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Macron va marquer le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg

Emmanuel Macron marque samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne, aux incorporés de force et à l’historien Marc Bloch qui pourrait être panthéonisé.Le chef de l’Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est attendu à 11H20 place Broglie pour une cérémonie militaire, avant un discours à l’université.Il se rendra ensuite dans l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé sur le territoire français, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, alors que l’Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.Place Broglie, il saluera la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s’être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu’à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l’Alsace.En clin d’oeil, les couleurs de la France seront de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg durant la cérémonie.- “Malgré-nous” -Emmanuel Macron prendra ensuite la parole au Palais universitaire de Strasbourg. “Ce sera l’occasion d’évoquer la résistance des Alsaciens, la libération du territoire et le toujours délicat sujet des incorporés de force d’Alsace-Moselle” dans la Wehrmacht, a indiqué l’Elysée.Plus de 130.000 Alsaciens et Mosellans, considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, ont dû intégrer l’armée allemande et 12.000 ne sont jamais revenus, un drame qui reste douloureux dans la région, 80 ans après la fin de la guerre.Très longtemps, les “Malgré-nous”, associés pour certains à l’un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet relativement tabou.”Après la guerre, on va surtout valoriser la mémoire héroïque, résistante, tout ce qui peut refaire le ciment de la France. Et dans toute cette histoire, les +Malgré nous+, ça fait un peu tache, ce n’est pas glorieux, ça ne  permet pas de construire une mémoire qui sera nationale”, pointe l’historien Christophe Woehrle.”80 ans après, il faut poser des mots et des actes, il faut sortir des sentiments” de honte et de la “non-reconnaissance”, estime la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian qui appelle le président à se prononcer pour l’indemnisation des orphelins de “Malgré-nous”.- Entre France et Allemagne -Emmanuel Macron pourrait aussi annoncer l’entrée au Panthéon de l’universitaire et résistant Marc Bloch, arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944, selon plusieurs sources à l’AFP. A l’issue du discours, il remettra aussi la Légion d’honneur à son fils Daniel Bloch.Professeur d’histoire du Moyen-Age à l’université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie.En 1929, il a notamment fondé avec Lucien Febvre la revue des “Annales d’histoire économique et sociale”, qui a eu une résonance universitaire dans le monde entier.Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s’engage dans la résistance au tournant des années 1942/43. Il est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.Au Struthof, Emmanuel Macron ravivera la flamme au pied du Mémorial aux héros et martyrs de la déportation, après une “visite sobre et solennelle” du camp où 17.000 personnes périrent.Le chef de l’Etat visitera également le Musée mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l’histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne durant des décennies entre 1870 et 1945, et rend hommage aux 36.000 Alsaciens et Mosellans décédés durant la guerre.

Enquête ouverte après le piratage de comptes Telegram de députés

La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête après que des comptes Telegram de députés auraient été piratés, a indiqué vendredi le parquet.Sollicité par l’AFP, le parquet a confirmé avoir saisi l’Office anti-cybercriminalité (OFAC).Le site d’informations Politico a révélé que les élus de l’Assemblée nationale ont reçu mercredi un mail de mise en garde de la part des service de sécurité informatique de l’Assemblée, alertant sur des “compromissions de comptes” sur la messagerie instantanée. Ce mail les prévenait que s’ils cliquaient sur un lien frauduleux et tapaient leur numéro de téléphone, leur compte Telegram pouvait être piraté et utilisé pour envoyer “du contenu malveillant”. Des journalistes politiques ont reçu ainsi des messages sur Telegram de la part de certains députés, proposant par exemple à leurs destinataires de voir des photos “de votre professeur d’école primaire”. Pavel Durov, le fondateur de Telegram qui a longtemps refusé de fournir des données sur ses utilisateurs aux autorités, a été mis en examen à Paris fin août pour de nombreuses infractions liées à sa messagerie. Depuis, Telegram a modifié ses règles de modération afin de collaborer davantage avec les autorités judiciaires.

