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Bayrou propose aux partis d’entrer au gouvernement et remet les retraites sur la table

Acculé de toutes parts et toujours sans équipe gouvernementale après des débuts critiqués, François Bayrou a proposé jeudi aux partis, hors RN et LFI, d’intégrer son gouvernement, se disant prêt à “reprendre” la réforme des retraites sans la suspendre, lors d’une grande réunion des forces politiques.Selon Matignon et plusieurs participants à ces pourparlers, le nouveau Premier ministre a tenté de convaincre la trentaine de responsables attablés autour de lui avec deux propositions phares.La première: une “offre publique de participation” au gouvernement, adressée à l’ensemble des partis présents autour de la table. La seconde: “reprendre sans suspendre” la réforme des retraites adoptée en 2023 – que la gauche et le RN veulent abroger -, a indiqué Matignon. Avec un objectif, aboutir “d’ici septembre” à des “solutions nouvelles”, ont expliqué à l’AFP plusieurs participants. “Et si on n’aboutit pas, on revient à la réforme de 2023” qui décalait notamment l’âge de départ à 64 ans, a précisé Matignon.Les échanges ont commencé peu après 14h00, dans la salle du conseil de Matignon et autour d’une table nappée de rouge. Etaient présents les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, et “les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République”.Une formulation qui exclut le Rassemblement national et son allié, l’UDR d’Éric Ciotti, ainsi que La France insoumise, fondée en 2016.Rien n’assure toutefois que les propositions du Premier ministre feront bouger les lignes, tant l’accueil de cette réunion au sommet a été frais chez certains invités, même si tous ont honoré leur participation.La réaction n’a d’ailleurs pas tardé du côté de La France insoumise. “Normalement, les adultes ne croient plus au Père Noël”, a raillé son coordinateur Manuel Bompard sur X.Assise à Matignon à la gauche de M. Bayrou – hasard du plan de table -, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier n’avait pas mâché ses mots, elle non plus, en arrivant: “François Bayrou a sa censure entre les mains, c’est à lui de nous convaincre”, a-t-elle lancé.”Il faut qu’il bouge sur les retraites”, “sur les services publics”, “sur les impôts, sur la solidarité”, avait prévenu plus tôt le président des députés PS Boris Vallaud sur Sud radio.- Un gouvernement dimanche ? -Nommé vendredi, François Bayrou a depuis multiplié les entretiens officiels ou plus informels. Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques sur sa présence lundi soir au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, alors qu’un cyclone venait de ravager Mayotte.Il a dû s’en expliquer mardi pour sa première séance à l’Assemblée nationale, sans parvenir à faire taire les critiques. Le tout en multipliant les allers-retours à l’Élysée pour la formation du gouvernement.Emmanuel Macron étant jeudi à Mayotte, avant de se rendre ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs évoquent une annonce de gouvernement dimanche. Les deux maisons de l’exécutif ne donnent aucune date.Sans majorité à l’Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite et à des velléités de censures croissantes à gauche.Le format de réunion rappelle celui d’il y a neuf jours autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, en échange d’une absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président.- “Une chimère” -Mais les LR font monter la pression. Mercredi, François Bayrou a reçu le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui venait de déclarer que les conditions n’étaient “pas réunies” de son maintien place Beauvau. “Je n’ai pas de ligne rouge”, a cependant nuancé jeudi sur TF1 Gérard Larcher qui juge qu’il faut “apporter des remèdes sur le retour à l’équilibre budgétaire et la question de la sécurité”. “Il y a urgence d’avoir un gouvernement”, a-t-il insisté. Même critique à front renversé venant de la gauche: “S’il vient pour nous proposer le même budget qu’avait proposé Monsieur Barnier (…), nous censurons”, a insisté le communiste Fabien Roussel.La réunion à Matignon est “une chimère”, a lancé Mathilde Panot. La cheffe des députés de La France insoumise dit “croire” que les quatre composantes du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Écologistes et LFI) voteront la motion de censure que son groupe déposera le 14 janvier, après la déclaration de politique générale de François Bayrou. Le Premier ministre ne recueille que 36% de satisfaction selon un sondage Ifop pour Sud Radio jeudi, contre 52% et 53% pour ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal, à leurs débuts à Matignon.

