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Jean-Marie Le Pen hospitalisé

Jean-Marie Le Pen, 96 ans, est hospitalisé pour faire des “analyses”, a indiqué mercredi à l’AFP son entourage, sa fille Marine Le Pen indiquant que son père avait été pris en charge depuis “jeudi dans la nuit”.”Il a 96 ans et il est hospitalisé de manière régulière. Il n’y a rien de plus ni de moins que les épisodes qu’on a déjà vécus”, a déclaré Mme Le Pen à plusieurs journalistes, en marge de l’audience du tribunal correctionnel devant lequel elle comparaît. “Il y a des hauts et des bas”, a indiqué une autre source, qui a néanmoins démenti des rumeurs “pas fondées” quant à un supposé état grabataire du finaliste de la présidentielle de 2002.Le fondateur du Front national, devenu Rassemblement national, a vu son état de santé se dégrader depuis plusieurs années. Poursuivi dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du RN pour laquelle sont actuellement jugés notamment sa fille et le parti, son cas a été “disjoint” après qu’une expertise médicale avait constaté “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense”.”Il est acté que (Jean-Marie Le Pen) n’est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit”, avait indiqué fin septembre, à l’ouverture du procès, Marine Le Pen.Cette dernière, ainsi que ses deux sÅ“urs Marie-Caroline et Yann Le Pen, sont les bénéficiaires d’un “mandat de protection” – une mesure comparable à une tutelle – depuis la mi-février, qui leur permet de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Commission d’enquête sur le déficit : Le Maire et Cazenave auditionnés le 12 décembre à l’Assemblée

Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Economie, et Thomas Cazenave, ancien ministre du Budget, seront auditionnés le 12 décembre devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le dérapage du budget, a-t-on appris de sources parlementaires.A l’initiative de son président Eric Coquerel (LFI), la commission des Finances de l’Assemblée a demandé et obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocations avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’investigation, auditions sous serment, etc…), afin d’enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatées sur les années 2023 et 2024.Le déficit public est attendu à 6,1% du PIB cette année, un chiffre très éloigné des 4,4% prévus à l’automne 2023 et des 5,1% prévus au printemps après réévaluation par l’exécutif précédent.Présidée par Eric Coquerel, la commission d’enquête sera menée par deux rapporteurs: Eric Ciotti, président du groupe UDR, et Mathieu Lefèvre, vice-président du groupe macroniste Ensemble pour la République.Selon l’entourage d’Eric Coquerel, elle devrait commencer ses travaux à partir du “3 décembre”, avec une série d’auditions de responsables d’administrations (Direction générale du Trésor, Direction du Budget, Direction générale des Finances publiques, Direction de la Sécurité sociale et Direction générale des collectivités locales).Avant donc de passer à l’audition très attendue de Bruno Le Maire et Thomas Cazenave le 12 décembre.La commission d’enquête pourrait ensuite reprendre ses travaux en janvier par des auditions d’économistes, et à une date indéterminée par des auditions d’autres personnalités politiques. Les noms des anciens chefs de gouvernement Elisabeth Borne et Gabriel Attal ont été évoqués lors d’une réunion de travail préparatoire mercredi matin, selon plusieurs sources parlementaires.A la tête de Bercy durant sept ans, Bruno Le Maire est déjà venu s’expliquer début novembre au Sénat devant une mission d’information. Il avait réfuté toute “faute” ou “dissimulation” face à l’importante dégradation des finances publiques de la France.”Quand on me dit que le déficit en 2024 sera à 6,1%, c’est le choix du gouvernement actuel”, avait lancé l’ex-ministre, reprochant à l’exécutif de ne pas avoir mis en oeuvre toutes les mesures “préparées” par l’ancien gouvernement pour lutter contre la dégradation des comptes.

