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Budget: Lecornu confirme une baisse d’un impôt de production, la CVAE, pour 1,1 milliard, selon son entourage

Le Premier ministre Sébastien Lecornu propose dans son budget une baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production, à hauteur d’1,1 milliard d’euros dès 2026, et envisage sa “suppression progressive d’ici trois ans”, a indiqué son entourage à l’AFP.”Le gouvernement entend baisser un impôt de production qui pèse principalement sur les PME, notamment du secteur industriel. Cette suppression bénéficierait à environ 300.000 entreprises, pour trois quarts aux PME et ETI”, a affirmé l’entourage du chef du gouvernement, chargé de former son gouvernement et bâtir un budget susceptible de résister à la censure. Cette baisse envisagée de la CVAE, réclamée par les entreprises, avait déjà été évoquée dans le journal Les Echos, suscitant notamment l’approbation de la CPME, deuxième organisation patronale française. “Le gouvernement souhaite une suppression progressive (de cet impôt) d’ici trois ans, si nos finances publiques le permettent”, a précisé l’entourage de Sébastien Lecornu. “Cette mesure de baisse représenterait un coût de 1,1 milliard d’euros pour 2026 pour les finances publiques. Cette baisse de la CVAE est un soutien direct au produire en France”, a-t-on encore affirmé.Ces chiffres font néanmoins office de proposition initiale du gouvernement à ce stade, car le projet de budget pour 2026 pourra être modifié tout au long de l’automne par le Parlement, qui pourrait donc vouloir amender l’ampleur de la mesure, voire la supprimer. La CVAE, un impôt de production pesant sur les entreprises, était censée disparaître intégralement en 2024, après la suppression de la première moitié en 2023. La baisse promise a toutefois été reportée à plusieurs reprises en raison des difficultés budgétaires de la France, au grand dam des entreprises. 

Budget: Lombard croit à des “compromis possibles” avec la gauche

Le ministre démissionnaire de l’Economie Eric Lombard assure samedi qu’existent “des pistes de compromis possibles avec plusieurs forces de gauche” sur le budget, à commencer par le Parti socialiste, à l’heure où Sébastien Lecornu cherche un accord au-delà de la coalition gouvernementale.”Le chemin est difficile, mais il existe”, fait valoir le pensionnaire de Bercy dans un message sur X.”Les propositions des formations politiques ont montré des pistes de compromis possibles avec plusieurs forces de gauche, à commencer par le Parti socialiste”, plaide-t-il encore.Reçus une nouvelle fois vendredi matin à Matignon, les dirigeants du PS ont pourtant estimé que la “copie” du Premier ministre sur le budget restait “très insuffisante et à bien des égards alarmante”.Réunis en bureau national vendredi soir, les cadres du PS ont dit attendre “un nouveau bougé du Premier ministre d’ici mardi” et sa déclaration de politique générale, “sur le fond”, “qui montre que c’est vers nous qu’il se tourne, et pas vers le RN”, a indiqué un participant à l’AFP. Un autre a abondé: “on est resté sur notre faim, on laisse décanter le week-end et on se revoit lundi” pour un nouveau bureau national.Mais pour M. Lombard, qui a voulu faire de sa capacité à dialoguer avec les socialistes une marque de fabrique, M. Lecornu et le PS pourraient travailler ensemble autour de “thèmes bien identifiés”. A savoir, “la juste mise à contribution du patrimoine des plus fortunés afin d’assurer un effort partagé, en préservant l’outil productif et notre capacité à innover et investir ; l’amélioration de la réforme des retraites sur la base des avancées portées par les partenaires sociaux ; le soutien au pouvoir d’achat de nos concitoyens qui travaillent”.Le ministre de l’Economie, dont le maintien au sein du prochain gouvernement en cours de composition est incertain, a également salué le choix fait par le Premier ministre de renoncer à l’utilisation du 49.3, qui permet l’adoption d’une loi sans vote, donnant ainsi satisfaction à une revendication de la gauche. Cela “redonne pleinement la main aux parlementaires pour construire le budget de notre pays”, assure M. Lombard. “Ces discussions ne pourront avoir lieu qu’avec les partis qui cherchent, sincèrement, la stabilité de la France”, fait-il encore valoir, visant en filigrane le Rassemblement national et La France insoumise qui réclament une nouvelle dissolution, voire une démission du président Macron.

