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Des députés du NFP recommandent 17 mesures pour lutter contre l’évasion fiscale

Taxe sur le patrimoine mondial des milliardaires, interdiction des montages complexes, lutte contre les pratiques des Etats non coopératifs: un rapport de députés du Nouveau front populaire présenté à la presse jeudi recommande 17 mesures pour lutter contre l’évasion fiscale.Mathilde Feld (LFI) et Nicolas Sansu (PCF), les deux co-rapporteurs, ont mis sur la table un bouquet de 17 recommandations contre la fraude et l’évasion fiscales, tout en dénonçant un manque de “volonté politique” des “gouvernements successifs” pour combattre ce phénomène. Parmi ces mesures: interdire “les campagnes de publicité faisant la promotion de mécanismes d’évitement fiscal”, instaurer un “impôt minimum” de 2% du patrimoine pour les foyers fiscaux français disposant d’un patrimoine supérieur à un milliard d’euros, élargir la liste des Etats et territoires non-coopératifs en incluant notamment les Pays-Bas, la Suisse, le Luxembourg…  L’un des autres co-rapporteurs, le député communiste Nicolas Sansu, a défendu l’idée d’interdire la publicité des “cabinets d’avocats fiscalistes dans tous les grands magazines”, dénonçant des annonces qui expliquent “comment échapper à l’impôt”. Les rapporteurs reprennent également l’idée d’une taxe “mondiale” pour les milliardaires à hauteur de 2% de leur patrimoine, une proposition de l’économiste franco-américain spécialiste des inégalités, Gabriel Zucman. “Fixer un taux d’imposition de 2 % sur les patrimoines dépassant un milliard d’euros (…) permettra de créer environ 13 milliards de recettes supplémentaires”, a notamment estimé Mathilde Feld.Le rapport dresse également le constat d’une administration et d’une législation fiscale “trop affaiblies depuis des années” et qui “ne sont plus en mesure de lutter efficacement contre l’évasion fiscale”.  Un total de “30.000 postes ont été supprimés à la direction générale des Finances publiques (DGFIP)” depuis sa création en 2008, soit “un quart” des effectifs, a expliqué Mathilde Feld. Le rapport recommande notamment que les effectifs de la DGFIP soient a minima “stables en 2025”.

Noël Le Graët retire sa plainte contre Amélie Oudéa-Castera qui ne sera pas jugée pour diffamation par la CJR

Noël Le Graët a retiré sa plainte pour diffamation contre l’ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera qui ne sera donc pas jugée comme prévu par la Cour de justice de la République (CJR), a indiqué jeudi à l’AFP Thierry Marembert, avocat de l’ancien patron du football français.L’ancienne ministre a annoncé elle-même sur X ce retrait de plainte : “Noël Le Graët a fait savoir à la CJR qu’il retirait sa plainte en diffamation contre moi. En cas de procès, il aurait eu à revenir devant la Cour sur les écarts répétés de langage et de comportement qui l’avaient conduit à démissionner de la Fédération française de football”, a écrit Mme Oudéa-Castera jeudi.”Comme à l’époque pour sa démission, il prend une sage décision pour lui comme pour la Fédération française de football (FFF)”, a encore lancé l’éphémère ministre de l’Education nationale, début 2024.Sollicité par l’AFP, Me Marembert a “confirmé le retrait de la plainte, qui date de mardi”.”La justice a tranché. Noël Le Graët s’est longuement expliqué, a été crû et a été innocenté”, a-t-il poursuivi.M. Le Graët a bénéficié le 17 octobre d’un classement du parquet de Paris pour infraction insuffisamment caractérisée, dans l’enquête pour harcèlement moral et sexuel ouverte 18 mois plus tôt et qui avait précipité la chute du “menhir” du football français.”Les Français n’ont pas besoin de Noël Le Graët pour se faire leur opinion de +AOC+”, telle qu’est surnommée l’ex-ministre, a cinglé Me Marembert. “Inutile de perdre du temps.” Son client “entend se consacrer à sa famille et au monde du football, ses deux grandes passions, à qui il a encore beaucoup à apporter”, a-t-il ajouté.Une source judiciaire a confirmé à l’AFP la réception par la CJR d’un courrier daté de mardi “émanant des conseils de M. Le Graët et faisant état de son intention de se désister de (sa) plainte en diffamation”. “Il appartiendra à la CJR de tirer les conséquences de ce désistement, s’il était confirmé, lors de l’audience qui s’ouvrira le 3 décembre” et qui était prévue pour durer jusqu’au lendemain, a ajouté cette source.Comme le prévoit le droit de la presse et sauf cas particuliers, le désistement du plaignant met procéduralement un terme à l’action engagée lorsqu’il est effectif.Après onze années de règne, entre succès sportifs, redressement économique et épilogue dans la tempête médiatique, M. Le Graët avait quitté la tête de la FFF fin février 2023 sous pression.Il avait été fragilisé par des déclarations maladroites sur l’icône Zinédine Zidane et surtout par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié, notamment à travers des “SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres”. Des accusations que M. Le Graët niait farouchement.

