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Le ministre de la Santé veut “étudier” la voie du cannabis médical

Le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a déclaré mercredi vouloir “étudier” la voie du cannabis médical en France, tout en se disant opposé à une légalisation de son usage récréatif.L’année 2025 devait voir l’arrivée en France de traitements à base de cannabis à des fins thérapeutiques, à la suite d’une période d’expérimentation menée auprès de quelques milliers de patients, qui s’est achevée le 31 décembre 2024. Mais le flou règne toujours sur leur avenir, en attendant une décision du gouvernement.Les patients qui sont actuellement dans l’expérimentation pourront, jusqu’au 30 juin prochain, “continuer à le prendre en attendant de réorganiser, de consulter pour savoir si on fait une filière autour de cette nouvelle source de médicaments”, a rappelé M. Neuder.”Je pense qu’il faut étudier cette voie de cannabis thérapeutique parce que ça couvre un champ de douleurs rebelles qui ne sont souvent pas soulagées par d’autres médicaments”, comme dans “la cancérologie, les raideurs, les algies faciales”, a détaillé le ministre à l’issue d’une visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.En revanche, “je suis toujours contre le cannabis récréatif”, a-t-il rappelé, jugeant possible de parvenir à une “position très équilibrée” sur le sujet.Le nouveau ministre de la Santé a, par ailleurs, indiqué avoir débuté le “Dry January” (Défi de janvier), mouvement qui invite à ne pas boire d’alcool pendant un mois, en ne buvant “que de l’eau pétillante” dans l’avion qui le ramenait en métropole après son déplacement à Mayotte. Député LR de l’Isère, le cardiologue avait été critiqué à l’automne pour des propos jugés complaisants envers les viticulteurs, après s’être opposé à une hausse générale des taxes sur l’alcool.

Passe d’armes Lecornu-Mélenchon après des frappes françaises contre l’EI en Syrie

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a qualifié mercredi d'”irresponsable” un commentaire du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon affirmant que “la France bombarde en Syrie”, après des frappes françaises contre le groupe Etat islamique (EI).M. Lecornu avait annoncé mardi sur X “des frappes ciblées contre des sites de Daech” (Etat islamique en arabe) sur le sol syrien, dans le cadre de la coalition antijihadiste internationale, première opération de ce type pour la France depuis deux ans.Le ministère des Armées avait précisé à l’AFP que des avions de chasse Rafale et des drones Reaper avaient envoyé sept bombes sur deux objectifs militaires de l’EI dans le centre du pays.”La France bombarde en Syrie”, a commenté mardi soir, toujours sur X, le responsable du parti La France insoumise. “Sans doute quelqu’un pensera à informer les députés du pourquoi et du comment de cette intervention. Si tel est le bon plaisir du prince”, a ironisé M. Mélenchon.Sur X, M. Lecornu a jugé cette déclaration “aussi grave qu’irresponsable”, dénonçant “une désinformation politicienne”.La France participe au combat contre l’EI, au sein de la coalition internationale “Inherent Resolve”, depuis 2014 en Irak et 2015 en Syrie, à travers l’opération Chammal, a-t-il rappelé. Le Parlement français a autorisé la prolongation de cette participation le 13 janvier 2015, concernant l’engagement en Irak, et le 25 novembre 2015 pour le territoire syrien, a ajouté le ministre des Armées.La chute de Bachar Al-Assad, début décembre, a été provoquée par l’offensive éclair de forces rebelles syriennes, menées par un groupe sunnite radical.Elle entraîne une recomposition totale de la Syrie et fait aussi craindre une résurgence des activités de l’EI, historiquement resté très actif en Irak et en Syrie, même après la fin de son califat (2014-2019).Le 8 décembre, le jour où les rebelles syriens ont pris Damas, Washington avait annoncé des frappes sur plus de 75 cibles de l’EI. 

