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Gaza: de retour en France, Rima Hassan promet “autant de bateaux que nécessaire” face au blocus

L’eurodéputée LFI Rima Hassan est revenue jeudi soir à Paris sous les acclamations de plusieurs centaines de soutiens, à qui elle a promis “autant de bateaux que nécessaire” pour briser le blocus à Gaza, malgré l’arraisonnement de son voilier lundi par Israël.”J’ai un mot à dire à Israël. Le prochain bateau est bientôt prêt à partir”, a lancé l’élue franco-palestinienne, au micro devant une foule rassemblée place de la République à Paris.L’eurodéputée venait de débarquer d’un vol mouvementé entre Tel Aviv et l’aéroport de Roissy, après trois jours passés dans un centre de rétention en Israël, où elle avait été placée brièvement à l’isolement.”Il y a eu une situation conflictuelle à bord, avec d’autres voyageurs (…) suite à un mouvement de voyageurs hostiles”, a indiqué une source aéroportuaire, expliquant que Mme Hassan avait dû être évacuée de l’avion par la Police aux frontières. Rima Hassan ne s’est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l’attendaient des représentants de LFI et des militants propalestiniens criant régulièrement “Free Palestine”, “ce n’est pas une guerre, c’est un génocide”. D’autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppés du drapeau israélien, en levant le poing, répliquant pour certains aux militants propalestiniens.- “Kidnappés” -Mme Hassan a immédiatement pris la route de la place de la République, où elle a été accueillie par une haie d’honneur formée par une quinzaine de députés Insoumis, et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a étreint à son arrivée.”C’est une femme qui a donné la leçon de courage. Jeunes femmes, jeunes filles, essayez toutes quand vous serez grandes d’être Rima Hassan”, a salué le leader Insoumis.Aux côtés d’un autre Français libéré le même jour, Reva Viard, Mme Hassan est revenue sur son action: “Tout le monde le sait, elle était symbolique, mais elle était éminemment politique”, elle “visait d’abord, bien entendu, à livrer de l’aide humanitaire à Gaza” mais “surtout à dénoncer le blocus et à le briser”, a-t-elle insisté.Les deux militants avaient été arrêtés lundi, comme 10 autres personnes, après l’arraisonnement par Israël du voilier Madleen dans les eaux internationales, à environ 185 km de la côte de Gaza. “Nous avons été kidnappés et ramenés de force”, a encore dénoncé jeudi soir Rima Hassan, coiffée d’un keffieh et vêtue d’un survêtement gris hérité de sa détention. Ces douze militants et journalistes (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais) étaient partis le 1er juin d’Italie à bord du Madleen pour rejoindre la bande de Gaza. L’opération visait à “briser le blocus israélien” imposé au territoire palestinien, ravagé par plus de vingt mois de guerre.- “Selfie yacht” -Jeudi, le gouvernement israélien a annoncé avoir renvoyé six passagers de ce qu’il nomme “le selfie yacht”. “Au revoir, et n’oubliez pas de prendre un selfie avant de partir”, a écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un bref message en anglais sur son compte XQuatre autres passagers (la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol) avaient regagné leur pays plus tôt cette semaine après avoir accepté d’être expulsés par Israël.Deux autres ressortissants français, à qui Mme Hassan a appelé ses soutiens à réserver un accueil similaire, doivent également revenir vendredi soir.Les 12 passagers à bord du bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens lancé en 2010, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus du territoire palestinien, ont été interdits de séjour en Israël pendant 100 ans, selon l’ONG.Après avoir atteint la côte égyptienne, le Madleen s’était approché de Gaza en dépit des mises en garde d’Israël contre toute tentative de “briser le blocus maritime” imposé au territoire, “dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas”, considéré comme un organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment.Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin aux bombardements quotidiens de son armée à Gaza. L’ONU a dénoncé le 4 juin le choix “délibéré” d’Israël de priver les Gazaouis “des moyens de leur survie”.Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 qui avait fait 1.218 morts côté israélien, Israël mène des représailles sanglantes à Gaza, qui ont fait plus de 55.207 morts côté palestinien, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. 

