AFP Politics

Conseil constitutionnel: très probable choix du président, Ferrand tourné vers les auditions parlementaires

Richard Ferrand va-t-il succéder à Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel ? Très probable choix d’Emmanuel Macron attendu lundi soir, l’ancien président de l’Assemblée devra ensuite passer l’épreuve des auditions parlementaires, incertaine dans le contexte politique.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination. Leurs candidats doivent remplacer Corinne Luquiens et Michel Pinault qui, comme M. Fabius, achèvent leur mandat de neuf ans.Selon plusieurs sources, Mme Braun-Pivet pencherait pour l’ex-députée MoDem et ex-magistrate Laurence Vichnievsky. Côté Gérard Larcher, circulent les noms du sénateur Philippe Bas, favori, et du ministre François-Noël Buffet. Ce dernier bénéficierait cependant du soutien du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, selon une source proche du processus de nomination.Mais c’est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d’enjeu: la décision d’Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l’État, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu’en 2034, bien après la fin de son propre bail à l’Élysée.Cette nomination est d’autant plus sensible que personne dans la classe politique française ne se hasarde plus à exclure la possibilité de l’accession au pouvoir de Marine Le Pen dans les prochaines années. Or, le Rassemblement national – comme la droite de Laurent Wauquiez – s’est régulièrement montré critique du juge constitutionnel. Et le RN sur l’immigration envisage parfois une révision de la loi fondamentale via la procédure controversée de l’article 11.”Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n’est pas neutre”, explique une source au fait des nominations.- “Recyclage” -Le choix par M. Macron d’un proche, premier de cordée de son accession au pouvoir, qui a gardé l’oreille du président malgré un retrait apparent de la vie politique – il a créé en 2022 sa société de conseil – suscite des critiques tant dans la classe politique que parmi les juristes.”Ce choix va indubitablement affaiblir la légitimité d’une institution qui va prendre une importance considérable, étant donné les circonstances politiques”, a estimé sur X le sénateur Pierre OuzouliasLe profil de M. Ferrand “ne s’intègre ni dans une exigence de compétence technique ni dans une impartialité, objective comme subjective, le plaçant au-dessus des contingences politiques”, estiment pour leur part les universitaire Dominique Chagnollaud et Jules Lepoutre dans une tribune au Monde.Dimanche, la porte-parole du RN Edwige Diaz a dénoncé sur France 3 “le monde du recalage et du recyclage des battus”, rappelant que Richard Ferrand, président de l’Assemblée sortante, avait été battu aux législatives de 2022 dans le Finistère.De leur côté, les députés communistes ont déposé une proposition de loi pour encadrer les nominations au Conseil. Il faut “en finir avec les nominations qui font polémique et le fragilisent”, écrivent-ils.M. Ferrand “coche quand même beaucoup de cases. Ancien président de l’Assemblée, comme (Jean-Louis) Debré, comme Fabius. Proche du président, comme cela se fait généralement. Politique, mais plutôt sorti du jeu”, rétorque un chef de groupe.”Je ne vois pas ce qui pourrait s’opposer à ce qu’il soit désigné”, a abondé dimanche sur Radio J le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille.- A l’Assemblée le 19 février -Une fois annoncées, les trois personnalités devront passer le cap de l’audition parlementaire. Celles-ci sont programmées le 19 février s’agissant de l’Assemblée.Le candidat de Mme Braun-Pivet sera auditionné par la Commission des Lois du Palais-Bourbon, celui de M. Larcher par celle du Palais du Luxembourg. Épée de Damoclès: leur candidature sera recalée si trois cinquièmes des commissionnaires s’y opposent.Le candidat de M. Macron devra pour sa part convaincre dans les deux chambres. Prudent, M. Ferrand a ainsi consulté plusieurs chefs de groupe parlementaire et prépare ces auditions. “Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques”, souligne un député, rappelant l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui lui avait coûté sa place au gouvernement en 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.”C’est le candidat du président de la République, dans le contexte actuel c’est déjà une difficulté”, estime une députée macroniste, pessimiste sur l’issue du vote.

