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Soutien “inconditionnel” à Israël: Braun-Pivet reconnaît avoir eu “tort de choisir ce mot”

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a reconnu jeudi avoir “eu tort” de “choisir” le terme de “soutien inconditionnel” de la France à Israël très rapidement après les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas, qui avait fait polémique à l’époque. Le 10 octobre 2023, cette personnalité du parti macroniste Renaissance avait assuré à Israël, “pays ami”, depuis le perchoir où elle avait convoqué une minute de silence pour les victimes israéliennes, “au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel”, provoquant un tollé à gauche.”Je vois bien que j’ai eu tort de choisir ce mot, parce qu’il ne reflétait pas ma pensée et il a été compris de telle sorte que ça ne correspond pas à ce que je voulais dire”, a déclaré Yaël Braun-Pivet sur France Inter. “J’ai réaffirmé à l’Assemblée nationale le soutien qui était celui de la France à un pays meurtri par le terrorisme et ce soutien qui n’avait pas de condition”, a-t-elle expliqué, rappelant qu'”on entendait chez certains” à l’époque dire que les Israéliens étaient “en fait responsables de leur propre malheur”.La présidente de l’Assemblée était la seule à avoir utilisé cette expression à ce niveau de l’État. Ce terme d'”inconditionnel” avait été critiqué vivement par La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon qui avait refusé de participer à la marche contre l’antisémitisme organisée par Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher, jugeant que “les amis du soutien inconditionnel au massacre” avaient leur “rendez-vous”. “Seul un groupe avait refusé d’applaudir cette expression: le groupe de La France insoumise”, a réagi sur le réseau social X le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.  “Maintenant que les mots bougent, les actes ne peuvent plus attendre”, a-t-il ajouté au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron d’une possible reconnaissance par la France d’un Etat palestinien au mois de juin. Yaël Braun-Pivet a néanmoins assuré jeudi qu’elle “ne regrette pas” de s’être rendue en Israël deux semaines après les massacres, voyage de soutien qui lui avait également été reproché. Face à la polémique, à son retour, elle avait expliqué que sa position de “soutien inconditionnel” s’appliquait à “l’existence d’Israël”, pas au “gouvernement d’Israël”, dirigé par une coalition d’extrême droite favorable à la colonisation en Cisjordanie. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU, le bilan total depuis le début de la guerre s’élève à 50.846 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils.

Marine Le Pen sur le point de perdre son mandat de conseillère départementale

La préfecture du Pas-de-Calais finalise la procédure pour déchoir Marine Le Pen de son mandat de conseillère départementale, a-t-elle indiqué jeudi, une dizaine de jours après la condamnation de Mme Le Pen à une inéligibilité immédiate de cinq ans.Interrogée par l’AFP sur l’avancement de cette procédure, la préfecture a expliqué avoir reçu mardi “la notification du jugement, nécessaire pour engager la procédure”. “La procédure est en cours de finalisation sur cette base”, ajoute-t-elle.Questionné jeudi lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a assuré que “d’ici quelques jours, bien entendu, les arrêtés seront pris conformément à la décision de justice”.Jugée aux côtés d’autres membres du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, et à une amende de 100.000 euros, ainsi qu’à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027.Le tribunal a estimé qu’elle était au “cÅ“ur” d’un système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016. Le montant total des détournements s’élève à 4,4 millions dont 1,1 ont déjà été remboursés.Comme le veut la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Mme Le Pen conserve son mandat de députée du Pas-de-Calais, mais ne pourra pas se représenter si des législatives anticipées sont convoquées après une nouvelle dissolution. Elle doit en revanche perdre immédiatement son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais. Dans un courrier daté de mercredi au ministre de l’Intérieur, dont l’AFP a eu copie, confirmant une information du Parisien, le député Liot Harold Huwart s’est ému du fait que le préfet du Pas-de-Calais n’ait pas encore pris la mesure de démission d’office de Mme Le Pen de ce mandat local. Il y soulignait que dans une situation similaire, en juin 2024, le député de Mayotte Rachadi Saindou avait été déclaré démissionnaire de son mandat local dans les 48 heures suivant sa condamnation.Depuis sa condamnation, la cheffe de file de l’extrême droite dénonce une “décision politique” qui “bafoue l’Etat de droit”. 

