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Prostitution: Aurore Bergé veut fermer les faux salons de massage

Une “circulaire interministérielle” va être lancée “d’ici quelques jours” pour contrôler les salons de massage et fermer ceux qui abritent la prostitution, annonce la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé samedi dans Le Parisien.L’association Zéro Macho citée par la ministre a recensé rien qu’à Paris 426 salons de massage qui offriraient des services sexuels tarifés.”On ne peut pas accepter qu’au coeur de nos villes on fasse du racolage avec des visages d’enfants avec de prétendus massages”, a déclaré Aurore Bergé en désignant au quotidien une affichette publicitaire d’un salon montrant une adolescente en sous-vêtements.”Tout le monde sait qu’on parle en réalité de traite d’êtres humains”, selon la ministre qui a pour objectif “la fermeture de 100% des salons de massage qui sont de faux nez permettant la pratique de la prostitution et de l’exploitation sexuelle en France”.A cette fin, “nous lançons, d’ici quelques jours, une circulaire interministérielle avec le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux”.”On va se servir de plusieurs leviers: fraude fiscale, travail dissimulé, conditions de travail ou d’hébergement indignes, emploi de personnes en situation illégale”, détaille Aurore Bergé qui prévient qu”il n’y aura aucune tolérance”.Quant aux femmes qui y travaillent, elles seront considérées en premier lieu comme “des victimes”, promet la ministre.”On les soutiendra financièrement, on les orientera vers des associations en mesure de les accompagner, de les réinsérer”, affirme-t-elle.Le gouvernement de Gabriel Attal avait dévoilé en mai 2024 une stratégie nationale de lutte contre la prostitution qui comprenait un volet contre les “prétendus salons de massage abritant la prostitution”.

En Nouvelle-Calédonie, meurtrie par les émeutes, Valls réussit une reprise du dialogue

Au terme d’une visite d’une semaine, Manuel Valls a quitté samedi la Nouvelle-Calédonie avec la satisfaction d’avoir réuni l’ensemble des forces politiques autour de la table. Le ministre des Outre-mer reviendra courant mars pour la suite de discussions sur le statut du territoire, meurtri par les émeutes de 2024. “Les blocages politiques, le marasme économique et social, la peur, l’absence de perspectives créent une situation qui n’est plus tenable”, a expliqué à la presse l’ancien Premier ministre avant de regagner la métropole.”Chacun est responsable devant l’histoire et devant les Calédoniens. Une seule voie s’ouvre à nous, celle d’un accord politique, suivant un chemin de réconciliation. Sans ce chemin, aucune reconstruction de la Nouvelle-Calédonie ne sera possible”, a souligné le ministre des Outre-mer.M. Valls reviendra ainsi fin mars dans l’archipel pour “poursuivre le dialogue”, sans toutefois fixer de date butoir pour parvenir à un accord.- Arrivé sous les huées -Arrivé le 22 février sous les huées des partisans de la Calédonie française, qui lui reprochaient d’avoir parlé de “souveraineté partagée” à propos du futur statut du territoire, Manuel Valls a réussi en une semaine à réunir autour d’une même table indépendantistes et non-indépendantistes, dix mois après les violences de mai et juin 2024, qui ont fait 14 morts et détruit l’économie de l’archipel.”La méthode est bonne”, s’est réjoui auprès de l’AFP le député (Renaissance) Nicolas Metzdorf, qui avait pourtant eu une altercation avec le ministre au premier jour de son séjour.L’élu, qui contestait l’existence d’un “peuple premier”, s’était fait publiquement taxé de “révisionnisme” par le ministre des Outre-mer.Manuel Valls, familier de la question calédonienne depuis ses passages à Matignon comme conseiller de Michel Rocard (1988-1991) puis de Lionel Jospin (1997-2002), a “passé énormément de temps à écouter les uns les autres, en cadrant les débats, tout en laissant des espaces d’expression libre”, salue l’élu non indépendantiste.”On a apprécié. On a pu avoir des échanges sereins, constructifs”, confirme, côté indépendantiste, le député Emmanuel Tjibaou.La “méthode Valls” a consisté en des réunions plénières sur des thématiques précises (lien avec la métropole, gouvernance, droit à l’autodétermination), entrecoupées de réunions bilatérales avec les différentes formations politiques.- “Etape importante” -Le ministre des Outre-mer avait également défini des principes préalables auxquels l’État n’entend pas déroger : le lien avec Paris devra être maintenu et la Calédonie devra rester “une et indivisible”.Ni indépendance pure donc, ni fédéralisme trop poussé, qui verraient les trois provinces, collectivités qui concentrent aujourd’hui la plupart des compétences, vivre un “développement différencié”, comme souhaité par exemple par la présidente de la province Sud, Sonia Backès.Le ministre des Outre-mer a remis aux deux camps un document de synthèse de cette semaine de travail. “Il s’agit des orientations du gouvernement, elles ne valent pas accord, elles n’engagent pas les partenaires, mais nous avons franchi une étape importante. L’’État peut aider, peut faciliter. Mais ce sont les Calédoniens qui ont leur destin en main”, souligne-t-il.Les différentes formations indépendantistes ont réuni samedi leurs militants pour évoquer la suite à donner aux discussions. La décision de les poursuivre en vue de signer un accord, qui permettrait notamment la tenue des élections provinciales, prévues fin novembre, sera examinée mardi par le bureau politique du Front de libération national socialiste (FLNKS).Les discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie étaient au point mort depuis le référendum d’autodétermination de 2021 que l’État avait décidé de maintenir malgré la demande de report formulée par les indépendantistes, alors que l’archipel était touché par l’épidémie de Covid.Les indépendantistes avaient alors décidé de boycotter le scrutin, qui avait vu le “non” à l’indépendance l’emporter à 97%, mais avec un taux de participation de seulement 43,87%.Depuis lors, toutes les tentatives d’organiser des discussions sur un nouveau statut institutionnel en réunissant indépendantistes et non-indépendantistes autour d’une même table se sont soldées par un échec.

