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Marine Tondelier réélue sans surprise, dès le premier tour, à la tête des Ecologistes

Marine Tondelier a été réélue sans surprise samedi, dès le premier tour, à la tête des Ecologistes par les militants, a annoncé la direction du parti. Largement favorite, l’élue d’Hénin-Beaumont, qui a explosé médiatiquement depuis près de trois ans, a été réélue avec 73% des voix, sur un total de 6.700 votants (et 49% de participation). Son courant arrive en tête de toutes les instances du parti. “On est très très fiers de ce résultat qui témoigne d’une confiance des militants. C’est un premier tour à 73% avec trois concurrents en face. C’est quand même, je pense, assez rare dans la vie des partis”, s’est-elle félicitée lors d’un point presse en visioconférence.La députée Sandrine Rousseau, qui briguait un poste au sein du bureau politique, n’a pas réussi à y entrer, et le maire de Grenoble Eric Piolle, qui vise un poste de porte-parole, devra, lui, en passer par un second tour. Malgré des critiques internes l’accusant d’avoir verrouillé le parti, d’avoir mal géré l’affaire Julien Bayou, et lui reprochant l’échec cinglant des Européennes (5,5%), Marine Tondelier arrive loin devant ses trois concurrents, moins connus: l’ex-eurodéputée Karima Delli (13%), le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier (8%), Harmonie Lecerf Meunier (6%), adjointe à Bordeaux (6%) et proche de Sandrine Rousseau.Ses opposants ont dénoncé ces dernières semaines une récente modification des règles électorales, visant à les simplifier, mais qui au final est apparue, selon eux, très complexe et surtout destinée à servir la secrétaire nationale. A la tête de la formation écologiste depuis décembre 2022, Marine Tondelier avait déjà remporté la semaine dernière un premier vote sur la désignation d’une partie des membres du conseil fédéral, sorte de Parlement du parti. Mais dans cette instance, elle n’a obtenu qu’une majorité relative, ont souligné ses opposants.Dernière étape du congrès écologiste, un nouveau vote est prévu du 24 au 26 pour désigner notamment la dernière partie du conseil fédéral, avant une “convention d’investiture”, le 26, à Pantin (Seine-Saint-Denis). 

Propos sur le libre-échange: Bernard Arnault est “vendu aux Américains”, tacle Roussel (PCF)

Le patron du Parti communiste français Fabien Roussel a estimé vendredi que Bernard Arnault était “vendu aux Américains” et “dangereux” après les propos du patron de LVMH la veille plaidant pour “une zone de libre-échange” entre les Etats-Unis et l’Union européenne.”Bernard Arnault réussit l’exploit de défendre une zone de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis en disant que ce serait une chance pour nos agriculteurs. Il est vendu aux Américains. Il est dangereux”, a dénoncé Fabien Roussel sur le réseau social X.Jeudi, le PDG de LVMH a appelé les dirigeants européens à régler “à l’amiable” les tensions commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis, se disant même “favorable” à “une zone de libre-échange” entre les deux puissances économiques.”Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital”, a-t-il plaidé. Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, rejoint des positions similaires du milliardaire américain Elon Musk, membre de l’administration Trump, qui a déclaré début avril espérer tendre vers “une zone de libre-échange” entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des “droits de douane nuls”. La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a pour sa part accusé sur X le multimilliardaire d'”adopter la rhétorique complotiste de l’extrême droite” après ses propos sur l’Europe qui, selon lui, “n’est pas dirigée par un pouvoir politique, mais par un pouvoir bureaucratique”.”Une zone de libre-échange avec les Etats-Unis est la pire réponse à la guerre commerciale lancée par Trump: cela signe la mort de notre agriculture et de notre industrie”, indique pour sa part à l’AFP la cheffe de file des eurodéputés LFI Manon Aubry.”Mais ce n’est pas étonnant que Bernard Arnault marche dans les pas de Donald Trump: il était déjà présent à l’investiture au Capitole (…) cela fait bien longtemps que l’on sait qu’il ne défend pas les intérêts de la France”, accuse-t-elle.