La justice ordonne à Sciences Po Paris de maintenir une conférence de la Franco-Palestinienne Rima Hassan

Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi à Sciences Po Paris de laisser se tenir une conférence de l’eurodéputée de La France insoumise, la Franco-Palestinienne Rima Hassan, dans un premier temps interdite par l’école.”Les juges des référés du tribunal administratif de Paris enjoignent à Sciences Po Paris de permettre la tenue de cette conférence dans des conditions garantissant son bon déroulement et de nature à prévenir les risques de troubles à l’ordre public”, écrit le tribunal dans un communiqué.Sciences Po Paris a annoncé faire “appel de cette décision”. “Alors qu’un appel à manifester devant Sciences Po a été lancé quelques minutes après la décision du tribunal administratif par le +comité Palestine+ et +urgence Palestine+, le risque de trouble à l’ordre public semble caractérisé”, estime l’école.Selon elle, “la liberté d’expression est pleinement assurée à Sciences Po, elle ne saurait se traduire par un droit à y causer des troubles”.Sur X, le ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel a apporté son soutien à la direction de l’établissement. “Je continuerai de soutenir les présidents d’université dans une de leurs missions essentielles : garantir l’ordre et la sérénité au sein de leurs établissements”, a-t-il écrit.”Le projet de conférence de Rima Hassan (…) suscite de vives inquiétudes pour le maintien de l’ordre et de la sécurité”, a-t-il ajouté.La conférence, intitulée “Perspectives humanitaires, juridiques et géopolitiques sur un embargo sur les armes à Israël”, organisée par l’association Students for justice (SJP), devait initialement se tenir vendredi.”Immense victoire”, a réagi vendredi sur X Rima Hassan. “Il est enjoint à l’IEP de Paris de trouver une nouvelle date”, a aussi indiqué sur X son avocat Vincent Brengarth.Le directeur de Sciences Po n’avait pas autorisé cette conférence en invoquant un risque d’atteinte à l’ordre public.Dans son ordonnance, le juge des référés “estime qu’aucun élément circonstancié ne permet de considérer que cette conférence, dont le sujet est technique et pour laquelle les organisateurs ont prévu différentes méthodes de maintien de l’ordre, inciterait les étudiants à recourir à des actions illégales pour exprimer leurs convictions”.Il considère également “qu’en l’absence d’appel à des contre-manifestations et au regard du déroulement des précédentes conférences sur la Palestine, le directeur de l’IEP pouvait, en recourant à d’autres mesures de police, éviter les heurts éventuels avec des personnes hostiles à Rima Hassan”.Il en conclut “qu’en interdisant la conférence projetée, le directeur de l’IEP de Paris a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et de réunion garantie aux usagers du service public de l’enseignement supérieur”.D’autres établissements ont interdit la tenue de conférence par la juriste de 32 ans, élue de LFI au Parlement européen, comme l’université de Lille, Paris-Dauphine (une annulation finalement interdite) et cette semaine, Strasbourg.

Vu comme un recours, Cazeneuve refuse de “spéculer” sur la chute du gouvenrement Barnier

