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Municipales à Paris: Chikirou pressentie mais pas (officiellement) candidate

Mais où est passée Sophia Chikirou? Alors que tous les candidats à l’élection municipale de 2026 à Paris sont déjà connus, les Insoumis n’ont pas encore officiellement désigné leur champion pour la capitale. Mais le doute semble peu permis autour de sa candidature.La France insoumise a déjà prévenu qu’elle se présenterait seule à Paris et resterait loin des tractations entre le Parti socialiste, les Ecologistes et le Parti communiste, en vue d’une union dès le premier tour.Ayant bien observé les sondages qui donnent une candidature Insoumise aux alentours de 15%, Ecologistes et communistes ne souhaitent pas insulter l’avenir et totalement fermer la porte à LFI, à l’inverse des socialistes, dont le divorce avec la formation de Jean-Luc Mélenchon est déjà acté. Et si dans la plupart des grandes villes, les têtes de liste LFI commencent à être connues pour ce scrutin des 15 et 22 mars, à Paris une opacité demeure toujours.”Le calendrier prévoit une désignation dans la première quinzaine d’octobre”, indique sobrement La France insoumise. “A Paris, on s’oriente vers cinq candidats pressentis. Nos cinq députés”, commente le coordinateur du mouvement Manuel Bompard. A savoir Aymeric Caron, Rodrigo Arenas, Danièle Obono, Sarah Legrain et Sophia Chikirou – qui siège également au Conseil régional d’Île-de-France.Mais si le premier siège au groupe LFI à l’Assemblée, il n’est pas membre du parti. Et le deuxième n’est pas proche de la direction.  “On sait que ça sera Chikirou, c’est un secret de polichinelle” assure un fin connaisseur de l’écosystème Insoumis qui ne voit Sarah Legrain que comme “un plan B”. “Pour Paris il faut une personnalité médiatique. Il y aura de la baston et Sophia sait y faire”, indique de son côté le député LFI Antoine Léaument, membre de la direction du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.- “Dégager le PS” -De la “baston”, il risque en effet d’y en avoir vu la personnalité clivante de Sophia Chikirou.Proche de Jean-Luc Mélenchon – elle est décrite comme sa compagne – la députée de Paris, élue dans les 11e et 20e arrondissement de la capitale, a l’habitude des polémiques. Comme quand elle a dit ne pas considérer la Chine comme une dictature ou quand elle avait traité les membres de la rédaction du Média, qu’elle dirigeait, de “tafioles de merde”.Surtout, elle a été mise en examen il y a un an pour escroquerie aggravée et abus de biens sociaux dans l’enquête sur les comptes de campagne 2017 du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon”Les affaires judiciaires, ce n’est pas un paramètre. On a la conscience très tranquille”, assure Manuel Bompard.Des affaires qui n’empêchent pas non plus Rachida Dati de se présenter à la mairie de Paris avec l’investiture des LR, alors qu’elle sera jugée en septembre 2026 pour corruption et trafic d’influence devant le tribunal.Des comparaisons sont régulièrement effectuées entre ces deux enfants d’immigrés, connues pour leur franc-parler et qui ont grandi dans des milieux populaires avant de réussir en politique.A cause de son style, Rachida Dati est d’ailleurs plutôt appréciée par les Insoumis, qui l’avaient invitée à leurs universités d’été en 2022.Après avoir été exclue du PS en 2007, Sophia Chikirou avait rejoint La Gauche Moderne, un parti social-libéral, très vite soutien de Nicolas Sarkozy.   “Il y aura une alliance objective entre Dati et Chikirou”, croit savoir un cadre parisien de Renaissance. “Elle ne tapera que sur le PS et les Ecolos”, projette-t-il. “LFI a vraiment envie de dégager le PS. Ils tuent la gauche à Paris, et ils la reconstruisent pendant six ans”, indique de son côté un proche de la candidate des Républicains.Des discussions sont actuellement en cours entre socialistes, Ecologistes et communistes et pourraient aboutir à la mi-octobre, selon une source chez les Ecologistes.Faute d’accord sur une union, il est probable que la gauche se présente éparpillée en trois listes au premier tour: une liste PS, une liste LFI et une liste réunissant les Ecologistes, le PCF et l’Après, le parti des ex-Insoumis.