Le Conseil constitutionnel valide l’essentiel de la loi narcotrafic, dont le régime carcéral d’isolement

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi une poignée d’articles de la loi contre le narcotrafic, mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d’isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.Au total, il a déclaré conformes à la Constitution 32 articles de ce texte “visant à sortir la France du piège du narcotrafic”, prononcé la censure partielle ou totale de six autres articles et formulé plusieurs réserves.Le Conseil avait été saisi par des députés de gauche, qui estimaient que de nombreux articles de cette loi portée par les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, faisaient “peser de graves menaces” sur l’état de droit.Ils lui demandaient en particulier de censurer l’article portant la création, devenue emblématique, de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux. Le premier à voir le jour, fin juillet, sera celui de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).La loi prévoit que les détenus, qu’ils soient en détention provisoire ou condamnés, y soient affectés sur décision du garde des Sceaux, sous certaines conditions. Le régime carcéral qui y est assorti, inspiré des lois antimafia italiennes, permet entre autres des fouilles intégrales encadrées en cas de contacts sans surveillance d’un agent. Des dispositions qui ont été dénoncées, notamment par l’Observatoire international des prisons (OIP) qui les juge “attentatoires aux droits fondamentaux”.Les Sages ont déclaré cet article conforme à la Constitution, tout en émettant une réserve sur la question des fouilles intégrales. Celles-ci ne doivent être réalisées que lorsque la surveillance par un agent pénitentiaire “a été empêchée par des circonstances particulières tenant à l’intimité de la personne détenue, à la nécessité de préserver la confidentialité de ses échanges ou à des difficultés exceptionnelles d’organisation du service pénitentiaire”, a souligné le Conseil.- Censures totales ou partielles -“Grande avancée pour la sécurité des Français ! Le Conseil constitutionnel valide en grande partie les dispositions relatives à la justice de la loi narcotrafic. Parquet national anti-criminalité organisée, régime carcéral très strict pour les narcotrafiquants, procédures anonymes pour les agents pénitentiaires… des mesures concrètes pour la sécurité des Français et contre ceux qui bafouent la République”, s’est félicité Gérald Darmanin sur X.Parmi les six articles censurés figurent aussi l’accès direct des services de renseignement aux bases de données fiscales et l’expérimentation du recours au renseignement algorithmique contre le narcotrafic, qui selon les Sages n’assure pas “une conciliation équilibrée” entre la prévention des atteintes à l’ordre public et le droit au respect de la vie privée.Sur le procès-verbal distinct, aussi appelé dossier-coffre et qui permet de ne pas divulguer certaines informations sur les techniques d’enquête aux trafiquants et à leurs avocats, le Conseil a censuré une des dispositions qui permettait “qu’à titre exceptionnel et par décision spécialement motivée, une condamnation pénale puisse, dans certains cas, être prononcée” sans que la personne mise en cause n’ait pu contester le recueil des preuves présentées à son encontre.Il a par ailleurs censuré partiellement l’article concernant la généralisation de la visioconférence pour les personnes détenues dans ces quartiers de lutte contre la criminalité organisée.Cette disposition a été introduite pour éviter au maximum les transports de détenus dangereux et donc les risques d’évasion, comme celle du narcotrafiquant multirécidiviste Mohamed Amra qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires le 14 mai 2024 au péage d’Incarville (Eure).Le Conseil constitutionnel a estimé qu’elle portait une “atteinte excessive aux droits de la défense” pour les personnes placées en détention provisoire.Sur l’activation à distance d’un appareil électronique pour procéder à des écoutes, il a jugé que les dispositions de l’article poursuivaient “les objectifs de valeur constitutionnelle de recherche des auteurs d’infractions et de prévention des atteintes à l’ordre public” et étaient “entourées de garanties suffisantes pour ne pas porter d’atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée”.Mais les Sages ont ajouté une réserve, estimant que ces dispositions n’étaient applicables qu’aux délits “commis en bande organisée et punis d’une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à cinq ans”.

Bayrou exhorte “les grands” groupes de la tech à aider “les petits”

François Bayrou a exhorté jeudi à Paris au salon des nouvelles technologies VivaTech “les grands” groupes à aider “les petits”, à l’instar de dix grandes entreprises qui ont franchi le milliard d’euros d’investissements dans les start-ups. “ll n’y a de stratégie de conquête, pour l’IA, le numérique, les start-ups, que si les grands aident les petits. Que si une chaîne se crée entre les plus grands groupes et (…) les débutants”, a déclaré le Premier ministre au stand de la French Tech.”La France est un pays qui a de très grandes difficultés. On les connaît et on va devoir les affronter, mais avec des atouts comme aucun autre pays n’en a”, a-t-il salué devant la presse, voyant dans VivaTech “une rencontre formidable” pour les entreprises du numérique ou de l’intelligence artificielle (IA).A ses côtés la ministre déléguée à l’IA et au numérique Clara Chappaz a annoncé le franchissement de “la barre du milliard d’euros d’investissements par les grands groupes pour acheter des solutions des start-ups”. Les huit groupes fondateurs de ce programme “Je choisis la French Tech”, lancé en 2023, ont été rejoints cette année par deux nouveaux: Capgemini et Sopra Steria. Le programme vise 2 milliards d’euros d’engagements d’ici 2027, selon Matignon.”C’est non seulement un engagement qui aide absolument les start-ups à accélérer” mais aussi à “construire l’innovation de demain”, a-t-elle souligné.Outre Mme Chappaz, M. Bayrou était accompagné par trois ministres: Éric Lombard (Economie), Laurent Marcangeli (Fonction publique) et Philippe Baptiste (Recherche).Au Pavillon du numérique de l’Etat, M. Marcangeli a annoncé un partenariat avec la start-up française Mistral pour “équiper 10.000 agents” de la Fonction publique avec son logiciel conversationnel Le Chat, similaire à ChatGPT.A terme, il s’agit de mettre cette technologie à la disposition des 5,7 millions d’agents publics en France.Ainsi “on démultiplie la capacité d’action des agents” et “on multiplie les services qu’on peut rendre à la population”, a salué M. Bayrou. 