Agriculteurs: la Coordination rurale bloque toujours le port de Bordeaux

La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l’Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais.La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d’endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s’exprimer immédiatement auprès de la presse sur place.Les panneaux d’entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d’autocollants “Paraguay”, “Brésil” ou “Argentine”, en référence à l’accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d’Amérique latine et auquel les agriculteurs comme la classe politique française s’opposent.Il s’agit de la première visite de la ministre sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, une mobilisation surtout marquée en fin de semaine par les actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.A Bordeaux, ils bloquent ainsi les accès au port et au dépôt pétrolier DPA: des pneus, des câbles et un tracteur entravent l’entrée du site. Sous une pluie battante, les agriculteurs s’abritent autour d’un feu et de deux barnums tanguant avec le vent. Une file de camions bloqués dont des camions citernes s’allonge aux abords. Les manifestants ont tenté dans la matinée de joindre Annie Genevard, sans succès.”On bloque tant que Mme Genevard et M. Barnier [Michel Barnier, Premier ministre] ne mettent pas en place des solutions pour la profession. Des choses structurelles, (…), on ne veut pas un peu d’argent aujourd’hui pour rentrer dans nos fermes, on veut des réformes pour vivre, avoir un salaire décent”, a déclaré à l’AFP Aurélie Armand, directrice de la CR du Lot-et-Garonne.”Le temps est avec nous parce que quand il pleut on ne peut pas travailler dans les fermes, donc c’est très bien”, a-t-elle lancé, alors qu’une pluie battante balaye la Gironde avec le passage de la tempête Caetano.Plus au sud, dans les Landes, des agriculteurs de la CR40 occupent toujours une centrale d’achat Leclerc à Mont-de-Marsan mais les autorités leur ont donné jusqu’à vendredi inclus pour libérer les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture. – Tassement du mouvement, avant une reprise -La préfète du département a par ailleurs condamné “les dégradations commises par des membres de la Coordination rurale” mercredi soir sur des sites de la Mutualité sociale agricole (MSA), visée par des dépôts sauvages, et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ciblée par un incendie “volontairement déclenché” dans son enceinte.Sur Europe1/Cnews, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a redit que les agriculteurs avaient “parfaitement le droit de manifester”, mais qu’il y avait “des lignes rouges” à ne pas dépasser: “pas d’enkystement”, “pas de blocage”.A l’autre bout de la France, à Strasbourg, des membres de la CR se sont installés dans le centre avec une dizaine de tracteurs pour y distribuer 600 kilos de pommes aux passants.”Nous, on propose un pacte avec le consommateur, c’est-à-dire lui fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante et en contrepartie, le consommateur nous paye un prix correct”, a souligné le président de la CR départementale, Paul Fritsch.Les autorités constatent une “légère baisse” de la mobilisation à l’échelle du pays par rapport au début de la semaine, quand les syndicats majoritaires FNSEA et JA étaient aussi sur le terrain.Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, qui préside aujourd’hui trois chambres d’agriculture, espère à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance FNSEA-JA et ravir “15 à 20 chambres” supplémentaires.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.FNSEA et JA avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre l’accord le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions ponctuelles, contre les traités de libre-échange ou les installations énergétiques sur les terres agricoles.