La base de l’armée française sera rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, annonce le président Ouattara

La base militaire française d’Abidjan va être rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, a annoncé mardi soir le président ivoirien Alassane Ouattara, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique. “Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire”, a déclaré M. Ouattara, dans son allocution de fin d’année. “Ainsi, le camp du 43e BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet (une commune d’Abidjan), sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025”, a-t-il poursuivi.Il a précisé que le camp serait baptisé du nom du Général Ouattara Thomas d’Aquin, le premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.La France a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après avoir été chassée de trois pays sahéliens gouvernés par des juntes hostiles à Paris, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le mois dernier, à quelques heures d’intervalle, le Sénégal et le Tchad ont à leur tour annoncé le départ des militaires français de leur sol et officialisé une “réorganisation”.La France a rétrocédé le 26 décembre une première base militaire au Tchad, à Faya dans l’extrême nord désertique du pays.La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l’ouest. Quelque 1.000 soldats étaient déployés au 43e BIMA, notamment dans la lutte contre les jihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de Guinée. Mardi soir, le président Ouattara a par ailleurs évoqué la présidentielle d’octobre 2025, assurant que l’élection serait “apaisée”, “transparente et démocratique”. M. Ouattara, qui aura 83 ans mercredi, ne s’est pas encore prononcé sur l”éventualité d’une candidature à un quatrième mandat.

France: le budget temporairement reconduit en 2025, mais limité aux “dépenses essentielles”

Dépourvu d’un budget en bonne et due forme pour 2025, le gouvernement a reconduit in extremis les plafonds de crédits des ministères initialement accordés pour 2024, mais compte les limiter aux “dépenses essentielles” jusqu’à l’adoption d’un budget pour l’Etat.A partir du 1er janvier, les ministères pourront continuer d’engager des dépenses dans la limite de ce que prévoyait la loi de finances initiale de 2024, selon un décret publié mardi au Journal officiel.Ils devront toutefois ne consommer que “le minimum de crédits que le gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics”, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP, notamment ce qui concerne les “dépenses essentielles”.Cela inclut, entre autres, le paiement des salaires des fonctionnaires ou le versement des prestations sociales. Mais, par exemple, “aucune création nette d’emplois n’interviendra pendant” cette période, précise une circulaire envoyée aux ministres.Les dépenses de fonctionnement sont limitées à celles “strictement nécessaires”, et les ministères ne devront pas conclure de nouveaux contrats, prendre de nouvelles participations financières ou réaliser de nouveaux investissements, sauf s’ils sont “absolument indispensables”.Consulté par l’AFP, ce document précise que 75% des crédits accordés mardi par le décret seront gelés début 2025.Ce gel de crédits se fera jusqu’à l’adoption par le Parlement d’un budget pour 2025. D’autres crédits pourraient toutefois être débloqués si le budget tardait à être adopté.Le Premier ministre François Bayrou espère une adoption “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il compte pour ce faire repartir de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure.Pour le député LFI et président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale Eric Coquerel, il y a urgence, car les reports des crédits accordés en 2024 mais non dépensés doivent être validés d’ici le 15 mars. “Si aucun budget n’est voté d’ici là, 16 milliards d’euros qui ont été gelés au printemps dont 4 ont été annulés, seront considérés comme perdus”, a-t-il dit à un journaliste de l’AFP.Prêt aux “compromis” avec l’opposition, le nouveau ministre de l’Économie Éric Lombard doit inviter tous les partis représentés au Parlement à venir en discuter à Bercy.- Une loi spéciale dans l’urgence -Le précédent gouvernement avait présenté en octobre son projet de budget pour 2025, déficitaire comme c’est le cas en France depuis 1975 malgré les économies envisagées. Parmi les pistes proposées, comme la désindexation partielle des retraites l’an prochain, certaines ont déplu aux députés du Rassemblement national et de la gauche, qui ont voté le 4 décembre la censure du gouvernement, empêchant l’adoption du projet de budget.Dans l’attente de l’adoption d’un nouveau budget, le Parlement a voté mi-décembre une loi spéciale qui permet à l’exécutif de continuer de prélever l’impôt, d’emprunter pour financer les dépenses de l’Etat et de la Sécurité sociale et aux ministères de consommer les crédits sur la base du budget 2024. La loi spéciale ne permet toutefois pas de pratiquer la traditionnelle indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu au 1er janvier, ce qui ne devrait pas avoir d’impact dans l’immédiat, mais pourrait augmenter les impôts de certains ménages après le dépôt de leur déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’était adopté d’ici là.- Déficit excessif -Autre conséquence: les retraites de base vont être davantage augmentées que ce que prévoyait le gouvernement de M. Barnier dans son projet, à 2,2%.Pareillement, le bouclier tarifaire sur l’électricité prendra fin au 1er février mais sans la hausse de taxe envisagée. Une aubaine pour les ménages qui bénéficieront ainsi d’une baisse de 14% de leur facture.La reconduction du budget intervient alors que la dette publique de la France a atteint fin septembre 3.303 milliards d’euros, soit 113,7% du PIB, l’une des plus élevées de la zone euro, tandis que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB cette année, ce qui vaut au pays une procédure pour déficit excessif par la Commission européenne.M. Lombard souhaite que dans le budget qui sera voté en 2025 le déficit public soit fixé “un peu au-dessus de 5 %” du PIB, “de façon à protéger la croissance”. La réduction du déficit implique selon lui d’éventuelles hausses d’impôt “très limitées” mais surtout “des économies supplémentaires”.Le journal l’Opinion indiquait mardi soir que le ministre de l’Economie allait réviser à la baisse la prévision de croissance pour 2025 à 0,8% contre les 1,1% retenus par le gouvernement Barnier dans son projet de budget.Contacté par l’AFP, le ministère de l’Economie n’a pas souhaité commenter cette information.