Serait-il un recours? L’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve refuse de “spéculer” sur la chute du gouvernement Barnier et appelle à trouver “un compromis” pour éviter une “crise de régime”, tout en se projetant à plus long terme, avec la préparation d’un “projet” pour la France.Son nom avait déjà circulé à la fin de l’été pour une éventuelle nomination à Matignon, mais le président de la République lui avait préféré Michel Barnier, issu de la droite. Avec les menaces de censure sur l’actuel gouvernement, l’hypothèse d’un gouvernement Cazeneuve refait surface, mais l’intéressé n’est “pas dans cet état d’esprit”, a-t-il assuré vendredi dans un entretien à l’AFP.”S’il y avait une censure du gouvernement, combien de temps durerait le suivant? Personne ne le sait et personne ne sait comment on résoudrait les problèmes urgents”, constate-t-il, évoquant l’affaissement institutionnel, le décrochage dans l’industrie, la crise agricole, la situation internationale, l’affaiblissement de l’Europe ou le risque sur les marchés.Inquiet de “la crise de régime” qui pourrait survenir, l’ex-Premier ministre puis ministre de l’Intérieur de François Hollande appelle gouvernement et parlementaires à trouver au contraire un “compromis” sur le budget, autour de “quelques priorités, qui permettent d’aller jusqu’à la fin du quinquennat”.D’ailleurs, celui qui a quitté le PS en 2022 pour marquer son opposition à l’alliance de gauche avec La France insoumise “ne pense pas que la chute du gouvernement Barnier aboutisse mécaniquement à un gouvernement Cazeneuve, ni à un gouvernement (Xavier) Bertrand, ni à un gouvernement de centre gauche”. “Le risque le plus grand, c’est celui d’une grande confusion” qui, selon lui, pourrait faire le jeu des populistes et aboutir à l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir.- Pas de casus belli -La semaine dernière, à l’Assemblée nationale, une cinquantaine de parlementaires hétérogènes – PS, macronistes, indépendants ou non-inscrits – s’étaient réunis autour de lui, sur une initiative du député radical Harold Huwart. Un rassemblement similaire avait déjà eu lieu quelques semaines plus tôt au Sénat. De quoi laisser penser qu’il pourrait être le “recours”? “Je pense que Bernard Cazeneuve est l’homme de la situation”, avait répondu le socialiste Philippe Brun.”Il a un désir d’apaiser le débat et d’offrir à gauche une perspective, une alternative”, confirme le député indépendant Liot David Habib (autrefois encarté au PS), persuadé que si son champion était nommé Premier ministre, “il n’y aura pas de censures des députés socialistes”. Le PS avait pourtant refusé en septembre de s’engager a priori à ne pas censurer un tel gouvernement, provoquant la colère de certains élus socialistes. Quant aux autres formations du Nouveau Front populaire, il est peu probable qu’elles soient favorables à ce recours, lui reprochant toujours la mort du militant Rémi Fraisse lors d’une manifestation sur le barrage de Sivens (Tarn) en 2014 ou sa loi sur la réponse policière aux refus d’obtempérer, que LFI dépeint comme un “permis de tuer”. La députée écologiste Dominique Voynet s’est montrée plus conciliante: “Il nous faut quelqu’un d’expérimenté pour Matignon”, observe-t-elle, jurant ne pas faire de l’hypothèse Cazeneuve “un casus belli”.- “Reconquérir un électorat” -Une partie du camp macroniste, notamment le MoDem, pourrait également regarder cette perspective avec bienveillance. Mais l’ancien Premier ministre dit avoir “trop conscience de la gravité de la situation” pour “en faire une opération d’autopromotion personnelle”.Il ne veut pas être chef de gouvernement “quoi qu’il en coûte”, résume Guillaume Lacroix, président du PRG, qui le soutient dans sa démarche, en soulignant que M. Cazeneuve “ne peut se résoudre à la crise de régime qui pourrait survenir”.En attendant, l’ancien maire de Cherbourg a entamé une série de déplacements, sorte de “Tour de France” des “salles des fêtes de sous-préfecture et de chefs-lieux de cantons”.Après une première première réunion publique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) début novembre, il s’est rendu vendredi à Bordeaux pour rencontrer des étudiants avant une réunion publique à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).  “Il veut reconquérir un électorat”, développe le patron du PRG. “On peut le trouver vieux, dire qu’il se sape mal, qu’il n’y a que des têtes blanches dans ses meetings, mais à Saint-Nazaire, il y avait 500 personnes, c’est pas banal, c’est tangible”, ajoute-t-il.Bernard Cazeneuve promet un “projet pour le pays au début de l’été”. “De gauche, d’inspiration républicaine, socialiste, social-démocrate”, énumère-t-il, “mais qui peut rassembler bien au-delà, compte tenu du contexte”.

Le Premier ministre français Michel Barnier en Italie début décembre pour rencontrer son homologue Meloni

