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Présidentielle: Attal ne voit pas de “projet commun” possible avec LR

Le chef du parti Renaissance Gabriel Attal “ne voit pas de projet de société commun” entre LR et les macronistes, écartant de facto l’hypothèse d’un candidat commun de la droite et du centre pour la présidentielle.”Je ne vois pas de projet de société commun aujourd’hui entre LR et nous, a fortiori pour une élection présidentielle”, constate l’ancien Premier ministre dans un entretien au Monde.Lui-même candidat potentiel en 2027, Gabriel Attal ne croit pas que “la France ait besoin, ou même envie, d’une révolution conservatrice” et liste une série de “divergences profondes” avec LR.”Nous sommes pro-européens, ce que n’est plus la droite de gouvernement. Nous sommes pour le progrès et l’égalité des droits; le nouveau président des Républicains (Bruno Retailleau) s’est opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, a refusé d’interdire les thérapies de conversion pour les homosexuels et, dix ans après, continue d’être opposé au mariage pour tous. Sur la transition écologique, les LR sont dans une forme de climato-scepticisme et votent comme le RN”, énumère-t-il.De fait, le “socle commun”, appellation de la coalition gouvernementale entre le camp présidentiel et LR, se réduit à “un point commun, vouloir la stabilité gouvernementale en France”.”Dans un monde de compétition et de concurrence, on ne peut pas s’offrir une instabilité gouvernementale”, juge-t-il, critiquant l’attitude “irresponsable” des socialistes qui, par leur motion de censure sur les retraites, “remettent le gouvernement sous dépendance du RN”.Faute de majorité, “l’Assemblée arrive à avancer sur certains projets, mais pas sur l’essentiel”, déplore-t-il. Dans ce contexte, “si on ne veut pas attendre deux ans à faire la planche”, un référendum “devient indispensable, le plus vite possible sur des sujets d’intérêt vitaux pour le pays” comme “notre modèle social”.”Je ferai des propositions dans les prochaines semaines pour détaxer le travail, rapprocher le net du brut pour les salariés”, assure-t-il.

A69: accord députés-sénateurs sur un texte en faveur du chantier

Députés et sénateurs ont trouvé mercredi, sans surprise, un accord sur un texte commun pour sécuriser juridiquement le chantier de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, initiative parlementaire atypique décriée par une partie de la gauche.C’est une nouvelle étape de franchie dans la bataille qui oppose les parlementaires favorables au projet et leurs opposants notamment écologistes et Insoumis: un texte commun a été trouvé sur une proposition de loi portée par les sénateurs du Tarn, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) réunie à la chambre haute, ont annoncé plusieurs participants.L’aboutissement de cette CMP, composée de quatorze parlementaires des deux chambres largement acquis aux défenseurs du projet, permet d’envisager dans les prochains jours une adoption définitive de la proposition de loi, après un ultime vote dans les deux chambres, potentiellement dès le début du mois de juillet.”L’A69 franchit une étape clé”, a salué le sénateur du Tarn Philippe Folliot lors d’une conférence de presse aux côtés des parlementaires centristes et macronistes de son département, Jean Terlier, Philippe Bonnecarrère et Marie-Lise Housseau, tous saluant “une avancée majeure pour sécuriser le chantier”.Le texte de compromis, qui tient en quelques lignes et est identique à celui adopté au Sénat, est pour le moins inhabituel: il vise à conférer au chantier de l’autoroute une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux, même si la conformité de ces dispositions législatives à la Constitution est questionnée.”Macronie, droite et Rassemblement national bafouent encore une fois l’État de droit et la séparation des pouvoirs (…) Une honte absolue sur le plan démocratique”, s’est indignée sur X la députée Insoumise Anne Stambach-Terrenoir.- Travaux en phase de reprise -Plusieurs parlementaires ont confirmé que les débats de la CMP avaient été très “animés” voire “tendus”, malgré un net avantage aux partisans du texte, qui étaient neuf contre cinq opposants.Le texte des parlementaires tarnais avait connu un sort particulier jusqu’ici au Parlement: le Sénat l’avait adopté, tandis que l’Assemblée l’avait rejeté d’emblée à l’unanimité via l’adoption d’une motion de rejet de La France insoumise. Les soutiens du texte espéraient ainsi faire accélérer son parcours législatif. En effet, en renvoyant le débat en CMP, les députés se sont évité d’interminables débats sur les centaines d’amendements déposés par les oppositions.Ce volet parlementaire se poursuit en parallèle de la reprise timide des travaux, autorisée par une décision fin mai de la cour administrative d’appel de Toulouse. Ces derniers avaient été interrompus fin février par un jugement du tribunal administratif qui avait annulé l’autorisation environnementale accordée à ce projet controversé d’autoroute. La cour administrative d’appel doit par ailleurs se prononcer sur le fond en fin d’année sur ce projet de création de 53 km d’autoroute entre Castres et Toulouse.