Martinique: violences après l’interpellation d’une figure du mouvement contre la vie chère

Des émeutes et des pillages ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Fort-de-France après l’arrestation de Rodrigue Petitot, principale figure de la mobilisation contre la vie chère en Martinique, a-t-on appris auprès de la préfecture, qui a fait état de huit interpellations et trois blessés légers.A la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), Rodrigue Petitot, dit “le R”, a été placé mardi en garde à vue au commissariat central du chef-lieu de l’île antillaise à la suite d’une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon le parquet.Lundi soir, le R s’était introduit en compagnie de trois autres personnes dans l’enceinte de la résidence préfectorale dans le quartier huppé de Didier à Fort-de-France. Une intrusion dont le but était d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique.A la suite de cette interpellation, 350 personnes se sont rassemblées dans la soirée de mardi devant l’hôtel de police, a indiqué la préfecture dans un communiqué. Des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu ont ciblé des gendarmes mobiles, causant trois blessés légers, selon la même source. Des “émeutiers armés” ont affronté les forces de sécurité avec des jets de projectiles et des cocktails molotov. L’attroupement a été dissipé par l’usage de la force, a ajouté la préfecture. Pendant une partie de la nuit, des personnes ont tenté d’incendier des véhicules et bâtiments du centre-ville de Fort-de-France et de Saint-Joseph et d’ériger des barrages sur le territoire. Six magasins ont été pillés, huit personnes interpellées, selon le communiqué de la préfecture.Lundi soir, c’est le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, qui s’était opposé physiquement à l’entrée du président du RPPRAC dans sa résidence. L’attitude des leaders du collectif était “inacceptable, inimaginable, intolérable”, a estimé M. Bouvier.”Nous attendons que le R soit libéré. Je crains ce soir une nouvelle nuit de perturbations qui sera de la responsabilité du préfet et du ministre”, avait réagi mardi après son interpellation la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI.D’après la Régie des transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé mardi sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier de Sainte-Thérèse où Rodrigue Petitot a affirmé résider. La régie a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, le ministre des Outre-mer s’est dit “disposé à rencontrer tout le monde” sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC, de retour dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences essentiellement nocturnes durant lesquelles, selon des chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés. kl-mca-sc-aco-ldp/bfa/

Budget: le gouvernement prévoit un soutien d’1,55 milliard d’euros pour décarboner l’industrie

Le gouvernement a présenté mardi un amendement prévoyant un soutien d’ 1,55 milliard d’euros pour la décarbonation de l’industrie, dans le cadre du débat parlementaire sur un budget 2025 pourtant contraint par la dérive des finances publiques, a-t-on appris auprès du ministère de l’Economie.”La décarbonation de notre industrie est un élément essentiel de notre stratégie économique. Elle nécessite des investissements privés et publics d’ampleur”, a déclaré le ministre de l’Economie, Antoine Armand, dans un commentaire transmis à l’AFP. “Cette décision, qui marque une évolution notable dans le projet initial de budget, s’inscrit pleinement dans cette stratégie et soutiendra des projets clefs pour produire en France en émettant moins de carbone”, a-t-il ajouté.Cet amendement a été déposé à l’identique par le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure. Ce dernier avait signé avec des élus de tous bords, une tribune dimanche demandant au gouvernement de maintenir les aides publiques aux entreprises pour la décarbonation de l’industrie dans le budget 2025.- “Compétitivité” -Les aides seront attribuées par nouveaux appels d’offres compétitifs, a précisé le ministère de l’Industrie. Elles doivent permettre de sécuriser l’atteinte des objectifs nationaux et européens à horizon 2030 en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre”, expose l’amendement publié sur le site de l’Assemblée nationale. Outre le financement de la construction d’usines de batteries, d’électrolyseurs, de réseaux de captage de CO2, de champs éoliens ou de raccordements au réseau électrique, ces aides, “permettront par ailleurs de sécuriser la présence des sites industriels sur des secteurs très émetteurs dans la durée, alors qu’ils sont soumis à une forte concurrence internationale, pouvant profiter du caractère moins-disant en matière environnementale, sociale et sur le prix du carbone”, souligne-t-il. Le texte sera examiné par le Sénat dans le cadre du “volet dépenses”, après le rejet mardi par l’Assemblée nationale, avec les voix de la coalition gouvernementale et du RN, du projet de loi que la gauche a contribué à largement réécrire, a indiqué Bercy.Il est le fruit de discussions avec des entreprises industrielles, mais aussi “une réponse” aux discussions qu’Antoine Armand et Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie, “ont eues avec (…) le socle commun et notamment Ensemble pour la République”, a ajouté Bercy. Le gouvernement a multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. Les ministres de l’Industrie et de la Transition écologique rivalisent de superlatifs pour expliquer l’initiative: la décarbonation de l’industrie est à la fois “le principal défi des dix prochaines années pour notre industrie lourde” et “la condition de la pérennité de nos plus grands sites industriels” selon M. Ferracci et “une brique majeure de l’atteinte de nos objectifs climatiques” selon sa collègue de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, également ancienne ministre de l’Industrie.Bercy évoque aussi un enjeu de “compétitivité” dans “un contexte économique difficile pour certains secteurs industriels, notamment du fait des surcapacités chinoises sur le marché, qui font baisser les prix”, alors que de grands secteurs comme l’automobile ou la chimie annoncent de nombreuses suppressions d’emploi.Le président de Michelin Florent Ménegaux a déploré la semaine passée le manque de compétitivité de l’industrie française et européenne, exposée à des coûts salariaux et d’énergie plus élevés qu’ailleurs.- Economies -Un recensement a déjà permis d’identifier 81 projets industriels majeurs de décarbonation, d’après Bercy. Notamment auprès des 50 sites les plus émetteurs de CO2 qui totalisent près de 60% des émissions de carbone de l’industrie (sidérurgie, chaux, ciment, chimie, agroalimentaire, verrerie)   Le gouvernement souhaitant un effort budgétaire de 60 milliards d’euros l’an prochain, surtout en réduisant les dépenses, des “pistes de réflexion” sont en cours pour identifier des mesures d’économies en parallèle.Fin 2022, Emmanuel Macron avait proposé un pacte de décarbonation aux 50 sites les plus polluants en leur promettant un doublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros en échange d’un doublement de leur effort de décarbonation. Selon Bercy, Antoine Armand doit se rendre jeudi à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), où se trouve la deuxième zone industrielle la plus émettrice de CO2 après Dunkerque.