Voeux pour 2025: Macron fait son mea culpa sur la dissolution et appelle au “ressaisissement”

Emmanuel Macron a fait clairement mardi, lors de ses voeux pour 2025, son mea culpa sur la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a semé “divisions” et “instabilité”, avant d’appeler au “ressaisissement collectif” face à la grave crise politique qu’elle a provoquée.Privé d’une grande part de son influence depuis que son camp a perdu les législatives anticipées de l’été, le chef de l’Etat a aussi annoncé, dans la traditionnelle allocution de la Saint-Sylvestre, qu’il demanderait lors de l’année qui s’ouvre aux Français de “trancher” certains “sujets déterminants” pour préparer l’avenir.Une manière de laisser entrevoir des référendums, maintes fois évoqués mais jamais organisés depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, ou de nouvelles conventions citoyennes après celles sur la fin de vie ou l’écologie.Enregistrés dans le jardin d’hiver du palais présidentiel, ces huitièmes voeux d’Emmanuel Macron sont aussi les plus courts, en onze minutes. Et pour cause: le président n’a plus les moyens de tout décider comme il avait l’habitude de le faire, et se replie sur son rôle de “garant”, selon son entourage.Il a longuement mis l’accent, au début de son allocution, sur les réussites de 2024. Avec une innovation sur la forme: une vidéo de deux minutes montrant les Jeux olympiques ou la réouverture de Notre-Dame.”Ensemble, cette année nous avons prouvé qu’impossible n’était pas français”, a-t-il lancé. “Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été”, “unis, déterminés, solidaires”.- “Instabilité” -Mais Emmanuel Macron n’a pas éludé la plus grave crise politique de la Ve République, avec un mea culpa plus clair que celui esquissé début décembre.”Je dois bien reconnaître ce soir que la dissolution a apporté pour le moment davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français”, a-t-il affirmé. “La lucidité et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, cette décision a produit plus d’instabilité que de sérénité. Et j’en prends toute ma part.”Bien que fracturée, l’Assemblée actuelle représente selon lui “le pays dans sa diversité et donc aussi dans ses divisions”, et est “pleinement légitime”.”Il ne suffit pas de reconnaître sa responsabilité, il faut en tirer toutes les conclusions politiques : partir”, a riposté dans la foulée le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, tandis que la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a raillé ce “président arrogant et autoritaire” qu’elle veut “réussir à faire partir”.Malgré tout, le président appelle les forces politiques à faire de 2025 l’année “du ressaisissement collectif” afin de permettre “la stabilité” et “les bons compromis”. “Car nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. L’année 2025 doit être une année d’action”, exhorte le chef de l’Etat à l’adresse du gouvernement tout juste formé de son allié François Bayrou, le quatrième Premier ministre de l’année, auquel il adresse aussi ses “voeux”.Même s’il ne peut plus donner le “la” des politiques publiques, Emmanuel Macron montre qu’il n’entend pas laisser le gouvernement écorner son bilan. Il a ainsi promis de “veiller” à ce que la France “continue d’être attractive”, “travaille et innove plus”, continue de créer des emplois et “assure sa croissance en tenant ses finances”. Et ce, alors que le pays entame 2025 sans budget voté malgré des déficits alarmants.  Alors que l’international et l’Europe restent les prérogatives présidentielles, Emmanuel Macron a aussi exhorté les Européens à “en finir avec la naïveté” en matière de commerce ou d’agriculture. – “Réveil européen” -“Dire non aux lois du commerce dictées par d’autres et que nous sommes les seuls à encore respecter. Dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir”, a-t-il plaidé. “À l’inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique”, a-t-il ajouté.Avec ces voeux, Emmanuel Macron espère se poser en surplomb, et éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent inéluctable sa démission avant la fin de son mandat, en 2027.La présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée. Dans ses propres voeux, elle affirme mardi que 2025 sera “une année décisive”, espérant un “dénouement heureux” à l’instabilité gouvernementale, qui passerait par une “décision démocratique”.De son côté, le nouveau Premier ministre a souhaité, à l’issue d’une visite à Mayotte dévastée par le cyclone Chido, une année de “réconciliation”, d'”action” et de “stabilité” face aux “fractures” récentes.Une gageure: faute de majorité à l’Assemblée, son équipe s’appuie sur le même attelage fragile entre la macronie et le parti Les Républicains qui avait soutenu le précédent Premier ministre de droite Michel Barnier, finalement censuré trois mois après sa nomination. Le gouvernement Bayrou s’expose donc au même risque d’être renversé par les députés de gauche et d’extrême droite.

