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Livre de Bardella: MediaTransports jugé “fautif” pour son refus de la campagne publicitaire

La justice a déclaré la régie publicitaire ferroviaire MediaTransports fautive d’avoir refusé la campagne d’affichage du livre de Jordan Bardella, “Ce que je cherche”, publié par les éditions Fayard, a appris mercredi l’AFP.Le tribunal des activités économiques (ex-tribunal de commerce) de Paris a conclu à une “inexécution fautive du contrat” de diffusion publicitaire pour le livre du président du Rassemblement national, estimant que si les gares doivent “respecter une neutralité politique”, “les contraintes” qui pouvaient émaner d’une campagne d’un homme politique étaient connues, selon un jugement rendu mardi et consulté par l’AFP.MediaTransports, qui exploite les panneaux publicitaires pour le compte de la RATP et Gares et Connexions (filiale de la SNCF), avait justifié la rupture du contrat par la nature du livre.Mais, à l’exception du visuel, “tous les autres éléments de cette campagne, en particulier le nom de l’auteur et le contexte dans lequel ce livre était publié étaient connus des signataires du contrat” en octobre 2024, a également estimé le tribunal.”Sous la pression de syndicalistes de la SNCF, la régie MediaTransports avait annulé la campagne de promotion de mon livre prévue dans les gares. Le tribunal vient de les désavouer : une belle victoire de la liberté d’expression contre les réflexes totalitaires de la gauche”, s’est félicité sur X le patron du RN.”Ce jugement vient renforcer la protection des droits et la liberté d’expression”, a déclaré Fayard dans un communiqué.Le tribunal a toutefois débouté Hachette Livre, maison mère de Fayard, de sa demande d’exécution de la campagne sous peine d’amende et a dit ne pas statuer sur une campagne de substitution, comme avancé par l’éditeur à l’audience.”Le principe de neutralité politique dans les gares est conforté” et “le tribunal rejette la demande d’exécution de la campagne”, a réagi auprès de l’AFP Alexandra Lafay, directrice déléguée communication de MediaTransports, estimant que “la condamnation ne porte que sur la procédure” liée à ce refus.”Ce que je cherche” est le premier livre d’un responsable du Rassemblement national à être publié par une grande maison d’édition.Fayard est une filiale du numéro un français du livre, Hachette Livre, qui appartient à Lagardère et donc à Vivendi, groupe du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.Cette maison d’édition, l’une des plus anciennes de France encore en activité, a porté à sa tête en juin Lise Boëll, éditrice qui a fait du polémiste d’extrême droite et journaliste du Figaro Éric Zemmour un auteur à succès dans les années 2010.

Désendettement de la France: le gouvernement va dépenser 5 milliards d’euros en moins

La ministre française des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé mercredi un effort supplémentaire de réduction de la dépense, de 5 milliards d’euros, pour “tenir” les objectifs de désendettement du gouvernement, dont une partie pourrait être réallouée au secteur défense.”Il y a 5 milliards d’euros d’efforts de plus sur la dépense que nous allons faire dans les toutes prochaines semaines, pour que nous puissions tenir la ligne, tenir ce chemin de désendettement, parce que c’est la seule condition pour qu’aujourd’hui, demain, on arrête d’augmenter la dette et que nous nous redonnions des marges”, a déclaré la ministre au micro de RMC.”C’est un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards, on va dépenser 5 milliards d’euros en moins”, a précisé Amélie de Montchalin à l’AFP.”Comme la croissance baisse, comme on a moins de recettes et comme certains ministères ont de nouveaux besoins, si on veut tenir la cible de déficit, il faut qu’il y ait 5 milliards de dépenses qu’on avait prévu de faire, qu’on ne va pas faire à l’endroit où on voulait les faire, soit parce qu’elles n’auront pas lieu du tout, soit parce qu’on les aura réallouées”, a-t-elle détaillé.”Ces 5 milliards d’euros que nous allons soit annuler, soit repousser, soit réorienter, c’est notre réponse à un monde instable. C’est la manière de faire face quoi qu’il arrive à ce monde instable”, a déclaré Amélie de Montchalin sur RMC.Elle a notamment souligné l’importance pour le gouvernement d’avoir “les moyens de soutenir l’Ukraine, de réarmer notre pays”: “dans ces 5 milliards, il y a une partie qui va aller à nos dépenses essentielles de défense”, a indiqué la ministre.Mme de Montchalin avait indiqué lundi que 9,1 milliards d’euros avaient été mis en réserve. C’est “comme quand un ménage met de côté pour les jours difficiles […] Nous avons mis 9 milliards d’euros de réserve de côté, on va en prendre 5.Une conférence sur les finances publiques est prévue le 15 avril afin d’identifier les risques de dérapage et prendre des mesures correctives éventuelles.Le gouvernement entend réduire le déficit public à 5,4% en 2025, après 5,8% l’an dernier, avec l’ambition de passer sous le maximum européen de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.Avant même la tempête douanière déclenchée le 2 avril, les incertitudes internationales ont conduit la Banque de France à réduire de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025.A la question de la journaliste de RMC “est-ce que vous maintenez la volonté et la promesse de ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025 contre 5,8% l’an dernier, et est-ce que vous espérez toujours que l’on puisse atteindre ou passer dessous les 3% d’ici 2029?”, Amélie de Montchalin a répondu “oui”.Evoquant “la maladie endémique du déficit”, elle a souligné que sa “doctrine, partagée par le ministre de l’Economie Eric Lombard, est “le quoi qu’il arrive: que notre pays puisse faire face ensemble à ses priorités existentielles, la défense, la santé, l’éducation”.