Lecornu renonce au 49.3, les oppositions attendent des “ruptures” sur le fond

Sébastien Lecornu a renoncé vendredi à l’article 49.3 de la Constitution et redonne ainsi la main au Parlement sur le budget, un geste salué par les oppositions mais jugé insuffisant pour balayer les menaces de censure.Le Parti socialiste comme le Rassemblement national, qui détiennent les clefs de la survie du Premier ministre, ont dit attendre sa déclaration de politique générale pour se prononcer sur la question. Celle-ci est prévue mardi après-midi, de sources gouvernementale et parlementaire. Entre-temps, M. Lecornu aura constitué son gouvernement, probablement ce week-end.  “Renoncer à l’article 49.3”, qui a permis de faire passer sans vote les budgets depuis 2022, “ne doit pas nous faire renoncer à ce que la France ait un budget au 31 décembre”, a affirmé le Premier ministre sur le perron de Matignon, avant de recevoir les oppositions à l’exception de La France insoumise qui ne souhaite pas le rencontrer.”Il n’y a donc plus aucun prétexte pour que ces débats (parlementaires) ne démarrent pas la semaine prochaine”, et pour que chaque député puisse “prendre ses responsabilités”, a-t-il lancé. L’article 49.3 a été utilisé pour faire adopter tous les budgets depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. La décision d’y renoncer, présentée par Sébastien Lecornu comme une “rupture”, a été prise en accord avec le chef de l’Etat, selon l’entourage de ce dernier.Ce renoncement permettra-t-il d’éviter une censure ? “Il y a bien un début de rupture sur la forme, mais sur le fond rien n’a changé”, a déploré après plus de deux heures d’entretien le patron du Parti socialiste Olivier Faure, qui avait promis de renoncer au 49.3 si la gauche était nommée à Matignon.- Copie “insuffisante” -La “copie” du Premier ministre sur le budget reste “très insuffisante et à bien des égards alarmante”, a-t-il dénoncé.Le patron des socialistes a notamment déploré que le Premier ministre ne se soit “pas engagé” à un débat et un vote sur la réforme impopulaire des retraites, adoptée en 2023 via le 49.3, et dit craindre une “caporalisation” par le gouvernement des débats parlementaires au moyen d’autres outils constitutionnels.Avant même la fin de son entretien avec le PS, le chef du gouvernement a fait savoir qu’il proposait la création d’une “taxe sur le patrimoine financier” des holdings familiales, utilisées pour contourner l’impôt, mais pas la taxe Zucman, réclamée par la gauche, qu’il juge “dangereuse” pour l’économie et l’emploi. Olivier Faure a répondu qu’il fallait regarder le “rendement” de cette nouvelle taxe. “On nous dit qu’on ferait 1,5 milliard. (…) Ca n’est pas tout à fait ce que nous, nous présentons”.Selon un participant, les socialistes réunis vendredi en bureau national étaient partagés entre l’option d’une censure dès le discours de politique générale, ou la participation aux débats budgétaires. Et attendent d’ici mardi que M. Lecornu montre “que c’est vers nous qu’il se tourne, pas vers le RN”.Tout cela est “très flou, très décevant”, a commenté la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, à sa sortie de Matignon.Reçue en première, Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, a jugé que renoncer au 49.3 était “plus respectueux de la démocratie”. Mais elle n’a pas non plus tranché sur la censure, espérant des “ruptures” dans la déclaration de politique générale. – “Raide” de censurer -Le renoncement au 49.3 pourrait néanmoins retarder le couperet.Le patron du Parti communiste Fabien Roussel trouve ainsi “raide” de censurer d’emblée un gouvernement qui renonce à utiliser cet outil. Il s’est toutefois dit “déçu par l’absence d’ouverture sur” les retraites après son entretien à Matignon. LFI entend pour sa part toujours déposer une motion de censure “dès la nomination” du gouvernement. “On ne te croit pas, tu n’as pas l’intention de gouverner sans nous forcer, le moment venu”, a lancé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon à l’adresse du locataire de Matignon.Le camp présidentiel a, lui, salué la décision de renoncer au 49.3, à commencer par Elisabeth Borne, qui y a pourtant recouru 23 fois comme Première ministre.Le patron des Républicains et ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau a en revanche craint que ce renoncement ne conduise à “une coalition des démagogues” pour faire adopter un budget “contraire aux intérêts supérieurs de notre pays”. Il avait prévenu la veille qu'”à ce stade”, la participation de LR au gouvernement n’était “pas acquise du tout”.Le renoncement au 49.3, si l’Assemblée nationale ne parvient pas à se mettre d’accord, pourrait conduire le gouvernement à passer le budget par ordonnances, a souligné de son côté une source parlementaire. are-far-lum-la/jmt/cbn

