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Budget: les débats s’étirent en longueur, le projet de financement de la Sécu en approche

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État et voient peu à peu s’éloigner l’espoir d’arriver un jour au vote sur ce texte, remplacé dès mardi dans l’hémicycle par l’examen du budget de la Sécurité sociale. Au fil des heures de discussion, le constat est chaque jour plus clair: l’Assemblée risque de ne pas pouvoir examiner en entier la première partie du projet de loi de finances avant le 23 novembre à minuit, date à laquelle le gouvernement doit transmettre le texte au Sénat. S’il existe une chance que les débats s’accélèrent, le gouvernement semble désormais envisager clairement l’hypothèse du dépassement des délais. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a ainsi assuré lundi soir que le gouvernement s’engageait à “transmettre” au Sénat “tous les amendements” qui auront été “votés” par l’Assemblée nationale. Une manière d’assurer aux groupes parlementaires que leurs travaux ne seront pas vains. En effet, lorsque les délais constitutionnels sont dépassés, l’exécutif est en droit de transmettre le projet initial, balayant du coup tous les votes des députés d’un claquement de doigts. En faisant le choix inverse, Sébastien Lecornu va donc demander au Sénat de se positionner sur toutes les mesures adoptées par les députés.Cette annonce intervient après huit jours d’âpres débats. Un examen qui s’est poursuivi lundi avec notamment l’adoption d’un amendement RN rétablissement “l’exit tax” (taxe d’expatriation) dans sa version d’origine sarkozyste. Ou encore le resserrement du pacte Dutreil qui facilite la transmission d’une entreprise familiale. Dans la soirée, les députés ont rejeté l’une des mesures les plus décriées du projet de budget de l’Etat qui prévoit de soumettre à l’impôt sur le revenu les indemnités journalières versées aux personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD).- Rendez-vous le 12 novembre -L’examen du projet de loi de finances pour 2026 ne reprendra que le 12 novembre, car les députés entament dès mardi la discussion sur le projet de financement de la Sécurité sociale, truffé d’irritants lui aussi.Amélie de Montchalin a profité de ce premier moment-charnière pour tirer un premier bilan des votes: on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire, selon elle. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué lundi matin. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017″. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.Insuffisant toutefois pour que cette copie réunisse une majorité de députés, du moins à ce stade, car les divergences restent grandes.”Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”, a pointé le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR).- La gauche boycotte une réunion -Reconnaissant ces limites dans la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d’ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé à ses ministres de réunir les représentants des groupes pour trouver des points d’accord. Las. La gauche ne s’est pas rendue à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun y ont assisté. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure continue de son côté à tenir un discours optimiste: si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible” lundi.”J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a rétorqué l’Insoumis Eric Coquerel devant la presse.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.

Budget: le gouvernement “s’engage” à transmettre au Sénat “tous les amendements votés” (Montchalin) 

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a assuré lundi que le gouvernement s’engageait à “transmettre” au Sénat “tous les amendements” au projet de budget 2026 “votés” par l’Assemblée nationale.Mme de Montchalin souhaite éviter que le Sénat examine le projet de budget dans sa copie initiale, sans les amendements votés par l’Assemblée nationale.Cette situation pourrait se produire si l’Assemblée nationale ne vote pas d’ici le 23 novembre le projet de budget, une hypothèse de plus en plus probable.Les députés bouclent ce lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, sans espoir de voter sur ce volet “recettes” mardi comme initialement prévu. Les discussions vont laisser place à celles sur le budget de la Sécurité sociale. Elles reprendront le 12 novembre, jusqu’au plus tard le 23 novembre à minuit – les délais constitutionnels obligeant alors le gouvernement à transmettre le texte au Sénat. Le gouvernement tablait lundi sur un vote le 17 novembre pour la partie “recettes” du budget de l’Etat mais pour le président de la commission des Finances Éric Coquerel, “on va tout droit sur le fait de ne pas voter”.Le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), a déjà anticipé son rejet: “Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget devrait, en théorie, partir au Sénat dans sa version initiale et la navette parlementaire se poursuivrait. Le cabinet de la ministre de l’Action et des Comptes publics a précisé à l’AFP que lorsqu’un texte n’est pas voté le gouvernement peut l’envoyer au Sénat avec les amendements.L’Assemblée nationale a adopté de nombreux amendements qui reviennent largement sur les mesures défendues par le gouvernement dans son projet de budget initial.Elle a par exemple rejeté le gel du barème de l’impôt sur le revenu, ou voté le doublement de la taxe GAFAM et la réduction de l’impôt sur les sociétés des PME.Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.