Coup d’envoi jeudi de la campagne de déclarations de revenus de 2024

Les Français pourront soumettre leur déclaration de revenus de 2024 à partir de jeudi et jusqu’au 5 juin au plus tard, selon un calendrier présenté jeudi par la ministre des Comptes publics.Lors d’une conférence de presse à Bercy, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé quelques nouveautés de la campagne déclarative, notamment un “taux individualisé” de prélèvement à la source pour les couples mariés ou pacsés qui le souhaitent, sans changer la somme totale payée par le couple, et la fin de l’envoi des déclarations papiers pour les contribuables qui avaient reçu un exemplaire papier en 2024 mais avaient finalement déclaré en ligne.Cette mesure doit permettre d’économiser “plus de 2 millions d’euros”, avait déclaré la ministre la veille dans le journal Le Dauphiné. “Nous ne voulons forcer personne à passer au numérique”, mais “quand les Français passent, eux, au numérique, nous n’envoyons plus les formulaires papier”, sauf s’ils en font a demande, a-t-elle indiqué jeudi. La date limite du dépôt des déclarations en ligne est fixée au 22 mai pour les départements 1 (Ain) à 19 (Corrèze), au 28 mai pour les départements 20 (Corse) à 54 (Meurthe-et-Moselle) et au 5 juin pour les départements 55 (Meuse) à 974 (La Réunion) et 976 (Mayotte).  Les déclarations sous format papier et celles des non-résidents devront être déposées le 20 mai au plus tard. La déclaration de revenus est obligatoire pour tous les résidents fiscaux français même en cas de ressources faibles ou nulles. “Une grande partie des usagers risquent d’être désorientés de ne plus recevoir leur déclaration papier et (de) se déplacer plus massivement dans nos services d’accueil qu’ils soient téléphoniques ou physiques”, alors que les agents sont “toujours moins nombreux pour exercer leurs missions”, s’est alarmé de son côté le syndicat Solidaires Finances Publiques, tout en précisant qu’une copie papier pouvait être obtenue sur demande.  – Inflation neutralisée -Comme prévu dans le budget 2025, les tranches du barème de l’impôt sur le revenu ont été revalorisées de 1,8%, pour éviter que certains contribuables dont les revenus ont été augmentés pour compenser l’inflation ne deviennent imposables – 619.000 contribuables seraient concernés, selon le ministère de l’Economie et des Finances.Ce barème progressif, qui sert à calculer le niveau d’impôt de chaque ménage, comporte plusieurs tranches ayant un taux d’imposition allant de 0% pour les revenus jusqu’à 11.497 euros, à 45% pour ceux dépassant 180.294 euros.Par ailleurs, à partir du 1er septembre, le taux individualisé de prélèvement à la source s’appliquera par défaut aux contribuables mariés ou pacsés, sauf indication contraire. Une mesure d'”équité” pour Amélie de Montchalin, qui estime dans son entretien au Dauphiné que “ça permettra aux femmes de payer l’impôt à la juste part de leur contribution aux revenus du foyers”, alors qu'”aujourd’hui, dans plus de 80% des cas, le taux d’imposition est le même pour les deux partenaires, alors qu’il y a parfois une grande différence de revenus, le plus souvent au détriment des femmes”.- Experts-comptables -Pour aider les contribuables, le Conseil national de l’ordre des experts-comptables a indiqué mettre à disposition un site internet dédié (allo-impot.fr) et un numéro vert (0800 06 54 32) deux jours par semaine à partir du 21 mai. Les plus riches (aux revenus supérieurs à 250.000 euros par an pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple sans enfant) devront aussi s’acquitter en 2025 de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), présentée comme temporaire, qui fixe un taux minimal d’imposition de 20%.  Alors que le gouvernement a fait de la lutte contre les fraudes un axe de son action, le ministre de l’Economie Eric Lombard a dit en mars vouloir faire “évoluer la contribution des hauts patrimoines pour lutter contre la suroptimisation fiscale”. Ce ne sera “pas du tout un nouvel ISF”, impôt de solidarité sur la fortune remplacé en 2018 par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière), recentré sur les seuls actifs immobiliers d’une valeur nette supérieure à 1,3 million d’euros, a-t-il assuré.”Nous travaillons à trouver un mécanisme de lutte contre le contournement et les abus les plus caractérisés, notamment sur les patrimoines, et l’idée d’un taux d’impôt minimum paraît bonne”, a aussi évoqué Amélie de Montchalin dans Le Dauphiné.

