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Cyclone à Mayotte: Bayrou participera à une réunion de crise samedi soir

Le Premier ministre François Bayrou participera samedi soir à une réunion interministérielle de crise qu’il a convoquée avec le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, sur la situation à Mayotte dévastée par le cyclone tropical Chido, a indiqué Matignon.”Face à la gravité de la situation à Mayotte, le Premier ministre a décidé, en lien avec le ministre de l’Interieur, la convocation du centre interministériel de crise qui se tiendra ce soir à 19H00″, a souligné Matignon.”L’heure est à l’urgence”, a déclaré sur X le président Emmanuel Macron, assurant que “tout le pays” était aux côtés des Mahorais. Plusieurs personnalités politiques ont également exprimé leur solidarité avec les victimes du cyclone, qui a provoqué la mort d’au moins deux personnes.”La solidarité nationale doit être exemplaire pour nos compatriotes mahorais dont certains ont tout perdu”, a écrit sur X Marine Le Pen, la présidente des députés RN. Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a également appelé à la solidarité nationale: “Je pense aujourd’hui à tous nos compatriotes mahorais et plus particulièrement à ceux qui ont tout perdu dans ces intempéries”, a-t-il écrit.Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a, quant à lui, fustigé un “pouvoir méprisant et incapable, occupé par son nombril, (qui) n’a rien prévu ni organisé”, provoquant l’ire de la députée de Mayotte Estelle Youssouffa, membre du groupe Liot. “Comme si un cyclone n’est pas suffisant, Mayotte doit aussi subir l’hypocrisie de Jean-Luc Mélenchon et LFI qui s’étaient opposés à la destruction des bidonvilles qui sont aujourd’hui des cimetières”, a dénoncé l’élue.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a assuré sur X que les services de l’Etat étaient “totalement mobilisés”. “D’ores et déjà 110 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers ont été envoyés et sont sur place. Un deuxième envoi se fera demain (dimanche) avec 140 personnels supplémentaires”, a-t-il détaillé.

Le chef de la diplomatie française en Jordanie pour discuter de la Syrie

Le ministre des Affaires étrangères étrangères français Jean-Noël Barrot s’est rendu samedi à Aqaba, en Jordanie, où responsables américains, européens, arabes et turcs se retrouvent pour discuter de la Syrie après le renversement de Bachar al-Assad, selon un communiqué.La rencontre vise à “Å“uvrer collectivement à une transition politique pacifique permettant de préserver l’unité de la Syrie et les droits fondamentaux de tous les Syriens” après la fuite de M. Assad, chassé le 8 décembre par une offensive fulgurante des rebelles islamistes entrés à Damas, affirme le communiqué.La France est “le seul pays européen représenté politiquement” à cette réunion sur la mer Rouge, précise-t-il.A l’issue d’une offensive de 11 jours, une coalition de factions rebelles emmenées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris aux forces gouvernementales la grande partie du pays, mettant fin à un demi-siècle de pouvoir de la famille Assad. Le nouveau Premier ministre chargé de la transition jusqu’au 1er mars, Mohammad al-Bachir, a promis un Etat de droit et de “garantir les droits de tous”, face aux inquiétudes de la communauté internationale.A Aqaba, Geir Pedersen, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, a appelé à Å“uvrer pour éviter “l’effondrement des institutions syriennes”, lors d’une rencontre avec le secrétaire d’Etat Antony Blinken, avant la rencontre internationale. Il a aussi plaidé pour un processus politique “crédible et inclusif pour former le prochain gouvernement”. 