Transmission d’entreprises: les députés resserrent les règles du pacte Dutreil

Les députés ont voté lundi pour mieux encadrer le pacte Dutreil, qui facilite la transmission d’une entreprise familiale, afin d’éviter que ce dispositif fiscal soit détourné pour réduire les droits de succession sur des biens personnels.Le Pacte Dutreil, créé par la loi du même nom en 2003, exonère à 75% de droits de succession la transmission d’une entreprise aux descendants, sous réserve qu’ils la conservent un certain nombre d’années.Mais son efficience est contestée, avec une importante perte de recettes pour l’Etat, révèlent plusieurs études (dont un rapport de la Cour des comptes à paraitre dans les semaines à venir, aux conclusions déjà dévoilées par Le Monde) et des cas d’optimisation fiscale documentés. Par exemple lorsque les contribuables font bénéficier de l’abattement des biens sans rapport avec l’entreprise. Ainsi, l’Assemblée nationale a voté pour supprimer les biens non-professionnels des exonérations permises par le pacte. “Il s’agit de corriger un scandale”, s’est exclamé le député communiste Emmanuel Maurel dans l’hémicycle, prenant l’exemple “d’un chalet avec un bureau dedans” qui pourrait ainsi bénéficier d’une exonération. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a plaidé pour qu’une liste des biens personnels et somptuaires à exclure du dispositif soit précisée dans le texte du budget lors de la suite de l’examen parlementaire.La mesure a été adoptée à 94 voix contre 49. La gauche a voté pour, les députés du camp gouvernemental étaient divisés. Le Rassemblement national s’est abstenu.Les députés ont également voté pour augmenter de deux ans la durée de détention minimale des actions transmises dans le cadre du pacte Dutreil. Mais pour les députés de gauche qui souhaitaient réformer en profondeur ce pacte – car ils y voient une niche fiscale profitant surtout aux plus riches – il ne s’agit-là que d’une “réforme à la marge”.Le coût pour les finances publique du pacte Dutreil, longtemps estimé à 800 millions d’euros, aurait engendré une perte de recettes fiscales de 5,5 milliards d’euros en 2024, selon la synthèse du rapport consulté par Le Monde.Pour le député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances, l’optimisation est toujours “possible sur les biens professionnels” et il aurait fallu l’encadrer encore bien davantage. D’après Le Monde, La Cour des comptes préconiserait de réduire le taux d’abattement si l’entreprise était revendue juste après la fin de la période durant laquelle les bénéficiaires sont tenus d’en conserver la propriété.Le député de droite Sylvain Berrios (Horizons) a fustigé des élus de gauche qui “s’acharnent à vouloir casser l’entreprise familiale en France qui représente le cœur de notre économie”.