La France ne doit pas “partager” sa dissuasion nucléaire qui doit rester “française”, estime Le Pen

La dissuasion nucléaire de la France doit rester “française” et “on ne doit pas la partager”, a estimé samedi Marine Le Pen.La leader du Rassemblement national s’exprimait en marge du Salon de l’agriculture après que le président français Emmanuel Macron, à la tête d’une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-uni, s’est dit prêt à “ouvrir la discussion” sur une dissuasion nucléaire européenne.”La dissuasion nucléaire française doit rester une dissuasion nucléaire française” et “on ne doit pas la partager, on doit encore moins la déléguer”, a déclaré Mme Le Pen, interrogée sur les développements qui ont suivi l’affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington.Elle a exprimé à cet égard sa “tristesse de l’absence d’une voix forte et indépendante qui devrait être celle de la France”.La cheffe de file des députés RN a jugé “normal” qu’il “puisse y avoir des frictions” entre deux dirigeants politiques, après les échanges tendus, devant les caméras, entre le président américain et son homologue ukrainien.”Que des dirigeants de nations puissent se parler avec passion, qu’il puisse y avoir des frictions, qu’il puisse y avoir des mots durs, après tout, c’est assez normal”, a affirmé Mme Le Pen, tout en reconnaissant que la publicité de ces échanges a “pu entraîner une émotion légitime”. “C’est un chemin difficile de construire la paix” et “ce serait dommage de considérer que, parce que ce moment est difficile, il rompt tout espoir d’arriver à une paix”, a-t-elle ajouté.La leader du parti d’extrême droite a aussi jugé que “ceux qui disent que les États-Unis ne sont pas des alliés” n’étaient “pas raisonnables”. “Evidemment que les États-Unis (sont) un allié de la France”, a-t-elle dit.”Est ce qu’on sort de l’Otan ? Non, bien sûr, tout ça, ceux qui disent cela ne sont pas des gens raisonnables”, a-t-elle ajouté.Sur la dissuasion nucléaire, Emmanuel Macron s’était exprimé vendredi soir en marge d’une visite au Portugal et répondait à une demande du futur chancelier allemand Friedrich Merz.Devant le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis de Donald Trump avec la Russie, Friedrich Merz a jugé nécessaire que l’Europe se prépare “au pire scénario” d’une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.”Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles mais je suis disponible pour que cette discussion s’ouvre”, a dit M. Macron vendredi dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3.

