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La communauté internationale s’engage à soutenir la transition syrienne

Une vingtaine de pays arabes et occidentaux se sont engagés jeudi à Paris à œuvrer pour aider à reconstruire la Syrie et protéger la fragile transition face aux défis sécuritaires et aux ingérences étrangères, un peu plus de deux mois après la chute du président syrien Bachar al-Assad.Les participants veulent “travailler ensemble pour assurer le succès de la transition dans le cadre d’un processus mené par les Syriens”, indique la déclaration, signée par la Syrie, les principaux pays arabes de la région, la Turquie, des pays européens dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Grèce, des membres du G7 comme le Canada et le Japon.Les États-Unis n’ont pas signé, la position de l’administration Trump sur la question syrienne n’étant pas encore arrêtée, selon une source diplomatique française.La déclaration s’engage également à soutenir le gouvernement de transition syrien dans la lutte contre “toute forme de terrorisme et d’extrémisme”.A ce sujet, le président français Emmanuel Macron avait appelé un peu plus tôt les autorités de transition syriennes à s’associer à la lutte contre le groupe jihadiste État islamique, toujours actif dans ce pays.”La lutte contre Daech (acronyme arabe de l’État islamique) est une priorité absolue”, a-t-il déclaré, en encourageant Damas à avoir un “partenariat étroit” avec la coalition internationale Inherent Resolve, qui lutte contre les jihadistes depuis des années en Irak et en Syrie.La déclaration finale de la conférence “témoigne de la conviction des partenaires que la réussite de la Syrie est dans l’intérêt de tous”, s’est félicité le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.- “Joie” -“C’est une joie de renouer avec la Syrie après des années d’isolement international”, avait-il dit en ouvrant la conférence et en saluant la présence de son homologue syrien, Assaad al-Chaibani, qui effectuait sa première visite officielle dans un pays de l’Union européenne depuis la chute historique du régime Assad le 8 décembre.Ce dernier ne s’est pas exprimé devant la presse internationale.La vingtaine de pays réunis jeudi à Paris veulent voir émerger “une Syrie libre, souveraine, unifiée et stable”, selon M. Barrot, qui a confirmé que l’UE travaillait à une “levée rapide” des sanctions économiques sectorielles adoptées contre le régime Assad.Les 27 États membres de l’UE ont conclu fin janvier un accord de principe sur la levée progressive des sanctions, que demande désespérément le nouveau pouvoir syrien dirigé par l’ancien chef rebelle islamiste Ahmad al-Chareh.”Ces sanctions ne peuvent plus constituer un obstacle au relèvement et à la reconstruction de la Syrie”, a dit M. Barrot, en plaidant pour un “afflux rapide de l’aide humanitaire” et la facilitation “des flux financiers et commerciaux nécessaires à la reconstruction”.L’ONU a estimé à plus de 400 milliards de dollars (383 milliards d’euros) la reconstruction du pays, ravagé par 14 ans d’une guerre qui a fait plus de 500.000 morts et plus de 10 millions de réfugiés et déplacés syriens.Bailleurs multilatéraux et agences internationales se sont d’ailleurs réunis jeudi matin à Paris pour travailler à une “stratégie de coordination de l’aide internationale”, jusqu’ici fragmentée.- Cessez-le-feu -M. Barrot a également lancé un appel à un “cessez-le-feu global sur l’ensemble du territoire syrien” et “la fin des ingérences étrangères”.”Les armes doivent se taire partout en Syrie, notamment dans le nord et le nord-est”, où des combats meurtriers continuent à opposer les forces pro-turques aux Kurdes syriens.Longtemps terrain de guerre par procuration entre pays de la région, mais aussi plus lointains (Assad était soutenu par l’Iran et la Russie), le pays de 23 millions d’habitants reste morcelé et peut à tout moment retomber dans le chaos, souligne une source diplomatique, rappelant que les forces de sécurité de M. al-Chareh ne disposent que de quelque 30.000 hommes.Le président par intérim a dissous l’armée d’Assad et décrété l’intégration des groupes armés dans une future armée nationale.- Diversité et inclusivité -La déclaration finale insiste également sur la nécessité d’une transition incluant toutes les composantes de la société syrienne. Selon M. Barrot, le chef de la diplomatie syrienne a réitéré jeudi à ses interlocuteurs internationaux que le gouvernement annoncé pour le 1er mars en Syrie reflèterait “la diversité” du pays.M. Barrot a demandé “un calendrier de transition clair et engageant”, alors que le flou règne encore sur le processus et qu’Ahmad al-Chareh a estimé début février qu’il faudrait “entre quatre et cinq ans” avant d’organiser des élections en Syrie.En marge de la conférence, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, qui s’était rendue à Damas avec M. Barrot début janvier, a insisté également sur un gouvernement “impliquant tous les acteurs”. “Il est essentiel que les femmes soient représentées”, a-t-elle déclaré.La conférence de Paris est la troisième du genre, après des réunions en Jordanie et en Arabie saoudite, depuis le renversement d’Assad. 

