écrit le site en publiant des extraits de cet enregistrement volé.L’affaire étant alors publique, Gilles Artigues porte plainte pour “chantage aggravé”.- “Société taxi -Gardes à vue, mises sur écoute, perquisitions s’enchaînent. En juin, les juges d’instruction estiment avoir suffisamment de preuves pour renvoyer le maire devant la justice avec son ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Education Samy Kéfi-Jérôme, et l’ex-compagnon de celui-ci Gilles Rossary-Lenglet.Ce dernier, un personnage atypique qui fréquentait les milieux politiques sans avoir de mandat, est l’homme par lequel le scandale est arrivé. C’est lui qui, séparé, au chômage et malade, est allé voir Médiapart avec la “sextape”.Selon son récit, le maire et son directeur de cabinet, un duo soudé, cherchaient les moyens de “tenir” le premier adjoint avec lequel ils avaient conclu un accord électoral de circonstance pour reprendre la ville à la gauche en 2014, mais dont ils redoutaient qu’il cherche à s’émanciper.Ils s’en étaient ouverts au jeune et ambitieux adjoint à l’Education, qui avait sollicité son conjoint. Gilles Rossary-Lenglet admet avoir alors eu l’idée de piéger Gilles Artigues “sur le plan des moeurs”.Devant les enquêteurs, Samy Kéfi-Jérôme reconnaît avoir attiré Gilles Artigues dans la chambre d’hôtel et planqué la caméra.Après de premières dénégations, le directeur de cabinet reconnaît son implication et avoue avoir envisagé de compromettre un autre adversaire, l’ancien maire de Saint-Etienne Michel Thiollière, avec une prostituée mineure, sans aller jusqu’au bout cette fois.Surtout, Pierre Gauttieri lâche Gaël Perdriau qui, dit-il, a donné son “feu vert” au complot et a pris en main son volet financier.Selon les conclusions des enquêteurs, consultées par l’AFP, le piège a en effet été financé à hauteur de 40.000 euros par des fonds municipaux, via des subventions accordées sur “la réserve du maire” à deux associations, ayant servi de “société taxi”.Deux couples, à la tête de ces associations, seront jugés pour “abus de confiance”. Sans être au courant de l’existence de la vidéo, ils ont reversé les subventions à Gilles Rossary-Lenglet, qui s’en est notamment servi pour payer l’escort-boy avec lequel Gilles Artigues a été filmé.Face aux huit prévenus, Gilles Artigues, Michel Thiollière, l’escort-boy, la ville de Saint-Etienne et l’association Anticor se sont constituées parties civiles.

Législative à Paris: Michel Barnier en ballottage très favorable face à la socialiste Frédérique Bredin

Sans surprise, l’ancien Premier ministre LR Michel Barnier est arrivé très largement en tête dimanche du premier tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris, réputée imperdable pour la droite, et affrontera au second tour la socialiste Frédérique Bredin.Le candidat des Républicains a annoncé remporter plus de 45% des voix au premier tour lors de ce scrutin marqué par “une très forte abstention” de près de 75%, l’expression selon lui d'”une inquiétude et un mécontentement, une lassitude, à l’égard de la situation politique nationale actuelle”.Sa qualification avait été annoncée un peu plus tôt par le président des LR et ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Aucun chiffre officiel n’a été publié dans la soirée.Le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République apparaît désormais bien placé pour devenir le seul député LR de la capitale, dont les 18 circonscriptions sont partagées depuis 2022 entre la gauche et les macronistes. Et pour retrouver les bancs de l’Assemblée nationale, moins d’un an après y avoir été renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires.Sa concurrente socialiste Frédérique Bredin, 68 ans, une ancienne ministre de François Mitterrand, seule candidate de la gauche dans la circonscription, a revendiqué près de 32% des voix à ce scrutin où 17 candidats étaient en lice, dont le RN Thierry Mariani, arrivé loin derrière en troisième position.”Le choix est désormais très clair, entre d’un côté notre candidature commune de la droite et du centre et de l’autre côté, la candidate de la gauche, soutenue par LFI et Jean-Luc Mélenchon”, a lancé devant les militants Michel Barnier, qui a pris pour suppléante la maire Horizons du 5e arrondissement, Florence Berthout.Frédérique Bredin a taclé dans un communiqué un “échec historique de la droite avec moins de 50%” dans cette circonscription huppée de la rive gauche de la capitale (environ 100.000 habitants) à cheval entre les 5e, 6e et 7e arrondissement, historiquement ancrée à droite.Cette élection avait été provoquée en juillet par l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection du député macroniste Jean Laussucq pour irrégularités dans ses comptes de campagne. Les candidats ont dû mener une campagne éclair, au grand dam de la candidate du PS qui a demandé en vain le report du scrutin, jugeant les délais “scandaleusement courts”.Pour Michel Barnier, 74 ans, la campagne avait mal démarré, quand Rachida Dati a menacé de se présenter face à lui, le soupçonnant d’avoir des ambitions municipales. La maire du 7e arrondissement a finalement jeté l’éponge in extremis, après avoir obtenu de Bruno Retailleau l’investiture des Républicains pour les municipales à Paris de mars prochain.- Un député “exigeant et loyal” -Dimanche soir, la ministre démissionnaire de la Culture a félicité Michel Barnier et son “score remarquable de 58,5%” dans le 7e arrondissement”.Vendredi, lors de son dernier meeting de campagne, M. Barnier a promis d’être “un député exigeant et loyal à l’égard du nouveau gouvernement”, et souhaité “bon courage” au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu pour trouver un compromis sur le budget.Celui qui avait fait de la Savoie son fief électoral pendant des années – député, sénateur, président de l’assemblée départementale – avait assuré vivre “depuis douze ans” dans cette circonscription des beaux quartiers de Paris, qui longe la Seine du jardin du Luxembourg à la Tour Eiffel, pour justifier sa candidature. Mais c’est à la faveur d’une procuration donnée par “un ami” qu’il s’est rendu aux urnes dimanche, faute d’inscription sur les listes électorales parisiennes.Frédérique Bredin a elle aussi déjà connu le Palais Bourbon en tant que députée de Seine-Maritime.Elle était ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1993) durant les Jeux d’olympiques d’hiver d’Albertville, dont Michel Barnier était le co-organisateur. Elle a également été maire de Fécamp, députée européenne, avant de prendre la tête du Centre national du cinéma entre 2013 et 2019.