Fermeture annoncée d’une usine Orangina en Seine-Saint-Denis, des élus se mobilisent

Des élus de Seine-Saint-Denis rencontreront mardi les dirigeants de l’usine de production d’Orangina qui emploie actuellement 105 personnes à la Courneuve, mais dont le groupe japonais Suntory a annoncé la fermeture dès l’an prochain, a-t-on appris vendredi auprès d’eux.En 2009, le fabricant japonais de boissons Suntory avait racheté pour quelque 300 milliards de yens (2,2 milliards d’euros au cours de l’époque) le groupe Orangina Schweppes (qui produit aussi Pulco, Oasis, Pampryl, Canada Dry…).Jeudi, la division production de Suntory Beverage & Food France a annoncé dans un communiqué qu’elle ne conserverait que trois de ses quatre sites industriels en France. Elle entend mettre en oeuvre “un transfert progressif de la production et d’une partie des emplois (56 postes)” de son site de La Courneuve vers celui de Donnery (Loiret), jusqu’à la fermeture – fin 2026 – de l’usine de Seine-Saint-Denis. La filiale du groupe japonais met en avant “un recul des ventes depuis 2022, lié à l’augmentation inédite des coûts de production et à une inflation impactant le pouvoir d’achat des Français, accentuée par la hausse récente de la taxe des boissons sucrées”. Le maire de la Courneuve, Gille Poux (PCF) a dénoncé “une annonce des plus brutales” et appelé “à ce que toutes les pistes alternatives pouvant garantir un maintien du site de production soient étudiées”. M. Poux rencontrera lundi après-midi les salariés de l’usine et mardi après-midi la direction du groupe Suntory”, a-t-on appris auprès de son entourage. Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a également “demandé une rencontre avec les dirigeants du groupe afin de pouvoir envisager toutes les alternatives pour le maintien du site et des emplois à La Courneuve”, a-t-il annoncé sur le réseau social X.M. Troussel rencontrera la direction mardi matin, selon son équipe.Construite dans les années 1970, l’usine de La Courneuve est présentée par le fabricant comme “un site ancien” du groupe.”97% de nos boissons consommées en France sont produites dans nos usines françaises”, a assuré le directeur général de Suntory Beverage & Food France, Alexis Daems dans son communiqué. “Le projet d’investir plus de 170 millions d’euros dans notre réseau industriel témoigne de notre détermination à ancrer notre présence en France sur le long terme et à nous projeter dans l’avenir”, a-t-il ajouté. 