Laurent Wauquiez, chef des députés LR, un ambitieux contrarié

Laurent Wauquiez, qui vient de se déclarer candidat à la présidence de LR, est un homme ambitieux au CV brillant et à la communication millimétrée, dont la stratégie de repli a parfois dérouté son propre camp et pèse encore aujourd’hui sur sa popularité.Député à 29 ans, membre du gouvernement à 32, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes à 40 : ce défenseur d’une droite décomplexée a connu une ascension fulgurante jusqu’à l’échec des Républicains aux Européennes de 2019, alors qu’il est chef du parti.Il se laisse alors pousser la barbe, abandonne la parka rouge devenue sa marque de fabrique, et se replie sur la deuxième région la plus peuplée de France, dont il espère se servir de tremplin pour rebondir, quand l’heure sera venue.Celle-ci sonne le 9 juin lorsqu’Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale. Après une campagne centrée sur son ancrage local, Laurent Wauquiez est élu largement en Haute-Loire, face à un candidat RN parachuté, et prend la tête du groupe LR à la chambre basse.”Dans la vie, il faut faire ses preuves, échouer, corriger, apprendre, repartir”, lance-t-il le 25 août lors de sa rentrée politique, marquée par l’ascension du Mont Mézenc, dans son fief auvergnat, en bras de chemise, entouré de centaines de militants et élus LR. Après le psychodrame créé par le ralliement d’Eric Ciotti au Rassemblement national, son objectif est de refonder la droite pour lui donner une chance de revenir à l’Elysée et conforter, au passage, ses visées présidentielles.- “dévastatrice” -Car cet homme surdiplômé – Normale Sup, agrégation d’histoire, DEA de droit public, major de promotion à l’ENA – n’a jamais caché ses ambitions. Nicolas Sarkozy lui-même s’en était agacé en 2012, estimant que son ministre avait “trop tiré la couverture à lui” sur un dossier industriel.Mais il y a un an, l’ancien président disait aussi de Laurent Wauquiez qu’il jouait “au petit bras” en restant à l’écart de la scène nationale.A-t-il porté le même jugement quand son ancien ministre a refusé Bercy proposé par Michel Barnier, parce qu’il préférait Beauvau ? Laurent Wauquiez a en effet dit “non”, se privant de l’exposition médiatique associée à la fonction.A l’inverse, l’ex-chef des sénateurs LR Bruno Retailleau capte la lumière au ministère de l’Intérieur, tant et si bien qu’il est perçu par les Français comme le leader de la droite (24%) loin devant Laurent Wauquiez (13%), selon l’institut Opinionway.Lors d’un récent dîner en tête à tête, Laurent Wauquiez a demandé au Vendéen de respecter leur “accord” : “à toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique”, sinon “tu porteras la responsabilité d’allumer une guerre des chefs dévastatrice”.Cet avertissement n’a pas empêché Bruno Retailleau de se déclarer candidat à la présidence de LR et la réplique de Laurent Wauquiez pourrait être vive. “Le principe du ‘W’, c’est la séduction/intimidation. Un républicain qui veut faire la guerre à tout le monde”, disait déjà de lui, sous couvert d’anonymat, un de ses colistiers aux régionales de 2016.- “Opaque” -Selon plusieurs sources, le biathlète Martin Fourcade en est la dernière victime: face à l’opposition de l’ancien président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il s’est retiré du projet des JO d’hiver 2030, alors qu’il était favori pour présider son comité d’organisation.Car Laurent Wauquiez, qui fêtera ses 50 ans en avril, garde la main sur les affaires de la région, où il a mis en oeuvre une politique axée sur la lutte contre les déficits publics et l’assistanat, mais aussi sur la “restauration de l’autorité” et de “l’identité”.Vidéosurveillance dans les trains et les gares, bourses scolaires au mérite, baisse du poids de la dette et des impôts… pendant huit ans, il a décliné ce programme, martelant que l’Auvergne-Rhône-Alpes est la “région la mieux gérée de France”.Mais l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, conseillère régionale d’opposition fustige la gestion “opaque, et clientéliste” de Laurent Wauquiez qui a selon elle, “souvent confondu les outils de communication de la région avec sa propre communication, voire la trésorerie de la région avec ses propres besoins pour sa carrière politique”.De fait, le Parquet national financier (PNF) enquête sur un repas fastueux organisé en 2022 avec une centaine d’invités, sur des emplois parisiens mais aussi sur des sondages d’opinion, tous financés par la Région. 