En visite au Liban le ministre des Armées français veut consolider le “fragile” cessez-le-feu

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a souligné mardi en visite au Liban la nécessité de préserver le “fragile” cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre entre l’armée israélienne et le Hezbollah.La trêve a mis fin à deux mois de conflit ouvert entre l’armée israélienne et le mouvement libanais pro-iranien, qui avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre l’opposant à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, en octobre 2023. Le cessez-le-feu tient globalement, malgré des accusations mutuelles de violations répétées.Un mécanisme réunissant la France, les Etats-Unis, le Liban, Israël et la force de paix de l’ONU au Liban, Finul, a été mis en place pour surveiller son application et ses violations. “Ce mécanisme franco-américain a enregistré pratiquement 300 saisines, ça dit bien qu’il est en train de trouver complètement son rôle”, a indiqué M. Lecornu à l’AFPTV, en déplacement sur une base de la Finul à Deir Kifa, dans le sud libanais.”On est à mi-parcours dans le cadre de ce cessez-le feu, avec des premiers résultats qui ont été enregistrés notamment dans la capacité à déconflicter, à sécuriser”, a-t-il ajouté. L’accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l’armée israélienne du sud du Liban, où elle était entrée fin septembre, et le repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière libano-israélienne.En visite au Liban avec le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le ministre des Armées a rencontré lundi Joseph Aoun, le commandant en chef de l’armée libanaise.A l’issue du délai fixé par l’accord, “les forces armées libanaises doivent avoir repris pied à la place de là où était le Hezbollah (…) et à la place de là où sont les forces armées israéliennes”, a rappelé M. Lecornu.La visite française est un “point d’étape” permettant de se “projeter pour les 26 jours qui restent d’un cessez-le-feu dont on sait qu’il est fragile, et qui nécessite immanquablement et inévitablement du volontarisme des deux côtés”, a-t-il dit.”C’est pour cela que nous nous appliquons (…) à faire en sorte que ce cessez-le-feu tienne”, a-t-il insisté.Mardi les ministres français ont aussi rencontré le commandant de l’armée libanaise en charge du secteur sud du Litani, avant de retrouver les Casques bleus français de la Finul à Deir Kifa à l’occasion du Nouvel An.