Les députés divisés adoptent l’article phare de la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille

A moins d’un an des municipales, les députés ont adopté mardi soir le principal article de la réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille, dans un hémicycle très divisé et aux repères chamboulés. Il est rare qu’un texte examiné à l’Assemblée nationale réunisse le soutien des macronistes, de LFI et du RN à la fois. Et soulève, de l’autre, l’opposition farouche des communistes, des écologistes et d’un député LR.C’est le cas de la proposition de loi du député Renaissance Sylvain Maillard, soutenue par le gouvernement, qui prévoit de réformer avant les municipales de 2026 le mode de scrutin des trois métropoles.Les députés ont adopté peu après minuit (116 voix pour, 44 contre) le premier article, cÅ“ur de cette réforme, qui fracture au sein même de certains groupes parlementaires. Depuis 1982, Paris, Lyon et Marseille ont un mode de scrutin spécifique: leurs électeurs votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, et les élus du haut de la liste siègent à la fois au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Un mode de scrutin décrié, qui peut aboutir à l’élection d’un maire ayant réuni une minorité de voix – comme ce fut le cas en 1983 à Marseille -, et qui conduit à ce que l’élection se joue dans une poignée d’arrondissements clés.La réforme examinée “répond à une exigence démocratique fondamentale, celle de la clarté et de la lisibilité du suffrage universel dans nos grandes villes”, en prévoyant “l’application du mode de scrutin” qui prévaut dans les autres municipalités en mettant fin à une “exception”, a défendu le rapporteur MoDem, Jean-Paul Mattei.L’article premier prévoit d’instaurer deux scrutins distincts pour les trois métropoles, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.M. Mattei avait déposé un amendement “visant à exclure Lyon du champ de la réforme”, où la réforme aboutirait à instaurer trois scrutins le même jour, pour les élus des arrondissements, de la ville et de la métropole. Mais les députés ne l’ont pas adopté. L’article voté propose par ailleurs d’abaisser à 25% la prime majoritaire pour la liste arrivée en tête, au lieu de 50%, comme c’est aujourd’hui le cas dans les trois villes et partout en France.- “Tripatouillage” -“Votre appel à la démocratie n’est que le voile d’ambitions à peine cachées parmi les excuses avancées pour justifier cette réforme”, a estimé pendant les débats le président du groupe communiste Stéphane Peu, qui a défendu une motion de rejet sur ce texte, largement refoulée par les députés (51 pour, 222 contre).Il accuse les macronistes de vouloir modifier les règles du scrutin à moins d’un an des municipales pour tenter de remporter la mairie de Paris. La réforme “détruit un mode d’organisation de ces trois villes qui a fait ses preuves, avec le risque de transformer les arrondissements en courroie de transmission de la mairie centrale”, un argument également avancé par les écologistes.Une position similaire a aussi été défendue par le député LR Olivier Marleix. Il a dénoncé l’abaissement de la prime majoritaire de 50 à 25%, une concession, selon lui, des macronistes pour obtenir une majorité sur leur texte, “en scellant un accord avec le Rassemblement national et avec La France insoumise”.Les deux groupes, de part et d’autre de l’hémicycle, ont apporté leur soutien à la proposition de loi, y voyant une avancée démocratique, avec une meilleure représentation des oppositions.M. Marleix n’incarnait toutefois pas la position majoritaire de son groupe, qui a annoncé au début des débats, par la voix du député Nicolas Ray, que la plupart des élus LR voteraient en faveur la réforme. Un surprenant revirement par rapport au vote défendu en commission la semaine dernière.Les socialistes sont également divisés: la maire de Paris Anne Hidalgo est farouchement opposée à la réforme, quand le maire de Marseille Benoît Payan y est favorable. Dans l’hémicycle, le député Emmanuel Grégoire, candidat à la primaire socialiste pour la mairie de Paris, était vent debout, dénonçant un “tripatouillage électoral”.”Opposants ou sympathisants à cette loi ? Chacun regarde son nombril et le nombre d’élus qu’il pourrait obtenir ou perdre”, a affirmé durant les débats le député Horizons Jean Moulliere. Son groupe s’abstiendra sur le vote de ce texte, dont l’examen doit se poursuivre mercredi après-midi.