Le front des menaces s’étend à gauche et dans son propre camp pour le gouvernement Barnier

Après le RN, la gauche agite à son tour la menace d’une censure du gouvernement si le budget ne va pas dans son sens, accentuant la pression sur Michel Barnier, fragilisé également en interne par les macronistes, dont son propre ministre de l’Economie.Dans une tribune jeudi dans le Monde, les leaders du Nouveau Front populaire préviennent Michel Barnier que “s’il s’entête à vouloir contourner le Parlement et à piétiner le vote du 7 juillet des Françaises et des Français pour imposer son budget par 49.3, nos groupes parlementaires déposeront une motion de censure”.Le texte, visant à montrer l’unité de la gauche, est co-signé par Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (Les Écologistes) mais aussi Lucie Castets, toujours présentée comme “candidate du Nouveau Front populaire à Matignon”.Une manière de rappeler, au lendemain des déclarations de Marine Le Pen menaçant de voter la censure “si le pouvoir d’achat des Français est amputé”, que la gauche est la première force d’opposition, même si elle ne peut faire tomber le gouvernement qu’avec le soutien du RN.Les leaders de gauche soutiennent le budget “profondément transformé à l’Assemblée sous notre impulsion” en première lecture – mais rejeté en séance – et qui “permettait d’améliorer les conditions de vie de la très grande majorité des Français en faisant reposer l’effort sur les seuls plus fortunés et les plus grandes entreprises”.Comme Marine Le Pen, les responsables parlementaires de la gauche seront reçus à Matignon en début de semaine prochaine mais il est peu probable qu’ils en ressortent satisfaits. – La censure, et après ? -La possibilité d’une crise financière, agitée par l’exécutif en cas de rejet du budget, tout comme l’appel “à la stabilité” lancé par Emmanuel Macron depuis le G20, ne semblent guère avoir de prise sur eux.  D’autant plus que, selon un sondage Elabe, 51% des Français – dont 61% des électeurs RN et 72% des électeurs NFP – souhaitent une motion de censure.Pour autant, les leaders de gauche n’évoquent pas dans leur tribune de stratégie commune après avoir renversé Michel Barnier.Quand bien même Lucie Castets reste leur candidate officielle, Olivier Faure a indiqué sur BFMTV ne pas croire qu’Emmanuel Macron l’appellera à Matignon. Si une partie des socialistes pourraient soutenir une nomination de Bernard Cazeneuve, cela supposerait une alliance avec le bloc central qui les diviserait et serait rejetée par le reste du NFP. Et, en cas de crise prolongée, Olivier Faure juge qu’une présidentielle anticipée “ne serait pas une bonne solution” au contraire de LFI qui mise dessus pour imposer une candidature de Jean-Luc Mélenchon.Preuve que la confiance est fragile, les socialistes sont soupçonnés de double jeu par leurs partenaires. “S’il manque des socialistes à l’appel (sur la censure), ce serait un message extrêmement négatif”, a ainsi prévenu l’écologiste Sandrine Rousseau sur France info.- Les macronistes dehors ? -Michel Barnier doit aussi composer avec les bras de fer entre macronistes et LR au sein de sa propre coalition, peu habituels en France.Le ministre de l’Économie Antoine Armand a ainsi déclenché une mini-tempête en s’opposant à son Premier ministre sur les suppressions d’allègements de cotisations patronales – même réduites de quatre à trois milliards d’euros par le Sénat – qui déplaisent à Gabriel Attal, pour qui elles vont à rebours de la politique de l’offre soutenue depuis 2017.Si Antoine Armand a reçu le soutien de son homologue macroniste de l’Industrie Marc Ferracci, il s’est fait tacler sur RMC par celui des Transports, le LR François Durovray, pour qui “on doit s’exprimer en famille, pas à l’extérieur”.Et M. Armand a relancé les spéculations sur une sortie du gouvernement des macronistes en se disant “surtout” membre de la “famille Ensemble pour la République” avant d’être “ministre de Michel Barnier”.”On ne peut pas être associé à des décisions qui sont contre tout ce qu’on a porté”, admet un parlementaire macroniste. 