Bayrou tire les conclusions sur les retraites, le RN redevient l’arbitre

François Bayrou tirera jeudi les conclusions de ses ultimes discussions avec les partenaires sociaux sur les retraites après l’échec de quatre mois de concertations, qui a conduit les socialistes à déposer une motion de censure et remis le Rassemblement national au centre du jeu.Le Premier ministre tiendra une conférence de presse jeudi à 17h00 à Matignon pour donner le résultat de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales.”Je vais continuer à travailler avec eux jusque demain après-midi. Et demain après-midi, je dirai aux Français ce que nous pouvons trouver comme accord. Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera”, a affirmé devant le Sénat François Bayrou.Il n’y aura pas pour autant de nouvelle rencontre avant la conférence de presse, selon Matignon. François Bayrou, qui considère que les partenaires sociaux étaient “à quelques centimètres de la réussite du conclave”, a promis que si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. “Et le gouvernement prendra ses responsabilités”, “ce travail ne sera pas oublié, il ne sera pas annulé”, a insisté ce grand défenseur du dialogue social.- Sceptique -Le chef du gouvernement devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus des partenaires sociaux qui devaient les lui faire remonter.Syndicats et organisations patronales s’opposent notamment sur la prise en compte de la pénibilité et le financement des mesures qui seraient adoptées pour aménager la réforme de 2023.Le Premier ministre “veut obtenir des accords (…) sur les points de la retraite des femmes ou l’âge de départ à plein droit à la retraite (à 66,5 ans au lieu de 67)”, a précisé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas mercredi matin sur franceinfo.Mais un éventuel accord sur ces points ne suffirait pas aux socialistes qui veulent pouvoir discuter de “tout” au Parlement, et en particulier revenir sur l’âge de départ à 64 ans, ce que refuse le Premier ministre.Cette poursuite des discussions ne convainc pas tout le monde non plus au sein du camp présidentiel. Sceptique, le patron d’Horizons et prétendant à l’Elysée, Edouard Philippe, a jugé sur RTL “qu’on ne règlera pas cette question par des éléments techniques, on la règlera par un vrai débat politique au moment de la présidentielle”.François Bayrou avait lancé ces concertations en février en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget.Mais sans attendre l’issue de ces discussions de la dernière chance, les socialistes ont annoncé mardi qu’ils allaient déposer une motion de censure contre le gouvernement. – “Pas de gain” -François Bayrou se retrouve donc à la merci du Rassemblement national, premier groupe numériquement de l’Assemblée nationale, comme son prédécesseur Michel Barnier, censuré au bout de trois mois à Matignon.Mais il peut encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion de censure du PS. Il lui donne “rendez-vous” sur le budget à l’automne.La motion de censure ne peut être adoptée sans les voix de l’extrême droite en l’état des forces à l’Assemblée nationale.”Si nous censurons dans les jours qui viennent François Bayrou, la réforme des retraites demeure, c’est un coup pour rien (…). Quel est le gain politique que nous avons ? A part mettre le bazar avant l’été, il n’y a pas de gain”, a justifié sur France Inter le vice-président du RN Sébastien Chenu. “Le RN, assurance vie de la macronie”, a aussitôt réagi le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard.De fait, François Bayrou, qui avait à son arrivée en décembre fait le pari de miser sur les socialistes pour faire adopter le budget et ne pas être dans la main du RN comme son prédécesseur, va se retrouver six mois après dans la même situation si la gauche reste unie pour le censurer à l’automne.Alors qu’il doit présenter mi-juillet les grandes lignes de son budget, et notamment les 40 milliards d’euros d’économies promises, le RN l’a bien compris.”Les premières pistes évoquées par M. Bayrou pour son prochain budget me font dire qu’il emprunte le même chemin que son prédécesseur: demander des efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent (…) tout en refusant de s’attaquer à nos dépenses liées à notre modèle migratoire ou à nos dépenses publiques”, a averti Marine Le Pen dans Valeurs Actuelles mercredi.

