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Régularisation des sans-papiers: pour Lescure, la nouvelle circulaire de Retailleau “va trop loin”

Le député macroniste Roland Lescure a estimé vendredi que la circulaire de Bruno Retailleau sur le resserrement des conditions de régularisation des sans-papiers “va trop loin”, alors que le ministre de l’Intérieur va présenter vendredi ce texte qui remplace la circulaire Valls de 2012. “Ça va trop loin, je pense qu’on va trop loin”, a affirmé sur TF1 le vice-président de l’Assemblée nationale à propos de la circulaire qui sera détaillée par Bruno Retailleau vendredi lors d’un déplacement dans les Yvelines. “Je pense qu’il faut vraiment se méfier de la caricature, et là on est un peu dans la caricature”, a ajouté le député Ensemble pour la République (EPR), à propos de ce nouveau texte qui fixe à sept ans, contre cinq ans auparavant, la durée minimale de présence sur le territoire français pour espérer une régularisation.La circulaire prise par Manuel Valls, lorsqu’il était lui-même ministre de l’Intérieur, permettait chaque année aux préfectures de régulariser par le travail ou pour motif familial plus de 30.000 sans-papiers.”Autant il faut être extrêmement ferme sur l’immigration illégale, (…) autant il faut faire attention aux gens qui sont intégrés, qui travaillent aujourd’hui pendant cinq ans et notamment dans des métiers en tension”, a déclaré l’ancien ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, et considéré comme appartenant à l’aile gauche de la macronie. “Il faut qu’on soit humain et surtout qu’on soit pragmatique”, car il y a un “besoin de main d’Å“uvre” dans certains secteurs, a ajouté Roland Lescure, dont la position illustre les tensions potentielles sur l’immigration au sein de la coalition qui soutient le Premier ministre François Bayrou.

Ascenseurs, repas à un euro pour les étudiants…: carton plein pour le PS à l’Assemblée