Prison avec sursis requise contre l’ancien maire de Besançon

Huit mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l’encontre de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon de 2001 à 2020, et un an avec sursis contre sa collaboratrice de cabinet, jugés pour détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêt.  Il est reproché à l’ancien édile (La République en marche), aujourd’hui âgé de 78 ans, d’avoir licencié, début 2020, Alexandra Cordier, sa collaboratrice de cabinet, alors qu’elle avait l’intention de présenter sa candidature aux élections municipales de mars 2020, Elle avait perçu au total 82.750 euros pour ce licenciement. La Chambre régionale des comptes avait estimé dans un rapport publié en 2024 que l’ancienne conseillère technique au cabinet du maire de Besançon (entre 2008 et 2019), aurait dû démissionner sans recevoir d’indemnité, pour pouvoir se lancer dans la campagne.  Me Levent Saban, avocat de la Ville de Besançon, partie civile, a estimé que le délit de prise illégale d’intérêt est constitué par la participation de l’ancien édile à toute la campagne électorale d’Alexandra Cordier. Le maire sortant figurait en dernière position sur la liste de Mme Cordier. “On a affaire à un licenciement de pure complaisance car les 82.750 euros sont bien sortis des caisses de la collectivité” a insisté le procureur Julien Babé. “Il y a eu entente entre les deux prévenus”, a-t-il soutenu, avant de requérir un an de prison avec sursis, 30.000 euros d’amende et une peine complémentaire d’inéligibilité contre Mme Cordier, et huit mois de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité contre l’ancien maire.  L’un des avocats de la défense, Jérôme Pichoff, a plaidé la relaxe de l’ancien maire :”Jean-Louis Fousseret n’a pas commis d’infraction sur le plan matériel, ne s’est pas enrichi, et n’a pas cherché à enrichir qui que ce soit. Il a cherché à faire cesser une incompatibilité qui lui apparaissait évidente pour des raisons politiques et éthiques”, a-t-il plaidé, précisant que “les services juridiques et administratifs de la mairie ont été sollicités” sans qu’une mise en garde n’ait été formulée.Emmanuel Touraille a aussi plaidé la relaxe de Mme Cordier : “Elle était prête à démissionner la veille de l’élection municipale en mars 2020 (…) Ça lui a été refusé par le maire”, qui a voulu la “licencier dans le cadre de (son) pouvoir discrétionnaire”. M. Fousseret a lui déclaré “se sentir sali et meurtri par cette procédure après 40 ans de vie politique”. La décision sera mise en délibéré.

