AFP Politics

Dati annonce qu’un spectacle du Puy du Fou est “éligible” au Pass Culture

La ministre de la Culture Rachida Dati a indiqué vendredi que le spectacle nocturne proposé par le parc d’attractions vendéen le Puy du Fou était “éligible” au Pass culture attribué aux jeunes.Mme Dati a rappelé sur X que “les parcs d’attraction ne sont pas éligibles au @pass_Culture”. Toutefois, “le Puy-du-Fou a la particularité d’organiser un spectacle vivant disposant d’une billetterie autonome” du parc d’attraction, le spectacle du soir “La Cinéscénie”. “Ce spectacle, comme d’autres, est donc éligible au @pass_Culture, sauf à être victime d’une discrimination contraire à la liberté artistique !”, a-t-elle ajouté.Le reste des spectacles proposés par le Puy du fou est, à ce stade, couplé à l’entrée pour le parc d’attractions.Le Pass Culture est un dispositif qui accorde aux jeunes de 15 à 18 ans 300 euros à dépenser dans la culture. Depuis son arrivée à son poste il y a un an, la ministre a souhaité le réformer en faisant, entre autres, une part plus large au spectacle vivant.Le 18 janvier, Mme Dati avait indiqué, toujours sur X, avoir “demandé à (ses) services d’examiner la demande du @PuyduFou concernant l’éligibilité (…) (au) Pass Culture”.Dans une lettre ouverte publiée mercredi sur le site du quotidien Libération, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière (LFI) s’en alarmait. Il dénonçait une “polémique montée de toutes pièces, par des courants de la droite réactionnaire et conservatrice ainsi que de l’extrême droite, sur les acteurs culturels pouvant (…) prétendre” à ce dispositif.”Ces réseaux (…) estiment qu’il s’agit d’une inégalité de traitement et qu’ils subissent une injustice dirigée, selon eux, de manière politicienne notamment par +la gauche wokiste+, les +gauchistes+ ou encore +l’extrême gauche+”, écrivait Alexis Corbière.”Pourquoi céder face à la controverse fabriquée par l’extrême droite ?”, interrogeait encore le député, affirmant que le “Puy est un endroit fortement marqué idéologiquement, avec un point de vue historique orienté de manière totalement subjective sur notre passé, se rapprochant plus d’une propagande réactionnaire, mêlant fiction, réécriture de l’histoire et Histoire”.En France, en Espagne et aux Pays-Bas, où le parc vendéen collabore depuis plusieurs années avec le parc d’attraction Efteling, le Puy du Fou a, en 2024, accueilli 2,8 millions de visiteurs et joué 11.828 représentations de ses spectacles.Créé par le souverainiste et soutien d’Éric Zemmour Philippe de Villiers il y a 47 ans, le parc a été accusé dans le livre “Le Puy du Faux”, paru en 2022 et écrit par quatre historiens, de se servir de “vieux clichés historiques” pour diffuser des “messages politiques très marqués à droite”. 

Confiance en hausse pour Bayrou, au plus bas pour Macron, selon un sondage

François Bayrou gagne 4 points de cote de confiance, à 36% des sondés, tandis qu’Emmanuel Macron perd un point supplémentaire à 31%, retrouvant son plus bas niveau dans le baromètre Toluna – Harris Interactive pour LCI publié vendredi.M. Bayrou voit sa cote de confiance progresser par rapport à la précédente livraison de cette étude le 27 décembre, deux semaines après son arrivée à Matignon et quelques jours après la formation de son gouvernement.”En pleine négociation dans le cadre du vote du projet de loi de finances, le Premier ministre voit son niveau de confiance progresser auprès des sympathisants de quasiment tous les bords politiques”, relève l’institut. A l’exception des sympathisants d’Ensemble pour la République (Renaissance), chez qui la cote de M. Bayrou a chuté de 5 points, mais reste néanmoins la plus élevée (69%).De son côté, Emmanuel Macron perd un point par rapport à décembre, à 31%, soit le niveau le plus bas recueilli dans ce baromètre, comme en janvier 2019 lors de la crise des “gilets jaunes”.Ce “baromètre de la confiance politique” donne par ailleurs en baisse la cote de la quasi-totalité des ministres. Bruno Retailleau reste en tête à 40% (-2), devant Gérald Darmanin (39%, -2).S’agissant des autres personnalités politiques, Jordan Bardella est toujours en tête (40%, +1) devant Marine Le Pen (38%, stable), Édouard Philippe (36%, -2) et Gabriel Attal (34%, +2).Par ailleurs, toujours selon Toluna – Harris Interactive, 67% des sondés estiment que le recours à l’article 49.3 de la Constitution par François Bayrou pour faire adopter le budget serait “une mauvaise méthode”, contre 61% en novembre pour Michel Barnier et 57% en janvier 2023 pour Elisabeth Borne.Mais seulement 45% des sondés se disent favorable à une motion de censure sur ce budget, soit une baisse de 4 points par rapport à décembre.Enquête réalisée en ligne du 28 au 30 janvier, portant sur un échantillon de 1.054 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.

