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Le chef de la diplomatie française annonce “une nouvelle phase” des relations avec Alger

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a annoncé dimanche lors d’une visite à Alger, “une nouvelle phase” pour les relations entre la France et l’Algérie, après huit mois d’une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.”Avec le président (Abdelmadjid) Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de lever le rideau, d’entrer dans une nouvelle phase” et de “reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé”, a déclaré M. Barrot, à l’issue d’un entretien de 2H30 avec le chef de l’Etat algérien.Il a dit avoir tenu à venir en Algérie, “moins d’une semaine après” l’appel téléphonique du 31 mars entre M. Tebboune et le président français Emmanuel Macron ayant acté la reprise du dialogue bilatéral.”La France souhaite tourner la page des tensions actuelles” “dans un souci d’efficacité et de résultats”, a expliqué M. Barrot, annonçant une “réactivation de l’ensemble des mécanismes de coopération” où “nous revenons à la normale”. La période de tension inédite traversée ces derniers mois “ne sert ni les intérêts des Algériens ni des Français”, a-t-il estimé.Selon M. Barrot, tous les sujets ont été mis sur la table lors d’une “réunion très utile” de 1H45 avec son homologue Ahmed Attaf, l’idée étant de “retrouver la dynamique et l’ambition fixées” par MM. Macron et Tebboune en août 2022 lors d’une visite du président français à Alger.La récente crise d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962) a démarré à l’été 2024 quand M. Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l’Algérie, “atteinte à l’intégrité du territoire”, a fait monter d’un cran les tensions.Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refusée par Alger.- “Geste d’humanité” -Un point culminant a été atteint fin février, le jour où le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a pointé un doigt accusateur contre l’Algérie après un attentat en France commis par un Algérien, objet d’obligations de quitter le territoire rejetées par Alger. Depuis que MM. Macron et Tebboune ont repris les choses en main, il y a une volonté conjointe de “retrouver les voies de la coopération dans l’intérêt mutuel des deux peuples”, selon M. Barrot.Le ministre a annoncé “tout d’abord” une reprise de la coopération sécuritaire avec une réunion déjà “actée” des hauts responsables des renseignements. “Nous aurons, a-t-il ajouté, un dialogue stratégique sur le Sahel”, où l’Algérie est limitrophe du Mali et du Niger. Les deux pays sont préoccupés aussi par le retour de jihadistes de Syrie.Autre préoccupation française: l’acceptation par Alger des ressortissants renvoyés ou expulsés de France. Le traitement de questions comme les visas et les réadmissions se fera “dans le cadre des accords existants, via des procédures normales”, a indiqué M. Barrot, annonçant “une rencontre prochaine” entre préfets français et consuls algériens.Sur le plan économique, face aux difficultés rencontrées par une partie des 6.000 entreprises françaises implantées en Algérie notamment dans l’agro-alimentaire, l’automobile et le transport maritime, M. Tebboune a assuré vouloir “donner une nouvelle impulsion”, a dit M. Barrot, annonçant une réunion entre les patronats des deux pays le 9 mai à Paris.M. Barrot a évoqué le sort de “notre compatriote Boualem Sansal”, appelant le président Tebboune à “un geste d’humanité” pour l’écrivain “au vu de son âge et de son état de santé”. L’essayiste-romancier de plus de 80 ans, atteint d’un cancer, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison. Le Parquet algérien, qui avait requis 10 ans, a fait appel. Selon des avocats à Alger, une réduction de peine et éventuellement une grâce présidentielle permettraient sa libération anticipée.”Les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique” tout en démontrant “l’impossibilité d’une rupture entre l’Algérie et la France” voulue par l’extrême droite française, estime le journal algérien L’Expression.