Bayrou va réunir vendredi son gouvernement sur la réforme de l’État pour “accélérer”

François Bayrou va réunir son gouvernement vendredi matin pour engager la réforme de l’État et trouver des économies qui permettent de combler le déficit, dans l’idée “d’accélérer” son action après l’adoption des budgets, a annoncé jeudi la porte-parole du gouvernement.Cette “réforme de l’action publique” est “un des chantiers majeurs que nous allons ouvrir, que nous avons déjà ouvert, mais sur lequel nous allons pouvoir accélérer”, a affirmé Sophie Primas dans son compte-rendu du Conseil des ministres à la presse.Emmanuel Macron a lui-même souligné lors du Conseil des ministre que l’adoption des budgets marquait “la fin de la vie au ralenti”. “Désormais nous sommes dans une phase d’accélération”, a complété le Premier ministre, selon Mme Primas.L’Assemblée nationale a approuvé mercredi le budget de la sécurité sociale, qui doit encore franchir une ultime étape au Sénat. Le budget de l’État, de son côté, a été adopté définitivement par le Parlement le 6 février.François Bayrou réunira ce “séminaire de travail” gouvernemental à 07H30 vendredi à Matignon, a précisé une source au sein de l’exécutif. Il sera suivi par des entretiens “avec chaque ministre et son administration pour avancer vraiment en détail”. La réforme de l’État est “obligatoire, cruciale, stratégique pour envisager la suite” et réduire le déficit, prévu à 5,4% pour 2025 mais que l’exécutif veut abaisser à 3% en 2029, a ajouté la porte-parole. “Chaque ministre devra rendre une feuille de route sous un mois sur la simplification, la réorganisation des services et les questionnements qui sont les siens”, pour “rendre un service public de meilleure qualité en dépensant moins d’argent”, a-t-elle explicité.Sophie Primas a rappelé que le ministre de l’Economie Eric Lombard allait installer “une cellule de pilotage du budget” pour “mois après mois, vérifier effectivement si nous sommes dans la trajectoire des 5,4%” de déficit cette année et regarder “s’il y a des mesures correctives” à prendre.”C’est la raison pour laquelle la réforme de l’État est impérative parce que l’effort (…) est très, très important et sera très important sur 2026. Donc mobilisation des fonds européens, réforme de l’État, questionnement sur l’ensemble de nos services publics, (…) sur notre modèle social et son financement, sur l’organisation territoriale”, a-t-elle développé.”On sait que la marche est très haute, mais on est déterminé à l’affronter et l’organiser”, a-t-elle assuré.François Bayrou a jugé récemment “complètement archaïques” la construction des budgets et suggéré une “autre méthode” basée sur la “pluri-l’annualité” des exercices.