Grande réunion en cours à Matignon autour de Bayrou, mis sous pression

Une réunion au sommet a débuté jeudi autour de François Bayrou, qui consulte à Matignon les forces politiques sans LFI ni le RN avant de finaliser son gouvernement, périlleuse mission pour un Premier ministre acculé de toutes parts.Les pourparlers ont commencé peu après 14h00. Autour de la table nappée de rouge dans la salle du conseil, une trentaine de responsables: les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, et surtout “les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République”.Une formulation qui exclut le Rassemblement national et son allié, l’UDR d’Éric Ciotti, ainsi que La France insoumise, fondée en 2016.L’accueil a été frais chez certains invités mais tous ont honoré leur participation, y compris les plus réticents.Les Écologistes ont en effet fait savoir jeudi matin qu’ils se rendraient à Matignon, en appelant toutefois à ne pas poursuivre une politique “désavouée par les électeurs”. Même tonalité chez les communistes, qui entendent également “exhorter le Premier ministre à accélérer l’aide aux habitants de Mayotte”.Assise à Matignon à la gauche de M. Bayrou – hasard du plan de table -, la cheffe des Verts Marine Tondelier n’a pas mâché ses mots en arrivant: “François Bayrou a sa censure entre les mains, c’est à lui de nous convaincre”, a-t-elle lancé.”Il faut qu’il bouge sur les retraites”, “sur les services publics”, “sur les impôts, sur la solidarité”, avait prévenu plus tôt le président des députés PS Boris Vallaud sur Sud radio.”J’espère qu’on va pouvoir avoir un dialogue fructueux et avancer” pour assurer de “la stabilité” au pays, a insisté, plus mesurée, la présidente Renaissance de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, installée pour sa part en face du locataire de Matignon au milieu de la grande tablée.- Un gouvernement dimanche ? -Nommé vendredi, François Bayrou a depuis multiplié les entretiens officiels ou plus informels. Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques sur sa présence lundi soir au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, alors qu’un cyclone venait de ravager Mayotte.Il a dû s’en expliquer mardi pour sa première séance à l’Assemblée nationale, sans parvenir à faire taire les critiques. Le tout en multipliant les allers-retours à l’Élysée pour la formation du gouvernement.Emmanuel Macron étant jeudi à Mayotte, avant de se rendre ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs évoquent une annonce de gouvernement dimanche. Les deux maisons de l’exécutif ne donnent aucune date.Dans une lettre d’invitation aux partis, M. Bayrou invoque, parallèlement à la crise politique et budgétaire, la situation de l’archipel de l’océan Indien, qui a subi “probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles”.Il évoque aussi la Nouvelle-Calédonie, estimant que “ces deux situations additionnées” placent les responsables politiques “devant des responsabilités inédites”.Suffisant pour emporter une forme d’union ? Sans majorité à l’Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite et à des velléités de censures croissantes à gauche.Le format de réunion rappelle celui d’il y a neuf jours autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, en échange d’une absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président.- “Une chimère” -Mais les LR font monter la pression. Mercredi, François Bayrou a reçu le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui venait de déclarer que les conditions n’étaient “pas réunies” de son maintien place Beauvau. “Je n’ai pas de ligne rouge”, a cependant nuancé jeudi sur TF1 Gérard Larcher qui juge qu’il faut “apporter des remèdes sur le retour à l’équilibre budgétaire et la question de la sécurité”. “Il y a urgence d’avoir un gouvernement”, a-t-il insisté. Même critique à front renversé venant de la gauche: “S’il vient pour nous proposer le même budget qu’avait proposé Monsieur Barnier (…), nous censurons”, a insisté le communiste Fabien Roussel.La réunion à Matignon est “une chimère”, a lancé Mathilde Panot. La cheffe des députés de La France insoumise dit “croire” que les quatre composantes du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Écologistes et LFI) voteront la motion de censure que son groupe déposera le 14 janvier, après la déclaration de politique générale de François Bayrou. Le Premier ministre ne recueille que 36% de satisfaction selon un sondage Ifop pour Sud Radio jeudi, contre 52% et 53% pour ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal, à leurs débuts à Matignon.