Attal et Renaissance se donnent “deux ans pour la France”, 2027 en ligne de mire

“Attal, président”. Sous les ovations des militants Renaissance, Gabriel Attal a lancé dimanche une opération “deux ans pour la France” pour aboutir à un “projet pour le pays” qui prévoira un “changement profond”, malgré l’héritage revendiqué d’Emmanuel Macron.L’ancien Premier ministre organisait dimanche à la Cité du Cinéma, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), son premier grand évènement depuis son élection à la tête de Renaissance début décembre.Prévu depuis des mois, ce meeting a été rattrapé par la manifestation convoquée par le Rassemblement national pour protester contre la condamnation judiciaire de Marine Le Pen.”Tu voles, tu paies”, a lancé M. Attal à l’attention de la leader du RN, déclinant la formule choc (“tu casses, tu répares…) de sa déclaration de politique générale, lors de son bref passage à Matignon.Si l’actualité politico-judiciaire et la situation internationale ont coloré les échanges – la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili et la députée ukrainienne Liudmyla Buimister se sont notamment exprimées -, M. Attal n’en a pas moins clairement mis le cap sur 2027.Devant ses partisans – 8.850 tout au long de la journée selon le parti, un peu moins de 5.000 lors du discours final -, le patron de Renaissance a lancé “un nouveau temps politique”, qu’il a appelé “deux ans pour la France”, censé aboutir dès l’an prochain à un “projet complet pour le pays”.Ce projet “devra être celui d’un changement profond. Cela peut paraître paradoxal pour un parti qui a gouverné le pays jusqu’à l’été dernier, mais le changement profond, ce n’est pas renier notre bilan, c’est avoir le courage de se réinventer sans se renier, de reconnaître nos succès comme nos échecs”, a-t-il expliqué.M. Attal a rendu hommage à Emmanuel Macron, avec qui les relations sont dégradées depuis la dissolution. Le chef de l’État, fondateur du parti en 2016, a tweeté sa “reconnaissance infinie” envers ses soutiens et son “espoir tout aussi grand pour notre avenir et ce qui nous reste à accomplir”. Sans toutefois mentionner son ancien Premier ministre.-“Champ de ruines”-“La politique française est malade. Et depuis l’été dernier, elle est un véritable champ de ruine”, a jugé Gabriel Attal.Le patron de Renaissance aura fort à faire au sein du “bloc central”. Ses principaux dirigeants, conviés en matinée à la Cité du cinéma, ont rivalisé d’appels à l’unité, sans vraiment aborder les sujets qui fâchent.Si François Bayrou a jugé que les “sensibilités différentes” de ce bloc devaient “continuer” à travailler ensemble, il n’a pas évoqué sa volonté de fusionner Renaissance avec son parti, le MoDem, comme il l’a fait dans un entretien au Parisien, après que l’idée a été évoquée par Élisabeth Borne.La ministre de l’Éducation, présidente du Conseil national de Renaissance – sorte de parlement du parti- a suscité, mezza vocce, des critiques en interne. “Une démarche pour savonner la planche d’Attal à la veille du meeting”, juge un adhérent du parti.Candidat déclaré à l’Élysée et déjà en campagne, Édouard Philippe a de son côté plaidé pour “une base large et un projet clair”.”Nous ne pourrons prévaloir qu’avec une base plus large”. “Le bloc central (…) a vocation à devenir un bloc républicain et démocrate”, un rassemblement allant “de la droite conservatrice à la social-démocratie”, a expliqué le maire du Havre.Proche d’Édouard Philippe – il s’est exprimé lors de son dernier meeting à Lille – mais membre de Renaissance, Gérald Darmanin s’est prononcé pour une candidature commune du bloc central et des Républicains (LR).”Si nous sommes plusieurs candidats à la présidentielle, nous ne serons pas au second tour”. “Je dis aussi à Laurent Wauquiez, je dis aussi à Bruno Retailleau que leur place est parmi nous”, a lancé le garde des Sceaux.Le président de l’UDI, Hervé Marseille, a plaidé pour la plus large unité dès les élections municipales de mars 2026. “Quand on est à Toulon face au RN, quand on est à Roubaix face à LFI, il n’y a qu’une seule solution, c’est de se rassembler le plus fortement possible, le plus concrètement possible et même aller au-delà, aller au-delà de notre rassemblement”, a expliqué le sénateur des Hauts-de-Seine.