Mayotte: la reconstruction “sans doute” au-dessus du milliard d’euros, chiffre Valls

Dans l’archipel de Mayotte aux infrastructures ravagées après le passage mi-décembre du cyclone Chido, la reconstruction prendra du temps pour un coût “sans doute au-dessus du milliard” d’euros, a estimé vendredi Manuel Valls dans un entretien à l’AFP.Le ministre des Outre-mer, en visite à Mayotte pour deux jours, a évoqué “le chiffre (de la reconstruction), qu’il soit au-dessus ou en-dessous du milliard (d’euros), sans doute au-dessus”, citant notamment les “établissements publics, scolaires, (les) mairies, tous les équipements publics” mais aussi “évidemment tout ce qui concerne l’économie ou l’agriculture”.Le département, le plus pauvre de France, a été ravagé le 14 décembre par Chido.Ce cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans a causé la mort d’au moins 39 personnes et provoqué des dégâts colossaux aux infrastructures vitales, hôpital, routes et établissements scolaires. Ses vents jusqu’à 200 km/h ont pulvérisé les maisons en dur comme en tôle.”Nous sommes encore dans la phase d’urgence”, a souligné vendredi M. Valls, en déplacement dans cet archipel de l’océan Indien avec la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, après une première visite avec François Bayrou fin décembre. “Nous revenons de très loin”, a-t-il ajouté.La reconstruction ne “va pas se faire en douze mois”, mais “elle va se faire sur plusieurs années pour des raisons évidentes”, a-t-il estimé.- Au “rendez-vous” – Au-delà de la question du financement de la reconstruction, “pour moi, l’essentiel, ce sont les projets”, a dit M. Valls à l’AFP.”Ce que nous souhaitons avec le général (Pascal) Facon (chargé de piloter la reconstruction de Mayotte, NDLR), c’est d’avoir tous les projets pour que l’État puisse venir en aide aux communes”.Malgré des finances publiques dégradées, l’État sera au “rendez-vous en termes de financement”, a assuré l’ancien Premier ministre socialiste, promettant d'”associer les Mahorais” à la reconstruction.Pendant des semaines, des Mahorais ont été privés d’électricité ou subi des coupures préjudiciables.Au 21 janvier, cinq semaines après Chido, la préfecture évaluait le pourcentage de clients alimentés en électricité à 95% sur l’archipel. “On revient au niveau d’avant Chido”, indiquait-on vendredi dans l’entourage du ministre Valls, un niveau “qui n’est pas parfait et sur lequel il faut encore travailler”.Le réseau est en train d’être renforcé grâce à l’enfouissement de certaines lignes électriques, ce qui signifie qu'”aujourd’hui, on touche à la fin de la phase d’alimentation d’urgence”, assure-t-on de même source.Le territoire – dont les infrastructures ne permettent plus de couvrir les besoins depuis plus d’un an – privait déjà ses habitants d’eau courante pendant trente heures, tous les deux jours. Depuis le cyclone, qui a gravement endommagé le réseau, certains attendent encore le rétablissement de la distribution.Sur l’eau, la restauration des filières économiques et agricoles, “il y a encore beaucoup de travail à réaliser”, a concédé M. Valls. – Professeurs “épuisés” -Sur le volet de la santé, l’équipe de Manuel Valls a recensé cinq dispensaires ouverts (M’tsamboro, Mamoudzou Jacaranda, M’tsapéré, Dembéni et Bouéni) et deux en cours d’ouverture (Acoua et Koungou). L’hôpital de Mamoudzou est désormais opérationnel à 100%.Pour l’Éducation, Mme Borne a évoqué la rentrée scolaire, effectuée lundi dans des conditions dégradées et perturbée. Trois cellules d’appui psychologique ont été mises en place pour accompagner le retour des élèves alors qu’une partie des établissements scolaires n’ont toujours pas pu rouvrir en raison de dommages trop importants.Le coût des réparations “est de l’ordre de 250 à 300 millions d’euros”, a-t-elle avancé lors d’un point presse au rectorat.Concernant les examens à venir, la ministre doit annoncer “la semaine prochaine des modalités particulières pour le brevet” qui sera “vraisemblablement en contrôle continu”. “Pour l’épreuve anticipée du bac on va pouvoir alléger le nombre de textes”, a-t-elle indiqué, proposant aussi de “prolonger un petit peu l’inscription à Parcoursup”.Quant aux professeurs, ils “sont épuisés”, a souligné Élisabeth Borne auprès de l’AFP, promettant une semaine de vacances supplémentaire “pour qu’ils puissent se reposer”.Un projet de loi d’urgence pour venir en aide à Mayotte et ses quelques 320.000 habitants selon les estimations de l’Insee au 1er janvier 2025 a été adopté le 22 janvier par l’Assemblée nationale. Le texte doit être examiné lundi au Sénat. Environ un tiers de la population vit dans des habitats précaires.

