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En refusant de voter la motion de censure, le PS fait sa mue

Le Parti socialiste a fait sa mue réformiste dans la douleur en refusant jeudi de voter la censure du gouvernement, un changement incarné de manière inattendue par son Premier secrétaire Olivier Faure, jusqu’alors plus intransigeant.Après de houleux débats au sein du groupe des députés socialistes, et de son bureau national, le Parti socialiste a décidé, non sans difficulté, de ne pas voter la motion de censure défendue par La France insoumise, des écologistes et des communistes. Une position aussitôt conspuée par le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé sur X le PS d’avoir “capitulé” et “fracturé le Nouveau Front populaire”.  C’est de fait la première fois depuis la création du NFP, en juin dernier, que les socialistes ne votent pas une motion de censure avec le reste de la gauche. Durant la précédente alliance de gauche Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), ils avaient également voté une fois, en novembre 2022, à l’inverse de leurs partenaires.En acceptant d’entrer en négociations avec un gouvernement de centre-droit, Olivier Faure, qui a été l’un des artisans de la Nupes puis du Nouveau Front populaire, avec La France Insoumise, a surpris.Pour lui, après avoir censuré le gouvernement précédent de Michel Barnier, qui selon lui “n’a jamais ouvert de négociation” et “n’a négocié sa survie qu’avec l’extrême droite”, le PS avait la responsabilité de tout faire pour éviter une période d’instabilité politique supplémentaire.”Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire parce qu’elle peut conduire à la pire des politiques, c’est-à-dire l’arrivée de l’extrême droite” au pouvoir, a-t-il argumenté dans l’hémicycle.Le Premier secrétaire du PS, qui n’a jamais caché son ambition de voir le PS redevenir un parti de gouvernement et sa volonté d’écarter le procès en irresponsabilité qu’on lui fait depuis l’accord avec LFI, a revendiqué “l’honneur d’avoir évité aux Français” un budget plus dur pour leur pouvoir d’achat. Au nom d’une “gauche qui propose, qui avance (et) qui fait céder le gouvernement”, a-t-il appuyé. – Parti tiraillé -“Il n’y a pas de revirement, pas de changement”, assure à l’AFP le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, rappelant que le PS était “dans l’optique d’améliorer la vie des Français”.Le sujet a clairement tiraillé le parti. La décision “n’était pas évidente mais a été prise dans un sens de responsabilité pour les Français”, ajoute M. Jouvet. Au sein des députés, dont beaucoup viennent de territoires ruraux, souvent plus réticents au “bruit et la fureur” de Jean-Luc Mélenchon, un grand nombre étaient enclins, comme l’ex-chef de l’Etat François Hollande, à ne pas voter la motion. Marine Tondelier, la cheffe des Ecologistes, résume: “A chaque tweet de Mélenchon (menaçant les socialistes, ndlr), ça a eu l’effet inverse”.Mais huit députés socialistes (sur 66) ont finalement fait le choix de la voter. Et la position d’Olivier Faure, comme celle du chef des députés PS Boris Vallaud, tous deux en première ligne dans les négociations avec le gouvernement, a évolué au fil des discussions, jusqu’à les rendre, dans la dernière ligne droite, davantage partisans d’une censure. Car Olivier Faure sait aussi qu’il joue gros et qu’il risque de voir rapidement revenir l’accusation de parti “social-traître” qui avait plombé la fin du quinquennat Hollande.Au sein du groupe LFI, le député Aurélien Taché, affirme déjà que “c’est plus la peine que les socialistes remettent un pied en manif”, au risque de se faire invectiver. Et Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a indiqué sur BFMTV que son parti réunirait ses instance prochainement pour “tirer les conséquences” de la décision socialiste. Olivier Faure, qui doit faire face à un congrès prévu courant 2025, a prévenu que le PS restait “dans l’opposition” et n’accordait pas “sa confiance au gouvernement”, n’excluant pas de voter la prochaine censure lors du budget, afin de peser pour faire avancer ses exigences dans le cadre de la poursuite des négociations avec l’exécutif.Si les engagements écrits du Premier ministre n’étaient pas tenus dans le budget, “nous déposerons, nous le groupe socialiste, une motion de censure”, a mis en garde la députée Dieynaba Diop devant la presse. 