Au lendemain de sa nomination, Bayrou entame ses consultations à Matignon

François Bayrou a entamé samedi ses consultations en vue de constituer un gouvernement avec les présidents du Parlement et des personnalités du monde économique, l’agence de notation Moody’s ne lui ayant laissé aucun répit en dégradant la note de la France dans la foulée de sa nomination.Le nouveau Premier ministre a reçu successivement samedi matin le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, puis la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet.Son homologue du Sénat Gérard Larcher devrait se présenter à 18H00, a indiqué Matignon au lendemain de la nomination du président du MoDem, qui succède au LR Michel Barnier, victime d’une motion de censure trois mois après son arrivée.Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, est aussi attendu à Matignon, après la dégradation de la note souveraine de la France dans la nuit de vendredi à samedi par l’agence de notation Moody’s qui redoute que la “fragmentation politique” du pays soit peu propice au rétablissement rapide des finances publiques.Une dégradation déplorée par le patron des députés LR Laurent Wauquiez qui l’a présentée sur X comme “la facture de la censure” de Michel Barnier, fustigeant “l’impéritie du couple Le Pen-Mélenchon”.  Lors de la traditionnelle passation vendredi, François Bayrou a d’emblée évoqué le sujet du déficit et de la dette, “une question qui pose un problème moral” et “pas un problème financier seulement”.Son premier défi sera de doter la France d’un budget pour l’an prochain, avec une Assemblée nationale toujours sans majorité.Assurant ne rien ignorer “de l’Himalaya qui se dresse devant nous, des difficultés de toute nature”, il a promis de “ne rien cacher, ne rien négliger et ne rien laisser de côté”.Rencontrée samedi à Pau, Elizabeth, 75 ans, a reconnu que la tâche de M. Bayrou serait “très difficile”. “Mais je le sais assez courageux et batailleur”, a-t-elle ajouté. Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié samedi, 40% des Français jugent que la nomination de M. Bayrou est une mauvaise chose, 31% une bonne chose, 29% n’ayant pas d’avis.Le Premier ministre, âgé de 73 ans, doit maintenant s’atteler à la composition de son gouvernement, qu’il veut compact et dominé par des personnalités d’expérience.  – “A priori de censure” -Il doit s’accommoder d’une Assemblée qui peut le faire tomber si les voix de la gauche s’unissent à celles du Rassemblement national comme lors de la motion qui a mis fin au bail de Michel Barnier.La plupart des partis politiques, y compris le RN, ont demandé à être reçus à Matignon, pour parler de la feuille de route du prochain exécutif.Favorable à la proportionnelle, François Bayrou devra aborder cette question notamment avec le RN et les écologistes, partisans du changement de mode de scrutin.     Le Nouveau Front populaire, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il ne participerait pas au gouvernement, se divise sur son attitude vis-à-vis du nouvel occupant de Matignon.LFI déposera ainsi dès que possible une motion de censure, probablement après la déclaration de politique générale de M. Bayrou.Pour sa part, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier a affirmé samedi sur France Inter qu’elle ne souhaitait pas “censurer a priori” le gouvernement de François Bayrou, mais qu’elle commençait déjà “à avoir des a priori de censure”.A droite, Les Républicains ont conditionné leur participation au gouvernement au “projet” que leur présentera le nouveau Premier ministre.”Nous ne nous renierons pas”, a prévenu l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy sur France Inter, citant comme priorités de son parti l’immigration, la sécurité, l’agriculture, la fiscalité ou encore la dette du pays.Vendredi soir à Matignon, François Bayrou a d’ailleurs reçu le ministre LR de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, pour évoquer “la sécurité”, dont celle du pape en Corse dimanche, ou encore la situation à Mayotte, balayé par un cyclone samedi matin. Sur X, M. Bayrou a affirmé se tenir informé de la situation “heure par heure”, assuré de la mobilisation de l’Etat et invité les Mahorais à la prudence. M. Retailleau, qui cristallise l’agacement à gauche, a préparé ces derniers mois un projet de loi contre le narcotrafic et un autre sur l’immigration qu’il prévoyait de présenter au Parlement en début d’année prochaine. Deux projets de loi qu’il pourrait reprendre s’il est reconduit à Beauvau.Le gouvernement de M. Bayrou devra aussi décider s’il reprend à son compte le texte sur la fin de vie, dont l’examen était prévu début février à l’Assemblée. Le sujet est porté de longue date par le député du groupe MoDem Olivier Falorni.