Budget: la gauche unie sur une motion de censure en cas de 49.3

Les leaders du Nouveau Front populaire confirment jeudi, dans une tribune au Monde, que leurs groupes parlementaires déposeront une motion de censure en cas de recours au 49.3 par Michel Barnier pour faire adopter le budget.Si Michel Barnier “s’entête à vouloir contourner le Parlement et à piétiner le vote du 7 juillet des Françaises et des Français pour imposer son budget par 49.3 comme il l’a annoncé, nos groupes parlementaires déposeront une motion de censure”, écrivent Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (Les Écologistes), ainsi que Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire à Matignon.”Avec un objectif simple: protéger nos concitoyens de l’impact d’un budget qui n’ouvre pas la voie à un nouvel avenir pour le pays mais prolonge la casse sociale, l’irresponsabilité écologique et la brutalité antidémocratique”, ajoutent-ils.Une motion de censure de la gauche, si elle est votée aussi par le RN, ferait tomber le gouvernement et le budget.Le budget, “profondément transformé à l’Assemblée nationale sous notre impulsion” en première lecture, “permettait d’améliorer les conditions de vie de la très grande majorité des Français en faisant reposer l’effort sur les seuls plus fortunés et les plus grandes entreprises”, estiment-ils.Si, à l’issue du débat au Sénat, le gouvernement reprend son projet de budget initial, celui-ci “aura pour effet de rendre encore plus difficile la vie des catégories populaires et moyennes. Il frappera les retraités, y compris modestes, les fonctionnaires et se traduira par une hausse des taxes sur l’électricité”.”Il conduira également à une nouvelle dégradation des services publics, déjà exsangues”, déplorent-ils. 

Agriculteurs: la ministre Genevard sur le terrain, la Coordination rurale toujours mobilisée

La ministre de l’Agriculture effectue jeudi dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.Dans le Sud-Ouest, fief de ce syndicat concurrent du tandem FNSEA-Jeunes agriculteurs, des blocages de plateformes logistiques se sont poursuivis mercredi, notamment les accès au port de commerce de Bordeaux et des centrales d’achat de la grande distribution. Des supermarchés étaient également visés. Toutefois, selon les autorités, “la mobilisation apparaît en baisse” à l’échelle du pays par rapport au début de la semaine.La ministre Annie Genevard est attendue en milieu de matinée dans une exploitation à 10 km au nord-est de Béthune, et prévoit de s’y entretenir avec des agriculteurs, selon son cabinet. Elle se rendra ensuite dans un établissement d’enseignement agricole d’Arras.Mercredi soir, la ministre a redit l’opposition du gouvernement à l’accord Mercosur, et sa volonté de réunir une minorité de blocage au sein de l’UE pour l’empêcher, un effort aux résultats incertains, tandis qu’un débat à ce sujet va se tenir à l’Assemblée nationale mardi prochain.”Personne ne peut dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de minorité de blocage. On y travaille ardemment”, a promis Mme Genevard sur BFMTV: “on va faire tout ce qu’on peut pour empêcher cet accord qui est mauvais”.Sur les lieux de la manifestation de Bordeaux mercredi, Karine Duc, une responsable de la Coordination rurale, soulignait: “C’est dans ces ports que l’on importe des céréales qui ne sont pas soumises aux mêmes normes que les nôtres, et c’est quelque chose que l’on veut dénoncer.”Plusieurs dizaines de tracteurs et remorques de la CR du Lot-et-Garonne ont déversé de grandes quantités de pneus et de déchets sur les routes donnant accès aux installations portuaires.Plus tôt mercredi, la CR a levé son barrage de l’autoroute A9 reliant l’Espagne à la France qu’elle avait installé la veille.Ailleurs, des agriculteurs ont notamment bloqué la préfecture de Charleville-Mézières (Ardennes) et une autoroute dans la Nièvre, selon les autorités.Sur la mobilisation des agriculteurs, Mme Genevard a jugé mercredi soir qu'”on ne peut pas accepter qu’il y ait des débordements”. “On a fixé le cadre qui n’exclut pas le dialogue, qui n’exclut pas la protestation, parce qu’elle est légitime”, a-t-elle ajouté, alors que son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait évoqué dimanche une “tolérance zéro” en cas de “blocage durable”.Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, deuxième syndicat du secteur, compte à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-JA. Ces deux syndicats frères avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre l’accord commercial avec des pays du Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne a aussi organisé des actions pour dénoncer tous les traités de libre-échange.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.