Jean-Marie Le Pen hospitalisé, annonce son entourage à l’AFP

Jean-Marie Le Pen, 96 ans, est hospitalisé depuis le début de la semaine pour faire des “analyses”, a indiqué jeudi à l’AFP son entourage.”Il y a des hauts et des bas”, a poursuivi cette même source, qui a néanmoins démenti des rumeurs “pas fondées” quant à un supposé état grabataire du père de Marine Le Pen.Le finaliste de l’élection présidentielle de 2002 a vu son état de santé se dégrader depuis plusieurs années. Poursuivi dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du RN, son cas a été “disjoint” après qu’une expertise médicale avait constaté “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense”.”Il est acté que (Jean-Marie Le Pen) n’est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit”, avait indiqué fin septembre, à l’ouverture du procès, Marine Le Pen.Cette dernière, ainsi que ses deux sÅ“urs Marie-Caroline et Yann Le Pen, sont les bénéficiaires d’un “mandat de protection” – une mesure comparable à une tutelle – depuis la mi-février, qui leur permet de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Paris rend hommage aux victimes du 13-novembre, en présence de Michel Barnier

Plusieurs cérémonies de commémoration étaient organisées mercredi à Paris en présence notamment de Michel Barnier et de plusieurs membres du gouvernement, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Le Premier ministre ainsi que la maire de Paris Anne Hidalgo ont assisté à une cérémonie devant la salle du Bataclan. Les ministres de la Justice Didier Migaud et de l’Intérieur Bruno Retailleau étaient également présents.Le 13 novembre 2015, les attaques terroristes ont coûté la vie à 92 personnes dans cette salle de concert du 11e arrondissement de Paris. Une minute de silence a été observée et des gerbes de fleurs déposées devant son entrée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Michel Barnier et Anne Hidalgo sont ensuite allés à la rencontre des rescapés de l’attaque et de leurs proches. Plus tôt dans la matinée, Mme Hidalgo avait aussi rendu hommage aux victimes devant le Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), devant le bar “Le Carillon” et le restaurant “Le Petit Cambodge”, dans le 10e arrondissement de Paris, dont les terrasses avaient été prises pour cibles par les terroristes. Un autre temps d’hommage et de recueil s’est tenu à la mairie du 11e arrondissement. Une cérémonie “intime”, organisée par les associations de victimes des attentats du 13-novembre. “Nous n’oublierons jamais”, a écrit de son côté Emmanuel Macron sur X, assurant que le 13-novembre reste “gravé dans nos mémoires en lettres de douleur”. Le président a rendu hommage “aux victimes, aux familles, à ceux qui ont tout donné pour préserver la vie”. Au total, les attaques terroristes revendiquées par l’organisation Etat islamique ont fait 130 morts. 

