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Martinique: interpellation d’une figure du mouvement contre la vie chère

Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été interpellé mardi soir à Fort-de-France, a-t-on appris du parquet.M. Petitot, dit “le R”, a été placé en garde à vue au commissariat central du chef-lieu de l’île à la suite d’une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon la même source.Lundi soir, Rodrigue Petitot s’était introduit en compagnie de trois autres personnes dans l’enceinte de la résidence préfectorale dans le quartier huppé de Didier à Fort-de-France. Une intrusion dont le but était d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique.C’est le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, qui s’est opposé physiquement à l’entrée du président du RPPRAC dans la résidence.L’attitude des leaders du collectif était “inacceptable, inimaginable, intolérable”, a estimé M. Bouvier.”Nous attendons que le R soit libéré. Je crains ce soir une nouvelle nuit de perturbations qui sera de la responsabilité du préfet et du ministre”, a réagi mardi soir la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI.Après l’annonce de l’interpellation de Rodrigue Petitot, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer sa libération, a pu constater mardi vers 20H30 un journaliste de l’AFP.Les gendarmes, placés en protection autour du commissariat, ont subi des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu. Trois d’entre eux ont été blessés dans les heurts, a appris l’AFP de source proche du dossier.D’après la Régie des Transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier de Sainte-Thérèse où Rodrigue Petitot a affirmé résider. La régie a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, M. Buffet s’est dit “disposé à rencontrer tout le monde” sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC, de retour lundi dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes durant lesquelles, selon des chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés. 

Procès du RN: l’heure des réquisitions pour Marine Le Pen et ses coprévenus

Après un mois et demi de procès, c’est l’heure des réquisitions pour Marine Le Pen, le Rassemblement national et 24 autres prévenus, accusés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen au profit du parti d’extrême droite.Les réquisitions à deux voix doivent commencer vers 9H30 mercredi, et durer toute la journée. Après des considérations générales, les deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, devraient commencer par développer leur analyse du “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.Selon l’accusation, un “système de gestion centralisé” a été établi pour “vider” les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire), en vue de “soulager les finances”.Les procureurs devraient ensuite s’attarder sur le cas de chacun des prévenus : les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Au total, on compte 26 prévenus, jugés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Enfin, en fin d’après-midi ou début de soirée, les procureurs devraient annoncer les peines requises contre chacun.Ils encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité – qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.Si une telle peine était prononcée, elle aurait “des conséquences extrêmement graves”, a-t-elle plaidé à la barre. “Cela aurait pour effet de me priver d’être candidate à la présidentielle, voilà”.”Derrière il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui de fait se verraient priver de leur candidat à la présidentielle”, avait-elle soutenu.- “Innocence” -Depuis l’ouverture le 30 septembre de ce procès, où elle a assisté à quasiment toutes les audiences, la triple candidate à la présidentielle a été interrogée sous plusieurs casquettes: celle d’ancienne députée européenne, pour s’expliquer sur des contrats litigieux conclus avec certains de ses assistants parlementaires, celle d’ancienne cheffe du parti (entre 2011 et 2016), et enfin en tant que représentante du Rassemblement national, jugé en tant que personne morale – elle a eu un pouvoir de l’actuel président Jordan Bardella pour cela.A chaque fois, elle a clamé son “innocence”, celle de son parti et de ses coprévenus. “Aucun” système, mais beaucoup de “mensonges”, de “fictions” et de “malentendus”,  a-t-elle juré à la barre, disant aussi son “sentiment” que l’opinion du tribunal “était déjà faite”. Tout au long du procès, elle a esquivé les questions qui dérangent, parfois réécrit le dossier. Et s’est enflammée lors de longs monologues sur la “réalité” de la vie d’un parti politique, désireuse de l’expliquer encore et encore… Quitte à exaspérer le tribunal qui lui a sèchement et longuement dit son ras-le-bol, lors de son dernier interrogatoire mercredi : “Ici, on n’est pas en politique, on est devant un tribunal correctionnel”, lui a lancé la présidente Bénédicte de Perthuis. Pendant les interrogatoires (une trentaine au total), les prévenus, bien en mal d’apporter des preuves de travail ou de justifier des échanges de mails compromettants – parlant de “caser” telle personne sur un contrat, “transférer” ou “passer” untel d’un député à un autre -, ont partagé une défense similaire, “frisant parfois l’absurde”, comme a dit l’avocat du Parlement européen Patrick Maisonneuve dans sa plaidoirie mardi.”La plupart des prévenus m’ont semblé assez prisonniers d’un système de défense collective”, suivant en rang “la ligne fixée” par la cheffe, Marine Le Pen, a-t-il estimé. Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant déjà été remboursée). Après les réquisitions, le procès reprendra lundi prochain, avec les plaidoiries de la défense prévues sur deux semaines.