Raphaël Glucksmann, le vent dans le dos, mais sans convaincre le reste de la gauche

Raphaël Glucksmann, positionné sur une stratégie de rupture avec La France insoumise, a le vent en poupe pour 2027 selon les sondages, mais le leader de Place publique doit encore s’imposer dans le débat politique national et convaincre le reste de la gauche.Alors que se tiennent samedi et dimanche à La Réole (Gironde) les Rencontres de Place Publique, l’eurodéputé est auréolé d’un sondage Ifop qui le place en situation de concurrencer Édouard Philippe et lui laisse entrevoir une qualification au second tour de la présidentielle.Un sondage critiqué par la gauche sur sa méthode, mais qui conforte Raphaël Glucksmann dans sa “stratégie de rupture claire” avec La France insoumise, même s’il se refuse encore à officialiser sa volonté de concourir à l’élection.Le patron du Parti socialiste Olivier Faure, qui se verrait bien lui aussi sur la ligne de départ, n’en fait pourtant pas le prétendant naturel de la gauche: Raphaël Glucksmann “n’est pas le candidat des socialistes”, ni celui “du reste de gauche”, a-t-il asséné jeudi en marge de la manifestation parisienne.Et pour cause, Raphaël Glucksmann refuse de participer au processus d’union pour 2027 – initié notamment par les Écologistes et le PS -, qui devrait passer par une primaire.Il argumente que les Écologistes ont aussi invité LFI, alors que l’eurodéputé de 45 ans défend une ligne social-démocrate émancipée de la gauche radicale, dont il critique notamment les positions sur l’Ukraine, la Russie, la Chine, et le rapport à la démocratie.   “Si on fait une primaire avec Jean-Luc Mélenchon, ça veut dire qu’on imagine que s’il gagne on va se battre derrière lui. Dans ce moment de l’histoire, je dis non”, a-t-il expliqué le weekend dernier à la patronne des Écologistes Marine Tondelier, qui sera présente à La Réole.Cette dernière rétorque que les insoumis ont déjà clairement rejeté toute primaire, et qu’en installant le duel avec Jean-Luc Mélenchon, Raphaël Glucksmann risque de faire gagner le RN. L’eurodéputé se veut pourtant en première ligne dans le combat contre l’extrême droite.Mais il plaide pour la “clarté” politique, et pour qu’il y ait deux offres politiques à gauche, puisqu’elles sont selon lui “irréconciliables”. “François Mitterrand, quand il a gagné en 1981, ce n’était pas sur la base d’une union avec les communistes, mais d’un rapport de force”, rappelle l’essayiste qui veut s’imposer dans les sondages pour incarner le vote utile.”Mon angoisse, ce n’est pas que la gauche soit désunie, c’est qu’elle plafonne à 25 %”, avance-t-il, espérant attirer un électorat plus centriste. “Raphaël est désormais une voix qui compte”, veut croire un de ses proches, soulignant qu'”il a été invité par le Premier ministre Lecornu”. “Personne ne l’a pris au sérieux quand il a dit qu’il voulait créer un parti de masse, mais on a 12.000 adhérents”, ajoute un député de Place publique.- Pas de leadership -Mais les critiques fusent à gauche. Les Insoumis, qui en ont fait leur premier opposant, le décrivent comme “un nouveau Macron”.Et si l’ex-ministre Aurélie Filippetti vient d’annoncer son ralliement à Place publique, socialistes et écologistes soulignent que l’eurodéputé ne dispose que de deux députés et deux sénateurs, et peine à s’imposer dans le débat.”Personne ne sait réellement ce qu’il pense sur de nombreux sujets nationaux”, remarque une élue écologiste, qui ne sent “pas une Glucksmann mania” autour d’elle.”Je ne vois pas comment il incarne la rupture avec le macronisme, c’est quand même la gauche caviar”, assène la même, réitérant le procès en parisianisme qui poursuit le fils du philosophe André Glucksmann.Le compagnon de la journaliste Léa Salamé a tout de même les faveurs de certains socialistes pour 2027, même si d’autres remarquent qu’il n’a pas “une position centrale” à gauche pour rassembler.Une macroniste avoue ne pas croire “une seule seconde qu’il sera candidat”. Elle rappelle qu’au soir de la dissolution, alors qu’il était arrivé en tête des européennes, il n’avait “pas pris le leadership” à gauche, se laissant imposer l’accord du Nouveau Front populaire, avec LFI. “C’est un type sympa, brillant, un excellent porte-parole, mais profondément pas un homme politique, il en a fait la démonstration ce jour-là”.