A République, des militants de gauche contre le RN et pour “soutenir la justice”

Décidés à “se faire entendre jusqu’à la place Vauban” où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche pour dénoncer les attaques contre la justice. “Marine, quand on fait une bêtise, on est puni”, clame une pancarte tenue par une petite fille sous le soleil printanier.”Qui jugeait les juges trop laxistes ? Et prônait l’inéligibilité à vie ? La Marine sombre dans le déni”, fustige une autre affiche dans la petite foule installée autour de la statue de la République, répondant à l’appel des Ecologistes et de LFI.”Je suis venu pour soutenir la justice, la juge qui est sous protection policière. Il y a eu des attaques contre l’Etat de droit et pas que de la part du RN”, explique à l’AFP Olivier Péant, 43 ans, pas encarté. Mais “c’est dommage car il y a peu de monde”.Les organisateurs ont annoncé 15.000 participants, une source policière a évoqué 3.000 personnes. Parmi elles, Thomas Le Faouder, un sympathisant de gauche pas encarté, entend “soutenir la République de façon générale et plus particulièrement contre l’extrême droite”. En écho, Marie, 62 ans, espère “un sursaut”, inquiète “pour (ses) petits enfants avec cette montée des extrêmes un peu partout”.- “Vrai visage” du RN -Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. Le RN montre “son “vrai visage”, celui d’un parti “dangereux pour la démocratie”, qui “menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas”, a dénoncé devant la presse le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.”On a entendu pendant longtemps le Rassemblement national nous dire nous, on est mains propres têtes hautes et aujourd’hui sont mains sales et tête basse”, a-t-il renchéri sur scène, micro en main. Face au meeting organisé par le RN, “il était impossible pour nous que cela ne donne pas lieu à une riposte populaire et aujourd’hui c’est la première étape de cette réaction”, a-t-il lancé, en évoquant une mobilisation le 1er mai.Samedi prochain, une autre mobilisation pour la défense de l’Etat de droit est prévue “partout en France”, à l’initiative cette fois d’associations et de syndicats (SOS Racisme, CGT, LDH), alors que ce premier rassemblement politique a peiné à mobiliser au-delà des écologistes et des insoumis, PS et PCF notamment ayant décliné. – “Chacun sa sensibilité” -Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a admis devant la presse ne “pas comprendre complètement les arguments pour ne pas être là” de la part des socialistes. Mais “la gauche et les écolos, on n’est pas une caserne, chacun a sa sensibilité”, dit-elle, en préférant garder ses banderilles pour les représentants de l’extrême droite qui “prennent comme modèle Donald Trump”.Iris Besnainou, manifestante “non affiliée”, se dit évidemment “attentive à qui appelle au rassemblement, mais j’avais surtout envie qu’il y en ait un”: “On a peur de ce qui est en train de se passer, on n’en dort pas la nuit (…). Si je peux, je retournerai manifester dans une semaine”, dit-elle.Les discours ont duré environ une heure devant une assemblée où s’est glissé au début le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, sans prendre la parole. Au milieu des étendards de toutes les couleurs, celles des écologistes, des insoumis, du NPA ou le bleu-blanc-rouge national, les drapeaux palestiniens sont devenus de plus en plus nombreux, alors qu’une manifestation pour Gaza était prévue dans la foulée, place de la République. cko-jdy-alu-sm/spi

Congrès du PS : Vallaud veut “parler aux ouvriers, paysans et travailleurs”

