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Présidence LR: le match Retailleau-Wauquiez officiellement lancé

Le bureau politique des Républicains a lancé officiellement lundi la campagne à présidence du parti, dont le scrutin est prévu à la mi-mai, avec deux candidats déjà en lice, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le patron des députés LR, Laurent Wauquiez.Cette instance du parti, qui regroupe ses ténors comme Gérard Larcher ou François-Xavier Bellamy, a validé le “guide électoral” élaboré par la haute autorité des Républicains, qui prévoit les élections les 17 et 18 mai, voire un second tour le weekend suivant si nécessaire, ont indiqué des participants à l’AFP. Pour l’instant, M. Retailleau et M. Wauquiez sont les deux seuls à s’être lancés dans la course, mais d’autres candidats peuvent encore s’ajouter jusqu’au 18 mars, date limite pour le dépôt de candidature.Le ministre de l’Intérieur, en verve dans les sondages, a reçu au cours des derniers jours le soutien de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy et de l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé. Interrogé à l’issue de la réunion sur sa capacité à faire campagne tout en étant à Beauvau, M. Retailleau a répondu que “cela ne pose aucun problème”, rappelant le précédent de Nicolas Sarkozy, qui avait assumé en même temps la casquette de ministre de l’Intérieur et celle de patron de la droite, ou encore le Premier ministre François Bayrou, qui est à la tête du MoDem. “Tout le monde est d’accord sur le fait que cette élection doit être irréprochable”, a affirmé pour sa part Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe des députés LR. “Le seul objectif est l’unité”, a-t-il ajouté. La haute autorité a également arrêté les conditions pour participer à cette élection qui désignera le nouveau président de LR, poste vacant depuis le départ d’Éric Ciotti qui s’est allié en juin au RN pour les législatives. “Elle sera ouverte aux adhérents à jour de cotisation au 31 décembre 2024 ainsi que les adhérents à jour de cotisation 30 jours avant la date du scrutin, soit le jeudi 17 avril 2025 à 24 heures”, a souligné cette instance interne.Selon elle, 43.859 adhérents étaient à jour de cotisation au 13 février. Dans ces conditions, les militants qui ont suivi l’ancien président Éric Ciotti à l’Union de la droite républicaine (UDR) auraient la possibilité de voter, même si une source interne au parti relativise leur poids électoral.Pour se lancer dans la course, les candidats devront présenter les parrainages d'”au moins 1% des adhérents à jour de cotisation, soit 439 répartis sur au moins 15 Fédérations départementales différentes, sans que plus d’un dixième des signataires des formulaires de parrainage puissent être adhérents d’une même Fédération”, a précisé la haute autorité. L’élection de la mi-mai donnera lieu à un congrès, mais sans présence physique, avec un vote qui se fera par voie électronique, a précisé cette source. 

La ministre française Rachida Dati en “visite historique” au Sahara occidental

La ministre française de la Culture Rachida Dati a qualifié d'”historique” sa visite lundi dans le territoire non autonome et disputé du Sahara occidental, estimant qu’elle “démontre que le présent et l’avenir de cette région s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”.”C’est la première fois qu’un ministre français vient dans les provinces du Sud”, a déclaré à l’AFP Mme Dati, en utilisant la terminologie employée par le Maroc pour désigner ce territoire au statut non défini à l’ONU, peu après son arrivée à Laayoune pour lancer un centre culturel français.Le Sahara occidental, vaste zone désertique, est une ex-colonie espagnole, contrôlée à environ 80% par le Maroc mais revendiquée depuis 50 ans par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé à un plan d’autonomie du territoire “sous souveraineté marocaine” proposé par Rabat, rompant avec la position traditionnelle française favorable au processus de l’ONU, et provoquant une grave crise avec Alger. Un référendum d’autodétermination a été prévu par l’ONU lors de la signature d’un cessez-le-feu en 1991 mais ne s’est jamais concrétisé. En octobre dernier, une résolution du Conseil de sécurité soutenue par 12 des 15 membres, a appelé à une solution “réaliste et mutuellement acceptable” au Sahara occidental.Lors d’une visite fin octobre au Maroc, M. Macron a promis l’engagement “diplomatique” de la France pour pousser la solution marocaine sur le Sahara occidental à l’ONU et au sein de l’Union européenne.Selon Mme Dati, l’antenne de l’Alliance française prochainement installée à Laayoune sera “une ouverture sur le monde, sur la France, avec des activités culturelles, notamment dans l’apprentissage de la langue, avec des échanges d’artistes, avec des parcours éducatifs”.”Nous souhaitons que cette Alliance française devienne un lieu phare dans notre coopération France et Maroc”, a dit la ministre, en évoquant un “aspect symbolique” et son “attachement” personnel au Maroc dont est originaire son père.En compagnie de son homologue marocain Mehdi Bensaïd, Mme Dati s’est aussi rendue à Dakhla, à 500 km au sud de Laayoune, pour donner le coup d’envoi à une annexe de l’Institut supérieur des métiers du cinéma ISMAC.Selon un communiqué du ministère de la Culture marocain, la visite des deux responsables “revêt une dimension politique après la reconnaissance par la France de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud”.rih-isb-bou-fka/hme