France: faute de budget pour 2025, le gouvernement reconduit celui de l’année écoulée

Dépourvu d’un budget en bonne et due forme pour 2025, le gouvernement a reconduit in extremis les plafonds de dépenses des ministères initialement accordées pour 2024, mais compte les limiter aux “dépenses essentielles” jusqu’à l’adoption d’un budget.A partir du 1er janvier, les ministères pourront continuer d’engager des dépenses dans la limite de ce que prévoyait la loi de finance initiale de 2024, selon un décret publié mard au Journal officiel.Ils devront toutefois ne consommer que  “le minimum de crédits que le gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics”, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP, notamment ce qui concerne les “dépenses essentielles”.Cela concerne notamment le paiement des salaires des fonctionnaires. Mais, par exemple, “aucune création nette d’emplois n’interviendra pendant” cette période, précise une circulaire envoyée aux ministres.Consulté par l’AFP, ce document précise que 75% des crédits accordés mardi par le décret seront gelés début 2025.Ce gel de crédits se fera jusqu’à l’adoption par le Parlement d’un budget pour 2025. D’autres crédits pourraient toutefois être débloqués si le budget tardait à être adopté.C’est la première mission de François Bayrou, nommé Premier ministre le 13 décembre.Prêt aux “compromis” avec l’opposition, et soucieux “qu’un budget soit adopté”, le nouveau ministre de l’Économie, Éric Lombard, va tenter de procéder “par le dialogue” en invitant tous les partis représentés au Parlement à venir en discuter à Bercy, avait-il fait savoir dimanche.M. Bayrou espère une adoption “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il compte pour ce faire repartir de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement de son prédécesseur, Michel Barnier.Le précédent gouvernement de Michel Barnier avait présenté en octobre son projet de budget pour 2025, déficitaire comme c’est le cas en France depuis 1975 malgré les économies envisagées pour réduire le “trou” entre recettes et dépenses. Parmi les pistes proposées, comme la désindexation partielle des retraites l’an prochain, certaines ont déplu aux députés du Rassemblement national et de la gauche, qui ont voté le 4 décembre la censure du gouvernement, empêchant l’adoption du projet de budget sans vote via l’article 49.3 de la Constitution.- Une loi spéciale dans l’urgence -Dans l’attente de l’adoption d’un nouveau budget, le Parlement a voté mi-décembre une loi spéciale qui permet à l’exécutif de continuer de prélever l’impôt, d’emprunter pour financer l’Etat et la Sécurité sociale et de dépenser les crédits sur la base du budget 2024. La loi spéciale ne permet toutefois pas de pratiquer la traditionnelle indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu. En conséquence, sans nouveau budget, 380.000 nouveaux ménages risquent d’être assujettis à l’impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d’en payer davantage. Au 1er janvier, l’absence de budget pour 2025 n’aura toutefois pas d’impact immédiat sur les impôts de Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP. La hausse de l’impôt sur le revenu pourra toutefois se manifester ultérieurement, après la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’était adopté d’ici là. Le taux de prélèvement à la source est mis à jour en septembre. – Déficit excessif -Autre conséquence de l’absence d’un budget voté: les retraites de base vont être davantage augmentées que ce que prévoyait le gouvernement de M. Barnier dans son projet, à 2,2%.Pour une pension de base de 1.200 euros par exemple, la revalorisation représente une hausse de 26,4 euros mensuels, qui sera visible sur le versement de février.Pareillement, le bouclier tarifaire sur l’électricité prendra fin au 1er février mais sans la hausse de taxe envisagée par le précédent projet de budget. Une aubaine pour les ménages qui bénéficieront d’une baisse de 14% de leur facture.La dette publique de la France a atteint fin septembre 113,7% du PIB, soit 3.303 milliards d’euros, l’une des plus élevée de la zone euro, tandis que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB cette année, ce qui vaut au pays une procédure pour déficit excessif par la Commission européenne.Eric Lombard souhaite, dans le budget qui sera voté en 2025, que le déficit soit inscrit “un peu au-dessus de 5 %” du PIB, “de façon à protéger la croissance”. Cela implique d’éventuelles hausses d’impôt “très limitées” mais surtout “des économies supplémentaires”, a-t-il indiqué.