Le grand oral de Séjourné face aux eurodéputés

“Ne me jugez pas sur un style mais sur des résultats”: le Français Stéphane Séjourné s’est efforcé mardi de convaincre les eurodéputés qu’il était armé pour le vaste portefeuille sur la stratégie industrielle dont il a hérité à Bruxelles.Le Parlement européen auditionnait tout au long de la journée les six vice-présidents potentiels de la nouvelle Commission européenne, jusqu’en 2029.Les eurodéputés pourront ensuite les adouber ou les récuser lors d’un vote que les groupes politiques ont décidé de reporter ultérieurement, peut-être ce mercredi, sur fond de tractations de couloirs.Le portefeuille de Stéphane Séjourné est crucial à l’heure où l’Union européenne est en plein bras de fer commercial avec la Chine et où l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis fait craindre une explosion des droits de douane pour accéder au marché américain.”L’Europe doit accélérer ou elle décrochera”, a souligné le fidèle du président Macron, en plaidant pour un “rattrapage économique” dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi.Considéré comme trop discret dans ses précédentes fonctions de ministre des Affaires étrangères, le centriste de 39 ans a évacué les critiques sur son “style” et la comparaison avec le précédent commissaire français Thierry Breton, coutumier des déclarations tonitruantes.Stéphane Séjourné a été choisi in extremis mi-septembre par le président français Emmanuel Macron à la place de M. Breton, dont les relations étaient exécrables avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.”Moi je veux être jugé à la fin des fins sur l’état de l’industrie” dans cinq ans, a-t-il demandé, en promettant une série de mesures dont un plan pour “accélérer la demande” de véhicules électriques.- Ribera attaquée sur les inondations -Dans la matinée, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne et ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas et l’Italien Raffaele Fitto, chargé de la cohésion des territoires, ont été les premiers auditionnés, durant plus de trois heures.Mme Kallas a appelé à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps que nécessaire, et avec autant d’aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire”.La diplomate de 47 ans a demandé aux Européens de “se serrer les coudes”, alors que “le monde est en flammes”.De son côté, Raffaele Fitto a martelé ne “pas être là pour représenter un parti politique ou un Etat membre”, mais pour “affirmer son engagement envers l’Europe”. “Mon premier parti politique était la Démocratie chrétienne”, a-t-il aussi souligné.Car la gauche et le centre ne digèrent pas que M. Fitto ait obtenu un titre de vice-président de la Commission alors qu’il appartient à Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.Cette vice-présidence suscite “beaucoup de discussions”, prévient le centriste italien Sandro Gozi (Renew). “L’issue finale reste ouverte et incertaine”.Les groupes politiques se montrent toutefois prudents car faire tomber un rival les expose à des représailles pour les commissaires de leur camp.Dans la soirée, la socialiste espagnole Teresa Ribera s’est retrouvée dans le viseur de la droite et de l’extrême droite. Cette ministre de Pedro Sanchez a hérité d’un portefeuille majeur sur la transition écologique et la concurrence.Mais son audition a été percutée par l’actualité nationale. L’opposition espagnole est montée au créneau contre la gestion des inondations meurtrières qui ont bouleversé le pays.La ministre a assuré qu’elle s’exprimerait devant le Parlement espagnol la semaine prochaine et a insisté au niveau européen sur son “engagement” à renforcer la “capacité d’anticipation et de prévention” face aux événements climatiques extrêmes.Interrogée par ailleurs sur son opposition au nucléaire, elle a prudemment répondu que le choix du mix énergétique relevait des “compétences des Etats membres”.Le socialiste français Christophe Clergeau s’attendait à ce qu’elle soit “attaquée”. Mais, prévient-il, “si le PPE (la droite) shoote Ribera, on shootera l’ensemble du collège” le 27 novembre, date d’un vote global sur la nouvelle équipe exécutive qui pourrait prendre ses fonctions début décembre.La semaine dernière, dix-neuf premiers commissaires ont déjà reçu l’aval des députés. Seul le Hongrois Oliver Varhelyi (santé et bien-être animal) attendait toujours d’être fixé sur son sort. L’audition de ce proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban mercredi dernier avait donné lieu à des critiques sur son peu d’empressement à répondre aux questions sur l’accès des femmes à l’avortement ou sur les droits LGBT+.