Le député Boris Vallaud a lancé dimanche depuis sa circonscription des Landes sa campagne au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste en souhaitant se tourner vers les “classes populaires”, “la vocation historique” de son parti. A Montfort-en-Chalosse, territoire agricole et rural du sud des Landes, Boris Vallaud a dit vouloir retrouver “la vocation historique du PS”, celle de “parler aux ouvriers, aux paysans et aux travailleurs”.Devant plus de 200 personnes, il a expliqué sa “certitude” de ne “rien pouvoir faire dans la division et les désaccords”, vantant la “fraternité”, “seul projet politique qui vaille dans une société fracturée”. Pour M. Vallaud, le PS doit devenir “un parti de combat face au grand choc qui nous opposera à l’extrême droite” lors de l’élection présidentielle de 2027.”Je ne crois pas à la possibilité du front républicain au second tour, tant je vois dans l’hémicycle toutes les droites se donner la main”, a-t-il asséné.  Dans les Landes, fief socialiste, le Rassemblement national atteignait pour la première fois plus de 35% au premier tour des élections législatives, en juillet dernier.”Ici, où l’on mène des politiques socialistes depuis quarante ans, des gens ont jugé plus utile de voter Bardella que Vallaud, mais nous allons barrer la route des classes populaires au Rassemblement national”, a promis le député, sous les applaudissements nourris.  Préférant le congrès “d’unité’ d’Epinay, en 1971, qui a vu la victoire de François Mitterrand, à celui de Marseille, en 2023 “et sa bagarre de village gaulois, le banquet en moins”, Vallaud veut “faire d’abord l’union des socialistes avant l’union de la gauche”.Il en exclut d’office la France insoumise, avec laquelle “le divorce est consommé”, juge-t-il.Six contributions ont été déposées samedi pour définir la ligne stratégique parti. Celle de Boris Vallaud a obtenu jusqu’ici 27 parrainages, contre 119 pour Olivier Faure, 72 pour Nicolas Mayer-Rossignol et 42 pour Hélène Geoffroy, parmi les principaux candidats à la tête du PS.A l’issue d’un premier vote des adhérents le 27 mai, les premiers signataires des deux textes arrivés en tête pourront concourir pour l’élection du premier secrétaire du parti prévue le 5 juin.

Haine en ligne: un député de Dordogne dépose plainte pour “menace de mort”

Le député de Dordogne Sébastien Peytavie, le seul de l’Assemblée en fauteuil roulant, a déposé plainte pour “menace de mort” après qu’un blog eut appelé au retour d’un programme nazi d’extermination des handicapés, a-t-on appris dimanche auprès du parquet.”Un site d’extrême droite appelle à ma mise à mort à travers une +Aktion T4+” qui “désigne la campagne d’extermination par assassinat des adultes handicapés, menée par le régime nazi de 1939 à 1941″, avait annoncé samedi M. Peytavie, député de la 4e circonscription de Dordogne, sur son compte X.”C’est une offensive contre ce que je suis, en tant qu’élu et homme handicapés”, a ajouté ce membre du parti Générations.Sa plainte retient les qualifications de “menace de mort”, “injures publiques” et “injures à caractère homophobe”, a indiqué dimanche le parquet de Bergerac à l’AFP, confirmant une information du journal Sud Ouest.Sur un blog intitulé “Démocratie Participative” au ton ouvertement raciste et xénophobe, un article évoquant le double meurtre d’une femme et de sa fille dans un village du Périgord, fin mars, s’en prend au député local, Sébastien Peytavie,  injurié et présenté comme “l’heureux participant de la prochaine Aktion T4″.”Tout mon soutien à @speytavie. Les menaces dont il est l’objet sont totalement inacceptables”, a réagi sur X Catherine Vautrin, ministre du Travailde la Santé, des Solidarités et des Familles de France.L’administrateur présumé de ce site hébergé aux États-Unis, le blogueur ultranationaliste Boris Le Lay, localisé pour la dernière fois au Japon, demeure recherché après plusieurs condamnations par défaut, notamment pour provocation à la haine raciale et antisémitisme.”Aktion T4″, programme de meurtre de masse des handicapés mentaux et physiques mené par le régime nazi en Allemagne et dans certains pays annexés durant la Seconde Guerre mondiale, fit entre 200.000 et 250.000 victimes, selon les historiens.