Bayrou sous pression, réunion au sommet à Matignon

Au terme d’une première série de consultations, François Bayrou convie les forces politiques, sans LFI ni le RN, jeudi à Matignon, avant de finaliser son gouvernement, mais de nombreux obstacles demeurent.Le Premier ministre invite à 14h00 les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, ainsi que “les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République”, écrit-il dans une lettre.Une formulation qui exclut le Rassemblement national et son allié, l’UDR d’Éric Ciotti, ainsi que La France insoumise, fondée en 2016.François Bayrou “méprise le Rassemblement national et ses millions d’électeurs”, a fustigé le vice-président du parti Sébastien Chenu.L’accueil est également frais chez certains invités mais tous devraient honorer leur participation.Les Écologistes ont fait savoir jeudi matin qu’ils se rendraient à Matignon, en appelant toutefois à ne pas poursuivre une politique “désavouée par les électeurs”. Même tonalité chez les communistes, qui entendent également “exhorter le Premier ministre à accélérer l’aide aux habitants de Mayotte”.Les premiers pas du Premier ministre sont “complètement ratés”, a commenté Marine Tondelier mercredi sur BFMTV. Il est “la risée des Français” depuis son aller-retour dans sa ville de Pau, en pleine crise à Mayotte.”Il faut qu’il bouge sur les retraites”, “sur les services publics”, “sur les impôts, sur la solidarité”, a lancé le président des députés PS Boris Vallaud sur Sud radio, se disant “inquiet” des différents signaux reçus depuis cinq jours.- Un gouvernement dimanche ? -Nommé vendredi, François Bayrou reçoit depuis responsables politiques et parlementaires rue de Varenne, groupe par groupe, en entretiens officiels ou plus informels. Sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques sur sa présence lundi soir au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, alors qu’un cyclone venait de ravager Mayotte.Il a dû s’en expliquer mardi pour sa première séance à l’Assemblée nationale, sans parvenir à faire taire les critiques. Le tout en multipliant les allers-retours à l’Élysée pour la formation du gouvernement.Emmanuel Macron étant jeudi à Mayotte, avant de se rendre ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs évoquent une annonce de gouvernement dimanche. Les deux maisons de l’exécutif ne donnent aucune date.Dans sa lettre aux partis, M. Bayrou invoque, parallèlement à la crise politique et budgétaire, la situation de l’archipel de l’océan Indien, qui a subi “probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles”.Il évoque aussi la Nouvelle-Calédonie, estimant que “ces deux situations additionnées” placent les responsables politiques “devant des responsabilités inédites”.Suffisant pour emporter une forme d’union ? Sans majorité à l’Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite et à des velléités de censures croissantes à gauche.Le format de réunion rappelle celui d’il y a neuf jours autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, en échange d’une absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président.- “Une chimère” -Mais les LR font monter la pression. Mercredi, François Bayrou a reçu le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui venait de déclarer que les conditions n’étaient “pas réunies” de son maintien place Beauvau. “Je n’ai pas de ligne rouge”, a cependant nuancé jeudi sur TF1 Gérard Larcher qui juge qu’il faut “apporter des remèdes sur le retour à l’équilibre budgétaire et la question de la sécurité”. “Il y a urgence d’avoir un gouvernement”, a-t-il insisté. Même critique à front renversé venant de la gauche: “S’il vient pour nous proposer le même budget qu’avait proposé Monsieur Barnier (…), nous censurons”, a insisté le communiste Fabien Roussel.La réunion à Matignon est “une chimère”, a lancé Mathilde Panot. La cheffe des députés de La France insoumise dit “croire” que les quatre composantes du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Écologistes et LFI) voteront la motion de censure que son groupe déposera le 14 janvier, après la déclaration de politique générale de François Bayrou. “C’est le moment (…) qui décidera qui est dans l’opposition au gouvernement et qui soutient ce gouvernent”, a-t-elle martelé sur RMC-BFMTV. Le Premier ministre ne recueille que 36% de satisfaction selon un sondage Ifop pour Sud Radio jeudi, contre 52% et 53% pour ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal, à leurs débuts à Matignon.