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version “NFP compatible” du projet de budget 2025 a été rejetée mardi à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.Dans ce scénario à front renversé, les députés ont rejeté par 362 voix contre 192 la partie “recettes” de ce projet de loi de finances (PLF), ce qui équivaut à repousser l’intégralité du texte. Et ce même si la partie “dépenses”, sur laquelle le gouvernement escompte faire la plus grande partie de ses “60 milliards d’économies” avec des mesures contestées comme la suppression de postes d’enseignants, n’a pas été étudiée dans l’hémicycle.Le ministre du budget Laurent Saint-Martin a confié après le vote une “forme de désolation”, tout en saluant le rejet d’un “matraquage fiscal”.Dans son viseur notamment, les très larges modifications décrochées dans l’hémicycle par le Nouveau Front populaire, qui a assorti le projet de loi de finances (PLF) de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, le patrimoine des milliardaires, ou encore sur les “grandes sociétés du numérique”.Au point de rendre le texte “NFP-compatible” selon les mots du président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel, qui a chiffré un solde net de recettes créées “de 58 milliards d’euros” portant principalement sur les plus riches. Le gouvernement a lui pointé une “overdose fiscale”, chiffrée à “35 milliards d’euros et qui n’épargnera personne”. Le rapporteur général du budget Charles de Courson (groupe centriste Liot), a pour sa part jugé que de nombreuses mesures votées étaient inconstitutionnelles, incompatibles avec le droit européen, ou mal rédigées, de sorte que le texte allait selon lui aggraver les recettes de l’Etat.- “Il faut un budget” -Dans un coup de billard initié par le Rassemblement national, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a aussi été supprimé.Pour autant, le groupe présidé par Marine Le Pen a, comme ses alliés ciottistes, voté contre ce texte, le député RN Matthias Renault accusant le gouvernement et ses soutiens d’avoir “sciemment laissé la gauche augmenter les taxes jusqu’à l’absurde, jusqu’à l’étouffement fiscal”.”Nous en sommes arrivés là parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont donné la main pour voter des explosions fiscales”, a tancé le macroniste David Amiel.”Après des semaines d’absentéisme, les députés macrono-wauquiézistes sont donc revenus pour ajouter leurs voix à l’extrême droite pour voter contre le budget de la France”, a rétorqué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.Quoique baroque, le vote de mardi a un effet clair : le gouvernement va pouvoir se tourner vers le Sénat, dominé par la droite et le centre, pour travailler l’ensemble de son texte avec une majorité plus bienveillante.”Démocratiquement, ça pose un problème”, reconnaît une ministre issue de la droite. “Mais est-ce que la démocratie, c’est de faire marcher la représentation parlementaire dans sa globalité (…) ou avoir un budget pour faire fonctionner le pays ? Il faut un budget”.- Compromis -Avant le passage à la chambre haute, l’exécutif a toutefois multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. Au groupe Les Républicains (LR), il a annoncé que les pensions de retraite, qui devaient être gelées, seraient bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation, et qu’il était prêt à introduire une clause de revoyure pour contrôler les effets d’une hausse de taxe sur l’électricité. Au groupe Horizons, il a proposé de travailler sur leur proposition d'”allocation sociale unique”.Au MoDem, il a annoncé que sa proposition de pérenniser la taxe sur les hauts revenus pourrait être retenue, au moins le temps de faire descendre le déficit jusqu’à “par exemple” 4%, selon Laurent Saint-Martin. Ce dernier a aussi annoncé un compromis qui pourrait aboutir dès les “prochains jours” pour limiter la baisse des allègements de cotisations aux entreprises, un marqueur macroniste.Car si le Sénat s’apprête à tenir le stylo, le gouvernement n’en a pas terminé avec l’Assemblée. Son projet de loi de Finances, s’il est adopté à la chambre haute, devra ensuite passer par une commission mixte paritaire et un dernier vote dans chaque chambre avec probablement un 49.3 à l’Assemblée nationale.La gauche a déjà prévu de répondre par une motion de censure à risque pour le gouvernement.