Gérald Darmanin ordonne l’arrêt de toute “activité ludique” en prison

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé lundi avoir ordonné l’arrêt de toutes les “activités ludiques” en prison qui ne concernent pas l’éducation, la langue française ou le sport, après une polémique sur des soins du visage prodigués à des détenus à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses.Le syndicat FO Justice de cet établissement pénitentiaire s’était indigné la semaine dernière de l’organisation d’une telle activité à l’occasion de la Saint-Valentin. Selon le journal La Dépêche, qui avait révélé l’information, une vingtaine de détenus ont bénéficié d’un massage du visage offert par une école toulousaine, une semaine après de la “danse country”.”Il est hors de question d’avoir des activités ludiques qui choquent tous nos concitoyens et qui m’ont choqué profondément lorsque j’ai appris que cette activité gratuite qui avait été proposée localement avait été acceptée”, a déclaré M. Darmanin. Il était interrogé sur le sujet à l’issue d’une visite du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), l’un des quatre sites envisagés pour accueillir une prison de haute sécurité pour les narcotrafiquants.”J’ai demandé au directeur de l’administration pénitentiaire (…) qu’une instruction soit donnée à tous les directeurs de centres pénitentiaires, de toutes les prisons, pour que nous ne nous limitions absolument qu’au soutien scolaire et à la langue française, à l’activité autour du travail et à l’activité sportive à l’intérieur de la prison”, a dit le ministre aux journalistes.Il faut “arrêter désormais totalement ces activités dont personne ne comprend pourquoi elles existent” et elles sont stoppées à partir de lundi, a-t-il assuré.”C’est un tort”, que de supprimer de telles activités, a réagi la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, soulignant qu’elles sont “prévues par la loi”.- Karting à Fresnes -“Ces activités ludiques ne sont pas simplement ludiques, elles réapprennent aux gens à revivre normalement”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Citant le taux d’occupation de 208% de la maison d’arrêt Toulouse-Seysses, elle a fait valoir que “le vrai scandale se situe dans le fait que les maisons d’arrêt soient surpeuplées de cette manière”, “qu’il y ait des matelas au sol” dans les cellules, “que les gens soient traités comme des poulets en batterie”.Cette affaire rappelle la polémique en août 2022, venue en particulier de l’extrême droite et de la droite, autour d’une épreuve de karting à la prison de Fresnes (Val-de-Marne).Le ministre de la Justice de l’époque, Eric Dupond-Moretti, avait fait valoir qu’il aurait mis son “veto” s’il avait été préalablement informé, avant que la Chancellerie n’annonce une circulaire au sujet de la validation expresse de la direction de l’administration pénitentiaire sur les conditions de projets de réinsertion en prison.Syndicats de magistrats et d’avocats avaient vu dans la réaction du ministre “une communication démagogique et sécuritaire dictée par l’extrême droite”.Gérald Darmanin a en outre indiqué lundi qu’il devait encore visiter la centrale de Saint-Maur (Indre) avant de prendre sa décision finale sur l’établissement qui sera retenu pour accueillir les narcotrafiquants, dont l’ouverture reste prévue pour le 31 juillet. Outre Condé-sur-Sarthe, M. Darmanin a déjà visité le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, et la maison centrale d’Arles. 