La tombe de Jean-Marie Le Pen à La Trinité-sur-Mer dégradée, indignation à droite

Croix et plaques renversées, marbre fendu : la tombe de Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier et inhumé au cimetière de sa ville natale de La Trinité-sur-Mer (Morbihan), a été dégradée, suscitant de vives réactions de la famille et du Rassemblement national.”La tombe a été véritablement saccagée, probablement à coups de masse cette nuit”, a déclaré à l’AFP Gilles Pennelle, eurodéputé RN et conseiller régional de Bretagne, dénonçant un acte “odieux”, “ignoble et abject”.”Le respect des morts est sacré, c’est très profond en Bretagne”, a ajouté M. Pennelle, qui a dit avoir été “averti par des Trinitains” dans la matinée. Selon lui, “la pierre centrale est fendue”, “la croix cassée”, ainsi que “les plaques” en hommage à Jean-Marie Le Pen et ses parents, inhumés dans le même caveau.”Je trouve ça honteux, et tout le monde ici trouve ça honteux, même si je n’apprécie pas l’homme. Ce sont des détraqués qui font des choses pareilles. Mais, je vais vous dire, je ne suis pas étonnée que cela soit arrivé”, a réagi auprès de l’AFP Catherine, 71 ans, habitante de la commune voisine de Saint-Philibert.Vendredi en début d’après-midi, une grande bâche recouvrait la tombe de l’ancien leader, dans un cimetière toujours accessible au public, selon des journalistes de l’AFP sur place.”C’est ahurissant, c’est débile, c’est irrespectueux”, s’indigne Michel, 67 ans, sympathisant du RN. “Ça va faire comme la tombe de Pétain sur l’Ile-d’Yeu ou les tombes des juifs en Alsace. Ça me dépasse complètement mais quand on voit le monde actuel dans lequel on vit, plus grand-chose ne m’étonne…”La fille aînée de Jean-Marie Le Pen, Marie-Caroline Le Pen a posté sur X une photo de la tombe dégradée. “Pas de mot pour qualifier les individus qui s’attaquent à ce qu’il y a de plus sacré. Ceux qui s’attaquent aux morts sont capables du pire contre les vivants”, écrit-elle pour accompagner le cliché.La même photo a été postée sur X par Marion Maréchal, la petite fille de l’ancienne figure de l’extrême droite. “Vous avez détruit la tombe de nos ancêtres. Vous pensez peut-être nous briser le cœur, nous intimider, nous décourager ?”, fustige-t-elle. – “Acte inqualifiable” -Jordan Bardella, président du Rassemblement national, parti issu du Front national, a lui aussi vivement réagi. “La profanation de la tombe de Jean-Marie Le Pen est un acte inqualifiable, commis par ceux qui ne respectent ni les vivants ni les morts. La morale la plus universelle réprouve déjà ses auteurs : je souhaite qu’ils soient également retrouvés et sévèrement punis par la justice”, s’insurge-t-il sur X.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a de son côté dénoncé une “abjection absolue”. “Le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie”, souligne-t-il sur le même réseau social.”Quelle honte”, renchérit le président LR du Sénat Gérard Larcher. “Quels que soient nos combats et nos différends politiques, rien ne justifie de vandaliser une sépulture”.Fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier à l’âge de 96 ans, a été inhumé dans le caveau familial le 11 janvier dans le cimetière de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer (Morbihan).La cérémonie religieuse dans l’église de ce bourg breton de 1.700 habitants avait réuni environ 200 personnes, dont sa fille Marine Le Pen, qui avait repris les rênes du parti cofondé par son père. L’inhumation dans le cimetière s’était déroulée dans la stricte intimité familiale.Le 22 janvier à Paris, c’est à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce qu’un hommage de toute l’extrême droite avait été rendu à Jean-Marie Le Pen.Tribun provocateur, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour plusieurs de ses déclarations sur la Seconde guerre mondiale, et pour des injures homophobes.”Compte tenu du caractère exceptionnel de l’événement de ce jour, la gendarmerie du Morbihan réactivera une surveillance du site” du cimetière, annonce de son côté la préfecture.La brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient a été chargée de l’enquête, ouverte par le parquet de Lorient.