L’Europe, “chassée de l’histoire à coups de pied par Trump” selon Mélenchon

“L’Europe est en train de sortir de l’histoire et elle en est chassée à coups de pied par monsieur Trump”, a déclaré vendredi à l’AFP le chef de file de la gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon depuis Mexico.”Trump est en train de dire à l’Europe: vous avez perdu la guerre (en Ukraine) et maintenant c’est moi qui ramasse la mise avec l’accord qu’il impose à monsieur Zelensky”, a poursuivi le chef de la France insoumise, interrogé sur le sermon passé par le président américain à son homologue ukrainien dans le bureau ovale devant les caméras.”M. Zelensky est traité comme ont été traités de très nombreux chefs d’Etat”, a-t-il commenté, dénonçant l’interventionnisme américain en Amérique latine.”Regardez ce que font les Mexicains, c’est plus intelligent que tout ce que nous sommes en train de faire en Europe”, a-t-il ajouté au sujet des relations de la présidente de gauche nationaliste Claudia Sheinbaum avec Donald Trump. “C’est accepter une réalité et en même temps y mettre des limites”.”Coopération oui, subordination, non”, répète Mme Sheinbaum, menacée par le président Trump de droits de douane de 25% sur les exportations mexicaines faute de résultats dans la lutte contre le trafic de drogue.A quelques jours de l’échéance du 4 mars, le Mexique a annoncé jeudi la remise aux autorités américaines de 29 narcotrafiquants. La Maison Blanche “négocie dans une position de force”, s’est félicité jeudi soir dans un communiqué le département américain de la Justice.M. Mélenchon est par ailleurs revenu sur les tensions entre la France et l’Algérie.Le Premier ministre français François Bayrou a indiqué que la France allait demander à Alger le réexamen d’accords migratoires de 1968 entre les deux pays, faute de quoi ils seront “dénoncés”. Le refus de l’Algérie d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris a envenimé des relations dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.L’attitude du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, “c’est celle de la vieille France rance qui continue à régler des comptes avec l’Algérie”, a estimé M. Mélenchon.”On n’a pas à les régler avec cette escalade verbale et cette forme de mépris qui pue à plein nez le néo-colonialisme”, a-t-il ajouté.”Je voudrais rappeler que nous sommes des millions d’Euro-Maghrébins et je me mets dedans car je suis né au Maghreb”, a ajouté le natif de Tanger au Maroc.M. Mélenchon a passé une semaine à Mexico pour présenter la version espagnole de son livre “Ahora el pueblo” (Maintenant le peuple).”Nous ne savons pas qui sera notre candidat” à la présidentielle de 2027, a conclu le leader de la France insoumise, interrogé sur son éventuelle quatrième candidature après 2012, 2017 et 2022. “Je n’en ai aucune obsession, contrairement à la psychologie qui m’est prêtée”.

A Nice, Estrosi recule sur l’interdiction des grands bateaux de croisière

Le maire de Nice Christian Estrosi a renoncé vendredi à interdire les escales des grands bateaux de croisière dans la métropole et annoncé un compromis avec les maires des communes concernées en vue d’une simple limitation.Cette annonce est tombée juste après que M. Estrosi a reçu l’activiste Paul Watson, fondateur de l’organisation de protection de la biodiversité et des écosystèmes marins Sea Shepherd, en préparation de la troisième Conférence des Nations unies pour l’océan (UNOC 3) prévue en juin à Nice.Fin janvier, le maire de Nice, également président de la métropole, avait signé un arrêté visant à interdire à partir de juillet les escales des navires de plus de 900 passagers dans la rade de Villefranche-sur-mer, afin de privilégier un “tourisme” choisi. Les navires plus petits, et généralement beaucoup plus luxueux, restaient les bienvenus dans le port de Nice.L’arrêté avait provoqué un tollé parmi les élus des communes de la rade, les professionnels de la mer, les commerçants ou encore les taxis. Une étude d’impact est d’ailleurs en cours de finalisation à la Chambre de commerce et d’industrie Nice-Côte d’Azur.Il avait en revanche été salué comme “une immense victoire” par les élus écologistes, qui ont dénoncé vendredi dans un communiqué “un scandale environnemental et une honte politique” après le revirement du maire. “La Méditerranée n’est pas une poubelle et notre littoral ne doit pas devenir une zone de sacrifice pour satisfaire les intérêts économiques de quelques-uns”, ont-ils insisté.Après concertation avec les maires concernés, M. Estrosi va soumettre le 7 mars un compromis entre “les enjeux de santé publique et le soutien à l’économie locale”, au conseil portuaire, qui réunit la métropole et les professionnels du secteur.Dans la rade de Villefranche-sur-mer, 65 escales seront autorisées chaque année, mais jamais plus d’un bateau à la fois et avec une limite de taille qui doit encore être discutée. Parallèlement, seuls les navires de moins de 450 passagers pourront accoster dans le port de Nice.Pour 2025, selon les calendriers annoncés sur le site du port de Nice, près de 90 escales de navires de croisière étaient prévues dans la rade de Villefranche-sur-mer, dont une vingtaine d’une capacité supérieure à 2.500 passagers. Quant au port de Nice, seule une dizaine des 125 escales prévues concernent des navires de plus de 450 passagers.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

