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Création d’un groupe d’amitié France-Palestine à l’Assemblée

Le bureau de l’Assemblée nationale a acté mercredi la création d’un “groupe d’amitié” France-Palestine selon des sources parlementaires, une décision à la portée hautement symbolique alors que la création d’un tel groupe requiert normalement la reconnaissance d’un Etat.Une demande du même type avait été formulée en mai, sans aboutir, car ces groupes d’amitié impliquent selon des critères définis en 1981 l’existence d’un Parlement dans l’Etat, de relations diplomatiques avec la France, et l’appartenance du pays considéré à l’ONU.Mais la gauche est devenue depuis majoritaire au sein du bureau de l’Assemblée, organe qui réunit autour de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, les vice-présidents, questeurs et secrétaires de la chambre basse.L’Assemblée comptait déjà avant la dissolution un “groupe d’étude à vocation internationale” France-Palestine, présidé par Richard Ramos (MoDem).Ce dernier, à l’instar de la gauche, souhaitait qu’il soit transformé en “groupe d’amitié”, comme il en existe pour la plupart des États, dont Israël.”On ne peut pas avancer de façon commune si l’on a une dissymétrie dans notre Assemblée nationale” avec le groupe France-Israël, a-t-il argumenté auprès de l’AFP, soulignant aussi qu’il existe un groupe d’amitié France-Palestine au Sénat.”C’est une très bonne nouvelle”, a salué la députée écologiste Sabrina Sebaihi, notant, comme plusieurs autres sources parlementaires interrogées par l’AFP, que la création du groupe d’amitié n’avait cette fois pas suscité de réel débat ou opposition au sein du bureau. “Il ne reste qu’une seule étape maintenant, que le président de la République reconnaisse l’Etat de Palestine”, a-t-elle appelé.La députée LFI Nadège Abomangoli a elle salué sur X une décision “symbolique” mais qui “permettra de travailler pour la paix et visibiliser les initiatives de toutes celles et ceux qui veulent que la Palestine soit reconnue”.Dans un courrier à la présidente de l’Assemblée, dont l’AFP a eu connaissance, le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, fait part de son opposition à cette décision. “La Palestine n’est pas membre de l’ONU”, le Parlement palestinien élu en 2006 ne s’est “pas réuni pendant 11 années”, avant d’être dissout en 2018, et “la France ne reconnaît pas l’Etat de Palestine”, souligne l’ancien Premier ministre.”C’est un coup politique du Nouveau Front populaire qui ne fera pas avancer la paix d’un millimètre”, a critiqué Mathieu Lefèvre, député du groupe macroniste et ex-président du groupe d’amitié France-Israël. “La reconnaissance d’un Etat palestinien est une question bien plus sérieuse que ça”, a-t-il poursuivi.La désignation du président de ce groupe d’amitié pourrait avoir lieu le 25 novembre. Richard Ramos pourrait être candidat mais aussi des députés NFP. Cette réunion devra sans doute trancher d’autres cas épineux, comme la présidence du groupe France-Israël, assurée par les macronistes sous la précédente législature et que le Rassemblement national souhaite récupérer.

Réforme des retraites: gauche et RN marquent un premier point sur le chemin de l’abrogation