Macron de retour sur le terrain mardi avec un débat sur les jeunes et l’internet

Emmanuel Macron est de retour mardi sur le terrain: il se rend aux Assises de l’économie de la mer à La Rochelle (Charente-Maritime), avant de débattre avec des jeunes de l’impact des réseaux sociaux sur leur vie quotidienne.Les Assises de la mer, qui fêtent leur 20e anniversaire, réunissent chaque année plus de 1.500 professionnels  (marine marchande, chantiers navals, pêcheurs, scientifiques etc..) sur tous les grands enjeux du secteur.Emmanuel Macron doit y prendre la parole vers midi à l’issue de deux tables rondes sur “l’Europe du maritime dans l’étau Chine et Etats-Unis” et les “menaces et opportunités économiques pour les transports et services maritimes”, selon le programme des Assises.  Le chef de l’Etat intervient régulièrement sur ces enjeux, de la décarbonation du transport maritime à la lutte contre la flotte fantôme de pétroliers mise en place par la Russie pour contourner les sanctions induites par la guerre en Ukraine.Il clôturera aussi une année 2025 placée sous le signe des océans en France après la Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc) accueillie en juin à Nice.Emmanuel Macron aura ensuite un échange avec des collégiens et lycéens de Rochefort (Charente-Maritime) sur l’impact des réseaux sociaux et des temps d’écran sur la santé mentale des jeunes et leur vie quotidienne, a précisé l’Elysée.Le président entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.Lors d’une réunion à l’Elysée avec 200 experts et acteurs de terrain, le 28 octobre, il a lancé un appel collectif à la réflexion afin de renforcer les “modèles démocratiques et républicains”.   Parmi les sujets phare, les algorithmes créés par les plateformes pour capter l’attention des usagers et l’orienter à des fins idéologiques ou publicitaires. Et la désinformation et les ingérences étrangères via des trolls et bots.  Il visitera également la maison de l’écrivain voyageur Pierre Loti (1850-1923), qui a rouvert en juin à Rochefort après plus de cinq ans de travaux financés par le loto du Patrimoine.Son dernier déplacement de terrain remonte au 19 septembre dans le Loir-et-Cher. Il s’était alors rendu à l’abbaye de Pontlevoy et avait effectué une visite surprise dans un bar-tabac de Montrichard.

Une possible primaire de la droite au menu d’un conseil stratégique de LR mardi

L’état-major des Républicains est convoqué mardi matin au siège du parti pour un conseil stratégique, où Bruno Retailleau entend ouvrir la discussion sur le choix du candidat pour 2027, et donc sur une possible primaire.”Bruno Retailleau vous convie au prochain conseil stratégique qui se déroulera mardi 4 novembre”: la convocation envoyée la semaine dernière ne mentionne pas d’ordre du jour.Mais l’entourage du président de LR a déjà fait savoir, par voie de presse, qu’il y sera question du mode de désignation du champion de la droite à la prochaine élection présidentielle.Primaire ou pas? Ouverte ou pas? La décision reviendra aux militants, selon les nouveaux statuts du parti validés en septembre. Un vote qui se fera sur la base d’une proposition du président du parti, suivie d’une consultation du bureau politique de LR – acquis à M. Retailleau depuis sa large victoire contre Laurent Wauquiez au printemps.Ce conseil stratégique doit donc servir de premier tour de table, pour confronter des avis parfois divergents.Laurent Wauquiez, patron des députés du parti, plaide ainsi pour une primaire ouverte large “de Gérald Darmanin à Sarah Knafo”, car “la droite est tellement morcelée qu’il ne voit pas d’autre solution pour atteindre le second tour” explique son entourage.Le très libéral maire de Cannes, David Lisnard, qui défend un périmètre encore plus large allant “de l’UDI à Mme Knafo”, se dit pour sa part “heureux” de débattre enfin de “la primaire dont il parle depuis plus de deux ans”.A l’inverse, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, échaudé par son échec à la précédente primaire de 2021, ne cache pas ses réticences.”C’est le pire des systèmes… à l’exception de tous les autres”, estime pour sa part le maire de Meaux, Jean-François Copé, lui-même favorable à une “primaire ouverte” de la droite et du centre.Un membre de l’entourage de M. Retailleau le confiait aussi récemment: “On n’échappera pas à la primaire LR, mais ça n’épuise pas le sujet”. Tout en espérant “qu’avant l’été on connaisse le candidat de la droite”.