Premier ministre et maire de Pau, la drôle de vie de François Bayrou

“J’habite ici, je n’ai pas l’intention de déménager”: depuis sa nomination à Matignon, François Bayrou redescend tous les week-ends à Pau, où il occupe toujours son fauteuil de maire, assumant ce cumul de fonctions malgré les critiques locales et nationales.”Ici c’est le maire de Pau”, a-t-il répondu vendredi à la radio RMC venue sur ses terres. “Premier ministre, vous savez, c’est fugace (…) on n’est pas assuré de la durée, tandis que la mairie de Pau, c’est un enracinement profond”, nécessaire pour atténuer la “rupture” entre “la base” des “Français qui travaillent” et “le sommet” du pays.Pour remédier à ce problème, M. Bayrou a même annoncé le 16 décembre vouloir “rouvrir le débat” sur le non-cumul des mandats locaux pour les parlementaires, lors du premier conseil municipal qui avait suivi sa nomination à la tête du gouvernement, trois jours plus tôt.Son choix d’aller à Pau plutôt qu’à Mayotte, tout juste ravagée par le passage du cyclone Chido, avait alors suscité la polémique. “Je suis obligé de vous dire que Pau est en France”, avait ironisé le lendemain à l’Assemblée François Bayrou, en réponse à la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, soulignant qu’il avait participé à une cellule de crise sur Mayotte “en visio”, comme le ministre de l’Intérieur. Mais pas jusqu’au bout, car son visage avait disparu au moment des conclusions d’Emmanuel Macron. Maire depuis 2014 et rompu aux responsabilités nationales, le Premier ministre a mis en place localement un “fonctionnement resserré” et “bien huilé” autour de son directeur général, de son directeur de cabinet et de son premier adjoint, selon ce dernier.- “Maire en pointillé” -Pour Jean-Louis Pérès, auquel François Bayrou a confié une délégation générale, “l’expérience locale nourrit la réflexion dans la fonction de Premier ministre”.Du vendredi au lundi, François Bayrou enchaîne à Pau les inaugurations et conférences de presse sur des projets locaux, comme celui de la végétalisation d’une place samedi. Ce grand amateur de chevaux a aussi été aperçu à l’hippodrome, le 19 janvier, et le week-end suivant au stade du Hameau pour un match de rugby entre la Section paloise et Clermont.”Ca ne surprend que les gens qui sont Parisiens dans leur tête et qui considèrent que le pouvoir ne s’exerce qu’à Paris”, a déclaré le Premier ministre à l’AFP. Simplement, “je rentre chez moi le week-end”.”Il n’a pas transformé son mode de fonctionnement”, convient Jean-François Blanco, élu d’opposition écologiste (EELV) depuis 2020. “Il est là du vendredi au lundi, comme maire en pointillé, davantage préoccupé par son destin national”. “Je pense qu’il ne voulait pas lâcher Pau et qu’avec son orgueil très fort il voulait montrer qu’il pouvait tout faire, qu’il pouvait réussir là où tout le monde a échoué, estime le socialiste palois Jérôme Marbot. Pour justifier ça, il a proposé qu’on revienne sur le non-cumul des mandats.”- Indemnités locales abandonnées -Devenu Premier ministre, avec un emploi du temps parisien décrit comme un “enfer”, François Bayrou a “immédiatement” renoncé à ses indemnités de maire de Pau et de président de la Communauté d’agglomération, d’un montant cumulé d’environ 8.200 euros brut, a indiqué son entourage à l’AFP. Quant à ses allers-retours entre Paris et les Pyrénées, ils sont opérés en “vols commerciaux”, sans que les “Falcon ne soient mobilisés”, selon Matignon.Sauf justement ce 16 décembre, quand François Bayrou s’est rendu en Falcon à Pau, car c’était “plus facile”, selon lui, au vu des places à réserver pour les nombreux personnels de sécurité qui l’accompagnent pour sa santé et les transmissions. Un moyen auquel il a aussi eu recours le 11 janvier, avait dénoncé M. Marbot. Air France opère quatre liaisons par jour entre Pau et l’aéroport Charles-de-Gaulle, depuis l’arrêt de la liaison de Transavia avec Orly le 27 octobre. Sa reprise n’est pas encore actée, mais François Bayrou a cherché à convaincre son prédécesseur Michel Barnier de la maintenir.Fin janvier, en conférence de presse à Pau, François Bayrou avait assuré ne “jamais confondre les rôles” locaux et nationaux. “Ici je suis maire, comme je suis père de famille quand je suis chez moi.”