Postes-clés à l’Assemblée: le soutien réciproque entre RN et macronistes laisse la gauche sur le carreau

Avec l’appui du Rassemblement national, la coalition gouvernementale a réussi jeudi, Finances exceptées, à prendre la tête de toutes les commissions de l’Assemblée, en ravissant deux à la gauche, grande perdante de la bataille des postes-clés qui s’est jouée sur deux jours au Palais Bourbon.La gauche a immédiatement accusé le socle commun d’avoir passé un accord avec le Rassemblement national pour obtenir ce résultat. Mercredi, le parti de Marine Le Pen avait fait son grand retour au sein du Bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance exécutive, avec le soutien des macronistes et de la droite.”Les macronistes poursuivent leur compromission: aucun candidat RN ne s’est présenté aux présidences de commissions pour respecter le deal avec le bloc central”, a accusé le porte-parole du PS Arthur Delaporte.”C’est un contre-sens absolu”, a réagi sur France 2 la présidente macroniste de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet. “On veut la juste représentation des partis” aux postes-clés en fonction du nombre de leurs députés, “cela n’a rien à voir avec le front républicain”, a-t-elle martelé.”Il n’y a pas eu de deal avec le RN (…) Il ne revient qu’à Marine Le Pen d’expliquer le choix qui a été fait par son groupe politique”, a assuré de son côté Ludovic Mendes (Renaissance).Les commissions permanentes, où sont étudiés les textes de lois avant d’arriver dans l’hémicycle, réunissent plusieurs dizaines de députés, et leur présidence est donc stratégique.Le groupe de Marine Le Pen avait décidé cette année de ne présenter de candidat dans aucune, et de voter pour ceux du socle commun, ne laissant aucune chance à la gauche.Le RN considère que l’esprit du règlement veut que les présidences de commissions (hors finances), aillent à des soutiens du gouvernement en place. Il réclamait également des vice-présidences dans les commissions, qu’il a obtenues, avec des voix du socle.Les élections ont donc été réglées en un temps record.La présidence de la commission des Affaires culturelles est revenue au LR Alexandre Portier, en lieu et place de la socialiste Fatiha Keloua Hachi, qui avait notamment pris la tête de la commission d’enquête sur l’affaire Bétharram.La présidence de la commission des Affaires économiques, qui était occupée depuis un an par Aurélie Trouvé (La France insoumise), a elle été ravie par le macroniste et ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Travert.”Une bonne chose de faite”, a commenté le patron des députés LR Laurent Wauquiez.- “Non-censure” -Hormis la commission des Finances, qui revient toujours à un groupe d’opposition, et qui restera présidée par l’insoumis Eric Coquerel, toutes les autres commissions sont restées aux mains du bloc central.Florent Boudié (Renaissance, Lois), Frédéric Valletoux (Horizons, Affaires sociales), Bruno Fuchs (MoDem, Affaires étrangères), Sandrine Le Feur (Renaissance, Développement durable), Jean-Michel Jacques (Renaissance, Défense) ont conservé leurs présidences.Et le poste de rapporteur général du budget, interface entre le gouvernement et les députés, est revenu au LR Philippe Juvin, qui a évincé Charles de Courson, membre du groupe centriste Liot. Un poste stratégique alors que les négociations sur le budget 2026 s’annoncent extrêmement difficiles pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, dont le gouvernement devrait être annoncé d’ici la fin de la semaine.”Je serai, en tant que président de la commission des Finances, quelque part le premier opposant de ce budget face aux ministres qui prendront place”, a estimé M. Coquerel. Son collègue Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a lui avancé que la stratégie macroniste était aussi destinée à obtenir la clémence du RN pour le futur gouvernement: “À l’Assemblée nationale, un accord a été noué entre la macronie et l’extrême droite pour s’échanger des postes et acheter la non-censure du RN”, a-t-il écrit sur X.- Majorité de gauche perdue au Bureau -Plus tôt dans la matinée, la gauche avait déjà perdu sa majorité au Bureau de l’Assemblée, qui décide notamment des sanctions les plus sévères contre les députés, ou de la recevabilité de certains textes. Le Rassemblement national y a lui fait son retour, obtenant deux vice-présidences et deux secrétaires, grâce à un accord avec le socle commun. Par leurs voix conjuguées, les deux blocs ont imposé aux autres groupes une répartition des 22 postes du Bureau proportionnelle au poids des différents groupes.Une répartition pour laquelle la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, plaidait depuis des mois. Si le nouveau Bureau de l’Assemblée compte douze femmes et dix hommes, sept commissions permanentes sur huit sont désormais présidées par des hommes.parl-la/sl/sde/mpm/alv