Nouveau gouvernement: les Ecologistes et le PS iront à la réunion à Matignon

Les Écologistes et le Parti socialiste iront à la réunion des forces politiques jeudi à Matignon, mais ils appellent François Bayrou à ne pas poursuivre “à l’identique” une politique “désavouée par les électeurs” et à “trouver le chemin d’une sortie de crise”, ont-ils annoncé dans des communiqués.”La poursuite à l’identique d’une politique déjà désavouée par les électeurs dans les urnes, mais aussi par les députés au moyen de la censure, ne pourra conduire qu’aux mêmes effets. Il est de la responsabilité du camp présidentiel de l’éviter”, préviennent les Écologistes dans un communiqué. Le Parti socialiste rappelle pour sa part au Premier ministre que c’est à lui qu'”il appartient de proposer le chemin d’une sortie de crise et de construire les conditions de la stabilité, sans compromission avec l’extrême droite et avec ses idées”. Près d’une semaine après sa nomination, au terme d’une première série de consultations, François Bayrou a convié les forces politiques et les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher à 14H00 à Matignon, mais pas LFI ni le RN, avant de finaliser son gouvernement avec Emmanuel Macron.Le parti de Marine Tondelier rappelle que le choix d’Emmanuel Macron de nommer François Bayrou “ne constitue manifestement pas une alternance politique”. “Dans ce contexte, les Écologistes ne peuvent que demeurer dans l’opposition au Parlement”.”Même si nous avons exprimé notre disponibilité à d’éventuels compromis utiles au pays, il nous semble important de préciser que nous ne participerons ni au gouvernement que vous formerez, ni aux discussions relatives à sa composition”, précisent de leur côté les socialistes.Le parti d’Olivier Faure fait également part de sa “profonde inquiétude” après les premiers jours de François Bayrou comme Premier ministre. “À ce jour, vous n’avez esquissé aucune méthode, proposé aucun calendrier ni aucun chemin permettant la stabilité dans la justice. Vous n’avez pas évoqué le moindre compromis auquel vous seriez disposé”, déplore-t-il.Les Écologistes, comme le PS, disent aussi attendre de cette réunion “qu’elle soit l’occasion de faire un point de situation sur le drame que traversent les habitantes et les habitants de Mayotte”, dévastée samedi dernier par le cyclone Chido. Enfin, le PS se dit “surpris” du périmètre de participants proposé, qui “pré-sélectionne ceux +qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République+”, excluant de fait La France insoumise et le Rassemblement national. Le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix a aussi annoncé sur X qu’il irait à cette réunion, même s’il juge que cette convocation “dans l’improvisation et des conditions rocambolesques traduit une fébrilité qui n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation”.”Sans majorité, sans moyens, il ne peut y avoir de Premier ministre de plein exercice”, insiste-t-il, “la France a besoin d’un gouvernement pour être protégée et administrée de manière temporaire et exceptionnelle”.

Mayotte: le gouvernement “met tout en oeuvre” pour approvisionner la population en eau