Le maire RN de Fréjus convoqué au tribunal pour prise illégale d’intérêt

Le maire RN de Fréjus David Rachline, soupçonné de prise illégale d’intérêts, est convoqué le 30 septembre devant le tribunal correctionnel de Draguignan (Var), a-t-on appris lundi auprès du parquet, confirmant une information du Nouvel Obs.L’affaire, dans laquelle M. Rachline est poursuivi pour “prises illégales d’intérêt”, “concerne les conditions de sa nomination à la tête des deux sociétés d’économie mixte”, Fréjus Aménagement et Gestion du port de Fréjus, a précisé à l’AFP le procureur de Draguignan Pierre Couttenier.Dans un communiqué, M. Rachline, maire de Fréjus depuis 2014, s’est dit “serein et confiant”, dénonçant un “acharnement médiatique” et des “polémiques calomnieuses”.”Sur le fond, affirme M. Rachline, l’affaire porte sur des délibérations du conseil municipal concernant les deux sociétés d’économie mixte locale de la ville de Fréjus, à une époque où la loi n’imposait pas aux élus de se déporter de ces délibérations, en considérant qu’ils n’étaient pas en situation de conflit d’intérêt”.Selon lui, les accusations sont “contredites par la Chambre régionale des Comptes PACA qui a passé au crible tous les actes de gestion et les marchés publics de la Ville de Fréjus, sans retenir aucune infraction pénale”, et dont le rapport “sera rendu public d’ici quelques semaines”.En décembre 2023, la justice avait ouvert une enquête sur le maire de Fréjus à la suite de la publication du livre “Les Rapaces”, écrit par une journaliste de l’Obs Camille Vigogne Le Coat et mettant en cause sa gestion de cette cité balnéaire de 56.000 habitants. M. Rachline avait alors qualifié les accusations du livre “de pures inventions relayées par d’anciens collaborateurs éconduits et opposants politique”.Agé de 37 ans, David Rachline a gravi à grande vitesse les échelons du parti d’extrême droite. Conseiller municipal de sa ville à 20 ans, il a dirigé le Front national de la jeunesse et été directeur de campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017. Cinq ans plus tard, l’ex-sénateur, réélu à la tête de sa ville dès le premier tour en 2020, est propulsé deuxième vice-président du parti d’extrême droite.

Immigration: Faure appelle la gauche à “parler fort”

Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a appelé lundi la gauche à “parler fort” sur le sujet de l’immigration, plutôt que de laisser “la place vide” à la droite et l’extrême droite. “On ne peut pas considérer à tout moment qu’en fuyant le débat on consolide ses positions”, a estimé Olivier Faure sur RMC-BFMTV, alors que le Premier ministre François Bayrou a souhaité vendredi “ouvrir un débat” sur l’immigration “plus large” que le seul droit du sol.”Qu’est-ce que c’est qu’être français? Qu’est-ce que ça donne comme droits? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs? Qu’est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français?”, a développé le chef du gouvernement. “En 2008-2009, Nicolas Sarkozy avait déjà posé le débat de l’identité nationale et à l’époque, la gauche avait considéré que c’était un piège”, a rappelé Olivier Faure. “C’était un piège, c’est vrai, mais je crois qu’il faut prendre son risque”, a-t-il complété.Olivier Faure avait suscité la colère de la France insoumise (LFI) en fin de semaine dernière lorsqu’il avait déclaré qu’un débat sur l’identité nationale n’était “pas tabou”.”Il faut que la gauche puisse parler fort de ce qu’elle pense être l’identité du pays”, a-t-il insisté. “La France est aujourd’hui un pays métissé, pluriculturel, plurireligieux et qui aujourd’hui plonge ses racines à la fois dans son histoire mais aussi dans les apports successifs migratoires”, a détaillé le responsable socialiste.  Critiquant la “vision figée” d’une “France blanche et catholique”, d'”un âge d’or mythique auquel il faudrait revenir”, selon lui partagée par les ministres de l’Intérieur et de la Justice Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, il a défendu sa propre vision: “vivre en France”, c’est “partager un projet”. “Depuis la Révolution française, ce sont des valeurs essentielles qui sont rappelées au fronton de nos mairies, de nos écoles, liberté, égalité, fraternité auxquelles nous avons rajouté la laïcité”, a-t-il expliqué. Il a jugé que “ce projet partagé” permettait “à des gens qui ont une histoire qui peut plonger ses racines à des milliers de kilomètres de Paris” de “venir consolider ce que nous sommes”. 