Glucksmann décrit une “juxtaposition de cocottes-minute” en France

L’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a décrit jeudi la France comme “une juxtaposition de cocottes-minute” qui peuvent “exploser à tout moment”, en citant l’éducation, la justice, la police, ou le secteur hospitalier. “La France est devenue une juxtaposition de cocottes-minute, ça peut exploser à tout moment”, a observé l’eurodéputé sur France 2, assurant passer “des semaines et des semaines à aller à bas bruit partout en France, rencontrer les acteurs du secteur hospitalier, rencontrer les acteurs de la police, rencontrer les acteurs de la justice, rencontrer les acteurs de l’éducation”. Il a regretté qu’il n’y ait “pas cette réflexion profonde pour faire évoluer, pas simplement pour injecter de l’argent pour calmer les gens dans chaque cocotte-minute et faire baisser la pression, mais pour refonder notre modèle”.  Interrogé sur le meurtre d’une surveillante en Haute-Marne par un collégien, il a estimé que l'”école est touchée par un phénomène d’hyperviolence qui est suscité par la société dans son ensemble”. Évoquant le “sanctuaire républicain” de l’école de la IIIe République, il a rappelé qu'”à l’époque, il y avait des partis de masse qui canalisaient, il y avait les églises, il y avait le service militaire qui était de trois ans pendant la troisième République”. “Il n’y a plus aucune autre structure intégratrice que l’école, aucune autre structure éducative que l’école”, a-t-il relevé.”On fait tout reposer sur l’école” et “il n’y a pas une mesure qui va tout changer”, comme l’installation de portiques de sécurité à l’entrée des établissements, a-t-il complété, notant néanmoins “un problème fondamental des réseaux sociaux”.

Colère des taxis: le gouvernement va étudier leurs propositions

Faire des économies sans mécontenter les taxis: le gouvernement a proposé mercredi d’étudier, avec les représentants de la profession, de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients, mais de nombreux professionnels restent méfiants.À l’issue d’une réunion avec les organisations de taxis, mobilisés depuis plusieurs semaines, le ministre de la Santé Yannick Neuder a assuré qu’il fallait “continuer à travailler ensemble pour trouver des solutions qui soient d’intérêt national”.Il a renvoyé à une nouvelle réunion dans 15 jours. D’ici là, l’Assurance maladie (CNAM) devra évaluer les propositions faites par les taxis.  Après des semaines de mobilisation pour demander une rencontre directe avec le gouvernement, les représentants des taxis se sont montrés plutôt satisfaits. “Le ministre a compris que le système proposé par les services de la CNAM n’était absolument pas viable pour les entreprises de taxi”, a souligné à l’issue de la réunion Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis.Il s’agit notamment de prendre en compte le retour au compteur (et non au forfait) pour la plupart des trajets, et la “marche lente” en cas de bouchons. “La grande avancée, c’est que ces propositions vont être chiffrées et voir si elles rentrent dans les objectifs budgétaires”, a indiqué Bilal Bouammar, de la Fédération des taxis indépendants, à l’issue de la réunion. “On est plus dans une négociation que dans l’imposition de mesure comme ça s’est fait pendant un an et demi (avec la CNAM)”, a-t-il relevé.Les taxis sont toutefois prêts à se mobiliser de nouveau en cas de nouvelle déception, car ils sont “pris à la gorge “, a indiqué M. Boudjema à l’AFP.La méfiance planait, en effet, devant le ministère de l’Économie, à Paris, où des centaines de manifestants venus de toute la France ont garé leur taxi, bloquant plusieurs rues.”Ils veulent gagner du temps. En juillet-août, vous pouvez bloquer Paris, ils n’en ont rien à foutre. On reste! Si on part, on ne reviendra plus”, a lancé un manifestant. – Economies -D’ici la prochaine réunion, “il va y avoir des actions sporadiques et incontrôlées”, a prévenu Gérôme Lassalle de l’association Elite Taxi.  La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a d’ailleurs interdit mercredi soir une manifestation de 500 taxis attendue à compter de jeudi à Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, en raison de “risques de troubles à l’ordre public”. Des taxis venus de plusieurs départements avaient bloqué la gare de Pau pendant deux semaines en mai.Mercredi, en région parisienne, un convoi venu de l’aéroport de Roissy a ralenti dans l’après-midi la circulation sur le périphérique.Les taxis protestent contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport des malades en taxi, censée entrer en vigueur le 1er octobre.Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par la Sécurité sociale, puis un tarif kilométrique. Mais les taxis craignent, par exemple, que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l’hôpital ne soient plus rémunérés.Le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis repose parfois aux deux tiers sur le transport des patients vers les hôpitaux ou à leurs rendez-vous médicaux, notamment dans les zones rurales ou les petites villes.L’Assurance maladie souhaite économiser de l’argent en développant des plateformes centralisant les demandes, pour rationaliser les allées et venues des taxis, permettre le transport partagé et éviter retours à vide ou longues périodes d’attente des véhicules.- Blocage -Entre 2019 et 2024, les dépenses de transport sanitaire ont explosé pour atteindre 6,74 milliards d’euros annuels, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45%.Pendant la deuxième quinzaine de mai, la profession avait déjà bloqué gares et aéroports et occupé certains axes, dans plusieurs villes de France, notamment sur le boulevard Raspail à Paris, à deux pas du quartier des ministères. Outre leurs griefs contre la convention avec l’Assurance maladie, les taxis dénoncent aussi les chauffeurs VTC, accusés de concurrence déloyale et de pratiquer la maraude – le fait de circuler à vide à la recherche de clients -, ce qui leur est interdit. Le gouvernement a affirmé qu’il allait accentuer les contrôles pour s’attaquer aux fraudeurs. Une célérité qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont eux aussi appelé à une semaine de mobilisation à partir de mardi.

