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Le déficit public pour 2025 sera “le fruit des discussions” politiques, selon le gouvernement

Le gouvernement a indiqué vendredi que l’objectif de déficit public de la France pour 2025 serait “le fruit des discussions” avec les forces politiques du Parlement, avant le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou le 14 janvier.”Le déficit sera le résultat des concertations et du chemin qui sera trouvé lors des concertations à Bercy et également pour le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale, NDLR)”, a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas dans son compte rendu à la presse du premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou. Elle n’a pas confirmé des informations de presse selon lesquelles le gouvernement vise un déficit public de 5,4% du PIB cette année, davantage que les 5% ambitionnés par le gouvernement précédent, après un dérapage attendu à 6,1% en 2024. Il pourra “être entre 5,4 ou 5,1, 4,9, 4,8 (en pourcentage du PIB, NDLR), on verra le résultat de ces négociations et on verra où est le chemin et ce qui est supportable pour le déficit”, a-t-elle souligné. Afin de les associer à la préparation du budget 2025, dont la France est pour l’instant dépourvue en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre, les ministres de l’Économie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont prévu de consulter l’ensemble des forces politiques représentées au Parlement. Des “premières prises de contact” ont débuté le 30 décembre, mais les échanges commenceront formellement lundi, selon le ministère de l’Économie et des Finances, qui n’a pas communiqué de calendrier. Des représentants du Parti socialiste se rendront à Bercy lundi, les Ecologistes et les communistes mercredi, ont d’ores et déjà indiqué ces divers groupes vendredi.Ces rencontres, prévues jusqu’au jour de la déclaration de politique générale, feront l’objet de conclusions qui se traduiront “en propositions du gouvernement amendant le budget 2025”.- Spider-Man -Dans Le Point, Eric Lombard, qui dirigeait la Caisse des dépôts avant son arrivée à Bercy en décembre, une fonction selon lui “très politique”, s’est dit confiant quant à la possibilité de parvenir à “une solution”. “J’ai bien conscience que ce sera plus compliqué en tant que ministre, et que personne ne me fera de cadeau à l’Assemblée. Mais j’espère bien réussir à faire travailler tout le monde ensemble, dans le respect et la confiance. On va trouver une solution, j’en suis sûr.” Il s’est comparé à Spider-Man et son adage +un grand pouvoir implique de grandes responsabilités+: “je me sens un peu comme l’homme-araignée aujourd’hui tant ma tâche et les enjeux sont immenses pour la France. Mais, étrangement, j’aborde cela avec une grande sérénité.”Sur le déroulé de l’examen du projet de budget, la porte-parole du gouvernement a indiqué qu’elle n’avait “pas encore de calendrier exact à (…) donner”, mais que “les principales orientations seraient probablement dans la déclaration de politique générale”.En décembre, François Bayrou avait dit espérer une adoption du budget “à la mi-février”. Il avait précisé qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure.Dans une interview à la Tribune Dimanche, Eric Lombard avait précisé que le déficit serait “un peu au-dessus de 5%” du PIB “de façon à protéger la croissance”. Bercy n’a par ailleurs pas confirmé que la prévision de croissance serait abaissée de 1,1% à 0,8% pour 2025, comme l’affirme le journal l’Opinion.Sans budget, des mesures fiscales qui avaient été proposées par le précédent gouvernement ne pourront pas être reconduites en tant que tel, a souligné Le Monde.Concernant la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, qui devait générer 2 milliards d’euros, “elle ne peut pas être conservée en l’état” en l’absence de rétroactivité, a déclaré Éric Lombard au Monde. “Peut-être pourrons-nous trouver une autre mesure de solidarité qui aboutirait à peu près au même effet.”Selon Les Échos, Eric Lombard pourrait envisager de relever le prélèvement forfaitaire unique (“flat tax”) de 30% à 33% et la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises ne s’appliquerait que sur les bénéfices 2025.