Cinq textes examinés, cinq adoptés: le PS a engrangé les victoires jeudi à l’Assemblée lors de sa “niche parlementaire”, occasion pour ses députés de montrer leur “utilité” et leur capacité à dégager des majorités, en bénéficiant souvent de l’abstention des macronistes.Le premier texte vise à lutter contre la vie chère en outre-mer, le deuxième instaure des ratios de soignants à l’hôpital, le troisième entend généraliser les repas à un euro dans les restaurants universitaires pour tous les étudiants, le quatrième veut lutter contre les pannes d’ascenseur, et le cinquième mieux “protéger les enfants accueillis dans les crèches”.”Nous avions pris un engagement au travers de notre niche, pour travailler pour les Françaises et les Français, et je crois (…) qu’aujourd’hui, nous avons rempli notre rôle”, s’est félicité le député PS Stéphane Delautrette peu avant minuit, heure à laquelle les “niches”, ces journées dédiées aux propositions de chaque groupe, se terminent obligatoirement.Les deux derniers textes ont été examinés au pas de charge – une célérité contrastant avec l’habituelle stratégie consistant pour le gouvernement et la majorité à ralentir les débats pour empêcher l’opposition de faire adopter ses textes.De manière emblématique, la proposition de loi sur les repas à un euro a été adoptée avec une très large majorité, deux ans après qu’une initiative quasiment identique eut été battue en brèche par les macronistes. Cette fois-ci, ces derniers se sont pour la plupart abstenus, malgré leurs réticences, dans un contexte où le gouvernement cherche à amadouer les socialistes et à obtenir qu’ils ne censurent pas le gouvernement de François Bayrou, à l’occasion de l’examen du budget.Plus tôt dans la journée, les socialistes avaient fait voter un texte qui propose d’instaurer progressivement dans les hôpitaux un nombre minimal de soignants par patient et par service.Il s’agit de répondre à la “souffrance” de l’hôpital public, a expliqué le rapporteur Guillaume Garot (PS), soulignant que les ratios ne seraient appliqués que très progressivement – ceci afin d’éviter que, faute de personnel, des services hospitaliers ne soient contraints de fermer, ce qui serait contraire à l’effet recherché.Les élus de la droite et du centre ont déploré une “fausse bonne idée”, pointant la “pénurie actuelle de soignants”, mais se sont finalement, pour la plupart, abstenus. Le texte, voté dans les mêmes termes qu’au Sénat, peut donc entrer en vigueur.- Un retour… d’ascenseur? -Dans la matinée, l’Assemblée avait voté une première proposition socialiste, présentée par Béatrice Bellay pour lutter contre la vie chère en outre-mer. Le texte permet le plafonnement par l’Etat du prix d’un panier de biens de première nécessité pour le ramener au niveau constaté en métropole. Il s’attaque également aux monopoles et autres oligopoles, ainsi qu’à la toute-puissance de la grande distribution.Là aussi, les députés du “socle commun” ont préféré s’abstenir, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, saluant “un premier pas nécessaire”, malgré ses réserves.Dans la soirée, les députés ont adopté un texte se proposant de lutter contre les pannes d’ascenseur. Il prévoit d’obliger les sociétés gérant ces équipements à intervenir dans les deux jours ouvrés et à constituer des stocks suffisants de pièces détachées pour réparer au plus vite et éviter ainsi que les pannes se prolongent et tournent au “calvaire” pour les habitants d’immeubles de grande hauteur.Quelques minutes avant minuit, ils ont approuvé une proposition pour lutter contre la “financiarisation” des crèches. Le texte instaure une autorisation préalable pour les fonds d’investissement souhaitant entrer au capital d’une entreprise de crèches.Après avoir renoncé la semaine dernière à censurer le gouvernement Bayrou – dont ils espèrent encore obtenir des concessions sur le budget – les élus PS entendaient marquer des points. Le chef des élus PS, Boris Vallaud, n’avait pas caché attendre “sur certains textes, un soutien” de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.Quant aux élus du Rassemblement national, ils avaient annoncé leur intention de voter “comme d’habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l’intérêt de la France et des Français”. En l’occurrence, ils ont approuvé les texte sur les prix en outre-mer, sur les repas à un euro et sur les crèches, se sont abstenus sur les ratios de soignants, et ont voté contre le texte sur les ascenseurs.

Dans le Val-de-Marne, une municipale anticipée en forme de ballon d’essai pour les Insoumis