A l’ouverture de la session, le RN de retour dans les instances de l’Assemblée

Le Rassemblement national de retour au Bureau de l’Assemblée : laissé à la porte de la plus haute instance exécutive de la chambre basse en 2024, le groupe de Marine Le Pen a récupéré mercredi deux vice-présidences, au grand dam de la gauche qui appelait à un “front républicain”.C’était le premier acte de la nouvelle session ordinaire du Parlement, qui rouvre ses portes dans un certain brouillard : en l’absence de ministres, le socle commun du centre et de la droite tente de finaliser un accord de gouvernement et de s’entendre sur la composition de l’équipe qui entourera le Premier ministre Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre.A l’issue d’un seul tour de scrutin, les députés RN Sébastien Chenu (341 voix) et Hélène Laporte (340 voix) ont retrouvé les vice-présidences de l’Assemblée qu’ils avaient occupées entre 2022 et 2024. Un poste en vue permettant de diriger les débats dans l’hémicycle depuis le perchoir, et de notabiliser un RN en quête de responsabilités.”C’est une victoire pour nos onze millions d’électeurs, qui ont droit, comme chaque Français, au respect de leurs idées”, a estimé sur X la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen.Les insoumises Clémence Guetté (501 voix) et Nadège Abomangoli (501 voix et promue première vice-présidente) retrouvent également leurs postes, avec les voix de la gauche mais aussi de l’essentiel des autres groupes.Christophe Blanchet (MoDem, 387 voix) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons, 385 voix), complètent le collège des six vice-présidents. A l’inverse, les écologistes et la droite perdent une vice-présidence, comme Renaissance, le groupe de Gabriel Attal, qui a laissé la sienne au MoDem.Un scénario mis sur le métier depuis des mois, notamment par la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance), qui souhaitait une répartition proportionnelle au poids des groupes, contrairement à l’an passé. Son poste à elle n’était pas renouvelé.- La gauche agacée -La gauche s’est insurgée face à ce résultat: “Nous regrettons que des députés RN puissent avoir été élus par des députés ayant participé au front républicain” lors des législatives anticipées, a regretté la porte-parole socialiste Mélanie Thomin, l’écologiste Jérémie Iordanoff dénonçant un accord “extrêmement grave” entre bloc central et RN.Le Nouveau Front populaire avait profité l’an dernier d’une démobilisation d’une partie du socle commun pour décrocher une majorité au bureau de l’Assemblée, qu’il devrait perdre cette année.Cette fois, dos au mur, insoumis et écologistes ont longuement discuté de qui devait perdre sa vice-présidence. Selon des sources parlementaires au socle commun et à gauche, les groupes de gauche se sont accordés sur le fait que les insoumises avaient vocation à être élues en priorité. Une information dûment transmise à Mme Braun-Pivet, selon un cadre du socle commun.Mais les écologistes ont maintenu deux candidatures, pour qu’un vote ait lieu dans l’hémicycle.L’Assemblée a aussi reconduit sans difficulté les trois questeures sortantes : Christine Pirès Beaune (PS), Michèle Tabarot (LR) et Brigitte Klinkert (Renaissance) restent chargées de la bonne santé financière de l’institution. Douze députés-secrétaires seront désignés jeudi matin pour compléter le nouveau Bureau.Egalement remises en jeu jeudi après-midi les présidences des commissions permanentes, dont l’emblématique commission des Finances, réservée à l’opposition. Le sortant Eric Coquerel (LFI) espère garder son poste. Le socialiste Philippe Brun, que des rumeurs annonçaient candidat, a indiqué à l’AFP qu’il soutiendrait comme son groupe Eric Coquerel.Le socle commun tentera de reprendre les présidences des Affaires économiques et des Affaires culturelles, remportées par la gauche en 2024.- Motion de censure attendue -Une fois en ordre de marche, l’Assemblée va pouvoir reprendre ses travaux habituels à partir du 6 octobre. Le Premier ministre devrait prononcer une déclaration de politique générale en début de semaine, selon des sources concordantes.Il devra aussi affronter rapidement une motion de censure de LFI. Le PS pourrait aussi en déposer une, en fonction de ce que lui dira le Premier ministre lors d’une rencontre prévue vendredi, présentée comme celle de la “dernière chance” par le premier secrétaire Olivier Faure.A supposer que Sébastien Lecornu surmonte l’obstacle, peu de textes pourront être examinés les deux premières semaines, en raison de la nomination tardive du gouvernement, attendu en fin de semaine, et qui devrait faire la part belle aux sortants. Le budget sevrait lui arriver sur le bureau des deux assemblées mi-octobre.sl-sac-ama-cma-la/are/cbn

Nadège Abomangoli, une vice-présidente de l’Assemblée incarnation des fractures à gauche