Appels dans l’affaire Mazan: le viol est “le crime qu’on n’avoue jamais”, regrette Aurore Bergé

Après le procès des viols de Mazan et l’appel de 17 des 51 hommes condamnés, la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a déploré vendredi que le viol restait “le crime qu’on n’avoue jamais”, même “confronté aux preuves”.Un second procès aura lieu dans l’affaire des viols de Mazan, même si Dominique Pelicot, condamné à 20 ans de réclusion pour avoir drogué sa femme Gisèle afin de la violer et la livrer à des dizaines d’inconnus, a accepté sa sanction. Mais 17 de ses coaccusés, eux aussi condamnés, ont fait appel. “Cela en dit long”, a réagi Mme Bergé sur France Inter. “C’est évidemment totalement leur droit de faire appel. (…) Mais ça veut dire que même confrontés à des images, à des preuves, il y a encore ce déni”.”Même confronté au fait que le premier des accusés (Dominique Pelicot) a expliqué lui-même la démarche qu’il avait entreprise, ça ne suffit pas. On ne reconnaît toujours pas le crime qu’on a commis”, a-t-elle insisté.”Le viol, c’est le crime qu’on n’avoue jamais. On reconnaît avoir cambriolé, on reconnaît avoir frappé. On ne reconnaît jamais avoir violé. Parce qu’on considère qu’on n’a pas violé. Qu’elle était forcément consentante. Que le corps des femmes nous appartient, appartient aux hommes”, a dit la ministre.Mme Bergé a redit souhaiter l’inscription de la notion de consentement dans le code pénal, accompagnée de sa définition précise qui sera déterminée par le débat parlementaire.Par ailleurs, concernant les violences conjugales, elle a rappelé qu’une proposition de loi, qu’elle a elle-même déposée à l’Assemblée nationale quand elle était députée, serait examinée en janvier, pour notamment inscrire dans le code pénal un délit de “contrôle coercitif”, c’est-à-dire les manoeuvres visant à déstabiliser psychologiquement une victime, dans le but de l’empêcher d’agir contre son agresseur.”Les violences à l’encontre des femmes, ce n’est pas d’abord des coups. (…) Il y a tout le contrôle qu’on met en place. On va contrôler vos comptes, vos sorties, votre téléphone (…) vos fréquentations, on va vous isoler. Et cet isolement fait que vous vous retrouvez dans un huis clos” qui permet aux violences physiques et sexuelles de s’installer, a-t-elle dit.”Mieux caractériser les choses, en faire un délit (…) je crois que ça pourrait changer la donne”, a-t-elle conclu.

Premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou, sous le signe de “l’urgence budgétaire”