Le Pen: syndicats et ONG dans la rue le 12 avril pour l'”Etat de droit”

Syndicats et ONG donnent rendez-vous le 12 avril pour “défendre l’Etat de droit” et dénoncer la “remise en cause” de la justice suite à la condamnation de Marine Le Pen, une mobilisation voulue plus large que l’appel à manifester dimanche d’une partie de la gauche.Un “large panel d’organisations de la société civile – syndicats, organisations antiracistes, féministes et de défense des droits humains, organisations étudiantes” appelle à se réunir “sous la forme d’un rassemblement à Paris et de mobilisations simultanées dans toutes les villes de France”, selon un communiqué conjoint de la CGT et SOS Racisme.”Lundi dernier, le Rassemblement national et plusieurs de ses dirigeants, cadres et élus ont été condamnés pour détournement de fonds publics. Cette décision de justice a donné lieu, par le RN mais également au-delà des rangs de ce parti, à de graves remises en cause de la justice et des magistrats qui la servent”, dénonce le message auquel s’associe notamment la Ligue des droits de l’Homme.Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait violemment riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. La CGT, SOS Racisme et la LDH n’ont pas appelé à participer dimanche à Paris au rassemblement initié par les Ecologistes et LFI en réponse au meeting de soutien à Marine Le Pen prévu dans la capitale.”Ce qui se passait autour du rassemblement de dimanche ne nous allait pas, parce qu’en fait il n’y a pas de texte d’appel”, a expliqué à l’AFP Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT chargé de la lutte contre les discriminations.”C’était vraiment trop rapide, on avait l’impression que c’était uniquement de la réaction au rassemblement de l’extrême droite”, a-t-il ajouté.- “Prétextes” et contorsions -L’objectif du 12 avril est de “mobiliser la société civile et donc la population de manière générale”, le soutien des partis politiques relevant de leur “responsabilité”, même si “tout ce qui pourra être fait pour populariser l’appel sera bienvenu”, a ajouté M. Ré.Cet appel estampillé “société civile” pourrait ainsi convenir au PS et au PCF, qui n’ont pas non plus appelé à manifester dimanche et souhaitaient une mobilisation dans un cadre plus large. “Si nous devons manifester, alors il faut le faire avec, et je dirais derrière, les syndicats, la magistrature, avec la société civile”, affirmait samedi matin le premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol sur Franceinfo. La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a toutefois défendu le rassemblement de dimanche, affirmant qu’elle comprendrait “mal que certains passent le week-end à se contorsionner, (…) pour trouver des prétextes pour ne pas être là”.  “La République est menacée”, a-t-elle justifié, sur BFMTV.Selon elle, il y aura des communistes et des socialistes: “La base sera là”, même si “les appareils décident de ne pas appeler pour des raisons qui leur appartiennent et que je respecte”, a-t-elle dit, avant ce rassemblement auquel appellent aussi le syndicat Solidaires, l’Union syndicale lycéenne et l’Union étudiante et l’association Attac.Pour la mobilisation du 12 avril, “la liste (complète) des signataires de l’appel sera publiée mardi” et le déroulé de l’évènement pourra être précisé ensuite, selon la CGT. A Paris, “on se dirige vers un rassemblement à 18 heures place de la République, avec des discours et des interventions d’artistes, un peu comme ce qu’on avait fait au moment des législatives” de juin 2024, a précisé à l’AFP le président de SOS Racisme Dominique Sopo.La Ligue des droits de l’Homme prévoit en outre, le 17 avril à Paris, “une table ronde sur les atteintes à l’Etat de droit et l’indépendance des juges” avec notamment Amnesty et le Syndicat de la magistrature, a indiqué à l’AFP sa présidente Nathalie Tehio.