La mairie de Paris va quitter le réseau social X

La ville de Paris va quitter le 20 janvier le réseau social X du milliardaire américain Elon Musk, où elle compte 2,2 millions d’abonnés, face à la “dérive” de la plateforme dont la maire Anne Hidalgo s’était retirée à titre personnel en 2023.”Par le biais de ses algorithmes, la toxicité croissante de X (ex-Twitter) empêche tout débat public équilibré et serein”, a déclaré jeudi à l’AFP Patrick Bloche, premier adjoint à la maire socialiste. “Depuis peu, X est soupçonné d’ingérence dans la vie démocratique de certains États”, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni, justifie dans un communiqué la mairie, collectivité la plus suivie de France avec 2,2 millions d’abonnés sur le réseau où elle était active depuis 2009.”Face à cette dérive qui sape les fondements de la démocratie”, la ville de Paris quittera X le 20 janvier, jour de l’investiture du président américain élu Donald Trump qui a nommé Elon Musk, son fervent soutien, à la tête d’un ministère de “l’efficacité gouvernementale”.Plusieurs institutions et médias, français et européens, ont décidé de quitter X ces dernières semaines. En France, si certains responsables politiques à gauche s’interrogent, peu s’en sont retirés. En novembre 2023, Anne Hidalgo a été la première personnalité politique française à cesser son activité sur ce réseau où elle était suivie par 1,5 million de personnes. “Ca a été un sacrifice pas évident, car elle a perdu beaucoup d’audience” en migrant sur d’autres plateformes, a commenté Patrick Bloche.L’élu PS quittera lui-même X et souhaite que d’autres membres de l’exécutif municipal le suivent, “dans le cadre de la démarche citoyenne portée par #HelloQuitteX”.”Je ne crois pas à une stratégie de retrait unilatérale. Que X pose problème, c’est une évidence, mais quitter le navire pour laisser les seules voix réactionnaires s’y exprimer, je n’en vois pas l’efficacité”, a commenté auprès de l’AFP le sénateur Ian Brossat, co-président du groupe communiste au Conseil de Paris, qui fait partie de la majorité municipale.L’élu LR David Alphand, co-président du groupe d’opposition Changer Paris avec Rachida Dati, a dénoncé sur X un “grave recul qui met en lumière le repli idéologique de la gauche parisienne” et “va dégrader la qualité de l’information apportée aux Parisiens”. 

Militants SOS Racisme agressés: prison ferme sous bracelet pour l’ex-dirigeant des “Zouaves”

L’ex-dirigeant du groupuscule d’ultradroite les “Zouaves Paris” Marc de Cacqueray-Valmenier a été condamné jeudi à Bobigny à neuf mois de prison ferme aménageables en détention à domicile sous bracelet, pour violences contre des militants de SOS Racisme lors d’un meeting d’Eric Zemmour en 2021.Le tribunal correctionnel de Bobigny a retenu que les “Zouaves Paris” avaient agi comme “un service d’ordre officieux” de la réunion publique de promotion du président du parti Reconquête!, alors candidat d’extrême droite à la présidentielle de 2022. Ayant visionné l’ensemble des vidéos, il a constaté que les membres du groupe avaient été remerciés, à la fin du meeting, pour “avoir fait le job” et qu’ils étaient partis en scandant “tout le monde déteste les antifas”.Marc de Cacqueray-Valmenier, 26 ans, avait admis sa présence au meeting, tout en affirmant n’avoir pas participé aux violences. “Malgré vos dénégations, les faits (sont) établis”, lui a déclaré le président Jean-Baptiste Acchiardi. Le condamné a dix jours pour faire appel. Ses avocats n’ont souhaité faire aucune déclaration.Le tribunal a appuyé sa décision sur l'”identification initiale par les services de renseignement” de Marc de Cacqueray-Valmenier parmi les agresseurs, ainsi que sur sa “reconnaissance formelle” par plusieurs victimes. Le président a glissé que le prévenu avait “ôté à plusieurs reprises le cache cou” qui dissimulait son visage.Le 5 décembre 2021, lors du premier meeting de campagne d’Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis), douze militants de SOS Racisme étaient montés sur des chaises pour exhiber sur leur tee-shirt chacun une lettre de la phrase “non au racisme”, également scandée. Ils avaient alors été agressés à coups de poing, de pied ou de mobilier jeté sur eux.Dans la foulée, le gouvernement avait annoncé en janvier 2022 la dissolution des “Zouaves Paris”, groupe informel apparu en 2017, accusé d’être à l’origine de nombreux “agissements violents” ou de diffuser “régulièrement des images reprenant les symboles de l’idéologie nazie”. – Interdiction de détenir une arme -Conformément aux réquisitions, Marc de Cacqueray-Valmenier a été condamné à 18 mois d’emprisonnement dont neuf avec sursis probatoire pendant deux ans. Pour la partie ferme de neuf mois, il pourra solliciter un aménagement en détention à domicile sous surveillance électronique. Un deuxième prévenu pour violence en réunion, un apprenti âgé de 18 ans au moment des faits, a été condamné à neuf mois d’emprisonnement avec sursis. Il leur est interdit de détenir une arme pendant cinq ans.Le tribunal a estimé que le “mobile politique des violences” était corroboré par de nombreux éléments.”C’est une affaire importante car il s’agit de violence politique. Les paroles de haine mènent à des actes de violence”, a ensuite insisté auprès de l’AFP l’avocat des parties civiles Sacha Ghozlan.Le président de l’association, Dominique Sopo, s’est dit “satisfait”, tout en soulignant que le banc des prévenus avait été “assez vide” alors que le déferlement de violences était le fait de dizaines d’agresseurs. Pour lui, “l’enquête n’a pas été à la hauteur, car de nombreux visages filmés par les nombreuses caméras étaient parfaitement identifiables”.”Ca nous inquiète que des gens comme ça soient encore dans la rue”, a commenté Sacha, 21 ans, qui avait eu “une côte fêlée, une épaule luxée”. Lucie, 29 ans, qui avait reçu “une chaise sur la tête et de nombreux coups de ceinture”, a conclu: “J’espère qu’il ne va plus recommencer ce genre de choses”.Marc de Cacqueray-Valmenier avait été condamné, en janvier 2022 à Paris, à un an de prison ferme aménagée en détention à domicile sous bracelet électronique pour violence en réunion sans incapacité, lors d’une expédition dans un bar de la mouvance antifasciste à Paris.