Enfance: la vérification des antécédents judiciaires a permis d’écarter des profils dangereux

Plus de 450 personnes écartées dans six départements: un nouveau système de vérification des antécédents judiciaires des intervenants expérimenté dans la Petite enfance et l’Aide sociale à l’enfance a déjà permis d’écarter des profils potentiellement dangereux.”La protection de l’enfance, parce qu’elle s’occupe de mineurs vulnérables, est particulièrement exposée aux prédateurs sexuels”, souligne Katy Lemoigne, qui dirige l’association Chanteclair, qui accueille 1.200 jeunes en Protection de l’Enfance.La loi Taquet de 2022 a prévu de renforcer le contrôle des antécédents judiciaires pour les professionnels et bénévoles de la Protection de l’enfance et des crèches, ainsi que les assistants maternels et familiaux et les membres de leur famille.Mais sa mise en oeuvre se fait attendre, regrette un récent rapport parlementaire sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance, remis la semaine dernière au gouvernement. Un système d’information sécurisé est expérimenté depuis septembre 2024 dans six départements.Professionnels et bénévoles des secteurs concernés doivent produire une “attestation d’honorabilité”, obtenue sur un site gouvernemental dédié certifiant qu’ils ne font pas l’objet d’une interdiction d’exercer au contact de mineurs. Sont vérifiés le bulletin B2 du casier judiciaire et le fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijaisv).- Un million de personnes -Cette expérimentation vient d’être étendue à 23 autres départements, en vue d’une généralisation partout en France fin 2025, selon la ministre des Solidarités Catherine Vautrin.Cette expérimentation a déjà permis d’écarter des profils problématiques. Dans les seuls six territoires pilotes, 435 demandes ont été refusées en raison d’une condamnation inscrite au casier judiciaire et 20 pour une inscription au Fijaisv, sur 93.000 demandes, selon son ministère.”Quand nous avons demandé à tous nos employés de demander l’attestation sur la nouvelle plateforme, une de nos professionnelles n’a pas pu nous la fournir. Elle avait une condamnation”, témoigne Thibault Trump, fondateur du groupe de crèches Plic & Ploc.A terme, un million de personnes devront demander une attestation d’honorabilité, selon le ministère. “Ce dispositif est rassurant pour les familles, les enfants, les professionnels, plus simple, avec moins d’erreur”, commente Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches.”C’est un outil très attendu, qui permet un gain de temps et d’efficacité énorme pour les associations”, confirme Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la Cnape, une fédération de 180 associations gestionnaires de services de protection d’enfance.Car actuellement, le contrôle des antécédents est “très difficile”, “très disparate et parfois impossible”, relève le rapport de la commission parlementaire. Les associations qui gèrent établissements ou assistants familiaux n’ont pas accès aux casiers judiciaires et sollicitent les départements, qui saisissent les services de l’Etat, cela pouvant prendre des jours voire des mois.- Contrainte de l’urgence -“Nous envoyons des listes de personnes que nous recrutons, mais nous n’obtenons pas de réponse: est-ce qu’il n’y a pas de problème? ou est-ce qu’elles n’ont pas été traitées?”, souligne Katy Lemoigne. Face au manque de personnel, les associations reconnaissent faire appel à des gens sans vérifier leurs antécédents. Une situation aggravée par le recours accru à l’intérim.”Un gestionnaire doit parfois recruter sans avoir l’extrait de casier parce que son service en tension menace de fermer. Il prend le risque qu’on lui dise dans deux mois, +attention, alerte rouge, cette personne a été condamnée+”, explique Pierre-Alain Sarthou.”Quand il faut remplacer un surveillant de nuit en arrêt maladie, on cherche dans son vivier de CDD vérifiés. Si aucun n’est disponible, nous sommes parfois contraints de recourir dans l’urgence, sans pouvoir vérifier ses antécédents, à une personne pour veiller seule sur six enfants cette nuit-là”, explique Mme Lemoigne.Les employeurs attendent avec impatience la généralisation du dispositif, mais veulent aussi des clarifications sur la situation des salariés qui ne pourront fournir d’attestation: pourront-ils les licencier sans préavis?D’autres regrettent que le système ne soit pas appliqué pour les établissements qui accueillent de jeunes handicapés, pourtant très vulnérables, ou de jeunes délinquants.