Le Premier ministre français Michel Barnier se rendra début décembre en Italie pour y rencontrer notamment son homologue Giorgia Meloni.Le rendez-vous avec la cheffe du gouvernement italien aura lieu le 5 décembre après-midi, selon l’agenda de celle-ci.”J’ai beaucoup de respect pour l’Italie. Je vais d’ailleurs lui rendre une visite officielle dans quinze jours pour rencontrer Mme Meloni (…) et puis je vais visiter les pays européens un par un prochainement, enfin dans le temps que j’aurai devant moi”, avait affirmé quelques heures aurparavant le chef du gouvernement français.Michel Barnier est menacé en France de censure par la gauche et l’extrême droite sur son projet de budget, dont l’adoption finale est attendue avant la fin de l’année.Il s’exprimait devant le 6e Forum économique trilatéral France-Allemagne-Italie, qui réunit jusqu’à vendredi le patronat français Medef et ses homologues allemand et italien, le BDI et la Confindustria.”Nous avons des raisons de travailler (avec l’Italie) plus étroitement et c’est pour ça que ce que fait depuis maintenant six-sept ans le patronat français” avec ses homologues “est extrêmement important”, a souligné le Premier ministre.Evoquant par ailleurs le “tandem” franco-allemand, qui a actuellement du plomb dans l’aile, il a estimé que cette coopération était “de plus en plus nécessaire et de moins en moins suffisante”.Par conséquent, “il faut qu’on ouvre et on ne doit pas être exclusif”, a-t-il poursuivi, en faisant valoir que “l’Italie est un très grand pays que la France a souvent négligé”.Pour son premier déplacement hors de France, Michel Barnier s’était rendu brièvement à Bruxelles pour une réunion du PPE, la formation politique de droite au Parlement européen dont il est issu.Il s’était ensuite déplacé à la frontière franco-italienne pour saluer la coopération entre les deux pays en matière migratoire. Il avait rencontré à cette occasion deux ministres du gouvernement de Giorgia Meloni, qui associe la droite et l’extrême droite, Antonio Tajani (Affaires étrangères), qu’il connaît bien et fut comme lui Commissaire européen, et Matteo Piantedosi (Intérieur).

A Toulouse, une grande fresque en hommage à Jaurès pour les 100 ans de sa panthéonisation

Pour les 100 ans de la panthéonisation de Jean Jaurès, une grande fresque en l’honneur de l’homme politique a vu le jour à Toulouse, une des villes les plus importantes de son parcours.La fresque recouvre la façade d’un bâtiment situé dans le centre de la Ville rose, où se situaient les locaux du Midi socialiste, un journal publié entre 1908 et 1944 pour lequel Jaurès a écrit.Le peintre Rémi Tournier, originaire du Lot, y a reproduit la statue en bronze du sculpteur Paul Ducuing “Jaurès orateur”, tirée d’une des rares photo de l’ancien député, prise en 1913 lors d’un discours au Pré-Saint-Gervais.”La panthéonisation est une sorte de deuxième enterrement, donc pour moi, peindre une sculpture est une façon de rendre un hommage à l’hommage”, explique l’artiste de 40 ans.A Toulouse, Jaurès a successivement été enseignant à la faculté de Lettres et au lycée Saint-Sernin, journaliste et adjoint à la mairie, avant d’être assassiné à Paris en 1914.Il a ensuite été panthéonisé dix ans plus tard, en 1924. Une cérémonie est organisée à cette occasion au Panthéon par le Parti Socialiste vendredi.Des allées centrales de la ville portent son nom, tout comme l’Université toulousaine ainsi que la principale station de métro.Sur la fresque de 90m², Jaurès, pris sur le vif en plein discours, est accompagné d’un empilement de caisses de batterie, qui renvoie notamment à l’association culturelle toulousaine Samba Résilles, occupant désormais le bâtiment du Midi socialiste.L’œuvre, intitulée “La mélodie des contrastes”, a été réalisée en sept jours, et vise, d’après son auteur, à célébrer “l’unité dans la diversité” chère à Jaurès et sa vision politique, ainsi que “le vivre ensemble”.