Immigration, fin de vie… Macron explore et étend “le champ des possibles” du référendum

Emmanuel Macron peaufine sa réflexion en vue d’un référendum de plus en plus probable cette année, et n’exclut plus des sujets comme la fin de vie ou l’immigration. Mais certains dans son camp redoutent l’effet boomerang d’une consultation organisée par un président impopulaire.Le chef de l’Etat devrait “exprimer sa pensée d’ici le printemps” s’il veut convoquer les électeurs cette année, possiblement avant les vacances d’été, dit un proche à l’AFP.Lors de ses voeux du Nouvel-An, il a déjà réussi à lancer un débat politique, sans même prononcer le mot “référendum”. Tout juste a-t-il promis de demander aux Français de “trancher” en 2025 certains “sujets déterminants”.Depuis, “c’est un peu la foire à la saucisse”, constate un cadre du camp présidentiel.La Tribune Dimanche a demandé à plusieurs leaders politiques la question qu’ils voudraient poser. Cela va du changement de Constitution aux retraites, à gauche, à l’immigration, à droite et à l’extrême droite.”Ça permet de nourrir la réflexion du président”, se félicite son entourage. A en croire ses interlocuteurs, Emmanuel Macron n’a pas arbitré.Mais il songe à plusieurs référendums simultanés, sur des sujets variés, pour dépassionner le recours à cet outil qu’aucun président n’a osé dégainer depuis vingt ans et la victoire du “non” sur la Constitution européenne.Parmi les sujets qui semblent retenir son attention figure la question du travail. Le chef de l’Etat trouverait son inspiration chez Antoine Foucher, directeur de cabinet ministériel durant son premier quinquennat et auteur d’un essai à succès, “Sortir du travail qui ne paie plus” (Editions de l’aube).”Ça correspond à l’ADN du macronisme”, acquiesce-t-on dans l’entourage présidentiel, en reconnaissant: “ça rentre dans le champ des possibles”.Même chose pour la thématique d’une “reprise du contrôle de l’espace numérique”, alors qu’Emmanuel Macron n’a pas réussi jusqu’ici à donner suite aux recommandations d’une commission qui prônait l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans.”Qu’on nous fasse pas le coup de dire que M. Macron veut faire son caprice sur un référendum sur les écrans, qui n’est quand même pas la priorité nationale, et qu’on ne peut pas le faire sur l’immigration”, s’est indigné dimanche sur LCI le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy.Jusqu’à récemment, un référendum sur l’immigration était exclu par le pouvoir au nom de l’article 11 de la Constitution, qui en restreint le champ notamment aux “réformes relatives à la politique économique ou sociale”.Emmanuel Macron avait proposé une révision constitutionnelle pour élargir cet article, mais avait abandonné faute de consensus suffisant pour la faire adopter.- Le risque du plébiscite -Pas de quoi désarmer les partisans d’une telle consultation. “J’affirme qu’aujourd’hui il est possible d’avoir un référendum sur des questions migratoires, à condition” qu’elles soient en lien avec “la question sociale”, a insisté dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, candidat à la présidence du parti Les Républicains.Or au sommet de l’Etat, on n’exclut plus cette hypothèse. “Ça dépend par quel angle on le prend”, temporise un proche du président.Un autre sujet revient avec insistance dans ce qui filtre des cogitations d’Emmanuel Macron: la fin de vie.Jusqu’ici, l’Elysée jugeait que l’instauration de l’aide active à mourir relevait du registre “sociétal”, qui n’est pas prévu par l’article 11, et surtout que soumettre ce sujet intime et sensible aux électeurs revenait à prendre le risque de diviser la société. D’autant que si les Français y sont très majoritairement favorables dans les sondages, une campagne médiatique pourrait faire monter le camp des opposants.Aujourd’hui, l’analyse a-t-elle évolué ? “Cela peut être considéré comme social”, et donc possible constitutionnellement, pense un proche du président.Reste à savoir si Emmanuel Macron, qui a agité ses velléités référendaires à plusieurs reprises sans jamais passer à l’acte, ira cette fois au bout.Dans son propre camp, certains raillent une démarche à l’envers d’un président qui d’abord décide qu’il veut un référendum, puis choisit le sujet. Et on met en garde contre la possibilité que les Français répondent par réflexe “non” à celui qui pose la question, au risque de saper encore plus sa légitimité.”Personne ne pense que ça va se faire”, lâche même un de ses alliés.Les stratèges élyséens, eux, n’en démordent pas, persuadés que leur champion peut réussir à retirer au référendum son caractère “plébiscitaire”. Avec en ligne de mire l’idée qu’il pourrait être ensuite utilisé régulièrement pour surmonter “les blocages” parlementaires.