Le gouvernement “met tout en oeuvre” pour acheminer de l’eau vers les populations touchées par le cyclone Chido à Mayotte, et l’approvisionnement sera rapidement “plus fluide”, a assuré jeudi la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq sur RTL.Elle était interrogée sur le risque de déshydratation qui menace les sinistrés, isolés et parfois privés d’eau potable et de nourriture. “On est dans une situation effectivement très difficile”, avec certaines zones encore inaccessibles, a déclaré Mme Darrieussecq, mais “tout est mis en oeuvre pour approvisionner le plus rapidement possible”.”Nous acheminons de l’eau, en permanence”, a-t-elle indiqué.Concernant l’approvisionnement par les airs, “l’aéroport avait présenté des difficultés d’accès” dans les premiers jours après le cyclone. Seuls “certains types d’avions militaires” pouvaient atterrir. “Maintenant, l’atterrissage de plus gros porteurs va être possible. Donc l’acheminement va pouvoir être plus fluide”, a-t-elle promis.Par ailleurs, un navire “arrive avec des conteneurs d’eau, dans les prochaines heures”, en provenance de La Réunion. Elle a alerté que de l’eau non potable était consommée et rappelé que l’Etat avait déployé sur l’archipel des pastilles de chlore. Frappée entre mars et juillet 2023 par une épidémie de choléra, Mayotte ne compte “pas de cas” déclarés de la maladie aujourd’hui.En outre, “nous avons un établissement hospitalier qui fonctionne, dans des modes dégradés, mais qui fonctionne” et “nous avons également pu remettre en activité quatre centres médicaux”, a souligné la ministre.Pour soulager le système de soins, 55 évacuations sanitaires ont eu lieu à ce stade vers La Réunion, “majoritairement” des malades chroniques qui nécessitent des soins constants, a-t-elle dit. 

Bayrou moins populaire que ses prédécesseurs lors de leurs débuts à Matignon

Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, donne satisfaction à 36% des Français, un taux nettement inférieur à celui qu’ont connu ses trois prédécesseurs lors de leur entrée en fonction à Matignon, selon un sondage Ifop pour Sud Radio paru jeudi.Michel Barnier et Gabriel Attal avaient respectivement recueillis 52% et 53% de satisfaction dans les jours suivant leur nomination à la tête du gouvernement. A son arrivée, en mai 2022, Elisabeth Borne rencontrait 47% d’opinions favorables.M. Bayrou est par ailleurs perçu comme “ouvert au dialogue” par une majorité de 55% des personnes interrogées, 6 points de moins que Michel Barnier lors de sa prise de fonction en septembre.De même, il n’est jugé “sympathique” que par 49% des sondés (11 points de moins que son prédécesseur), “compétent” par 44% (18 points de moins), il “inspire confiance” pour 38% (10 points de moins), “a de l’autorité” pour 36% (23 points de moins), est “capable de rassembler les Français pour 35% (15 points de moins) et “est capable de réformer le pays” pour 32% (18 points de moins).Les deux tiers des personnes interrogées estiment en outre que le nouveau locataire de Matignon “sera rapidement censuré à l’Assemblée nationale”, une prédiction un peu moins forte que pour Michel Barnier en septembre (74%).Enquête réalisée en ligne les 17 et 18 décembre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points.

Nicolas Sarkozy condamné définitivement à un an ferme sous bracelet électronique, une première pour un ex-président