L’Etat condamné pour faute dans l’affaire à l’origine du procès Dupond-Moretti

Il y a bien eu “faute” de l’Etat dans l’affaire qui avait valu un procès inédit à l’ex-garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, a estimé la justice administrative, condamnant l’Etat à indemniser deux magistrats du PNF pour les avoir “publiquement” et nommément mis en cause.Jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour prise illégale d’intérêts dans cette affaire en novembre 2023, Eric Dupond-Moretti avait été relaxé.Le tribunal administratif a condamné l’Etat à verser en réparation des préjudices subis 12.000 euros à Patrice Amar et 15.000 euros à Ulrika Delaunay-Weiss, qui a depuis quitté le parquet national financier. Avec l’ex-cheffe du PNF Eliane Houlette, ils avaient tous trois été visés en septembre 2020 par des enquêtes administratives ouvertes par Eric Dupond-Moretti fraîchement nommé ministre, alors qu’il avait eu des différends avec eux quand il était avocat. L’ouverture de ces enquêtes avait été annoncée dans un communiqué de presse où leurs noms figuraient, choquant le monde de la magistrature qui avait déjà mal accueilli la nomination de l’avocat le plus connu de France, notoirement peu tendre avec eux.Le conflit d’intérêt dénoncé dès le départ par les syndicats lui vaudra ce procès inédit pour un ministre de la Justice en exercice. En parallèle, les trois magistrats visés avaient finalement été blanchis de toute faute disciplinaire.Dans sa décision, le tribunal administratif met en avant que le communiqué et les justifications du ministre en public et dans les médias “étaient matériellement inexacts”, mettaient “en cause leur éthique professionnelle” et avaient ainsi “porté atteinte à la réputation professionnelle des intéressés”. Ils étaient donc “constitutifs d’une faute de nature à engager la responsabilité de l’Etat”.Au cours du procès, les deux magistrats avaient décrit l’impact sur leur vie personnelle et professionnelle. “On livre nos trois noms à la presse, c’est un immeuble qui s’effondre sur ma tête”, “pendant des semaines j’étais incapable de faire quoi que ce soit. J’étais comme un zombie”, s’était remémorée Ulrika Delaunay-Weiss. “Le ministre a vengé l’avocat”, avait-elle conclu.- “Lettre d’excuses” -“Plus de quatre ans après les faits, une décision de justice sanctionne enfin les graves fautes commises par Eric Dupond-Moretti”, s’est réjouie Me Marie Lhéritier, avocate des deux magistrats “dans le viseur” du garde des Sceaux.La décision du tribunal administratif “tiendra donc lieu de lettre d’excuses d’Eric Dupond-Moretti”, a-t-elle ajouté.Sollicité, le ministère de la Justice n’a pour l’heure pas réagi.Dans une décision inhabituelle en matière de prise illégale d’intérêts, la CJR (composée de magistrats professionnels et de parlementaires) avait estimé qu’Eric Dupond-Moretti s’était bien placé en situation de conflit d’intérêts, mais qu’il ne pouvait être reconnu coupable faute d’élément “intentionnel”.Resté à l’écart de la vie publique depuis son départ de la place Vendôme en septembre, il remontera bientôt sur les planches où il avait déjà joué sa vie d’avocat, cette fois pour raconter celle du ministre dans une pièce intitulée “J’ai dit oui”.En juin 2020, alors qu’Eric Dupond-Moretti était encore avocat, on avait appris que le PNF avait fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées (fadettes) et celles d’autres avocats, pour tenter de débusquer une éventuelle taupe qui aurait informé l’ex-président Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute dans l’affaire de corruption dite “Paul Bismuth”.Eric Dupond-Moretti avait dénoncé une “enquête barbouzarde”, un basculement dans “la République des juges”, et porté plainte.Face à l'”émoi”, la ministre de la Justice d’alors, Nicole Belloubet, avait lancé une “inspection de fonctionnement” sur l’enquête du PNF. Entre temps, en juillet 2020 et à la surprise générale, Eric Dupond-Moretti avait été nommé ministre de la Justice. Malgré les alertes d’un risque “évident” de conflit d’intérêts par les syndicats de magistrats, c’est lui qui avait reçu les conclusions de l’inspection.Le rapport ne pointait aucune faute disciplinaire mais le ministre, sur “recommandation” de son administration, avait ordonné une enquête administrative pour rechercher d’éventuels manquements individuels, contre la cheffe du PNF Eliane Houlette, et contre Patrice Amar et Ulrika Weiss-Delaunay, chargés de l’enquête sur les fadettes.