Tondelier explique la disparition de l’écologie du débat par le “syndrome de l’autruche”

La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a expliqué lundi la diminution de la place de l’écologie dans le débat politique par, notamment, “le syndrome de l’autruche” qui fait que notre cerveau a du mal à envisager les conséquences du changement climatique.”Les neuroscientifiques ont démontré que le cerveau humain n’était pas apte à encaisser ce risque parce qu’il est trop énorme, trop immédiat, qu’on a l’impression de ne pas avoir prise puisque même si on arrête de conduire, de consommer, même de respirer, la planète sera toujours en danger”, a justifié Mme Tondelier sur France inter. “Donc il y a un truc qui plonge certains dans l’éco-anxiété, d’autres dans le déni, dans la culpabilité, tout ça est extrêmement compliqué mais enfin ce n’est pas parce que c’est compliqué qu’il ne faut pas s’en occuper”, a-t-elle jugé.Autre raison selon elle qui entraîne cette mise à l’écart de l’écologie du débat politique, le fait que l’extrême droite ait mis “une cible dans le dos” des défenseurs de l’environnement.”Si Trump a fait de l’écologie sa principale ennemie, si l’extrême droite essaye de faire la même chose en Europe, c’est que l’internationale xénophobe a compris que l’écologie c’était le projet politique qui s’opposait sur tous les points au leur. On voit bien qu’il y a une +bouc émissairisation+ de l’écologie”, a-t-elle estimé.

Agriculture: Laurent Duplomb, le sénateur-agriculteur qui fait la chasse aux normes