Wauquiez provoque un tollé en proposant d'”enfermer” les OQTF dangereux à Saint-Pierre-et-Miquelon

Laurent Wauquiez, en campagne pour la présidence des Républicains, a proposé mardi “d’enfermer” à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF), provoquant un tollé au sein de la classe politique.”Je propose que les étrangers dangereux sous OQTF soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon”, déclare le député de Haute-Loire dans un entretien au JDNews, prenant un virage très droitier dans sa campagne. Le patron des députés Les Républicains, qui dénonce le fait que la rétention administrative des étrangers sous OQTF soit limitée à 90 jours — sauf en cas d’infraction terroriste –, souhaite ainsi leur mettre la pression pour qu’ils acceptent de repartir dans leur pays.”Ils auraient une seule alternative : soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon, soit rentrer chez eux”, explique-t-il, ajoutant que ces personnes seraient bloquées à la douane si elles revenaient dans l’Hexagone, car ce territoire d’Outre-mer situé au large du Canada ne fait pas partie de l’espace Schengen.  Sur CNews, il a ensuite dit compter sur “l’effet dissuasif” du climat de cet archipel français situé à quelque 4.000 kilomètres de la métropole et qui compte un peu moins de 6.000 habitants, pour les inciter à repartir vers leur pays d’origine. “Il fait 5 degrés de moyenne pendant l’année, 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu’assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir”.Refusant la comparaison avec le président américain Donald Trump, il assure s’inspirer de l’Australie qui envoie certains migrants arrivés illégalement sur ses côtes sur l’île de Nauru, un atoll du Pacifique.Laurent Wauquiez plaide pour que cette mesure d’éloignement soit accompagnée d'”un vrai allongement de la durée de rétention, comme nos parlementaires l’ont proposé. C’est 18 mois en Italie, illimité au Royaume-Uni”.L’annonce de cette proposition choc se produit à un peu plus d’un mois du congrès LR qui doit désigner mi-mai le nouveau président du parti.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui brigue lui aussi la tête du parti et caracole en tête dans les sondages, a subi il y a un mois un revers après le refus de l’Algérie de recevoir une soixantaine de ses ressortissants sous OQTF, dont le profil était qualifié de “dangereux” par Beauvau.”Bruno Retailleau a défendu une ligne de fermeté et il n’a pas été écouté”, a déploré Laurent Wauquiez, qui assure “faire tout” pour être candidat à la présidentielle en 2027.- Pas une zone de relégation” -En attendant, sa proposition a provoqué l’indignation d’une grande partie de la classe politique. Saint-Pierre-et-Miquelon, “c’est la France, pas une prison ou un centre de rétention”, a dénoncé le ministre des Outre-Mers Manuel Valls dans un communiqué transmis à l’AFP.”Aucun territoire français ne mérite d’être traité comme une zone de relégation”, a-t-il souligné. “L’exil forcé, c’est une méthode de colon, pas d’élu de la République. Le bagne de Cayenne c’est loin et tant mieux”.A gauche, de nombreuses personnalités ont aussi réagi.”Que va-t-il rester à l’extrême droite ? Renaissance va continuer de gouverner avec un président de groupe qui n’a plus aucun surmoi ?”, s’est interrogé le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, raillant un “Guantánamo-sur-Mer”, un projet aussi “indigne qu’idiot”.”Quand le chef de la droite française réinvente le bagne, abolit en 1938 !”, a taclé l’ex-Insoumis, Alexis Corbière.La leader du Rassemblement national Marine Le Pen a aussi critiqué cette proposition : “La place des OQTF, c’est dans leur pays… sûrement pas dans un territoire français. Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas des sous-citoyens”.Au sein du macronisme, Pieyre-Alexandre Anglade s’est également insurgé: “Tout ce qui reste de républicain chez Laurent Wauquiez, c’est le nom de son parti !”.