Titres restaurant pour les courses alimentaires: l’Assemblée adopte une prolongation jusqu’à fin 2026

L’Assemblée nationale a adopté mercredi dans l’urgence la prolongation jusqu’à fin 2026 d’une dérogation qui permet d’utiliser les tickets restaurant pour acheter tous les produits alimentaires, une aide au pouvoir d’achat des travailleurs regrettée par les restaurateurs.Cette dérogation – permise par une loi en 2022 à la suite du Covid – avait déjà été reconduite pour un an en décembre 2023 du fait d’une inflation encore élevée. Elle devait prendre fin au 31 décembre, mais le vote de l’Assemblée (75 pour, 0 contre) l’a prolongée pour deux années supplémentaires. Une adoption qui doit encore être confirmée par un vote au Sénat.Avec ce vote, “il s’agit d’éviter toute mauvaise surprise pour nos concitoyens lorsqu’ils iront faire leurs courses au supermarché le 2 janvier”, a souligné dans son propos introductif la secrétaire d’Etat à la consommation Laurence Garnier, qui s’est engagée à commencer les discussions sur une réforme des titres restaurant dès 2025. Le dispositif permet à quelque 5,4 millions de salariés en France d’utiliser leurs “tickets resto” pour acheter en rayons des produits non consommables devant être préparés (farine, pâtes, riz, viande, etc…).La version initiale du texte, tel qu’arrivé en commission, prévoyait une prolongation d’un an, mais les députés ont dans ce cadre adopté un amendement de la députée EPR Olivia Grégoire pérennisant la mesure.Le vote dans l’hémicycle mercredi a fait l’objet d’un large consensus après l’adoption de plusieurs amendements identiques portés par des députés des groupes socialistes, GDR, MoDem et Liot, en faveur d’une prolongation de deux ans.”Si la mesure apparaît comme une rustine sur une crise qui nécessite des mesures d’un autre ordre” elles est un “soutien au pouvoir d’achat des ménages qui bénéficient de titres restaurant”, a fait valoir le député socialiste Karim Benbrahim lors des débats.Le groupe EPR s’est rallié en séance à cette prolongation de deux ans, la députée macroniste Françoise Buffet voyant dans cette mesure non pas seulement une aide au pouvoir d’achat, mais aussi une réponse “à une évolution des usages”, liés notamment au développement du télétravail.Les LR ont plaidé pour leur part pour une prolongation d’un an seulement, pour protéger les restaurateurs d’une plus grande perte de parts de marché face à la grande distribution.Les débats dans l’hémicycle ont été l’occasion pour les différents groupes de plaider en faveur d’une réforme “indispensable” des titres restaurant, créés en 1967.Chacun y allant de ses propositions:  accélération de la dématérialisation, baisse des commissions appliquées aux commerçants, levier pour une alimentation saine et durable, ouverture de la mesure aux étudiants, augmentation de la concurrence entre les émetteurs etc…