La gauche, soutenue par le RN, a marqué mercredi un premier point dans son combat pour abroger la très décriée réforme des retraites, avec l’adoption en commission parlementaire d’un texte ramenant l’âge de départ à 62 ans, un nouveau coup dur pour le gouvernement souvent malmené à l’Assemblée.”Immense victoire !”, s’est enthousiasmée après le vote la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa “niche” parlementaire, a été approuvé par 35 voix (celles de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (venues des rangs du centre et de la droite). Il sera examiné le 28 novembre dans l’hémicycle.La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d’Elisabeth Borne pour porter l’âge de départ à 64 ans, était “injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement”, a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.Le Rassemblement national, qui avait présenté fin octobre une proposition similaire – mais que la gauche n’avait pas soutenue -, a voté pour le texte. C’est “le même que le nôtre, et nous, nous ne sommes pas sectaires”, a argumenté Thomas Ménagé (RN).La proposition approuvée mercredi touche non seulement à l’âge de départ (c’est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation: celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.Un amendement, présenté par les centristes du groupe Liot pour préserver la réforme Touraine, a été rejeté. Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d’approuver le texte global malgré tout.- “Pas de cadeau!” -Les représentants de la coalition gouvernementale, de leur côté, ont mis en garde contre un texte “pas sérieux” ou “irresponsable”. “Il faut être honnête vis-à-vis des Français: si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir” plus tôt, “mais avec une retraite beaucoup plus basse”, a ainsi argumenté la députée macroniste Stéphanie Rist.Après cette première victoire d’étape pour la gauche et le RN, tous les yeux sont désormais tournés vers le 28 novembre, jour où le texte sera examiné dans l’hémicycle. Dans cette optique, la droite et le centre continuent de soupeser leur stratégie, selon un député de la coalition Barnier. “Certains plaident pour ne pas aller au vote” en séance, en défendant des centaines d’amendements, pour ralentir les débats et empêcher le vote du texte dans les temps impartis, mais la tactique pourrait être “dangereuse en termes d’image”, estime un élu.”On ne va rien lâcher, pas de cadeau!”, anticipe un autre cadre macroniste, qui plaide pour cette stratégie d’obstruction, conscient que l’ex-majorité n’a de toute façon pas grand chose à perdre sur ce dossier, où elle assume depuis longtemps une position qu’elle sait impopulaire. Au-delà de la date clé du 28 novembre, la gauche affirme être en mesure de porter cette proposition d’abrogation jusqu’au bout: elle a déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l’occasion d’une niche communiste, puis en deuxième lecture à l’Assemblée le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.L’abrogation n’a cependant aucune chance d’aboutir au Sénat, où la majorité de droite et du centre avait approuvé la réforme Borne en 2023. Le texte des Insoumis pourrait même y être jugé irrecevable avant d’être soumis au vote, en raison de la trop grosse charge qu’il ferait peser sur les finances publiques. Cela avait été le cas au printemps, où une proposition d’abrogation du groupe socialiste avait été retoquée par la commission des Finances, pour ce motif.

Dans le Gard, des “mairies fermées” contre les coupes exigées par le gouvernement

Sur le répondeur de la commune de Cendras dans le Gard, le message tourne en boucle: “La mairie participe à l’opération +Mairie fermée+ pour protester (…) contre des propositions visant à raboter de plus de cinq milliards d’euros les dotations aux collectivités territoriales”.A l’appel de l’association des maires ruraux, une cinquantaine de communes du Gard (sud-est de la France), dont Cendras, 1.600 habitants, ont fermé leurs portes de mardi à jeudi, le temps du congrès des maires de France réuni à Paris.Leur objectif ? Clamer haut et fort leur opposition aux économies de cinq milliards d’euros qu’exige d’elles le gouvernement pour le budget 2025 afin de réduire le déficit public.”L’accueil du public ne sera donc pas assuré durant la durée de l’opération. Vos élus se mobilisent pour défendre votre commune”, précise le message sur le répondeur de ces localités.”L’idée de nous faire porter la responsabilité de la dette me met en colère. Dans nos mairies, nos budgets sont à l’équilibre. Nous sommes comme un ménage, on ne dépense pas ce que l’on n’a pas”, explique à l’AFP le maire de Cendras et président de l’association des maires ruraux du Gard, Sylvain André.”Nos moyens ont déjà été réduits, le coût de l’énergie nous a coûté cher”, poursuit-il.”Par ailleurs, les régions, les départements vont aussi perdre des dotations. Tout cela additionné, on n’en peut plus”, lâche l’édile.Une exaspération partagée dans le Sud-Est par le maire de la deuxième ville de France, Marseille.”Je suis très inquiet de ce que nous propose le gouvernement dans son projet de loi de finances. Si c’est appliqué je vais vous expliquer simplement ce qui va se passer dans ma ville. Pour Marseille, la première année, en 2025, c’est moins 50 millions d’euros”, a déclaré mercredi sur France Inter Benoît Payan.”C’est l’intégralité du salaire de mes policiers municipaux, c’est l’intégralité de ma cantine scolaire tous les midis et c’est une école l’année prochaine” qu’on ne pourrait pas rénover, a-t-il ajouté.”On ne veut pas couper ces dépenses-ci, mais cela donne une idée de l’impact de ce que demande le gouvernement”, a indiqué la mairie à l’AFP, précisant que la ville compte 550 policiers municipaux et sert 55.000 repas par jour aux enfants marseillais.Et M. Payan de se dire solidaire des maires ruraux. Son collègue de Cendras, lui, met en garde: “Toutes ces mesures tombent à une période de réflexion des maires de repartir en 2026 ou pas. Il n’y a pas mieux pour nous décourager”.