Crèches: la ministre Aurore Bergé visée par une enquête pour faux témoignage

La ministre Aurore Bergé est visée par des investigations de la Cour de justice de la République (CJR) pour avoir nié tout lien personnel avec une lobbyiste des crèches privées devant une commission parlementaire, des propos remis en cause dans un livre et des messages. La CJR a ouvert mardi une information judiciaire pour “faux témoignage”, a annoncé vendredi dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation.”Nous prenons acte de l’ouverture d’une instruction qui est la suite naturelle de la saisine de la CJR”, a réagi auprès de l’AFP Me Jade Dousselin, avocate d’Aurore Bergé. La ministre “répondra évidemment à toutes les demandes qu’aura cette dernière pour mener à bien son instruction”, a-t-elle ajouté.Ces investigations font “suite à un signalement émanant du bureau de l’Assemblée nationale” le 9 octobre 2024 après “des déclarations faites sous serment devant une commission d’enquête parlementaire le 30 avril 2024” par la ministre, précise Rémy Heitz, qui exerce les fonctions de ministère public à la CJR. Le 23 janvier, la commission des requêtes de la CJR, qui filtre les plaintes et signalements, “a émis un avis favorable à la saisine de la commission d’instruction de cette Cour pour instruire contre Mme Aurore Bergé, en sa qualité de ministre, du chef de faux témoignage”, précise le procureur général.Cette commission d’instruction, composé de trois magistrats, agit comme un juge d’instruction et va donc enquêter.Des députés de La France insoumise et du groupe Ecologiste et Social avaient demandé que le bureau de l’Assemblée nationale, plus haute instance exécutive de la chambre, composée de 22 députés (à majorité à gauche), engage une “procédure pour parjure” contre Aurore Bergé.Après un vote de dix voix contre neuf le 9 octobre, le bureau de l’Assemblée nationale avait saisi la justice.Les députés de gauche la suspectaient d’avoir passé sous silence des relations avec les lobbys devant une commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches.Auditionnée par cette commission le 30 avril, Aurore Bergé, alors ministre chargée de l’Egalité, avait affirmé sous serment n’avoir aucun “lien personnel, intime ou amical, ni d’accointances” avec la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), Elsa Hervy.- “Une copine” -Or, dans son livre-enquête paru début septembre, “Les Ogres” (Flammarion), sur les dérives et la “voracité” de certains groupes privés de crèches, le journaliste d’investigation Victor Castanet évoque un “pacte de non-agression” qui aurait été conclu entre Mme Bergé, à l’époque où elle était ministre des Familles (juillet 2023-janvier 2024) et Elsa Hervy.Aurore Bergé, alors députée Ensemble pour la République (EPR) – elle n’avait pas été renommée dans le gouvernement Barnier -, avait rejeté les accusations et porté plainte en diffamation contre Victor Castanet.En réponse, le journaliste avait rendu publics des documents attestant selon lui d'”une entente entre Aurore Bergé et Elsa Hervy”.L’un de ces documents est un courriel adressé le 8 août 2023 par la ministre à sa directrice de cabinet, où elle dit à propos de Mme Hervy: “C’est surtout une copine 🙂 Elle sera très aidante avec moi”.Selon Victor Castanet, qui a publié une capture d’écran de messagerie, Mme Bergé a qualifié les membres de la FFEC de “meilleurs alliés”. Enfin, dans un troisième message, Elsa Hervy écrit à une personne identifiée par le journaliste d’investigation comme un collaborateur de la ministre: “J’obéis”, en parlant de la mise en place d’un plan de communication.Mme Bergé avait déposé une plainte pour le vol de sa correspondance et une enquête est en cours depuis le 22 octobre à Paris. Elle a été entendue la semaine dernière en tant que plaignante.Issue de LR, Aurore Bergé a été ministre des Solidarités et des Familles (juillet 2023 à janvier 2024), puis en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Attal.Privée de maroquin sous Michel Barnier, elle a retrouvé le ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations le 23 décembre.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.