Fin du procès libyen: Sarkozy attaque une dernière fois et fait allusion au jugement Le Pen

Une relaxe longuement plaidée pour Nicolas Sarkozy et des derniers mots à la tonalité politique: le procès libyen s’est achevé mardi à Paris après trois mois d’audiences, l’ex-président critiquant un “réquisitoire politique” mais aussi un “contexte détestable”, en référence à l’affaire Le Pen.La décision du tribunal correctionnel de Paris sera rendue le 25 septembre à 10H00.L’ancien chef de l’Etat est l’ultime prévenu à s’avancer à la barre pour prendre la parole une dernière fois. Ses avocats viennent de longuement plaider pour tenter de convaincre le tribunal d’oublier “l’idée folle” d’un pacte de corruption passé avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, pour qu’il finance son accession à l’Elysée en 2007.A-t-il quelque chose à dire avant que le tribunal ne parte délibérer ?”Non… pour deux raisons”, répond Nicolas Sarkozy, déclenchant des rires dans la salle d’audience.”D’abord parce que mes avocats ont parlé et bien parlé, deuxièmement parce que le contexte médiatique et politique est détestable”, lance-t-il en référence aux charges répétées du Rassemblement national contre la justice, après le jugement rendu contre Marine Le Pen le 31 mars dernier.”J’aurais eu envie de répondre à un réquisitoire politique et violent”, ajoute néanmoins Nicolas Sarkozy, contre qui le parquet national financier (PNF) a réclamé 7 ans de prison, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.”Je ne le ferai pas, parce que je veux la vérité et je ne veux rien dire devant votre tribunal” qui “puisse alimenter cette polémique”, dit-il à la présidente Nathalie Gavarino. “Je ne suis pas ici pour faire de la politique mais pour défendre mon honneur et que la vérité soit faite”, ajoute l’ancien président, qui ne s’est pourtant pas privé de critiquer certains magistrats et leur “combat politique” tout au long de ses nombreuses affaires judiciaires – il en est à son cinquième procès en cinq ans. Avant lui, les trois anciens ministres jugés à ses côtés Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth ont réitéré à la barre leur innocence. – “Indice mou” -“J’aurais souhaité me défendre plus vigoureusement”, déclare Claude Guéant, 80 ans, absent à de nombreuses audiences pour raisons de santé. “Jamais je n’ai eu connaissance d’un financement libyen” que “(je n’ai) a fortiori jamais sollicité ni réceptionné”, estime celui contre qui l’accusation a requis 6 ans de prison. “On a dit qu’il m’arrivait d’être naïf mais je suis quelqu’un de parfaitement honnête” et “j’affirme que je suis innocent”.Plus tôt, les avocats de Nicolas Sarkozy ont plaidé pendant cinq heures pour tenter de convaincre le tribunal que le “pacte de corruption n’existe pas”, en fustigeant les “reculades” et “failles béantes” du raisonnement du PNF.Les procureurs financiers ont voulu “salir” Nicolas Sarkozy en entretenant l’image d’un homme “malhonnête, cupide, voyou”, avait commencé par accuser l’un de ses conseils Jean-Michel Darrois. L’ex-président, 70 ans, les a écoutés sur les chaises dédiées aux prévenus, assis au côté de ses trois anciens ministres – une image identique à celle du premier jour de ce procès inédit trois mois plus tôt, le 6 janvier. Sur les bancs fournis du public, sa femme Carla Bruni et ses fils Jean et Pierre Sarkozy.En 2005, Nicolas Sarkozy est au sommet de sa “popularité” parmi les électeurs de droite, président de l’UMP, pour “quelle raison éprouve-t-il le besoin d’un autre mode de financement que celui que lui assure déjà l’UMP et le soutien incontesté de ses adhérents ?”, demande Me Christophe Ingrain.”L’accusation ne le dit pas”, poursuit-il. “Quel montant aurait-il demandé ? Comment cet argent serait-il arrivé en France ? Comment il aurait été utilisé dans la campagne ? L’accusation ne le dit pas, car ce financement n’existe pas”.”Les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption. Pourtant, on ne parle pas ici de petites sommes” mais de millions d’euros, “ça ne peut pas disparaître comme ça !” plaide un autre conseil, Me Tristan Gautier, qui s’attaque à démonter sous les hochements de tête approbateurs de Nicolas Sarkozy les “prétendus” canaux de financement libyen.”L’accusation a inventé la preuve molle, l’indice mou”, ironise Me Ingrain, dénonçant le “quoi qu’il en coûte judiciaire” du PNF.Il finit par demander au tribunal d’avoir le “courage” de relaxer Nicolas Sarkozy au vu de preuves “réduites à peau de chagrin” et de reconnaître “que ces 13 années de procédure aboutissent à une impasse”. “Le dossier est à terre, ces excès, ces mensonges l’ont détruit”.