Congrès du PS: Boris Vallaud aussi courtisé qu’insaisissable

Boris Vallaud, en lice pour prendre la tête du PS lors du prochain congrès mi-juin, affirme vouloir rester dans la course jusqu’au bout, même s’il est courtisé par les deux principaux camps du parti.Le chef des députés socialistes se pose en rassembleur, pour éviter selon lui un nouveau congrès fratricide après celui de Marseille en 2023. Et assure qu’il aura les 30 parrainages requis pour déposer une motion (ou texte d’orientation en termes socialistes) et concourir ainsi pour en devenir le dirigeant.Mais sa marge de manœuvre semble faible: face à lui, un premier secrétaire sortant, Olivier Faure, qui revendiquait début avril lors du démarrage de la campagne déjà près de 4.000 signatures d’adhérents, et les opposants de ce dernier, qui se sont coalisés.Le camp fauriste et ses opposants s’accordent pour chiffrer entre 15 et 20% le futur score du texte d’orientation de Boris Vallaud, le plaçant en troisième position. Or, seuls les premiers signataires des deux textes arrivés en tête peuvent ensuite concourir au poste de premier secrétaire.”On est plutôt entre 20 et 25%”, corrige le sénateur Alexandre Ouizille, proche du chef des députés PS. “Il ne faut pas grand chose pour être dans les deux premiers.”En attendant, les tractations avec les deux camps ont commencé, car Boris Vallaud demeure indispensable pour que l’un d’entre eux s’assure une victoire indiscutable. A peine annoncée leur volonté de fusionner pour produire un texte commun, les trois principaux opposants au premier secrétaire (le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, l’édile de Vaux-en-Velin Hélène Geoffroy et le député Philippe Brun) avaient déjà tendu la main à l’élu des Landes.Ils se targuent désormais d’avoir convenu d’un rendez-vous avec lui.”Je ne sais pas quelle est sa stratégie. Mais si Boris Vallaud veut un changement de cap, il doit se tourner vers nous”, juge une opposante à Olivier Faure. “Il n’a pas la possibilité de gagner tout seul et s’il nous explique que c’est derrière lui ou rien, ce n’est pas acceptable.”- “Plus petit dénominateur commun” -“D’où vous arrivez troisième et vous pensez gagner la Ligue des champions ?”, interroge un autre élu, reprochant au député des Landes de vouloir être “le plus petit dénominateur commun”, au risque de “tirer le parti vers le bas”.Chez les fauristes, on souligne que “les liens sont constants” avec Boris Vallaud, qui soutenait Olivier Faure au dernier congrès, et “se dit solidaire de son bilan”. “Si tu es solidaire, tu ne peux pas t’allier à ceux qui veulent la peau d’Olivier”, remarque l’ex-président du conseil national du PS, Luc Broussy, proche du premier secrétaire. Pour le député Laurent Baumel, avec cette fusion des courants anti-Faure, le congrès marquera “la confrontation de deux lignes stratégiques: celle d’Olivier, qui dit +le périmètre d’une candidature commune à la présidentielle doit aller de Glucksmann à Ruffin+, et celle des autres, qui disent : +il faut reconstituer un espace social-démocrate de Glucksmann à Cazeneuve+”.Dans ce cadre, Boris Vallaud va devoir se positionner. “La possibilité dans laquelle il s’était située, d’être celui qui rassemble, devient plus compliquée”, estime Laurent Baumel. “La question c’est comment on continue le dialogue avec lui pour qu’il puisse revenir chez nous” et qu’il “ait sa part”, ajoute Luc Broussy.Mais dans l’entourage de Boris Vallaud, on regrette qu’Olivier Faure “se souvienne des autres quand ça l’arrange”.Pour le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, qui s’est rallié à Olivier Faure mais ne cache pas sa sympathie pour le Landais, “il faut donner à Boris des garanties sur le fonctionnement du parti”, et ne pas laisser l’impression que la future présidentielle lui est interdite, alors qu’Olivier Faure semble lui-même se préparer pour cette échéance. Car, même s’il s’en défend, de nombreux observateurs du PS pressentent que Boris Vallaud a plus en ligne de mire 2027 que la gestion du parti.”Personne ne vous dira qu’il a toujours rêvé de prendre le parti. Mais il ne veut pas être résumé à être un fauriste”, remarque un cadre socialiste.  En privé, Boris Vallaud concède d’ailleurs pouvoir être “un très bon numéro deux, si j’ai un super numéro un”.