Poupées sexuelles: El Haïry souhaite des contrôles chez les acheteurs

La Haute-commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry a souhaité lundi des contrôles auprès des acheteurs des poupées sexuelles ressemblant à des fillettes vendues en ligne pour vérifier si des enfants sont en danger dans leur entourage.Shein a été signalé à la justice pour la commercialisation de “poupées sexuelles d’apparence enfantine”, que le géant de l’e-commerce asiatique assure avoir retiré de son site en France.Ces poupées “sont des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent malheureusement parfois avant de passer à des sévices sur des enfants”, a déclaré Mme El-Haïry sur BFMTV. “Quand vous faites l’achat d’objets aussi ignobles que ça, (…) il y a un risque accru de passer à l’acte. Et donc, les enfants qui sont aux alentours ont vocation à être protégés”, a-t-elle dit.”Il n’y a pas que Shein, il y en a bien d’autres, nous avons été alertés sur d’autres cas”, a-t-elle précisé par ailleurs sur FranceInfo.”Ces poupées ne sont pas des objets pornographiques, mais pédopornographiques, et donc ce n’est pas légal dans notre pays. C’est comme la détention d’images pédocriminelles, cela vous envoie devant les tribunaux”, a-t-elle dit. Ces procédures peuvent aller jusqu’à 7 ans de prison et 75.000 euros d’amendes.Elle souhaite que les plateformes transmettent des “informations” sur les acheteurs, “ce qui nous permettra de pouvoir lancer un certain nombre de contrôles et voir s’il y a des enfants en danger”. “Toutes les trois minutes, un enfant subit des violences sexuelles”, a-t-elle rappelé.”Des hommes qui ont ces poupées-là” sont “potentiellement des pédocriminels qui passeront à l’acte sur des enfants”, a-t-elle martelé.”Mon enjeu aujourd’hui, c’est les fournisseurs” (de ces poupées) mais aussi “les hommes qui détiennent ces horreurs, ces ignominies, à leur domicile, et qui peut-être ont des enfants qui dorment dans la chambre d’à côté”.”Je veux qu’on aille jusqu’au bout de la chaîne cette fois-ci. Il y en a marre parce que ce ne sont pas des objets comme les autres”, a-t-elle poursuivi. Véronique Béchu, spécialiste de la lutte contre la pédocriminalité et ancienne commandante de police, confirme que ces poupées, qui sont une “représentation de mineur à caractère sexuel”, constituent une infraction pénale.”Fabriquer, acheter, diffuser ou détenir ces poupées est interdit”, indique-t-elle à l’AFP, jugeant crucial d’identifier les acheteurs, car ils présentent “des appétences sexuelles pour les enfants”.Consulter des images ou des vidéos ou posséder des poupées sexuelles représentant un mineur “participe du comportement pédocriminel” et “ne constitue en aucun cas un frein au passage à l’acte”, indique celle qui dirige aujourd’hui l’Observatoire contre les violences numériques faits aux mineurs de e-Enfance.”Un individu qui a des rapports sexuels avec une poupée représentant un enfant ne s’en satisfera pas éternellement. Il risque de s’en prendre à un enfant réel”, indique l’ex-cheffe du pôle stratégique de l’Office Mineurs.Pour comparaison, 44% des personnes ayant une activité pédocriminelle en ligne finissent par passer à l’acte physiquement, indique-t-elle.

Budget: la gauche boycotte une réunion de négociation, les débats s’étirent en longueur

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais alors que la gauche a refusé de participer à une nouvelle négociation avec le gouvernement, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l’hémicycle.Au menu lundi à l’Assemblée, la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières ou les droits de succession. Les députés ont notamment adopté un amendement RN rétablissement “l’exit tax” (taxe d’expatriation) dans sa version d’origine sarkozyste.Reconnaissant les limites de la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d’ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé vendredi “à l’ensemble des ministres concernés” de réunir les représentants des groupes pour “essayer de se mettre d’accord sur les grands principes de l’atterrissage d’un texte pour la Sécurité sociale et pour le projet de loi de finances”.Las. La gauche a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun s’y sont en revanche rendus. A ce stade, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué à la reprise des débats à l’Assemblée. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire, a-t-elle souligné, le gouvernement s’étant laissé la possibilité d’aller jusqu’à “moins de 5%”.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017”. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.- Délais et votes incertains -Mais les délais d’examen de ce budget de l’Etat seront-ils tenus et sera-t-il in fine voté? Les discussions vont s’interrompre lundi soir pour laisser place à celles sur le budget de la Sécurité sociale. Elles reprendront le 12 novembre, jusqu’au plus tard le 23 novembre à minuit – les délais constitutionnels obligeant alors le gouvernement à transmettre le texte au Sénat. Le gouvernement tablait lundi sur un vote le 17 novembre pour la partie “recettes” du budget de l’Etat mais pour le président de la commission des Finances Éric Coquerel “on va tout droit sur le fait de ne pas voter”.Si les délais sont tenus, l’adoption du texte nécessiterait l’abstention des socialistes et des écologistes (et le vote positif de toute la coalition gouvernementale). Or rien n’est moins sûr, à gauche comme à droite. Le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), a déjà anticipé son rejet: “Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”.Tempérant la position du chef des députés socialistes Boris Vallaud, pour qui en l’état, le groupe voterait contre le texte, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé lundi que, si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible”.S’attirant les critiques de la France insoumise. “J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a réagi M. Coquerel devant la presse.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale et la navette parlementaire se poursuivrait. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.