Censure: avec le sauf-conduit du PS, “un autre chemin se dégage”, se félicite François Bayrou

“Un autre chemin se dégage”, a jugé François Bayrou, assuré jeudi, après nombre de concessions, du sauf-conduit du Parti socialiste face à la motion de censure “destructrice” de La France insoumise, deux jours après la présentation de son programme.Comme elle le fait régulièrement depuis 2022, l’Assemblée nationale examinait jeudi, dans un hémicycle clairsemé, la première motion de censure déposée contre le gouvernement Bayrou.Une équipe en place depuis fin décembre mais dont “les jours” sont “comptés”, selon le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard. “Quand il tombera, le monarque (Emmanuel Macron) suivra”, a-t-il lancé, fustigeant également “l’irresponsabilité” des socialistes de ne pas s’associer à leur motion, paraphée par quelques députés écologistes et communistes.Dans une brève réponse, François Bayrou a accusé le parti de Jean-Luc Mélenchon de “choisir la guerre intestine” entre Français et de vouloir que “l’affrontement soit la loi”.Mais “un autre chemin se dégage, difficilement, après beaucoup de travail, de discussions, de négociations”, a assuré le Premier ministre, qui a reçu quelques minutes avant l’ouverture du débat l’assurance d’une non-censure par le PS.”Nous ne vous accordons pas pour autant notre confiance. Mais nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire” qui pourrait conduire à “l’arrivée de l’extrême droite”, a confirmé à la tribune le premier secrétaire du parti, Olivier Faure.Mais la censure “est possible à tout moment”, a-t-il prévenu, interpellant également les députés Insoumis en défendant “une gauche qui propose et avance”.- Concessions -Après moult hésitations, au terme d’un long bureau national, les députés socialistes ont décidé de ne pas voter cette première motion, ayant obtenu dans la dernière ligne droite d’ultimes gages du Premier ministre qui espère maintenant pouvoir “doter enfin notre pays d’un budget”.”Le PS fracture le NFP. Mais il capitule seul. Les trois autres groupes votent la censure. Nous continuons le combat”, a réagi sur X Jean-Luc Mélenchon.Dans un courrier adressé aux présidents des groupes parlementaires socialistes, le Premier ministre récapitule la liste des concessions accordées à la gauche ces derniers jours.A côté des annonces déjà connues, comme le “conclave” de trois mois entre partenaires sociaux pour réviser la réforme des retraites, M. Bayrou répond positivement à certaines demandes du PS, comme l’abandon de l’allongement du délai de carence d’un à trois jours en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires.Point sensible pour les socialistes, il confirme aussi l’abandon de la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans l’Éducation nationale et la création de 2.000 postes supplémentaires d’accompagnants d’élèves en situation de handicap.Côté fiscal, il confirme, parmi plusieurs mesures, le projet de taxe sur les hauts revenus (qui doit rapporter deux milliards d’euros) mais qui a vocation à être remplacée par “un dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale”, “au plus tard” pour le budget 2026.Nommé il y a trois semaines, le Premier ministre n’a pas demandé la confiance des députés mardi après sa déclaration de politique générale, car comme Michel Barnier, Gabriel Attal et Élisabeth Borne avant lui, il est privé de majorité.Pour la première fois, la cheffe des écologistes Marine Tondelier s’est félicité sur X “des concessions listées par François Bayrou”. Mais les députés écologistes censureront tout de même le gouvernement.- Place aux budgets -Écologistes et insoumis estiment notamment que les “règles du jeu sont pipées” sur la renégociation de la réforme des retraites, même avec l’engagement de François Bayrou de saisir le Parlement sur les retraites en cas d’accord seulement partiel entre les partenaires sociaux.La numéro un de la CFDT Marylise Léon souligne cependant qu’une “opportunité inédite s’ouvre” pour discuter à la fois de l’âge de départ à 64 ans, la pénibilité et l’égalité hommes-femmes. Une intersyndicale se tiendra jeudi pour préparer la première réunion vendredi à Matignon au mode opératoire encore flou.Mais il n’y aura pas de chute du gouvernement, car les députés RN ne voteront pas la motion de censure, voulant juger François Bayrou sur ses actes au moment du débat budgétaire.Ce vote est donc avant tout une répétition avant les échéances décisives des budgets de l’État et de la sécurité sociale, avec la possibilité de recours au 49-3 et donc, en retour, de nouvelles motions de censure.Le gouvernement espère achever la procédure budgétaire d’ici fin février pour que le pays puisse retrouver son cours normal de fonctionnement au 1er mars.Il vise un effort de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1% attendu pour 2024.leo-far-lum-bpa/sde/gvy