Le boycott des mairies écologistes par Safran relance un débat sur la “réindustrialisation verte”

La décision radicale du patron de Safran de “bannir” tout investissement dans les villes écologistes a ravivé le débat sur la “réindustrialisation verte” de la France, les Ecologistes assumant leur défense d’un développement “durable” tandis que des adversaires politiques tendaient les bras au groupe aéronautique.L’étincelle à l’origine de la polémique est partie lundi d’une déclaration aussi rare que directe du directeur général de Safran : Olivier Andriès, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation, a vivement dénoncé les critiques formulées, en février 2024, par des élus écologistes de Rennes contre l’implantation d’une fonderie avec 500 emplois à la clé.”On avait négocié avec la maire socialiste de Rennes, (…) ça s’est très bien passé, et là, les écologistes nous ont jeté des tomates sur le thème: +c’est scandaleux, un groupe vient s’installer, créer de l’emploi, c’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est le militaire, c’est pas bien+”, a-t-il déclaré.En conséquence, “pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste”, “chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite” par ces mairies, a ajouté le patron du motoriste et équipementier aéronautique français, dont l’Etat détient presque 12%.”Si c’est pour détruire la planète, on a 500 emplois qui vont probablement, derrière, durer un temps très court”, lui a répondu mercredi la députée écologiste Sandrine Rousseau sur BFMTV.”Je suis fier de notre industrie aéronautique française, leader mondial, avec des grands groupes et un tissu de PME d’excellence”, a rétorqué à son tour jeudi soir le ministre de l’Industrie Marc Ferraci.”L’industrie aéronautique a un avenir formidable” et sa décarbonation “est en marche”, a-t-il ajouté dans un réaction transmise à l’AFP.Le site de la fonderie, censé être opérationnel en 2027, doit fournir des aubages de turbine pour les moteurs de Rafale, l’avion de combat français, ou le moteur Leap, qui équipe tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo.- “Chantage à l’emploi” -“À un an des municipales, cette prise de position très politique d’un industriel nous interroge”, ont réagi Les Ecologistes dans un communiqué jeudi soir.”Le chantage à l’emploi ne fait pas une politique industrielle” et “la question à se poser est donc plutôt de savoir en quoi les emplois créés par Safran seront durables, notamment en cas d’envolée du coût de l’énergie”, se défend le parti.Leurs élus rennais, qui font partie de la majorité municipale conduite par la socialiste Nathalie Appéré, avaient vivement critiqué la décision prise, “dans le dos”, par leurs alliés d’accepter l’implantation de cette usine de Safran sur un terrain racheté par les collectivités locales à Stellantis.”Au regard des urgences climatiques, d’autres solutions, qui étaient à l’étude, notamment avec des PME/PMI du territoire et au-delà, auraient pu être privilégiées”, défend le parti.”La Région Île-de-France accueillera tous les emplois que Safran souhaitera créer pour ses habitants avec reconnaissance et engagement (à lui simplifier la vie !)”, a opportunément fait valoir sa présidente Valérie Pécresse (LR), dans un message sur X (ex-Twitter). Pour le groupe au 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires et aux 100.000 employés, les bras sont ouverts également à Romans-sur-Isère (Drôme), a aussi tweeté la maire de cette commune, Marie-Hélène Thoraval.- “Nativement verte” -Le directeur de Safran “a raison”, a aussi défendu jeudi sur RMC le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq: “On ne peut pas vouloir à la fois la réindustrialisation (…) et en même temps, poser mille et mille et mille et mille conditions qui font que c’est absolument impossible pour les industriels”.”La réindustrialisation de la France (…) elle est nativement verte” car “ce sont des usines qui sont électrifiées, qui sont conçues pour être décarbonées”, a argué le directeur général de la banque publique d’investissement . “Les Français savent bien que ça suffit, cette situation dans laquelle tout est fabriqué en Chine”.ngu-od-leo-bl/swi