Municipales: les maires toujours enclins à se représenter, malgré les obstacles

Malgré le sentiment d’un manque de reconnaissance de l’État et l’exigence croissante de leurs concitoyens, les maires sortants n’envisagent pas de ranger l’écharpe aux élections municipales de 2026, à l’exception des élus des petites communes, plus indécis.Selon l’enquête présentée mardi sur “les intentions des maires sortants”, réalisée auprès de plus de 5.000 d’entre eux, 42% souhaitent se représenter en mars 2026, un taux “conforme aux mandats précédents” à la même période, tandis que 28% renoncent et que 30% sont indécis.”Le climat autour des démissions aurait pu laisser penser qu’il y a un mouvement de ras-le-bol. Ce mouvement n’est pas à écarter (…) mais l’enquête montre qu’au-delà des difficultés, il y a vraiment l’envie de servir, d’être utile”, explique à l’AFP l’auteur de l’étude Martial Foucault, professeur à Sciences Po.”Depuis 2014, nous avons un renouvellement des municipalités à hauteur de 40%, donc nous aurons très certainement en mars prochain 65% ou 66% de maires qui vont se représenter, 5 à 6% d’entre eux qui vont perdre les élections et 60% qui seront élus”, a-t-il détaillé lors d’une conférence de presse.S’il n’y a pas de “renoncement généralisé”, il règne en revanche un “climat d’incertitude, accentué par les crises”, les élus de 2020 ayant été confrontés tour à tour à la pandémie de Covid-19, à la crise énergétique consécutive à la guerre en Ukraine puis à une rare instabilité politique doublée d’une crise budgétaire.”Les élus locaux font preuve d’un réel mérite civique face à leurs responsabilités, quitte à y laisser un peu de leur santé (physique et morale)”, souligne néanmoins la note.Moins la commune est grande et moins la volonté de se réengager est importante: seuls 37% des maires des communes de moins de 500 habitants souhaitent ainsi se représenter contre 70% des maires de communes de plus de 9.000 habitants.Un écart “révélateur de moyens inégaux, de charges administratives vécues comme écrasantes, mais aussi d’un isolement plus pesant dans les petites communes”, selon la synthèse, qui évoque aussi l’âge avancé de certains élus comme facteur de renoncement.   – “Fragilité” -Si près d’un maire sur deux est aujourd’hui retraité, seuls 33% des maires retraités envisagent de se représenter, contre 53% des actifs.Un “signal d’alerte”, selon le politologue, “compte tenu des contraintes fortes liées à la conciliation d’une vie professionnelle et d’un mandat de maire”.Parmi les causes de renoncement, les maires “heureux” sont presque trois fois plus nombreux à se déclarer être candidats que les maires “malheureux”.Les raisons institutionnelles les plus citées sont le manque de ressources financières (17%) et l’exigence trop forte des citoyens (15%), tandis que le “sens du devoir accompli” (20%) et le “sentiment d’insécurité personnelle et de surexposition face aux comportements des citoyens” (19%) arrivent en tête des raisons personnelles évoquées.”La relation avec les concitoyens est plus tendue, c’est-à-dire que la discussion, les remarques, la manière de se comporter est plus violente symboliquement que par le passé”, souligne Martial Foucault.Quelque 61% des répondants déclarent avoir subi des incivilités, un chiffre en baisse de huit points par rapport à 2023, tandis que les agressions physiques sont stables (7%) et que les attaques sur les réseaux sociaux concernent 25% d’entre eux.Jean-Claude Girard, maire d’Ouges (Côte-d’Or), a témoigné avoir été “attaqué à coups de barre de fer” en mai 2021. “J’attends toujours la date du procès en appel”, a-t-il déploré en évoquant un “sentiment d’abandon”.En moyenne, les maires disent travailler 32 heures par semaine, contre 27 heures en 2023. Les dossiers jugés “les plus ardus” concernent l’urbanisme.Les cérémonies font partie des moments les plus agréables (84%) mais le mandat reste malgré tout “usant”, les maires souffrant notamment d’un “manque de reconnaissance ou de considération de la part de l’exécutif”.”Nous ne sommes pas au bord du gouffre, c’est une surprise, mais il y a quand même une fragilité”, a réagi Guy Geoffroy, vice-président de l’Association des maires de France.”On doit pouvoir améliorer la situation en donnant encore plus envie à des jeunes de s’engager”, a relevé le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen, promettant l’inscription du texte sur le statut de l’élu “fin mai début juin” à l’Assemblée nationale.L’enquête, réalisée en partenariat avec le ministère de l’Aménagement du territoire et six associations d’élus, a été administrée en ligne auprès de plus de 5.200 maires entre le 3 et le 31 mars. 