L’Assemblée nationale adopte le texte de Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs

Les députés ont adopté jeudi en première lecture la proposition de loi de Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs, actant notamment la création d’une procédure de comparution immédiate. La proposition de loi visant à “restaurer l’autorité” de la justice à l’égard des “mineurs délinquants” et de “leurs parents”, soutenue par le gouvernement, reprend une série de mesures annoncées au printemps par Gabriel Attal, alors Premier ministre. Elle a été adoptée par 125 voix contre 58.”Nous tenons la promesse qui a été faite après les émeutes de 2023, celle de renforcer notre arsenal pénal, celle de lutter plus efficacement contre la délinquance des mineurs”, a déclaré l’ex-chef du gouvernement qui, après être redevenu député, a décidé de porter ces mesures à l’Assemblée.”La naïveté tue. L’aveuglement sacrifie une partie de notre jeunesse”, a-t-il lancé à l’adresse de la gauche, vent debout contre son texte qu’elle estime “dangereux” et qui “court après l’extrême droite”. L’Assemblée a rétabli plusieurs mesures qui avaient été supprimées lors de l’examen du texte en commission fin novembre. Les députés ont notamment acté la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs de 16 ans pour des faits graves. Un article-clé visant à ne plus appliquer d’atténuation des peines, sauf décision motivée du juge, pour des mineurs âgés de 16 ans et plus, auteurs de faits graves, et multirécidivistes a également été rétabli. La gauche a fustigé ces mesures portant atteintes aux grands principes de la justice des mineurs.”Est-ce-que vous croyez qu’au fond, punir les parents, enfermer les enfants, va régler le problème de la délinquance? Croyez vous que la prison règle le problème de la délinquance? Elle la nourrit”, a lancé la députée socialiste Sandrine Runel. Les députés ont aussi approuvé le durcissement de sanctions envers les parents de mineurs délinquants. Un juge des enfants pourra par exemple donner une amende civile aux parents qui ne répondraient pas aux convocations aux audiences et auditions.Le texte pourrait se muscler un peu plus au Sénat, le garde des Sceaux ayant annoncé, dans une interview au Parisien, vouloir introduire de nouvelles mesures lors de son examen prévu le 25 mars à la chambre haute.  Gérald Darmanin souhaite notamment l’introduction de jurés populaires pour juger les délits commis par des mineurs, étendre une mesure judiciaire de couvre-feu aux mineurs délinquants “dès leur sortie des cours et les week-ends”, ou renforcer l’usage du bracelet électronique pour les mineurs.

La Réunion: un député LFI condamné à six mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ivresse

Le député LFI Jean-Hugues Ratenon a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis, neuf mois de suspension du permis de conduire et 2.300 euros d’amende pour conduite en état d’ivresse par le tribunal correctionnel de Saint-Denis de la Réunion. Outre la conduite en état d’ivresse manifeste, Jean-Hugues Ratenon a été condamné pour défaut de maîtrise de son véhicule et refus de se soumettre aux vérifications de la consommation d’alcool et de stupéfiants.Ni Jean-Hugues Ratenon, ni ses avocats n’étaient présents pour le rendu du jugement.Dans la nuit du 24 au 25 août 2024, la voiture du député, arrêtée tous feux éteints sur la chaussée de droite d’une quatre-voies, avait été heurtée par une conductrice.M. Ratenon, qui était au volant de son véhicule, avait été transporté au CHU de Saint-Denis. Selon le parquet, il avait alors “refusé les prélèvements par éthylotest et salivaire destinés à dépister l’éventuelle présence d’alcool ou de stupéfiants, ainsi que le prélèvement sanguin”. Tout au long de la procédure, le parlementaire a nié avoir été en état d’ivresse et avait de nouveau réfuté les faits à la barre du tribunal, affirmant avoir été “victime d’un malaise”.Le président lui avait fait remarquer que les gendarmes l’avaient décrit en “état d’ivresse manifeste et (ayant) des explications embrouillées”.”Je n’ai eu aucune interaction avec les gendarmes, pour moi ces scènes n’ont jamais existé”, avait soutenu Jean-Hugues Ratenon. Les avocats de la défense, Me Jade Dousselin et Me Erick Hesler, avaient plaidé la relaxe de leur client au motif que “rien ne peut être retenu contre lui”.