Le budget de l’État franchit une étape décisive avec un premier compromis au Parlement

Une étape décisive franchie pour le budget: la commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs a abouti vendredi à une version de compromis entre les deux chambres, sans dissiper les menaces de censure toujours agitées par la gauche et le RN. Après une journée et demie de travaux à huis clos, ce conclave de parlementaires s’est entendu sur une copie commune adoptée à huit voix contre six.”Le redressement des comptes et l’objectif d’être à 5,4 % de déficit public est en passe d’être atteint. En tous les cas, dans la copie que nous rendons, les choses sont acquises”, s’est félicité le rapporteur général du Budget au Sénat, Jean-François Husson (LR).Cet accord ne faisait guère de doute: le camp gouvernemental est en effet majoritaire en CMP et les deux rapporteurs, M. Husson et le député David Amiel (Renaissance), s’étaient accordés sur l’immense majorité des mesures. Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, l’Insoumis Éric Coquerel, a lui fustigé un budget “pire” que celui proposé par Michel Barnier, avec 6,2 milliards de recettes en moins et 6,4 milliards de coupes budgétaires en plus selon lui. Il a espéré que les oppositions soient “cohérentes” et qu’elles “censurent” le budget. La question se posera dès la semaine prochaine : les conclusions de la CMP seront examinées dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi, avec l’usage très probable de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution par le Premier ministre François Bayrou pour faire adopter le texte sans vote. Une motion de censure suivra alors certainement et pourrait être examinée dès mercredi. Le gouvernement peut toujours procéder à d’ultimes arbitrages d’ici lundi et amender le texte, mais le ministre des Finances Éric Lombard a promis dans la matinée sur TF1 que le gouvernement “respecter(ait) le texte qui sortira” de la CMP. – Débats sur l’AME -Vendredi, les débats se sont tendus autour de la très sensible question de l’Aide médicale d’État (AME), rare pomme de discorde au sein du socle commun.Se sont ainsi affrontées deux propositions, celle de M. Husson et des sénateurs (-200 millions d’euros sur 1,3 milliard), et celle de M. Amiel (-111 millions d’euros, soit le maintien des crédits de 2024). C’est in fine celle-ci qui a été adoptée.Les socialistes, qui réclamaient le maintien des crédits à hauteur de ce que proposait la version initiale du projet de loi, à 1,3 milliard, ont voté l’amendement de M. Amiel faute de pouvoir faire adopter le leur, et de crainte que la version du Sénat ne s’impose.Une modification de certains critères d’accès à l’AME, votée par le Sénat, a également été supprimée avec une union des voix de gauche et des macronistes, contre celles de la droite et du Rassemblement national.”Les critères de l’AME restent inchangés”, se sont réjouis les responsables socialistes, saluant “une victoire” dans ces négociations durant lesquelles ils n’ont obtenu que de rares concessions.- Vote contre du PS -A l’issue des discussions, ils ont affirmé avoir voté contre le budget, marquant ainsi leur appartenance à “l’opposition”, bien qu’ils aient “réussi à amoindrir ce qu’auraient été les souffrances ou les atteintes au pouvoir d’achat des retraités, des patients”, selon le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, qui ne s’est pas prononcé sur la question de la censure.Globalement, la CMP s’est limitée à sanctuariser les engagements pris par François Bayrou mi-janvier, refusant toutes les taxes supplémentaires proposées par le PS.”Aucune de leurs propositions n’a été acceptée”, a évacué Éric Coquerel.Si les socialistes se sont réjouis d’avoir “obtenu 300 millions pour l’écologie”, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier a relevé que cela restait “un milliard de moins que dans le budget Barnier d’octobre”.Alors que le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, les parlementaires ont entériné plusieurs mesures phares, comme la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Les débats ont aussi été le théâtre d’une prise de parole du député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, qui a menacé le gouvernement d’une censure s’il maintenait l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire.A l’issue de la CMP, M. Tanguy a redit à la presse que le groupe déciderait lundi de son vote sur la version finale du budget -si vote il y a- et de sa position sur la censure. Pointant une “lourde humiliation” pour LR, sur la question de l’AME, il s’est félicité que le RN ait eu gain de cause sur ses “lignes rouges”.lum-sl-ama-la/bpa/gvy

La famille de Cécile Kohler en appelle à Macron, au 1.000e jour de sa détention en Iran