Première étape du congrès du PS, six contributions générales déposées

Six contributions générales, dont celles du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et celle du patron des députés PS Boris Vallaud, ont été déposées samedi, première étape du 81e congrès du parti qui se déroulera à Nancy en juin, a annoncé la Commission nationale d’organisation du congrès.La commission, présidée par la sénatrice Corinne Narassiguin, a enregistré six contributions générales, qui définissent les lignes stratégiques, et 361 contributions thématiques, précise le PS dans un communiqué. Première étape du congrès, il fallait pour déposer une contribution obtenir au minimum 15 signatures de membres du Conseil national du PS (sorte de parlement du parti, qui compte 302 membres). Parmi ces contributions générales, on compte celle du premier secrétaire sortant Olivier Faure, baptisée “Le cÅ“ur de la gauche”, qui a recueilli 119 parrainages, et propose notamment la construction d’une “plateforme commune” de “la gauche non mélenchoniste”, pour 2027, “de François Ruffin à Raphaël Glucksmann”.”Retrouvons-nous”, celle de son opposant au dernier congrès, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et de l’élue de Paris Lamia El Aaraje, a récolté 72 parrainages. Ils défendent un “nouveau rassemblement de la gauche”, notamment avec Place Publique de Raphaël Glucksmann. Son autre opposante, la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, a recueilli 42 parrainages pour sa contribution “Pour gagner, un grand parti et une nouvelle alliance”, qui prône “une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027”.La contribution baptisée “Unir” du patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a elle engrangé 27 parrainages. Le député des Landes, qui s’affiche comme le “candidat du rassemblement”, veut un congrès de “réconciliation et de doctrines” .La contribution des députés Philippe Brun et Jérôme Guedj, “Pour un nouveau socialisme”, avec comme première signataire la trésorière du PS Fatima Yadani, a déposé 15 parrainages. Ils défendent une ligne “démocratique, féministe, populaire et universaliste”.  Enfin, celle de l’aile gauche du parti, “Avenir socialiste”, et portée par le député Paul Christophle, a aussi obtenu 15 parrainages.S’ouvrent désormais trois semaines de débats internes et de tractations, pour tenter de faire converger certaines contributions, avant le dépôt des motions (ou texte d’orientation, en termes socialistes) le 25 avril. Pour déposer une motion, il faut un minimum de 30 signatures de membres du conseil national.A l’issue d’un premier vote des adhérents le 27 mai sur ces textes d’orientations, les premiers signataires des deux textes arrivés en tête pourront concourir pour être premier secrétaire du parti. Le vote aura lieu le 5 juin, et les résultats seront entérinés lors du congrès de Nancy, du 13 au 15 juin. caz/sl/spi      

RN: avant le meeting à Paris, rassemblement clairsemé à Marseille

Avant son meeting à Paris dimanche, en réaction à la condamnation de Marine Le Pen, le Rassemblement national a souhaité se mobiliser samedi dans une salle des fêtes à Marseille, mais l’affluence était clairsemée, avec quelques centaines de personnes.Selon les organisateurs, 500 personnes avaient fait le déplacement au Florida Palace, où le parti a ses habitudes, dans une grande salle restée à moitié vide. Sur les affiches, le slogan “Soutenons Marine, sauvons la démocratie” donnait le ton, en écho à cette condamnation qui compromet les chances de Mme Le Pen de concourir à la présidentielle 2027.”On n’est pas sur une salle archi-remplie. Mais c’est une mobilisation spontanée”, a estimé Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône et patron du parti dans le département, interrogé par l’AFP.L’élu explique avoir voulu donner une alternative à ceux qui “ne pouvaient pas monter à Paris” mais souhaitaient quand même “s’exprimer en tant que citoyens” après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics à quatre ans de prison (dont deux ans ferme sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et cinq ans d’inéligibilité applicable immédiatement.Pour Robert Trani, 77 ans, militant historique, convaincu qu’il n’y a “pas eu de détournements” mais seulement “un problème d’administration”, la cheffe de file du parti a été victime d'”une justice pastèque, rouge”.Le tribunal a lui estimé que Marine Le Pen avait été au “cÅ“ur” d’un système mis en place pour rémunérer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros, entre 2004 et 2016.”Sur le principe, c’est normal d’être condamnée”, concède Mathilde, 21 ans, militante depuis quatre ans: mais “l’inéligibilité, quand les autres accusés des mêmes choses ne l’ont pas eue, c’est une atteinte à la démocratie”. Cette étudiante rêve de travailler dans le luxe et ne souhaite pas décliner son identité, pour ne pas compromettre ses ambitions.Au micro, les élus revendiquent “20.000 nouvelles adhésions en quatre jours” au RN. Ici, à la fin des prises de parole, une douzaine d’adhésions avaient été enregistrées.Christophe Denza, cadre de 48 ans, vient justement de s’encarter, en “réaction” à ce jugement. “On n’est pas cette France que vous dépeignez”, plaide-t-il: “Je suis pour une espèce de protectionnisme, pour qu’on revienne à du bon sens dans les institutions et qu’on puisse déjà nous-mêmes vivre correctement pour être en capacité d’accueillir”.Au même moment, une manifestation contre le parti d’extrême droite a réuni 200 personnes, selon la police, dans le centre de la deuxième ville de France, avec un mot d’ordre, “éteindre la flamme” du RN.