“Vous êtes au courant qu’il y a des élections municipales bientôt?”. Tract à la main, Louis Boyard tente de convaincre les habitants de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, de l’élire maire de la ville. Un scrutin anticipé qui sera un vrai test pour la stratégie de LFI.Au second tour des législatives de 2024, le jeune député LFI a fait un score de 61% dans cette ville, où la préfecture a décidé en décembre d’organiser ce dimanche et le 2 février une municipale après de multiples scandales politiques locaux.  De quoi donner des espoirs à Louis Boyard, qui conduit une liste dont il vante la mixité, représentative de la ville et de ses quartiers populaires.Sur le papier, Villeneuve-Saint-Georges est un terreau fertile pour que poussent les velléités municipales des Insoumis: c’est la ville la plus défavorisée (avec un taux de pauvreté de 34%) et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Parfait pour le mouvement de gauche radicale, qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Samedi dernier, entouré de ses militants, Louis Boyard faisait du porte-à-porte dans les quartiers nord de la ville, sous le ballet incessant des avions en phase d’atterrissage à l’aéroport voisin d’Orly . Dans un HLM, l’ancien syndicaliste lycéen et chroniqueur de l’émission “Touche pas à mon poste” toque à la porte de Zhaira, 45 ans. Cette mère de famille travaille dans une école de la ville, mais ne connaît pas Louis Boyard. Ce dernier attire son attention sur une photo sur son tract: celle de Jean-Luc Mélenchon. “Je l’aime bien lui”, sourit Zhaira.Le fondateur de LFI est même venu prêter main forte jeudi soir au jeune député, en tenant un meeting avec lui à trois jours du premier tour. Devant les militants, il a vanté les mérites de la “nouvelle France”, la France métissée des descendants d’immigrés, et a loué la force antiraciste des quartiers populaires.Le triple candidat à la présidentielle a également assumé de lier “la bataille locale à la bataille nationale et à la bataille mondiale”.”La stratégie des Insoumis, c’est de nationaliser les enjeux, et nous c’est de les localiser. Mais les gens ont besoin d’un maire, pas d’un influenceur”, persifle en retour un responsable communiste.Car Louis Boyard ne conduit pas la seule liste de gauche dans cette élection. Il est notamment opposé à une liste d’union, composée de socialistes, communistes et écologistes.- “Le cas chimiquement pur” – “On a fait une liste d’union, on a tendu la main aux Insoumis et on continue de la tendre”, indique à l’AFP Daniel Henry, le candidat PCF à la tête de cette liste. Les communistes peuvent revendiquer une légitimité historique à diriger cette ville, marquée par son fort héritage cheminot: ils y ont contrôlé la mairie plus de 30 ans depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020. “D’accord, les communistes ont dirigé la ville il y a 15 ans, mais ils y ont fait 3% aux européennes”, quand les Insoumis ont fait un score de 39%, répond Manuel Bompard. Le coordinateur national de LFI qualifie même la situation politique à Villeneuve de “cas chimiquement pur”: à savoir ces villes anciennement communistes de la “ceinture rouge” de banlieue parisienne où les Insoumis ont fait des très bons scores aux dernières élections, leur donnant ainsi des ambitions pour les prochaines municipales.”Dans le contexte politique actuel, si vous renversez la table, si vous élisez cette liste, alors vous ouvrez un chemin”, a prévenu jeudi soir Jean-Luc Mélenchon. Car en 2026, La France insoumise, qui manque cruellement d’élus locaux, entend gagner un bon nombre de municipalités.En cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges avec ses 35.000 habitants deviendrait ainsi la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.Mais comme pour toute élection partielle, et alors que le candidat LFI Lyes Louffok a connu une sévère défaite dans une législative la semaine dernière, “il faut donner aux gens une raison de se mobiliser”, prévient Manuel Bompard.Alors, sur le terrain, les Insoumis reproduisent leurs recettes qui leur ont valu de récents succès électoraux dans les grandes métropoles et leurs banlieues. “Villeneuve Saint-Georges sera la ville qui s’est engagée pour la Palestine en 2025”, a ainsi promis Louis Boyard en meeting.

Vie chère en outre-mer, soignants à l’hôpital, repas à un euro pour les étudiants: carton plein pour le PS à l’Assemblée