La famille de Cécile Kohler, enseignante détenue en Iran depuis 1.000 jours, a demandé vendredi à Emmanuel Macron d’intervenir pour obtenir sa libération, lors d’un rassemblement dans sa ville de Soultz, dans le sud de l’Alsace.”Voilà 1.000 jours que tu as été prise en otage. Pourquoi ?”, a lancé la mère de Cécile Kohler, Mireille Kohler, en s’adressant à quelque 300 personnes rassemblées devant l’hôtel de ville de Soultz, commune de 7.000 habitants proche de Mulhouse.Cécile Kohler, 40 ans, a été arrêtée le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran, où les autorités l’accusent d’espionnage.S’adressant aux présidents français et iranien, Mme Kohler a déclaré: “Messieurs Macron et Pezeshkian, veuillez je vous en prie trouver un accord et libérez nos enfants Cécile, Jacques et Olivier”, trois Français actuellement détenus par Téhéran.Jacques Paris, le compagnon de Cécile Kohler, a été arrêté en même temps qu’elle, tandis qu’Olivier Grondeau, détenu depuis plus de deux ans, est sorti de l’anonymat début janvier.”On aimerait bien être reçus par Emmanuel Macron. On se demande pourquoi il ne nous a pas encore reçus, parce que nous avons été reçus par plusieurs ministres déjà, sans problème, et lui, ça se fait un peu attendre”, a déclaré Mme Kohler à l’AFP. “Je pense que c’est lui qui a un peu la clé, qui détient la clé.”Emmanuel Macron sera justement non loin de Soultz dimanche puisqu’il sera à Colmar pour les commémorations du 80e anniversaire de la libération de la préfecture haut-rhinoise, le 2 février 1945. Mais aucune rencontre avec la famille de Cécile Kohler n’a pour l’heure été annoncée.Mireille Kohler a confié avoir pu parler à sa fille dimanche pendant 13 minutes. “On sait qu’elle va mal, elle essaye de ne pas le montrer, mais on sait qu’elle va très mal”, a-t-elle déclaré, précisant que Cécile Kohler “est plus ou moins au courant” de la mobilisation en sa faveur.”Mais c’est extrêmement dur comme épreuve (…) Comme nous a dit un jour Cécile: +Je sais que c’est dur pour vous, mais vous, vous n’êtes pas enfermés+”.

Patrice Vergriete nouveau patron de l’Anru, pilier de la rénovation urbaine

L’ancien ministre Patrice Vergriete est le nouveau président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) qui pilote depuis plus de vingt ans la transformation des quartiers populaires, à un moment charnière pour l’avenir de l’agence.Le maire de Dunkerque, également président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD), a été nommé “président du conseil d’administration de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine par décret du président de la République en date du 29 janvier 2025″, a-t-on appris vendredi au Journal officiel.”Patrice Vergriete est un grand connaisseur des enjeux du logement, de l’urbanisme, de la politique de la ville et des politiques de renouvellement urbain”, a indiqué l’Anru dans un communiqué.”L’Anru transforme le quotidien de millions de Français depuis plus de 20 ans (…) Je suis donc fier de concourir à la fabrication de la ville de demain, une ville adaptée à toutes les transitions qui ne laisse aucun habitant, aucun quartier en marge de la société”, a déclaré Patrice Vergriete, cité dans le communiqué.Pilier de la politique de la ville conçue pour changer le visage des anciens grands ensembles, l’Anru avait été critiquée pour son bilan lors des violences urbaines de l’été 2023, l’extrême droite dénonçant notamment une politique trop généreuse sans résultats tangibles. Des critiques largement balayées par les élus de banlieue, pour qui la situation serait encore plus catastrophique sans les programmes Anru.Éphémère ministre délégué chargé du Logement sous le gouvernement d’Elisabeth Borne, Patrice Vergriete, 56 ans avait ensuite été chargé des Transports sous Gabriel Attal pendant les Jeux olympiques, avant de retrouver son fauteuil de maire de Dunkerque (DVG) en septembre.Polytechnicien, ingénieur général des Ponts, docteur en aménagement, son parcours est un exemple de réussite républicaine, né d’un père ouvrier chaudronnier aux Chantiers de France et d’une mère femme au foyer.En tant que maire de Dunkerque, il s’est illustré par sa politique de gratuité des transports publics et de réindustrialisation, grâce à l’implantation d’usines de batteries électriques.- “Agence à durée déterminée” -La présidence de l’Anru était restée vacante depuis la nomination en janvier 2024 au gouvernement de son ancienne patronne Catherine Vautrin. Si cette vacance n’a pas entravé le fonctionnement de l’agence, pilotée au quotidien par la directrice générale Anne-Claire Mialot, il lui manquait toutefois un visage politique.La première version du projet de loi de finances pour 2025 avait ainsi oublié d’abonder le budget de l’Anru, suscitant de fortes inquiétudes chez les maires. Une erreur corrigée dans la dernière version, qui lui octroie 50 millions d’euros.La nomination de M. Vergriete intervient à un moment charnière pour l’avenir de l’Anru, vingt ans après les émeutes de 2005 et alors qu’un rapport sur son action doit permettre de définir les vingt prochaines années du renouvellement urbain.”L’Anru est une agence à durée déterminée”, avait expliqué en septembre l’un de ses représentants à l’AFP, faisant référence à la fin prochaine de son programme phare, le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain). “Il faut engager sans tarder la nouvelle étape de la politique de rénovation urbaine qui devra poursuivre, en lien avec les maires, trois objectifs : améliorer le cadre de vie des habitants, lutter contre les phénomènes de ségrégation sociale et spatiale et contribuer à la transition écologique des quartiers”, a réagi dans un communiqué l’Union sociale pour l’habitat, qui représente les bailleurs sociaux.Née d’un décret du 9 février 2004 sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, ministre chargé de la Ville puis du Logement, l’Anru pilote de spectaculaires opérations de démolition de tours et barres d’immeubles et de rénovation de logements, pour désenclaver les quartiers populaires et améliorer la qualité de vie, la mixité sociale et la sécurité.Dans le premier programme, achevé en 2021, elle avait engagé 11,3 milliards d’euros, avec des effets tangibles sur le niveau de vie dans les quartiers les plus ciblés mais beaucoup moins dans ceux où les opérations ont été moins intenses, selon un rapport de France stratégie publié en février 2024.Le deuxième programme, le NPNRU, avec un budget de 12 milliards, majoritairement financé par l’organisme paritaire Action logement (8,4 milliards) mais aussi par les bailleurs sociaux et l’Etat, intègre de nouvelles dimensions, notamment environnementales, et doit s’achever en 2030.