Budget 2025: l’Ile-de-France “contrainte” de faire 760 millions d’euros d’économies

Le projet de budget du gouvernement va “contraindre” la région Ile-de-France à faire 760 millions d’euros d’économies en 2025, qui vont se répercuter notamment sur le logement, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur, sans hausse d’impôts, a annoncé mardi sa présidente Valérie Pécresse.Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit un effort de 5 milliards d’euros pour les collectivités afin de ramener le déficit public à 5% du PIB, avec un prélèvement de 3 milliards d’euros sur les recettes des 450 plus grandes collectivités.”L’Etat nous prive de manière brutale et arbitraire de 100 millions d’euros de recettes de TVA en 2024 et de 220 millions de confiscations de recettes en 2025″, soit une baisse “inédite de 5% des recettes” de la région, a déclaré sa présidente LR Valérie Pécresse lors de la présentation du document d’orientation budgétaire.Un “coup de rabot aveugle et injuste”, a-t-elle dénoncé, alors que la région a “maîtrisé sa dette” et “diminué ses dépenses de fonctionnement”.La première région économique du pays est celle “qui a le plus fort taux de pauvreté de métropole après les Hauts-de-France”, et qui touche des recettes par habitant “les plus faibles de France”, a souligné Valérie Pécresse.La trajectoire budgétaire prévoit 760 millions d’euros d’économies en 2025 “pour anticiper trois ans de pertes de recettes”.Refusant toute augmentation d’impôts, elle a décidé “sous contrainte” de suspendre tous les projets en cofinancement Etat-région, à l’exception des projets de transports qui sont cofinancés avec les départements.Cette suspension, d’environ 100 millions d’euros, concerne essentiellement l’enseignement supérieur, la recherche et la culture.”Année blanche” aussi pour les projets d’énergie renouvelables (environ 30 millions d’euros), les subventions au logement (74 millions d’euros) et les commandes de formations professionnelles (89 millions d’euros).”Il n’y a aucune économie à faire sur les lycées, on va au contraire en ouvrir sept neufs”, a précisé la présidente de région.”Malgré toutes les incohérences et insuffisances du budget, je soutiens le gouvernement de Michel Barnier parce que s’il n’était pas voté ce serait pire que tout”, a-t-elle commenté, en espérant que le Sénat mette “un peu de raison” dans le PLF.”L’Etat a bon dos”, a réagi auprès de l’AFP Céline Malaisé, présidente du groupe Gauche communiste, écologique et citoyen au Conseil régional, selon laquelle ce “budget d’austérité paie les choix de mauvaise gestion de Valérie Pécresse”. L’élue s’inquiète notamment de la “mise sur pause des contrats de plan Etat-région, principal levier d’investissement dans la région”, et redoute “un effondrement” dans le secteur du logement.

Budget 2025: le gouvernement multiplie les gestes envers son camp, avant un probable départ du texte au Sénat

Après la bataille des idées, le vote: les députés sont appelés mardi à se prononcer sur les “recettes” du projet de budget pour 2025 devenues “NFP-compatible” selon LFI, mais qui pourraient être rejetées, avant de partir au Sénat, le gouvernement multipliant entretemps les compromis envers ses soutiens.En cas de vote contre en fin d’après-midi, l’ensemble du texte sera considéré comme rejeté, mettant fin à son examen, et permettant surtout au gouvernement de soumettre au Sénat sa copie d’origine, plutôt que celle très largement modifiée par les oppositions, mais aussi parfois ses propres soutiens.Un scénario à front renversé devrait voir la coalition gouvernementale voter contre cette version remaniée, avec le concours ou l’abstention du RN, face à une gauche qui voudrait au contraire la faire adopter pour valider ses victoires dans l’hémicycle.Durant le long week-end, le gouvernement a anticipé l’examen de ce texte, mais aussi du projet de budget de la Sécurité sociale, au Sénat, cherchant à rassurer sa fragile coalition parlementaire.- Compromis sur les retraites et l’électricité ? -Les pensions de retraite, qui devaient être gelées, seront bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation, a annoncé lundi le patron des députés DR Laurent Wauquiez, dévoilant un compromis trouvé avec Michel Barnier.Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a, lui, annoncé mardi sur France 2 un compromis qui pourrait aboutir dès les “prochains jours” pour limiter la baisse des allègements de cotisations aux entreprises, un marqueur macroniste.Quelques heures plus tard c’est dans l’enceinte de l’Assemblée qu’il a tendu la main au député MoDem Jean-Paul Mattei. Le ministre a annoncé lors des questions au gouvernement que sa proposition de pérenniser la taxe sur les hauts revenus pourrait être retenue le temps de faire descendre le déficit jusqu’à “par exemple” 4%.Quant à Michel Barnier il s’est engagé auprès du patron des députés Horizons, Laurent Marcangeli, à travailler sur leur proposition d”allocation sociale unique”. En réponse à une question de Laurent Wauquiez, il a aussi annoncé que le gouvernement était prêt à instaurer une clause de revoyure pour vérifier et éventuellement corriger les effets d’une taxe sur l’électricité, un point irritant dans sa coalition.- “Pas votable” -Au gré de l’examen à l’Assemblée, l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a notamment assorti le projet de loi de finances (PLF) de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, le patrimoine des milliardaires, ou encore sur les “grandes sociétés du numérique”.Signe de la lisibilité difficile des débats, qui se sont terminés dans la nuit de vendredi à samedi, personne ne semblait avoir tout à fait la même calculatrice pour estimer les nouvelles recettes créées.M. Saint-Martin a dénoncé une “overdose fiscale” à “35 milliards d’euros qui n’épargnera personne”. Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui chiffré un solde net de recettes créées “de 58 milliards d’euros”. “On a montré que l’on pouvait faire un budget NFP-compatible”, a-t-il souligné mardi devant la presse.Dans un coup de billard initié par le groupe Rassemblement national, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a aussi été supprimé.”Évidemment que ce budget n’est pas votable en l’état”, a assuré samedi le député macroniste David Amiel (Ensemble pour la République, EPR).La coalition gouvernementale à l’Assemblée (EPR, MoDem, Horizons, Droite républicaine) n’a elle-même pas été tendre avec la copie du gouvernement, participant activement à la suppression de plusieurs mesures phares. Elle devrait toutefois rejeter le texte pour que la copie initiale soit envoyée au Sénat. A l’inverse, les quatre groupes de gauche à l’Assemblée (LFI, PS, Ecologiste et Social, communistes) ont annoncé qu’ils voteraient pour le texte. Mais sauf accident de participation, la gauche aura toutefois du mal à le faire adopter, face à la coalition gouvernementale et au RN qui ne le soutiendra pas. Lundi une source au groupe estimait que le RN se dirigeait “très probablement” vers un vote contre.Dans l’hypothèse où le volet “recettes” serait adopté, les députés enchaîneraient dans la foulée l’examen de la partie “dépenses” du projet de loi de Finances, avec à l’horizon la date-butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1.500 amendements déposés, avant que le texte ne soit envoyé au Sénat.