Santé: 1,7 milliard d’économies prévues en 2025, l’industrie pharmaceutique refuse les baisses de prix

Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2025, en réponse au dérapage constaté sur les premiers mois de l’année, faisant bondir l’industrie du médicament qui refuse de nouvelles baisses de prix.La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a précisé lors d’une audition à l’Assemblée nationale que “des économies à hauteur de 500 millions d’euros” seront mises en Å“uvre sur le secteur du médicament et qu’une “réserve de 700 millions d’euros” sera débloquée pour financer les dépenses de l’hôpital et du secteur médico-social.Le plan d’économies prévoit également de reporter au 1er janvier 2026 les hausses des tarifs destinées aux kinésithérapeutes et aux médecins spécialistes, qui étaient initialement programmées pour le 1er juillet 2025, a indiqué Mme Vautrin.Cela représente “75 millions d’euros pour chacune” de ces ceux catégories, a-t-elle indiqué. “Nous avons parfaitement conscience des efforts demandés à chacun mais nous jouons la pérennité du modèle social”, a déclaré Mme Vautrin. Tout en mesurant “l’ampleur de la tâche du gouvernement pour redresser les finances publiques”, les entreprises du médicament s’opposent fermement à toute nouvelle baisse des prix.”Nous regrettons l’intention du gouvernement d’amplifier les baisses de prix de médicaments”, a réagi leur syndicat professionnel (Leem) dans un message à l’AFP.Le Leem répète que les prix des médicaments en France figurent déjà parmi “les plus bas d’Europe”, qu’ils “fragilisent l’accès des patients au traitement” et “dégradent la compétitivité de la France et de l’Europe”.- Pérennité de la pharma “en jeu” -“Au-delà du problème budgétaire de court terme, c’est la question de la pérennité de l’industrie pharmaceutique en France qui est en jeu”, estime le Leem.Fin 2024, le gouvernement et les industriels du médicament avaient engagé une démarche contractuelle pour anticiper les conséquences d’un dépassement et générer “600 millions d’euros d’économies”. Il était question “de remplacer les économies de baisses de prix délétères pour notre secteur et pour la France par des mesures d’efficiences”, rappelle le Leem, qui avait proposé notamment un meilleur usage des médicaments et un paiement anticipé des remises.Mais un accord n’a pu être trouvé, ont indiqué les deux parties mercredi.”Nous allons mettre en Å“uvre ces économies à hauteur de 500 millions d’euros. Nous n’avons pas d’autre choix”, a assuré Mme Vautrin, expliquant que l’objectif d’économies de 500 millions d’euros sur le médicament tient compte “d’un moindre dérapage de 100 millions” de la dépense en 2024.Concernant les médicaments génériques, dont les prix sont bien inférieurs à ceux des médicaments sous brevet, “des concertations ont été engagées le 20 juin et seront finalisées dans les prochaines semaines” dans le but de “dégager 50 millions d’euros”, a chiffré la ministre.Enfin, sur les dispositifs médicaux, le gouvernement vise 25 millions d’euros d’économie. – Arrêts de travail – Le plan d’économies prévoit encore 100 millions d’euros sur les indemnités journalières, versées par l’Assurance maladie en cas d’arrêt de travail.Sur ce dernier point, il sera nécessaire de poursuivre les efforts en 2026, a prévenu la ministre.Les propositions faites en ce sens mardi par l’Assurance maladie sont “extrêmement intéressantes” et permettront “d’aller beaucoup plus loin” l’année prochaine, a estimé Mme Vautrin.L’annonce de ce plan d’économies par le gouvernement fait suite à l’avertissement donné le 18 juin par les experts du comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie. Selon ces experts, compte tenu du rythme de dépenses observées sur les quatre premiers mois de l’année, celles-ci devraient dépasser de 1,3 milliard d’euros les dépenses prévues (265,9 milliards d’euros).Mme Vautrin a par ailleurs indiqué que le gouvernement “n’avait pas d’autre solution” que de soutenir la réforme de la tarification des transports sanitaires par taxi, qui a suscité manifestations et action de blocage des professionnels ces dernières semaines.”Nous avons écouté les préoccupations” des taxis et “analysé leurs propositions”, a-t-elle dit. “Des ultimes échanges auront lieu sur certains paramètres, mais nous n’avons pas d’autres solutions qu’une réforme du modèle de tarification” et “nous appliquerons cette réforme”, a-t-elle conclu.