Au procès du RN, l’accusation décrit un “système” pour “faire des économies à tout prix”

“Un système organisé par la direction du parti et pour servir les intérêts du parti”. En débutant leur réquisitoire au procès du RN, les procureurs ont détaillé mercredi matin comment Marine Le Pen avait bien été selon eux à la manÅ“uvre d’un détournement de fonds européens.Après un mois et demi d’audience, la triple candidate à la présidentielle sera fixée en fin de journée sur les peines réclamées par le parquet contre elle, son parti et 24 autres prévenus – cadres du parti, ex-eurodéputés et anciens assistants parlementaires.”Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme “d’une longue information judiciaire”, déclare d’emblée l’une des deux représentantes de l’accusation, Louise Neyton.”Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et des “débats particulièrement fournis”, poursuit la magistrate dans une salle d’audience pleine où Marine Le Pen s’est assise au premier rang au côté de Louis Aliot, actuel numéro 2 du RN.”Je suis dans le même état d’esprit que la semaine dernière, que la semaine d’avant. C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original”, avait déclaré la cheffe de l’extrême droite en arrivant au tribunal.En entamant leurs réquisitions qui doivent durer toute la journée, les deux magistrats détaillent l’architecture d’un “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu RN) entre 2004 et 2016, consistant à embaucher des assistants parlementaires européens “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti.A l’époque, “le parti est dans une situation financière particulièrement tendue. Tout ce qui peut contribuer à l’allègement des charges va être utilisé de manière systématique”, que ce soit “légal ou pas”, affirme Louise Neyton, alors que Marine Le Pen fait des “non” vigoureux de la tête.Le Parlement européen ne fait que des “contrôles comptables”, pour le reste il fait “confiance” aux eurodéputés quant à l’utilisation de leur dotation mensuelle de 21.000 euros: “Alors, c’est trop tentant, ces enveloppes vont apparaître comme une aubaine et être utilisées comme telles”, insiste la magistrate.- “Fiction alternative” -Pour l’accusation, ce “système va encore se renforcer et prendre une nouvelle dimension” avec l’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, avec un salarié chargé de la gestion des contrats européens, qui rend compte “seulement” à la présidente, la “donneuse d’ordres”.En 2014, après l’élection d’une vingtaine d’eurodéputés FN, le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just écrit: “Nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen”, rappelle la procureure.Et d’évoquer les mails – “pas tous, il y en a trop” – parlant de “montages financiers”, de “transferts” de tel assistant “sur” tel député en fonction de la disponibilité des enveloppes. L’un ou l’autre, “tu peux choisir”, est-il écrit dans un message.Elle aborde aussi cette fameuse réunion d’accueil des nouveaux députés, à l’été 2014, où Mme Le Pen aurait averti ceux fraîchement élus qu’ils ne devaient prendre qu’un assistant, le reste de l’enveloppe devant revenir au parti. Alors face à tout cela, “la fiction alternative qui vous est présentée en défense” n’est, elle, “corroborée par aucun élément”, estime la procureure.La suite du réquisitoire, qui reprendra à 14H00, doit s’attarder sur chacun des prévenus: les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Ils encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité, qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Mme Le Pen à la présidentielle de 2027.En l’occurrence, cela se résume en une “question simple”: “l’assistant parlementaire travaillait-t-il pour son député ou pour un tiers ?”, a estimé le second procureur, Nicolas Barret. Concernant les “preuves” de leur activité pour leurs élus, “on n’a rien !”. “On a bien une capacité de conservation des documents, donc si la preuve n’est pas retrouvée, c’est qu’elle n’existe pas”, a-t-il ajouté.Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée). 