Il s’agit du premier Conseil des ministres de François Bayrou et du premier de l’année 2025 pour Emmanuel Macron: le président réunit vendredi à l’Elysée le nouveau gouvernement de son allié centriste, déjà sous pression pour faire adopter au plus vite un budget après la censure de Michel Barnier et son équipe.Comme chaque nouvelle année, les membres du gouvernement se sont d’abord retrouvés place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, pour le traditionnel petit-déjeuner de rentrée, où l’hôte des lieux, le Vendéen Bruno Retailleau, a offert à tous une bouteille de “trouspinette”, un vin d’épines.Autre rituel, le gouvernement en rangs serrés a ensuite rejoint à pied la salle des fêtes de l’Elysée, à quelques dizaines de mètres de là, peu avant 10H00. Une partie des ministres restera ensuite autour du président pour un Conseil de défense consacré à Mayotte, trois semaines après le passage du cyclone Chido.”Il existe un chemin” pour sortir de “cette période d’instabilité”, “il est même mieux défini qu’on ne le croit”, a assuré François Bayrou à ses ministres, selon son entourage. “Si nous sommes unis, nous pourrons déplacer un certain nombre d’obstacles devant nous”, a encore lancé le Premier ministre, qui avait placé son année sous les auspices d’un triptyque “réconciliation, action, stabilité”.M. Bayrou, qui espère durer davantage à Matignon que son prédécesseur, resté en poste seulement trois mois, est pareillement privé de majorité à l’Assemblée nationale, faute d’avoir pu élargir son gouvernement au-delà du centre et de la droite.Une lacune qu’il espère compenser par la présence de poids lourds politiques, comme les ex-Premiers ministres Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outre-mer), et de quelques ministres qui ont, dixit une source gouvernementale, “une histoire” avec la gauche, tels Eric Lombard (Economie) ou François Rebsamen (Aménagement du territoire).Plusieurs de leurs collègues étaient de sortie vendredi matin dans les matinales radio et télé, pour donner le ton de cette première réunion de l’équipe gouvernementale. Avec un message martelé à l’unisson: “Nous avons besoin d’un budget”.- “Service minimum” -Parce que sans loi de finances depuis le 1er janvier, “la France fonctionne en service minimum”, a affirmé sur RTL Catherine Vautrin, en charge notamment du Travail et de la Santé. “Si on n’a pas de budget, on ne va pas pouvoir s’occuper des habitants (des) quartiers”, a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la Ville, Juliette Méadel, sur TF1.Le doute plane aussi sur la baisse du prix de l’électricité (-14% au 1er février) qui “va dépendre de l’adoption de la loi de finances”, a prévenu sur RMC Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Energie. La situation relève donc de “l’urgence budgétaire”, a estimé Aurore Bergé (Egalité femmes-hommes), appelant sur France Inter à “l’unité et la stabilité”.Urgence aussi pour Mayotte, en attente d’un projet de loi promis en début de semaine par François Bayrou. Le Premier ministre, qui s’est rendu dans l’archipel avec cinq ministres, y a annoncé une batterie de mesures pour remettre “debout” ce département, le plus pauvre de France. Mais ce texte ne figurera pas au menu de ce premier Conseil des ministres, comme prévu initialement. Il sera présenté la semaine prochaine, même si ce report ne devrait pas avoir d’impact sur son examen par le Parlement, qui reprend ses activités le 13 janvier.- Grain de sel -Le menu risque donc d’être léger à la table de l’Elysée vendredi. Une nouvelle porte-parole du gouvernement, l’ex-sénatrice Les Républicains Sophie Primas, en fera le compte-rendu. Un exercice rapatrié à l’Elysée, à la demande de François Bayrou, alors que son prédécesseur avait choisi de le délocaliser dans un bâtiment des services du Premier ministre.Pour préparer cette première réunion de l’équipe gouvernementale, et avec en ligne de mire sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée le 14 janvier, le Premier ministre a déjeuné longuement jeudi avec le président Emmanuel Macron. Manière d’apaiser les tensions entre les deux têtes de l’exécutif, alors que le chef de l’Etat a hésité en décembre à nommer le patron du MoDem, ce dernier menaçant alors de rompre leur alliance historique.Depuis, le président ne s’est pas privé de mettre son grain de sel dans le travail du gouvernement, lors de ses voeux aux Français.Le nouveau gouvernement “doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour agir”, il faut que la France “continue d’être attractive”, “travaille et innove plus”, “continue de créer des emplois” et “assure sa croissance en tenant ses finances”, a-t-il exhorté.La marque d’une nouvelle relation de “coresponsabilité”, selon le nouveau locataire de Matignon, qui a entamé son bail avec une cote de popularité historiquement basse, selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche publié le 22 décembre. 

Premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou, qui voudrait durer

Il s’agit du premier Conseil des ministres de François Bayrou et du premier de l’année 2025 pour Emmanuel Macron: le président réunit vendredi à l’Elysée le nouveau gouvernement de son allié centriste, nommé après la censure de son prédécesseur resté seulement trois mois.Comme chaque nouvelle année, les membres du gouvernement se rendront d’abord place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, pour le traditionnel petit-déjeuner de rentrée. Puis ils iront présenter, à pied, leurs vÅ“ux à l’Elysée, à 10H00.”Réconciliation, action, stabilité” sont les trois vÅ“ux formulés par le nouveau Premier ministre François Bayrou, qui souhaiterait davantage durer à son poste que Michel Barnier, même s’il est comme lui privé de majorité à l’Assemblée nationale et si les équilibres politiques de son gouvernement de centre droit ressemblent beaucoup à ceux de l’équipe précédente.François Bayrou amènera néanmoins autour de la table ses poids lourds, comme les ex-Premiers ministres Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outre-mer), et des ministres qui ont, dixit une source gouvernementale, “une histoire” avec la gauche, tels Eric Lombard (Economie) ou François Rebsamen (Aménagement du territoire). Pour préparer ce premier rendez-vous de l’année autant que le projet de budget, tombé avec la censure, François Bayrou a reçu jeudi plusieurs ministres et déjeuné longuement – plus de deux heures – avec le président Emmanuel Macron à l’Elysée.- Grain de sel -Ce premier Conseil ressemblera à des retrouvailles officielles entre les deux têtes de l’exécutif, qui a connu de vives tensions quand Emmanuel Macron a hésité à nommer le patron du MoDem, ce dernier menaçant alors de rompre avec le chef de l’Etat.Resté en retrait sous le court bail de Michel Barnier, un opposant de droite, le président a semblé mettre davantage son grain de sel dans le travail du gouvernement, lors de ses vÅ“ux aux Français.Le nouveau gouvernement “doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour agir”, il faut que la France “continue d’être attractive”, “travaille et innove plus”, “continue de créer des emplois” et “assure sa croissance en tenant ses finances”, a-t-il exhorté.Matignon se défend de toute inimitié avec l’Elysée. François Bayrou, “ce n’est pas l’homme de petites piques” contre le président, soutient son entourage. “Michel Barnier était, lui, dans le bras de fer”, ajoute une source gouvernementale.Le maire de Pau y voit une relation de “coresponsabilité”. Le président s’est abstenu pour l’heure de la qualifier.Outre le manque de soutiens à l’Assemblée, le nouveau Premier ministre entame son bail avec une cote de popularité historiquement basse, selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche publié le 22 décembre. Son arrivée à Matignon a été marquée par une vive polémique quand il s’est rendu à Pau pour participer au conseil municipal de sa ville au lieu de participer à une réunion de crise sur Mayotte, dévasté par un ouragan le lendemain de sa nomination.- “Moment politique” -François Bayrou s’est depuis rendu dans l’archipel avec cinq ministres, et a annoncé une batterie de mesures pour remettre “debout” ce département, le plus pauvre de France. Mais le projet de loi “d’urgence” pour Mayotte ne figurera pas au menu de ce Conseil des ministres, comme promis initialement. Il sera présenté la semaine prochaine, même si ce report ne devrait pas avoir d’impact sur son examen par le Parlement, qui reprend ses activités le 13 janvier.Le menu risque donc d’être léger à la table de l’Elysée vendredi, où un conseil de défense et sécurité nationale se tiendra également dans la matinée. Une nouvelle porte-parole du gouvernement, l’ex-sénatrice Les Républicains Sophie Primas, fera le compte-rendu de ces réunions. Un exercice rapatrié à l’Elysée, à la demande de François Bayrou, alors que son prédécesseur avait choisi de le délocaliser dans un bâtiment des services du Premier ministre.”C’est l’installation, le moment sera surtout politique” résume une source ministérielle, qui juge “rare” qu’un gouvernement se demande, dès sa première réunion, “s’il va durer”.Le rendez-vous permettra d’appréhender les grandes lignes de la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera devant le Parlement le 14 janvier.Pour préparer ce discours en même temps que le budget, les ministres de l’Economie et du Budget ont commencé à entendre les groupes politiques. Un des élus de la majorité, consulté, souhaite “de l’audace à défaut de la confiance”. Il mise sur un budget avec “moins d’économies” qu’envisagé et “un deal” avec les socialistes sur les retraites. 

Drogue: Darmanin veut “taper” les trafiquants “au portefeuille”