Bayrou donne d’ultimes gages et obtient la non-censure du PS

Après moult hésitations, les députés socialistes ne voteront pas jeudi la première motion de censure du gouvernement Bayrou, ayant obtenu dans la dernière ligne droite d’ultimes gages du Premier ministre qui espère maintenant pouvoir “doter enfin notre pays d’un budget”. Au terme d’un long bureau national, le PS a décidé de ne pas voter cette motion de censure dont l’examen débute à 15H00 pour un vote prévu vers 17H30.Dans un courrier adressé aux présidents des groupes parlementaires socialistes, le Premier ministre récapitule la liste des concessions accordées à la gauche ces derniers jours.”Je souhaite (…) que le compromis ainsi défini nous conduise à des débats sur les textes à venir empreints de responsabilité, sans surenchère, qui permettent de doter enfin notre pays d’un budget”, écrit-il aux dirigeants socialistes.A côté des annonces déjà connues, comme le “conclave” de trois mois entre partenaires sociaux pour réviser la réforme des retraites, M. Bayrou répond positivement à certaines demandes du PS, comme l’abandon de l’allongement du délai de carence d’un à trois jours en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires.Point sensible pour les socialistes, il confirme aussi l’abandon de la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans l’Éducation nationale et la création de 2.000 postes supplémentaires d’accompagnants d’élèves en situation de handicap.Côté fiscal, il confirme, parmi plusieurs mesures, le projet de taxe sur les hauts revenus – qui doit rapporter 2 milliards d’euros – mais qui a vocation à être remplacée par “un dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale”, “au plus tard” pour le budget 2026.Nommé il y a trois semaines, le Premier ministre n’a pas demandé la confiance des députés mardi après sa déclaration de politique générale, car comme Michel Barnier, Gabriel Attal et Elisabeth Borne avant lui, il est privé de majorité.En retour, les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d’Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République. Le texte est également signé par des députés communistes et écologistes. – Opportunité inédite -“Les socialistes se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire (…) La vie politique est binaire: si on ne vote pas la censure, on est dans le soutien au gouvernement”, estime le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défend la motion de censure.Pour la première fois, la cheffe des écologistes Marine Tondelier s’est félicité sur X “des concessions listées par François Bayrou”.”Nous n’irons donc pas jusqu’à les présenter comme des avancées. Mais nous pouvons être fiers d’avoir protégé les Français de grands reculs sociaux en perspective”, ajoute-t-elle.Les écologistes censureront tout de même le gouvernement, comme l’appelle Jean-Luc Mélenchon. Le courrier de François Bayrou au PS est “une offre de soutien sans participation. Il faut censurer puisqu’il n’y a pas de confiance”, a-t-il dénoncé sur X.Ecologistes et insoumis estiment notamment que les “règles du jeu sont pipées” sur la renégociation de la réforme des retraites, même avec l’engagement de François Bayrou de saisir le Parlement sur les retraites en cas d’accord seulement partiel entre les partenaires sociaux.”l’Assemblée nationale ne pourra se prononcer que ce sur quoi le Medef est d’accord”, a estimé Mme Tondelier.La numéro un de la CFDT Marylise Léon estime cependant qu’une “opportunité inédite s’ouvre” pour discuter à la fois de l’âge de départ à 64 ans, la pénibilité et l’égalité hommes-femmes. Une intersyndicale se tiendra jeudi pour préparer la première réunion vendredi à Matignon au mode opératoire encore flou.Dans le camp macroniste, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a demandé aux socialistes “d’agir en responsabilité” car si le gouvernement est renversé, l’Assemblée ne pourra, par exemple, pas examiner dès lundi la loi d’urgence pour Mayotte.Mais, de chute du gouvernement, il ne devrait pas y avoir puisque les députés RN ne voteront pas la motion de censure, voulant juger le gouvernement sur ses actes au moment du budget. Impossible alors pour la gauche, sans le RN, d’atteindre les 288 voix nécessaires.Ce vote est donc avant tout une répétition avant les échéances décisives des budgets de l’Etat et de la sécurité sociale, avec la possibilité de recours au 49-3 et donc, en retour, de nouvelles motions de censure.Le gouvernement espère achever la procédure budgétaire d’ici fin février pour que le pays puisse retrouver son cours normal de fonctionnement au 1er mars.Il vise un effort de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1% attendu pour 2024.