Les syndicats s’agacent d'”un saupoudrage” de mesures mais peinent à mobiliser

Une mobilisation qui s’essouffle, avant une semaine cruciale: la nouvelle journée de grèves et manifestations à l’appel de l’intersyndicale a rassemblé jeudi beaucoup moins de monde que la précédente, après des annonces budgétaires du Premier ministre qualifiées de “saupoudrage” par les syndicats et à quelques jours de son discours de politique générale. La CGT a annoncé avoir décompté “près de 600.000 manifestants partout en France”, alors qu’elle en avait recensé un million le 18 septembre. Le ministère de l’Intérieur a, lui, compté 195.000 personnes dans les cortèges, là où il en avait vu plus de 500.000 le 18. A Paris, les chiffres de la préfecture de police dégringolent de 55.000 à 24.000, avec quatre interpellations dans l’agglomération parisienne.”C’est la première rentrée sociale où il y a ce niveau de mobilisation”, “une unité syndicale totale et une détermination très forte des travailleuses et des travailleurs”, a assuré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, en tête du cortège parisien.Mais pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, “on voit bien qu’on est arrivé au bout d’une séquence”. “Il ne faut pas non plus épuiser les gens. Je pense qu’on a été assez exemplaires, honnêtement. On voit bien, aujourd’hui, la mobilisation n’a pas le niveau d’il y a deux semaines”, a-t-il constaté.  Le nombre de manifestants est partout en baisse. A Montpellier, de 10.000 le 18 à 4.000, selon une source policière ; à Strasbourg, 5.000 à 1.500 selon la préfecture. Éducation, transports, universités… Partout, le mouvement a été moins suivi pour cette deuxième journée initiée par l’intersyndicale.Le taux de grévistes était de 6,95% chez les enseignants des écoles maternelles et élémentaires et de 6,13% dans les collèges et lycées, contre 17,06% le 18, selon le ministère. Sept lycées ont été complètement bloqués, selon la même source. La circulation des TGV et de la quasi-totalité du réseau RATP est restée “normale”, selon le ministère des Transports, avec “quelques perturbations” dans les “TER, RER et Transilien et Intercités”.- Un gouvernement “arc-bouté” -“On se mobilise à répétition et pour l’instant rien ne se passe, le gouvernement reste arc-bouté sur ses choix: faire payer le monde du travail, les retraités, les jeunes, les malades. Sans toucher aux ultra-riches”, se désole à Nantes, Muriel Kerdreux, assistante sociale de 60 ans.Pour Arnaud Bordier, postier de 49 ans dans la région rennaise et militant Sud PTT, les dates de la mobilisation sont “trop échelonnées”. “Il ne faut pas s’arrêter qu’une fois tous les 15 jours. Je ne connais pas d’autre moyen pour obtenir satisfaction que ceux qui fassent tourner la société s’arrêtent”.”Je perds 90 euros par jour de grève donc à 1.500 euros par mois, je ne peux pas suivre le mouvement financièrement”, regrette à Bayonne Christelle Salagoïty, factrice de 52 ans. Ce jeudi sera sa dernière manifestation. – “Anti-économique” -A Paris, les dirigeants de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) ont épinglé les dernières annonces de Matignon.L’entourage de Sébastien Lecornu a fait savoir jeudi à l’AFP qu’il étudiait plusieurs pistes de baisses de prélèvements en faveur des salariés, comme une baisse de l’impôt sur le revenu pour les couples payés chacun “légèrement” au-dessus du Smic ou “une défiscalisation et un allègement des charges sociales” sur les heures supplémentaires.”C’est anti-économique: on détruit les emplois en défiscalisant les heures supplémentaires. C’est dans tous les bouquins! Je ne sais pas, ces gens-là, d’où ils tirent leur culture économique”, s’est agacé François Hommeril (CFE-CGC). La veille, le Premier ministre  avait assuré aux leaders syndicaux qu’il reprendrait, pour le projet de budget de la Sécurité sociale, “notamment (la mesure) relative à l’amélioration de la retraite des femmes”. “Hors sujet”, avaient répondu les syndicats qui réclament toujours la suspension de la réforme des retraites, voire son abrogation.”Faire du saupoudrage de mesures pour essayer de démobiliser, ça ne marche pas”, a ironisé Frédéric Souillot (FO).”Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’égrener un certain nombre de mesures”, a abondé Marylise Léon (CFDT). “On est à quelque jours de la déclaration de politique générale, je ne doute pas qu’on aura des réponses”.Dans un communiqué jeudi soir, la CGT affirme que l’intersyndicale se réunira “au lendemain” de ce discours “pour analyser les annonces du Premier ministre, et prendre les décisions nécessaires pour la suite”.