Groupes de besoins, brevet, bac… Anne Genetet déroule sa feuille de route

“Je veux relancer l’ascenseur scolaire”: dans un entretien à l’AFP la ministre de l’Education Anne Genetet explique comment elle compte élever le niveau des élèves en mettant en place des groupes de besoin “sur-mesure” en 4e et 3e avant l’instauration d’un Brevet obligatoire pour le passage en seconde en 2027.Question: Vous nous annoncez “l’Acte II” du choc des savoirs, mis en place l’an dernier par votre prédécesseur Gabriel Attal: en quoi cela consiste-t-il ?Réponse: Il s’agit d’un ensemble très cohérent pour élever le niveau du primaire jusqu’au lycée, avec deux composantes : une pédagogique et une sur le climat scolaire. Je poursuis la politique engagée et donne un coup d’accélérateur au collège. Je veux relancer l’ascenseur scolaire.Q: Qu’est ce qui va changer à l’école primaire ?R: Nous allons revoir les programmes, pour la rentrée 2025, en français et en mathématiques, du CP à la 6e. De la 5e à la 3e, en Français, maths et langues vivantes, ce sera à la rentrée 2026. Ces nouveaux programmes renforceront les savoirs fondamentaux et seront beaucoup plus lisibles, avec des repères pour suivre la progression des élèves.Je vous donne un exemple: on introduisait jusqu’à présent la notion de fraction seulement en CM1. C’est beaucoup trop tard. Un enfant, même en CE1, sait à quoi correspond une demi-baguette. Nous avancerons donc l’apprentissage des fractions et des nombres décimaux dès le CE1 pour renforcer les automatismes en mathématiques. Nous allons également labelliser des manuels pour les CP et CE1 en français et en mathématiques pour accompagner les professeurs, notamment les plus jeunes, tout en leur laissant la liberté de choix. J’ai aussi décidé que mon ministère allait prendre en charge leur financement pour les réseaux d’éducation prioritaire et les petites communes rurales.Q: Allez-vous étendre les groupes de besoin mis en place en 6e et 5e aux 4e et 3e à la rentrée prochaine ?R: Je maintiens les groupes de besoins en 6e et 5e à la rentrée 2025 et j’étends ces groupes en 4e et 3e mais de manière différente car les besoins n’y sont pas les mêmes.Ces groupes en 4e et 3e se tiendront une heure par semaine, en alternance entre mathématiques et français. Les élèves les plus en difficulté seront dans des effectifs réduits.Par ailleurs, je décide de doubler le nombre d’élèves qui auront accès aux “devoirs faits” et aux stages de réussite. Cela concernera 800.000 collégiens de 4e et 3e dès l’an prochain. L’objectif, c’est d’offrir à chaque élève un accompagnement sur-mesure tout au long du collège.Q: Quels changements attendre sur le Brevet ?R: Dès cette année, nous allons distinguer la note d’histoire-géographie et la note d’EMC (enseignement moral et civique) pour redonner de la valeur à cette matière. Et dès qu’un élève aura plus de 18 sur 20 au Brevet, on ajoutera la mention “Très bien avec félicitations du jury” pour valoriser sa réussite.En juin 2026, la répartition entre contrôle continu et contrôle terminal sera modifiée de manière à ce que le contrôle terminal pèse 60% de la note finale contre 50% aujourd’hui. Le contrôle continu sera fondé sur la moyenne des notes de 3e.En juin 2027 arriveront au Brevet les premiers élèves qui auront bénéficié du Choc des savoirs. Cela permettra à cette date de rendre le brevet obligatoire pour entrer directement en seconde.Pour ceux qui n’auraient pas leur brevet, deux options: soit ils iront vers une voie plus professionnalisante telle que la 1ère année de CAP, soit ils entreront pendant une année en “prépa seconde” afin de réussir le lycée en quatre ans.Mais mon ambition, c’est d’abord qu’il y ait le plus d’élèves possibles qui obtiennent le Brevet.Q: Vous voulez aussi mettre en place une épreuve de maths en première sur le modèle du bac français ?R: Depuis la rentrée 2023, une heure et demie de tronc commun de mathématiques a été ajoutée pour tous les élèves de première générale et technologique. Mais jusqu’ici on ne mesurait pas leur niveau puisqu’il n’y avait pas d’épreuve de mathématiques.J’ai donc décidé de mettre en place, à partir de juin 2026, une épreuve anticipée de mathématiques en première générale et technologique, sur le même modèle que l’épreuve anticipée de français.Ce que je veux, c’est disposer d’un véritable baromètre et d’élever le niveau en mathématiques.Q: Vous insistez aussi sur le climat scolaire ?R: On ne peut pas progresser ni apprendre en toute sérénité si on se sent en insécurité, tant pour le professeur que pour les élèves.Je vais être très claire : je n’accepte pas qu’un seul professeur puisse être contesté dans ses enseignements ou soit menacé, que ce soit verbalement, moralement ou physiquement.Dès janvier, je vais déployer 150 conseillers principaux d’éducation (CPE) et 600 assistants d’éducation supplémentaires dans les collèges et lycées qui en ont le plus besoin. Ils auront pour mission d’assurer un climat scolaire apaisé et propice aux apprentissages.Q: Où en est la sécurisation des établissements ?R: Dès mon arrivée au ministère, j’ai pu constater que 400 établissements scolaires avaient été sécurisés grâce à la mise en place de systèmes anti-intrusion, de contrôles d’accès ou de caméras de surveillance. Sur la base des remontées qui m’ont été faites, il reste encore 600 établissements à sécuriser. Je débloquerai des financements et travaille avec les collectivités locales pour que tous les travaux soient achevés en 2025.