CDG Express: La Courneuve demande de protéger ses habitants des nuisances sonores

Le maire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) a appelé mardi les autorités à “respecter” et “protéger” les habitants de la commune en construisant un mur antibruit le long des voies du CDG Express qui doit entrer en circulation en 2027.”Les Courneuviens demandent d’être respectés, écoutés, protégés”, a déclaré le maire communiste Gilles Poux lors d’une conférence de presse, à quelques mètres des rails sur lesquels circule actuellement le RER B, rejoint dans deux ans par le CDG Express.Long de 32 km, le CDG Express promet de relier sans arrêt et en 20 minutes la Gare de l’Est, à Paris, et l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, avec un train circulant tous les quarts d’heure dans chaque sens, de 5h00 à minuit.”Nous ne voulons pas du CDG Express. Est-ce qu’il y avait urgence?”, a lancé l’élu, évoquant les urgences “écologiques, sanitaires et budgétaires”.Surtout, il a dénoncé le “mépris des couches populaires” qui “vont subir au quotidien les nuisances vibratoires”.Son discours était régulièrement interrompu par un fort bruit de train, émanant des enceintes installées par la mairie. “Entre 95 et 105 décibels, c’est le bruit d’un marteau-piqueur”, a commenté le maire, relevant que ce seuil était classé comme dangereux. La mairie demande l’édification d’un mur antibruit de 700 mètres longeant les voies situées sur des zones résidentielles. Il a aussi demandé à être reçu par le préfet de région pour aborder ce sujet. En cas d’absence de retour des autorités, il ne s’empêche pas le recours à des actions symboliques. Gilles Poux a fait son discours devant un amas de longues traverses en bois et a annoncé sa “détermination à les mettre sur les voies pour que les trains ne passent pas si nécessaire”. “Il n’y aura pas de trains qui traverseront La Courneuve à 140 km/h tant que les protections sonores ne seront pas engagées”, a-t-il insisté.Pour Moïse Mahouahoua, Courneuvien installé depuis 1983 à proximité des voies, “lorsque d’autres trains viendront, ça sera très difficile à vivre”.”Très souvent l’été on est dehors”, raconte-t-il en désignant la terrasse de sa maison. “Quand on cause et que le train passe, il faut demander à l’interlocuteur de répéter. Ce bruit, on ne veut pas que ça s’intensifie”, témoigne ce retraité du ministère des Transports, âgé de 85 ans. Le projet est piloté par le gestionnaire d’infrastructure CDG Express, entité détenue à parts égales par Groupe ADP (Aéroports de Paris), SNCF Réseau et la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts).

Paris adopte son troisième plan biodiversité en misant sur les haies

Des kilomètres de haies, plus de zones de réserves dans les bois et des berges de Seine plus “végétales”: le Conseil Paris a adopté mardi le plan biodiversité 2025-2030 de la ville, destiné à enrayer le déclin de la faune sauvage, mais sans financement, regrette l’opposition.”Chaque parc, square, rue et toit végétalisés doivent devenir des refuges pour la faune et la flore”, a affirmé la maire socialiste Anne Hidalgo en présentant le projet.Ce troisième plan du genre depuis 2011 “s’inscrit dans un contexte de régression des politiques nationales de protection de la nature”, a affirmé Christophe Nadjowski, adjoint à l’Hôtel de ville en charge des espaces verts, s’en prenant notamment à la loi d’orientation agricole “qui autorise la destruction d’espèces protégées”.Plus de 3.400 espèces sauvages sont observées à Paris, soit 600 de plus que lors du précédent bilan des données naturalistes de 2020, a indiqué l’élu qui a fait valoir la politique “zéro produit phytosanitaire” engagée par la ville il y a 15 ans.”La biodiversité à Paris se porte mieux, en témoigne la présence de renards roux au cimetière du Père-Lachaise, ou de moules d’eau douce dans la Seine”, a décrit Christophe Nadjowski. Plusieurs espèces connaissent néanmoins un effondrement, comme les moineaux domestiques dont plus de 70% de la population a disparu en 20 ans.Le plan biodiversité prévoit une dizaine de mesures, à commencer par le renforcement de la place des haies, habitats propices à la petite faune. Objectif: déployer, d’ici 2030, au moins 500 mètres linéaires de haies diverses dans les arrondissements centraux, voire “plusieurs kilomètres” dans les arrondissements périphériques.Cent nouveaux quartiers avec aménagements dédiés à certaines espèces comme le hérisson d’Europe ou la chauve-souris, devraient voir le jour, sur le modèle des “quartiers moineaux” créés avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO).La mairie promet aussi de “retrouver des berges naturelles sur la Seine”, axe de déplacement majeur pour les oiseaux, avec la désimperméabilisation et la végétalisation des berges “partout où c’est possible”.  D’ici 2030, les parcs et jardins de moins d’un hectare devraient tous disposer d’une mare, selon le plan qui intègre par ailleurs le résultat de la votation citoyenne du 23 mars dernier sur la végétalisation et la piétonnisation de 500 nouvelles rues.Les bois de Boulogne et de Vincennes, principaux réservoirs de biodiversité de la capitale, devraient disposer de 10% d’espaces de réserves supplémentaires, pour réduire le morcellement des habitats naturels par le trafic routier. La ville va aussi mesurer l'”empreinte biodiversité” de ses achats.Autant de “belles intentions” pour les élus d’opposition qui ont déploré “l’absence de budget et de planification” de cet “énième plan”. Valérie Montandon (LR), du groupe de Rachida Dati, a pointé “l’incohérence flagrante” de la mairie qui “autorise les festivals de grande ampleur au coeur du bois de Vincennes”.La sénatrice LR Agnès Evren, co-présidente du premier groupe d’opposition, a également fustigé la “contradiction” de la mairie qui “multiplie la surdensification minéralisée à coup de construction de tours comme la Tour Triangle”.