Retailleau et Wauquiez affichent leur bonne entente en Haute-Loire

“Un ami”, “une chance pour le pays”, “un vrai patron de groupe” : les ténors de LR Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont affiché vendredi leur unité lors d’une visite du ministre de l’Intérieur dans le fief de Haute-Loire du chef des députés LR.Les deux hommes, à qui l’on prête une rivalité feutrée, ont fait assaut d’amabilité, répondant côte à côte aux questions des journalistes à Monistrol-sur-Loire et multipliant les marques de sympathie.Le ministre était venu prendre acte du “bouclier de sécurité”, un dispositif de lutte contre la délinquance qui mise sur la vidéoprotection, mis en place par Laurent Wauquiez.”On a la chance d’avoir un ministre de l’Intérieur qui a des valeurs fortes, des idées claires et qui n’a pas la main qui tremble”, a loué le député de Haute-Loire, présentant Bruno Retailleau comme “un ami”.”J’ai une immense confiance dans le travail qu’il fait. Et c’est une chance pour notre pays de l’avoir comme ministre de l’Intérieur”, a poursuivi l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. “On a besoin que Bruno réussisse, a-t-il encore dit. On a besoin qu’il réussisse pour notre pays. On a besoin qu’il réussisse pour la sécurité des Français. Et nous aussi, pour notre famille politique.”L’ancien sénateur, dont la popularité est en hausse selon un sondage Elabe/Les Echos, a pour sa part loué l’initiative “remarquable” de Laurent Wauquiez en Haute-Loire, tout en admettant que leurs relations avaient pu être conflictuelles.”Ce lien entre nous n’a pas toujours été un lien évident. On s’est parfois affronté. Ça n’a pas toujours été facile”, a-t-il déclaré, soulignant le caractère “parfois rugueux” des Vendéens (comme lui) et des habitants du Puy-en-Velay (le bastion de Laurent Wauquiez). “Quand on arrive dans des vies personnelles, politiques aussi, à surmonter ces difficultés, ça permet de renforcer les liens”, a poursuivi Bruno Retailleau, en assurant que le fait de partager les mêmes “convictions” cimentait ce rapprochement.”Et moi, je ne peux pas réussir – je le dis devant Laurent – sans avoir un président qui est un vrai patron de son groupe parlementaire”, a-t-il assuré.Après avoir visité une nouvelle brigade de gendarmerie, M. Retailleau s’est rendu au Puy-en-Velay dans les locaux du quotidien l’Eveil, où doit être installé le futur commissariat, avant de se rendre à Brives-Charensac, une commune sinistrée par l’épisode cévenol du mois d’octobre.

François Ruffin, une tournée des salles obscures pour enfin jouer le premier rôle?

Après le divorce, la reconstruction. La rupture avec La France insoumise consommée, l’électron libre de la gauche François Ruffin surfe sur la sortie de son nouveau film et tente en parallèle de structurer son micro-parti Picardie Debout pour charpenter sa candidature à la présidentielle.C’était un secret de polichinelle, mais l’élu de Picardie l’a reconnu dans Le Monde: il pense “bien sûr” à la prochaine élection présidentielle.”2027 est une carte qui est sur la table”, a expliqué celui qui, d’habitude, rechigne à parler explicitement de ses ambitions personnelles. “Ruffin pense que la politique c’est sale, comme les écolos”, sourit un député écologiste, qui a accueilli dans son groupe parlementaire – et a appris à découvrir – l’ancien journaliste, qui ne pouvait plus siéger avec les Insoumis.Une des raisons, peut-être, qui l’a poussé à se réfugier ces dernières semaines dans les pages culture des journaux.   Amiens, Melle, Pessac, Sarlat… Pour la promotion de son dernier documentaire, “Au boulot!”, vu par plus de 100.000 personnes, il a réalisé un tour de France et enchaîné les débats avec les spectateurs, notamment dans les sous-préfectures si chères à son combat politique.”C’est l’occasion de se construire un réseau et de rencontrer les élus locaux. Ce sont des relais importants”, explique un de ses proches.Car des relais, François Ruffin – connu pour avoir dit “dans un couple, j’ai l’impression qu’il y a déjà une personne en trop” – en a bien besoin.Sur la grande scène politique, celui qui a pourtant longtemps représenté un des plus petits dénominateurs communs de la gauche, apparaît bien esseulé depuis sa rupture avec les Insoumis – même si la patronne des Ecologistes Marine Tondelier était présente à une projection de son film. “Il ne veut pas travailler avec les autres. Il ne construit pas, il est dans une phase d’affirmation”, soupire un parlementaire socialiste. “Il est seul. Il s’est tiré une balle dans le pied”, tacle le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, y voyant la preuve que “c’est compliqué d’incarner une ligne politique de rupture radicale en dehors de LFI”. – Vers un vrai parti? – Reste que cette tournée des cinémas, s’ajoute à un contexte social (fermetures d’usine, grogne des agriculteurs), qui résonne avec les combats portés de longue date par le réalisateur de “Merci Patron!”. Parallèlement, ce chantre de la lutte des classes essaie de structurer son micro-parti Picardie Debout, officiellement créé en 2019 et qui compte depuis l’année dernière un local à Paris.Cette semaine, le directeur du parti Guillaume Ancelet a envoyé un courrier aux adhérents pour annoncer qu’il laissait sa place à Mathieu Bosque, un proche du député depuis 2017.”On a une demande des militants qui est de se structurer. On veut être un parti moderne et national, comme les autres à gauche”, assure à l’AFP cet ancien militant insoumis, qui dit avoir été choisi pour “préparer la croissance de Picardie Debout”.Une aspiration cohérente avec le discours de l’ancien journaliste qui rappelle souvent avec humour qu’il se considère comme “pan-picard”, en faveur de “l’expansionnisme picard”. Actuellement, le parti compte une demi-douzaine de salariés selon Mathieu Bosque, qui refuse de préciser le nombre de militants.- “Disponibilité électorale” -Selon un sondage Ifop/Fiducial pour Paris Match et Sud Radio paru cette semaine, François Ruffin est l’une des personnalités politiques les plus appréciées, avec 48% d’opinions favorables, soit six points de plus qu’en octobre.  Et sa déclaration de début septembre – quand il a reconnu avoir distribué des tracts différents en fonction de s’il s’adressait à “un Noir ou un Arabe” ou pas – lui est moins reprochée maintenant.”Ruffin a fait une sortie de route, maintenant il passe par les chemins de traverse. Il va prendre du temps avant de retrouver l’autoroute”, diagnostiquait alors un élu insoumis, pourtant resté en bons termes avec lui.”C’était un épiphénomène, c’est oublié depuis belle lurette”, balaie le proche du réalisateur.”Avec sa sortie, il a brisé six mois de capital politique. Mais il lui reste une disponibilité électorale dans le pays”, estime le député écologiste.