La France pourrait reconnaître l’Etat palestinien “en juin”, dit Macron

Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un Etat palestinien “en juin” à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par un certain nombre de pays.”On doit aller vers une reconnaissance (de l’Etat palestinien, ndlr) et donc dans les prochains mois on ira”, a déclaré le président français dans une interview à l’émission “C’est à vous” sur France 5 donnée à son retour d’Egypte mardi et diffusée mercredi.”Notre objectif, c’est, quelque part en juin, avec l’Arabie saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs”, a-t-il ajouté.La conférence vise à la création d’un Etat palestinien. Les appels à une “solution à deux Etats”, palestinien au côté de celui d’Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.Près de 150 pays reconnaissent l’Etat palestinien. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont ainsi franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. La solution à deux Etats reste toutefois rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.”Je le ferai (…) parce que je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas”, a relevé le chef de l’Etat.- “Dans la bonne direction” -Cela permettra également “d’être clair pour lutter contre ceux qui nient le droit d’Israël à exister, ce qui est le cas de l’Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région”, a insisté le président français.En 2020, les accords d’Abraham ont mené à la reconnaissance d’Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. L’Arabie saoudite qui avait aussi entamé des négociations pour un rapprochement avec Israël les a en revanche suspendues depuis le début de la guerre à Gaza, conditionnant toute reconnaissance à la création d’un Etat palestinien. L’Autorité palestinienne a aussitôt salué l’annonce d’Emmanuel Macron. Une reconnaissance par la France “serait un pas dans la bonne direction, conforme à la défense des droits du peuple palestinien et à la solution à deux Etats”, a déclaré à l’AFP Varsen Aghabekian Shahin, ministre d’Etat aux Affaires étrangères.Le président français a apporté lundi au Caire son soutien au plan arabe pour Gaza, s’opposant “fermement aux déplacements de populations” face aux ambitions de Donald Trump.L’initiative arabe se veut une réponse au plan du président américain qui prévoit de prendre le contrôle du territoire palestinien et d’en expulser ses habitants.Préparée par l’Egypte, elle ambitionne de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer ses 2,4 millions d’habitants. – “Pas un centime” -Le plan met de facto à l’écart le mouvement islamiste palestinien et prévoit un retour de l’Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le Hamas.Face au “blocage humanitaire” à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve, “il nous semble prioritaire de redemander urgemment un cessez-le-feu de quarante à cinquante jours”, a ajouté Emmanuel Macron dans les colonnes des quotidiens français La Croix et Libération.Pour tenter de convaincre Benjamin Netanyahu d’accepter une nouvelle trêve et le déblocage de l’aide, il demande aussi la libération d’une dizaine d’otages, “selon les discussions que les Egyptiens mènent en lien avec les Qataris et avec le Hamas”.Le président français affirme aussi que “le Hamas ne sera pas éliminé par la voie militaire”, “c’est une hydre”, et plaide pour une sortie négociée de ses principaux cadres de Gaza: “l’Egypte, le Qatar, la Turquie savent le faire et on doit les aider.”Interrogé sur le projet de Donald Trump d’en faire la “Riviera du Moyen-Orient”, Emmanuel Macron martèle que la bande de Gaza n’est “pas un projet immobilier”.”Le simplisme, parfois, n’aide pas. Je dis au président Trump: (…) +C’est vrai que c’est trop lent tout ça, je comprends ton impatience, peut-être ce serait formidable si un jour ça se développait de manière extraordinaire, mais là, notre responsabilité, c’est de sauver des vies, de retrouver la paix et de négocier un cadre politique+”, a-t-il souligné.”Si tout cela n’existe pas, personne n’investira. Aujourd’hui personne ne mettra un centime à Gaza”, a-t-il martelé.

“Tronçonneuse” ou “coupe-ongles”: les députés entament l’examen du projet de loi simplification