La cote de confiance de Macron en hausse de 6 points grâce au contexte international, selon un sondage

La cote de confiance d’Emmanuel Macron gagne 6 points pour s’établir à 37%, portée par le contexte international, tandis que celle de son Premier ministre perd 2 points (34%), selon le baromètre mensuel de Toluna Harris Interactive pour LCI, paru vendredi.Pour la première fois depuis décembre 2023, plus de Français accordent leur confiance au chef de l’Etat, en première ligne sur le dossier ukrainien, qu’à son Premier ministre, François Bayrou, selon ce sondage.”S’il fallait une preuve de l’importance accordée par les Français aux enjeux internationaux, le baromètre de ce mois-ci en en constituerait une. Alors même que la confiance Emmanuel Macron baissait tendanciellement depuis septembre dernier, alors même que celle en François Bayrou a progressé le mois dernier, nous assistons à des évolutions inverses”, a commenté le directeur délégué de Harris Interactive France, Jean-Daniel Lévy.Emmanuel Macron a multiplié les interventions ces dernières semaines dans le domaine international, sur la scène européenne et à Washington avec Donald Trump, alors que le retour du républicain à la Maison Blanche rebat les cartes de la diplomatie mondiale.Au classement des personnalités, le président du RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des personnes interrogées qui en ont une “image positive”, en baisse d’un point.Il est suivi par Marine Le Pen (37%, -1 point), à égalité avec l’ex-Premier ministre Edouard Philippe (37%, +1 points). Viennent ensuite  Gabriel Attal (32%, – 2 points) et Michel Barnier (28%, – 1 point).L’enquête de l’Institut Toluna Harris Interactive a été menée auprès d’un échantillon de 1.058 personnes, représentatif de la population françaises âgée de 18 ans et plus, réuni selon la méthode des quotas. Les entretiens ont été réalisés en ligne entre le 25 et le 27 février. La marge d’erreur s’établit au maximum à 1,8 point.