Rénovation urbaine: l’ex-ministre Patrice Vergriete nommé à la présidence de l’Anru

L’ancien ministre du Logement puis des Transports Patrice Vergriete a été nommé vendredi à la présidence de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui pilote la transformation des quartiers populaires, un poste resté vacant depuis janvier 2024, a-t-on appris au Journal officiel.Le maire de Dunkerque, également président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD), a été nommé “président du conseil d’administration de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine par décret du président de la République en date du 29 janvier 2025″.”Patrice Vergriete est un grand connaisseur des enjeux du logement, de l’urbanisme, de la politique de la ville et des politiques de renouvellement urbain”, a indiqué l’Anru dans un communiqué, le décrivant comme “très engagé” sur ces thématiques en tant qu’élu local.”L’Anru transforme le quotidien de millions de Français depuis plus de 20 ans (…) Je suis donc fier de concourir à la fabrication de la ville de demain, une ville adaptée à toutes les transitions qui ne laisse aucun habitant, aucun quartier en marge de la société”, a déclaré l’ancien ministre, cité dans le communiqué.Éphémère ministre délégué chargé du Logement sous le gouvernement d’Elisabeth Borne, Patrice Vergriete, 56 ans, avait ensuite été chargé des Transports sous Gabriel Attal pendant les Jeux olympiques, avant de retrouver son fauteuil de maire de Dunkerque (DVG) en septembre.Polytechnicien, ingénieur général des Ponts, docteur en aménagement, il est un exemple de réussite républicaine, né d’un père ouvrier chaudronnier aux Chantiers de France et d’une mère femme au foyer.En tant que maire de Dunkerque, il s’est illustré par sa politique de gratuité des transports publics et de réindustrialisation, grâce à l’implantation d’usines de batteries électriques.La présidence de l’Anru était restée vacante depuis la nomination en janvier 2024 au gouvernement de son ancienne patronne Catherine Vautrin.Cette nomination intervient à un moment charnière pour l’avenir de l’Anru, alors qu’un rapport sur le bilan de son action, initialement attendu pour l’été 2024, doit permettre de définir les vingt prochaines années du renouvellement urbain.”L’Anru est une agence à durée déterminée”, avait expliqué en septembre l’un de ses représentants à l’AFP, faisant référence à la fin prochaine de son programme phare, le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain). Née par un décret du 9 février 2004 sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, ministre chargé de la Ville puis du Logement, l’Anru pilote de spectaculaires opérations de démolition de tours et barres d’immeubles et de rénovation de logements, pour désenclaver les quartiers populaires et améliorer la qualité de vie, la mixité sociale ou la sécurité.Dans le premier programme (PNRU), achevé en 2021, elle a engagé 11,3 milliards d’euros, avec des effets tangibles sur le niveau de vie dans les quartiers les plus ciblés mais beaucoup moins dans ceux où les opérations ont été moins intenses, selon un rapport de France Stratégie publié en février 2024.Le deuxième programme (NPNRU), débuté en 2014, avec un budget de 12 milliards, intègre de nouvelles dimensions, notamment environnementales, et doit s’achever en 2030.Les programmes de démolition-reconstruction se heurtent néanmoins à la contestation de collectifs sur le terrain, qui dénoncent des opérations trop brutales, peu concertées avec les habitants, ou encore une “gentrification” excluant les plus pauvres de leur quartier d’origine.