Bayrou: pas de censure a priori, mais “des a priori de censure”, dit Tondelier

Les écologistes ne souhaitent pas “censurer a priori” le gouvernement de François Bayrou, mais commencent déjà “à avoir des a priori de censure”, a affirmé samedi sur France Inter la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier.”Je ne dirais pas qu’on va censurer a priori, mais je commence à avoir des a priori de censure”, a déclaré Mme Tondelier, au lendemain de la nomination du président du MoDem à Matignon.La patronne des Verts a souligné que le président de la République avait nommé un de ses “fidèles”, s’entêtant “à ne pas vouloir reconnaître sa défaite”; elle a rappelé le souhait des écologistes que le gouvernement renonce à utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution; et demandé des engagements “sur le fond”.Il faut “plus de justice sociale, plus de justice fiscale”, “arrêter de sabrer dans les moyens des collectivités”, “préparer l’avenir” en rédigeant notamment une “loi climat”, et “apaiser” le pays, a-t-elle dit.A cette aune, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, n’est pas une “personne apaisante”, a-t-elle affirmé alors que se pose la question de son maintien à Beauvau.”Sur le fond, on n’a pas pu encore en parler avec (François Bayrou), puisqu’il a préféré recevoir Bruno Retailleau que de consulter les forces politiques de ce pays à sa nomination. C’est son choix”, a-t-elle taclé.”On va attendre dans les jours prochains de voir ce qu’il fait. Aujourd’hui, je vois mal comment il nous convainc de ne pas le censurer, surtout s’il ne nous appelle pas, et si son premier geste politique, c’est de recevoir Bruno Retailleau, c’est quand même mal parti. Mais il ne tient qu’à lui: il a sa propre censure entre ses mains”, a-t-elle conclu.François Bayrou a reçu vendredi soir à Matignon M. Retailleau, qui lui a demandé des “garanties”, notamment sur l’immigration, pour participer au gouvernement.La porte-parole du PS, Chloé Ridel, a elle aussi estimé problématique le maintien de M. Retailleau à l’Intérieur. “S’il le reconduit au gouvernement, il risque de finir comme Michel Barnier”, renversé trois mois après sa nomination, a-t-elle jugé sur X.