Santé mentale et psychiatrie: le gouvernement dévoile son ordonnance

Plus d’adultes formés en milieu scolaire, une offre de soins plus lisible et graduée, davantage de soignants formés: le gouvernement a dévoilé mercredi un plan pour tenter de mieux repérer et soigner les troubles psychiques mais aussi de rendre plus attractive la psychiatrie.Dévoilées par le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder à l’issue d’un comité stratégique interministériel, cette trentaine de mesures sont annoncées mi-2025, année où la santé mentale est grande cause nationale, mais aussi au lendemain du meurtre d’une surveillante de collège par un élève de 14 ans, source d’un émoi national.Ce plan psychiatrie se veut le “point de départ” d'”un engagement durable”, selon Yannick Neuder. “On doit s’appuyer en priorité sur les moyens que l’on a”, a-t-il déclaré au Parisien, le ministère ne précisant pas si des fonds seraient débloqués.La grande cause nationale ne sera “pas qu’un slogan”, avait-il affirmé récemment, confronté aux critiques sur l’inaction de l’exécutif y compris au sein de la majorité.Environ un tiers des postes de praticiens hospitaliers sont vacants et le volume de lits a fait l’objet de réductions, tandis que le nombre de patients doublait ces vingt dernières années.Le premier axe du plan vise à favoriser les repérages et interventions précoces face aux troubles psychiques notamment des jeunes de 12-25 ans, reprenant certaines mesures annoncées mi-mai par la ministre de l’Education Elisabeth Borne, jugées “étriquées” par des syndicats.Dans les objectifs: former deux adultes repères dans chaque établissement du second degré et chaque circonscription du premier degré d’ici 2026, déployer un modèle national de repérage et d’intervention précoce ou former 100% des personnels de santé scolaire au repérage précoce.”Sans moyens financiers on ne voit pas bien comment ça peut fonctionner”, a déclaré à l’AFP Catherine Nave-Bekhti (CFDT Education), alors qu'”on manque cruellement d’infirmières, de médecins et de psychologues scolaires, d’assistantes sociales”.”On ne peut pas faire peser le poids de ce défi uniquement sur les personnels déjà en place”, a estimé Sophie Vénétitay (Snes-FSU).Il est aussi prévu de mobiliser les étudiants en santé du service sanitaire intervenant dans les établissements scolaires pour former les jeunes aux compétences psychosociales et de former 300.000 secouristes en santé mentale d’ici 2027 – un doublement.- “Mesurettes” -Le deuxième axe entend favoriser “une psychiatrie de proximité, lisible et accessible”, pour mieux traiter avant, pendant et après une crise aiguë.Entre autres mesures: un appui financier prioritaire aux centres médico-psychologiques proposant des créneaux de rendez-vous non programmés et des dispositifs de suivi intensif, et un renforcement de la régulation des urgences en psychiatrie pour orienter vers des soins adaptés.Aux urgences psychiatriques, le gouvernement souhaite des profils diversifiés dans les équipes (pair aidants, travailleurs sociaux…) et des formations aux alternatives à l’isolement et à la contention. En ville, il veut atteindre 12.000 psychologues conventionnés pour Mon Soutien Psy d’ici 2027 contre 6.000 aujourd’hui.Accès dégradé, pénurie de moyens, inégalités territoriales, droits fondamentaux bafoués: le Comité d’éthique a alerté fin janvier sur la crise de la psychiatrie et l’urgence d’un plan ambitieux.Pour “reconstruire” la psychiatrie, troisième axe de ses mesures, le gouvernement entend “renforcer la formation” des étudiants en médecine, avec un module en psychiatrie avancée dans chaque faculté couplé à un stage pratique. Le nombre d’internes en psychiatrie sera porté de 500 à 600 par an à partir de 2027. Comme le recommandait le rapport des députées Dubré-Chirat et Rousseau, une mission planchera sur les conditions de travail en psychiatrie, avant un plan d’action en 2026. Globalement, “on ne peut pas rattraper 10 ans d’atermoiements et d’attente en deux coups de cuillère à pot. On prend ces mesurettes, mais ça ne va pas résoudre quoi que ce soit”, a déclaré à l’AFP Jean-Pierre Salvarelli (syndicat des psychiatres hospitaliers).”Il y a des grandes lignes, mais il manque des éléments financiers majeurs, un échéancier et quantité de mesures: il n’y a rien sur la prévention, le repérage précoce, la recherche et la question des jeunes qui revient régulièrement”, a estimé la psychiatre Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat National des Praticiens Hospitaliers (INPH).Les troubles psychiques touchent environ une personne sur trois et quelque deux millions de Français sont pris en charge en psychiatrie chaque année. La crise du Covid a accentué la dégradation de la santé mentale, notamment des jeunes.