Budget: pour Faure la “voie est étroite” mais “un chemin” est encore “possible”

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a estimé lundi que, si la voie était “étroite” vers une adoption du budget par l’Assemblée nationale, un “chemin” lui semblait encore “possible” pour obtenir la disparition des “horreurs” encore contenues dans le texte.”Ce n’est pas parce que pour l’instant, nous ne sommes pas satisfaits qu’il n’y a pas un chemin”, a déclaré le député sur France Inter, alors que les députés s’apprêtent à conclure lundi huit jours de débat sur la partie “recettes” du budget de l’État. “Pour l’instant, nous n’y sommes pas encore mais je vois que c’est possible, je crois que c’est possible”, a insisté Olivier Faure, tempérant la position du chef des députés socialistes Boris Vallaud, pour qui en l’état, le groupe voterait contre le texte.M. Faure a notamment suggéré que la “trajectoire de déficit” puisse “être corrigée”. A ce stade des discussions, le déficit public atteindrait 4,7% du produit intérieur brut, soit la cible que s’était fixée le gouvernement, a expliqué lundi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, en excluant la taxe sur les multinationales votée par une alliance gauche-RN et que le gouvernement juge inopérante. “Je demande que les Français modestes n’aient pas à payer l’impôt que les plus riches ne veulent pas payer”, a complété Olivier Faure, à propos des différentes versions de la taxe Zucman rejetées en séance vendredi. Le même jour cependant, le Premier ministre Sébastien Lecornu a concédé le dégel des pensions de retraite et des minimas sociaux. Mais les socialistes, qui ont accepté de ne pas le censurer d’emblée, réclament encore ce dégel sur les allocations familiales ou les allocations logement, ainsi que la suppression de nouvelles franchises médicales, a précisé le député socialiste.A défaut de créer de nouvelles taxes, Olivier Faure réclame également qu'”on mette sur la table le débat sur ces fameuses aides aux entreprises de 211 milliards par an”. 