La France insoumise à l’assaut des municipales

En 2026, La France insoumise fêtera ses 10 ans. Et pour cet anniversaire, elle veut s’offrir un bon nombre de villes à l’occasion des élections municipales. Malgré ses 71 députés, le mouvement de gauche radicale manque cruellement d’élus locaux: la plus grande ville qu’il dirige est celle de Faches-Thumesnil, dans la banlieue de Lille (18.000 habitants). Cette semaine, Louis Boyard a annoncé sa candidature à la municipale partielle qui se tiendra à Villeneuve-Saint-Georges (35.000 habitants), dans le Val-de-Marne, fin janvier.”Je veux montrer à la France ce qu’est une ville insoumise”, a ainsi déclaré le député du Val-de-Marne à l’AFP. Cette élection sera un véritable test pour LFI, à un an de l’échéance nationale. Sur le papier, la victoire n’est pas impossible à Villeneuve-Saint-Georges pour LFI, qui s’appuie dans les différentes élections sur ses bons scores dans les grandes villes et les quartiers populaires.  Dans cette commune, la plus pauvre du département, 61,2% des électeurs avaient voté pour Louis Boyard au second tour des dernières législatives. Un bon présage ?De quoi en tous cas donner des idées aux Insoumis pour la suite.”Il y a 31 villes avec plus de 10.000 électeurs où on fait plus de 40% des voix aux européennes (de juin 2024). Soixante-deux où on fait plus de 30% et 130 où on fait plus de 20%”, énumère ainsi le coordinateur national du mouvement, Manuel Bompard.Parmi les communes où les Insoumis font leurs meilleurs scores, l’Ile-de-France est sur-représentée: Argenteuil, Bondy, Sevran, Saint-Denis, Bobigny, Trappes…La direction insoumise estime à une quinzaine le nombre de députés (sur 71) qui pourraient être candidats aux municipales. A l’instar de Louis Boyard, d’autres parlementaires ont en effet fait part de leurs ambitions locales, comme David Guiraud à Roubaix, François Piquemal à Toulouse ou Nathalie Oziol à Montpellier.A Marseille, Sébastien Delogu, député des quartiers Nord, ne fait pas non plus mystère de ses intentions. Sur le terrain, l’ancien chauffeur de Jean-Luc Mélenchon “est le seul qui fait campagne aujourd’hui. Il est déterminé”, note un influent élu local.- Pas de mandoline -Aux dernières municipales, les Insoumis n’avaient pas présenté de candidats, se contentant de soutenir des listes citoyennes, sans succès. Nourrissant au passage les critiques les dépeignant comme une force politique sans ancrage territorial, uniquement intéressée par l’élection présidentielle. “Ces municipales on va les aborder différemment des dernières”, promet le député Paul Vannier, responsable des élections du mouvement.”Ça va être des élections importantes pour la pérennité de La France insoumise. C’est toujours utile de franchir la haie des élections locales”, abonde Manuel Bompard. Une implantation également importante dans la perspective des prochaines sénatoriales: les Insoumis ne comptent pour l’instant aucun représentant à la chambre haute, faute d’élus locaux.Mais beaucoup de villes lorgnées par LFI sont déjà dirigées par la gauche, qui voit d’un mauvais oeil les velléités des troupes mélenchonistes.Les socialistes, notamment, sont inquiets des alliances que les Insoumis pourraient envisager avec les Ecologistes. Car le mouvement de gauche radicale, dont les relations nationales avec le partenaire socialiste sont très compliquées, ne se cache pas de viser les villes dirigées par les élus du parti à la rose hostiles à l’alliance avec LFI. Ainsi à Marseille, “La France insoumise est très puissante et commence à agréger. La moitié des Verts du conseil municipal sont déjà avec Bompard et Delogu”, note l’élu local. “Vous croyez qu’on va attendre sous leur fenêtre en jouant de la mandoline ?”, demandandait récemment Jean-Luc Mélenchon à propos des édiles parisien et marseillais Anne Hidalgo et Benoît Payan.”Il y aura partout des listes insoumises. Prêtes ou pour l’union, ou pour être proposées au vote”, prévenait-il. Comprendre: opposées aux listes de gauche sortantes si ces dernières ne font pas d’alliance avec LFI sur un programme de rupture.”LFI et les Verts peuvent arriver à se mettre d’accord”, reconnait un cadre socialiste.”Mais nous sommes nous-mêmes dans des alliances avec les Verts dans les villes qu’ils dirigent. Et je ne suis pas certain que ces maires verts veuillent que leur direction attaque les municipalités PS”, prévient-il.

Gouvernement: Retailleau demande à Bayrou des “garanties”, notamment sur l’immigration

Bruno Retailleau a demandé vendredi soir au nouveau Premier ministre François Bayrou des “garanties”, notamment sur l’immigration, pour participer au gouvernement, lors d’une réunion qui “a permis de débuter une discussion essentielle”, a indiqué vendredi à l’AFP l’entourage du ministre de l’Intérieur démissionnaire.Ce rendez-vous “a permis de débuter une discussion essentielle sur le cap à tenir pour sortir la France de l’impasse institutionnelle et de relever les défis considérables qui s’imposent”, a expliqué cette source, avant d’ajouter que les discussions entre les deux hommes allaient se poursuivre “dans les jours qui viennent”.Bruno Retailleau a été reçu dans la soirée à Matignon par François Bayrou. Avant ça, l’entourage du ministre démissionnaire avait assuré à l’AFP qu’il allait demander à “être confirmé dans la feuille de route qui était la sienne” sous Michel Barnier.Sur l’immigration, il y a des “choses non négociables”, a-t-on ajouté de même source, en évoquant “la lutte drastique contre l’immigration illégale” et la “réduction de l’immigration légale au strict nécessaire”.Bruno Retailleau souhaite aussi avoir les “moyens” pour continuer à “lutter contre l’insécurité et notamment le narcotrafic”, a encore dit son entourage.Le ministre de l’Intérieur entendait aussi discuter avec le nouveau Premier ministre de son projet politique global. “On sait qu’on ne peut pas tout faire dans un gouvernement de coalition, mais il y a des choses qui ne sont pas digérables”, a expliqué l’entourage. “Si le Premier ministre veut mettre sur la table des marqueurs de gauche trop forts, ce ne sera pas digérable”, a encore insisté l’entourage, citant par exemple “les retraites” ou la “justice des mineurs”. 