Bateau pour Gaza: Rima Hassan et les autres militants français retenus en Israël vont être expulsés

Les quatre militants français pro-palestiniens encore retenus en Israël, dont l’eurodéputée  La France insoumise (LFI) Rima Hassan – qui a été brièvement placée à l’isolement selon une ONG – seront expulsés jeudi et vendredi, a annoncé la diplomatie française.”Merci à nos agents pour leur mobilisation admirable qui a permis cette issue rapide, en dépit du harcèlement et de la diffamation dont ils ont été l’objet”, a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, alors que LFI accuse les autorités françaises “d’inaction insupportable” depuis l’arraisonnement “illégal” lundi par Israël d’un voilier vers Gaza avec 12 militants pro-palestiniens à bord.Le retour en France de Rima Hassan et d’un autre ressortissant français est prévu jeudi soir à Roissy-Charles-De-Gaulle, aéroport où arriveront vendredi soir deux autres militants qui naviguaient sur le bateau, a appris l’AFP de source aéroportuaire. Mais la nouvelle a été accueillie avec prudence et méfiance par le mouvement de gauche radicale La France insoumise, qui a fait de la défense de la cause palestinienne un de ses combats principaux et dénonce un “génocide” à Gaza. “Il se dit que Rima Hassan et ses coéquipiers prisonniers seraient expulsés demain. (…) Pour l’instant Rima Hassan est à l’isolement pour avoir écrit +Free Palestine+ sur le mur de sa cellule. On l’a croira libérée quand on la verra à Paris. D’ici-là on se mobilise et on méprise ses geôliers et leurs complices ici”, a écrit sur X le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.Au total, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, dont la Suédoise Greta Thunberg, étaient partis d’Italie le 1er juin à bord d’un voilier pour “briser le blocus israélien” de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de 20 mois d’une guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur Israël.La marine israélienne a arraisonné le bateau lundi matin à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza.Greta Thunberg a déjà été expulsée vers la Suède.- Passage à l’isolement – Parallèlement, l’ONG israélienne de défense des droits humains Adalah a indiqué mercredi que deux des militants pro-palestiniens arrêtés sur le voilier, dont Rima Hassan, avaient été placés à l’isolement.Contacté par l’AFP, le ministère des Affaires étrangères israélien n’a pas commenté ces informations. Sur son compte X, l’équipe de l’eurodéputée franco-palestinienne a indiqué qu’elle avait été placée en cellule d’isolement “après avoir écrit +Free Palestine+ sur les murs de sa cellule”. “Elle a entamé une grève de la faim en protestation”, a indiqué la même source. L’ONG Adalah a par la suite précisé que Rima Hassan avait été sortie de son isolement. Les militants de “la Flottille pour la liberté”, qui voulait notamment apporter un peu d’aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza, “sont rentrés illégalement en Israël” et “leur statut est un statut d’immigré illégal”, avait affirmé mercredi matin l’ambassadeur israélien à Paris Joshua Zarka.”Le but est de les mettre dans un avion vers la France le plus rapidement possible”, a-t-il encore dit.Jean-Luc Mélenchon, candidat putatif à la prochaine élection présidentielle, a demandé sa convocation par le Quai d’Orsay.Il en a également appelé à Emmanuel Macron, demandant au président d’intervenir pour la libération de Rima Hassan.Parallèlement, les trois dirigeants insoumis Mathilde Panot (cheffe de file des députés LFI), Manuel Bompard (coordinateur du mouvement) et Manon Aubry (co-présidente du groupe The Left au Parlement européen) ont envoyé un courrier pour réclamer “de toute urgence une audience auprès du Président de la République”. Interpellé par Mme Panot à l’Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou a de son côté dénoncé “une instrumentalisation” de la situation à Gaza par LFI.”Et je crois, pour vous dire le fond de ce que je pense, que ceux qui ont lancé l’assaut du 7 octobre voulaient obtenir la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui”, a-t-il insisté, en faisant référence au Hamas.Deux des six Français qui avaient été arrêtés lundi ont déjà été expulsés. L’un d’entre eux, le médecin Baptiste André, a dénoncé lors de son arrivée mardi soir à Paris des “actes de maltraitance” de la part des services de l’immigration israéliens, notamment de la “privation de sommeil.  burs-leo/jmt/vk