Nouvelle-Calédonie: les loyalistes défendent une “fédération territoriale”

Le mouvement loyaliste de Nouvelle-Calédonie a présenté mercredi son projet de fédéralisme territorial, au sein de la République, en vue de la reprise prochaine des discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel français du Pacifique sud.La Nouvelle-Calédonie a été meurtrie par six mois de tensions insurrectionnelles qui ont coûté la vie à 13 personnes et fait des milliards d’euros de dégâts. Cet épisode a coïncidé avec l’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de réforme constitutionnelle, aujourd’hui abandonnée, à laquelle les indépendantistes étaient farouchement opposés.Dans la foulée de la visite des présidents des deux chambres du Parlement sur l’archipel en novembre, les loyalistes, regroupant plusieurs partis non indépendantistes radicaux, ont tenu à “clarifier leur position” avant la reprise des discussions, a précisé Sonia Backès, la cheffe de file de cette coalition qui prévoit de fusionner en début d’année 2025, “avec un nom et un projet dessiné clairement”. Le parti portera cette idée de “fédération territoriale” qu’avait formulé Dick Ukeiwé en janvier 1985 dans un discours prononcé devant le Sénat où siégeait ce proche du leader loyaliste Jacques Lafleur, qui signera en 1988 avec l’indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou les accords de Matignon.”Ses principes sont au nombre de trois: le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français, l’unité du territoire et la reconnaissance de la diversité et la personnalité de toutes les parties du territoire”, a détaillé Marie-Laure Ukeiwé, fille de Dick Ukeiwé et militante loyaliste.Pour Nicolas Metzdorf, député de la première circonscription, cette vision correspond aux accords de Matignon-Oudinot qui s’inscrivaient dans la “volonté de prendre en compte la diversité de la Nouvelle-Calédonie et sa population”.”Il y a deux légitimités, il faut que chacune puisse exercer le pouvoir et donc appliquer ses règles à travers des politiques publiques dans son espace géographique”, a ajouté M. Metzdorf.Le parti non-indépendantiste modéré “Calédonie ensemble” a réagi dans un communiqué en disant ne soutenir “aucun projet de +fédération territoriale+”. D’après lui, le “consensus à construire” doit “concilier les aspirations à la souveraineté externe (…) sans remettre en cause le lien avec la France, et l’ambition d’une souveraineté interne plus affirmée (…) sans porter atteinte à l’unité du pays”.Aucun calendrier ni modalité n’ont encore été définis pour la reprise des négociations. L’Union calédonienne, principal parti indépendantiste, a toutefois précisé qu’il ne pourrait s’engager à reprendre le dialogue qu’après la tenue de son congrès, de vendredi à dimanche, et celui du FLNKS, dont la date n’est pas encore fixée.

Agriculteurs: troisième jour de mobilisation, appel à poursuivre la semaine prochaine