Nommé à Matignon, Bayrou au pied d’un “Himalaya de difficultés”

Il se dit devant “un Himalaya de difficultés”: après d’intenses tractations, François Bayrou a été nommé vendredi à Matignon par Emmanuel Macron, mais le plus dur débute alors que le pays reste englué dans une crise politique majeure et peine à se doter d’un budget.Depuis la cour de Matignon, aux côtés de son prédécesseur Michel Barnier, resté trois mois en poste avant d’être renversé, François Bayrou l’a assuré: “Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation”.Lors de la traditionnelle passation de pouvoir, le patron du MoDem a répété ses mantras. La dette et les déficits d’abord, qu’il avait placés au coeur de sa campagne présidentielle en 2007, “une question qui pose un problème moral, pas un problème financier seulement”, a-t-il dit, alors que la France a atteint des records en la matière en 2024.Autres promesses, s’attaquer au “mur de verre qui s’est construit entre les citoyens et le pouvoir”, et surtout “rendre des chances à ceux qui n’en ont pas”. “Un devoir sacré”, a lancé M. Bayrou, rappelant qu’il s’agissait là d’une promesse originelle d’Emmanuel Macron, en 2017.- Menaces -Un temps où les deux hommes venaient de sceller leur alliance. Celle-ci aurait pu voler en éclats vendredi tant la nomination de M. Bayrou a tardé alors que les coulisses bruissaient de rumeurs contradictoires. La décision n’a été finalement acquise qu’au prix d’un bras de fer joué en deux temps vendredi matin. D’abord un entretien de près de deux heures, durant lequel M. Macron aurait d’abord signifié à son plus ancien allié son intention de nommer le ministre des Armées Sébastien Lecornu, selon plusieurs sources au sein du camp présidentiel. Colère de M. Bayrou, menaces de rupture, quitte à “brûler les vaisseaux”, selon une fidèle du chef de l’Etat, et revirement de M. Macron qui a officialisé sa décision à la mi-journée. A 73 ans, comme son prédécesseur Michel Barnier renversé le 4 décembre par l’Assemblée nationale lors d’une censure inédite depuis 1962, M. Bayrou devient le sixième locataire de Matignon depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017.Il doit maintenant s’atteler sans tarder à la composition de son gouvernement, qu’il veut compact et dominé par des personnalités d’expérience. Son premier week-end sera ainsi placé “sous le signe des consultations”, a indiqué son entourage. Le Premier ministre recevra notamment samedi la présidente (Renaissance) de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet et le président (LR) du Sénat Gérard Larcher. Il devrait également s’entretenir avec les chefs de groupes parlementaires.Une tâche redoutable attend rue de Varenne le maire de Pau. Avec pour priorité le budget pour 2025, laissé en suspens par la censure. En attendant, un projet consensuel de loi spéciale permettant d’éviter une paralysie de l’Etat sera examiné lundi par l’Assemblée nationale.- “Coopération démocratique” -Cette nomination intervient trois jours après une réunion inédite des dirigeants des partis, hors Rassemblement national et La France insoumise, sous l’égide du chef de l’État. Où se sont esquissés les contours d’un “accord de coopération démocratique”, selon la formule de M. Bayrou mardi: le gouvernement s’engagerait à ne pas recourir au 49.3 pour imposer ses lois, les opposants à ne pas le censurer, Emmanuel Macron évoquant de son côté son intention de ne pas dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale.Le nouveau Premier ministre, qui “s’est imposé” comme “le plus consensuel”, “aura pour mission de dialoguer” avec ces mêmes partis, des communistes à la droite, “afin de trouver les conditions de la stabilité et de l’action”, a déclaré l’entourage du président. Même si le centriste a régulièrement distillé des critiques contre la politique -trop à droite- et la pratique du pouvoir -trop personnelle- de son allié, ce ne sera donc pas une cohabitation, comme la gauche le réclame depuis les élections législatives. Comme prévu, le Nouveau Front populaire ne participera pas à ce gouvernement. Mais il se divise sur le degré de critiques envers François Bayrou.LFI déposera ainsi dès que possible une motion de censure, son coordinateur Manuel Bompard qualifiant ce choix de “nouveau bras d’honneur à la démocratie”. Pour prix de leur non-censure, les socialistes demandent de leur côté à François Bayrou de s’engager à renoncer au 49.3 et de procéder à une “réorientation de la politique gouvernementale”. Les communistes ont exprimé une position voisine.”Il n’y a pas d’acquis à la non censure”, a prévenu sur TF1 Olivier Faure, patron du PS, qui refuse que le RN soit “l’arbitre des élégances”. – “Impasse” pour Le Pen -Entre les deux, la patronne des écologistes Marine Tondelier a listé ses exigences, dont la sortie du gouvernement de Bruno Retailleau, qui cristallise l’agacement à gauche.L’actuel ministre de l’Intérieur à la ligne très droitière s’est rendu dès vendredi soir à Matignon pour évoquer avec M. Bayrou “la sécurité”, dont celle du pape en Corse dimanche, ou encore la situation à Mayotte, qui se prépare au passage d’un cyclone. Plus largement, les deux hommes ont eu “une discussion essentielle sur le cap à tenir pour sortir la France de l’impasse institutionnelle”, a fait savoir l’entourage de l’élu vendéen, ajoutant que “ces discussions vont continuer dans les jours qui viennent”.Son parti, Les Républicains, a conditionné sa participation au gouvernement au “projet” que leur présentera le nouveau Premier ministre.Côté RN, “il n’y aura pas de censure a priori”, a dit son président Jordan Bardella, même si Marine Le Pen a prévenu qu’un “prolongement du macronisme” avec François Bayrou “ne pourrait mener qu’à l’impasse”.