L’âge de la retraite revient doublement dans le débat

L’âge de la retraite, fixé à 64 ans par la réforme Borne de 2023, continue de constituer un point de blocage majeur dans les discussions des partenaires sociaux sur les retraites, les syndicats estimant n’avoir toujours pas obtenu le “bougé” qu’ils réclament.Pour l’instant “aucune porte n’a été ouverte” par la partie patronale, a regretté Yvan Ricordeau, le négociateur de la CFDT, à l’issue d’une nouvelle réunion mercredi du conclave sur les retraites.Mardi, le Medef a officialisé son refus de tout retour en arrière sur l’âge légal de 64 ans, en proposant deux mesures visant à atténuer les effets de la réforme Borne : il propose de rendre plus favorable le calcul de la pension des femmes ayant eu des enfants, et un départ avancé d’un an pour certaines personnes en invalidité.Mais pour les syndicats, le compte n’y est pas encore, loin de là. Mardi prochain, jour de fin prévue des travaux, “ça va être très compliqué d’avoir 5 signatures”, a confirmé Pascale Coton, la négociatrice de la CFTC.”S’il n’y pas de bougé” du patronat sur l’âge, ainsi que sur le financement du système, et la prise en compte de la pénibilité, “ça va être compliqué” de parvenir à un accord mardi, a averti de son côté Yvan Ricordeau.La CFDT veut notamment obtenir que la pénibilité puisse être prise en compte pour obtenir un départ anticipé en retraite, une demande que pour l’instant le patronat se refuse à accepter.Sur le financement du régime des retraites, les syndicats reprochent au Medef de n’avoir fait aucune proposition pour que les entreprises contribuent au financement du retour à l’équilibre du système en 2030, objectif imposé par le Premier ministre François Bayrou.La marche est haute, puisque pour l’instant, un déficit de 6,5 milliards est prévu.Des propositions demandant des efforts aux retraités existent dans le “document martyr” qui recense les propositions faites pour parvenir à un accord, et qui a été rédigé par l’animateur des discussions, Jean-Jacques Marette.Le document mentionne par exemple des scénarios aboutissant à une augmentation de la CSG pour les retraités, ou bien à une sous-indexation des retraites par rapport à l’inflation.Mais s’il n’y a pas “d’effort partagé”, c’est à dire si les entreprises ne participent pas financièrement au retour à l’équilibre, “je n’ai pas de mandat pour signer”, a averti Pascale Coton.- “66,5 ans en 2070” -La question de l’âge était déjà revenue dans le débat public par un biais surprise. Le 6 juin, au lendemain d’une séance du conclave, plusieurs médias, dont l’AFP, ont eu connaissance d’une version de travail du rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). Contrairement aux usages, ce texte, élaboré sous la houlette de Gilbert Cette, économiste et soutien d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle 2017, ne se contente pas de lister les leviers possibles. Le pré-rapport flèche ainsi une option: repousser l’âge du départ à 64,3 ans en 2030, 65,9 ans en 2045 et 66,5 ans en 2070.Cette piste est la seule “expansive”, augmentant la production de richesse du pays, selon ce document, contrairement aux autres voies – accroître les cotisations salariales ou patronales ou peser sur le niveau des retraites – jugées “récessives”, freinant la production de richesses.Les syndicats sont logiquement vent debout. Cette projection en 2070, “c’est une peau de banane lancée aux discussions” du conclave, juge Marylise Léon, évoquant une “sortie prématurée d’un rapport” qui n’est pas définitif.La CGT entend “modifier” cette “synthèse pas acceptable”, a également insisté sur franceinfo TV la semaine dernière Sophie Binet, sa secrétaire générale. Ce texte sera soumis jeudi aux 41 membres du COR: des partenaires sociaux, parlementaires, associations familiales et de retraités, administrations et “personnalités qualifiées” (statisticiens, économistes, etc.). Le COR parviendra-t-il à une rédaction consensuelle ?