La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes, rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence, une sanction inédite pour un ancien chef de l’Etat.Dans ce dossier aussi appelé Bismuth, Nicolas Sarkozy, 69 ans, est définitivement condamné pour corruption et trafic d’influence à trois ans d’emprisonnement dont un an ferme sous bracelet électronique. Il est aussi condamné à trois ans d’inéligibilité.”Je veux redire ma parfaite innocence et demeure convaincu de mon bon droit”, a réagi sur X l’ancien président (2007-2012). “Je ne suis pas décidé à accepter l’injustice profonde qui m’est faite”, a-t-il aussi déclaré.Son avocat, Me Patrice Spinosi, avait annoncé plus tôt à l’AFP que son client se conformerait à la sanction mais qu’il saisirait “dans les semaines à venir” la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Cette saisine n’empêche néanmoins pas l’exécution des peines. Nicolas Sarkozy doit désormais être convoqué -en principe dans un délai inférieur à un mois- devant un juge de l’application des peines (JAP), qui fixera les modalités de son bracelet, posé ultérieurement. A partir de ses 70 ans (le 28 janvier), il pourra demander une libération conditionnelle, une mesure qui n’est cependant pas nécessairement accordée.Du jamais vu: Nicolas Sarkozy est le premier ancien président condamné à de la prison ferme, son ancien mentor Jacques Chirac s’étant vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la Ville de Paris.La décision intervient alors que Nicolas Sarkozy doit comparaître à partir du 6 janvier, et pour quatre mois, au tribunal de Paris, dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007.- “Défaite” -Dans le dossier Bismuth, l’ex-chef de l’Etat avait été, le 17 mai 2023, une deuxième fois reconnu coupable d’avoir noué en 2014, au côté de son avocat historique Thierry Herzog, un “pacte de corruption” avec Gilbert Azibert, haut magistrat à la Cour de cassation, afin qu’il transmette des informations et tente d’influer sur un recours formé dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’un “coup de pouce” promis pour un poste honorifique à Monaco.L’ex-président a toujours fait valoir qu’il avait perdu son recours dans l’affaire Bettencourt et que Gilbert Azibert n’avait jamais été nommé sur le Rocher. Mais selon la loi, le délit de corruption peut être constitué par de simples offres ou promesses. Les trois hommes se sont vu infliger la même peine, avec pour Thierry Herzog, qui a prêté serment il y a 45 ans, une interdiction de porter la robe noire pendant trois ans. Avec le rejet des pourvois, ces peines deviennent, elles aussi, définitives.”C’est évidemment une défaite pour Nicolas Sarkozy mais c’est aussi une défaite pour les libertés fondamentales, pour les droits de la défense, pour le droit au secret professionnel qui est absolument fondamental”, a déclaré Me Spinosi à la presse. “Il est impossible de condamner une personne uniquement sur ce qu’il a pu dire à son avocat”, a-t-il ajouté.Depuis le début, Nicolas Sarkozy et son avocat critiquent la légalité des écoutes au coeur du dossier. L’affaire trouve en effet son origine dans la découverte, début 2014, par les juges d’instruction du dossier libyen, d’une ligne officieuse, ouverte sous l’alias Paul Bismuth, et dédiée aux échanges entre l’ex-président et Thierry Herzog.- Légalité des écoutes -La défense à de nouveau soulevé ce point, parmi une vingtaine d’autres arguments, devant la Cour de cassation, qui a examiné le dossier le 6 novembre.Dans sa décision rendue mercredi, la haute juridiction a validé ces écoutes en estimant qu’elles n’étaient pas contraires à la jurisprudence de la CEDH. De même, elle a écarté un argument qui s’appuyait sur une décision récente du Conseil constitutionnel, datée du 28 septembre 2023. Depuis des années, le camp Sarkozy estime en effet que le parquet national financier (PNF) lui a injustement “caché” une enquête parallèle, visant à débusquer une taupe qui aurait informé l’ancien président et son avocat qu’ils étaient sur écoute.La Cour de cassation a estimé que cette critique était infondée en droit, jugeant notamment que la communication tardive de l’enquête, finalement classée sans suite, n’était pas un “stratagème” ayant porté atteinte à une liberté fondamentale.En 2025, la Cour devra en outre trancher sur le pourvoi de l’ancien président contre sa condamnation à un an de prison dont six mois ferme dans l’affaire Bygmalion, concernant les dépenses excessives de sa campagne de 2012. 

Toujours en quête d’un gouvernement, Bayrou convie les forces politiques jeudi à Matignon, sans le RN et LFI