La Poste: en l’absence de nouveau PDG, Philippe Wahl reste à la présidence

Le PDG sortant de La Poste Philippe Wahl, dont le mandat s’achevait, va rester pour l’instant à la présidence du conseil d’administration du groupe public, après avoir été reconduit mercredi à cette fonction pour un intérim, l’Elysée s’étant mis hors délai pour proposer un nom à sa succession.Il y a plusieurs candidats officiels à la succession de M. Wahl dont le mandat de PDG s’est achevé le 25 juin pour raison d’âge, mais en l’absence de fumée blanche à l’Elysée, La Poste a décidé mercredi de nommer une gouvernance de transition “afin de garantir la continuité du fonctionnement des organes dirigeants”, justifie-t-elle dans un communiqué.La direction opérationnelle du groupe a elle été confiée à Philippe Bajou, secrétaire général et directeur général adjoint du groupe, qui y a débuté sa carrière en 1982.Il revient à Emmanuel Macron de proposer un nom pour la succession à la direction d’une telle grande entreprise publique, cette proposition devant être soumise par la suite à approbation parlementaire.Problème: comme le président n’a toujours pas émis de souhait, l’exécutif s’est mis “hors délai”, notamment au regard de l’agenda parlementaire, relève une source proche du dossier interrogée par l’AFP. Selon les statuts de La Poste, il est alors possible dans ce cas de figure d’opérer une scission entre le poste de président et celui de directeur général, ce qui a été fait mercredi lors de l’assemblée générale et conseil d’administration.Les deux actionnaires de La Poste, la Caisse des Dépôts à 66% et l’Etat à 34%, ont par ailleurs désigné mercredi une partie des administrateurs dont le mandat se terminait. Olivier Sichel, directeur général du groupe Caisse des dépôts, a été reconduit. Claire Waysand, directrice générale adjointe d’Engie et par ailleurs candidate à la succession de M. Wahl, n’a pas été renouvelée. Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a été nommé administrateur.Mercredi, le syndicat Sud PTT s’est insurgé de la reconduction par intérim partielle de M. Wahl, fustigeant “12 années de stratégie industrielle et économique qui ont fragmenté l’accès et la présence postale pour la population”, selon un communiqué.- 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires -La multinationale aux 230.000 postiers, dont près d’un quart des effectifs travaille à l’étranger selon son dernier document financier (DEU), est présente également dans la téléphonie mobile, les services de proximité, l’assurance, la banque et la livraison internationale de colis.L’entreprise aux 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en 2024) est chroniquement confrontée à l’attrition du courrier et ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) ne sont pas intégralement financées par l’Etat.Dans l’optique d’en prendre la tête, six candidats ont été auditionnés par le comité des nominations, dont deux internes, Nathalie Collin, la directrice de la branche Grand Public et Numérique, et Stéphane Dedeyan, le président du directoire de la Banque postale.Mais ce dernier a finalement jeté l’éponge à la suite d’une polémique relayée par des médias sur le salaire qu’il aurait exigé, selon une source proche du dossier à l’AFP. M. Dedeyan souhaitait conserver son salaire actuel, qui est bien supérieur aux 450.000 euros annuels du PDG de La Poste.Mais aussi quatre candidats externes: Jérôme Fournel, l’ancien directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre Michel Barnier et ex-directeur général des Finances publiques; Sylvie Jéhanno, la PDG de Dalkia; Claire Waysand, la directrice générale adjointe d’Engie et Marie Cheval, PDG de Carmila, la foncière de Carrefour.Mais le président de la République étant libre de choisir en dehors de cette liste de candidats, le suspense reste donc total.