Des agriculteurs manifestent mercredi pour le troisième jour consécutif en France, avec la Coordination rurale à la manÅ“uvre, le gouvernement condamnant des dégradations et des blocages “pas acceptables” dans six départements mardi soir.Au péage du Boulou, tout près de la frontière franco-espagnole entre Barcelone et Perpignan, le blocage installé mardi midi dans le sens Espagne-France sur l’A9 tient toujours.”On est toujours bien accroché à notre action, on a le renfort de gens qui n’étaient pas là hier”, a expliqué à l’AFP Philippe Maydat, président de la Coordination rurale (CR) des Pyrénées-Orientales.Pour le deuxième syndicat agricole, qui a lancé une vague d’actions mardi, le but est de bloquer “dans la durée” le trafic de poids lourds allant de l’Espagne vers la France.Selon les autorités françaises, en lien avec leurs homologues espagnoles, “des déviations ont été mises en place pour limiter les perturbations”.D’autres actions de la CR sont attendues mercredi en Occitanie, où un autre blocage est annoncé dans la matinée au niveau de la frontière espagnole à Fos, en Haute-Garonne.A l’autre bout de la France, à Charleville-Mézières, des agriculteurs ont passé la nuit devant la préfecture des Ardennes, à l’appel également de la CR. Ils ont installé de la paille dans des bétaillères et dormi dans des sacs de couchage, selon le responsable syndical Thierry Lebègue.Ils comptent encore rester sur place une partie de la journée et ensuite “sans doute aller bloquer les frontières et on espère que ça suive un peu partout, jusqu’à l’Allemagne”, a-t-il expliqué à l’AFP. Alors que l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) a aussi manifesté en début de semaine, avec des actions symboliques comme l’allumage de “feux de la colère” à la nuit tombée, la CR a choisi des modes de protestation plus virulents.Mardi, outre le blocage à la frontière espagnole, des manifestants de la CR ont déversé des déchets et du fumier devant plusieurs préfectures. A Guéret, la porte d’entrée de l’Office français de la biodiversité a été forcée. Selon des images diffusées par le journal La Montagne, il s’agissait de manifestants avec des bonnets jaunes et des gilets de la Coordination rurale.Mercredi matin, la ministre de l’Agriculture a estimé sur France 2 que les “actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole” n’étaient “pas acceptables” et risquaient d’entamer la “sympathie” des Français envers la profession.- Nouvelles manifestations -Moins d’un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment n’avoir pas obtenu suffisamment d’avancées. L’alliance majoritaire FNSEA-JA prévoit d’ailleurs de manifester à nouveau “mardi, mercredi et jeudi” prochains “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”, a annoncé sur franceinfo mercredi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. La semaine prochaine, “dans chaque département”, ces syndicats “cibleront des contraintes ou des entraves qu’ils jugent importantes. Ça peut être des représentants de l’Etat, des agences, ça peut être des liens avec les administrations. C’est eux qui décideront”, a esquissé Arnaud Rousseau. “L’objectif est encore une fois de mettre la pression pour dénoncer aujourd’hui ce qui n’est pas acceptable. Et, je le redis, toujours dans le respect des biens et des personnes”, a-t-il ajouté, tenant à se distinguer des actions organisées par la CR.Dans les campagnes, “tout le monde est à bout. Et quand vous êtes à bout, appeler au chaos, je considère que c’est totalement irresponsable”, a-t-il dit sur franceinfo.La veille, FNSEA et JA avaient salué “une première victoire” après l’annonce de la tenue d’un débat suivi d’un vote le 26 novembre à l’Assemblée nationale sur le traité de libre-échange négocié entre l’UE et des pays du Mercosur, largement rejeté en l’état par la classe politique française.Ces manifestations d’agriculteurs se tiennent à quelques semaines de leurs élections professionnelles, qui détermineront la gouvernance des chambres d’agriculture et les subsides versés à chacun.A la tête de trois chambres d’agriculture (Lot-et-Garonne, Vienne, Haute-Vienne), la CR entend en “prendre 15 à 20” à la FNSEA à l’issue des élections de janvier.

Agriculteurs: troisième jour de mobilisation, le gouvernement condamne blocages et dégradations