François Bayrou convie jeudi à Matignon les forces politiques, hors LFI et RN, avant d’annoncer son gouvernement, un exercice délicat entre les exigences des différentes parties et Les Républicains qui menacent de ne pas y participer.Le Premier ministre invite à 14H00 les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, ainsi que “les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République”. A savoir tous sauf La France insoumise -qui n’avait pas souhaité se rendre à Matignon pour les entretiens bilatéraux-, le Rassemblement national et son allié l’UDR d’Éric Ciotti.Soufflant le chaud et le froid depuis la nomination du président du MoDem, le parti frontiste, qui souhaitait être reçu à Matignon, hausse le ton.En refusant de nous convier, François Bayrou “méprise le Rassemblement national et ses millions d’électeurs”, a fustigé sur X le vice-président du parti Sébastien Chenu. “Il aurait dû inviter les partis politiques qui ont eu des responsabilités au cours de la IVe République plutôt. Au moins, ils auraient eu un sujet de conversation”, a raillé Marine Le Pen.Quant à la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, elle veut discuter avec la direction de son parti et ses partenaires politiques du Nouveau Front populaire avant de décider si elle se rendra ou non à Matignon.Les premiers pas du nouveau Premier ministre sont “complètement ratés”, a-t-elle commenté sur BFMTV. Il est “la risée des Français” depuis son aller-retour dans sa ville de Pau, en pleine crise à Mayotte.Dans sa lettre, M. Bayrou invoque, parallèlement à la crise politique et budgétaire, la situation de l’archipel dévasté par un cyclone, “probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles”, mais aussi la Nouvelle-Calédonie, estimant que “ces deux situations additionnées” placent les responsables politiques “devant des responsabilités inédites”.Matignon a par ailleurs démenti mardi après-midi auprès de l’AFP que le chef du gouvernement ait remis une première liste de ministres au chef de l’État.François Bayrou poursuit son délicat exercice de former un gouvernement “de personnalités”.Il a notamment reçu mercredi à Matignon les dirigeants du Parti radical, puis Éric Ciotti, et le président des sénateurs macronistes François Patriat, avant la présidente du groupe RDSE à la chambre haute, Maryse Carrère.- Menaces de censure -Il avait auparavant reçu le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. Ce dernier venait d’estimer que les conditions n’étaient “pas réunies” pour qu’il reste au gouvernement. Parlant au nom de son parti, il a expliqué que LR “essaiera de voir dans les jours prochains si un certain nombre d’obstacles sont levés”. “Ce serait un comble que le gouvernement tire à gauche alors que la France, elle, est à droite.” L’extrême droite formule également des exigences. Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand ou l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne dans l’équipe, c’est non, pour la députée RN Laure Lavalette. Ils “n’incarnent pas la rupture” avec le macronisme souhaitée selon elle par les Français, a-t-elle justifié sur France Inter.Au-delà, ce sont des menaces de plus en plus clairement énoncées de censure qui ont fait monter les enchères mercredi. “Si François Bayrou ne tient pas compte des erreurs qu’a pu commettre Michel Barnier, tant sur la forme que sur le fond, il se dirigera lui aussi vers les mêmes conséquences, c’est-à-dire tôt ou tard vers une censure”, a ainsi prévenu Sébastien Chenu. Le parti frontiste l’interpelle aussi sur le budget.Car, si le Parlement a définitivement adopté une loi spéciale pour autoriser l’exécutif à prélever l’impôt et à emprunter pour financer l’État et la Sécurité sociale, cela n’épargnera pas le gouvernement de s’atteler dans l’urgence à doter la France d’un budget pour 2025. – A quand un gouvernement ? -A gauche, Marine Tondelier estime que François Bayrou est déjà “en train de paver le chemin de sa propre censure”. Quant au groupe communiste, il envisage de voter la censure dès la déclaration de politique générale le 14 janvier.Plus modérée, Johanna Rolland, première secrétaire déléguée du PS, a réclamé d’avoir “des interlocuteurs (…) qui nous disent le chemin de compromis, pour aller vers une non-censure”.Au milieu de chacun de ses obstacles se pose une autre inconnue: quand François Bayrou sera-t-il en mesure de présenter son gouvernement ?Une nouvelle rencontre à l’Elysée a eu lieu mercredi après-midi entre les deux têtes de l’exécutif. Auparavant, M. Bayrou a reçu son prédécesseur Gabriel Attal, désormais chef des députés macronistes.Quoiqu’il en soit, il n’y aura pas d’annonce de gouvernement a priori avant dimanche. Le président de la République est en déplacement à Bruxelles (conseil européen) mercredi, puis à Mayotte jeudi et enfin auprès des troupes françaises à Djibouti et sera de retour dans l’Hexagone dimanche matin.