Les bottes et la cravate: agriculteur le matin en Haute-Loire, sénateur le soir à Paris, Laurent Duplomb est la figure de la droite sénatoriale en matière agricole, chasseur assumé des normes environnementales dont le discours clivant chemine progressivement jusqu’au gouvernement.”L’agro-écologie ? Personne n’a jamais compris ce que ça veut dire”. “Ayons le courage de sortir de l’obscurantisme vert”… De saillie en saillie, le sénateur LR de la Haute-Loire s’est construit ces dernières années un profil détonant.Son dernier succès parlementaire remonte à fin janvier: au bout d’un débat électrique et malgré les protestation à gauche, il fait voter au Sénat, avec l’appui du gouvernement, une proposition de loi “anti-entraves” au métier d’agriculteur. Le texte, truffé d’irritants aux yeux des écologistes, contient une mesure érigée en “totem”, la réintroduction en France de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, autorisé ailleurs en Europe mais interdit en France.Réaction immédiate au Puy-en-Velay: des apiculteurs emmurent de ruches sa permanence pour protester contre l’utilisation de ce produit nocif pour les abeilles. – Ecouté en haut lieu -Mais l’éleveur laitier n’en a cure. Ce fils d’ouvrier métallurgiste assume auprès de l’AFP d’avoir “levé les barrières” et apporté “un peu de liberté à nos paysans” face “au dogmatisme et à la surtransposition à tous les étages”. Cette “victoire”, saluée par certains syndicats – la mesure était réclamée par l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) et par la Coordination rurale – Laurent Duplomb l’obtient après plusieurs années d’un travail de conviction au Parlement et auprès des cabinets ministériels. En 2019, il alerte déjà sur la perte de vitesse de l’agriculture française dans un premier rapport. En 2022, rebelote avec une nouvelle édition au vitriol sur “l’urgence de redresser la ferme France”. Deux-cent-treize pages que le président du Sénat Gérard Larcher qualifie volontiers de “référence sur le sujet”, non sans en distribuer quelques exemplaires à ses interlocuteurs lorsque la crise agricole fait rage, début 2024.Longtemps, les arguments du sénateur restent lettre morte auprès des gouvernements macronistes. Mais la colère du secteur, puis l’arrivée au ministère de l’Agriculture d’Annie Genevard – LR elle aussi – lui offrent enfin des arbitrages favorables et une certaine écoute.”En dix ans, jamais le ministère de la Transition écologique n’avait lâché comme ça”, savoure l’un de ses proches.Ces derniers jours, Laurent Duplomb a eu moins de temps pour les 130 vaches qu’il élève à Saint-Paulien avec sa femme, son fils et son neveu. Au Sénat, il est rapporteur de la très attendue loi d’orientation agricole, soumise au vote des sénateurs mardi.- “Arrêtons de nous excuser” -Le texte a été largement remanié à son initiative. Exit les termes “d’agro-écologie” (le fait d’utiliser des techniques écologiques pour la production agricole), “d’agroforesterie” (la protection des cultures par des arbres) et de “transition climatique et environnementale”, au profit de la plus neutre notion “d’adaptation” et de l’introduction d’un principe qui hérisse la gauche, la “non-régression de la souveraineté alimentaire”. “Ni résilience ni transition obligatoire, car le changement climatique n’aura pas la même portée partout”, se justifie-t-il.Sur le fond, le texte acte une large dépénalisation des atteintes environnementales en agriculture, qui fait sursauter la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, fustigeant des “esprits trumpisés”.”En tête à tête, cela ne se passe pas si mal avec lui. Mais dans l’hémicycle, s’il peut se faire un écolo, il ne va pas hésiter”, décrit le sénateur écologiste Daniel Salmon, qui juge M. Duplomb “sensible à de nombreuses désinformations”.Pourfendeur féroce de la “vuittonisation de l’agriculture” – c’est-à-dire sa montée en gamme – et proche parmi les proches de Laurent Wauquiez, Laurent Duplomb assume de diviser. “La politique, ce n’est pas le monde des Bisounours. Ils ont leurs idées, j’ai les miennes, arrêtons de nous excuser”, assène cet ancien président de chambre d’agriculture.Et quand la gauche l’accuse d’être le “porte-plume officiel de la FNSEA au Sénat”, l’ancien patron des JA locaux, devenu sénateur en 2017, a sa réponse bien préparée: “C’est plutôt la FNSEA qui fait le lobbying de Duplomb”.Mais même le premier syndicat, libéral et productiviste, juge qu’il va trop loin en proposant de supprimer le budget de l’Agence bio. Une énième charge à laquelle ne s’était pas opposé le gouvernement, qui a lui aussi fait machine arrière.

Faure lance la bataille du Congrès, pour sortir de la tenaille Hollande-Mélenchon