Le PS a engrangé les victoires jeudi à l’Assemblée, voyant trois de ses textes adoptés à l’occasion de sa “niche parlementaire”, occasion pour ses députés de montrer leur “utilité” et leur capacité à dégager des majorités, en bénéficiant souvent de l’abstention des macronistes.Le premier texte vise à lutter contre la vie chère en outre-mer, le deuxième instaure des ratios de soignants à l’hôpital, le troisième entend généraliser les repas à un euro dans les restaurants universitaires pour tous les étudiants.De manière emblématique ce troisième texte a été adopté avec une très large majorité, deux ans après qu’une initiative quasiment identique eut été rejetée en raison de la mobilisation des macronistes. Cette fois-ci, ces derniers se sont pour la plupart abstenus, malgré leurs réticences, dans un contexte où le gouvernement cherche à amadouer les socialistes et à obtenir qu’ils ne censurent pas le gouvernement de François Bayrou, à l’occasion de l’examen du budget.Cela n’a pas empêché le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Philippe Baptiste de marquer son désaccord: “Je crois en la justice d’un système où chacun contribue en fonction de ses moyens”, a-t-il affirmé, pointant aussi une “perte de recettes considérables” pour le réseau des Crous, estimé à 50 millions d’euros.Plus tôt dans la journée, les socialistes avaient fait voter un texte qui propose d’instaurer progressivement dans les hôpitaux un nombre minimal de soignants par patient et par service.Il s’agit de répondre à la “souffrance” de l’hôpital public, a expliqué le rapporteur Guillaume Garot (PS), soulignant que les ratios ne seraient appliqués que très progressivement – ceci afin d’éviter que, faute de personnel, des services hospitaliers ne soient contraints de fermer, ce qui serait contraire à l’effet recherché.Les élus de la droite et du centre ont salué une “intention louable”, mais déploré une “fausse bonne idée”: “fixer des seuils minimaux ne répondra jamais à la pénurie actuelle de soignants”, a ainsi estimé Jean Moulliere (Horizons). Après avoir tenté, en vain, de l’amender, ils se sont finalement, pour la plupart, abstenus. Le texte, voté dans les mêmes termes qu’au Sénat, peut donc entrer en vigueur.- Un retour… d’ascenseur ? -Dans la matinée, l’Assemblée avait voté une première proposition socialiste, présentée par Béatrice Bellay (PS, Martinique) pour lutter contre la vie chère en outre-mer. Le texte permet le plafonnement par l’État du prix d’un panier de biens de première nécessité – pour le ramener au niveau constaté en métropole -, s’attaque aux monopoles et autres oligopoles, ainsi qu’à la toute-puissance de la grande distribution.Là aussi, les députés du “socle commun” ont préféré s’abstenir.Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a reconnu que les écarts de prix d’au moins 30% entre la métropole et les outre-mer posaient un “défi à la cohésion sociale”. Mais le gouvernement, au nom de la “liberté d’entreprendre”, a tenté de s’opposer à une disposition interdisant aux grands groupes de distribution de détenir plus de 25% de parts de marché. En vain: les députés ont maintenu cet article. Au final, M. Valls a néanmoins “salué” l’adoption du texte, “un premier pas nécessaire”, selon lui. Avant que leur “niche” ne se referme, jeudi soir à minuit, les socialistes espéraient encore pouvoir faire adopter une autre de leurs propositions, visant à mettre en place un dispositif de lutte contre les pannes d’ascenseurs. Les autres textes proposés ne devraient pas pourvoir être votés avant l’heure fatidique.Après avoir renoncé la semaine dernière à censurer le gouvernement Bayrou – dont ils espèrent encore obtenir des concessions sur le budget – les élus PS entendent marquer des points: “nous restons dans l’opposition, évidemment, mais nous montrons notre capacité à gagner des votes, à faire avancer des dossiers”, indique une source au groupe. Le chef des élus PS, Boris Vallaud, n’a pas caché attendre “sur certains textes, un soutien” de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.Quant aux élus du Rassemblement national, ils avaient annoncé leur intention de voter “comme d’habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l’intérêt de la France et des Français”. En l’occurrence, ils ont approuvé le texte sur les prix en outre-mer et celui sur les repas à un euro, mais se sont abstenus sur les ratios de soignants.

Borne défend un programme d’éducation à la sexualité “indispensable”