Les députés ont entamé mercredi soir l’examen du projet de loi dit de “simplification”, défendu par le gouvernement comme une “cure” nécessaire pour aider notamment les entreprises, mais fustigé à gauche comme “anti-écologique”.Le projet de loi, en gestation depuis environ un an, doit mobiliser les députés jusqu’à la fin de la semaine, avec plus de 1.000 amendements appelés à être étudiés.”Nous devons arrêter de tourner autour du pot et enfin entamer une véritable cure de simplification”, a déclaré à l’ouverture des débats le ministre de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, en soulignant qu’un dirigeant d’entreprise passait en moyenne huit heures chaque semaine “à remplir de la paperasse”. Lors de son passage en commission, le texte a été profondément remanié, les députés ayant supprimé des dizaines d’instances, dont les Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux (Ceser), ou encore les “Zones à faibles émissions” (ZFE) interdites aux véhicules les plus polluants.Le gouvernement prévoit plusieurs amendements de rétablissement.”Le gouvernement sera défavorable, par principe, à toute suppression d’opérateurs ou d’agences indépendantes”, a indiqué M. Marcangeli. “Le risque principal qui nous guette dans cet hémicycle”, a-t-il averti, “c’est de céder d’un côté à la surenchère de ceux qui souhaitent manier avec violence tronçonneuse et hache et, de l’autre côté, ceux qui sont encore coincés entre le marteau et l’enclume d’une forme de soviétisme bureaucratique”.Le groupe Ecologiste et Social a défendu mercredi une motion de rejet préalable du texte, soutenue par les députés La France insoumise (LFI), socialistes et communistes. Avec 111 votes favorables mais 135 voix contre, elle a été repoussée.”L’ambition première de ce texte est totalement dénaturée”, et il est devenu “anti-démocratique, anti-écologique et anti-social”, a asséné le député écologiste Charles Fournier. “Ce n’est plus une simplification à laquelle on assiste, mais une grande liquidation.””Lors de son passage en commission, les climatosceptiques, d’Horizons au Rassemblement national, ont pris part à cette fête de la dérégulation en menant une véritable offensive trumpiste”, a aussi accusé la députée LFI Sandrine Nosbé. “Vous n’aimez pas la tronçonneuse, ça, on le savait. Mais vous n’aimez même pas le sécateur, ni même le coupe-ongles”, a rétorqué le député Guillaume Kasbarian (groupe macroniste).”La gauche, c’est le parti de la bureaucratie, c’est le parti de l’État mammouth”, a renchéri le député RN Matthias Renault. 

Présidence LR: Wauquiez et Retailleau à droite toute

Laurent Wauquiez veut envoyer les étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, Bruno Retailleau attaque les “juges rouges” : à plus d’un mois du congrès qui désignera le nouveau président des Républicains, la campagne des deux candidats vire très à droite pour séduire les militants.Provocation, surenchère, voire une “tentative désespérée” de se relancer face à des sondages défavorables comme l’insinue un soutien de son rival ? L’idée controversée de Laurent Wauquiez de miser sur le climat “dissuasif” de Saint-Pierre-et-Miquelon pour convaincre les étrangers frappés d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) de rentrer dans leur pays consterne le politologue Jean-Yves Camus.”C’est à côté de la plaque. Une façon de ne pas traiter sérieusement le problème”, affirme-t-il à l’AFP, déplorant que “40 ans après, la droite n’ait toujours pas compris comment on combattait le Rassemblement national”. On y parvient “en ayant une approche de fond, une panoplie de mesures qui tiennent la route et non pas en lâchant une petite phrase qui ne trompe absolument personne, car on sait bien que ça ne se fera pas”, regrette-t-il.Ce virage à droite d’une campagne où le patron des députés LR revendiquait jusqu’alors l’héritage de Jacques Chirac en allant à la rencontre des militants, sème doute ou désarroi, parfois auprès de certains de ses soutiens.Il a en tout cas provoqué la colère du groupe indépendant Liot à l’Assemblée nationale, dans lequel siège notamment le député Saint-Pierrais Stéphane Lenormand, qui a réclamé “des excuses sincères aux habitants” de la collectivité ultramarine.”Vu les réactions, l’idée est mauvaise, le buzz aussi”, regrette un cadre du parti qui aurait préféré que son candidat profite de la campagne “pour se démarquer du RN en défendant une droite moderne et non celle beaucoup plus rance”.- Le “petit manuel” de Ciotti -Une opinion que ne partage pas un conseiller de l’Union de la droite républicaine (UDR), le parti fondé par Eric Ciotti qui avait lui-même conquis en 2021 la présidence de LR face à Bruno Retailleau, avant de s’allier au RN l’été dernier lors des législatives. A l’en croire, Laurent Wauquiez aurait puisé son idée dans ce qu’il présente comme le “petit manuel pour gagner les élections internes”, en d’autres termes la campagne victorieuse du député des Alpes-Maritimes qui avait proposé dans la dernière ligne droite la création “d’un Guantanamo à la française”.   “C’est habile, car si Bruno Retailleau réagit de manière trop modérée il va déplaire aux adhérents et s’il va plus loin il se mettra en porte-à-faux avec le gouvernement”, souligne cette source, justifiant ainsi le refus du ministre de l’Intérieur de commenter les propos de son rival.”La base de LR est plus radicale que la tête”, explique un soutien du député de Haute-Loire, rappelant que l’élection du président les 17 et 18 mai est limitée aux adhérents.Pas de quoi convaincre Jean-Yves Camus pour autant: “Quand on lance une mesure qui ne se fait pas, on ajoute du carburant au moteur de Marine Le Pen qui passe son temps à attaquer Les Républicains en disant qu’ils promettent la lune en période électorale” et ne tiennent pas leurs promesses une fois au pouvoir. Pour le spécialiste de communication politique Philippe Moreau-Chevrolet, Laurent Wauquiez espère “capter l’attention sur soi, être un marqueur d’extrême droite, de droite dure”, tout en soulignant que son rival vendéen “s’est d’ailleurs positionné bien avant lui” sur ce terrain-là.Le ministre de l’Intérieur, qui a le vent en poupe dans les sondages, a également multiplié les déclarations polémiques ces dernières semaines.Dans les jours qui ont suivi la condamnation à 5 ans d’inéligibilité de Marine Le Pen, il s’en est pris au Syndicat de la magistrature, classé à gauche, évoquant des “juges rouges”.  “Vive le sport, et donc à bas le voile”, a-t-il également déclaré fin mars lors d’un rassemblement intitulé “Pour la République, la France contre l’islamisme”.La justice ayant peut-être mis hors course Marine Le Pen pour la présidentielle, “il y a une course (pour) conquérir la légitimité à droite, faire l’union des droites derrière soi et espérer l’emporter en 2027”, analyse Philippe Moreau-Chevrolet.Le soutien du ministre de l’Intérieur dément toutefois un virage : “Il dit ce qu’il a toujours dit. Il est bien à droite, une droite assumée qui n’est pas honteuse”.