Budget 2025: une version marquée à gauche risque le rejet à l’Assemblée

Après la bataille des idées, place au vote: les députés sont appelés mardi à voter une partie “recettes” du projet de budget pour 2025 devenue “NFP-compatible” selon LFI, mais qui pourrait être rejetée, avant de poursuivre sa route au Sénat.Le vote aura lieu à partir de 16H30, après la traditionnelle séance des questions au gouvernement. En cas de vote contre, l’ensemble du texte sera considéré comme rejeté, mettant fin à son examen.Un scénario à front renversé devrait voir la coalition gouvernementale voter contre cette version remaniée, avec le concours ou l’abstention du RN, face à une gauche qui voudrait au contraire la faire adopter pour valider ses victoires dans l’hémicycle.S’il y a rejet, cela permettra au gouvernement de soumettre au Sénat sa propre copie, alors que celle-ci a été profondément réécrite dans l’hémicycle de la chambre basse par des coups de boutoir des oppositions, mais aussi des députés soutenant le gouvernement.Durant le long week-end, le gouvernement a anticipé l’examen de ce texte, mais aussi du projet de budget de la Sécurité sociale, au Sénat, cherchant des compromis pour obtenir les faveurs de LR. Les pensions de retraite, qui devaient être gelées, seront bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation.D’autre part, a annoncé le ministre du Budget Laurent Saint-Martin mardi sur France 2, un compromis pourrait “aboutir dans les tout prochains jours” pour limiter la baisse des allègements de cotisations aux entreprises, un marqueur macroniste.- “NFP-compatible” -Mais mardi, c’est bien à l’Assemblée que se joue le vote. L’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a notamment assorti le projet de loi de finances (PLF) de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, le patrimoine des milliardaires, ou encore sur les “grandes sociétés du numérique”.Signe de la lisibilité difficile des débats, qui se sont terminés dans la nuit de vendredi à samedi, personne ne semblait avoir tout à fait la même calculatrice pour estimer les nouvelles recettes créées.M. Saint-Martin a dénoncé une “overdose fiscale” à “35 milliards d’euros qui n’épargnera personne”. Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui chiffré à “75 milliards” les recettes créées, “concentrées sur les très grandes entreprises et les plus riches de nos concitoyens”, moins “17 milliards” de suppression de taxes ou prélèvement qui bénéficieraient notamment aux collectivités et aux particuliers. “On arrive à un solde net de 58 milliards d’euros. On a montré que l’on pouvait faire un budget NFP-compatible”, a-t-il souligné mardi devant la presse.- “Pas votable” -Dans un coup de billard initié par le groupe Rassemblement national, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a aussi été supprimé. Suffisant pour “invalider ce budget”, aux yeux du patron du groupe MoDem Marc Fesneau.”Évidemment que ce budget n’est pas votable en l’état”, a assuré samedi le député macroniste David Amiel (Ensemble pour la République, EPR).La coalition gouvernementale à l’Assemblée (EPR, MoDem, Horizons, Droite républicaine) n’a elle-même pas été tendre avec la copie du gouvernement, participant activement à la suppression de plusieurs mesures phares sur la hausse de la taxe sur l’électricité, l’alourdissement du malus automobile et la surtaxe sur les grandes entreprises.Elle devrait toutefois rejeter le texte pour que la copie initiale soit envoyée au Sénat, comme l’ont confirmé à l’AFP des sources chez EPR et DR (groupe de Laurent Wauquiez).A l’inverse, les quatre groupes de gauche à l’Assemblée (LFI, PS, Ecologiste et Social, communistes) ont annoncé qu’ils voteraient pour le texte. Les indépendants du groupe Liot devraient majoritairement opter pour un vote contre ou une abstention.Sauf accident de participation, la gauche aura toutefois du mal à faire adopter le texte face à la coalition gouvernementale et au RN qui ne le soutiendra pas. Lundi une source au groupe estimait que le RN se dirigeait “très probablement” vers un vote contre.La gauche a d’ailleurs échoué mardi en début d’après-midi à faire adopter en commission une version largement amendée par elle de la partie “dépenses” du budget, face aux voix de la coalition gouvernementale et du RN.Si le volet “recettes” était adopté, les députés enchaîneraient dans la foulée l’examen de la partie “dépenses” du projet de loi de Finances, avec à l’horizon la date-butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1.500 amendements déposés, avant que le texte ne soit envoyé au Sénat.