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, en visite à Marseille, a dit jeudi vouloir “taper au portefeuille” les narcotrafiquants qui ont désormais assez de moyens pour “corrompre” les agents ou les menacer, assurant vouloir mettre “les moyens contre le blanchiment d’argent”.”Il faut taper au portefeuille”, a déclaré le ministre aux journalistes, à l’issue d’entretiens au tribunal judiciaire de Marseille, soulignant que “les peines de prison ne sont pas totalement dissuasives pour les plus grands délinquants (…), parfois condamnés à des dizaines d’années de prison sans pour autant arrêter leur trafic”.Le ministre a en particulier évoqué “la confiscation des biens mal acquis, l’argent, les voitures, les biens immobiliers”, en France comme à l’étranger. Il a ainsi annoncé qu’il se rendrait “autour du 20 janvier” aux Emirats arabes unis, où prospèrent certains narcotrafiquants identifiés, afin d'”améliorer la coopération judiciaire”.”Cette question du blanchiment doit être la plus importante, car on peut faire mal aux trafiquants avant même leur condamnation”, a-t-il insisté, rappelant qu'”une loi existe qui permet des saisies avant un jugement”.”Quand la criminalité organisée a assez de moyens pour avoir des réseaux téléphoniques parallèles, pour avoir des circuits de financement à l’étranger, pour pouvoir mettre de l’argent dans (…) l’immobilier, la restauration, (…) et pour pouvoir corrompre des agents ou les menacer, (…) nous sommes dans un point de bascule pour la République et nous devons collectivement nous réveiller”.Le ministre a ainsi dit souhaiter “qu’on alourdisse les peines de ceux qui corrompent et/ou menacent ces agents de l’Etat”.Il a dit son intention de donner “des instructions dans la circulaire de politique pénale aux procureurs pour que les atteintes, les menaces, les corruptions envers les agents publics soient poursuivies avec la plus grande fermeté” et “particulièrement condamnées”.Revenant sur sa proposition polémique de renforcer l’isolement en détention “des 100 plus grands narcotrafiquants”, M. Darmanin a expliqué vouloir faire “une sorte de programme +starter+”, d'”appartement-témoin”, comme dans l’immobilier. “Je constate que lorsque ces narcobandits sont mis à l’isolement, un certain nombre d’assassinats ciblés se sont arrêtés”, a-t-il dit, expliquant avoir demandé à l’administration pénitentiaire de “lui remonter les 100 profils demandés”, pour qu’ensuite “nous puissions montrer cet appartement-témoin, que j’espère nous généraliserons à l’ensemble de ceux qui continuent leur trafic de prison”.Mercredi après-midi, le ministre de la Justice devait visiter un centre éducatif fermé avant de se rendre à la maison d’arrêt marseillaise des Baumettes, dont la directrice et le chef de la détention ont dû être temporairement relevés et placés sous protection début décembre après avoir été menacés par un narcotrafiquant. alc/ol/rhl

Gouvernement: la santé “n’est pas à sa juste place”, fustige l’ex ministre Valletoux

L’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux a estimé jeudi que la santé “n’est pas à sa juste place” dans le gouvernement Bayrou.La structure du gouvernement “ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l’accès aux soins”, a déclaré M. Valletoux sur TF1. “L’avoir mis à un niveau si bas dans la hiérarchie ministérielle gouvernementale, c’est assez étonnant”.”On ne considère pas assez les sujets de santé, c’est même presque du mépris”, a fustigé le député Horizons.Dans le gouvernement Bayrou, le ministre de la Santé Yannick Neuder est effectivement placé au 21e rang protocolaire, sous la tutelle de Catherine Vautrin qui se trouve à la tête d’un grand portefeuille regroupant aussi le Travail, les Solidarités et les Familles.L’ancien ministre de la Santé a également déploré la “valse des ministres”  – le septième depuis le début du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron – et a souligné “l’incompréhension” de la part du gouvernement quant à l’importance de la santé et de l’accès aux soins pour les Français.Interrogé sur la loi spéciale pour Mayotte qui sera présentée la semaine prochaine en Conseil des ministres, M. Valletoux s’est dit “étonné” de ne pas avoir vu de mesures qui concernent l’accès aux soins à Mayotte. “Ceux qui soignent à Mayotte sont à bout de souffle (…) parce que le système est insuffisant. Il faut absolument aider à rendre plus attractif l’exercice médical à Mayotte”.

Le projet de loi “d’urgence” Mayotte présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine

Le projet de loi “d’urgence” pour Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine et non pas lors de celui prévu ce vendredi, mais cela n’aura “pas d’impact” sur son examen au Parlement, qui reprend son activité le 13 janvier, a annoncé Matignon jeudi.Il s’agit de “prendre le temps de continuer la concertation avec les élus” de l’archipel, avec lesquels le ministre des Outre-mer Manuel Valls s’est entretenu 24 heures de plus après la visite du Premier ministre François Bayrou lundi, et de “vérifier certains éléments du projet de loi”, a-t-on précisé de même source.Ce texte devrait intégrer plusieurs des mesures du plan “Mayotte debout” présenté par le chef du gouvernement lors de son déplacement.François Bayrou avait initialement dit que ce texte serait présenté en Conseil des ministres vendredi, le premier de l’année 2025.Pour les mesures de plus long terme, le gouvernement prévoit un autre projet de “loi programme de refondation” de l’archipel “préparé et conçu avec les élus de Mayotte”, qui sera “mis au point dans les trois mois”.François Bayrou a notamment promis “d’empêcher la reconstruction” des bidonvilles à Mayotte, détruits par le cyclone, sans préciser où leurs habitants –un tiers de la population– seraient relogés, et de rétablir l’électricité “dans chaque foyer” d’ici fin janvier grâce à des renforts d’agents et de groupes électrogènes. Il a aussi annoncé l’aide de l’armée pour la remise en état des réseaux d’eau et le déploiement de 200 Starlinks (systèmes de liaison satellite de la société américaine SpaceX) pour assurer les communications en urgence. Il entend également proposer au président de la République un “plan vigilance”, associant armée et gendarmerie, pour “surveiller” les établissements scolaires face aux menaces d’incendie et de pillages.Face à l’immigration irrégulière – le département compte 320.000 habitants selon l’Insee, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus avec les sans-papiers -, M. Bayrou a plaidé pour un “recensement général et précis de la population”. Revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l’archipel, “est une question qu’il faut se poser”, a-t-il dit.Sur le plan économique, il a notamment annoncé la mise en place à Mayotte d’une “zone franche globale exemptant (d’impôts) toutes les entreprises pour une durée de cinq ans”.Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé le 14 décembre la mort d’au moins 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon un bilan publié dimanche dernier par la préfecture.

Fonderie de Bretagne: des responsables syndicaux appellent Macron à intervenir auprès de Renault

Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, plusieurs responsables syndicaux ainsi que des députés appellent le président de la République à intervenir auprès de Renault pour que le constructeur s’engage à maintenir des commandes jusqu’en 2028 pour la Fonderie de Bretagne (FDB), menacée de fermeture.”Nous refusons que la fermeture de la Fonderie de Bretagne devienne le symbole de la désindustrialisation du pays et de l’impuissance de l’État à se faire respecter par les grands groupes français”, est-il écrit dans la lettre, signée entre autres par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le président de la CFE-CGC François Hommeril. Plusieurs députés et élus bretons ont également signé la missive, qui déplore le refus de Renault “de garantir la moindre part de marché à FDB, préférant délocaliser sa production en Turquie, en Espagne et au Portugal”.La Fonderie de Bretagne, qui emploie 350 personnes à Caudan (Morbihan) dans la fabrication de pièces en fonte pour l’automobile, “a été construite par et pour Renault après un long combat au début des années 60”.Le “désengagement soudain” du constructeur fait peser la menace d’une fermeture de l’usine, écrivent les signataires. Renault représentait jusqu’ici 95% du chiffre d’affaires de l’usine. Alors que le fonds allemand Private Assets s’était porté candidat pour une reprise, s’engageant “à apporter 11.000 tonnes par an de productions nouvelles (…) permettant de sortir rapidement de la dépendance commerciale envers le secteur de l’automobile”, Renault a refusé de maintenir ses commandes jusqu’en 2028, “le temps pour permettre la montée en charge de la diversification”.”L’État dispose de leviers pour imposer à Renault de jouer le jeu du made in France”, insistent les signataires de la lettre. Le groupe a touché 298 millions d’euros d’aides publiques en 2023 et a bénéficié “d’un prêt garanti par l’État de 4 milliards pendant le Covid”, écrivent-ils.L’Etat français détient également 15% du capital du constructeur. “L’issue tient à un fil : l’engagement de Renault”, conclut la lettre, appelant Emmanuel Macron à intervenir auprès de la direction du constructeur.