Chlordécone aux Antilles: au Sénat, des débats sur l’indemnisation des victimes terminent dans l’indignation

Imbroglio rarissime au Sénat: l’examen d’un texte pour indemniser les victimes des ravages du chlordécone aux Antilles a été écourté mercredi, les élus ultramarins, macronistes et la gauche s’indignant de voir cette initiative “dénaturée” par la droite et le gouvernement.C’est une scène à laquelle les couloirs feutrés du Palais du Luxembourg ne sont pas habitués… Mercredi après-midi, les débats visant à reconnaître la responsabilité de l’Etat sur le scandale du chlordécone, un pesticide utilisé en Guadeloupe et à la Martinique jusqu’en 1993 malgré des alertes sur sa dangerosité, ont tourné court.Le sénateur de Guadeloupe, Dominique Théophile, membre du groupe RDPI composé de sénateurs ultramarins alliés aux élus macronistes, a décidé de retirer des débats la proposition de loi qu’il portait après l’adoption d’un amendement soutenu par le gouvernement.M. Théophile espérait en effet faire inscrire dans la loi la responsabilité de l’Etat dans “les préjudices moraux et sanitaires” subis par les populations antillaises et leur octroyer une indemnisation.Mais la majorité sénatoriale, une alliance entre la droite et l’Union centriste, a nettement réduit la portée de son initiative en limitant la reconnaissance de la France aux seuls “dommages sanitaires”.Cela exclurait, selon l’auteur du texte, le “préjudice moral d’anxiété” causé par l’utilisation de ce pesticide répandu dans les bananeraies et responsable d’une pollution massive et persistante des sols et de l’eau aux Antilles françaises.Or ce préjudice “d’anxiété” a été reconnu par la cour administrative d’appel de Paris dans une décision datant du mois de mars, ouvrant la voie à une indemnisation des victimes pouvant le démontrer.”Je ne pouvais pas laisser prospérer un texte dénaturé”, a réagi M. Théophile auprès de la presse. “Nous ne pouvons pas écrire un texte qui exclut ce que nous avons déjà gagné” en justice, a-t-il ajouté, dépité, assurant ne pas vouloir “aller à l’encontre de ce que désire le peuple guadeloupéen et martiniquais”.- “Mépris de l’angoisse” -Il a été soutenu dans sa démarche par plusieurs sénateurs d’outre-mer de différents groupes, par l’ensemble de la gauche et par son groupe du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI), pourtant composé largement d’élus macronistes qui soutiennent le gouvernement. Plusieurs sénateurs ultramarins, dont le socialiste Victorin Lurel, ont indiqué que dans ces conditions, il vaudrait mieux reprendre dans les prochains mois une proposition de loi “mieux-disante”, déjà adoptée à l’Assemblée à l’initiative du socialiste Elie Califer sur le même sujet.Les débats ont en tout cas été tendus dans l’hémicycle. “Il est indéniable que la conscience de la contamination a été une source d’appréhension et d’anxiété pour certains publics. Pour autant, l’ériger en préjudice aboutirait à une procédure novatrice complexe”, s’est inquiétée la sénatrice Les Républicains Marie Mercier. Le ministre de la Santé Yannick Neuder est allé dans le même sens, soutenant l’initiative sous réserve de certaines évolutions rédactionnelles plus “correctes juridiquement”.”Le préjudice moral, c’est la douleur morale liée au fait d’être atteint de la maladie (…) Il est reconnu. Le préjudice d’anxiété, c’est la crainte de développer la maladie. Et on n’ira pas sur ce dernier point”, a-t-il assumé devant les sénateurs.L’écologiste Yannick Jadot a fustigé “l’ambiguïté” du gouvernement: “Vous n’arrivez pas à trancher pour la santé au détriment des intérêts économiques. Ce vote, c’est le mépris de l’angoisse, de l’anxiété et des dégâts sanitaires (subis par) nos compatriotes antillais”, a-t-il lancé, quand le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a lui dénoncé “une mascarade” et “une séquence à marquer d’une pierre noire” pour les populations antillaises.Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a conclu en juillet 2021 à une relation causale probable entre chlordécone et risque de cancer de la prostate.