France: le Premier ministre Barnier en Italie “dans 15 jours” pour voir Meloni

Le Premier ministre français Michel Barnier a annoncé vendredi qu’il se rendrait “dans 15 jours” en Italie pour y rencontrer notamment la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.”J’ai beaucoup de respect pour l’Italie. Je vais d’ailleurs lui rendre une visite officielle dans quinze jours pour rencontrer Madame Meloni (…) et puis je vais visiter les pays européens un par un prochainement, enfin dans le temps que j’aurai devant moi”, a affirmé le chef du gouvernement français.Les dates précises de ce déplacement n’ont pas encore été fixées, selon Matignon.Michel Barnier est menacé en France de censure par la gauche et l’extrême droite sur son projet de budget, dont l’adoption finale est attendue avant la fin de l’année.Il s’exprimait devant le 6e Forum économique trilatéral France-Allemagne-Italie, qui réunit jusqu’à vendredi le patronat français Medef et ses homologues allemand et italien, le BDI et la Confindustria.”Nous avons des raisons de travailler ensemble (avec l’Italie) plus étroitement et c’est pour ça que ce que fait depuis maintenant six-sept ans le patronat français” avec ses homologues “est extrêmement important”, a souligné le Premier ministre.Evoquant le “tandem” franco-allemand, qui a actuellement du plomb dans l’aile, il a estimé que “la coopération franco-allemande est de plus en plus nécessaire et de moins en moins suffisante”.Par conséquent, “il faut qu’on ouvre et on ne doit pas être exclusif. Et l’Italie est un très grand pays que la France a souvent négligée”, a-t-il poursuivi.Michel Barnier s’était rendu, pour son premier déplacement hors de France, à Bruxelles pour une réunion du PPE, sa famille politique au Parlement européen. Il s’était ensuite déplacé à la frontière franco-italienne pour saluer la “coopération efficace” entre les deux pays en matière migratoire. Il avait rencontré à cette occasion deux ministres du gouvernement de Giorgia Meloni, qui associe la droite et l’extrême droite, Antonio Tajani (Affaires étrangères), qu’il connaît bien, et Matteo Piantedosi (Intérieur).

Rétractation de Takieddine: face aux juges, Carla Bruni-Sarkozy reconnaît avoir possédé un téléphone au coeur de l’enquête