Saint-Denis devient la deuxième ville d’ÃŽle-de-France sans effacer les tensions

Fusion permettant de meilleurs services publics pour ses promoteurs, “absorption” à des fins politiciennes pour ses détracteurs: la commune nouvelle de Saint-Denis, deuxième ville d’ÃŽle-de-France après Paris, est entrée en vigueur mercredi mais n’a pas fini d’alimenter les querelles.Pour marquer cette fusion entre Saint-Denis et sa voisine Pierrefitte-sur-Seine, votée au printemps dernier, maires et élus de la majorité socialiste avaient prévu un coupage de ruban symbolique, à un carrefour où se font encore face les deux panneaux.Un geste qui a ulcéré une Pierrefittoise membre de l’association “Stop Fusion Pierrefitte Saint-Denis” habitant à la limite des deux anciennes communes. Vitupérant contre une “stratégie politique hallucinante”, elle a interpellé mercredi plusieurs élus présents avant de rentrer chez elle. Les édiles de ces villes de la Seine-Saint-Denis, Mathieu Hanotin (Saint-Denis) et Michel Fourcade (Pierrefitte-sur-Seine), avaient surpris avec leur décision de fusion annoncée en avril 2023.Les deux maires socialistes avaient mis en avant qu’en devenant la deuxième commune d’ÃŽle-de-France, derrière Paris et devant Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), la ville nouvelle pèserait plus au niveau national pour plusieurs arbitrages, notamment financiers, et pourrait également obtenir de nouvelles marges de manoeuvre pour investir.Cette fusion engendrera par ailleurs une baisse d’impôts pour les habitants de Pierrefitte qui pourront également bénéficier de la cantine scolaire et de la politique de lutte contre l’habitat indigne de Saint-Denis.- “Réservoir de voix” socialistes -Avec officiellement 149.781 habitants, selon les services de la mairie, la commune nouvelle pourra de justesse obtenir une dotation réservée aux communes fusionnées totalisant moins de 150.000 habitants. La nouvelle collectivité recevra ainsi 15 euros par habitant pendant trois ans, soit un total d’environ 6,74 millions d’euros.Mais la dotation “ne sera pas suffisante pour absorber la diminution des impôts sur Pierrefitte”, a déclaré à l’AFP Sofia Boutrih, conseillère municipale PCF à Saint-Denis et cheffe de file de l’opposition à M. Hanotin, qui s’inquiète de “difficultés en termes d’organisation”.Pour les opposants à la fusion, le projet est avant tout une manÅ“uvre politique afin d’acquérir “un réservoir de voix” socialistes en vue des prochaines élections municipales de mars 2026, alors que Mathieu Hanotin avait ravi en 2020 la ville, aux mains des communistes depuis la Libération.”Les voix ne nous appartiennent pas”, a répondu mercredi Michel Fourcade, qui devient premier adjoint de la commune nouvelle aux côtés de M. Hanotin, tout en restant maire de la commune déléguée de Pierrefitte-sur-Seine.”Il faut bien (que les oppositions) aient quelque chose à dire”, évacue-t-il.Prenant acte de la fusion, Mme Boutrih ne va “pas faire campagne sur la défusion”.Elle promet en revanche, si elle arrive à la tête de la mairie en 2026, de mener un audit avant de consulter la population sur la nécessité de poursuivre ou non, rappelant que le mariage des deux villes n’étaient pas dans les programmes des deux maires lors des dernières élections municipales.- Diminution du nombre d’élus -Le processus de fusion est permis par une loi de 2010 enrichie par d’autres textes. Sont surtout visés les villages et petites communes rurales dans un pays qui a longtemps compté plus de 36.000 communes, avec le risque d’en voir certaines sans gouvernance faute de candidats aux élections, et au prix parfois d’un piètre service public.En ce sens, le mariage de grosses villes est “atypique”, avait concédé en mai dernier Françoise Gatel, alors sénatrice centriste d’Ille-et-Vilaine et aujourd’hui ministre déléguée chargée de la Ruralité, à l’origine d’une loi en 2019 sur les communes nouvelles.Pour être effective, la fusion doit être votée en conseil municipal sans consultation obligatoire de la population, puis validée en préfecture, qui vérifie le respect de la procédure.Le 31 mai 2024, le projet de la commune nouvelle de Saint-Denis avait été voté à 45 voix pour sur 55 à Saint-Denis et 26 pour sur 36 à Pierrefitte.Le conseil municipal d’installation se tiendra samedi à l’hôtel de ville de Saint-Denis, rassemblant les 94 conseillers municipaux.Aux prochaines élections municipales, le nombre d’élus sera sensiblement diminué – possiblement autour de 60. 