Initier les écoliers à la notion de consentement, parler de sexualité ou de discriminations de genre avec les plus grands: Elisabeth Borne a défendu jeudi le programme d’éducation à la vie affective et sexuelle, contesté par certaines franges conservatrices, qui doit s’appliquer à la prochaine rentrée.”Cette éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité est absolument indispensable”, a déclaré la ministre de l’Education sur France Inter. Ce programme, le premier élaboré sur ce sujet sensible, doit entrer en vigueur en septembre 2025 et prévoit trois séances annuelles dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées, publics comme privés, comme théoriquement imposé par la loi depuis 2001. Mais ces séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle sont peu réalisées.Après plusieurs contretemps, ce texte sera examiné mercredi prochain par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), une instance regroupant notamment les représentants des professeurs et des parents d’élèves.Avec ce texte “important”, “je souhaitais qu’on puisse poser un cadre pour les enseignants”, a déclaré Elisabeth Borne à l’issue d’une visite jeudi après-midi dans une classe de 6e d’un collège de Bordeaux. Elle y a assisté à une séance d’éducation à la vie affective animée par un professeur de SVT (Sciences et vie de la terre) et une infirmière scolaire, au cours de laquelle les élèves ont abordé les relations amoureuses ou les changements de l’adolescence.- “Identité de genre” -La dernière version du programme, consultée par l’AFP et envoyée aux membres du CSE, s’efforce de répondre dans sa rédaction à certaines inquiétudes exprimées lors de son élaboration. A l’automne, il avait fait l’objet d’une fronde de la part d’associations conservatrices, puis de responsables politiques, dénonçant notamment la présence d’une “théorie du genre”. Alors que le terme “d’identité de genre” était apparu plus d’une quinzaine de fois dans certaines versions du texte, faisant polémique, il ne figure plus que sept fois dans la dernière version, et n’est pas mentionné avant la classe de seconde. “Ça fait partie du code pénal”, a souligné la ministre pour expliquer la présence de ce terme. La notion seule de “genre”, différenciée du “sexe biologique”, est, elle, évoquée à partir de la cinquième.Le programme mentionne en outre que l’éducation à la sexualité sera mise en Å“uvre sans pour autant “se substituer au rôle des parents et des familles des élèves”, une crainte exprimée notamment par l’enseignement catholique. Il indique également que “les parents d’élèves sont informés de la tenue et du contenu des séances obligatoires”.Le programme souligne aussi que l’éducation à la sexualité “se construit en deux étapes successives: une +éducation à la vie affective et relationnelle+ pour l’école maternelle et l’école élémentaire, une +éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité+ pour le collège et le lycée”, et qu’elle “nécessite un ajustement à l’âge et à la maturité des élèves”. – “Vigilance” -Les syndicats se sont montrés mitigés sur cette nouvelle mouture. “On voit qu’il y a eu une volonté de tenir quelques équilibres sans renier l’esprit du programme”, a réagi auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées.Mais pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, “il y a des mentions qui nous semblent dangereuses”, notamment sur la nécessité de prévenir les parents, qui pourrait conduire à ce “que les élèves ne viennent pas le jour J si les familles ne veulent pas”.”Il y a des modifications qui donnent l’impression de vouloir donner des gages à ceux qui n’en auront jamais assez, puisque de toute façon, ils sont hostiles”, a abondé Catherine Nave Bekhti, secrétaire générale de la CFDT Education.La présidente du Planning Familial, Sarah Durocher, a de son côté fait part à l’AFP de sa “vigilance” sur ce texte, pour qu’il “corresponde aux besoins des jeunes aujourd’hui”.Parmi les associations qui se sont opposées au programme, le Syndicat de la famille (ex-Manif pour tous) a immédiatement réagi pour dire qu’il était encore “très loin du compte pour être bénéfique, constructif et répondre à ses objectifs”. Il a appelé la ministre à le “réviser en profondeur”.slb-jdy-mep-mer/ito/gvy

Vie chère en outre-mer, soignants à l’hôpital: deux premiers textes PS approuvés à l’Assemblée