Droits de douane: “Nous faisons appel au patriotisme” des entreprises, lance le ministre français de l’Economie

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme” face aux droits de douane massifs annoncés par le président américain Donald Trump. “Nous faisons appel au patriotisme”, a déclaré M. Lombard sur BFMTV/RMC. Alors que s’engage une négociation avec les Américains sur les droits de douanes, “il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains”, a-t-il ajouté. Le président Emmanuel Macron avait appelé jeudi les entreprises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique. A propos de la riposte européenne qui se prépare, Eric Lombard a averti qu’elle pourrait aller “au-delà des droits de douane”. Il a évoqué normes, échange de données ou outils fiscaux.”On va riposter sur un ensemble de produits sur lequel on ne risque pas de désorganiser l’échelle de valeur en Europe”, a ajouté le ministre sur BFMTV/RMC. “La riposte peut être très vigoureuse et il ne faut pas qu’on riposte exactement avec les mêmes armes parce que si on fait comme les Etats-Unis (…), on va avoir aussi un effet négatif en Europe”, avec inflation et baisse de la croissance, a-t-il souligné. La riposte doit être “proportionnée” et “nous conduire à la table de négociation”, laquelle se fait “d’égal à égal”, l’économie européenne étant une “des plus puissantes du monde”, a-t-il insisté. “Nous avons tout à fait les moyens de négocier (…) pour obtenir un désarmement (des mesures annoncées, NDLR) le plus rapidement possible. Le dialogue se poursuit en permanence”, a-t-il ajouté.

Le PS ne manifestera pas dimanche pour ne pas politiser la justice

Le Parti socialiste ne participera pas dimanche au rassemblement à Paris contre l’extrême droite pour ne pas donner l’impression que la condamnation de Marine Le Pen est une décision politique, a expliqué vendredi Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du parti.”Cela donnerait l’impression que ce serait la gauche contre l’extrême droite. Ce n’est pas ça le sujet. Je ne voudrais pas qu’on donne le sentiment que c’est un combat politicien, ce n’est pas un combat politicien”, a affirmé le maire de Rouen sur Public Sénat.La France insoumise et les Écologistes appellent à un rassemblement dimanche, place de la République à Paris, contre l’extrême droite alors que le Rassemblement national organise le même jour dans la capitale un meeting de soutien à Marine Le Pen après sa condamnation judiciaire.”Ce n’est pas la bonne manière parce que nous devrions aussi mobiliser la société civile. L’indépendance de la justice ne concerne pas que les élus. Sinon, on offre un argument à des personnes condamnées par la justice pour se prétendre victimes d’un complot politicien, ce qui n’est absolument pas le cas”, a-t-il insisté. Le RN entend protester contre la condamnation de sa cheffe de file à quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, dans l’affaire des assistants parlementaires européens.M. Mayer-Rossignol s’est dit opposé à toute modification de la loi sur l’exécution provisoire pour les élus condamnés, comme le veut Eric Ciotti, patron des députés UDR, qui va déposer une proposition de la loi sur le sujet.  “Quand je commets une infraction de la route sur du code de la route, on me retire mon permis, on me dit pas attendez +on va vous laisser votre permis, puis on verra dans six mois si vraiment on vous le retire+. La loi est dure, mais c’est la loi. 4,1 millions d’euros de détournement d’argent public, c’est de ça dont il s’agit”, a-t-il ajouté à propos de la condamnation de Marine Le Pen.