Face à la polémique sur les notes de frais, Hidalgo publie un état des lieux

Prise dans une polémique sur ses notes de frais, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a riposté jeudi en publiant un état des lieux détaillé des indemnités versées à ses élus, ainsi que les frais de représentation des maires d’arrondissements, également épinglés.L’édile socialiste a annoncé porter plainte le 19 septembre pour “dénonciations calomnieuses” après la révélation par Mediapart de ses frais de déplacement et de représentation, qui s’élèvent à au moins 75.000 euros sur quatre ans en frais notamment vestimentaires, dans le respect du plafond légal.Le maire PS du 18e arrondissement Éric Lejoindre, dont elle est proche, a également été épinglé jeudi, tandis que le journal Libération a épluché les notes de frais des 17 maires d’arrondissements, de droite comme de gauche, révélant des pratiques parfois contestables.Rappelant que le budget annuel de la capitale dépasse les 11 milliards d’euros en 2025 et que la maire exerce “une fonction de représentation nationale et internationale”, la Ville souligne que les indemnités des élus locaux “sont fixées par délibérations de l’assemblée élue” et encadrées par le code général des collectivités territoriales.Le plafond général pour la maire et les membres du Conseil de Paris qui cumulent d’autres indemnités électives est fixé à 8.897,93 euros brut mensuels, rappelle-t-elle dans un communiqué.Les frais de représentation, strictement encadrés depuis l’élection de l’ex-maire PS Bertrand Delanoé en 2001, sont plafonnés à 19.720 euros pour la maire de Paris et à 11.092 euros pour les maires d’arrondissement.”Depuis 2001, ces frais ont baissé de quasiment 10.000 euros” pour le maire, a souligné en conférence de presse Patrick Bloche, le premier adjoint, faisant valoir leur rôle de “garde-fou contre la corruption”.Un memento élaboré par la Commission de déontologie de la ville de Paris précise les conditions d’utilisation de ces frais, souligne la mairie.Éric Lejoindre a été interpellé en conseil d’arrondissement sur des remboursements de repas avec “menus enfant”, ont souligné les élus LR du groupe de Rachida Dati au Conseil de Paris.Le maire du 18e arrondissement, également directeur de campagne du candidat PS aux municipales Emmanuel Grégoire, a déploré dans Le Parisien une “tentative de diversion de la droite parisienne”, alors que la candidate des LR sera jugée pour corruption en septembre 2026, six mois après les municipales.”Le problème c’est que cette polémique est concomitante avec la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes qui pointe la mauvaise gestion de la ville”, a commenté de son côté le maire LR du 17e arrondissement Geoffroy Boulard, président du premier groupe d’opposition.Rachida Dati n’utilise pas les frais de représentation auxquels elle a droit dans le cadre de son mandat de maire du 7e arrondissement, selon son groupe.Interrogé par l’AFP, le Parquet national financier (PNF) a indiqué qu’aucune enquête n’est en cours sur les notes de frais d’Anne Hidalgo. Une enquête est en revanche ouverte sur son voyage controversé à Tahiti en octobre 2023.