Surveillante poignardée: les politiques à la recherche de réponses efficaces sans faire croire à “une solution magique”

Au-delà de l’interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, la classe politique tente d’esquisser les bonnes réponses à l’agression mortelle d’une surveillante par un collégien de 14 ans, le camp présidentiel et la gauche prévenant que la réponse est multiple, la droite insistant sur “la sanction”.À l’instar de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, plusieurs responsables macronistes ont estimé qu’il fallait “agir tous azimuts”. “Il faut tout combiner (…) Les portiques ne sont pas une solution magique, le traitement psy n’est pas une solution magique, l’éducation des parents n’est pas une solution magique”, a-elle plaidé sur RTL.”Dans ce drame, il n’y a pas de bouc émissaire possible”, a renchéri la patronne des Écologistes Marine Tondelier sur franceinfo. “On ne peut pas dire c’est un migrant, c’est parce qu’il n’y a pas de forces de l’ordre car les gendarmes étaient là, c’est la justice laxiste puisque cet enfant n’avait jamais été connu… On est obligé de regarder la société en face”.Dans l’immédiat, le gouvernement va interdire la vente aux mineurs de “tout couteau qui peut constituer une arme”, une décision qui sera effective dans les 15 jours selon Matignon. Mais, “les couteaux, on y a accès dans sa cuisine”, a fait remarquer Mme Tondelier.François Bayrou veut aussi que le gouvernement travaille à “l’expérimentation” de portiques de détection d’armes, une piste qui laisse sceptique de nombreux responsables.Outre le danger créé par des attroupements à l’entrée des établissements, “on a des couteaux en céramique qui ne seront pas détectés”, a souligné la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne.Des contrôles aléatoires de sacs sont déjà en place depuis fin mars qui ont permis de saisir “près de 200 couteaux” et entraîné “567 conseils de discipline” selon Mme Borne mais “on ne peut pas organiser des fouilles tous les jours devant tous les établissements”, a-t-elle reconnu en plaidant “pour agir avec les collectivités” afin d’assurer la sécurité des écoles sans “en faire des bunkers”.- “le répressif ne suffit pas” -Surexposition aux écrans, banalisation de la violence… Emmanuel Macron s’est engagé à “interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans” en France si une telle mesure n’est pas appliquée à l’échelle de l’UE “d’ici quelques mois”. Des discussions sont en cours entre les 27 États membres sur la fixation d’un âge de majorité numérique, en-deçà duquel les enfants ne pourraient pas accéder aux réseaux sans consentement parental. Et, si l’ex-Premier ministre Gabriel Attal a fait plusieurs propositions sur la justice des mineurs, le patron des députés Renaissance a aussi reconnu que “le répressif ne suffit pas”. Il milite, comme la gauche, pour “faire de la santé mentale des enfants une priorité absolue”. Une position commune chez François Bayrou qui veut “qu’à la première alerte (…), il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement”. Encore faudrait-il donner à l’éducation plus de moyens. “La médecine scolaire est en détresse, on le sait tous (…) mais il ne faut pas faire d’économies sur notre jeunesse”, a plaidé Mme Braun-Pivet.Le sujet des réseaux sociaux ne fait pas consensus à droite. “Tant qu’il n’y a aucun élément scientifique qui démontre cette nocivité (des réseaux sociaux), je suis contre l’interdiction”, a réagi le maire LR de Cannes David Lisnard sur Sud Radio.La droite se retrouve sur “la sanction” des mineurs et de leurs parents. “Dans les lycées, si vous arrivez avec une arme, vous devez avoir une amende pénale automatique” qui sera “prélevée sur les allocations familiales”, a plaidé la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse sur BFMTV/RMC.”Ce qu’il faut en France, c’est un choc d’autorité, c’est restaurer l’ordre, dans la rue et à l’école”, a renchéri Éric Ciotti, allié du RN, sur France 2, rappelant ses propositions sur “l’encadrement militaire pour les mineurs délinquants”.