Le maire de Lyon défend, en garde à vue, l’emploi de chargés de mission de la Ville

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a défendu mercredi, lors d’une longue garde à vue, l’emploi de chargés de mission par sa municipalité, assurant qu’il s’agit “bien d’agents administratifs” et non de postes politiques.A un an des élections municipales, lors desquelles il briguera un second mandat, Grégory Doucet a été convoqué à 08H00 à l’hôtel de police de Lyon dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds publics.La mesure de garde à vue a été levée en fin d’après-midi, mais “les investigations se poursuivent sous l’autorité des juges d’instruction”, a déclaré le parquet à l’issue de son audition.Pendant une dizaine d’heures, l’édile a été interrogé sur 24 chargés de mission payés par la ville et qui, selon la Chambre régionale des comptes (CRC), exercent des taches de nature politique, en violation de la loi.”Nous défendons que ces emplois sont bien des agents administratifs parce qu’ils travaillent pour la collectivité, au service des Lyonnaises et des Lyonnais. Ce sont des vrais emplois avec des vraies personnes”, a assuré aux médias Grégory Doucet en sortant du commissariat. Même si l’interrogatoire était “épuisant”, le maire s’est dit “très heureux” d’avoir eu le temps de présenter sa version aux enquêteurs. “Je considère que mon rôle, c’est aussi de contribuer à la justice”, a-t-il dit.- 1,4 million -Le parquet de Lyon a confié début 2024 une information judiciaire à trois magistrats instructeurs, à la suite d’un signalement de la Chambre régionale des comptes, elle-même saisie par un opposant au maire.La CRC a poursuivi en parallèle ses investigations et a conclu, dans un rapport publié en septembre, que depuis 2016, le système des chargés de mission de la Ville de Lyon viole la loi, qui l’autorise à recruter uniquement douze personnes sur des fonctions politiques.Outre ces 12 collaborateurs de cabinet, une vingtaine d’agents, contractuels ou fonctionnaires de la mairie, exercent aussi “des missions clairement politiques”, estime la CRC qui évalue la “masse salariale concernée” à “environ 1,4 million d’euros en 2022”.Ces chargés de mission “sont souvent recrutés hors du cadre légal”, “sans publication de l’offre de recrutement”; ils sont choisis directement par les adjoints et non par la hiérarchie administrative et ont été “pour partie recrutés à la suite de l’alternance”, pointe la chambre dans son rapport.Les faits couvrent les mandats du maire socialiste Gérard Collomb (décédé en 2023), de son ancien adjoint Georges Képénékian qui l’a remplacé en 2017 et 2018 quand il est entré au gouvernement d’Emmanuel Macron, puis de Grégory Doucet, élu en 2020.- “La limite” -Georges Képénékian, qui compte se présenter en 2026, a déclaré à l’AFP qu’il avait lui aussi été interrogé mardi pendant deux heures et demie, sous le régime de la garde à vue, dans le cadre de cette enquête. “J’ai eu à expliquer comment fonctionnaient les chargés de mission et le cabinet du maire (…) j’ai dit que jusqu’en 2020, on n’avait jamais franchi la limite des 12” postes politiques, a-t-il relaté, en niant lui aussi toute irrégularité. Selon le Journal du Dimanche, d’autres cadres municipaux, dont des directeurs de cabinet, ont également été entendus mais en audition libre.Le 13 mars 2024, une vingtaine de policiers avaient déjà mené une perquisition à l’Hôtel de Ville et questionné plusieurs chargés de mission.A la suite de la publication du rapport de la CRC, la Ville a supprimé 24 postes de chargés de mission, tout en soulignant ne pas “partager l’analyse juridique” de la chambre.Ces chargés de mission “thématique, à l’interface entre les services et les élus, sont nécessaires pour la bonne mise en Å“uvre des grandes politiques publiques de la collectivité” et “sont essentiels à l’action municipale”, défendait-elle alors dans un communiqué.