L’Assemblée nationale a adopté jeudi deux propositions de loi socialistes, l’une pour lutter contre la vie chère en outre-mer, l’autre instaurant des ratios de soignants à l’hôpital, deux premières victoires décrochées par les élus PS qui entendent ainsi montrer leur capacité à dégager des majorités.Dans le cadre de leur “niche” parlementaire, qui leur permet de décider de l’ordre du jour, les socialistes ont fait voter dans l’après-midi un texte qui propose d’instaurer progressivement dans les hôpitaux un nombre minimal de soignants par patient et par service.Il s’agit de répondre à la “souffrance” de l’hôpital public, a expliqué le rapporteur Guillaume Garot (PS), soulignant que les ratios ne seraient appliqués que très progressivement – ceci afin d’éviter que, faute de personnel, des services hospitaliers ne soient contraints de fermer, ce qui serait contraire à l’effet recherché.Les élus de la droite et du centre ont salué une “intention louable”, mais déploré une “fausse bonne idée”: “fixer des seuils minimaux ne répondra jamais à la pénurie actuelle de soignants”, a ainsi estimé Jean Moulliere (Horizons). Après avoir tenté, en vain, de l’amender, ils se sont finalement, pour la plupart, abstenus. Le texte, voté dans les mêmes termes qu’au Sénat, peut donc entrer en vigueur.Dans la matinée, l’Assemblée avait voté une première proposition socialiste, présentée par Béatrice Bellay (PS, Martinique) pour lutter contre la vie chère en outre-mer. Le texte permet le plafonnement par l’État du prix d’un panier de biens de première nécessité – pour le ramener au niveau constaté en métropole -, s’attaque aux monopoles et autres oligopoles, ainsi qu’à la toute-puissance de la grande distribution.Là aussi, les députés du “socle commun” ont préféré s’abstenir: aligner les prix sur ceux pratiqués dans l’Hexagone est “irréalisable et inapplicable”, c’est de l”affichage”, a déploré Maud Petit (Modem). “On va empêcher les nouveaux investisseurs d’arriver dans nos territoires et de faire fonctionner la concurrence”, s’est inquiété Nicolas Metzdorf, élu macroniste de Nouvelle-Calédonie.Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a reconnu que les écarts de prix d’au moins 30% entre la métropole et les outre-mer posaient un “défi à la cohésion sociale”. Mais le gouvernement, au nom de la “liberté d’entreprendre”, a tenté de s’opposer à une disposition interdisant aux grands groupes de distribution de détenir plus de 25% de parts de marché. En vain: les députés ont maintenu cet article. – Repas à un euro et pannes d’ascenseurs -Au final, M. Valls a néanmoins “salué” l’adoption du texte, “un premier pas nécessaire”, selon lui. Avant que leur “niche” ne se referme, jeudi soir à minuit, les socialistes espéraient encore pouvoir faire adopter deux ou trois autres propositions “concrètes, du quotidien” et montrer ainsi qu’ils peuvent “arracher des victoires” en “construisant des majorités”.Parmi les propositions à l’agenda, figurent l’instauration d’un “repas à un euro” pour tous les étudiants, un dispositif de lutte contre les pannes d’ascenseurs, ou encore une proposition s’attaquant à la “financiarisation” des crèches, dont les dérives ont récemment été dénoncées dans un livre-enquête du journaliste Victor Castanet. Après avoir renoncé la semaine dernière à censurer le gouvernement Bayrou – dont ils espèrent encore obtenir des concessions sur le budget – les élus PS entendent marquer des points: “nous restons dans l’opposition, évidemment, mais nous montrons notre capacité à gagner des votes, à faire avancer des dossiers”, indique une source au groupe. Le chef des élus PS, Boris Vallaud, n’a pas caché attendre “sur certains textes, un soutien” de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.Avant l’ouverture des débats, le député macroniste Pierre Cazeneuve avait assuré à l’AFP que son groupe aurait une “position constructive” face à des propositions “assez consensuelles”. Tout en soulignant qu’il ne fallait y voir aucun “effet conjoncturel” – comprendre, lié à la récente décision des socialistes de ne pas censurer l’exécutif.Quant aux élus du Rassemblement national, ils avaient annoncé leur intention de voter “comme d’habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l’intérêt de la France et des Français”. En l’occurrence, ils ont approuvé le texte sur les prix en outre-mer, mais se sont abstenus sur les ratios de soignants.