Grand messe de l’extrême droite en hommage à Jean-Marie Le Pen

Toute l’extrême droite s’est réunie jeudi pour un dernier hommage rendu au fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, dans et hors de l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris.  Mort le 7 janvier à 96 ans, le finaliste de la présidentielle de 2002 a déjà été inhumée samedi dans le cimetière de sa ville natale de La Trinité-sur-Mer (Morbihan) à l’issue d’une messe célébrée dans la plus stricte intimité familiale. Ses trois filles, Marie-Caroline, Yann et Marine Le Pen, avaient cependant souhaité organiser un autre hommage, à Paris, celui-là ouvert au public.Mais seules les quelques 400 personnes invitées pouvaient entrer dans l’église construite par Anne d’Autriche pour remercier de la naissance du futur Louis XIV: les badauds, environ deux milliers, étaient cantonnés sur le parvis, sur lequel se dressaient deux écrans géants retransmettant la cérémonie. Outre les membres du Rassemblement national, son président Jordan Bardella en tête, toutes les chapelles de l’extrême droite avaient fait le déplacement, y compris l’adversaire de Marine Le Pen, Éric Zemmour, mais aussi Bruno Mégret, ancien numéro deux du FN qui avait rompu avec Jean-Marie Le Pen en 1998 ou Carl Lang, également dissident. Philippe de Villiers était également présent. L’historien spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus était également dans l’église.En revanche, plusieurs personnalités d’ultra-droite indésirables ont été reléguées à l’extérieur, tels les négationnistes Thomas Joly, président du pétainiste Parti de la France, ou Yvan Benedetti, son fondateur. “Refoulé avec les parias de l’hommage religieux à Jean-Marie Le Pen à Paris”, a tweeté le premier avec une photo montrant également Jérôme Bourbon, le patron de l’hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol.Resté dans la rue aux abords de l’église, l’ancien humoriste Dieudonné, condamné pour antisémitisme, a estimé que Jean-Marie Le Pen “était un homme libre” au milieu d’un “paysage politique peut-être trop étroit”. – “Une idée vraie” -“Je ne m’étends pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence, si ce n’est qu’ils ont toujours été motivés par l’amour de la France”, a pour sa part assuré l’abbé Christophe Kowalczyk au début de l’office.Au cours de cette messe longue de plus d’une heure et demi, Bruno Gollnisch, vieux compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, a pris la parole, une flamme tricolore épinglée au revers de sa veste, de même que Marie-Christine Arnautu, très proche du fondateur du FN, et sa fille Marie-Caroline Le Pen, qui a célébré un “patriote indomptable”. Davantage politiques, les discours de  Marion Maréchal -qui s’était éloignée un temps de sa tante Marine Le Pen pour soutenir Eric Zemmour, avant de se rapprocher à nouveau du RN- et de Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen, ont été applaudis. “On n’arrête pas un peuple en marche, on n’arrête pas une idée vraie, on n’arrête pas un exemple juste”, a tonné Marion Maréchal, quand le maire de Perpignan rappelait que “le 21 avril 2002”, date de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, “il faisait trembler le système, éliminant la gauche en restant fidèle à son histoire, ses idées, ses valeurs et ses amis”.L’ancien président du Front national de la jeunesse a alors entamé une litanie de ses compagnons politiques disparus, du militant de l’OAS Roger Holeindre à Jean-Pierre Stirbois, l’homme des premiers succès électoraux du parti à la flamme dans les années 80. Plusieurs petits-enfants de Jean-Marie Le Pen s’étaient auparavant succédé pour lire une partie de l’homélie, l’un d’entre eux appelant à prier “pour la France”: “Que les Français sachent choisir pour les gouverner et les guider des hommes sages et justes”. De nombreuses prières ont été lues ou chantées, parmi lesquelles la prière des paras, la prière à Jeanne d’Arc et une prière de l’écrivain catholique Charles Péguy, “La foi que j’aime le mieux, c’est Dieu, c’est l’espérance”.Aux abords de l’église, avant le début de la cérémonie, on pouvait entendre le “Chœur des esclaves hébreux” de Verdi -dans une version allemande-, que le leader frontiste faisait déjà jouer dans ses meetings, et voir une charrette richement décorée à la gloire de la garde impériale.Pendant toute la cérémonie, des porte-drapeaux aux bérets de différentes couleurs s’étaient placés de part et d’autre de l’église.Derrière eux, au pied d’une statue devant l’église, on apercevait des autocollants “pied noir pour toujours” sur une grande étole aux couleurs du RN. A côté, un militant transi de froid replongeait de temps en temps dans la lecture de son roman, “Ecritures corsaires”, de l’écrivain marxiste Pier Paolo Pasolini.