L’UE “répliquera” aux menaces de droits de douane US sur l’acier, assure Paris

L’Union européenne “répliquera” aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d’acier et d’aluminium, comme elle l’avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.”Nous répliquerons à nouveau”, comme l’Union européenne l’avait déjà fait en 2018 lors d’une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. “Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts”, a poursuivi le ministre. M. Barrot a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et “qu’elle (avait) assuré” les pays membres qu’elle allait le mettre à exécution sans tarder. Le ministre français n’a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.Donald Trump a déclaré dimanche qu’il “(annoncerait) des droits de douane sur l’acier lundi”, que “tout l’acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane”, et que le même sort serait réservé à l’aluminium importé.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin de protéger l’industrie américaine qu’il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.Environ 25% des exportations européennes d’acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, “toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen”, avait-il prévenu dans une note récente. L’industrie de l’acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu’au recul de la demande de la part du secteur automobile, l’un de ses gros clients.

Richard Ferrand pressenti pour être proposé à la tête du Conseil constitutionnel

Richard Ferrand va-t-il prendre la tête du Conseil constitutionnel? Le président de la République doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius: si ce marcheur de la première heure fait figure de favori, il devra passer l’épreuve du Parlement avant de devenir le premier des Sages.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination, afin de remplacer, outre M. Fabius, Michel Pinault et Corinne Luquiens, qui achèvent leur mandat de neuf ans.Mais c’est bien le choix présidentiel pour présider l’institution qui recouvre le plus d’enjeu: la décision d’Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l’Etat, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu’en 2034, bien après la fin de son propre bail à l’Elysée.Cette nomination est d’autant plus politiquement sensible que personne dans la classe politique française ne se hasarde plus à exclure la possibilité de l’accession au pouvoir de Marine Le Pen dans les prochaines années. Or, le Rassemblement national – comme la droite de Laurent Wauquiez – s’est régulièrement montré critique du juge constitutionnel. Et le RN sur l’immigration envisage une révision de la loi fondamentale via la procédure controversée de l’article 11.”Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n’est pas neutre”, explique une source au fait des nominations.Mais, sur la forme, si Emmanuel Macron devait en effet proposer le nom de Richard Ferrand, l’exercice s’annonce également ardu.Dimanche, la porte-parole du RN Edwige Diaz a dénoncé “le monde du recalage et du recyclage des battus”, rappelant que Richard Ferrand avait échoué à se faire réélire député du Finistère en 2022.”Ça pose aussi la question de l’indépendance du Conseil constitutionnel, parce que si c’est un très proche d’Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s’interroger sur l’indépendance de cette instance”, a encore tonné la députée lepéniste.- “On y arrivera” -Une fois annoncées, les trois personnalités devront passer le cap de l’audition parlementaire. Le candidat de Mme Braun Pivet – circule le nom de l’ex-députée MoDem et ancienne magistrate Laurence Vichnievsky – sera auditionné par la Commission des Lois du Palais-Bourbon, celui de M. Larcher – les noms du sénateur LR Philippe Bas ou du ministre François-Noël Buffet reviennent avec insistance – par celle du Palais du Luxembourg. Epée de Damoclès: leur candidature sera recalée si trois cinquièmes des commissionnaires s’y opposent.Le candidat de M. Macron devra pour sa part convaincre dans les deux chambres. Prudent, M. Ferrand a ainsi consulté plusieurs chefs de groupe parlementaire avant “d’accepter” la proposition présidentielle, alors que celui qui a créé sa société de conseil se tient publiquement éloigné de la politique depuis bientôt trois ans. Il en garde néanmoins l’oreille du chef de l’Etat.”Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques”, souligne un député, rappelant l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui lui avait coûté sa place au gouvernement en 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.Pire: “C’est le candidat du président de la République, dans le contexte actuel c’est déjà une difficulté”, estime une députée macroniste, pessimiste sur l’issue du vote.”Il coche quand même beaucoup de cases. Ancien président de l’Assemblée, comme (Jean-Louis) Debré, comme Fabius. Proche du président, comme cela se fait généralement. Politique, mais plutôt sorti du jeu”, rétorque un chef de groupe.”Je ne vois pas ce qui pourrait s’opposer à ce qu’il soit désigné”, a commenté de son côté dimanche sur Radio J le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille. Si Marine Le Pen est élue en 2027, le Conseil constitutionnel comme le Sénat seront “des remparts pour que la Constitution soit respectée”, a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron annonce 109 milliards d’euros d’investissements pour l’IA en France