Le boycott des mairies écologistes par Safran relance un débat sur la “réindustrialisation verte”

La décision radicale du patron de Safran de “bannir” tout investissement dans les villes écologistes a ravivé le débat sur la “réindustrialisation verte” de la France, les Ecologistes assumant leur défense d’un développement “durable” tandis que des adversaires politiques tendaient les bras au groupe aéronautique.L’étincelle à l’origine de la polémique est partie lundi d’une déclaration aussi rare que directe du directeur général de Safran : Olivier Andriès, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation, a vivement dénoncé les critiques formulées, en février 2024, par des élus écologistes de Rennes contre l’implantation d’une fonderie avec 500 emplois à la clé.”On avait négocié avec la maire socialiste de Rennes, (…) ça s’est très bien passé, et là, les écologistes nous ont jeté des tomates sur le thème: +c’est scandaleux, un groupe vient s’installer, créer de l’emploi, c’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est le militaire, c’est pas bien+”, a-t-il déclaré.En conséquence, “pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste”, “chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite” par ces mairies, a ajouté le patron du motoriste et équipementier aéronautique français, dont l’Etat détient presque 12%.”Si c’est pour détruire la planète, on a 500 emplois qui vont probablement, derrière, durer un temps très court”, lui a répondu mercredi la députée écologiste Sandrine Rousseau sur BFMTV.Le site de la fonderie, censé être opérationnel à partir de 2027, doit fournir des aubages de turbine pour les moteurs de Rafale, l’avion de combat français, ou le moteur Leap, qui équipe tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo.- “Chantage à l’emploi” -“À un an des municipales, cette prise de position très politique d’un industriel nous interroge”, ont réagi Les Ecologistes dans un communiqué jeudi soir.”Le chantage à l’emploi ne fait pas une politique industrielle” et “la question à se poser est donc plutôt de savoir en quoi les emplois créés par Safran seront durables, notamment en cas d’envolée du coût de l’énergie”, se défend le parti.Leurs élus rennais, qui font partie de la majorité municipale conduite par la socialiste Nathalie Appéré, avaient vivement critiqué la décision prise “dans le dos” par leurs alliés d’accepter l’implantation de cette usine de Safran sur un terrain racheté par les collectivités locales à Stellantis.”Au regard des urgences climatiques, d’autres solutions, qui étaient à l’étude, notamment avec des PME/PMI du territoire et au-delà, auraient pu être privilégiées”, défend le parti.”La Région Île-de-France accueillera tous les emplois que Safran souhaitera créer pour ses habitants avec reconnaissance et engagement (à lui simplifier la vie !)”, a opportunément fait valoir sa présidente Valérie Pécresse (LR), dans un message sur X (ex-Twitter). Pour le groupe au 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires et aux 100.000 employés, les bras sont ouverts également à Romans-sur-Isère (Drôme), a aussi tweeté la maire de cette commune, Marie-Hélène Thoraval.- “Nativement verte” -Le directeur de Safran “a raison”, a aussi défendu jeudi sur RMC le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq: “On ne peut pas vouloir à la fois la réindustrialisation (…) et en même temps, poser mille et mille et mille et mille conditions qui font que c’est absolument impossible pour les industriels”.”La réindustrialisation de la France (…) elle est nativement verte” car “ce sont des usines qui sont électrifiées, qui sont conçues pour être décarbonées”, a argué le directeur général de la banque publique d’investissement . “Les Français savent bien que ça suffit, cette situation dans laquelle tout est fabriqué en Chine”.”Quand vous faites du semi-conducteur, par exemple, dans la vallée de Grenoble, (…) c’est quand même la fierté française d’avoir des grandes usines qui sont compétitives avec la Chine, qui permettent d’alimenter toute notre industrie et l’industrie mondiale”, a-t-il aussi plaidé.”Mais on a quand même tout le monde contre nous”, a déploré M. Dufourcq, rappelant l’exemple de “l’attentat contre l’alimentation électrique de l’usine de STMicroelectronics”, lorsque des câbles électriques avaient été incendiés en 2022 à Crolles (Isère).