Bétharram: adoption du rapport parlementaire sur les violences en milieu scolaire

Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, menée par les députés Violette Spillebout (EPR) et Paul Vannier (LFI) dans la foulée du scandale de Bétharram, a été adopté mercredi, d’après un communiqué de la commission.”Le rapport de la commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires a été adopté ce mercredi 25 juin par le vote” des membres de la commission parlementaire sur les affaires culturelles et l’éducation, indique le communiqué des co-rapporteurs. D’après une source parlementaire, aucun membre n’a voté contre sur 72 personnes membres de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, qui a créé cette commission d’enquête. En revanche plusieurs se sont abstenus.Les co-rapporteurs “ont formulé 50 recommandations communes pour lutter contre les violences dans l’ensemble des établissements scolaires”, ajoute le communiqué. Ce rapport sera rendu public mercredi prochain lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.”J’ai une pensée pour toutes les victimes de violences, notamment celles que nous avons rencontrées et entendues tout au long de nos travaux. C’est de leur force que cette commission d’enquête est née”, a commenté Paul Vannier sur le réseau social X. La commission avait démarré ses travaux début mars. Elle a été créée dans la foulée du scandale sur les violences physiques et sexuelles qui se sont poursuivies pendant des décennies à Bétharram, établissement privé catholique du Béarn.Les révélations sur les violences dans cet établissement ont donné lieu à d’autres partout en France, dans des établissements privés ou pas, et ont eu un retentissement politique, le premier ministre François Bayrou ayant eu plusieurs enfants scolarisés à Bétharram.

Présidentielle: Marine Le Pen a “demandé” à Jordan Bardella “de se préparer”

Marine Le Pen a “demandé” à Jordan Bardella “de se préparer” à l'”éventualité” d’être candidat à la présidentielle de 2027 si elle-même en était empêchée, une “hypothèse” que la leader du Rassemblement national dit avoir “intégrée”, dans un entretien paru mercredi dans Valeurs actuelles.”J’ai intégré l’hypothèse que je ne puisse pas me présenter. Jordan (Bardella) a intégré la possibilité qu’il doive reprendre le flambeau. Je lui ai moi-même demandé de réfléchir et de se préparer à cette éventualité”, assure la députée du Pas-de-Calais condamnée fin mars à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.Un deuxième procès doit se tenir dans les prochains mois devant la Cour d’appel de Paris, laquelle a indiqué qu’elle rendrait sa décision “à l’été 2026″.”D’ici là, je continue à me battre. Bien sûr que la situation n’est pas idéale. Mais que me suggérez-vous d’autre? Que je me suicide avant d’être assassinée?”, interroge Mme Le Pen.La triple candidate malheureuse à la présidentielle avait jusqu’alors renvoyé une candidature Bardella à l’Elysée en 2027 à une possibilité purement théorique, à la limite de l’incongruité.”Si je passais demain sous un camion, eh bien, (Jordan Bardella) serait très évidemment la personne qui aurait vocation à me remplacer”, avait-elle seulement admis pleine d’ironie fin avril.Un certain flottement s’en était suivi entre les deux leaders pendant plusieurs semaines. Marine Le Pen avait trahi son agacement, le mois dernier, en se disant “pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie”, lors d’un déplacement à Nouméa. Depuis Paris, l’intéressé avait voulu minimiser dans la foulée, y voyant une réflexion selon lui “sortie de son contexte”… tout en assurant “très bien” connaître, lui-aussi, le dossier des Outre-mer.Un meeting commun début juin puis une visite côte à côte la semaine dernière au Salon du Bourget devaient rétablir l’image d’un “duo” soudé, complémentaire, voire interchangeable.Mais, si elle ne pouvait pas concourir en 2027, Marine Le Pen fait valoir que le scrutin apparaîtrait alors “bien évidemment” illégitime.”Je pense que nos adversaires et la plupart des observateurs sous-estiment la colère qui pourrait éclater chez un grand nombre d’électeurs si je devais être empêchée par la justice”, considère-t-elle, en prédisant que “beaucoup de Français, au-delà de leurs convictions politiques, comprendraient alors que les règles du jeu ont été manipulées”. Outre la peine d’inéligibilité, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme, reconnue coupable d’avoir mis en place un “système” de détournement de fonds publics pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen entre 2004 et 2016, pour un montant de 4,4 millions d’euros.