Le président Emmanuel Macron s’est fait dimanche le promoteur de l’intelligence artificielle (IA) en France, vantant les mérites de cette technologie et annonçant 109 milliards d’euros d’investissements dans le pays pour la développer, à la veille du Sommet international sur l’IA de Paris.Ces investissements venus d’entreprises privées, prévus “dans les prochaines années”, sont “l’équivalent pour la France de ce que les Etats-Unis ont annoncé avec +Stargate+”, a souligné le chef de l’Etat sur la chaîne de télévision France 2. Ce projet “Stargate”, dévoilé en janvier par le président Donald Trump, comprend des dépenses d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’IA.Depuis fin 2022 et la mise à la disposition du grand public du logiciel ChatGPT, capable de répondre à toutes sortes de questions posées par les utilisateurs, l’IA s’est développée à très grande vitesse et les pays rivalisent pour se faire une place sur la carte mondiale de cette technologie, le plus souvent à coup d’investissements massifs.- “Chaîne de valeur” -Parmi ceux déjà évoqués ces derniers jours pour la France, les Emirats arabes unis prévoient une enveloppe comprise entre 30 et 50 milliards d’euros pour bâtir un data center dont la localisation n’est pas encore connue et le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d’euros pour notamment en construire un à Cambrai (Nord).Devenus centraux dans la compétition de l’intelligence artificielle, ces centres de données s’apparentent à de gigantesques bâtiments conçus notamment pour permettre l’entraînement des modèles d’IA.Preuve de leur importance, la pépite tricolore Mistral, qui a développé son propre outil conversationnel baptisé Le Chat, a annoncé dimanche la construction de son premier data center en France, près de Paris, afin de “maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la machine jusqu’au logiciel”, a précisé son patron, Arthur Mensch, sur la chaîne de télévision TF1.Plus largement, l’exécutif a aussi annoncé cette semaine que 35 sites “prêts à l’emploi” avaient été identifiés pour accueillir des data centers. La France en compte actuellement plus de 300, se plaçant ainsi au sixième rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental.Au cours de son entretien, Emmanuel Macron a également mis en avant les apports de l’intelligence artificielle en matière de santé, comme dans la lutte contre le cancer, ou pour déléguer certaines tâches au travail. “Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que ça va tout remplacer”, a toutefois insisté le chef de l’Etat, alors que le développement de l’IA s’est accompagné de craintes sur le maintien de certains emplois, la désinformation en ligne ou le respect du droit d’auteur.Pour débattre de ces enjeux, qu’ils soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou juridiques, des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des patrons du secteur, sont justement réunis lundi et mardi au Grand Palais lors d’un Sommet international de l’IA.- IA “d’intérêt général” -La participation d’une centaine de pays est annoncée, avec par exemple le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz.Côté chefs d’entreprise, Arthur Mensch est attendu, tout comme le dirigeant d’OpenAI, Sam Altman.Face à des acteurs privés très ambitieux, la demande de régulation est forte. Le président français a promis, pour la fin du Sommet, une déclaration “avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle”.Dimanche, une initiative réunissant la France et huit autres pays dont l’Allemagne, le Nigeria et le Chili, ainsi que des associations et des entreprises, a en outre été lancée afin de promouvoir une IA “d’intérêt général”, avec le soutien de onze patrons de la tech, dont Arthur Mensch ou Fidji Simo, à la tête de la plateforme américaine de livraison de courses Instacart.Baptisée “Current AI” et dotée d’un budget initial de 400 millions de dollars, avec l’ambition d’en lever 2,5 milliards sur cinq ans, elle souhaite développer l’accès à des bases de données privées et publiques dans des domaines comme la santé et l’éducation, et investir dans des outils et des infrastructures en source ouverte pour rendre l’IA plus “transparente et sécurisée”, selon un communiqué. 