Le Parlement durcit les conditions du droit du sol à Mayotte

Le Parlement a définitivement adopté mardi, par un ultime vote à l’Assemblée, un texte très contesté pour durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte, archipel dévasté par le cyclone Chido et en proie à une forte pression migratoire.Adopté au Sénat jeudi après un accord sur la version finale entre députés et sénateurs, le texte porté par Les Républicains, et soutenu par le gouvernement, a passé sans difficulté son dernier obstacle à la chambre basse, avec des voix de la coalition gouvernementale et des députés d’extrême droite.La gauche est vent debout contre cette proposition qui ne réglera selon elle rien à la surpopulation liée à l’immigration en provenance des Comores, tout en portant atteinte au principe d’égalité devant la loi. Elle a déjà promis de saisir le Conseil constitutionnel en espérant le voir censuré.”Les causes des migrations sont multiples, mais les perspectives d’accès à la nationalité française constituent un facteur indéniable d’attraction pour l’immigration irrégulière” dans l’archipel, a justifié le député Philippe Gosselin (LR), auteur du texte, tout en estimant qu’il ne serait pas “suffisant”.Il a promis “d’élargir” le débat sur l’ordre et la sécurité à Mayotte dans le cadre d’un vaste projet de loi pour “refonder” Mayotte, attendu en mai au Sénat puis par la suite à l’Assemblée.”Mayotte est en passe de devenir le laboratoire des idées de l’extrême droite”, a rétorqué Dominique Voynet (Écologiste), affirmant que le texte “présage de la fin du droit du sol en France”.”Son impact sur la vie de nos compatriotes mahorais ou sur le déferlement migratoire (…) sera minime”, a jugé la présidente du groupe RN Marine Le Pen, estimant que “la première urgence (…) consisterait à supprimer purement et simplement le droit du sol (…) sur l’ensemble du territoire national”.Elle a également appelé le gouvernement à dévoiler sa feuille de route pour “rendre à Mayotte les moyens et la dignité qu’elle mérite”.- Dérogation au droit du sol -Dans le détail, la proposition de loi renforce une dérogation spécifique au droit du sol qui existe à Mayotte depuis 2018. Actuellement, les enfants nés dans l’archipel doivent avoir un parent résidant régulièrement sur le sol français depuis au moins trois mois au moment de leur naissance, pour obtenir plus tard la nationalité française.Avec ce texte, les deux parents devront résider régulièrement en France depuis au moins un an. Une exception a été aménagée pour les familles monoparentales. Le texte a été élaboré avant le passage du cyclone Chido qui a ravagé le 14 décembre le département le plus pauvre de France, faisant au moins 40 morts et exacerbant les maux dont souffrait déjà l’archipel: pauvreté, habitat indigne, manque d’écoles et d’hôpitaux, etc..Mais le cyclone a également ravivé la sensible question migratoire et les demandes appuyées des élus locaux.Environ 320.000 personnes s’entassent sur ce territoire d’un peu plus de 300 km2, dont près de la moitié sont des étrangers, estime l’Insee. Selon une enquête menée en 2016, environ “la moitié des étrangers” étaient alors “en situation irrégulière”.- “Cheval de Troie” -Le texte permettra de “renforcer la cohésion sociale à Mayotte”, a appuyé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas devant les députés.Un leurre pour la gauche, et une “attaque fondamentale à l’identité française”, selon les mots d’Aurélien Taché, pour qui le texte est “un cheval de Troie” pour “rouvrir le débat sur le droit du sol au niveau national”.”À gauche, vous profitez que Mayotte soit à terre après la pire catastrophe climatique de notre pays en vous disant qu’il est temps d’achever notre île”, lui a rétorqué Estelle Youssouffa, députée de ce département (groupe centriste Liot), accusant par ailleurs le gouvernement Bayrou d’attendre pour lancer les grands travaux de reconstruction.Lors de l’adoption en première lecture à l’Assemblée, le ministre de la Justice Gérald Darmanin s’était empressé de déclarer être favorable à l’ouverture d’un tel débat.Des voix contraires s’étaient élevées dans le gouvernement, notamment celle de la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne.François Bayrou avait déclaré vouloir un débat plus large, sur “qu’est-ce qu’être Français?”, dont il a confié l’organisation le 1er avril au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Entre Paris et Pau, Bayrou veut “garder les pieds sur terre” face aux incertitudes