Au 3e jour de mobilisation des agriculteurs, divers blocages et un appel à poursuivre la semaine prochaine

Un blocage autoroutier levé mais le port de Bordeaux et des supermarchés visés: les agriculteurs ont maintenu la pression pour leur troisième journée de contestation mercredi même si la mobilisation a montré des signes de ralentissement.En fin d’après-midi, 745 agriculteurs et 200 engins agricoles étaient encore mobilisés sur 23 actions dans 12 départements, sans incident notable, ont rapporté les autorités.Une cinquantaine d’agriculteurs et une trentaine de tracteurs étaient ainsi rassemblés devant la préfecture des Ardennes, à Charleville-Mézières, a indiqué à l’AFP Thierry Lebègue, le vice-président de la branche locale de la Coordination rurale (CR), syndicat en première ligne des actions mercredi. Ils ont été délogés dans la soirée après une intervention des forces de l’ordre mais “dans le calme”, selon un communiqué de la préfecture.D’autres manifestants ont bloqué le port de commerce de Bordeaux dans la soirée: après un périple de huit heures depuis Agen, plusieurs dizaines de tracteurs et remorques de la CR47 ont déversé de grandes quantités de pneus et de déchets au niveau de deux ronds-points pour fermer la route donnant accès aux installations du Grand port maritime de la ville, 7e port du pays pour le trafic de marchandises.A la mi-journée, d’autres agriculteurs de la CR ont, eux, levé le blocage installé mardi sur l’autoroute A9 au Boulou (Pyrénées-Orientales), dans le sens Espagne-France, a indiqué la gendarmerie.La CR avait annoncé être là “pour tenir longtemps” mais disait mercredi matin attendre “des relais”.Egalement dans le collimateur du syndicat mercredi: la grande distribution. Dans le Sud-Ouest en particulier, des dizaines de tracteurs ont bloqué temporairement des centrales d’achats et grands magasins. Le convoi parti d’Agen à Bordeaux a par exemple fait étape sur le parking d’un magasin Leclerc à Marmande (Lot-et-Garonne), déversant pneus, bidons et citerne en plastique devant les entrées.”Aujourd’hui, le consommateur est volé et nous aussi, ces marges abusives de la grande distribution, ça suffit!”, a lancé José Pérez, coprésident du syndicat CR en Lot-et-Garonne, qui avait commencé la journée en téléphonant au Premier ministre.”Vous n’avez pas besoin de me convaincre de l’urgence, l’extrême urgence et du désarroi des agriculteurs”, a déclaré Michel Barnier lors de cet entretien capté par les caméras de plusieurs médias dont l’AFP.Le chef du gouvernement a par ailleurs appelé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, pour lui assurer notamment, selon Matignon, que toutes les promesses gouvernementales seraient tenues.- Bientôt un 2e round -Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, deuxième syndicat du secteur, compte à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA). Ces syndicats frères ont aussi manifesté en début de semaine, avec des actions symboliques comme l’allumage de “feux de la colère” à la nuit tombée, pour “faire bouger les lignes” et empêcher la signature d’un projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur.FNSEA et JA avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.”L’objectif est encore une fois de mettre la pression pour dénoncer aujourd’hui ce qui n’est pas acceptable. Et, je le redis, toujours dans le respect des biens et des personnes”, a poursuivi Arnaud Rousseau, tenant à se distinguer des actions organisées par la CR.Déchets déversés devant des préfectures, forçage de l’entrée d’un local de l’Office français de la biodiversité, blocage de la circulation depuis l’Espagne: les modes de protestation choisis par la CR lui ont valu mercredi un rappel à l’ordre de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.Les “actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole” lors de manifestations de la CR ne sont “pas acceptables” et risquent d’entamer la “sympathie” des Français envers la profession, a-t-elle estimé sur France 2.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne a aussi organisé des actions, à Rouen et près de Rennes, pour dénoncer tous les traités de libre-échange.En Ille-et-Vilaine, une dizaine de militants se sont rassemblés devant un site du géant des huiles Avril, une manière de viser aussi le patron de la FNSEA qui préside ce groupe, symbole selon eux d’un syndicat majoritaire servant les intérêts de l’agro-industrie.bur-cor-myl-eg/jum/dch   