Emmanuel Macron à la télévision pour parler d’IA avant le Sommet de Paris

Le président Emmanuel Macron est attendu dimanche soir à la télévision pour affirmer la place de la France sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle, à la veille du Sommet de Paris sur cette technologie qui réunit dirigeants politiques et chefs d’entreprise.Le chef de l’Etat doit s’exprimer à 20H30 sur la chaîne France 2 pour évoquer sa stratégie en matière d’IA, qui a fait irruption auprès du grand public il y a deux ans avec ChatGPT, le robot conversationnel du groupe américain OpenAI capable de répondre à toutes sortes de questions posées par les utilisateurs.L’intelligence artificielle a depuis bouleversé de nombreux pans de la société. La France, et plus largement l’Union européenne, veulent ainsi se faire une place face aux mastodontes des Etats-Unis et de Chine.Avec l’IA, “on peut faire de très grandes choses: changer la santé, l’énergie, la vie dans notre société”, a affirmé le président dans une vidéo publiée dimanche sur les réseaux sociaux, dans laquelle figurent aussi plusieurs séquences parodiques où son visage a par exemple été implanté dans des films grâce à cette technologie.”La France et l’Europe doivent être au cœur de cette révolution pour saisir toutes leurs chances et pour pousser aussi les principes qui sont les nôtres, ce en quoi nous croyons. C’est le but de ce Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris”, a-t-il ajouté.Danc cette bataille, l’exécutif vient par exemple d’annoncer que 35 sites “prêts à l’emploi” avaient été identifiés pour accueillir des data centers, ces gigantesques bâtiments conçus notamment pour permettre l’entraînement des modèles d’IA.- Course aux centres de données -Dans cette course aux centres de données, le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d’euros en France pour notamment en construire un à Cambrai (Nord), a appris l’AFP d’une source proche du dossier, confirmant une information de La Tribune Dimanche.Jeudi, la présidence française avait déjà indiqué que les Emirats arabes unis avaient l’intention de construire dans le pays un centre de données géant, pour un investissement compris entre 30 et 50 milliards d’euros, sans en révéler la localisation.La France compte actuellement plus de 300 centres de données, se plaçant ainsi au sixième rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE).Lundi et mardi, des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des patrons du secteur, seront ensuite réunis pour débattre de multiples questions relatives aux intelligences artificielles, qu’elles soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou encore juridiques.La participation d’une centaine de pays est annoncée, avec par exemple le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz.- Demande de régulation -Côté chefs d’entreprise, le fondateur de Mistral AI, la pépite française du secteur, Arthur Mensch, est attendu, tout comme le dirigeant d’OpenAI, Sam Altman.Au-delà de l’enthousiasme qu’elle a pu faire naître, l’IA suscite aussi parfois des réserves en raison des potentielles menaces qui l’accompagnent.Quels emplois va-t-elle détruire? Quelles données personnelles récolte-t-elle et où vont-elles? L’intelligence artificielle n’accroît-elle pas le risque de désinformation, d’arnaques en ligne et d’autres fléaux d’internet? Ne creuse-t-elle pas les inégalités culturelles, économiques ou générationnelles?Face à des acteurs privés très ambitieux, la demande de régulation est forte. Le président français a promis, pour la fin du Sommet, une déclaration “avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle”.Selon La Tribune Dimanche, la création d’une fondation dotée de 400 millions d’euros doit notamment être annoncée, avec pour objectif de développer une culture “open source” de l’IA, c’est-à-dire des modèles permettant d’avoir plus facilement accès à leurs données et à leur recette de construction pour savoir comment ils fonctionnent exactement.