Le Pen espère que 2025 sera une “année décisive” pour remettre la France “dans la course de l’Histoire”

Marine Le Pen (RN) a souhaité mardi que 2025 soit une “année décisive” pour remettre la France et l’UE “dans la course de l’Histoire”, espérant un “dénouement heureux” à l’actuelle instabilité gouvernementale qui passerait par une “décision démocratique”, dans ses voeux aux Français.”2025 sera une année décisive où se décidera sans aucun doute la transition politique qui peut seule inverser le cours des événements et remettre la France et même l’Europe dans la course de l’Histoire”, a affirmé la présidente des députés RN dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.   “C’est du peuple et donc par une décision démocratique que viendra le dénouement heureux d’une situation que chacun déplore et dont il faut sortir la France au plus vite”, a estimé Mme Le Pen, qui avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée.Considérant que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, est “définitivement déconsidéré”, elle a déploré le “tête-à-queue institutionnel” de la dissolution de l’Assemblée nationale et dénoncé les “combines indignes de second tour (des élections législatives qui) ont faussé les logiques électorales naturelles et conduit mécaniquement le pays à la paralysie parlementaire et gouvernementale”.Fustigeant les forces politiques dont l’unique programme est “de se maintenir au pouvoir” et qui “nous amènent au désastre”, elle s’est dite persuadée “que nous pouvons inverser ces funestes dynamiques”.Mme Le Pen, dont les députés ont voté la censure du gouvernement de Michel Barnier avec les voix de la gauche, a présenté l’alliance entre son parti et l’UDR d’Eric Ciotti, l’ancien patron de LR qui a rejoint le RN aux législatives, comme une “force d’alternance pour la France et pour l’Europe (qui) a vocation à s’élargir encore pour réunir tous les patriotes française, de droite, de gauche et d’ailleurs”. “C’est de ce grand rassemblement du peuple français, qui est notre projet, qu’émergera une nouvelle élite de dirigeants qui pourra reconduire le redressement politique, économique, social et même psychologique de la patrie”, a-t-elle ajouté.  Le président du RN, Jordan Bardella, a également diffusé une vidéo. “En 2025, le RN sera plus fort que jamais”, a-t-il promis, dénonçant lui aussi les “manoeuvres des partis qui s’accrochent au pouvoir”. “En ces temps aux airs de fin de règne (…), rien ne peut arrêter un peuple qui s’est remis à espérer”, a-t-il assuré, promettant que le RN “fera vivre l’esprit de la Ve République face à ceux qui voudraient nous voir replonger dans la IVe”.

Macron adresse ses voeux aux Français pour espérer tourner la page de la dissolution

Emmanuel Macron présente mardi soir ses voeux aux Français pour 2025 dans la traditionnelle allocution télévisée de la Saint-Sylvestre, dans l’espoir de tourner la page d’une année marquée par sa dissolution ratée de l’Assemblée nationale et la perte d’une grande part de son influence.”Ce sont ses huitièmes voeux” depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, mais “les premiers dans un rôle un peu différent”, relève-t-on dans son entourage.Rentré de quelques jours de repos au fort de Brégançon sur la Méditerranée, le président de la République va bien revenir sur les “difficultés géopolitiques ou de politique intérieure”, à commencer par la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais il devrait s’en tenir aux “grands enjeux”, sans dicter de solutions comme il a pu le faire par le passé, ajoute-t-on.”Auparavant, il était un président qui gouvernait”, donnant l’impulsion aux politiques publiques qui occupaient une part importante de ce discours du Nouvel An, relève un conseiller. Cette année, il sera “davantage dans un rôle de garant” et de “président qui préside”.C’est aussi la première fois que le chef de l’Etat s’exprime depuis qu’il a nommé le 13 décembre François Bayrou comme Premier ministre, dernier soubresaut d’une année politique scandée par les crises.Malgré l’arrivée à Matignon du centriste, son allié historique, Emmanuel Macron entend donc conserver une posture en retrait. Comme c’est le cas depuis que son camp a perdu les élections législatives anticipées de l’été à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, ouvrant la plus grave crise politique de la Ve République.”L’ombre de la dissolution va peser sur ces vÅ“ux”, car le président “est vraiment cornerisé” et doit tenter de “redonner un élan” à son second quinquennat, dit à l’AFP Philippe Moreau Chevrolet, professeur en communication à Sciences Po.S’il a déjà esquissé un timide mea culpa début décembre, il va peut-être tenter d’ouvrir de nouvelles perspectives, pour éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent inéluctable sa démission avant la fin de son mandat, en 2027.- “Décision démocratique” -La présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée. Dans ses propres voeux, elle affirme mardi que 2025 sera “une année décisive”, espérant un “dénouement heureux” à l’instabilité gouvernementale, qui passerait par une “décision démocratique”.De son côté, le nouveau Premier ministre a souhaité, à l’issue d’une visite à Mayotte dévastée par le cyclone Chido, une année de “réconciliation”, d'”action” et de “stabilité” face aux “fractures” récentes.Une gageure: faute de majorité dans une Assemblée nationale morcelée en trois blocs, son équipe s’appuie sur le même attelage fragile entre la macronie et le parti Les Républicains qui avait soutenu le précédent Premier ministre de droite Michel Barnier, finalement censuré trois mois après sa nomination. Le gouvernement Bayrou s’expose donc au même risque d’être renversé par les députés de gauche et d’extrême droite.Et ce, alors que le pays entame 2025 sans budget voté malgré des déficits alarmants.Il y a un an, lors de ses voeux, le président de la République annonçait une année de “fiertés françaises”, avec le 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, les Jeux olympiques de Paris et la réouverture de Notre-Dame cinq ans après l’incendie. Autant de paris réussis.Mais il évoquait aussi une année de “réarmement de la Nation” pour faire face aux défis à venir.Et là, 2024 n’a pas tenu ses promesses.Les crises et les déconvenues se sont enchaînées: fronde paysanne inédite qui lui a valu un passage houleux au Salon de l’agriculture, émeutes en Nouvelle Calédonie sur fond d’impasse institutionnelle que sa visite express dans l’archipel n’est pas parvenue à résoudre, coup d’arrêt à la réindustrialisation du pays et procès en mauvaise gestion des finances publiques. Et l’année se termine sur la désolation et la colère à Mayotte.A l’international, la guerre se poursuit en Ukraine et à Gaza, même si M. Macron a remporté quelques succès diplomatiques, en contribuant à un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah, ou en réunissant à Paris son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avec le président élu des Etats-Unis Donald Trump.