Elle est entrée dans l’histoire comme la première femme noire à avoir présidé une séance à l’Assemblée nationale. Réélue mercredi à la vice-présidence du Palais Bourbon, la députée LFI Nadège Abomangoli incarne les fractures d’une partie de la gauche avec le PS.Mme Abomangoli a obtenu 501 voix, devenant première vice-présidente de l’Assemblée.Issue des quartiers populaires, “ambitieuse” telle que la décrivent des proches, cette femme de 50 ans est devenue l’une des figures du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a rejoint en 2019 après 13 ans chez les socialistes.L’antiracisme au coeur de son engagement, la femme politique est une “déçue” du PS, à qui elle reproche de n’avoir pas assez fait contre “l’offensive réactionnaire”, voire de l’avoir “accompagnée”. Le “problème avec la gauche, c’est qu’elle a plein de grands principes mais derrière, il y a beaucoup de faux-semblants”, accuse la députée, élue en 2022 dans son département, la Seine-Saint-Denis.Cette dissociation, elle la ressent dès ses années d’études: en maîtrise d’histoire à la Sorbonne, alors qu’elle participe à une réunion de l’Unef, elle est traitée de “bourgeoise” pour avoir voulu partir avant la fin à cause d’un partiel le lendemain.”Moi, j’avais un train à prendre pour rentrer à Epinay”, explique l’élue, qui a grandi dans un quartier populaire et pour qui “les études” passaient “avant” la politique.Mère d’un nourrisson, elle entre à Sciences Po alors secoué par un débat sur l’égalité des chances et en passe d’intégrer des lycéens issue de quartiers prioritaires.- “Occuper les espaces” -“Il y avait eu des réactions très violentes, des remarques empreintes de mépris de classe” y compris de certains camarades de gauche qui avaient “soudainement peur que cela dégrade leur diplôme”, se remémore Nadège Abomangoli.Elle va même jusqu’à entreprendre une tournée dans les lycées de banlieue pour faire connaître l’école. “J’ai toujours considéré qu’il fallait occuper les espaces”, lâche-t-elle. “Etre présents dans les organisation de masse qui ont vocation à gouverner”.Au Parti socialiste, par exemple, qu’elle intègre après plusieurs années de chômage, elle monte petit à petit les échelons, de conseillère régionale jusqu’à porte-parole du parti à l’été 2015. Quelques mois plus tard, les attentats du 13-Novembre surviennent, et le gouvernement de François Hollande dégaine son projet de déchéance de la nationalité. C’est la “gifle” pour Nadège Abomangoli, binationale, arrivée en France à l’âge de 2 ans du Congo.Mais elle choisit de rester. Pendant la loi travail, aussi. Le député socialiste Jerôme Guedj se souvient d’une “porte-parole zélée qui rappelait la discipline et tapait sur les frondeurs”, pourtant à la pointe de la contestation de cette loi qu’ils voyaient comme un recul social.Ce n’est qu’en 2019, qu’elle finit par rejoindre La France insoumise.Pourquoi avoir tant attendu pour quitter le PS ? Elle reconnaît, un peu embarrassée, que le Front de gauche, l’alliance initiale de Mélenchon avec le PCF, ne l’avait pas vraiment séduite. “Ça faisait vieille gauche”, pas assez la “nouvelle France” tournée vers les minorités qu’elle appelle de ses vœux, dit-elle.Pour son ancien chef au PS, Jean-Christophe Cambadélis, Nadège Abomangoli se plaignait effectivement du “manque de conviction” du parti mais avait surtout “envie de devenir députée”. Cette dernière souligne au contraire avoir refusé une circonscription en 2012, privilégiant sa vie personnelle.- “Les faire rager” -Dans son bureau, entre une affiche du mouvement des femmes iraniennes “femme, vie, liberté”, et une autre “free Gaza”, une photo d’elle, prise le premier jour de son mandat, occupe une place discrète.À côté, un mot, encadré, de son collègue LFI Sébastien Delogu, lui annonçant après son élection à la vice-présidence en 2024 qu’elle est la première femme noire à occuper ce poste.À ce moment-là, elle dit avoir pensé à sa mère, “femme de ménage, qui a créé la première section syndicale” de l’hôtel où elle était employée.À la vice-présidence, l’élue a aimé l’exercice de “l’impartialité”, devoir “parler à tout le monde”, diriger les séances. Malgré des attaques sur les réseaux sociaux, et cette lettre raciste. “Une noire n’a rien à faire à ce poste”, lit la vice-présidente. En dépit de “la violence” de l’invective, Nadège Abomangoli ressent un “sentiment paradoxal”: “Ça me plait aussi de les faire rager”.  

Lecornu annonce une “amélioration de la retraite des femmes”, pas suffisant pour les syndicats