Le budget de Bayrou franchit l’étape du Sénat, le gouvernement toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat pour 2025 a enfin franchi l’étape du Sénat jeudi, un premier pas pour le gouvernement Bayrou, qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, toujours très remontés.Initié par Michel Barnier au mois d’octobre, rejeté par l’Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l’ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a été adopté à 217 voix contre 105. L’alliance majoritaire droite-centristes, soutien du gouvernement, a voté pour, contrairement à la totalité de la gauche, y compris le groupe socialiste pour qui “le compte n’y est pas”.”Nous avons passé une étape, il en reste beaucoup d’autres”, a tout de même apprécié la ministre du Budget Amélie de Montchalin. “Ce qui est important dans ce budget, c’est qu’il marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif”, a renchéri le ministre de l’Economie Eric Lombard, saluant un “tournant”.Pour le gouvernement, le plus dur commence, avec la convocation le 30 janvier d’une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d’aboutir à un texte de compromis. Sans doute l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.Si le gouvernement espère pouvoir promulguer le budget avant fin février, l’opposition de la gauche reste très vive: si le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre François Bayrou, il accentue la pression sur les textes budgétaires. – “Rien d’acquis” -“Le gouvernement doit se rendre compte qu’il n’y a rien d’acquis. La négociation n’est pas rompue mais nous avons besoin de signaux positifs. Or pour le moment, les signaux nous inquiètent”, a expliqué le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, raillant un “budget d’austérité”.Les concessions déjà accordées par M. Bayrou, comme la renégociation de la réforme des retraites, le renoncement aux suppressions de 4.000 postes d’enseignants ou le recul sur l’extension des jours de carence des fonctionnaires, ne semblent pas suffire au parti à la rose, dont une délégation a été reçue à Bercy mercredi soir.Les tractations sont périlleuses, car l’exécutif vise un effort massif de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1% pour 2024.De plus, la droite, majoritaire au Sénat et pivot à l’Assemblée nationale, n’entend pas se laisser voler la vedette, craignant de nouvelles hausses d’impôt cédées aux socialistes.”Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.- Nouvelles concessions ? -Mais cette copie sénatoriale passera-t-elle le filtre de l’Assemblée nationale ? Si la CMP est conclusive, les députés seront saisis du texte commun dans la semaine du 3 février pour un ultime vote… Avec, potentiellement, l’utilisation du 49.3, sans doute suivie d’une nouvelle motion de censure.”La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assume auprès de l’AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner.Mais le PS est aussi mis sous pression par ses partenaires: les Insoumis estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget.Particulièrement ciblées par la gauche: les multiples coupes budgétaires supplémentaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou. Des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport…”On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

Retailleau salue le “combat” du collectif identitaire Némésis, indignation de députés LFI

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a récemment salué le “combat” dont il s’est dit “très proche” de la présidente du collectif identitaire Némésis, provoquant jeudi l’indignation de députés de La France insoumise. Mardi, lors d’une conférence sur la sécurité intérieure, Bruno Retailleau a voulu “féliciter” Alice Cordier, présidente et fondatrice du collectif Némésis présente dans la salle, qui lui avait demandé la dissolution de La Jeune Garde antifasciste, un mouvement d’extrême gauche.”Bravo pour votre combat. Vous savez que j’en suis très proche”, a déclaré le ministre, des propos que l’intéressée a qualifié d'”immense fierté” sur X, et qui ont été critiqués par plusieurs députés insoumis.”Alors Bruno Retailleau assume ouvertement être d’extrême-droite (si ce n’était déjà pas assez clair) et il faut le combattre comme tel”, a posté sur X Raphaël Arnault, député LFI du Vaucluse.”Voilà comment Retailleau, ministre de l’intérieur, s’adresse à un collectif d’extrême droite violent et raciste”, a écrit sur le même réseau l’insoumise Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale.”Vraiment, comment ne pas censurer ce gouvernement ?”, a interpellé la députée LFI de Paris Sarah Legrain.Bruno Retailleau “répondait à une question sur la lutte contre l’ultra gauche et sur l’explosion de l’antisémitisme. Voilà ce qu’il a dit partager”, a rétorqué son entourage, interrogé par l’AFP. “Après des années d’humiliations, de comptes bancaires qui sautent, de réseaux sociaux censurés, de violences par des militants d’extrême gauche, d’articles à charge… Après tout ça j’ai été félicitée par notre ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau”, a publié sur X Alice Cordier, à la tête de ce collectif fondé en 2019 et qui se présente comme féministe.Début janvier, la municipalité de Besançon a annoncé avoir déposé plainte à l’encontre du collectif Némésis pour avoir perturbé une cérémonie des vÅ“ux de la maire écologiste Anne Vignot.Selon la municipalité, deux militantes sont allées sur la scène et ont déployé une banderole proclamant “Violeurs étrangers bienvenus”.Elles ont ensuite distribué des tracts avec une image d’Anne Vignot, son nom, et le texte “Soutien aux violeurs étrangers” avant de scander “Vignot complice” puis de poster la vidéo de leur action sur leurs réseaux sociaux.En avril dernier, deux militantes du même collectif avaient brandi pendant le carnaval de la ville des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Violeurs étrangers dehors” et “Libérez-nous de l’immigration”. La maire avait déjà porté plainte et une enquête avait été ouverte pour “provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou d’une prétendue race”.