Drapeaux palestiniens sur les mairies : les politiques s’affrontent, Faure en appelle à Macron

La classe politique française s’est encore fracturée dimanche sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, le dirigeant socialiste Olivier Faure appelant Emmanuel Macron à “autoriser” l’initiative.”Il s’agirait non seulement d’un acte fort envers tous ceux qui sont attachés à la résolution du conflit israélo-palestinien, mais cohérent avec la position de la France que vous proclamerez devant la communauté internationale”, a plaidé dans une lettre le patron du PS, à la veille de la reconnaissance attendue de l’Etat palestinien par Emmanuel Macron à l’Onu à New York.Interrogé, l’entourage d’Emmanuel Macron n’a pas souhaité faire de commentaires à ce stade.Dans le viseur d’Olivier Faure: le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau (LR) qui a enjoint les préfets de saisir la justice administrative si des mairies font flotter les couleurs palestiniennes, à défaut de pouvoir demander aux forces de l’ordre de retirer le drapeau.Il fait valoir que “la justice administrative a ordonné (…) le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics”. Et d’exhorter à “ne pas importer le conflit du Proche-Orient”.”Ce n’est pas le drapeau qu’il conteste (…) c’est la décision prise par le chef de l’État” de reconnaître un Etat palestinien, a estimé dimanche soir sur BFMTV M. Faure.Un maire a “l’interdiction (…) d’afficher un parti pris politique, philosophique ou religieux” sur le fronton de son hôtel de ville, affirme-t-on à Beauvau.Pour le patron des députés PS, Boris Vallaud, Bruno Retailleau “se trompe d’interprétation juridique”. Il rappelle qu’après les attaques meurtrières du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, “des mairies ont hissé à juste raison le drapeau israélien”, et “qu’il y a aussi des drapeaux ukrainiens” sur certains édifices.”Un drapeau sur le fronton d’une mairie n’a jamais tué personne alors qu’à l’inverse, à Gaza, l’armée israélienne tue tous les jours”, a martelé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier dimanche lors d’un rassemblement à Paris, dénonçant des polémiques “indécentes”.A gauche toujours, le député LFI Eric Coquerel a aussi apporté son soutien à ce pavoisement aux couleurs palestiniennes : “On est pour”, a-t-il dit sur France 3.- Les drapeaux sur l’écran de la tour Eiffel -A contrario, le député d’extrême droite de l’Oise Philippe Ballard (RN) a accusé sur France 3 les municipalités ayant prévu d’arborer le drapeau palestinien de “communautarisme de bas étage”. “C’est illégal”, a sobrement commenté son collègue député Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de Questions politiques (France inter/francetv/Le Monde).François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains a aussi demandé dimanche sur BFMTV que les maires qui hissent le drapeau palestinien “soient condamnés”.Samedi en région parisienne, la maire communiste de Malakoff (Hauts-de-Seine) Jacqueline Belhomme a fait savoir qu’elle ne comptait ni interjeter appel ni retirer le drapeau avant mardi, malgré une décision de justice contraire.Les mairies devraient agir en ordre dispersé, y compris les socialistes.A Paris, la tour Eiffel a affiché sur son écran au premier étage les drapeaux palestinien et israélien, encadrant un colombe. “Paris soutient” la reconnaissance de l’Etat palestinien et “réaffirme son engagement pour la paix”, a commenté la maire Anne Hidalgo (PS), sur le réseau social Bluesky.A Créteil, le socialiste Laurent Cathala (Val-de-Marne) estime que “la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune”, et ne suivra pas l’appel d’Olivier Faure. Son homologue PS Mathieu Hanotin (Saint-Denis) hissera le drapeau pour la journée, arguant qu’il “ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée”. Et Olivier Faure se rendra sur place à 9H30.A Nantes, la maire Johanna Roland (PS) “installera le drapeau de la Palestine dans la Cour de l’Hôtel de Ville”, a-t-elle fait savoir dans un communiqué, et à Brest, la mairie illuminera le bâtiment aux couleurs palestiniennes. Quant à Renaud Muselier, président du parti macroniste Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il a prévenu dans le Figaro qu’il déploierait une vingtaine de drapeaux français, en réponse à ce qu’il qualifie de “calculs politiques”.