“Hors sujet”: le Premier ministre a assuré que l'”amélioration de la retraite des femmes” serait inscrite au projet de budget de la Sécurité sociale, mais son annonce ne satisfait pas les syndicats, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisations.Après une première journée d’action le 18 septembre et une rencontre infructueuse la semaine dernière avec le nouveau locataire de Matignon, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) réclamait l’abandon de plusieurs mesures dont le “recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.Mais le nouveau Premier ministre s’oppose à la suspension de la réforme de 2023. Il a toutefois assuré qu’il retiendrait dans le prochain budget de la Sécurité sociale “certaines mesures issues du +conclave+ sur les retraites, notamment celle relative à l’amélioration de la retraite des femmes”, dans un courrier adressé aux leaders syndicaux, dévoilé dans Le Monde et dont l’AFP a obtenu copie. Réunis en “conclave” pendant quatre mois, trois organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC et CFTC) et deux patronales (Medef et CPME) avaient proposé de rendre un peu plus favorable le calcul de la retraite des femmes ayant eu un ou plusieurs enfants.Il proposait ainsi de prendre en compte les 24 meilleures années pour le calcul de la pension pour les femmes ayant eu un enfant, et les 23 meilleures années pour les femmes ayant eu deux enfants et plus, alors que la règle prévoit de prendre en compte les 25 meilleures années.Il prévoyait également que les femmes bénéficiant de trimestres supplémentaires pour avoir eu des enfants puissent en comptabiliser deux dans le dispositif “carrière longue”. Dans son courrier, le Premier ministre dit par ailleurs souhaiter “poursuivre les échanges (…) autour des enjeux de pénibilité et d’usure professionnelle”, sujets de discorde entre le patronat et les syndicats.- Un courrier pour rien? -L’objectif pourtant affiché de Matignon, selon l’entourage du Premier ministre, est de “changer la méthode de son prédécesseur et de renforcer la démocratie sociale”. Pas de quoi calmer les leaders syndicaux, qui ont reçu la missive dans la nuit de mardi à mercredi, quelques heures avant que s’organisent près de 250 manifestations à travers la France, selon la CGT et la police. L’intersyndicale réclame notamment l’abandon de plusieurs mesures: le “doublement des franchises médicales, (…), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage”, ainsi que le “recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.”C’est un courrier qui ne répond en rien à la question du moment”, cingle Yvan Ricordeau, numéro deux de la CFDT, interrogé par l’AFP.”Ca ne change absolument rien à la mobilisation de demain” puisque “le courrier nous propose un agenda à moyen terme” alors qu'”il nous faut maintenant des réponses concrètes aux questions urgentes qui ont été posées” sur le budget, poursuit le syndicaliste.”Il n’y a pas de mesure sur la question du pouvoir d’achat, pas de mesure sur la conditionnalité des aides aux entreprises, rien sur la taxe sur les plus riches”, poursuit le cadre syndical.Ce courrier est un “hors sujet complet” qui “ne répond à aucune de nos exigences sur les retraites” et “ne nous donne aucune réponse à nos questions” sur le budget, a réagi plus tôt la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, sur RTL.La leader continuant elle à dire qu’il faut “abroger la réforme des retraites” de 2023, comme son homologue de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot.”Calculer non plus sur 25 ans, mais sur 24 ans, ça va faire 6 euros bruts mensuels en plus”, balaye ce dernier.La mesure pour les femmes est “positive”, nuance Cyril Chabanier (CFTC) mais “ce n’est pas suffisant. On aurait aimé avoir aussi la baisse de l’âge d’annulation de la décote”. 