Statut de la Corse: après le Sénat, l’Assemblée nationale crée une mission d’information

Une mission d’information sur l’avenir institutionnel de la Corse, créée par la commission des lois de l’Assemblée nationale, se rendra en Corse en janvier avant de rendre ses conclusions en mars, indique mercredi la communication de l’Assemblée nationale.Présidée par Florent Boudié (MoDem, centre droit), également président de la commission des lois, cette mission d’information doit “garantir que l’avenir de l’île et la reconnaissance de sa place singulière dans la Constitution figurent à l’agenda politique de l’Assemblée, en dépit des incertitudes nées de la dissolution du mois de juin 2024”, ajoute-t-on de même source.Le processus dit de Beauvau, visant à accorder davantage d’autonomie à la Corse, avait été initié en 2022 par Gérald Darmanin, à la demande d’Emmanuel Macron, pour mettre un terme à des violences sur l’île provoquées par la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna. Il avait débouché en mars sur un accord prévoyant “la reconnaissance d’un statut d’autonomie” de la Corse “au sein de la République”.Mais la dissolution de l’Assemblée nationale a mis brutalement un terme aux discussions, laissant de nombreux élus corses craindre l’abandon du projet.Composée de 16 membres issus de tous les groupes représentés à l’Assemblée nationale, ainsi que de l’ensemble des députés de Corse et de l’ancien président de la commission des lois, la mission d’information de l’Assemblée “engagera un cycle d’auditions” dès janvier et “organisera un déplacement sur l’île au cours du mois de janvier”, précise la communication de l’Assemblée nationale.À l’issue de ses travaux, la mission d’information devrait “rendre ses conclusions dans le courant du mois de mars”, ajoute-t-elle.En mai, la commission des lois du Sénat avait déjà créé sa mission d’information sur l’évolution institutionnelle de l’île dont les conclusions devaient être rendues début décembre mais ont été reportées.Début octobre, avant la censure du gouvernement, la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation Catherine Vautrin avait indiqué souhaiter la rédaction d’un “projet de loi constitutionnelle” qui soit prêt à être discuté au Parlement “dès l’année 2025”.Pour que cette réforme soit validée, ce projet de loi devra d’abord être voté dans les mêmes termes par l’Assemblée et le Sénat, puis, lors de leur réunion en Congrès, à la majorité des trois cinquièmes. Un tel vote était envisagé “avant la fin de l’année 2025” par Mme Vautrin.

Altercation à l’Assemblée: le député MoDem Nicolas Turquois sanctionné

Le député MoDem Nicolas Turquois, à l’origine d’une vive altercation dans l’hémicycle lors du débat sur l’abrogation de la réforme des retraites fin novembre, a été sanctionné mercredi par le bureau de l’Assemblée nationale, selon plusieurs sources parlementaires.Le bureau de l’Assemblée, après avoir entendu le mis en cause, a choisi par 15 voix sur 22 de lui infliger un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, la deuxième sanction possible sur une échelle de quatre (la quatrième étant la plus lourde).La décision a été prise par la plus haute instance exécutive de la chambre basse, qui réunit les vice-présidents, questeurs et secrétaires autour de la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet.Le 28 novembre, le député était monté dans les travées de l’hémicycle au cours d’une suspension de séance, se montrant menaçant envers son collègue socialiste Mickaël Bouloux, puis envers le député LFI Antoine Léaument, avant que des huissiers et le président de son groupe Marc Fesneau n’interviennent pour le calmer et lui faire quitter l’enceinte.L’incident avait eu lieu après une journée sous tension, marquée par d’incessantes invectives entre députés, rappels au règlement et suspensions de séance, durant laquelle le camp gouvernemental avait ralenti les débats sur l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 afin d’éviter d’arriver à un vote.La sanction décidée mercredi par le bureau prévoit la privation pendant un mois du quart de l’indemnité parlementaire.Certains membres du bureau ont demandé une sanction plus lourde, mais celle-ci n’a pas été mise aux voix par la présidente, selon ces mêmes sources.Dans la foulée, le groupe La France insoumise a dénoncé “un deux poids, deux mesures” dans les sanctions, sur le réseau social X.”Pour avoir menacé physiquement deux députés en plein hémicycle, le récidiviste Nicolas Turquois a reçu une sanction inférieure à Sébastien Delogu qui avait brandi un drapeau palestinien”, s’est indigné le groupe.En mai dernier, ce député insoumis qui entendait interpeller le camp présidentiel sur la situation dans la bande de Gaza avait été exclu des travaux de l’Assemblée nationale pendant 15 jours, et privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.