Immigration: Macron veut calmer le jeu avec Alger

Le président français Emmanuel Macron a tenté vendredi de calmer le jeu avec l’Algérie sur les questions migratoires, qui conduisent les deux pays au bord de la rupture, et appelé à “régler” le cas de l’écrivain Boualem Sansal, toujours détenu à Alger, comme gage de “confiance”.Prenant pour la première fois la parole après plusieurs attaques ces dernières semaines de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau contre Alger, le chef de l’Etat a appelé les deux capitales à “réengager un travail de fond” sur leurs accords d’immigration.”Nous n’avancerons pas s’il n’y a pas un travail, on ne peut pas se parler par voie de presse, c’est ridicule, ça ne marche jamais comme cela”, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Porto (Portugal).”Il ne faut pas que (les relations) fassent l’objet de jeux politiques”, a-t-il ajouté, alors que la droite et l’extrême droite françaises se sont emparées du sujet porté par le ministre de l’Intérieur, lui-même candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR, droite).Le refus de l’Algérie d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris, dont l’auteur d’un attentat qui a fait un mort le 22 février à Mulhouse (est de la France), a fini d’envenimer des relations déjà très dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.”Rien ne peut prévaloir sur la sécurité de nos compatriotes”, a concédé Emmanuel Macron face à l’émotion suscitée en France par l’attentat de Mulhouse.- “Aucun sens” -“Les accords signés en 1994 (…) de reprise automatique (de) ressortissants, il faut qu’ils soient pleinement respectés”, a-t-il insisté tout en refusant d’en faire un casus belli. “Les statistiques montrent qu’il y a un travail, une coopération qui existe”, a-t-il relevé.Le ministre français de l’Intérieur a fait de ce refus, comme de celui de reprendre un inflenceur algérien qui appelait à la violence en France, un cheval de bataille, alimentant une escalade, par médias interposés, entre les deux pays.Le chef de l’Etat a aussi signifié qu’il n’était pas question de dénoncer les accords de 1968 qui donnent un statut particulier aux Algériens en France, ex-puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d’emploi et est devenu un chiffon rouge jusque dans le camp présidentiel.”On ne va pas les dénoncer de manière unilatérale, ça n’a aucun sens”, a-t-il martelé alors que ce débat fait rage en France depuis des mois.Le Premier ministre François Bayrou n’avait pour sa part pas exclu mercredi une “dénonciation” de tous accords bilatéraux en matière migratoire s’ils n’étaient pas réexaminés dans un délai d'”un mois, six semaines”, ce qui a été perçu comme un ultimatum à Alger.Emmanuel Macron, fort de sa bonne entente avec le président algérien Abdelmajid Tebboune, en a appelé à son homologue pour apaiser les tensions. “J’ai bien entendu les mots du président Tebboune”, a-t-il pointé.- “Climat délétère” -Ce dernier, dénonçant le “climat délétère” entre l’Algérie et la France, avait jugé début février que les deux pays devraient reprendre le dialogue et appelé Emmanuel Macron à “faire entendre sa voix” en ce sens.Le président français a fait observer au passage qu’il avait déjà évoqué un réexamen des accords de 1968 avec son homologue lors de sa dernière visite à Alger en août 2022.La crise, une des plus graves depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, s’est alourdie avec l’incarcération à la mi-novembre de l’écricain franco-algérien Boualem Sansal, poursuivi pour des déclarations faites en France à un média réputé d’extrême droite et considérées comme portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien.Sa “détention arbitraire”, ainsi que “sa situation de santé”, “nous préoccupent beaucoup”, a déclaré Emmanuel Macron.”Je considère que c’est aussi un des éléments qu’il faut régler pour que la confiance soit pleinement rétablie” entre les deux pays”, a-t-il ajouté, dans un registre très mesuré.En janvier, le chef de l’Etat avait estimé que l’Algérie se “déshonore” en ne libérant pas l’écrivain, s’attirant alors une riposte cinglante d’Alger qui avait dénoncé une “immixtion inacceptable dans une affaire intérieure”.

Prison pour les 100 plus gros narcotrafiquants: Darmanin annoncera son choix mercredi

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a indiqué vendredi, après avoir visité la maison centrale de Saint-Maur (Indre), quatrième et dernier établissement pré-sélectionné pour accueillir les 100 plus gros narcotrafiquants de France à partir de juillet, qu’il annoncerait son choix mercredi.”Cette prison de haute sécurité sera choisie, très rapidement, mercredi prochain, pour que, dès le mois de mars, on sorte les détenus qui n’ont rien à voir avec les narco-bandits dangereux” de la prison choisie, a annoncé M. Darmanin.Le ministre a aussi présenté un calendrier prévisionnel d’ici son ouverture prévue le 31 juillet: “un mois, un mois et demi de travaux, notamment de travaux technologiques pour ne pas qu’on communique vers l’extérieur, d’y revoir les services informatiques, et l’intégralité du site”.Cette période devra être utilisée pour “former les agents, faire les recrutements qu’il faut”, renforcer les hôpitaux, “la police et la gendarmerie”, mais aussi “le tribunal et la cour d’appel” de la zone concernée.”Puis, l’arrivée des prisonniers” est prévue “entre mai et juin, pour que le 31 juillet, de façon définitive, cette prison occupe les 100 premiers narcotrafiquants”, a-t-il énoncé.M. Darmanin a aussi précisé qu’il reverrait les syndicats nationaux de l’administration pénitentiaire en amont de ces annonces: “nous allons travailler ensemble”, a-t-il promis.Le ministre doit donc maintenant trancher entre l’établissement de Saint-Maur, la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), et surtout celui ultra-sécurisé de Condé-sur-Sarthe (Orne), pour accueillir cette future prison de haute sécurité spécialisée.C’est dans cette dernière que le narcotrafiquant Mohamed Arma est incarcéré depuis son arrestation en Roumanie samedi. Son cas, après son évasion sanglante qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, a plusieurs fois été invoqué par M. Darmanin pour justifier la création d’une nouvelle prison destinée aux trafiquants de stupéfiants et fondée sur un nouveau régime carcéral d’isolement inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Cette première prison sera suivie “d’autres plus tard”, “pour que nous ayons quatre établissements d’ici 2027″ afin de placer entre 600 et 700 détenus dans ce nouveau régime”, a réaffirmé vendredi M. Darmanin.