Carla Bruni-Sarkozy avait initialement contesté posséder un téléphone au coeur de l’enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine de ses accusations de financement libyen de la campagne 2007 de son époux Nicolas Sarkozy. Mais face aux juges début juillet, l’artiste s’est “souvenue” de la ligne, tout en écartant toute infraction.Le 9 juillet, l’épouse de l’ex-chef de l’Etat (2007-2012) a été mise en examen par deux juges parisiens pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue d’une escroquerie au jugement en bande organisée.Dans ce dossier judiciaire ouvert mi-2021, Nicolas Sarkozy a été mis en cause en octobre 2023, soupçonné d’avoir avalisé des manÅ“uvres pour obtenir fin 2020 une volte-face temporaire de Ziad Takieddine, principal témoin à charge dans cette affaire retentissante dont le volet principal sera jugé début 2025.Au total, une douzaine de personnes sont mises en cause à des degrés divers.Au cÅ“ur des investigations, un téléphone surnommé “43 97”. Les juges suspectent qu’il a servi au couple Sarkozy pour échanger discrètement avec “Mimi” (Michèle) Marchand, ex-papesse de la presse people et ancienne amie de la mannequin, également mise en cause.Devant les policiers en mai, la chanteuse de “Quelqu’un m’a dit” avait nié détenir cette ligne ou connaître les initiatives présumées pour innocenter son mari.Acculée par les questions des enquêteurs sur les incohérences de sa version, la chanteuse avait lâché: “J’essaie d’échafauder des explications”.Mais le 9 juillet, selon ses déclarations aux juges dont l’AFP vient d’avoir connaissance, Carla Bruni-Sarkozy a fini par reconnaître avoir “utilisé ce téléphone par ellipse, parfois. C’est la police qui me l’a dit, parce que je ne m’en souvenais pas”.”Cette ligne n’est pas une ligne occulte comme je l’ai lu dans la presse”, elle avait été “ouverte pour mes enfants” qui l’ont aidée, comme la police, à rafraîchir sa mémoire, s’est aussi rappelée l’artiste de 56 ans.Elle a justifié son utilisation car sa ligne principale aurait été bloquée à l’étranger, son téléphone habituel se serait cassé “en faisant de l’ElliptiGO” (un vélo elliptique) ou encore car ses messageries auraient été piratées.- “Acerbes” -Mais si Carla Bruni-Sarkozy a reconnu l’évidence de la possession du “43 97”, la mannequin a persisté à contester être l’autrice et la destinataire des SMS échangés avec Mimi Marchand qui semblent en lien avec cette opération dite “Sauver Sarko”.”Le 18 octobre 2020, vous apprenez que Mimi Marchand part au Liban” rencontrer Ziad Takieddine, “le 22 octobre vous lui demandez à son arrivée si tout va bien, et le 1er novembre, vous recevez un long message de compte rendu. Comprenez-vous que nous nous interrogeons ?”, lance l’un des juges.Carla Bruni-Sarkozy conteste alors avoir lu ce dernier message, mais le juge prouve techniquement le contraire. “Dont acte. Je n’ai aucun souvenir”, poursuit la mannequin.”Est-ce Nicolas Sarkozy le destinaire final ?” du compte-rendu, lui demande-t-on. “Je ne l’ai pas lu et je ne l’ai fait lire à personne”, atteste encore Carla Bruni-Sarkozy.”Comment expliquez-vous” que ce téléphone apparaisse à des dates “assez clefs ?” dans l’opération alléguée, interrogent plus tard les magistrats.”Pour moi, c’est une absolue coïncidence”, certifie l’artiste, coïncidence orchestrée d’après elle par Mimi Marchand, qui “ment”, qui “manipule” et pour qui elle nourrit désormais de “l’hostilité” assumée : “Quelqu’un qui est allé en prison, ce n’est jamais par hasard”, tacle Carla Bruni-Sarkozy.Sollicités par l’AFP, ses avocats Paul Mallet et Benoît Martinez ont répondu que cette ligne avait été ouverte “bien avant” l’opération objet de cette enquête et est “donc sans lien avec”.”Carla Bruni-Sarkozy apportera des éléments démontrant qu’elle (l’)a utilisée pour communiquer ponctuellement avec des proches, tout à fait étrangers à la procédure”, ont-ils ajouté.Alors que ce dossier va vers sa clôture, l’ex-président Sarkozy, dont l’avocat n’a pas répondu à l’AFP, tente d’obtenir de la cour d’appel de Paris la nullité de sa mise en examen et le dépaysement de l’information judiciaire. Carla Bruni-Sarkozy “exercera l’ensemble des voies de recours”, ont indiqué ses avocats.Egalement interrogée par l’AFP, Me Caroline Toby a indiqué que sa cliente Mimi Marchand “a pris connaissance avec étonnement des déclarations acerbes de Carla Bruni-Sarkozy à son endroit. Elle a toujours affirmé que ni elle ni son époux n’étaient impliqué de près ou de loin (dans les) faits reprochés. Elle ne comprend pas ce procès d’intention”.