La mobilisation des agriculteurs est entrée dans son troisième jour avec la Coordination rurale à la manoeuvre dans le Sud-Ouest et à la frontière espagnole, le gouvernement condamnant mercredi des dégradations et des blocages “pas acceptables” dans six départements mardi soir.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a déclaré mercredi sur France 2 que les “actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole” à l’initiative de la Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole, n’étaient “pas acceptables” et risquaient d’entamer la “sympathie” des Français envers la profession.”S’en prendre aux biens, s’en prendre aux personnes, bloquer durablement le pays, ça n’est pas acceptable. Et je le dis aux membres de la Coordination rurale qui, dans six départements de France hier soir, se sont livrés à des actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole”, a dit Mme Genevard, ajoutant que cela pouvait “dissiper” le “mouvement de sympathie que les Français ont pour les agriculteurs”.”Je pense que ce n’est pas raisonnable et ça ne sert pas la cause agricole”, a-t-elle ajouté.Sur l’autoroute A9 notamment, au péage du Boulou (Pyrénées-Orientales), des agriculteurs de la CR ont établi mardi un barrage, bloquant des camions de marchandises mais laissant passer les voitures, à une dizaine de kilomètres de la frontière espagnole. “On va bloquer l’A9, mais aussi les dépôts de carburants, les ports, les centrales d’achat. On veut provoquer un chaos et une pénurie alimentaire”, avait assuré Serge Bousquet-Cassagne, figure de ce syndicat dans le Sud-Ouest, présent au Boulou.Sur l’A9, “fleuve de fruits et légumes qui arrivent d’Espagne”, il avait dit envisager “un blocage durable (…) sur plusieurs jours”.- Débat sur l’accord Mercosur -A Agen quelque 350 à 400 manifestants (chiffre de la police) s’étaient rassemblés mardi devant la préfecture, où du fumier et des déchets ont été déversés, tout comme devant la préfecture de Limoges, selon les autorités.Une délégation avait été reçue en préfecture du Lot-de-Garonne. Mais faute d’avoir obtenu “des engagements forts” de la ministre de l’Agriculture, les deux responsables de la CR47, Karine Duc et José Perez, avaient refusé de quitter les lieux et ont finalement “dû être escortés par les forces de l’ordre, sans incident”, a écrit la préfecture dans un communiqué publié après 23H00.Les autorités signalent également un autre “point de blocage” toujours en place mercredi matin à Charleville-Mézières.L’Office français de la biodiversité (OFB) a quant à lui dénoncé des “dégradations” de ses locaux dans l’Oise et la Creuse mardi.Moins d’un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment n’avoir pas obtenu suffisamment d’avancées. Ils redoutent en plus une ratification prochaine d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur.Mardi pourtant, après deux premières journées d’actions, l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) a salué “une première victoire” après l’annonce de la tenue d’un débat suivi d’un vote le 26 novembre à l’Assemblée nationale sur le traité de libre-échange, largement rejeté en l’état par la classe politique française.”Nous sommes plusieurs pays importants de l’Europe qui ne sommes aujourd’hui pas prêts à signer cet accord en l’état”, a également assuré Emmanuel Macron à la fin du sommet du G20 à Rio.Mercredi matin, le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau a toutefois annoncé sur franceinfo une nouvelle mobilisation de ses troupes “mardi, mercredi et jeudi” prochains.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs a évité d’organiser des blocages comme l’an dernier, privilégiant des actions symboliques pour “ne pas ennuyer les Français”.- “Plus offensif” -Selon les autorités, 30 actions ont été menées dans la nuit de mardi à mercredi, rassemblant 1.930 agriculteurs et 512 engins, sans incident ni interpellation.De même source, la journée de mardi a été “marquée par la mobilisation du syndicat de la Coordination rurale démontrant un état d’esprit résolument plus offensif et déterminé que celui de la JA ou de la FDSEA”, alors que la CR tient en parallèle son congrès national dans la Vienne, dont il préside la chambre d’agriculture depuis 2019.Lors des prochaines élections professionnelles, prévues en janvier, la CR entend ravir d’autres chambres à l’alliance FNSEA-JA, à qui elle reproche notamment d’être trop proche de l’agro-industrie et des gouvernements successifs.À défaut de réponses de l’État jugées satisfaisantes, le syndicat appelle à bloquer le fret alimentaire à partir de mercredi. Il pourrait notamment cibler des centrales d’achat de la grande distribution en Charente, dans les Landes ou dans le Tarn-et-Garonne.