“Trancher la ligne”: le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a officialisé dimanche le lancement de la bataille du Congrès du PS, connu pour ses luttes intestines, face au retour sur sa droite de François Hollande et face aux critiques sur sa gauche de Jean-Luc Mélenchon. “Le Congrès du Parti socialiste se déroulera en juin et la ligne du parti socialiste sera ainsi tranchée”, a déclaré le responsable socialiste sur X, sans préciser la ville dans laquelle se tiendront les festivités. “Je suis candidat à ma propre succession car je souhaite aller au bout de ce que nous avons entrepris ces 7 dernières années, retrouver la gauche et les électeurs et les électrices qui nous ont fait défaut”, a-t-il complété.Olivier Faure a pris il y a sept ans la tête d’un parti déconfit après le quinquennat Hollande et l’échec cinglant de la présidentielle 2017. Depuis, le PS a retrouvé des couleurs, à la faveur notamment de son alliance avec les autres partis de gauche  – La France insoumise, Ecologistes, Communistes – au sein de la Nupes d’abord, du Nouveau Front populaire ensuite. Une alliance en particulier avec les troupes de Jean-Luc Mélenchon qui lui avait été vertement reprochée au dernier Congrès, à Marseille début 2023, où sa motion était arrivée en tête de justesse devant celle de Nicolas Mayer-Rossignol, partisan d’une ligne anti-LFI. Mais le contexte interne a changé. François Hollande est revenu dans l’arène politique en retrouvant en juin dernier son siège de député de Corrèze. Il use de toute son influence pour encourager les socialistes à rompre avec Jean-Luc Mélenchon. Il est également hostile à l’idée d’une candidature commune à gauche.- Faure “dépassé” ? -Dans un jeu d’équilibriste, Olivier Faure a ces dernières semaines fait opérer à son parti une mue réformiste: il a négocié avec le gouvernement de François Bayrou pour obtenir quelques concessions sur le budget et a, à ce titre, refusé de voter la censure des Insoumis.Mais il a défendu dimanche sur France 3 la motion de censure spontanée que le groupe PS doit déposer cette semaine contre “une forme de trumpisation du débat public sous l’égide du gouvernement” de François Bayrou. Cette motion a peu de chances de passer car le RN a annoncé qu’il ne la voterait pas, mais si l’extrême droite devait changer d’avis, “le gouvernement tomberait et ce serait ainsi”, a expliqué celui qui doit aussi rassurer les plus “unionistes” de son camp. Car encore une fois, le leader de La France insoumise ne mâche pas ses mots contre Olivier Faure qu’il juge “dépassé”, et contre la décision des socialistes de ne pas censurer le budget. “Ce ne sont plus nos alliés. S’ils veulent être des partenaires, ce sera dans l’action et s’ils cessent d’aider ce gouvernement à survivre”, cingle Jean-Luc Mélenchon dans La Tribune Dimanche.Pour lui, “François Hollande a la main. Il a retourné tout le groupe socialiste en un an. Ce n’est pas rien. Il est au cœur de la compétition pour le leadership des centres”.Un argument qu’Olivier Faure réfute, renvoyant volontiers l’un et l’autre à “un tyrannosaure et un diplodocus” se livrant combat “depuis 30 ans”. Et se posant en rassembleur d’une gauche qui “va de la gauche radicale jusqu’à la gauche de François Hollande”.  Cela suffira-t-il à éteindre la compétition pour la tête d’un parti qui s’est souvent usé en guerres intestines, avec des “gens qui sont des adorateurs de l’intrigue, des idéologues de la conspiration”, dixit un député ? “Si le congrès c’est un immense pugilat, ce sera désespérant pour tout le monde”, souffle le même. En notant que si M. Faure n’a pas d’adversaires officiellement déclarés, des socialistes “poussent beaucoup” le patron du groupe des députés Boris Vallaud à “y aller”.Le député de l’Eure Philippe Brun pourrait peut-être aussi défendre ses chances, après avoir fustigé en décembre dernier dans un meeting la “léthargie” d’un parti qui ne “peut pas être seulement une machine à délivrer des investitures”.

Bétharram: Faure (PS) encourage Bayrou à démissionner “en conscience”