Fitto, Séjourné, Kallas, Ribera…: les commissaires européens sur le gril

“L’Europe doit accélérer ou elle décrochera”: le Français Stéphane Séjourné a entamé son grand oral devant le Parlement européen, qui auditionne les poids lourds de la nouvelle Commission mardi à Bruxelles.Le macroniste doit convaincre qu’il est armé pour le vaste portefeuille sur la stratégie industrielle dont il a hérité. Un portefeuille crucial à l’heure où l’Europe est en plein bras de fer commercial avec la Chine et où l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis fait craindre une explosion des droits de douane pour accéder au marché américain.Les eurodéputés entendent durant la journée les six vice-présidents potentiels du nouvel exécutif européen. Ils pourront ensuite les adouber ou les récuser lors d’un vote que les groupes politiques ont décidé de reporter ultérieurement, peut-être ce mercredi, sur fond de tractations de couloirs.Dans la matinée, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne et ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas et l’Italien Raffaele Fitto, chargé de la cohésion des territoires, ont été les premiers auditionnés, durant plus de trois heures.Mme Kallas a appelé à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps que nécessaire, et avec autant d’aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire”. “La guerre prendra fin lorsque la Russie se rendra compte qu’elle a commis une erreur” et “retirera ses troupes”, a-t-elle déclaré.La diplomate de 47 ans a demandé aux Européens de “se serrer les coudes”, alors que “le monde est en flammes”.De son côté, Raffaele Fitto a martelé ne “pas être là pour représenter un parti politique ou un Etat membre”, mais pour “affirmer son engagement envers l’Europe”. “Mon premier parti politique était la Démocratie chrétienne”, a-t-il aussi souligné.Car la gauche et le centre ne digèrent pas que M. Fitto ait obtenu un titre de vice-président de la Commission alors qu’il appartient à Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.Cette vice-présidence suscite “beaucoup de discussions”, prévient le centriste italien Sandro Gozi (Renew). “L’issue finale reste ouverte et incertaine”.Les groupes politiques se montrent toutefois prudents car faire tomber un rival les expose à des représailles pour les commissaires de leur camp.Au centre, Stéphane Séjourné a quant à lui placé ses premières interventions sous le signe du “rattrapage économique”, dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi.Considéré comme trop discret dans ses précédentes fonctions de ministre des Affaires étrangères, le Français de 39 ans doit prouver qu’il est à la hauteur.D’autant qu’il a été choisi in extremis mi-septembre par le président français Emmanuel Macron qui avait initialement affiché son intention de reconduire Thierry Breton malgré son conflit avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.- “Ca ira” pour Séjourné – Durant son audition, le macroniste devrait aussi être titillé sur l’accord de libre-échange controversé entre UE et pays latino-américains du Mercosur, que la France conteste mais que la Commission semble inciter à signer.Pour M. Séjourné, “ça ira, il est intelligent et connaît bien le Parlement”, considère l’eurodéputé néerlandais Dirk Gotink (PPE, droite), rappelant que le centriste y dirigeait le groupe Renew de fin 2021 à début 2024.Les auditions de la Roumaine Roxana Minzatu, chargée des affaires sociales et de la Finlandaise Henna Virkkunen (souveraineté numérique) sont aussi considérées comme sans grand risque.L’Espagnole Teresa Ribera, elle, sera dans le viseur de la droite et de l’extrême droite en fin de journée. La socialiste a hérité d’un portefeuille majeur sur la transition écologique et la concurrence.Ses adversaires comptent en particulier l’interpeller sur son opposition au nucléaire.”Elle sera attaquée”, redoute le socialiste français Christophe Clergeau. Mais, ajoute-t-il, “si le PPE (la droite) shoote Ribera, on shootera l’ensemble du collège” le 27 novembre, date d’un vote global sur la nouvelle équipe exécutive qui pourrait prendre ses fonctions début décembre.La semaine dernière, dix-neuf premiers commissaires ont déjà reçu l’aval des députés. Seul le Hongrois Oliver Varhelyi (santé et bien-être animal) attend toujours d’être fixé sur son sort.L’audition de ce proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban avait donné lieu à des critiques sur son peu d’empressement à répondre aux questions sur l’accès des femmes à l’avortement ou sur les droits LGBT+.