Marine Le Pen exprime “des inquiétudes” sur la santé de son père

La cheffe des députés du Rassemblement national a exprimé mercredi “des inquiétudes” sur la santé de son père Jean-Marie Le Pen, ajoutant qu’il était toujours hospitalisé. “Il est hospitalisé. Je ne vais pas vous décrire son état de santé, mais c’est vrai que nous avons, parce que nous l’aimons, des inquiétudes sur sa santé”, a déclaré Marine Le Pen sur RTL. Le fondateur du Front national, âgé de 96 ans, est hospitalisé depuis près de quinze jours. Il s’agissait, avait indiqué à l’AFP son entourage le 13 novembre, de faire des “analyses”. “Il a 96 ans et il est hospitalisé de manière régulière. Il n’y a rien de plus ni de moins que les épisodes qu’on a déjà vécus”, avait alors déclaré Mme Le Pen à plusieurs journalistes en marge du procès des assistants RN. Mercredi, elle s’est refusée à dire s’il était “en fin de vie”. “C’est trop violent comme question et ça touche l’intimité de sa vie et de la nôtre aussi”, a-t-elle répondu.Le fondateur du Front national, devenu Rassemblement national, a vu son état de santé se dégrader depuis plusieurs années. Poursuivi dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du RN pour laquelle sont actuellement jugés notamment sa fille et le parti, son cas a été “disjoint” après qu’une expertise médicale avait constaté “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense”.”Il est acté que (Jean-Marie Le Pen) n’est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit”, avait indiqué fin septembre, à l’ouverture du procès, Marine Le Pen.Cette dernière, ainsi que ses deux sÅ“urs Marie-Caroline et Yann Le Pen, sont les bénéficiaires d’un “mandat de protection” – une mesure comparable à une tutelle – depuis la mi-février, qui leur permet de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Agriculteurs: les blocages et dégradations ne sont “pas acceptables”, déclare la ministre de l’Agriculture

La ministre de l’Agriculture a déclaré mercredi que les “actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole” à l’initiative du syndicat Coordination rurale n’étaient “pas acceptables” et risquaient d’entamer la “sympathie” des Français envers la profession.”S’en prendre aux biens, s’en prendre aux personnes, bloquer durablement le pays, ça n’est pas acceptable. Et je le dis aux membres de la Coordination rurale qui, dans six départements de France hier soir, se sont livrés à des actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole”, a dit Annie Genevard sur France 2.”Je pense que ce n’est pas raisonnable et ça ne sert pas la cause agricole”, a-t-elle ajouté.Mardi, des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont établi un barrage sur l’autoroute A9, à une dizaine de kilomètres de la frontière espagnole. Une figure du syndicat dans le Sud-Ouest, Serge Bousquet-Cassagne, a expliqué vouloir “provoquer un chaos et une pénurie alimentaire”.Le même jour, du fumier et des déchets ont été déversés devant plusieurs préfectures, comme à Limoges (Haute-Vienne) ou Agen (Lot-et-Garonne), où deux responsables de la CR qui refusaient de quitter les lieux après un rendez-vous ont finalement dû être escortés par les forces de l’ordre.L’Office français de la biodiversité (OFB) a quant à lui dénoncé des “dégradations” de ses locaux dans l’Oise et la Creuse.A Guéret, une trentaine de manifestants ont forcé la porte d’entrée de l’OFB. Selon des images diffusées par le journal La Montagne, il s’agissait de manifestants avec des bonnets jaunes et des gilets de la Coordination rurale.”Les Français (…) aiment leurs agriculteurs”, a poursuivi Mme Genevard sur France 2. “Si demain, à l’approche de Noël, certains membres de ces organisations syndicales bloquent le pays, empêchent les Français d’aller travailler (…) si les commerçants ne peuvent pas travailler, (…), je pense que (…) ce mouvement de sympathie que les Français ont pour les agriculteurs se dissipera”.”Avant la fin de l’année, ceux qui ont besoin d’être soutenus dans leur trésorerie seront soutenus. Avant la fin de l’année, ceux qui ont besoin d’être indemnisés quand ils ont perdu des animaux seront indemnisés”, a par ailleurs assuré la ministre de l’Agriculture.