“Pas d’acharnement”: début des réquisitions au procès de Marine Le Pen et du RN

Début d’une journée de réquisitions pour Marine Le Pen. Après un mois et demi d’audience au procès du Rassemblement national, la cheffe de file de l’extrême droite est fixée mercredi sur les peines réclamées contre elle, son parti et 24 autres prévenus.L’audience a débuté vers 09H45 par une introduction de la procureure Louise Neyton. “Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme “d’une longue information judiciaire”, a-t-elle déclaré.”Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et des “débats particulièrement fournis”, a poursuivi la magistrate, sous l’oeil de Marine Le Pen, assise, stylo à la main, au premier rang du banc des prévenus.”Je pense que le parquet va essayer de défendre la cause qu’il a initiée depuis dix ans. Il faut bien justifier cette procédure qui est apparue plus que branlante”, avait-t-elle déclaré à la presse à son arrivée au tribunal.”Je suis dans le même état d’esprit que la semaine dernière, que la semaine d’avant. C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original”.Les réquisitions des deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, doivent durer toute la journée. Ils devraient longuement développer leur analyse du “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.”Vous constaterez que les faits qui vous sont soumis présentent un caractère inédit, par leur ampleur, leur durée mais aussi et surtout par le caractère organisé, optimisé, systémique et systématique de leur commission”, a martelé Louise Neyton. “Ils ont porté une atteinte grave et durable aux règles du jeu démocratique, européen mais surtout français et à la transparence de la vie publique”.Selon l’accusation, un “système de gestion centralisé” a été établi pour “vider” les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire), en vue de “soulager les finances”.Les procureurs doivent ensuite s’attarder sur le cas de chacun des prévenus: les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Au total, on compte 26 prévenus, jugés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Enfin, en fin d’après-midi ou début de soirée, les procureurs devraient annoncer les peines requises contre chacun.- “Candidate à la présidentielle” -Les prévenus encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité, qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.Si une telle peine était prononcée, elle aurait “des conséquences extrêmement graves”, a-t-elle plaidé à la barre. “Cela aurait pour effet de me priver d’être candidate à la présidentielle, voilà”.”Derrière il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui de fait se verraient privés de leur candidat à la présidentielle”, avait-elle soutenu.Depuis l’ouverture le 30 septembre de ce procès, où elle a assisté à quasiment toutes les audiences, la triple candidate à la présidentielle a été interrogée sous plusieurs casquettes: celle d’ancienne députée européenne, pour s’expliquer sur des contrats litigieux conclus avec certains de ses assistants parlementaires, celle d’ancienne cheffe du parti (entre 2011 et 2016), et enfin en tant que représentante du Rassemblement national, jugé en tant que personne morale. Elle a eu un pouvoir de l’actuel président, Jordan Bardella, pour cela.A chaque fois, elle a clamé son “innocence”, celle de son parti et de ses coprévenus. “Aucun” système, mais beaucoup de “mensonges”, de “fictions” et de “malentendus”,  a-t-elle juré à la barre, disant aussi son “sentiment” que l’opinion du tribunal “était déjà faite”. Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée). 

Ruffin souhaiterait une “colère sociale” mais craint la résignation

Le député ex-LFI François Ruffin souhaiterait une “colère sociale” face aux annonces de plans sociaux, comme chez Michelin, mais craint davantage une “résignation” qui se traduira, selon lui, dans une “colère politique froide” dont bénéficiera le Rassemblement national. “J’aimerais une colère sociale qui en effet se dise mais bon sang, comment ça se fait que ceux qui ont tenu le pays debout, les ouvriers, les employés soient aujourd’hui rationnés tandis que ça se gave là haut”, a déclaré mercredi le député picard sur Sud Radio.Mais “je ne pense pas qu’elle aura lieu. Je redoute que ce soit la résignation qui l’emporte. Mais il y aura une autre traduction, ce sera une colère politique, une colère politique froide”, qui bénéficiera au RN, a-t-il ajouté.Pour le député, qui siège désormais avec les écologistes, “nous sommes dans un temps de tempête mais nous n’avons plus de capitaine et nous n’avons plus d’équipage” depuis la dissolution de l’Assemblée et les dernières législatives, a-t-il jugé. “On va faire de la gestion à la petite semaine quand ça souffle fort”, a-t-il regretté, en appelant à nouveau à davantage de protectionnisme en Europe.”L’Europe ouverte à tous les vents, la mondialisation, ça suffit ! Il faut des protections douanières, des taxes aux frontières de l’Europe”, a-t-il martelé.