Violences à Bétharram: Bompard (LFI) dénonce un “scandale d’État”

Le coordinateur politique de La France insoumise Manuel Bompard a dénoncé jeudi “un scandale d’Etat” à propos des dénégations de François Bayrou quant à sa connaissance de violences et d’agressions sexuelles dans un établissement catholique, qui a été fréquenté par ses enfants.”On est face à ce qui s’apparente de plus en plus à un scandale d’État”, a estimé Manuel Bompard sur RTL, rappelant que François Bayrou était ministre de l’Éducation nationale puis président du Conseil général à l’époque de certains faits. Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1970 et 1990.La semaine dernière, des témoins interrogés par l’AFP, après une enquête de Mediapart, ont affirmé que le Premier ministre avait connaissance dès la fin des années 1990 d’accusations d’agressions sexuelles.Interrogé à deux reprises par des députés insoumis et écologiste, le chef du gouvernement a de nouveau “récusé” mercredi devant l’Assemblée nationale les accusations de mensonge et dénoncé des “polémiques artificielles”. “Un juge, une enseignante dans cet établissement catholique, une victime ont signalé ces faits à Monsieur Bayrou et donc il ne peut pas, comme il l’a fait, s’enfoncer dans le mensonge”, s’est indigné Manuel Bompard, trouvant également “particulièrement choquant” le “silence dans la classe politique de manière générale” sur cette affaire.”C’est factuellement vérifié qu’il a menti”, a-t-il affirmé, soulignant que “le sujet” était de “faire la démonstration aujourd’hui, et on est capable de le faire, qu’il a reçu un certain nombre de signalements et qu’il n’a pas agi pour mettre un terme à ces faits”, a insisté le député de Marseille, réclamant la démission du Premier ministre.Le député insoumis Paul Vannier, qui a interrogé le Premier ministre cette semaine à l’Assemblée, a dans le même temps demandé à la présidente de la commission des Affaires culturelles, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, d’organiser un vote pour “conférer” à sa commission “les prérogatives attribuées aux commissions d’enquête, pour une durée de six mois, sur les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l’Etat”.  Cette commission “pourrait investiguer sur l’action des services de l’Education nationale vis-à-vis de Bétharram ces 60 dernières années. Ces éléments n’entrent pas dans le cadre de la procédure judiciaire en cours, qui porte elle sur la commission de crimes”, a précisé M. Vannier à l’AFP.En avril 1996, alors que François Bayrou était ministre de l’Education, une plainte avait dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un de ses fils, condamné par la suite.En mai 1998, alors qu’il était redevenu député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général, un ancien directeur de l’institution avait été mis en examen et écroué pour viol.”Est-ce que vous croyez que nous aurions scolarisé nos enfants dans des établissements” où l’on aurait “soupçonné ou affirmé qu’il se passe des choses de cet ordre ?”, s’était défendu mercredi M. Bayrou.

Fin de vie: deux textes “en mai” au Parlement, dit la porte-parole du gouvernement

Le Parlement débattra bien de deux textes sur la fin de vie, “probablement en mai”, a confirmé jeudi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas après des déclarations de Catherine Vautrin indiquant sa préférence, comme celle de l’Élysée, pour un seul texte.”La position du Premier ministre est très claire: il y aura deux textes”, l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide active à mourir, a déclaré Mme Primas sur Public Sénat. La ministre de la Santé avait semé le doute mardi en affirmant que “ça n’est pas encore totalement arbitré” et en affirmant que l’Élysée et elle-même penchaient pour un seul texte regroupant les deux sujets.”C’est lui (François Bayrou) qui tranche et sa position est très ferme”, a insisté Mme Primas.En revanche, la porte-parole est restée floue sur la nature des deux textes, projets de loi ou propositions parlementaires.”On est aujourd’hui dans la détermination des modalités”, a-t-elle dit, assurant qu’on “ne repart pas de zéro” même si “ce n’est pas tout à fait possible” de reprendre la proposition de loi Falorni dont l’examen avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.Le gouvernement vise une discussion des deux textes au Parlement “en mai probablement” pour une adoption “le plus rapidement possible”, a-elle ajouté.