Marine Tondelier, plus que jamais en campagne pour 2027

La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, qui porte en étendard l’union de la gauche pour la présidentielle de 2027, se dévoile dans un livre, laissant peu de doute sur son intention d’être candidate, même si dans son parti, certains ne cachent pas leur scepticisme. “Demain …si tout va bien” (Albin Michel), titre de son livre qui paraît ce mercredi, révèle l’état d’esprit de la dirigeante connue pour sa veste verte: Marine Tondelier veut continuer à croire “qu’un autre avenir est possible” et entend ferrailler jusqu’au bout pour donner une chance à une candidature commune de toute la gauche et des Écologistes.Celle qui a émergé médiatiquement le 1er juillet 2024 sur France Inter, voix cassée par l’émotion, pour dénoncer “le comportement de lâche et de privilégié” du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui s’opposait au désistement républicain pour un candidat LFI face au RN, n’a cessé depuis de défendre le rassemblement de toute la gauche et l’instauration d’une primaire.Et ce alors que les deux responsables de gauche les mieux placés dans les sondages, le président de Place publique, Raphaël Glucksmann, et le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, refusent d’y participer, affirmant avoir des positions irréconciliables.”Je ne lâcherai rien”, persiste l’écologiste. “On ne gagnera pas si Raphaël Glucksmann tout seul et Jean-Luc Mélenchon tout seul sont candidats”. Après un déplacement à Bram (Aude), chez la présidente d’Occitanie Carole Delga, très anti-LFI, où elle s’est fait huer en appelant à une primaire incluant les Insoumis, elle se rend le week-end prochain aux rencontres de Place publique à La Réole (Gironde).  Les terres hostiles ne lui font pas peur. Elle a fait du rire “une arme” et s’est forgée en combattant l’extrême droite dans un des fiefs du Rassemblement national, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Une expérience racontée dans un précédent livre (“Nouvelles du Front”) et qu’elle relate à nouveau au travers d’anecdotes.Dans son livre qu’elle a voulu “feel good” (qui fait du bien), pour “montrer que la politique et l’écologie, ce n’est pas déprimant” et “lutter contre la résignation”, elle dévoile aussi son amour pour le bassin minier où elle vit encore, ses “racines qui sentent parfois l’huile” des frites, son histoire familiale, et sa façon de faire de la politique. – “Mozart de l’empathie” -Si son livre n’est “pas un programme”, elle y laisse entrevoir quelques grands thèmes qu’elle entend défendre: lutter contre la solitude – une “violence sociale qui amplifie les inégalités” – placer l’enfance au centre de l’action gouvernementale et défendre une “écologie populaire”, qui suppose de “modifier notre manière de militer et de convaincre”.  Car l’écologiste de 39 ans ne veut pas se cantonner au rôle de “gentils organisateurs de la primaire” mais être “le moteur de l’union”. Et même sa candidate pour 2027. Quitte à s’insurger quand l’institut Ifop ne teste pas une candidature verte à la présidentielle, dans un sondage très commenté paru lundi. Alors qu’un conseil fédéral de son parti aura lieu les 4 et 5 octobre, pour valider le processus de désignation (dont le premier tour aura lieu du 5 au 8 décembre) du candidat écologiste dans la primaire, sa nomination fait peu de doute. Ses opposants lui reprochent d’avoir “verrouillé” le parti, qu’elle dirige depuis décembre 2022 (elle a été largement réélue en avril), et d’avoir tout fait pour qu’il n’y ait qu’une seule candidature écologiste à la primaire. “Elle a pris une surface médiatique très forte comme jamais une secrétaire nationale n’a eu à ce poste”, justifie un cadre du parti.Mais “décider qu’il n’y aura qu’une seule personne par parti, ne signifie pas que ce soit la meilleure personne qui soit désignée”, estime une parlementaire. Une autre élue verte souligne que “la question de la popularité et de la capacité à dépasser le socle premier des militants, c’est essentiel”. Avant de nuancer: “Mais l’expérience et l’analyse internationale sont des éléments importants”.  “Sur quel critère doit-on fonder le fait qu’une personne est apte ou inapte à exercer le pouvoir”, interroge Marine Tondelier dans son livre. Plus qu’un “Mozart de la Finance”, elle plaide pour “un Mozart de l’empathie”.