Réforme des retraites: une abrogation adoptée en commission, rendez-vous pris dans l’hémicycle

La gauche, soutenue par le RN, a marqué mercredi un premier point dans son combat pour abroger la très décriée réforme des retraites, avec l’adoption en commission parlementaire d’un texte ramenant l’âge de départ à 62 ans, avant une nouvelle bataille programmée dans l’hémicycle le 28 novembre.”Immense victoire !”, s’est enthousiasmée après le vote la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa “niche” parlementaire, a été approuvé par 35 voix (de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (du centre et de la droite). Il sera examiné le 28 novembre dans l’hémicycle.La réforme, adoptée en 2023, était “injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement”, a plaidé le rapporteur Ugo Bernalicis (LFI).Le RN, qui avait présenté fin octobre une proposition similaire – que la gauche n’avait pas soutenue -, a voté pour. C’est “le même que le nôtre, et nous, nous ne sommes pas sectaires”, a argumenté Thomas Ménagé (RN).La proposition approuvée mercredi touche non seulement à l’âge de départ mais également à la durée de cotisation: celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d’approuver le texte global malgré tout.”Pour la première fois nous avons voté l’abrogation de la réforme des retraites, et à partir de maintenant elle est en sursis”, a salué sur RTL Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances.- Obstruction ? -Les représentants de la coalition gouvernementale, de leur côté, ont mis en garde contre un texte “pas sérieux” ou “irresponsable”.”Il faut être honnête vis-à-vis des Français: si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir” plus tôt, “mais avec une retraite beaucoup plus basse”, pour la députée macroniste Stéphanie Rist.Tous les yeux sont désormais tournés vers le 28 novembre, journée réservée aux textes LFI, qui s’ouvrira à 9H00 pour se conclure à minuit pile.La droite et le centre continuent de soupeser leur stratégie.”Certains plaident pour ne pas aller au vote”, en défendant des centaines d’amendements pour ralentir les débats et empêcher la tenue du scrutin dans les temps impartis, mais la tactique pourrait être “dangereuse en termes d’image”, estime un cadre de la coalition Barnier.”On ne va rien lâcher, pas de cadeau!”, anticipe un autre cadre macroniste, qui plaide pour l’obstruction.”On ne peut pas d’un trait de plume, sans que nous ayons la parole (…) abroger cette réforme”, a estimé pour sa part devant la presse parlementaire le député macroniste Mathieu Lefèvre, pour qui ce “débat mérite du temps”.- Énergie, femmes et salaires -Au-delà du 28 novembre, la gauche affirme être en mesure de porter cette proposition d’abrogation jusqu’au bout: elle a prévu de l’inscrire au Sénat le 23 janvier dans une niche communiste, puis en deuxième lecture à l’Assemblée le 6 février, dans un créneau écologiste.L’abrogation n’a cependant aucune chance d’aboutir à la chambre basse, dominée par la droite et le centre. Le texte des Insoumis pourrait même y être jugé irrecevable avant le vote, en raison de la charge qu’il ferait peser sur les finances publiques.Le groupe LFI a également fait adopter d’autres textes en commission, comme celui d’Alma Dufour sur les tarifs de l’électricité, avec notamment des mesures d’extension de tarifs réglementés et d’encadrement de marges de raffineurs, mais amputé d’un article important sur le blocage des prix. Matthias Tavel a lui fait adopter un texte visant à interdire les écarts de salaires d’un facteur supérieur à 20 entre salariés et patrons.Un texte de Gabrielle Cathala pour la reconnaissance de la pénibilité des métiers largement assurés par des femmes en instaurant des facteurs de risques professionnels a aussi été adopté. Avec un autre objectif : “permettre à plus de 4 millions de femmes qui exercent des métiers essentiels de partir plus tôt à la retraite”, selon la députée.Leur mise au vote dans l’hémicycle est toutefois hautement incertaine, en raison du temps que devrait prendre l’examen du texte sur les retraites. sl-ama-ab-sac/caz/sp