L’Assemblée s’empare du texte d’Attal pour durcir la justice des mineurs

Comparution immédiate, sanction des parents, dérogations à l’excuse de minorité: l’examen d’un texte de Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs, soutenu par le gouvernement mais honni par la gauche, a débuté mercredi soir dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.La proposition de loi visant à “restaurer l’autorité” de la justice à l’égard des “mineurs délinquants” et de “leurs parents” reprend une série de mesures annoncées au printemps par Gabriel Attal, alors Premier ministre.Le texte se veut une réponse aux violences urbaines de l’été 2023 – après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre – selon l’ex-chef du gouvernement qui, après être redevenu député, a décidé de le porter à l’Assemblée.Dans un hémicycle fourni, Gabriel Attal a évoqué un autre drame: le meurtre d’Elias, un adolescent de 14 ans mortellement poignardé à Paris pour son téléphone portable le 24 janvier. Deux mineurs de 16 et 17 ans ont été mis en examen.”Evidemment, ce texte n’a pas été rédigé ou déposé après ce drame, mais c’est un drame de plus. C’est un drame de trop”, a déclaré Gabriel Attal au cours d’une brève intervention, laissant le député Jean Terlier, rapporteur, défendre une proposition de loi au service “d’une justice plus réactive et mieux adaptée face à l’aggravation de la délinquance des mineurs”.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a réitéré le soutien du gouvernement à ce texte saluant des mesures qui permettent “de répondre beaucoup plus rapidement à des faits inacceptables”. – Détricoté en commission -Son adoption est loin d’être assurée. La gauche est vent debout contre le texte “directement inspiré par les idées de l’extrême droite”, selon le député socialiste, Hervé Saulignac.  Lors de l’examen en commission des Lois, fin novembre, la gauche avait détricoté le texte, en l’absence d’un grand nombre de députés du centre, de la droite et de l’extrême droite.Mais la motion de rejet préalable du texte, déposée par les socialistes, n’a pas été adoptée à l’ouverture des débats mercredi (202 contre, 96 pour). M. Attal espère rétablir les mesures supprimées, à commencer par la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs de 16 ans pour des faits graves.Il entend également “inverser les choses” sur “l’excuse de minorité” qui permet d’atténuer les peines judiciaires, afin “qu’elle ne soit plus automatique à partir de 16 ans, pour des faits particulièrement graves”. Le texte prévoit en outre de durcir les sanctions envers les parents de mineurs délinquants.Il pourrait se durcir un peu plus au Sénat, le garde des Sceaux a annoncé, dans une interview au Parisien, vouloir introduire de nouvelles mesures lors de son examen prévu le 25 mars à la chambre haute (sous réserve de son adoption par les députés).  Gérald Darmanin souhaite notamment l’introduction de jurés populaires pour juger les délits commis par des mineurs, étendre une mesure judiciaire de couvre-feu aux mineurs délinquants “dès leur sortie des cours et les week-ends”, ou renforcer l’usage du bracelet électronique pour les mineurs. – Macronistes surmobilisés -Pour le député écologiste Pouria Amirshahi, lors des débats, ce texte “traduit la bascule triste de notre époque, celle par laquelle la répression devient le seul horizon d’un pouvoir en mal de solution de fond”.”Ce n’est pas en enfermant un enfant qu’on lui ouvre de nouvelles perspectives”, s’est-il indigné, appelant plutôt à s’inquiéter de la suppression de 500 postes envisagés à la protection judiciaire de la jeunesse.De l’autre côté de l’hémicycle, le Rassemblement national a salué le “message de fermeté” envoyé, selon les mots de la députée Sylvie Josserand.”Il faut rendre à César ce qui est à César”, a lancé l’élue d’extrême droite rappelant que “l’exclusion de l’excuse de minorité de plein droit” est “une mesure prônée de longue date” par le RN. Plus tôt, le député socialiste Hervé Saulignac avait appelé “à la conscience personnelle de chaque député du bloc central” pour faire barrage à ce texte. Avant l’examen, plusieurs élus avaient partagé leur malaise, déplorant un seul volet répressif. Le député macroniste, Ludovic Mendes, regrettait par exemple que le texte ne “ne traite qu’une partie du problème”.Le dossier a valeur de test pour l’ancien Premier ministre Gabriel Attal; dans le creux de la vague après un revers essuyé par son parti Renaissance lors de récentes élections, et des critiques sur sa méthode employée comme chef du groupe.Mercredi soir, la présence de la quasi-totalité des députés macronistes sur les bancs sonnait comme une première victoire. Avant la poursuite de l’examen des mesures jeudi matin, et un probable vote dans la foulée. parl-cma/lpa