Sarkozy annonce “renoncer à toute expression médiatique” et “mettre entre parenthèses” ses activités publiques d’ex-président (sur X)

“J’ai décidé de mettre entre parenthèses mes activités publiques d’ancien Président, et de renoncer à toute expression médiatique”, a indiqué samedi sur X Nicolas Sarkozy, 24 heures après s’être vu poser un bracelet électronique, une première pour un ancien chef de l’Etat.”Je continuerai à exercer ma vie professionnelle comme j’en ai reçu le droit”, a ajouté l’avocat de profession.Dans l’affaire des écoutes, l’ex-chef de l’Etat a été définitivement condamné à un an d’emprisonnement ferme aménagé sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence.Il ne peut désormais quitter son domicile qu’entre 8H00 et 20H00 – jusqu’à 21H30 les jours d’audience du procès dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007, pour lequel il est prévenu devant le tribunal correctionnel de Paris jusqu’au 10 avril.Un agent de surveillance électronique de l’administration pénitentiaire est venu vendredi à son domicile pour poser le bracelet à sa cheville, et paramétrer le dispositif.Cette procédure avait été lancée après le rejet le 18 décembre de son pourvoi en cassation, dernier recours possible devant les juridictions françaises.Dans son message sur X, l’ancien président de la République (2007-2012) indique qu’il déposera “avant la fin du mois” un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme, “qui dira si j’ai été victime, comme je le crois, d’une injustice et en tirera toutes les conséquences”. Celui-ci n’est toutefois pas suspensif de la peine prononcée.

“Nous sommes le futur!”: à Madrid, l’extrême droite européenne veut suivre la “tornade Trump”

“Nous sommes le futur!”: réunis à Madrid, les leaders du groupe parlementaire d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, Viktor Orban et Marine Le Pen en tête, ont réclamé samedi un “virage à 180 degrés” de la politique européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre, inspiré du “Make America Great Again” de Donald Trump, que ces figures de la droite nationaliste se sont rassemblées, invitées par le parti espagnol Vox, dans un hôtel situé près de l’aéroport madrilène.Depuis l’élection du président américain, “le monde et l’Europe vivent une accélération de l’histoire”, a lancé à la tribune Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national (RN) français. “Nous sommes en face d’un véritable basculement” et “l’UE semble en état de sidération”, a-t-elle ajouté.Un message appuyé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, pour qui “la tornade Trump a changé le monde”. “Une ère a pris fin. Hier, nous étions les hérétiques. Aujourd’hui, nous sommes le courant majoritaire”, a-t-il affirmé.Outre Mme Le Pen et M. Orban, ce meeting a vu notamment défiler à la tribune l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO), le Néerlandais Geert Wilders, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre, ou le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue).Rattachés à d’autres groupes au Parlement européen, l’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – étaient en revanche absents de cette rencontre.- “Profiter de la vague” -Au total, 2.000 personnes ont assisté à ce rassemblement, convoqué au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.Objectif, selon les organisateurs: “définir la stratégie à suivre” face à la Commission européenne, accusée de promouvoir l'”immigration illégale” et le “fanatisme climatique”. “Il est temps de dire stop”, a insisté Matteo Salvini.Pour Steven Forti, professeur à l’Université autonome de Barcelone (UAB) et spécialiste de l’extrême droite, ce meeting était l’occasion, pour Patriotes pour l’Europe, de “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump” et d’afficher son ambition de redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Patriotes pour l’Europe a “un point commun avec Trump, c’est sa volonté de fragiliser l’Union européenne”, explique à l’AFP le chercheur, en référence aux menaces de hausse des droits de douane du président américain ou de ses velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner cependant aux entournures les partis nationalistes européens pour qui les références à Trump ne vont pas sans “tensions”, souligne le chercheur.”La France ne peut pas être assujettie aux États-Unis”, a ainsi assuré à des journalistes avant le sommet Marine Le Pen, dont l’entourage a confié avoir peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque”.- Trump, “un frère d’armes” -“Le président Trump, pour nous, est un frère d’armes”, a toutefois insisté le Néerlandais Geert Wilders, en appelant de ses voeux une “reconquista” de l’extrême droite en Europe – en référence aux guerres menées par les rois catholiques espagnols contre les musulmans entre le VIIIe et le XVe siècle.Avec Trump, “nous sommes le futur”, a assuré de son côté Viktor Orban, considéré comme l’un des plus proches alliés du président américain en Europe. Le 20 janvier, jour de son investiture, le chef du gouvernement hongrois avait lancé: “A notre tour d’occuper Bruxelles!” Au-delà du trumpisme, cette rencontre madrilène – qui a été légèrement perturbée par l’entrée d’une Femen dans le hall de l’hôtel – doit servir de “démonstration de force” à Patriotes pour l’Europe, qui souhaite insister sur sa “centralité dans la compétition” au sein de l’extrême droite, souligne Steven Forti.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.