Après une parenthèse de dix mois, la fin de vie fait son retour à l’Assemblée

Dix mois après avoir vu son examen interrompu par la dissolution, le texte sur la fin de vie fait son retour mercredi à l’Assemblée nationale, scindé en deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur “l’aide à mourir”.Objectif: “garantir à chacun une fin de vie digne, dans le respect de son autonomie”, a résumé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, à l’ouverture de l’examen des deux textes par la commission des Affaires sociales.La proposition de loi sur les soins palliatifs, portée par Annie Vidal (Renaissance) et globalement consensuelle, devrait être adoptée sans difficulté. Les controverses se concentreront probablement sur la seconde, déposée par Olivier Falorni (apparenté Modem).Elle légalise le suicide assisté – et, dans certains cas, l’euthanasie – avec de strictes conditions et sans employer ces termes.Le Premier ministre, François Bayrou, avait souhaité cette scission pour permettre aux députés de “pouvoir voter sur chacun de ces deux textes différemment”.Mais ces derniers “ne s’opposent pas, (ils) se complètent”, a assuré Mme Vautrin. S’il faut “permettre à chaque Français” un accès aux soins palliatifs, l’ouverture d’une aide à mourir est “essentielle pour celles et ceux dont la souffrance (…) ne peut être soulagée”, a-t-elle insisté, assurant que cela n’ouvrait pas “une rupture anthropologique” en raison des multiples conditions fixées.- Cinq critères -Les deux propositions de loi sont un quasi copié-collé du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, dans l’état où il se trouvait au moment de la dissolution de juin 2024.Les députés avaient eu le temps de voter son article clé, créant un droit à une aide à mourir conditionné à cinq critères: être âgé d’au moins 18 ans ; français ou résidant en France ;  atteint d’une “affection grave et incurable, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale” ; cette dernière provoquant une “souffrance physique ou psychologique” réfractaire aux traitements ou insupportable ; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.Une définition différente de ce que proposait le texte initial du gouvernement. Porté à l’époque par Mme Vautrin, il prévoyait que ce pronostic vital soit engagé “à court ou moyen terme” – la difficulté étant de savoir ce que recouvre cette notion de “moyen terme”. Autres points qui devraient susciter de vifs débats : le rôle des directives anticipées, a priori exclues de l’aide à mourir, ou le fait que le texte prévoit pour l’instant de laisser à un seul médecin la décision d’approuver celle-ci, ce que conteste Yannick Neuder, ministre délégué à la Santé.Ce dernier, qui comme Mme Vautrin s’est exprimé mercredi devant les députés, est apparu moins affirmatif sur l’aide à mourir, promettant d’être “très attentif” aux “limites et garanties éthiques”- Deux votes solennels -Pour le député LR Thibault Bazin, en pointe sur le sujet, le texte de M. Falorni “ne correspond plus à l’équilibre affiché” par le gouvernement dans son projet de loi initial, et son adoption est incertaine, alors que chaque groupe laissera la liberté de vote à ses membres.M. Falorni estime au contraire que les députés sont parvenus à un “équilibre satisfaisant”, et espère que son texte va recueillir une “majorité de suffrages”.Engagé de longue date pour une fin de vie “libre et choisie”, il met en garde les parlementaires qui se livreraient au “petit jeu de l’obstruction” pour empêcher son texte d’aboutir, comme ce fut le cas en 2021, lors de l’examen d’une proposition de loi sur le sujet dont il était déjà le premier signataire.”Ils seraient très mal jugés par l’opinion publique”, estime-t-il, alors que la légalisation d’une forme d’aide à mourir, promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017, bénéficie d’un large soutien des Français.Deux votes solennels sont prévus de manière simultanée le 27 mai, une manière selon M. Falorni de contrer d’éventuelles tentatives d’obstruction. Il sait pouvoir compter sur la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, qui n’a eu de cesse de soutenir l’inscription d’un texte à l’ordre du jour des travaux des députés.