Immigration, fiscalité… LR pose ses conditions pour rester au gouvernement

Non à la “taxe Zucman” ou à un “recyclage de l’ISF”, “rétablir le délit de séjour irrégulier”: le parti Les Républicains (LR) pose ses conditions pour rester au sein du futur gouvernement de Sébastien Lecornu, dans un “contrat” dévoilé mercredi par le site Politico et que l’AFP s’est procuré. “Avec une Assemblée nationale divisée et sans majorité absolue (…) seule une base solide, négociée et convenue en amont, permettra au gouvernement d’agir et de faire oeuvre utile dans cette période incertaine”, est-il écrit dans ce document intitulé “contrat de gouvernement”. Cette base se résume en sept “principales mesures – que nous souhaitons voir mises en oeuvre dans les prochains mois”, écrivent les Républicains qui compilent ainsi des demandes déjà connues.Sur le budget par exemple, il s’agirait de “ne pas remettre en cause les équilibres financiers issus de la réforme des retraites”, mais de “réduire les dépenses publiques par de véritables économies structurelles”.Le contrat de gouvernement énumère plusieurs pistes, allant de “la mise en oeuvre généralisée et obligatoire du dossier médical partagé” à la “suppression des agences et opérateurs inutiles” ou encore à la “définition d’un calendrier sérieux de mise en oeuvre de la baisse des dépenses de fonctionnement”. En matière de fiscalité, les Républicains exhortent le Premier ministre à ne recourir “ni (à la) taxe Zucman – (une taxe de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros), ni (à un) recyclage de l’ISF (impôt sur la fortune), ni mesures fiscales nuisant à la compétitivité de la France ou pénalisant l’outil de travail”. Ils préconisent plutôt d'”encourager la solidarité entre les générations” en (…) permettant “les donations des titulaires de contrats d’assurance-vie bénéficiant d’exonérations, afin d’anticiper les donations aux enfants et petits-enfants jusqu’au 31 décembre 2026 (aucun coût pour l’État)”.Quant à “l’immigration régulière et le contrôle très strict de l’immigration régulière”, “la lutte” nécessite selon la formation politique, “de nouvelles dispositions”: rétablir le délit de séjour irrégulier, allonger la durée de rétention en centre de rétention administrative (CRA) “à 210 jours pour les étrangers les plus dangereux”, ou encore octroyer au ministère de l’Intérieur, la compétence exclusive sur la politique des visas.La nomination du futur gouvernement par le Premier ministre Sébastien Lecornu, est attendu en fin de semaine et devrait notamment faire la part belle aux sortants, parmi lesquels le ministre de l’Intérieur et patron de LR Bruno Retailleau.

Présidentielle: Glucksmann s’estime conforté dans “sa stratégie de rupture” avec LFI

Raphaël Glucksmann s’estime conforté dans sa “stratégie de rupture claire” avec LFI par un récent sondage lui ouvrant la possibilité d’accéder au second tour de la présidentielle, pour laquelle il n’entend pas “être une candidature de témoignage”.”Ce que confirme ce sondage, c’est que la seule manière de créer une dynamique politique, c’est d’avoir un projet clair, une stratégie claire, notamment vis-à-vis de la rupture avec la France insoumise”, a déclaré le leader du parti Place publique (allié des socialistes) sur France Inter. “Nous n’avons pas les mêmes visions de la France, de l’Europe, du monde (avec LFI). Il est logique qu’il y ait plusieurs offres politiques et il faut l’assumer (…) La seule manière pour la gauche démocratique, la gauche pro-européenne, écologique et sociale de revenir au pouvoir, c’est cette ligne là, de n’ouvrir aucune place au flou”, a répété l’eurodéputé.Dans un sondage Ifop Fiducial pour Sud Radio et L’Opinion publié lundi, Raphaël Glucksmann est donné dans un scénario à 15% d’intentions de vote, un point derrière Edouard Philippe, jusqu’ici grand favori pour être au second tour l’opposant du candidat RN donné largement en tête au premier. A gauche, il devance, de peu, Jean-Luc Mélenchon donné à 12%.Jugeant qu’il est “trop tôt pour savoir s’il serait la personne idoine” pour faire gagner la gauche, il assure néanmoins “qu’il ne sera pas un candidat de témoignage”. “Ce qui m’intéresse c’est qu’on puisse gagner l’élection présidentielle”, a-t-il martelé.M. Glucksmann, dont le parti compte deux députés qui siègent avec les socialistes, a appelé le Premier ministre qui “jusqu’ici a tendu une main complètement vide à la gauche”, à mettre sur la table lors de sa rencontre vendredi avec les socialistes “des pistes concrètes qui nous permettent de croire réellement que la négociation est possible”. Dans ce cas, “nous jouerons vraiment le rôle de partenaires de discussion parce qu’on ne peut pas jouer avec la censure”, a-t-il assuré, “vu la situation sociale, économique et politique vraiment périlleuse”.