Le chanteur et ex-candidat aux européennes Francis Lalanne déclaré inéligible

Le chanteur Francis Lalanne a été déclaré, jeudi, inéligible pour une durée de 18 mois par le Conseil d’État pour n’avoir pas déposé de compte de campagne alors qu’il était candidat aux dernières élections européennes. Bien que Francis Lalanne ait “transmis aux services de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques des pièces par courrier électronique”, ces dernières ne constituent pas un compte de campagne, qu’il était “tenu d’établir”, peut-on lire dans la décision du Conseil d’Etat. Le compte de campagne retrace l’ensemble des recettes perçues et des dépenses effectuées en vue d’une élection.Francis Lalanne, connu ces dernières années notamment pour ses positions antivax ou en soutien aux gilets jaunes, était tête de liste sous la bannière “France libre” aux élections européennes de 2024, au côté du polémiste multi-condamné Dieudonné. Leur liste commune n’avait pas dépassé les 0,04 %. Les deux hommes s’étaient également portés candidats aux élections législatives des 29 juin et 6 juillet en Guadeloupe. M. Lalanne avait obtenu 173 votes dans la troisième circonscription, soit 0,59 % des voix. Le chanteur, qui a récemment enregistré une chanson de soutien au militant écologiste et défenseur de baleines Paul Watson, avait par ailleurs appelé à voter pour la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle en 2022.

“Dette haïtienne”: une commission d’historiens français et haïtiens fera des “recommandations”, annonce Macron

Une commission franco-haïtienne d’historiens va étudier “l’impact” sur Haïti de la “très lourde indemnité financière” imposée par la France à son ex-colonie en échange de l’octroi de son indépendance il y a 200 ans, et faire des “recommandations”, a annoncé jeudi Emmanuel Macron.Cette indemnité décidée par le roi Charles X en 1825 “plaçait alors un prix sur la liberté d’une jeune Nation, qui était ainsi confrontée, dès sa constitution, à la force injuste de l’Histoire”, a estimé le président français dans un communiqué.Il n’évoque toutefois pas, à ce stade, une éventuelle réparation financière, telle que réclamée par les autorités haïtiennes.Mercredi, l’Elysée avait assuré que le chef de l’Etat tirerait “toutes les conclusions” à l’issue de ce travail de mémoire.En janvier, le président haïtien par interim Leslie Voltaire a affirmé qu’Emmanuel Macron lui avait évoqué lors d’un entretien le principe d’une “restitution” – que la présidence française n’avait toutefois pas mentionnée dans son compte-rendu de cette rencontre.Après avoir proclamé l’indépendance du pays des Caraïbes en 1804 à l’issue d’une victoire militaire contre le corps expéditionnaire napoléonien, les nouvelles autorités de Haïti acceptèrent, le 17 avril 1825, sous la menace des canons de la flotte française, de payer 150 millions de francs-or d’indemnité aux anciens propriétaires de terres et d’esclaves, en échange de la reconnaissance de l’indépendance par Charles X. La somme sera ramenée en 1838 à 90 millions.Pour s’en acquitter, la jeune république caribéenne doit s’endetter à des taux très élevés auprès de banques françaises – alors même que plonge le cours du café, de très loin sa principale ressource.Le règlement de cette “double dette” s’étalera jusqu’en 1952, date du paiement des derniers intérêts.