Retraites: le RN ne votera pas la censure et donne “rendez-vous au moment du budget” (Chenu)

Le Rassemblement national ne votera pas la motion de censure de la gauche sur les retraites la semaine prochaine et donne “rendez-vous” à François Bayrou “à l’automne au moment du budget”, a indiqué mercredi son vice-président Sébastien Chenu.”Le rendez-vous de la censure, c’est à l’automne, c’est au moment du budget. François Bayrou, son tour viendra (…) Il devrait prendre cette non-censure comme un véritable avertissement”, a déclaré M. Chenu sur France inter. A la suite de l’échec du conclave sur les retraites, la gauche a l’intention de déposer une motion de censure qui devrait être débattue en début de semaine prochaine. Mais elle ne peut être adoptée sans les voix du RN.”Si nous censurons dans les jours qui viennent François Bayrou, la réforme des retraites, elle demeure, c’est un coup pour rien (…). Quel est le gain politique que nous avons ? A part mettre le bazar avant l’été, il n’y a pas de gain”, a-t-il expliqué. “Alors qu’au moment du budget, à l’automne, nous allons pouvoir demander à François Bayrou de bouger des lignes que ce soit sur l’énergie par exemple ou sur la politique migratoire”, a-t-il justifié.Au même moment sur Europe1/Cnews, le député RN Jean-Philippe Tanguy a confirmé “qu’il y a très peu de chances qu’on vote une censure sur les retraites pour une raison simple, c’est que la censure ne va pas faire baisser l’âge de retraite de 64 à 62 ans, ça n’a jamais été une ligne rouge”.