En Martinique, les militants anti-vie chère créent leur parti politique

Rodrigue Petitot, le militant et président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) engagé dans la mobilisation contre la vie chère à l’automne 2024 en Martinique, a annoncé mardi la création d’un parti politique baptisé Pour le peuple (PLP).Le PLP est “l’outil citoyen qui permettra à chacune et chacun d’agir concrètement sur nos réalités”, détaille dans un communiqué Rodrigue Petitot, ajoutant que cette nouvelle formation politique est “le fruit de la mobilisation du RPPRAC après plus d’un an de lutte déterminée contre la vie chère”.Le nom du parti “est l’expression d’une volonté populaire” et a été choisi à l’issue d’une “grande tournée Matinik Tour” menée au cours de l’été, ajoute le communiqué, sans préciser si le parti présentera des candidats aux élections à venir.”Il s’agit (…) d’avoir des candidats au sein d’un parti politique qui portent l’idéologie du RPPRAC”, a déclaré Rodrigue Petitot dans une vidéo live sur le réseau social TikTok.Encore inconnu à l’été 2024, Rodrigue Petitot s’est fait connaître par ses diatribes sur TikTok et par des blocages de supermarchés pour dénoncer les prix alimentaires, supérieurs en moyenne de 40% à ceux de l’Hexagone, selon l’Insee.La mobilisation a été émaillée d’épisodes de violences urbaines et d’affrontements avec les forces de l’ordre à l’automne 2024. Le militant a lui-même été incarcéré et condamné en décembre 2024 à dix mois de prison ferme aménageable pour des “menaces envers des élus”. Détenu à domicile sous surveillance électronique, il a été remis en liberté en avril. En janvier 2025, il a aussi écopé d’un an de prison avec sursis pour s’être introduit sans autorisation dans la résidence du préfet de Martinique.Des négociations regroupant militants, distributeurs, élus locaux et l’Etat ont débouché en octobre 2024 sur un accord pour faire baisser les prix d’environ 6.000 produits alimentaires.En juillet, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a présenté un projet de loi pour “s’attaquer de manière globale à la vie chère” dans les territoires ultramarins. Il devait être examiné au Sénat en septembre mais la chute du gouvernement de François Bayrou a repoussé cette échéance.

Procès de la sextape à Saint-Etienne: décision le 1er décembre

La défense du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, accusé d’avoir fait chanter un rival avec une vidéo intime, a plaidé la relaxe mardi au dernier jour du procès, dont le jugement sera rendu le 1er décembre.Gaël Perdriau “n’a jamais eu la vidéo et aucun écrit ne montre qu’il a donné son aval à cette odieuse opération”, a déclaré Me Jean-Félix Luciani, en demandant de déclarer son client non coupable “au bénéfice du doute”.L’édile de 53 ans, exclu des Républicains, “ne méritait pas ce qu’il a subi depuis trois ans”, quand Mediapart a révélé l’existence d’une sextape circulant à la mairie de Saint-Etienne, a ajouté l’avocat.Jugé depuis le 22 septembre à Lyon pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, Gaël Perdriau a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés.”Je dis aux victimes et à leurs familles que je comprends leur souffrance, mais je n’en suis pas le responsable”, a-il encore dit mardi, en référence principalement à son ancien premier adjoint, Gilles Artigues.Ce centriste catholique opposé au mariage homosexuel a été filmé à son insu en janvier 2015 avec un prostitué dans une chambre d’hôtel à Paris.Des membres de l’entourage du maire ont admis avoir comploté pour le piéger et ont assuré avoir agi avec l’aval de Gaël Perdriau qui, selon eux, voulaient “tenir” son premier adjoint dont il doutait de la loyauté. Ils “ont été traités comme des témoins à charge, alors qu’ils sont des prévenus qui mentent pour tenter d’atténuer leur responsabilité, et ça marche !, a déploré Me Luciani.Quant à l’enregistrement d’une conversation, où l’on entend Gaël Perdriau évoquer une diffusion de la vidéo compromettante “en petits cercles”, il “pourrait peut-être faire apparaitre l’infraction de menace, mais elle ne peut pas être qualifiée de chantage ou de tentative”, a plaidé l’avocat.Concernant le versement de 40.000 euros de subventions à deux associations stéphanoises, qui ont ensuite rémunéré l’auteur du piège, Me Luciani a relevé qu’il n’y avait eu “aucune irrégularité” dans la procédure d’attribution de ces fonds publics et que la procureure avait requis la relaxe pour les couples qui dirigent ces organisations. Elle a en revanche requis cinq ans de prison, dont trois ferme et non aménageable, ainsi que cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate à l’encontre de Gaël Perdriau, qualifié de “décideur” dans ce dossier.