Budget: le gouvernement prévoit presque 1,6 milliard d’euros pour décarboner l’industrie

Le gouvernement a présenté mardi un amendement prévoyant un soutien d’1,55 milliard d’euros pour la décarbonation de l’industrie, dans le cadre du débat parlementaire sur un budget 2025 pourtant contraint par la dérive des finances publiques, a-t-on appris auprès du ministère de l’Economie.”La décarbonation de notre industrie est un élément essentiel de notre stratégie économique. Elle nécessite des investissements privés et publics d’ampleur”, a déclaré le ministre de l’Economie, Antoine Armand, dans un commentaire transmis à l’AFP. “Cette décision, qui marque une évolution notable dans le projet initial de budget, s’inscrit pleinement dans cette stratégie et soutiendra des projets clefs pour produire en France en émettant moins de carbone”, a-t-il ajouté.Cet amendement a été déposé à l’identique par le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure. Ce dernier est le signataire, avec des élus de tous bords, d’une tribune dans La Tribune Dimanche qui demandait au gouvernement de maintenir les aides publiques aux entreprises pour la décarbonation de l’industrie dans le budget 2025.- “Compétitivité” -“Ces aides doivent permettre de sécuriser l’atteinte des objectifs nationaux et européens à horizon 2030 en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre”, expose l’amendement publié sur le site de l’Assemblée nationale. Outre le financement de la construction d’usines de batteries, d’électrolyseurs, de réseaux de captage de CO2 ou de champs éoliens, “elles permettront par ailleurs de sécuriser la présence des sites industriels sur des secteurs très émetteurs dans la durée, alors qu’ils sont soumis à une forte concurrence internationale, pouvant profiter du caractère moins-disant en matière environnementale, sociale et sur le prix du carbone”, souligne-t-il. Le ministère de l’Economie a indiqué à l’AFP que le texte serait examiné par le Sénat dans le cadre du “volet dépenses”, après le rejet mardi par l’Assemblée nationale, avec les voix de la coalition gouvernementale et du RN, du projet de loi que la gauche a contribué à largement réécrire.Fruit de discussions avec des entreprises industrielles, “cet amendement important est aussi une réponse aux discussions qu’Antoine Armand et Marc Ferracci (le ministre de l’Industrie, NDLR) ont eues avec (…) le socle commun et notamment Ensemble pour la République”, a-t-on précisé à Bercy. Le gouvernement a multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. De son côté, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a estimé que “la décarbonation de l’industrie est une brique majeure de l’atteinte de nos objectifs climatiques. Ces nouveaux financements, qui donnent de la visibilité aux industriels et leur permettront d’investir pour l’avenir s’inscrivent dans le cadre de l’ambition que nous portons au travers de la planification écologique”, dans une déclaration transmise à l’AFP mercredi.A Bercy, on évoque également un enjeu de “compétitivité” pour l’industrie dans “un contexte économique difficile pour certains secteurs industriels, notamment du fait des surcapacités chinoises sur le marché qui font baisser les prix”, alors que de grands secteurs industriels comme l’automobile ou la chimie annoncent de nombreuses suppressions d’emploi.- Economies -Un recensement a déjà permis d’identifier 81 projets industriels majeurs de décarbonation, d’après Bercy. Notamment auprès des 50 sites qui totalisent près de 60% des émissions de carbone de l’industrie.   Le gouvernement souhaitant un effort budgétaire de 60 milliards d’euros l’an prochain, surtout en réduisant les dépenses, des “pistes de réflexion” sont en cours pour identifier des mesures d’économies en parallèle.Fin 2022, Emmanuel Macron avait proposé un pacte de décarbonation aux 50 sites les plus émetteurs de CO2 en France en leur promettant un doublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros en échange d’un doublement de leur effort en la matière. Selon Bercy, Antoine Armand doit se rendre jeudi à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), où se trouve la deuxième zone industrielle la plus émettrice de CO2 après Dunkerque.