#MeToo dans la culture: la commission d’enquête appelle à passer aux actes

Après le constat accablant, l’appel aux “responsabilités”: la commission d’enquête de l’Assemblée sur les violences sexuelles dans la culture a exhorté mercredi à passer à l’action pour freiner “la machine à broyer les talents”, après avoir dévoilé ses 86 recommandations.”Ce moment est la fin du premier acte, mais ce n’est pas la fin de la pièce. Ce moment est un moment où nous posons sur la table, nous mettons à l’agenda de notre société un certain nombre de propositions”, a déclaré le rapporteur de la commission, le député centriste Erwan Balanant, en dévoilant son rapport lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.Fruit de six mois d’auditions de quelque 350 personnalités, dont des stars du cinéma (Juliette Binoche, Jean Dujardin…), le volumineux rapport dresse le constat de violences “systémiques” et “endémiques” dans la culture. Il dessine un état des lieux sombre d’un secteur où le “culte absolu de l’auteur” autoriserait toutes les dérives.”Les violences sont de toute nature: morales, sexistes, sexuelles, économiques aussi, physiques parfois”, a énuméré la présidente de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau, en présence notamment de l’actrice Judith Godrèche qui a été à l’initiative début 2024 de la mise en place de cette commission.Plus généralement, la députée écologiste a fustigé “l’omerta” et la “complaisance avec celles et ceux qui commettent les violences”, tout en reconnaissant qu’il manquait encore une “photographie objectivable de la situation”.  Pour tenter d’inverser la tendance, la commission appelle notamment à interdire la “sexualisation” des mineurs à l’écran, à réglementer les castings, le travail des enfants acteurs ou encore les scènes d’intimité dans les films.L’instance souhaiterait également que les employeurs soient tenus de signaler à la justice des infractions et violences dont ils seraient témoins. Ces questions relèvent à la fois de la filière culturelle, des pouvoirs publics mais aussi du législateur, a reconnu Erwan Balanant, appelant chacun “à prendre ses responsabilités” pour éviter le statu quo. Sans donner plus de précisions, lui-même a annoncé un travail collectif sur une prochaine proposition de loi. – Maintenir l’élan -Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, qui a été auditionnée et “a suivi les travaux” de la commission, ces questions sont “une priorité” et la membre du gouvernement “n”a pas attendu ce rapport pour agir”, a indiqué une source gouvernementale à l’AFP. “Forcément, il va y avoir des échanges avec les parlementaires”, a-t-on ajouté de même source, soulignant que “c’est aussi un sujet (à traiter, NDLR) pour les secteurs” pointés du doigt.Sans attendre, Sandrine Rousseau a estimé qu’il y avait “urgence” à agir sur les castings, décrits dans le rapport comme “le lieu de tous les dangers”.  “Il y a quelque chose (qui relève du pouvoir) réglementaire qui consisterait à interdire les castings sauvages immédiatement”, a-t-elle dit.La députée a également profité de la conférence de presse pour appeler le Festival de Cannes à devenir le lieu de “renversement des mentalités” sur les violences sexuelles. “Vous avez une responsabilité en tant que lieu de pouvoir. Cette responsabilité, elle est de dire: nous vous entendons, nous vous croyons, nous vous accompagnerons, et nous ne voulons plus que ce monde-là soit structuré de cette manière”, a-t-elle estimé, à la veille de l’annonce de la sélection officielle de la prochaine édition de ce festival (13-24 mai).Le risque, selon la commission, est que l’élan créé finisse par retomber. Selon Judith Godrèche, devenue fer de lance de #MeToo, il faut que ce travail “se traduise en loi, en législation, (…) ne soit pas rangé dans les bureaux de l’Assemblée nationale”.”Je ne veux pas que, dans cinq ans, il y ait une actrice célèbre comme Judith qui pousse un coup de gueule sur ce sujet”, a averti Erwan Balanant. “A chaque fois, la vague est retombée, a-t-il reconnu. Nous souhaitons aujourd’hui que ce mouvement s’amplifie et permette tout simplement à la société (…) d’en finir avec les inégalités femmes-hommes et les violences sexistes et sexuelles.”