Macron convoque un “sommet” pour sortir la Nouvelle-Calédonie de l’impasse

Emmanuel Macron a invité mardi “l’ensemble des acteurs” de Nouvelle-Calédonie à un “sommet” à partir du 2 juillet dans l’espoir de sortir le territoire du Pacifique de la crise politique et économique, un an après des violences d’une ampleur historique.Les discussions “dureront le temps nécessaire à ce que les sujets lourds que nous aurons à aborder puissent l’être avec tout le sérieux qu’ils méritent”, écrit le président de la République dans ce courrier dont l’AFP a obtenu une copie.”Au-delà des sujets institutionnels, qui sont majeurs, je souhaite que nos échanges puissent également porter sur les enjeux économiques et sociétaux”, précise le chef de l’Etat.Le sommet, dont le lieu n’a pas été précisé, se fera sous la présidence d’Emmanuel Macron mais aussi sous la houlette du ministre des Outre-mer Manuel Valls, et associera les élus calédoniens, les responsables des partis locaux et les représentants des forces économiques et sociales de l’archipel, a-t-on précisé de source proche du dossier.Un format qui semble indiquer qu’Emmanuel Macron n’a pas accédé à la demande de Marine Le Pen d’être associée à ces échanges.”Je crois que ce serait une bonne chose que je puisse participer effectivement à ces consultations”, avait déclaré fin mai la dirigeante du Rassemblement national (RN) en marge d’une visite de l’usine de nickel SLN à Nouméa, arguant de son score de “40%” lors de l’élection présidentielle de 2022 sur le “Caillou” et du fait qu’elle serait de nouveau “candidate” en 2027.- “Tension trop forte” -La Nouvelle-Calédonie, territoire de quelque 270.000 habitants, a été secouée à partir de la mi-mai 2024 par des violences qui ont fait 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts, sur fond de crise institutionnelle, économique et sociale aiguë.Les émeutes, les plus violentes depuis les années 1980, sont survenues sur fond de mobilisation contre un projet d’élargissement du corps électoral au scrutin provincial calédonien, contesté par les indépendantistes qui accusaient l’exécutif de vouloir minorer la population autochtone kanak.Selon le chef de l’État, dans ces conditions, “la tension était trop forte pour permettre un dialogue apaisé entre toutes les composantes de la société calédonienne” et examiner la situation créée par les trois référendums découlant de l’Accord de Nouméa de 1998, qui ont successivement acté le maintien dans la République française en 2018, 2020 et 2021.Depuis le dernier référendum d’autodétermination de décembre 2021, boycotté par les indépendantistes, la situation politique est figée dans l’archipel.Manuel Valls a mené début mai des négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes, les premières du genre depuis 2019, dans un hôtel de Deva, à Bourail, dans le centre de la Nouvelle-Calédonie.En vain: la frange dure des non-indépendantistes a estimé que le projet de “souveraineté avec la France” présenté par le ministre, qui prévoyait une “double nationalité, française de droit et calédonienne”, ainsi qu’un “transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes”, équivalait à “l’indépendance” du territoire océanien.”Le ministre d’État a réussi à renouer les fils du dialogue, ce qui est un acquis en tant que tel”, mais “ces échanges dits de +Deva+ n’ont pas permis de parvenir à un accord sur l’avenir institutionnel du territoire”, relève Emmanuel Macron dans sa lettre d’invitation.Après cet échec, le président avait fait savoir qu’il inviterait les parties prenantes à Paris “à partir de la mi-juin”. Et le 10 juin à Nice, lors d’un sommet Pacifique-France, le chef de l’État avait dit vouloir un “projet nouveau” pour la Nouvelle-Calédonie, tout en promettant de ne pas refaire les “erreurs” liées aux référendums, pas “adaptés” à ses yeux aux cultures locales.Figure du camp non-indépendantiste, le député Renaissance Nicolas Metzdorf s’est “réjoui” de la tenue d’un sommet à Paris, se disant “prêt à travailler pour s’assurer d’une Nouvelle-Calédonie dans la République française”, dans un communiqué.”La proposition de Manuel Valls et l’échec de Deva avaient accentué le désespoir des Calédoniens et aggravé la situation économique et sociale. Je crois dans la construction d’un +projet nouveau+ initié par le président de la République”, a déclaré Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes, qui participeront “activement à l’ensemble des travaux”. Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), alliance des mouvements indépendantistes calédoniens, doit acter officiellement samedi lors d’une convention sa participation, très probable, à ce sommet.  fff-tbm-md-bfa/asl/cbn