A la peine, Macron ressort la carte du référendum

En 2025, “je vous demanderai” de “trancher” certains “sujets déterminants”: par cette formule, délibérément vague, Emmanuel Macron a relancé l’option du référendum, souvent évoquée voire promise depuis 2017 mais jamais mise en oeuvre. Une tentative de reprendre la main pour un président affaibli comme jamais.- Qu’a dit le chef de l’Etat? -Dans ses voeux du Nouvel-An mardi soir, Emmanuel Macron n’a pas prononcé le mot “référendum”. Evoquant la nécessité de préparer le pays aux défis du prochain quart de siècle, il a souligné les “choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants”.C’est apparemment sur un ou plusieurs de ces sujets aussi “déterminants” que vastes qu’il entend demander l’avis des Français.De quelle manière? Son entourage reconnaît que cela ne peut se faire que par un référendum ou alors par la piste, moins ambitieuse, d’une nouvelle convention citoyenne, après celles sur le climat et la fin de vie. Mais l’Elysée refuse d’en dire davantage sur les intentions présidentielles.- Est-ce nouveau? -Macron et le référendum, c’est en fait un serpent de mer: il en a souvent parlé depuis qu’il est entré à l’Elysée il y a bientôt huit ans, sans jamais y recourir.Dès l’été 2017, à peine élu, il avait envisagé de soumettre aux électeurs une vaste réforme des institutions qui n’aboutira finalement jamais. En 2019, alors qu’il tente de s’extirper de la crise des gilets jaunes, il caresse aussi pareille consultation sur des solutions nées du grand débat national, mais ne passe pas à l’acte.Rebelote à la fin du premier quinquennat, lorsqu’il promet un référendum sur l’introduction de la défense de l’environnement dans la Constitution, à l’issue d’une convention citoyenne sur le climat: il doit finalement y renoncer faute d’accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat, censés voter dans les mêmes termes une révision constitutionnelle avant qu’elle soit définitivement adoptée.Lors du second quinquennat, privé de majorité absolue, Emmanuel Macron réunit les forces politiques en quêtes de compromis, et prévoit de soumettre à référendum certains projets qui émaneront de ces discussions.Alors que la droite et l’extrême droite réclament un vote sur l’immigration, il propose même de modifier l’article 11 de la Constitution afin de le rendre possible en élargissant le champ du référendum aux “questions de société” qui en sont pour l’heure exclues. Mais l’idée est abandonnée faute de consensus.- Un référendum sur quoi? -En l’état, cet article 11 restreint donc les sujets qui pourraient faire l’objet d’une consultation électorale en 2025. Exit l’immigration, mais aussi la légalisation d’une forme d’euthanasie, autre question fréquemment évoquée. “Dès lors que les questions sociétales sont exclues, il n’y a pas tellement de sujets consensuels pour un référendum”, explique à l’AFP le constitutionnaliste Benjamin Morel, qui n’envisage pas que le chef de l’Etat interroge les Français sur les retraites, comme l’a longtemps demandé la gauche, tant le risque de désaveu est fort.Les électeurs pourraient donc être appelés à trancher des sujets “pas très concernants”, estime-t-il.Dans le camp présidentiel, certains ont évoqué ces derniers temps un possible référendum pour instaurer la proportionnelle aux élections législatives. Le Premier ministre François Bayrou, partisan de longue date d’un tel mode de scrutin, n’y est pas opposé, selon une source gouvernementale. Mais il n’est pas certain que les électeurs se déplaceraient en masse sur une question si éloignée de leurs préoccupations quotidiennes.- Un pari risqué? -Aucun référendum n’a été organisé en France au niveau national depuis 20 ans — alors qu’il y en avait eu jusque-là neuf sous la Ve République née en 1958. Et pour cause: le dernier, celui de 2005 sur un projet de Constitution européenne, s’est soldé par une victoire du “non” qui a traumatisé la classe dirigeante.Si Emmanuel Macron ressort cette carte, c’est qu’il n’a plus beaucoup d’atouts en poche. Depuis qu’il a dissous l’Assemblée, et perdu les législatives dans la foulée, il est privé d’une grande part de son pouvoir et cherche une manière de reprendre la main, selon de nombreux macronistes.Mais la tendance de plus en plus “plébiscitaire” du référendum serait un “danger” pour Emmanuel Macron, relève Benjamin Morel. “L’opposition en ferait immédiatement un plébiscite pour ou contre lui”, prédit-il, et sa popularité étant au plus bas, le risque de défaite serait élevé.Le précédent de 1969, quand le général de Gaulle démissionna après avoir essuyé un “non” référendaire, planerait alors sur le chef de l’Etat. “Si on devait avoir un référendum raté aujourd’hui, ça augmenterait les appels à la démission d’Emmanuel Macron. et donc ce serait un outil d’instabilité”, affirme le constitutionnaliste.