La Géorgie s’enlise dans la crise politique avant l’élection d’un nouveau président

De nouvelles manifestations pro-UE rassemblent des milliers de personnes en Géorgie vendredi, à la veille de la désignation par un collège électoral du président, un poste promis à un partisan radical du gouvernement, à la place de la pro-occidentale Salomé Zourabichvili.Ce pays du Caucase est dans la tourmente depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais jugées truquées par l’opposition pro-européenne.Fin novembre, la décision des autorités de laisser en suspens jusqu’en 2028 la question de l’intégration à l’UE a entraîné des manifestations émaillées de violences. Celles-ci sont entrées jeudi dans leur troisième semaine. Dans la capitale, Tbilissi, la principale manifestation antigouvernementale, chaque soir devant le Parlement, a rassemblé des milliers des personnes, selon des journalistes de l’AFP, et devrait à nouveau se prolonger dans la nuit.Pour la première fois depuis le début de la crise, des manifestations d’ampleur, organisées par les secteurs professionnels, ont eu lieu pendant la journée à Tbilissi, avant la manifestation du soir. – Zourabichvili “doit rester” -Les tensions pourraient s’accentuer samedi, le jour où le Rêve géorgien compte faire élire à la présidence de la Géorgie l’ex-footballeur d’extrême droite Mikheïl Kavelachvili, une personnalité loyale au pouvoir.Un rassemblement est déjà annoncé pour la matinée devant le Parlement, où un collège électoral contrôlé par le parti au pouvoir devra le désigner par un vote boycotté par l’opposition.L’actuelle cheffe de l’Etat, Salomé Zourabichvili, qui a des prérogatives limitées mais est en rupture avec le gouvernement et soutient les manifestants, avait auparavant annoncé qu’elle refuserait de rendre son mandat tant que de nouvelles législatives n’auraient pas été organisées.Mme Zourabichvili, pendant une conférence de presse vendredi, a estimé que la désignation le lendemain du président était une “parodie” et serait “anticonstitutionnelle” et “illégitime”.Le président français Emmanuel Macron, dans un message vidéo, a quant à lui affirmé que la France était aux côtés de ses “chers amis géorgiens” dans leurs “aspirations européennes et démocratiques”.”La Géorgie ne peut espérer progresser sur son chemin européen si les manifestations pacifiques sont réprimées avec un recours disproportionné à la force, si les organisations de la société civile, les journalistes, les membres des partis d’opposition sont inquiétés”, a-t-il ajouté.Au cours des deux premières semaines de manifestations, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les rassemblements quotidiens de milliers de personnes. Des protestataires ont, quant à eux, recouru à des mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre.Plus de 400 manifestants ont été interpellés, selon des chiffres officiels, dont au moins trente pour des infractions pénales, passibles de peines sévères.De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression qu’ont dénoncée les États-Unis et les Européens.Vendredi, l’ONG Amnesty International a assuré que les manifestants avaient subi “des tactiques de dispersion brutales, des détentions arbitraires et des tortures”.Le Rêve géorgien a affirmé que l’opposition était responsable des violences, relevant que les rassemblements étaient depuis plusieurs jours plus calmes. Des descentes de police ont conduit à la saisie de quantités de feux d’artifice et à l’arrestation de plusieurs meneurs de l’opposition.Vendredi, Washington a annoncé avoir interdit de visa une vingtaine de personnes accusées de “saper la démocratie” en Géorgie, parmi lesquelles des ministres en exercice et des parlementaires.- Légitimité écornée -Pas encore élu, M. Kavelachvili voit sa légitimité déjà remise en cause par des experts en droit constitutionnel.Car le Parlement a ratifié les mandats des élus, en contravention avec la loi qui exigeait d’attendre la décision de justice concernant la demande de Salomé Zourabichvili d’annuler les résultats du scrutin d’octobre.”La Géorgie est confrontée à une crise constitutionnelle sans précédent”, a déclaré à l’AFP Vakhtang Khmaladzé, l’un des auteurs de la Constitution géorgienne, ajoutant que “le pays se retrouve sans parlement ni pouvoir exécutif légitimes. Et le prochain président sera tout aussi illégitime”.Pour des manifestants, l’élection de samedi ne changera rien. Mikheïl Kavelachvili “sera élu, et nous manifesterons encore”, lance Mariam Kevlishvili, 28 ans, drapeau géorgien autour du cou.Pour cette femme, “la violence ne vient que du gouvernement”, qui sera “tenu pour responsable de tout ce qui se passe dehors”.