Retraites: Bayrou cherche un chemin, le PS dépose une motion de censure

Le Premier ministre François Bayrou qui a rencontré mardi les partenaires sociaux pour tenter de surmonter l’échec du conclave sur les retraites est désormais visé par une motion de censure des députés PS.”Vous avez pris des engagements” qui “n’ont pas été tenus”, a lancé le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.Les socialistes reprochent à M. Bayrou de ne pas s’engager à présenter un texte qui permettrait de débattre de l’âge de départ à 64 ans.”Le but du travail que je me suis fixé c’est qu'(…) on trouve ce chemin” vers “un texte qui pourrait être examiné par la représentation nationale”, a répondu François Bayrou.Juste avant ce face-à-face dans l’hémicycle, il a reçu à Matignon les trois syndicats participant au conclave (CDFT, CFTC et CFE-CGC), puis le président du Medef, Patrick Martin, et enfin le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi.Le Premier ministre a décidé de lancer ces rendez-vous après l’échec lundi soir du conclave, qui est aussi un revers pour la méthode de dialogue social qu’il prônait.”Je ne peux pas accepter sans réagir qu’on se satisfasse d’échouer si près du but”, a-t-il expliqué mardi matin. – Liste de désaccords -Il a reçu le soutien du président Emmanuel Macron, qui depuis Oslo a “encouragé ardemment” les partenaires sociaux “à savoir aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays”. Selon les déclarations des partenaires sociaux à leur sortie de Matignon, le Premier ministre leur a notamment demandé pendant le rendez-vous de lui adresser leurs points de blocage dans leurs discussions.”L’idée est qu’il n’y ait pas de nouvelle séance de négociation, charge au Premier ministre de prendre acte et de décider d’ici la fin de la semaine ce qu’il fait de ce qui est aujourd’hui sur la table”, a déclaré Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à la sortie.Du côté du Medef, son président Patrick Martin s’est dit “tout à fait d’accord pour transmettre” au Premier ministre la liste des désaccords qui demeurent, “dans l’esprit d’aboutir” à un accord, mais “sans que cela se traduise par une augmentation des cotisations des salariés ou des entreprises”.FO et la CGT, qui étaient sorties très rapidement des discussions, n’ont pas été invitées à Matignon mardi, malgré la demande de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.Les partenaires sociaux n’ont pas réussi à trouver lundi soir un accord permettant d’aménager la réforme Borne pour la rendre moins impopulaire, et remettre le système des retraites à l’équilibre en 2030, alors qu’un déficit de 6,6 milliards d’euros est aujourd’hui prévu pour cette échéance.Les partenaires sociaux, proches d’un consensus sur les mesures en faveur des femmes ayant eu des enfants, s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité. Le Medef refuse la proposition de la CFDT, soutenue par les deux autres syndicats, d’un système à points qui permette de comptabiliser les heures de travail pénible d’un point de vue physique (port de charge, postures physiques, vibrations mécaniques) et d’obtenir une possibilité de départ anticipé.- Sous-indexation -Il propose à la place d’avancer d’un an ou deux selon les cas les départs en retraite des personnes en invalidité ou reconnues inaptes au travail. Le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi, a exhorté mardi soir à trouver un accord sur cette question: “il faut vraiment que ce soit autour de la pénibilité qu’on puisse trouver” une “voie de passage”, a-t-il déclaré, après sa rencontre avec François Bayrou.Les partenaires sociaux se déchirent également sur le financement des mesures qui seraient adoptées. Ils sont d’accord pour que les retraités assument une très large part du coût du retour à l’équilibre, via une sous-indexation des retraites. Mais les syndicats reprochent au Medef de refuser toute participation des entreprises à ce retour à l’équilibre, en s’opposant par exemple à toute augmentation de cotisations sociales, qu’elles soient patronales ou salariales. Et les deux parties sont en désaccord sur l’ampleur du resserrement à apporter au dispositif des carrières longues, le Medef souhaitant un très gros tour de vis aux dépens des salariés, quand les syndicats n’acceptent qu’une refonte plus limitée. Le conclave était le fruit d’un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement lors du vote du budget 2025. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. La possibilité de revenir sur le départ à la retraite à 64 ans avait été vite balayée. Cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, patron des Républicains, a estimé mardi que “la plus grande réussite” du conclave serait que l’on confie la gestion des retraites aux partenaires sociaux.Avant les socialistes, La France insoumise avait très vite appelé lundi soir les autres groupes de gauche à se joindre à une motion de censure contre le gouvernement. Mais en l’absence des voix du Rassemblement national qui a prévenu qu’il ne s’y associerait pas, le gouvernement semble assuré de se maintenir. Avant d’affronter les débats budgétaires encore plus périlleux, cet été et à l’automne.are-bat-lby-fcz/ak/cbn