Retraites: la CGT appelle à la mobilisation le 8 mars pour “l’abrogation” de la réforme

La CGT, deuxième centrale syndicale, appelle à la mobilisation “pour gagner l’abrogation de la réforme” des retraites de 2023 le 8 mars, dans un communiqué transmis vendredi au lendemain de la première réunion de concertation entre partenaires sociaux.”Pour la CGT, l’heure est à la construction du rapport de force”, assume la centrale syndicale, dénonçant “le double discours du gouvernement qui fait tout pour empêcher que ces concertations ne puissent déboucher sur l’abrogation de la réforme 2023 des retraites”.Après avoir “inventé un déficit caché”, l’exécutif a “tenté de diviser les syndicats en choisissant ses interlocuteurs” (dont ont été exclus les syndicats Solidaires et la FSU, ainsi que les employeurs de l’économie sociale et solidaire, l’Udes), écrit la centrale.La CGT appelle “à la mobilisation pour gagner l’abrogation de la réforme” en rejoignant les cortèges prévus le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour réclamer notamment “l’égalité salariale”, présentée par la centrale comme étant une des solutions de financement du système.Elle appelle également à rejoindre des cortèges le 20 mars “avec les organisations de retraités”.Au-delà de ces deux premières dates, la CGT appelle à “une mobilisation d’ampleur” à terme et invite “toutes les organisations syndicales à se rassembler pour construire le rapport de force”.En janvier, le Premier ministre a demandé aux partenaires sociaux de rediscuter, sans “tabou”, de la dernière réforme toujours décriée, et promis de soumettre au Parlement tout accord, même partiel.La première concertation jeudi entre les partenaires a été marquée par une première crise après que Force ouvrière (FO) a décidé de quitter la table, refusant de participer à une “mascarade où on veut nous faire dire qu’effectivement la seule solution, c’est d’allonger la durée de travail pour les salariés”.Cette première journée de discussions a une nouvelle fois montré les oppositions entre syndicats et patronat sur cette réforme toujours très impopulaire qui porte progressivement l’âge de départ à 64 ans.Jeudi soir, dans un entretien au Figaro, le Premier ministre a surpris tous les partenaires en assurant qu’en “cas de blocage ( …) le référendum est une issue”, sans toutefois préciser la nature de ce blocage (négociations entre partenaires, au Parlement ou dans le pays…).

Retraites: Coquerel (LFI) veut bien un référendum, mais sur l’abrogation de la réforme 2023

Le député insoumis Éric Coquerel a pris au mot vendredi le Premier ministre François Bayrou qui a évoqué la possibilité d’un référendum sur les retraites en cas de “blocage” des discussions entre partenaires sociaux, lui suggérant “une seule question”: “devons-nous abroger la réforme Borne ?” de 2023.Si François Bayrou “fait un référendum pour dire +devons-nous abroger la réforme Borne ?+, cette seule question, pourquoi pas? Ça peut être une sortie”, a déclaré sur LCI le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.”Le Parlement, en réalité, se serait prononcé pour cette solution s’il avait eu le droit de voter”, a-t-il affirmé en référence au passage en force du texte à l’Assemblée nationale via l’utilisation de l’article 49.3 qui engage la responsabilité du gouvernement pour faire passer des projets de loi sans le vote des parlementaires. “On sait que la population est pour, donc si c’est ça la question, oui”, a ajouté Éric Coquerel. Mais selon le député LFI, “ce n’est pas la question” que François Bayrou souhaite poser aux Français. Le Premier ministre veut revenir plutôt sur “le système par répartition sans toucher au partage de la richesse, c’est-à-dire sans toucher à la masse d’argent qui va de plus en plus vers les profits, les dividendes et de moins en moins vers les salaires”, a-t-il avancé. Jeudi, au premier jour des concertations entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites de 2023, le Premier ministre n’a pas exclu de recourir à un référendum “si nous étions un jour en situation de blocage”, dans un entretien au Figaro. Il a toutefois réaffirmé que si les syndicats ne se mettaient pas d’accord “on en restera au système antérieur, défini en 2023”.