Dans la course pour 2027, où sont les femmes ?

Édouard Philippe, Bruno Retailleau, Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin… si Marine Le Pen ne peut pas se présenter, la présidentielle 2027 sera-t-elle entièrement masculine ? Un “signal fort” que le monde politique “n’a pas beaucoup évolué” en terme d’égalité hommes-femmes, selon des personnalités interrogées par l’AFP. Ils sont sur la ligne de départ, prêts à être désignés par leur camp et ce sont tous des hommes. A l’exception de Yaël Braun-Pivet qui ne cache pas ses ambitions au centre et de Marine Tondelier, seule cheffe de parti, chez les Écologistes qui comptent partir unis avec le reste de la gauche. Et bien sûr de Nathalie Arthaud (LO). Dans le paysage politique que déserterait une Marine Le Pen inéligible en 2027, les premières études sur les cotes de popularité ou d’influence ne font pour l’instant pas grand place aux femmes. La popularité au zénith de la leader d’extrême droite – de même que celle de sa nièce Marion Maréchal – en ferait la favorite du premier tour pour 2027. Mais elle ne saura qu’à l’été 2026 si elle est en mesure de concourir et d’ici là, tous les partis se seront mis en ordre de marche. Or, dans une étude BVA, la première femme à apparaître derrière les deux personnalités lepénistes (1ere et 7e) est Martine Aubry, 12e, puis Rachida Dati, 19e. Aucune des deux ne se place dans la perspective de 2027. Dans une étude similaire réalisée par Toluna/Harris Interactive, Ségolène Royal arrive au 13e rang et Élisabeth Borne au 14e rang. Dans le détail, aucun camp – sauf le RN – ne porte son premier ou deuxième choix sur une femme, pour le représenter à la présidentielle. – Contrainte nécessaire -Cette situation “traduit une difficulté pour le monde politique à évoluer sur ces questions quand il n’y a pas de contrainte”, explique à l’AFP Christelle Craplet, directrice Opinion chez BVA. Elle rappelle que la loi sur la parité a permis “une vraie progression” dans les exécutifs locaux. Mais que le choix des chefs de parti et des candidats reste à la main des organisations. “Les partis politiques continuent à reproduire exactement la même organisation du pouvoir malgré 25 ans de loi sur la parité”, reconnaît la sénatrice socialiste Laurence Rossignol. Elle y voit la volonté des hommes de “s’organiser entre eux pour conserver le pouvoir”. “Leur misogynie est un moyen au service de leurs ambitions”, explique-t-elle, ça leur permet de “limiter le nombre de candidats au pouvoir, c’est aussi prosaïque que ça”. Une situation qui “n’est pas propre au monde politique”, observe Christelle Craplet, “les grandes entreprises restent massivement dirigées par des hommes”. “Il ne faut pas s’imaginer que dans ce pays, l’égalité femmes-hommes a abouti”, souffle Laurence Rossignol.- Primaires ?  -“Quand j’ai voulu prendre la tête de la fédération LR de Paris, on m’a fait comprendre que tenir un appareil politique n’était pas une affaire de femmes, +il faut des qualités viriles, quand il faudra négocier, tu n’auras pas les nerfs solides+”, raconte la sénatrice Agnès Evren, se rappelant aussi que son parti réservait les circonscriptions difficiles à gagner aux femmes. Elle dépeint une “dichotomie entre les cadres politiques et les électeurs”, convaincue que “les citoyens sont prêts à avoir une présidente”. De fait, les scrutins où la parité est obligatoire ont montré que les électeurs ne s’attachent pas au genre de leur champion. “Il y a un manque de modèles féminins en politique”, estime Marine Tondelier, “et les endroits où il n’y a que des mecs n’ont jamais donné très envie aux femmes”. Outre le “cas Marine Le Pen” qui a “hérité” du parti de son père “sans avoir à se battre” selon Laurence Rossignol, une exception est souvent citée: la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a gravi seule les échelons, toujours contre l’avis du président Emmanuel Macron qui lui préférait, à chaque étape, un candidat masculin. Mais pour s’aligner sur l’élection reine, si les sondages restent les mêmes, sa meilleure chance serait probablement de passer par une primaire de son camp qui permet à des outsiders d’émerger, comme Valérie Pécresse en 2022. De même pour la dirigeante écologiste. Au centre, à gauche comme à droite cependant, l’organisation d’une telle primaire est loin de faire consensus. 