Premier test pour le gouvernement Bayrou face à une motion de censure à l’Assemblée

François Bayrou fait face jeudi à une première épreuve avec l’examen à l’Assemblée nationale d’une motion de censure qui, même si elle ne devrait pas être adoptée, obligera les socialistes à clarifier leur position face au gouvernement.Nommé il y a trois semaines, le Premier ministre n’a pas demandé la confiance des députés mardi après sa déclaration de politique générale, car comme Michel Barnier, Gabriel Attal et Elisabeth Borne avant lui, il est privé de majorité.En retour, les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d’Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République. Le texte est également signé par des députés communistes et écologistes. Mais par aucun socialiste.Au PS, malgré de longues discussions, la décision de voter ou non la motion de censure a finalement été repoussée… à ce jeudi.Après moult tergiversations, les 66 députés socialistes doivent déterminer si les concessions du gouvernement, notamment l’annonce d’un “conclave” de trois mois entre partenaires sociaux pour réviser la réforme des retraites, sont suffisantes pour arracher leur non-censure.Un bureau national du PS est prévu à 12H30 avant ensuite une réunion du groupe à l’Assemblée. Le vote de cette motion de censure est prévu vers 17h30.”On attend un courrier de Bayrou”, a indiqué à l’AFP le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, sans révéler les demandes du parti.Selon le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner, après l’abandon des 4.000 suppressions de postes prévues à l’Education nationale, le gouvernement va aussi revenir sur l’allongement du délai de carence d’un à trois jours en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires.En conséquence, “à titre personnel”, M. Kanner considère “que, puisque chaque jour nous obtenons des choses nouvelles, la responsabilité devrait nous amener à ne pas censurer”.”Il faut absolument que les socialistes n’aient qu’une seule position. Sinon, on envoie au gouvernement le signal qu’il peut faire du shopping chez nous et on envoie à Jean-Luc Mélenchon le signal qu’il peut faire du shopping chez nous. Il faut que le groupe vote comme un seul homme”, plaide un député PS.- “Le compte n’y est pas” -“Les socialistes se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire (…) La vie politique est binaire: si on ne vote pas la censure, on est dans le soutien au gouvernement”, estime le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défendra la motion de censure.Pour la cheffe des écologistes Marine Tondelier, “le compte n’y est pas”, même avec l’engagement de François Bayrou de saisir le Parlement sur les retraites même en cas d’accord seulement partiel entre les partenaires sociaux.”Les règles du jeu sont pipées” car “l’Assemblée nationale ne pourra se prononcer que ce sur quoi le Medef est d’accord”, a-t-elle estimé.La numéro un de la CFDT Marylise Léon estime cependant qu’une “opportunité inédite s’ouvre” pour discuter à la fois de l’âge de départ à 64 ans, la pénibilité et l’égalité hommes-femmes. Une intersyndicale se tiendra jeudi pour préparer la première réunion vendredi à Matignon au mode opératoire encore flou.Dans le camp macroniste, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a demandé aux socialistes “d’agir en responsabilité” car si le gouvernement est renversé, l’Assemblée ne pourra, par exemple, pas examiner dès lundi la loi d’urgence pour Mayotte.Mais, de chute du gouvernement, il ne devrait pas y avoir puisque les députés RN ne voteront pas la motion de censure, voulant juger le gouvernement sur ses actes au moment du budget. Impossible alors pour la gauche, sans le RN, d’atteindre les 288 voix nécessaires.Le vote servira donc surtout à clarifier le positionnement du PS vis-à-vis du gouvernement Bayrou, à l’approche des échéances décisives des budgets de l’Etat et de la sécurité sociale, avec la possibilité de recours au 49-3 et donc, en retour, de nouvelles motions de censure.Le gouvernement espère achever la procédure budgétaire d’ici fin février pour que le pays puisse retrouver son cours normal de fonctionnement au 1er mars.Il vise un effort de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1% attendu pour 2024.