Fin d’une campagne rude dans un monde agricole fragilisé

Les élections aux chambres d’agriculture s’achèvent vendredi à minuit, à l’issue d’une campagne dure, dans une France rurale fragilisée par des crises successives: ce scrutin dessinera pour les six prochaines années le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles.Quelque 2,2 millions d’électeurs, dont près de 400.000 chefs d’exploitation mais aussi des retraités, salariés ou propriétaires fonciers, ont jusqu’à minuit pour élire leurs représentants – par voie électronique ou postale – partout en France, à l’exception de Mayotte où le vote a été reporté après le cyclone Chido.Les résultats ne sont pas attendus avant le 6 février. C’est à cette date que les préfectures, qui sont chargées de l’organisation électorale, commenceront le dépouillement, pour permettre aux bulletins acheminés par voie postale d’arriver.Le ministère de l’Agriculture “communiquera des résultats électoraux consolidés”, “une fois l’ensemble des résultats départementaux proclamés”, soit pas avant le “7 voire le 8 février”, a-t-il indiqué à l’AFP. Le principal enjeu sera de voir si l’hégémonie de l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs, aujourd’hui à la tête de 97 chambres sur 101, est ébranlée et à quel point, par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, respectivement deuxième et troisième syndicats agricoles.Alors que le mode de scrutin favorise la liste arrivée en tête – et donc actuellement l’alliance FNSEA-JA – la grande inconnue de cette élection sera le taux de participation. Moins d’un agriculteur sur deux avait voté en 2019.Dans la dernière ligne droite de la campagne, les syndicats ont tous dénoncé des “dysfonctionnements” voire des “irrégularités” pouvant entacher la sincérité du scrutin: kits électoraux jamais arrivés, professions de foi manquantes… Tous ont fait des constats d’huissiers qui donneront lieu à des contestations une fois le vote clos.Profondément divisés, les syndicats agricoles sont d’accord sur un point: cette campagne est la “plus dure” qu’ils aient connue. “Dégueulasse”, “violente”, “sale” sont les adjectifs qui reviennent le plus souvent.Mais ils ont aussi rempli des granges et des salles de fêtes, et espèrent tous un sursaut du vote paysan, malgré la fatigue après un été difficile pour les céréaliers comme les éleveurs.- “Apéros-campagne” -En dépit des promesses du gouvernement de sanctuariser quelque 400 millions d’allègements fiscaux dans le futur budget et de l’examen prochain de la très attendue loi d’orientation agricole, demeure une rage parfois trimbalée depuis un an, des autoroutes bloquées en Haute-Garonne jusqu’à Paris: contre l’accord de libre-échange du Mercosur et la “paperasse”, ils réclament un peu de “considération” pour “ceux qui nourrissent” la France.Cette rage-là va s’exprimer contre les sortants, espère la Coordination rurale, qui se voit emporter “10 à 15 chambres”, notamment en Charente, Dordogne ou Gers, en plus des trois qu’elle détient déjà en Nouvelle-Aquitaine (Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne).Enchaînant les “apéros-campagne”, les responsables de la CR ont œuvré à susciter un vote dégagiste contre la FNSEA, désignée dès le premier jour comme l’ennemi. La présidente de la CR Véronique Le Floc’h, éleveuse dans le Finistère, l’accuse d’une “catastrophique cogestion avec l’Etat” et de pérenniser un système “agricide” qui fait disparaître les petites fermes au profit d’un agrobusiness mondialisé.Un discours “populiste” qui cache mal “une absence totale de programme”, a taclé à plusieurs reprises le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, grand céréalier et par ailleurs président du géant des huiles Avril, porteur d’une vision résolument libérale. En dépit d’attaques personnelles, allant jusqu’aux menaces de mort, il se voulait confiant mardi en clôturant sa tournée de France. Ces deux syndicats adversaires s’accordent tout de même pour réclamer un accès accru à des “moyens de production” – pesticides, eau… – quand la Confédération paysanne plaide pour un retour massif à la terre de “paysans nombreux” dans le cadre d’une “réelle transition agro-écologique”.La Confédération, qui assure “accompagner un tiers des installations” de nouveaux agriculteurs chaque année mais ne dirige que la chambre de Mayotte, espère notamment ravir l’Ariège et la Loire-Atlantique.Acteurs clés, les chambres d’agriculture sont des établissements publics qui conseillent et offrent des prestations aux exploitants (pour l’installation, la gestion de leur ferme ou la conformité avec la PAC) tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.