En banlieue, Mélenchon savoure sa popularité et tacle le Parti socialiste

Tracts à la main, Jean-Luc Mélenchon était dimanche matin au marché de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), pour alerter contre une supposée “interdiction” des découverts bancaires. L’occasion pour le patriarche insoumis de démontrer sa popularité dans les quartiers populaires et d’acter une nouvelle fois la rupture avec le PS. Dans cette ville où le taux de pauvreté atteint 23%, le fondateur de LFI est quasiment en terrain conquis: les habitants de Choisy ont voté pour lui à 43,2% au premier tour de la présidentielle de 2022.Alors quand il pénètre dans la halle du marché, accompagnée de la députée insoumise de la circonscription, Clémence Guetté, et de plusieurs caméras de télévision, les commerçants et les clients s’approchent.Photos, encouragements, youyous, serrages de mains… le leader de LFI a de quoi être rassuré sur sa popularité dans les banlieues populaires, là où les Insoumis sont persuadés que se nichent les voix des abstentionnistes qui manquent pour accéder à la victoire.”Ce n’est pas les marchés de Paris, il n’y a qu’à voir les prix”, note devant la presse le triple candidat à la présidentielle, non sans avoir lancé quelques piques au PS, accusé d'”amateurisme” dans les discussions budgétaires, et d’avoir “changé d’alliance” au profit du parti Renaissance de Gabriel Attal.”On sera toujours avec vous”, lui lance un homme devant l’étal d’un traiteur marocain.”Qu’est-ce qu’il y a de bon aujourd’hui?”, sourit Jean-Luc Mélenchon en s’approchant du stand. L’occasion pour lui de rappeler qu’il est né à Tanger.  De bon gré, l’ancien député de Marseille patiente pour accorder des selfies, ce qui n’est pourtant pas son exercice favori d’habitude.  “Je suis une Africaine, de Mauritanie. Je fais une photo avec toi. Je t’aime”, lance une habitante à celui qui n’a de cesse de vanter les mérites de la “nouvelle France”, tournée vers les minorités.Mais, “il ne faut pas que faire des photos et prendre le tract, il faut signer la pétition”, prévient en retour la figure de proue de la gauche radicale.La pétition lancée par Clémence Guetté il y a trois jours avait recueilli plus de 36.000 signatures dimanche midi. – “Ca ne va plus” -Dans le viseur des Insoumis: la transposition en France d’une directive européenne visant à encadrer strictement les découverts bancaires.Cette réforme vise à limiter les dérives et à mieux protéger les consommateurs, en encadrant davantage les découverts bancaires, qui seraient dès septembre 2026 considérés comme de véritables crédits à la consommation. “On peut comprendre qu’il y ait une politique sur le surendettement (…) Mais faire du découvert un crédit à la consommation, ça ne va plus”, explique Jean-Luc Mélenchon devant la presse. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a accusé sur RTL LFI d’avoir lancé “une fake news”, soulignant que les découverts étaient “déjà contrôlés” et “continueront à l’être”.Au marché, au pied des immenses tours d’habitation, Jean-Luc Mélenchon trouve que l’accueil a été “bon”. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas prêté au jeu de la déambulation au marché accompagné des caméras.Faut-il y voir une manière de se mettre en pré-campagne, alors que la présidentielle est à un an et demi et que le leader insoumis fait toujours figure d’ultra-favori pour représenter sa formation dans la course à l’élection suprême de la Ve République?Samedi, un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche le donnait à 12,5% d’intentions de vote au premier tour, à trois points de la qualification pour le second.Mais son entourage insiste: “il a fait beaucoup de déplacements cette année, on ne découvre pas ce que c’est de sortir”. Et quand un homme lui lance “Mélenchon président!”, l’intéressé répond malicieusement: “Oui, ou un autre parmi mes copains”.

Les socialistes “ont changé d’alliance”, accuse Jean-Luc Mélenchon

Les socialistes “ont changé d’alliance” et “sont passés de l’alliance avec nous à l’alliance avec (Gabriel) Attal”, secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, a accusé le chef de file de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, à l’occasion d’un déplacement dimanche à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).”Ils ont changé d’alliance, ils étaient alliés à gauche avec nous, avec les communistes et avec les Verts. Et maintenant ils veulent s’allier avec M. Attal et avec ce qu’ils appellent, eux, le centre gauche”, a-t-il dit, alors que les socialistes s’efforcent de trouver des compromis avec le camp gouvernemental pour infléchir la copie budgétaire. Interrogé sur l’impact sur les municipales de ce supposé changement, M. Mélenchon a prévenu: “Ils ont dit qu’ils ne voulaient pas de nous, ni au premier ni au deuxième tour. Qu’ils nous fassent confiance, ils ne nous auront ni au premier ni au deuxième tour”.Commentant les débats budgétaires à l’Assemblée, M. Mélenchon a estimé que les socialistes n’avaient pas obtenu de “victoire”, et que l’Impôt sur la fortune improductive voté vendredi soir, en particulier, était une “folie”, “qui fait que maintenant les très riches vont payer encore moins qu’avant”.”J’ai qu’à regarder ce qu’il y a dans le budget, vous pouvez avoir froid dans le dos”, a-t-il dit au côté de la députée insoumise Clémence Guetté, en fustigeant également un budget de la sécurité sociale “extrêmement cruel”.Le PS, le MoDem et le Rassemblement national ont uni leurs voix vendredi pour voter une modification de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI), en élargissant l’assiette de l’impôt, tout en en modifiant le barème et en créant un abattement sur la résidence principale ou unique. Le chiffrage de la mesure est en cours.