Si François Bayrou “a participé d’une manière ou d’une autre à la loi du silence pour protéger l’institution” de Notre-Dame de Bétharram, où des violences sexuelles ont été perpétrées, “alors en conscience, il doit démissionner”, a estimé dimanche le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.Le Premier ministre est soupçonné par la gauche d’avoir couvert des faits de violences sexuelles à l’égard des élèves de l’établissement catholique sous contrat avec l’État alors qu’il était ministre de l’Éducation, puis président du Conseil général et député des Pyrénées-Atlantiques, et que plusieurs de ses enfants y étaient scolarisés. “Ce que j’observe, c’est que François Bayrou a menti à plusieurs reprises devant l’Assemblée”, a expliqué le responsable socialiste sur le plateau de France 3. “Il nous a dit qu’il n’avait jamais été au courant et pourtant, depuis, il nous explique qu’il avait lui même demandé un rapport en 1996, ce qui, pour le moins, jette un doute sur ce qu’il savait ou ce qu’il ne savait pas”, a-t-il insisté. La semaine dernière, interrogé à trois reprises lors des questions au gouvernement à l’Assemblée, François Bayrou a assuré n’avoir “jamais été informé” des événements en cours dans l’établissement. Le parquet de Pau enquête depuis un an sur une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, entre les années 1970 et 1990.Samedi, le chef du gouvernement a affirmé à l’issue d’une longue rencontre à Pau avec plusieurs victimes, qu’en 1996, lors d’une première plainte pour violences physiques, il avait en tant que ministre de l’Éducation “fait organiser une inspection générale de cet établissement”. Et elle a donné lieu à un rapport “rassurant”, a-t-il ajouté, puisque l’inspecteur y déclare que Notre-Dame-de-Bétharram “n’est pas un établissement où les élèves sont brutalisés”.  “Je souhaite que l’on puisse comprendre ce que François Bayrou savait ou ne savait pas et surtout s’il a lui même, pour des raisons qui seraient liées peut-être à la proximité qu’il avait, lui, sa femme (qui y faisait du catéchisme, ndlr), avec l’institution, cherché à protéger l’institution au détriment des élèves”, a insisté Olivier Faure. “Je ne veux pas accabler prématurément (mais) je vois qu’il y a une certaine confusion dans les explications du Premier ministre”, a-t-il ajouté. La France insoumise et les Ecologistes ont également demandé la démission de M. Bayrou. De son côté, le député RN Jean-Philippe Tanguy s’est contenté de constater sur LCI que “s’il a menti sciemment, c’est-à-dire pour protéger une responsabilité ou une erreur grave qu’il aurait commise à l’époque, il y aura sans doute des suites”.

Mariage avec une personne en situation irrégulière: Retailleau favorable à l’interdiction

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a apporté son soutien dimanche à une proposition de loi centriste visant à “interdire un mariage” quand l’un des époux est en situation irrégulière, et dit comprendre la décision du maire de Béziers, Robert Ménard, d’avoir refusé une union pour ce motif.”On sait très bien que par la voie du mariage, on peut ensuite régulariser”, a souligné le ministre de l’Intérieur, interrogé par Europe1-Les Echos-CNews.Interrogé sur la convocation du maire de Béziers, Robert Ménard, mardi, par la justice pour avoir refusé l’union d’une Française avec son compagnon en situation irrégulière en 2023, M. Retailleau a relevé que c’est “le maire, soucieux de l’ordre public (…) qui se retrouve devant le tribunal, devant les juges et non pas l’individu qui est entré irrégulièrement”.En juillet 2023, M. Ménard, proche de l’extrême droite, avait refusé de marier en mairie un Algérien de 23 ans et sa compagne française de 29 ans, expliquant qu’il “n’allait pas marier quelqu’un qui a l’obligation de quitter le territoire (OQTF)”.”Défavorablement connu des services de police et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français depuis août 2022″, selon le préfet de l’Hérault, le jeune homme avait été expulsé vers l’Algérie deux semaines plus tard. Plusieurs associations, dont le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), s’étaient insurgées contre ces décisions.Le maire divers-droite, attendu mardi dans le bureau du procureur, encourt 5 ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d’inéligibilité.Jeudi, le Sénat examinera une proposition de loi portée par le centriste Stéphane Demilly visant à “interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire”. “Je soutiens (ce texte, ndlr) et je pense que quand la règle est mal faite, il faut la modifier”, a estimé M. Retailleau, rappelant que la proposition “sera soutenue par le gouvernement, par la voix du garde des Sceaux”.La semaine dernière, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait dit son souhait que la loi “change” pour que le maire puisse “s’opposer à un mariage”.