Narcotrafic: près de 45 tonnes de cocaïne déjà saisies en 2024, le double de 2023

Près de 45 tonnes de cocaïne ont déjà été saisies en 2024, soit le double des saisies de 2023, a indiqué mercredi le nouveau Directeur général de la police nationale (DGPN), notant une baisse du nombre de morts liés au narcotrafic.Sur les dix premiers mois de l’année, “44,8 tonnes” de cocaïne ont été saisies par les services français chargés de la lutte contre le trafic de stupéfiants, contre 23,2 tonnes sur l’ensemble de l’année 2023, a précisé Louis Laugier, auditionné par la commission des Lois du Sénat.Les saisies de “nouvelles drogues” sont “également en forte hausse” par rapport à 2023, a-t-il ajouté, citant notamment une augmentation de “33% pour les amphétamines et méta-amphétamines”. Sur le premier semestre 2024, il relève en revanche une baisse du nombre de victimes de règlements de comptes, avec 43 morts en 2024, contre 72 sur la même période de l’année 2023. “80 à 90% de ces règlements de comptes sont liés aux trafics”, a-t-il précisé.La police a interpellé “plus de 18.100 trafiquants en 2023” et “déjà 17.300 sur les dix premiers mois de l’année 2024”, a détaillé M. Laugier.Il a ajouté qu’au 10 septembre 2024, “plus de 16 .100 opérations” visant au démantèlement de points de deal avaient été conduites par la police nationale.Certaines de ces opérations étaient “labellisées +Place nette+”, du nom du dispositif mis en place par l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et dont l’efficacité avait été questionnée par les spécialistes.Les “résultats sont incontestables”, a soutenu le DGPN, en notant qu’en un an, 279 opérations de cette nature avaient été menées et avaient conduit à l’interpellation de 6.800 personnes ainsi qu’à la saisie de 690 armes, 115 véhicules, 7,5 millions d’euros d’avoirs criminels et “plus d’1,7 tonne de stupéfiants”. “Les opérations place nette doivent être maintenues dans leur principe”, a-t-il poursuivi, mais “nous n’avons jamais considéré qu’elles se suffisaient à elles seules”.- 29 principaux trafiquants interpellés -Le DGPN a écarté l’idée des sénateurs, auteurs d’une proposition de loi pour mieux lutter contre le narcotrafic, de placer l’Office antistupéfiants (Ofast) sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et de Bercy, au motif que cela risquait d'”affaiblir considérablement” l’Ofast, en le coupant des “infractions connexes” à celles du trafic de stupéfiants, citant par exemple le blanchiment d’argent.Il a souhaité que le texte, que le gouvernement espère voir prochainement examiné au Sénat, soit complété par cinq mesures : définir un cadre juridique permettant aux enquêteurs d’activer à distance des appareils connectés (micros, caméras etc.) dans les dossiers de criminalité organisée, une possibilité actuellement censurée par le Conseil constitutionnel. Le DGPN plaide aussi pour l’anonymisation des enquêteurs travaillant sur les enquêtes de criminalité organisée sans autorisation administrative comme dans les affaires de terrorisme. Il a encore dit vouloir faire entrer la corruption dans le régime de la criminalité organisée et interdire de paraître sur un point de deal et modifier le placement initial en garde à vue pour criminalité organisée en la portant à 48H00 (garde à vue maximale de 96H00).Saluant les résultats de l’Ofast, le DGPN a notamment relevé l’interpellation des principaux trafiquants de drogue français, qui figuraient parmi l’une des priorités assignées à l’office lors de sa création en 2020. “Sur la cinquantaine de noms initialement ciblés, 29 ont été interpellés, dont certains à l’étranger”, s’est félicité le DGPN.