Centrale thermique de Saint-Avold: une loi pour assurer la conversion du site

“Une étape importante” : une proposition de loi visant à convertir au gaz naturel et au biogaz la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle) a été mise mercredi sur les rails, une lueur d’espoir pour ses salariés jusqu’alors très inquiets pour l’avenir du site.La centrale lorraine est “l’une des deux dernières centrales à charbon” de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), “qui devaient fermer en France d’ici à fin 2027 et le président (de la République Emmanuel Macron) avait pris l’engagement de la transformer fin 2023 en centrale à biomasse”, a rappelé lors d’une intervention au Sénat le ministre de l’Economie et des Finances Eric Lombard, interrogé sur le sujet par la sénatrice LR de Moselle Catherine Belrhiti.”L’engagement pris par le président (…) sera tenu parce que d’autres évolutions ont été prévues de façon à ce qu’on puisse recourir au gaz naturel ou au biogaz”, a ajouté le ministre, en rappelant toutefois que “les textes ne permettent pas d’opérer cette transformation à droit constant” et qu'”un amendement qui a été proposé dans le cadre du projet de loi de finances a été rejeté”.”Malgré cela, une proposition (de loi) transpartisane (…) est portée par cette assemblée et (…) je peux vous assurer que (…) nous trouverons un moment pour (qu’elle) puisse être débattue et adoptée” afin “que vive cette belle centrale de Saint-Avold”, a déclaré M. Lombard.- “Ingrédients réunis” -Le texte sera examiné le 25 mars, selon l’ordre du jour communiqué mercredi par le Sénat.”Nous avions besoin d’un texte législatif pour la conversion de cette centrale à charbon”, a-t-on indiqué du côté de Bercy, soulignant que “tous les ingrédients étaient réunis pour une (proposition de loi) transpartisane”.Dans un communiqué, GazelEnergie, propriétaire du site, voit dans ce texte “une étape importante dans le projet de reconversion industrielle postcharbon” du site.”Coordonnée par l’ensemble des sénateurs de Moselle, avec le soutien de l’ensemble des élus locaux mosellans, cette initiative parlementaire transpartisane va permettre de poser les bases législatives permettant à la centrale (…) de poursuivre son activité et d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en électricité de la région Grand-Est tout en réduisant très significativement son empreinte carbone”, se félicite GazelEnergie.La conversion, qui représente un investissement “de plusieurs dizaines de millions d’euros de la part” de l’énergéticien, “permettra de maintenir les emplois sur le site de la centrale”, ajoute l’entreprise.Emile-Huchet emploie 150 personnes, pour 500 emplois directs et indirects, selon la CFDT.Grosse émettrice de CO2, elle devait déjà fermer ses portes en mars 2022, mais entre guerre en Ukraine et déboires du parc nucléaire, elle a repris du service et assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver.En septembre 2023, Emmanuel Macron avait annoncé sa conversion ainsi que celle de Cordemais d’ici 2027 vers une énergie plus verte. Mais des discussions enlisées et les changements de gouvernement successifs avaient semble-t-il relégué l’avenir des centrales au second plan.Député LFI de Loire-Atlantique, Matthias Tavel a de son côté interpellé M. Lombard sur X quant à l’avenir du site proche de Nantes : “votre engagement vaut-il aussi pour la centrale EDF (détenu à 100% par l’Etat) de Cordemais dont la fermeture a été annoncée?”- “Considération” -L’annonce de M. Lombard a été accueillie avec soulagement en Moselle, où l’inquiétude montait chez les salariés de la centrale, dont les contrats de travail prenaient fin en avril.”GazelEnergie a accepté de prolonger les contrats de travail des salariés jusqu’au 31 août 2025, le temps que cette avancée puisse se traduire concrètement”, a précisé l’entreprise dans son communiqué.”Enfin un petit de peu de considération pour les salariés”, a réagi auprès de l’AFP Thomas About, délégué CFDT, syndicat majoritaire chez GazelEnergie, en réaction aux propos de M. Lombard.”On ne crie pas victoire” pour autant, a-t-il tempéré, invitant le ministre “à continuer dans cette voie et à nous rendre visite sur le site”.”Cette annonce est une bonne nouvelle pour sauver des centaines d’emplois en Moselle-Est, pour assurer notre souveraineté énergétique et pour décarboner notre production électrique en passant du charbon au gaz”, s’est réjoui de son côté sur X Alexandre Loubet, député Rassemblement National (RN) de Moselle et vice-président du parti.