Avis de recherche: l’écologie, grande disparue du débat politique

C’est la grande disparue du débat public : où est passée l’écologie ? D’une volonté affichée de prendre à bras le corps en 2017 les questions environnementales, elle a été reléguée au second plan, y compris budgétairement. Même les Verts peinent à l’imposer.”On est rentrés dans une forme de déni climatique”, soupirait fin janvier le sénateur de Paris Yannick Jadot. En cause: la coupe claire subie par le budget de la transition écologique. “Un massacre”, souffle-t-il. De fait, sans être le seul à avoir subi le rabot dans un contexte financier tendu, le ministère de la macroniste Agnès Pannier-Runacher a de son propre aveu “subi une réfection de ses moyens” d’environ “un milliard d’euros par rapport à l’exécution de l’année 2024”.Quand Emmanuel Macron tançait le président américain Donald Trump en 2017 en lui intimant “make the Planet great again” (rendre à sa planète sa grandeur), son ministre de l’Écologie était une des personnalités préférées des Français. Nicolas Hulot était numéro 3 du gouvernement, ministre d’État. Aujourd’hui, Agnès Pannier-Runacher est au 12e rang de l’équipe gouvernementale, et la thématique a été expédiée en une centaine de mots dans la déclaration de politique générale de François Bayrou. Un symptôme ? “On a l’impression que l’écologie est dans les encombrants et qu’on s’en débarrasse”, constate Daniel Boy, directeur de recherche émérite à Science Po. “Il existe depuis longtemps une opposition entre écologie et économie”, explique-t-il, évoquant la formule “la fin du mois avant la fin du monde”. “Quand les politiques parlent transition écologique, ils doivent avancer l’idée qu’il va falloir que le public en prenne sa part, à l’aide de l’horrible mot de +sobriété+”, développe l’universitaire. – Indifférence -Une notion que la montée du populisme, en France comme ailleurs, a accentué. La notion “d’écologie punitive est une grande trouvaille politique”, estime le chercheur. Repris par la droite et l’extrême droite, ce concept essaime, de même que la remise en cause des normes environnementales. Exemple: outre le doublement des forages, Donald Trump a récemment souhaité remettre en circulation les pailles en plastique. François Bayrou a lui critiqué certaines inspections de la police de l’environnement chez des agriculteurs.Face aux offensives notamment des médias conservateurs, une proposition de loi transpartisane (de LFI à Horizons) a été déposée fin 2024 pour “garantir le droit d’accès du public aux informations relatives aux enjeux environnementaux et de durabilité”. Dans une relative indifférence cependant : début janvier, seuls 5% des Français citent dans un sondage Elabe l’environnement comme première priorité d’action, loin derrière le pouvoir d’achat (22%), l’immigration (11%) et la santé ou la sécurité (10%). Le baromètre Cevipof de la confiance en politique publié cette semaine montre également que seuls 53% des Français jugent “urgente” la lutte contre le changement climatique. Et 54% seulement reconnaissent que les activités humaines sont à l’origine de ce bouleversement.Ceci alors même que des incendies monstres ont ravagé la région de Los Angeles ou que des régions françaises sont de plus en plus souvent et durement touchées par les inondations.Pour atténuer ce paradoxe, il faudrait, estime Daniel Boy, que “l’économie soit plus heureuse et les politiques plus convaincus”. – “Arriver à porter l’écologie” -Yannick Jadot se désespère d’une “forme de trumpisation du gouvernement”. “Au départ, pour éviter l’action, ils ont disqualifié les Écologistes, maintenant ils attaquent l’Ademe (Agence de la transition écologique), l’office de la biodiversité, l’Anses (sécurité sanitaire), l’Inrae (agriculture, alimentation et environnement), c’est une attaque de tous les outils de politique publique”, proteste-t-il. Les Écologistes semblent dépassés par cet effacement du débat politique. Aussi verte soit sa veste, Marine Tondelier, leur cheffe, peine à imposer le sujet sur les plateaux, et se retrouve davantage à disserter sur les soubresauts des alliances à gauche. “Elle a eu deux rôle importants: porter l’union et porter le front républicain”, décrypte un grand élu du parti. “Tout l’enjeu maintenant, c’est d’arriver à porter l’écologie” politique, reconnaît-il. Sur sept propositions de loi prévues lors de leur journée d’initiative parlementaire jeudi à l’Assemblée, les Ecologistes n’en proposent que trois concernant directement l’écologie.François Bayrou, qui s’était distingué en 2002 en menant sa campagne présidentielle à bord d’un bus roulant au colza, “n’en a rien à faire de l’écologie, politiquement ça ne rapporte rien et tous les gauchistes diront que ce n’est pas assez”, soupire un ancien ministre macroniste.