Bayrou à Matignon, “la bonne personne au bon moment” selon Attal

Le chef du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, a jugé que François Bayrou, nommé vendredi Premier ministre par Emmanuel Macron, était “la bonne personne au bon moment”, lors d’un déplacement à Colmar.”François Bayrou, c’est la bonne personne au bon moment, au bon endroit, pour répondre aux aspirations des Français, qui aspirent à une forme de sobriété, de tranquillité, et surtout à une unité pour l’intérêt du pays et pour leur vie quotidienne”, a déclaré à la presse l’ancien chef du gouvernement.Le président du MoDem, 73 ans, nommé vendredi après d’intenses tractations, aura la lourde tâche de composer un gouvernement et de faire adopter un budget alors que le camp présidentiel n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale.La gauche et l’extrême droite ont, conjointement, une majorité pour le censurer, comme elles l’ont fait avec son prédécesseur Michel Barnier, emporté après trois mois à Matignon.”Je veux croire, parce que c’est le souhait des Français, que les responsables politiques de différents mouvements politiques sauront se retrouver autour de l’intérêt général. Placer l’intérêt du pays au-dessus de l’intérêt des partis”, a espéré Gabriel Attal.”Je crois que c’est ça que nous propose François Bayrou et on doit être toutes et tous derrière lui encore une fois, sans chercher à tirer la couverture à soi”, a-t-il ajouté.M. Attal a souhaité “plein succès” au Béarnais. “Il a le sens de l’intérêt général chevillé au corps, il s’est toujours battu dans sa carrière politique pour rassembler les Français plutôt que les diviser, et rassembler les femmes et les hommes politiques plutôt que les diviser”, a-t-il justifié.