Premier ministre à Paris, maire à Pau, François Bayrou se rend chaque semaine dans sa ville pour “garder les pieds sur terre” et sans doute espérer gagner les municipales, alors que son bail à Matignon reste très précaire et les procès en immobilisme récurrents.”Pau, les Pyrénées, c’est chez moi, c’est là où j’habite. Quand je vois des gens qui s’étonnent que je rentre chez moi le dimanche, je me dis que ce monde est détraqué”, se défend-il dans un entretien au Parisien réalisé… en visio depuis Pau un vendredi après-midi.Car François Bayrou tenait à participer le même jour en soirée au conseil de l’agglomération qu’il préside toujours.”Pour moi, garder les pieds sur terre est absolument essentiel. Autrement, à Paris, on perd la tête. Donc, oui, une fois par semaine, je m’évade des cercles de pouvoir pour retrouver les gens normaux”, fait valoir le locataire de Matignon, partisan pour cette raison du cumul des mandats.Accueil des nouveaux habitants, match de rugby, inauguration d’un centre technique municipal lundi, après un aller-retour à Paris dimanche pour participer au rassemblement de Renaissance, celui qui est maire de Pau depuis 2014 reste “profondément attaché à sa ville” et “il veille à être présent et engagé”, témoigne une proche.- “En campagne” -Il avait pourtant été très critiqué en décembre juste après sa nomination à Matignon lorsqu’il avait assisté en visio depuis la ville des Pyrénées-Atlantiques à une réunion sur Mayotte – dévasté par un ouragan – afin de participer au conseil municipal dans la foulée.Même scénario le 24 mars: il a introduit le matin en visio une conférence de partis centristes européens sur l’Ukraine pour pouvoir être présent le soir au conseil municipal.Contrairement à ses prédécesseurs Édouard Philippe ou Jean Castex, élus en province comme lui, qui ont fait venir femme et enfants à Paris quand ils ont été nommés rue de Varenne, c’est François Bayrou qui rejoint chaque semaine son épouse à Bordères, son village natal, où ont grandi ses six enfants désormais adultes. Ce qui l’oblige parfois à jongler avec les horaires des vols commerciaux qu’il préfère emprunter.A Pau, François Bayrou “est dans un univers qu’il connaît et qui le ménage”, souligne l’opposant socialiste Jérôme Marbot. Pourtant les polémiques nationales l’ont rattrapé lors du dernier conseil municipal, qui a duré cinq heures, avec des échanges houleux notamment sur le scandale des violences au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram.Pour plusieurs élus, François Bayrou “est clairement en campagne” pour les élections municipales de l’an prochain, même s’il n’a pas encore dit publiquement qu’il serait candidat.- “Inconfortable” -“Pau, c’est une porte de sortie”, ajoute l’opposant écologiste Jean-François Blanco, alors que le Premier ministre dévisse dans les sondages et qu’il doit bâtir – privé de majorité et menacé de censure – un budget encore plus contraint que le précédent, intégrant réduction du déficit, effort militaire et hausse des droits de douane.Or pour cet élu, “les deux fonctions sont incompatibles, il y en a forcément une qui est sacrifiée”. En tout cas, concourir à un mandat local tout en pilotant le gouvernement “c’est inconfortable”, reconnaît un ancien Premier ministre.Certes “on ne peut pas lui faire le reproche de s’être éloigné de ses racines”, admet M. Marbot, quand M. Bayrou évoque les origines béarnaises du…roi du Danemark avec lequel il doit déjeuner peu après.Mais la double casquette, “ce n’est satisfaisant sur aucun plan. Il n’assume pas son mandat de maire correctement et ce n’est pas non plus satisfaisant pour ses fonctions de Premier ministre qui demandent d’être 150% à la tâche compte tenu des crises et des enjeux”, estime-t-il.Sur le plan national, les séminaires gouvernementaux sans ordre du jour laissent les ministres sur leur faim, selon des participants. François Bayrou “se laisse un peu vivre” depuis l’adoption du budget, juge un député Renaissance qui attend davantage d'”impulsion”.Jusqu’à “excéder” Emmanuel Macron, qui a “dû lui-même présider la réunion sur les droits de douane” après les décisions de Donald Trump, observe un autre élu du même parti.Une ministre temporise: François Bayrou reste “très impliqué” quand il mène ses réunions à Matignon. Â