La Cour des comptes menace de ne plus certifier le budget de l’Etat si elle n’est pas davantage écoutée

La Cour des comptes pourrait refuser de certifier les comptes de l’Etat si ses recommandations ne sont pas mieux écoutées, a menacé mercredi son Premier président Pierre Moscovici, tout en reconnaissant que le budget 2025 s’annonçait mieux que celui de 2024.”J’aimerais vous faire part, non pas de ma mauvaise humeur, mais de ma très mauvaise humeur s’agissant des suites – ou plutôt de l’absence systématique de suites – qui sont données à l’acte de certification que nous publions annuellement”, a lancé M. Moscovici devant la presse, puis à l’Assemblée nationale, en présentant divers documents liés aux finances publiques, dont la certification des comptes de l’Etat pour 2024.”J’imagine la situation d’une entreprise” où le commissaire aux comptes “certifierait les comptes avec de fortes réserves ou ne les certifierait pas, et où le conseil d’administration dirait +on s’en fiche+: l’Etat fait ça, la Sécurité sociale fait ça”, a assuré M. Moscovici.Notant que, “pour la 19e année consécutive, les comptes de l’État ne sont pas en mesure d’être certifiés sans des réserves très significatives”, M. Moscovici a indiqué “qu’en l’absence de progrès en 2025, la Cour pourrait être amenée à (…) ne pas les certifier”. Il a écrit en ce sens à Bercy cette semaine.La Cour a relevé cinq “anomalies significatives”, comme en 2023, dans le budget 2024, portant surtout sur des surévaluations et sous-évaluations.  Le Premier président est revenu sur les prévisions trop optimistes pour le budget 2024, concocté fin 2023 par Bercy alors dirigé par Bruno Le Maire. Notamment un déficit public annoncé à 4,4% du PIB mais qui a dérapé à 5,8%. Devant cet écart, la Cour des comptes active le “mécanisme de correction”, qui oblige le gouvernement à présenter des mesures d’amélioration.M. Moscovici a évoqué “la gestion erratique, le pilotage à vue, la succession de reports, gels, surgels, coups de rabot” qui ont émaillé l’année dernière.Pour 2025, avec le gouvernement Bayrou, les choses se présentent “un peu mieux”, même si “nous observons encore, soit de légers biais optimistes, soit des risques qui ne sont pas tout à fait évalués”, a-t-il signalé, jugeant l’actuelle prévision de croissance à 0,7% “pas hors d’atteinte”.Il a appelé “au réalisme et à la prudence” dans les prévisions : “on saura toujours que faire d’une bonne surprise alors que les mauvaises seront de plus en plus complexes à absorber”. Ainsi, “il ne faut pas s’amuser à se faire plaisir avec de bons chiffres inventés pour pousser devant soi les problèmes, il faut traiter” ces derniers.Malgré “des débats” en son sein, la Cour des comptes n’a cependant pas voulu conclure à “l’insincérité” du budget 2024, ce qui impliquerait “une intention de tromper”, et l’inconstitutionnalité du texte, a-t-il précisé.”Je ne participe à aucun procès, aucune forme de règlement de comptes à l’égard de personne, a fortiori à l’égard d’un successeur”, a assuré M. Moscovici, lui-même ministre des Finances de 2012 à 2014.Il a préconisé cependant le renforcement du rôle du Haut conseil des Finances publiques (HCFP), qu’il préside également, afin que ce dernier valide désormais les prévisions du gouvernement, “selon un mécanisme de +comply or explain+” (appliquer ou expliquer) : si le HCFP doute d’une prévision, le gouvernement devrait la modifier, ou d’expliquer pourquoi il ne le fait pas.