La cérémonie en hommage à Jean-Marie Le Pen a commencé à Paris

Une foule compacte de plusieurs centaines de personnes suivait jeudi la messe rendue en hommage à Jean-Marie Le Pen, fondateur historique du Front national, dans et devant l’église Notre-Dame du Val de Grâce, à Paris, a constaté un journaliste de l’AFP.  Mort le 7 janvier à 96 ans, cette figure historique de l’extrême droite française a déjà été inhumée samedi dans le cimetière de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer (Morbihan) à l’issue d’une messe célébrée dans la plus stricte intimité familiale. Ses trois filles, Marine Le Pen et ses sœurs Marie-Caroline et Yann, ont cependant souhaité un autre hommage, à Paris, ouvert au public celui-là.Seules les personnes invitées pouvaient entrer dans l’église, les badauds, en grande majorité des hommes, étaient cantonnés sur le parvis, sur lequel se dressaient deux écrans géants retransmettant en direct la cérémonie. Outre les membres du Rassemblement national, comme son président Jordan Bardella ou le député Thomas Ménagé, toutes les chapelles de l’extrême droite étaient représentées, y compris l’adversaire de Marine Le Pen, Éric Zemmour, mais aussi Bruno Mégret, ancien numéro deux du FN qui avait rompu avec Jean-Marie Le Pen en 1998 ou Carl Lang, également dissident.L’historien spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus était également présent dans l’église. Parmi les personnes présentes à l’extérieur, des personnalités négationnistes comme Thomas Joly, président du parti de la France, ou Yvan Benedetti, son fondateur. “Refoulé avec les parias de l’hommage religieux à Jean-Marie Le Pen à Paris”, a tweeté le premier avec une photo montrant également Jérôme Bourbon, le patron de l’hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol. Resté dans la rue aux abords de l’église, l’ancien humoriste Dieudonné, condamné pour antisémitisme, a déclaré aux journalistes que “c’était un homme libre” au milieu d’un “paysage politique peut-être trop étroit”. “Je ne m’étends pas sur les engagements politiques de Monsieur Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence, si ce n’est qu’ils ont toujours été motivés par l’amour de la France”, a assuré l’abbé Christophe Kowalczyk, au début de l’office.Au cours de cette messe, Bruno Gollnisch, vieux compagnon de route du “menhir”, Marie-Caroline Le Pen, Marion Maréchal, sa petite fille, Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen et Anne-Marie Arnautu, très proche du fondateur du FN, devaient lire des textes, a-t-on appris auprès du Rassemblement national.  Seront notamment lues, selon le livret de messe, la prière des paras, la prière à Jeanne D’arc et une prière de l’écrivain catholique Charles Péguy, “La foi que j’aime le mieux, c’est Dieu, c’est l’espérance”.Plusieurs petits enfants de Jean-Marie Le Pen se sont succédé pour lire une partie de l’homélie, l’un d’entre eux, appelant à prier “pour la France”. “Que les Français sachent choisir pour les gouverner et les guider des hommes sages et justes”, a-t-il lu. Aux abords de l’église, avant le début de la cérémonie, on pouvait entendre le Chœur des esclaves de Verdi, que le leader frontiste utilisait dans ses meetings, et voir une charrette richement décorée à la gloire de la garde impériale ou encore des autocollants “pied noir pour toujours”, alors que Jean-Marie Le Pen, ancien militaire, défendait l’Algérie française. 

“Conclave” sur les retraites : Marylise Léon salue une “opportunité inédite”

La numéro un de la CFDT Marylise Léon estime, dans une interview à Libération jeudi, que la réforme des retraites est “en pause” après la décision de François Bayrou de remettre “en chantier” le sujet, une “opportunité inédite” qu’il faut “saisir”.”C’est la reconnaissance que cette réforme est injuste socialement”, dit la secrétaire générale de la CFDT après l’annonce par le Premier ministre François Bayrou de l’ouverture d’un “conclave” de renégociation de trois mois, “sans aucun tabou”, sur la réforme contestée de 2023, entre les partenaires sociaux.”C’est important que ce signal soit envoyé, parce qu’il n’y en a eu aucun de la part de l’exécutif de l’époque, malgré des millions de travailleurs dans la rue. Ce serait les trahir que de ne pas saisir cette opportunité”, ajoute-t-elle.Pour Marylise Léon, “la réforme est bien sur pause puisque le calendrier est restreint et qu’il faut conclure dans un délai qui permet ensuite de renvoyer le sujet à l’Assemblée nationale pour ce qui nécessite une transposition législative.”La réforme de 2023, qui avait été adoptée au forceps grâce à l’article controversé 49.3 de la Constitution, a notamment porté de 62 à 64 ans l’âge légal de la retraite. “Il faut un bougé sur les 64 ans. Il faudra aussi une mesure sur la pénibilité, une mesure sur l’égalité hommes-femmes et une mesure sur l’âge”, énumère Marylise Léon.Les syndicats doivent discuter jeudi après-midi en intersyndicale des premiers contours de la négociation.