France: le budget initial de 2024 reconduit à l’identique en 2025 par décret au Journal officiel

En attendant l’adoption d’un budget pour 2025, le gouvernement a reconduit les autorisations d’engagement ouvertes par la loi de finances initiale de 2024 par un décret publié au Journal officiel mardi.”A la suite de la promulgation” d’une loi spéciale le 20 décembre, ce décret alloue aux ministères des crédits pour 2025 “en reconduisant ceux ouverts en loi de finances initiale pour l’année 2024 par le Parlement”, est-il expliqué dans le document.Dans la présentation de son projet de budget pour 2025, le précédent gouvernement de Michel Barnier avait indiqué que cela correspondait à des dépenses de l’Etat de 492,9 milliards d’euros.Ces crédits sont plus élevés que ce que prévoyait ce précédent gouvernement qui planchait sur des économies de plus de 7 milliards d’euros par rapport au budget initial de 2024, dans l’espoir de réduire le déficit public.Mais la censure le 4 décembre du gouvernement Barnier par l’Assemblée nationale a empêché la promulgation de ce projet de budget.Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, avait dit, le 19 décembre, espérer l’adoption d’un budget “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il avait indiqué qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement de son prédécesseur, M. Barnier.Dans l’attente de ce budget en bonne et due forme, le Parlement a adopté mi-décembre une loi spéciale qui permet à l’exécutif de prélever l’impôt, de dépenser les crédits sur la base du budget 2024 et d’emprunter pour financer l’Etat et la Sécurité sociale.Cette “loi spéciale”, promulguée le 20 décembre par le président Emmanuel Macron, ne permet pas de pratiquer la traditionnelle indexation du barème de cet impôt sur l’inflation. En conséquence, sans nouveau budget, 380.000 nouveaux ménages risquent d’être assujettis à l’impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d’en payer davantage. Au 1er janvier, cette absence de budget pour 2025 n’aura toutefois pas d’impact immédiat sur les Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP. La hausse de l’impôt sur le revenu pourra toutefois se manifester ultérieurement, au moment de la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’est adopté d’ici là. Dans une interview à La Tribune Dimanche, le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, s’est voulu rassurant. “Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème”, a-t-il affirmé. “Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain”, a-t-il également assuré.