Le ministre israélien Smotrich ne viendra pas à Paris, selon son porte-parole

Le ministre israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich, dont la venue à Paris était attendue cette semaine, ne se rendra pas en France, a affirmé mardi son porte-parole.”Aucun voyage à Paris n’était prévu”, a dit à l’AFP le porte-parole, Ephraïm David, interrogé sur l’éventuelle venue du ministre israélien des Finances dans la capitale française.Plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères avait indiqué qu’il n’avait pas eu la confirmation d’une telle visite cette semaine de ce ministre, figure de l’extrême droite israélienne.”A ce stade, je n’ai pas de confirmation de sa venue en France”, a déclaré Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien conjoint de la chaîne France 24 et la radio RFI.Bezalel Smotrich figure sur l’affiche annonçant mercredi à Paris le gala “Israël forever”, un événement de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite.Il n’est pas exclu qu’il y participe de manière virtuelle.Le gala, dont des associations, syndicats et partis de gauche français ont en vain réclamé l’annulation, se tiendra à la veille du match de football France-Israël.Cette rencontre est jugée à “haut risque” par les autorités françaises après les violences qui se sont produites jeudi dernier à Amsterdam en marge d’un match impliquant le club israélien Maccabi Tel-Aviv.La venue de ce ministre aux positions extrêmes ajouterait de la tension et fait polémique alors que celui-ci a promis lundi une annexion en 2025 par Israël des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, disant voir “une occasion” dans le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis.Selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, le ministre israélien ne viendrait pas à Paris. “Je comprends que finalement, il ne sera pas là”, a-t-il dit. Il pourrait au lieu de cela intervenir par visioconférence, selon Le Parisien.Jean-Noël Barrot a par ailleurs été interrogé sur la convocation mardi au ministère des Affaires étrangères de Joshua Zarka, l’ambassadeur israélien à Paris en raison d’un incident diplomatique survenu la semaine dernière lors de son déplacement en Israël.”C’est l’occasion pour la France de rappeler qu’elle ne tolérera pas que des forces armées israéliennes entrent dans les domaines dont elle a la responsabilité, dont elle assure la protection et de réaffirmer avec force que cet incident ne doit plus jamais se reproduire”, a-t-il dit.Il a souligné que la convocation d’un ambassadeur était “le premier degré” de sanctions. Interrogé sur les autres sanctions possibles, le ministre n’a pas répondu.Jeudi dernier, la police israélienne était entrée “armée” et “sans autorisation” dans un domaine national français à Jérusalem-est, l’Eléona, que le chef de la diplomatie française s’apprêtait à visiter.Le ministère israélien des Affaires étrangères avait de son côté indiqué que “cette mesure a(vait) été prise afin d’assurer la sécurité du ministre, et la question avait été clarifiée à l’avance avec l’ambassade de France en Israël”. “Au cours de la visite, une dispute a éclaté entre les forces de sécurité israéliennes. Deux individus français ont refusé de s’identifier. Les deux hommes ont été arrêtés par la police israélienne et relâchés immédiatement après s’être identifiés comme diplomates”, avait-il également souligné.Des sources diplomatiques françaises avaient, elles, estimé que ces allégations étaient “mensongères”. “Il était parfaitement clair pour tout le monde qu’il s’agissait de gendarmes du consulat, et de personnel sous statut diplomatique”, avaient-elles réagi.