Retailleau se lance dans la course à la tête de LR, au bord d’une “guerre des chefs”

Nicolas Sarkozy avait utilisé le même tremplin pour se propulser à l’Elysée en 2007: le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est lancé mercredi dans la course à la présidence des Républicains, au risque de raviver une “guerre des chefs” à droite avec Laurent Wauquiez.Porté par les sondages où il a bondi depuis son arrivée au gouvernement en septembre, le ministre a choisi d’annoncer sa candidature dans un courrier adressé aux militants qui devraient être appelés à élire le nouveau président de LR lors d’un congrès ce printemps. “Aujourd’hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère: parler vrai et agir vite”, écrit-il dans ce message dont l’AFP a obtenu une copie, confirmant une information du Figaro. Surfant sur les récentes victoires de la droite à la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94) et lors d’une législative partielle dans son fief de Boulogne-Billancourt (92), succès attribués à sa participation au gouvernement par ses partisans, Bruno Retailleau donne ainsi un coup d’accélérateur à sa campagne avant un bureau politique crucial prévu lundi pour fixer la date du congrès.Et prend également le risque de déclencher une “guerre des chefs dévastatrice” à droite. Laurent Wauquiez l’avait prévenu lors d’un dîner en tête-à-tête il y a une semaine à Beauvau, où le patron des députés LR lui avait rappelé un “accord” entre les deux hommes sur la distribution des rôles. “A toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique”, l’avait mis en garde le patron des députés LR qui envisage également de se lancer dans la course pour 2027, avec l’intention lui aussi d’utiliser la présidence du parti de droite comme tremplin pour la présidentielle. Mais “la démocratie, une élection, c’est le contraire d’une guerre”, a répondu le ministre de l’Intérieur mercredi soir à son arrivée à une rencontre avec des jeunes LR dans un café parisien, à Montparnasse.”Je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit. Je crois que l’on a beaucoup de militants qui nous sont restés fidèles. Ils ont été parfois déçus parce qu’il y a eu des défaites, des échecs. Mais ils ont tenu. Et cette fidélité là, elle doit nous obliger à les respecter”, a-t-il également déclaré.Attendu par une centaine de personnes, M. Retailleau était accompagné par Élisabeth de Maistre, nouvelle députée LR de Boulogne-Billancourt, et Kristell Niasme, nouvelle maire de Villeneuve-Saint-Georges.”Je veux continuer de porter cette parole de vérité qu’attendent les Français”. Et “élargir la droite”, a ensuite expliqué le Vendéen.- “Voter ce n’est pas diviser” -Mercredi, l’entourage de Laurent Wauquiez a répété à l’AFP que Bruno Retailleau prenait la “lourde responsabilité d’ouvrir une guerre des chefs”.Fort de sa popularité, M. Retailleau – qui avait perdu fin 2022 l’élection interne LR contre Eric Ciotti, allié depuis à Marine Le Pen – a reçu récemment le soutien de plusieurs personnalités de droite.L’ex-chef du gouvernement Michel Barnier l’a qualifié de “grand ministre”, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand soutient sa candidature, Louis Sarkozy, le fils de l’ancien président, le présente comme la “seule lumière” qui soit apparue dans “la triste séquence” de la dissolution…Et Xavier Bertrand a écarté sur BFMTV toute “contradiction” entre la présidence de LR et les fonctions de ministre de l’Intérieur, prenant l’exemple de Nicolas Sarkozy qui a conquis l’Elysée en 2007 en occupant ces deux postes.Le président des Hauts-de-France, qui s’est déjà déclaré candidat à la présidentielle, a toutefois réfuté le “caractère automatique” entre la présidence de LR et la course à l’Elysée.D’autres candidats potentiels de droite proposent d’ailleurs des primaires ouvertes pour désigner un seul candidat qui ne serait pas éliminé au premier tour comme lors des deux dernières présidentielles, à l’image du ministre de la Justice Gérald Darmanin ou de David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF).   Dans son courrier aux militants, Bruno Retailleau appelle à “agir vite”, estimant qu'”une nouvelle dissolution est possible et qu’il nous faut rapidement nous mettre en ordre de bataille”. L’éphémère secrétaire d’Etat du gouvernement Barnier Othman Nasrou sera son directeur de campagne.