Mercosur: un débat suivi d’un vote aura lieu le 26 novembre à l’Assemblée

Un débat suivi d’un vote sur le traité de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur, que la France rejette en l’état, va se tenir à l’Assemblée nationale le 26 novembre, a annoncé mardi la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet.”J’entends la colère, les tensions, l’incompréhension des agriculteurs sur le projet d’accord UE-Mercosur. La France y est fermement opposée”, a rappelé sur X le Premier ministre Michel Barnier, en annonçant son intention de faire une déclaration à l’Assemblée nationale suivie d’un débat sur cet accord.M. Barnier avait consulté au préalable les présidents des groupes qui soutiennent son gouvernement, réunis comme chaque semaine à Matignon.En vertu de l’article 50-1 de la Constitution, le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire, faire sur un sujet déterminé une déclaration donnant lieu à un débat, voire à un vote, sans engager sa responsabilité.La conférence des présidents de l’Assemblée a acté le principe de ce débat mardi matin, en l’inscrivant à l’ordre du jour pour le 10 décembre. Mais il a finalement été avancé au 26 novembre, a annoncé lors des questions au gouvernement Mme Braun-Pivet. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, a salué la décision du gouvernement, rappelant que LFI avait voulu débattre du Mercosur dans sa niche le 28 novembre, mais que le gouvernement avait jugé irrecevable début novembre sa proposition de résolution l’invitant à rejeter ce traité. Le RN avait tenté une démarche similaire pour sa propre niche, le 31 octobre, sans plus de succès.Le député LR Julien Dive a interpellé la ministre de l’Agriculture Annie Genevard lors de la séance des questions au gouvernement. “Êtes-vous prête à respecter ce vote (de l’Assemblée sur le Mercosur) et à engager un véritable bras de fer avec la Commission européenne pour défendre notre souveraineté alimentaire ?”.Ce débat “sera fructueux et croyez bien que nous serons très, très mobilisés sur cette question”, a répondu Mme Genevard, estimant que cet accord “est une fermeture de l’avenir” pour les agriculteurs.- “Bras de fer” avec Bruxelles  -Le gouvernement proposera également un débat suivi d’un vote au Sénat, “sans doute le lendemain de l’Assemblée”, a indiqué à l’AFP une source ministérielle.La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a promis sur TF1 que la France continuerait “à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire” avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen contre ce traité, négocié depuis des décennies entre l’UE et des pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay).”Contrairement à ce que beaucoup pensent, la France n’est pas isolée et plusieurs nous rejoignent”, a affirmé lundi Emmanuel Macron depuis le sommet du G20 à Rio, citant les “Polonais, Autrichiens, Italiens et plusieurs autres en Europe”.L’Argentine n’est pas non plus prête à le valider “en l’état”, a-t-il ajouté mardi. “Je pense qu’il faut ici bien dire à nos agriculteurs: un, nous sommes là et nous vous protégeons, défendons notre alimentation, notre modèle, notre agriculture. Et deux, les choses ne sont pas prêtes. Il y a plusieurs pays qui pensent comme nous, de part et d’autre de l’océan”.Les agriculteurs ont poursuivi mardi leur mobilisation dans toute la France, notamment contre cet accord. La Coordination rurale fait monter la pression, menaçant de mener des actions plus bloquantes. are-lum-sl-ab-gbh-fff/sde/gvy

Risque de censure du gouvernement: “Je souhaite la stabilité”, dit Macron

Emmanuel Macron a déclaré mardi souhaiter “la stabilité” politique en France face à la menace grandissante d’une censure du gouvernement de Michel Barnier.”Evidemment, je souhaite la stabilité”, a dit le chef de l’Etat devant la presse après le sommet du G20 à Rio de Janeiro.”C’est normal qu’il y ait des débats parlementaires. Je crois que le gouvernement, avec méthode, va continuer avec les forces du socle commun qui constituent aujourd’hui cette majorité relative et avec les oppositions d’avancer. Moi, je souhaite de la stabilité. Notre pays a besoin de continuer à avancer”, a-t-il plaidé.”On a besoin de continuer à mener des réformes, on a besoin de continuer à être ambitieux sur le plan économique, écologique, de notre sécurité, sur le plan évidemment de notre éducation également et de notre santé”, a insisté le président de la République. “Je suis confiant sur notre capacité à avoir de la stabilité pour ce faire.”Michel Barnier travaille depuis sa nomination sous la menace d’une censure promise par la gauche, et à laquelle l’extrême droite semble de plus en plus tentée de se joindre à l’occasion des débats parlementaires sur le budget, ce qui ferait tomber son gouvernement. Le Premier ministre doit recevoir en début de semaine prochaine l’ensemble des présidents de groupes parlementaires, y compris ceux d’opposition, afin de discuter des textes budgétaires pour 2025.Michel Barnier “crée toutes les conditions de la censure” du gouvernement d’ici la fin de l’année, a estimé le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu qui plaide en ce sens, même si c’est Marine Le Pen qui prendra la décision finale.”La France est un pays solide qui a montré durant tous ces derniers mois, quelle que soit la situation politique, qu’il était au rendez-vous de toutes ses obligations et de ses engagements”, a assuré mardi Emmanuel Macron, en référence notamment aux Jeux olympiques de l’été dernier à Paris.