La Géorgie s’enfonce dans la crise avant l’élection d’un nouveau président

L’opposition pro-UE manifeste à nouveau vendredi en Géorgie à la veille de la désignation par un collège électoral du président, un poste promis à un ex-footballeur devenu un soutien radical du parti au pouvoir, en lieu et place de la pro-occidentale Salomé Zourabichvili.Ce pays du Caucase s’enlise dans une grave crise politique depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais contestées par l’opposition pro-européenne qui les juge truquées.Fin novembre, la décision des autorités de suspendre jusqu’en 2028 la question de l’intégration à l’UE a entraîné des manifestations émaillées de violences. Celles-ci sont entrées jeudi dans leur troisième semaine. Dans la capitale, Tbilissi, la principale manifestation antigouvernementale, comme chaque jour devant le Parlement, devrait à nouveau se prolonger dans la nuit. Et les tensions pourraient s’accentuer samedi, lorsque le Rêve géorgien compte faire désigner à la présidence du pays l’ex-footballeur d’extrême droite Mikheïl Kavelachvili, une figure loyale au pouvoir.- Zourabichvili “doit rester” -Un rassemblement est déjà annoncé pour samedi matin devant le Parlement, où un collège électoral contrôlé par le parti Rêve géorgien devra le désigner lors d’un vote boycotté par l’opposition.La présidente actuelle, Salomé Zourabichvili, qui ne dispose que de pouvoirs limités mais est en rupture avec le gouvernement et soutient les manifestants, avait annoncé auparavant qu’elle refuserait de rendre son mandat tant que de nouvelles législatives n’auraient pas été organisées.Salomé Zourabichvili “doit rester et, d’une manière ou d’une autre, nous guider dans cette situation très compliquée”, estime Dariko Gogol, venue vendredi comme d’autres protestataires devant le Parlement demander de nouveau scrutin.Cette femme de 53 ans croisée par l’AFP juge que Mikheïl Kavelachvili ne “peut pas représenter le pays”. Le président du Parlement Chalva Papouachvili a lui loué devant la presse un homme “dont le patriotisme ne fait aucun doute” et qui “ne tombe pas sous l’influence d’une force étrangère, comme c’est le cas de Mme Salomé” Zourabichvili.”Nous n’avons pas quitté l’Union soviétique juste pour être dirigés par Washington, Bruxelles, Kiev, Paris, ou qui que ce soit”, a abondé un homme venu dans la rue à la rencontre de l’AFP.Lors des deux premières semaines de manifestations, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les rassemblements quotidiens réunissant des milliers de personnes. Des protestataires ont, eux, utilisé des mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre.Plus de 400 manifestants ont été arrêtés, selon des chiffres officiels.De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression dénoncée par les États-Unis et les Européens.Le Rêve géorgien a accusé les manifestants et l’opposition d’être responsable des violences, relevant que les rassemblements étaient depuis plusieurs jours plus calmes, alors que des descentes de police ont conduit à la saisie de quantités de feux d’artifices.Vendredi, Washington a annoncé avoir interdit de visa une vingtaine de personnes accusées de “saper la démocratie” en Géorgie, parmi lesquelles des ministres en exercice et des parlementaires.- Légitimité écornée -Pas encore élu, M. Kavelachvili voit sa légitimité déjà remise en cause par des experts en droit constitutionnel, en particulier un des auteurs de la constitution géorgienne, Vakhtang Khmaladzé.Car le Parlement a ratifié les mandats des élus, en contravention de la loi qui exigeait d’attendre la décision de justice concernant la demande de Salomé Zourabichvili d’annuler les résultats du scrutin d’octobre.”La Géorgie est confrontée à une crise constitutionnelle sans précédent”, a déclaré Vakhtang Khmaladzé à l’AFP, ajoutant que “le pays se retrouve sans parlement ni pouvoir exécutif légitimes. Et le prochain président sera tout aussi illégitime”.La Géorgie est “sortie du système constitutionnel (…). Des lois sont adoptées qui ciblent directement nos droits et libertés”, a déploré auprès de l’AFP Ketty Makharashvili, directrice de l’association des cabinets d’avocats du pays, lors d’une manifestation vendredi devant la Cour suprême.Pour ces manifestants, l’élection de samedi ne changera rien. Mikheïl Kavelachvili “sera élu, et nous manifesterons encore”, affirme Mariam Kevlishvili, 28 ans, sifflet rose et drapeau géorgien autour du cou.Pour cette femme, “la violence ne vient que du gouvernement”, qui sera “tenu responsable de tout ce qui se passe dehors”.