Macron défend son bilan écologique, face aux reculs et aux critiques

Après quatre jours à tenter d’incarner le combat écologique sur la scène internationale, Emmanuel Macron a défendu bec et ongles mardi soir son bilan environnemental en France, souvent jugé insuffisant et maintenant détricoté y compris par certains dans son propre camp.Point d’orgue d’une séquence qui l’a vu en porte-parole de la cause des océans à Monaco puis à Nice, pour une conférence internationale de l’ONU qu’il coprésidait avec le Costa Rica: une émission télévisée sur France 2 mardi en prime time, présentée par Léa Salamé et Hugo Clément depuis la Promenade des Anglais.”Je n’ai pas de leçon à recevoir”, a martelé le chef de l’Etat face aux questions sur certains reculs, par exemple sur l’herbicide glyphosate qu’il avait promis d’interdire en 2017 avant d’y renoncer deux ans plus tard.”Ce que j’adore le plus, c’est les journalistes qui pendant huit ans ont dit +il n’a pas de bilan écologique+ et qui maintenant disent +il détricote son bilan écologique+”, s’est-il agacé.En début d’émission, Emmanuel Macron a plusieurs fois déploré d’être interrogé sur ces points controversés avant de parler des océans, thème de la soirée.Car là-dessus, son message est clair.”Nice, vraiment, est un succès”, a-t-il revendiqué.”Alors que les vents mauvais se sont remis à souffler pour écarter toutes les questions climatiques, environnementales ou de biodiversité de l’agenda international, jamais la communauté internationale n’avait mobilisé autant de chefs d’État et de gouvernement, autant de pays pour nos océans”, s’était-il félicité dès la veille en conférence de presse.- “Prédation” et “menace” -Depuis lundi, il a mis en avant les ratifications engrangées, et les engagements d’autres pays, qui permettront selon lui une entrée en vigueur au 1er janvier 2026 du traité de protection de la haute mer — un “exploit”, a-t-il estimé, mais qui devra être vérifié à l’automne.”Une marée d’espoir et un grand motif de célébration”, a salué Rebecca Hubbard, directrice de la High Seas Alliance, une organisation non gouvernementale.Sur l’autre avancée de la conférence, l’extension des aires marines protégées annoncées par plusieurs pays dont la France, l’accueil a été en revanche plus sceptique. Pour Nicolas Fournier de l’ONG américaine Oceana, le président “a fait naître l’espoir que le gouvernement français agisse enfin contre le chalutage de fond dans les aires marines protégées, mais ces annonces sont plus symboliques qu’efficaces”. “Vous êtes contente d’acheter votre poisson (…) à un prix abordable”, a répondu Emmanuel Macron à Léa Salamé qui le relançait sur ces critiques. “Les trois quarts des criées, elles sont alimentées par ce qui vient aussi du chalutage”, a-t-il insisté.Au-delà, le chef de l’Etat a mis en avant son volontarisme en matière de diplomatie climatique pour montrer qu’il “continue d’agir”, un an après la dissolution de l’Assemblée nationale qui l’a privé durablement de majorité et lui a fait perdre grand nombre de leviers sur la scène nationale.Replié sur ses prérogatives internationales et régaliennes, Emmanuel Macron a plusieurs fois ces derniers jours critiqué le désengagement américain en matière climatique. Alors qu’il se rend dimanche au Groenland, territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump, il a affirmé vouloir y éviter toute “prédation” et toute “menace”. Et il a redit au président américain, qui prévoit de lancer l’exploitation de métaux critiques au fond des eaux internationales du Pacifique, que “nous serions totalement fous” d’exploiter avant d’avoir la connaissance scientifique de ces “abysses”.Mais il a aussi égratigné des décisions prises par le Parlement ou le gouvernement français qui détricotent son bilan écologique déjà jugé insuffisant par de nombreux défenseurs de l’environnement.”On a aujourd’hui une remise en cause aussi de la priorité dans le débat public donnée au climat, y compris d’ailleurs en France”, a-t-il lancé à Nice, dénonçant une “énorme erreur”. Un “coup de gueule” réitéré mardi sur France 2, en appelant le gouvernement et le Parlement à ne “rien relâcher de l’effort”. En cause, la suspension des aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, la fin des zones à faibles émissions (ZFE) qui restreignent la circulation des véhicules très polluants, ou encore le retour envisagé à l’usage de pesticides dangereux.Mais cette posture autoproclamée de “vigie” n’a toutefois pas convaincu.”Le président semble avoir honte de ses reculs écolos. Il peut. Où était-il quand l’écologie était sabrée dans le budget et quand ses députés votaient contre l’écologie?”, a critiqué lundi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.