Plainte d’Anticor visant le maire de Toulouse, le dossier dépaysé à Auch

L’examen d’une plainte pour financement illicite de campagne électorale de 2020, déposée par l’association Anticor et visant le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, a été dépaysé au parquet d’Auch, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.”Nous sommes dans le cadre d’une enquête préliminaire à la suite de la plainte déposée par Anticor pour détournement de fonds”, a dit à l’AFP la procureure d’Auch Clémence Meyer.L’enquête confiée au SIPJ de Toulouse devra établir si “des personnes rémunérées par la collectivité, au lieu de travailler exclusivement pour la mairie, ont aussi travaillé pour la campagne du candidat. (…) Il y a des éléments à vérifier, des documents à éplucher, nous en avons pour plusieurs mois d’enquête”, a-t-elle précisé.La plainte a été déposée par Anticor en juin auprès du procureur de Toulouse, avant que le dossier soit transmis au parquet d’Auch, comme c’est généralement le cas quand une enquête vise un élu local.D’après l’association de lutte contre la corruption Anticor, “M. Moudenc aurait mobilisé des agents publics, notamment des membres de son cabinet et des fonctionnaires territoriaux, pour participer, sur leur temps de travail, à sa campagne électorale et œuvrer à sa réélection”.Maire de la 4e ville de France de 2004 à 2008, et depuis 2014, Jean-Luc Moudenc (DVD) briguera un nouveau mandat lors des municipales de 2026.En janvier, Anticor avait déjà déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile devant le tribunal judiciaire de Paris visant le maire de Toulouse, jugeant qu’il avait bénéficié d’un emploi fictif au ministère de l’Économie, entre 2015 et 2021.

Le RN et le PS reçus vendredi matin par Lecornu

Le Rassemblement national et le Parti socialiste seront reçus vendredi matin par le Premier ministre Sébastien Lecornu dont ils attendent des ouvertures sur le projet de budget pour 2026, le menaçant d’une éventuelle censure. Resté volontairement discret depuis sa nomination il y a trois semaines, le Premier ministre a présenté vendredi dernier ses premières pistes pour le budget attendu à la mi-octobre, franchissant plusieurs lignes rouge dessinées notamment par les socialistes. Marine Le Pen est attendue à 9H00 à Matignon, puis la délégation socialiste à 10H30. Se succèderont ensuite dans le bureau de Sébastien Lecornu les Ecologistes à 11H30 puis les communistes à 12H30. Un rendez-vous jeudi avec le groupe indépendant Liot a finalement été annulé.  Sébastien Lecornu, qui a rencontré plusieurs fois les responsables du “socle commun” (Renaissance, Modem, Horizons, LR), a également déjà reçu les partis d’opposition depuis qu’il a succédé à François Bayrou.