Vote sans suspense au Sénat pour le budget de Bayrou, toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat pour 2025 est enfin soumis au vote du Sénat, jeudi, un scrutin sans suspense pour un gouvernement qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, très remontés.Initié par Michel Barnier au mois d’octobre, rejeté par l’Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l’ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a connu un parcours chaotique au Parlement…Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.”C’est un exercice extrêmement difficile, très exigeant, mais qui est obligatoire. Une France sans budget, c’est une France à l’arrêt et qui creuse en plus son déficit”, a martelé mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, jugeant “impératif” que le texte puisse être promulgué avant la fin février.Mais l’opposition de la gauche reste très vive: si le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre François Bayrou, il s’apprête à voter contre le budget comme la totalité de la gauche. – Pas de “clémence automatique” -C’est “un budget d’austérité qui cherche dans les poches de ceux qui n’ont pas créé le problème”, a lancé le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, en ouverture des débats. “Ne pensez pas que notre clémence se fera automatiquement”, a-t-il ajouté à l’attention du ministre de l’Economie Eric Lombard, l’appelant à faire de nouvelles concessions pour résister à la censure.Un peu plus tôt, le locataire de Bercy avait déjà fait passer un message d’alerte, devant les acteurs économiques: “Le coût d’une censure est plus élevé encore” que celui des concessions accordées au PS, comme la renégociation de la réforme des retraites ou le renoncement aux suppressions de 4.000 postes d’enseignants, a-t-il prévenu.Sa tâche est périlleuse, car l’exécutif vise un effort massif de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1% pour 2024.Pour arriver à ses fins, le gouvernement peut compter sur un Sénat globalement bienveillant. Dominée par une alliance droite-centristes qui le soutient et privilégie elle aussi une logique de réduction des dépenses, la chambre haute devrait adopter très largement le texte.”Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.- Nouvelles concessions ? -Pour le gouvernement, le plus dur commence, avec la convocation le 30 janvier d’une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d’aboutir à un texte de compromis. Sans doute l’une des derniers occasions d’intégrer des concessions à la copie.La version commune devra passer le filtre de l’Assemblée nationale dans la semaine du 3 février pour un ultime vote, ou l’utilisation possible du 49.3, sans doute suivie d’une nouvelle motion de censure.”La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assume auprès de l’AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner.Mais le PS est aussi mis sous pression par ses partenaires: les Insoumis estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget.Particulièrement ciblées par la gauche: les multiples coupes budgétaires supplémentaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou. Des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport…”On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

L’Assemblée approuve un texte contre la vie chère en outre-mer, première victoire pour le PS

L’Assemblée nationale a adopté jeudi une proposition de loi socialiste visant à lutter contre la vie chère en outre-mer, première victoire pour les élus PS qui espèrent faire voter dans la journée plusieurs autres initiatives “concrètes” présentées dans leur “niche” parlementaire.Ce premier texte a été adopté par 180 voix “pour” (celles de la gauche et du Rassemblement national) et une seule “contre”, les élus de la droite et du centre s’étant abstenus.La proposition présentée par Béatrice Bellay (PS, Martinique) vise notamment à faciliter le plafonnement par l’Etat du prix d’un panier de biens de première nécessité – pour le ramener au niveau constaté en métropole -, à lutter contre les monopoles et les oligopoles et à contrer la toute-puissance de la grande distribution.Les députés du “socle commun” ont cependant préféré s’abstenir: aligner les prix sur ceux pratiqués dans l’Hexagone est “irréalisable et inapplicable”, c’est de l”affichage”, a déploré Maud Petit (Modem). “On va empêcher les nouveaux investisseurs d’arriver dans nos territoires et de faire fonctionner la concurrence”, s’est inquiété Nicolas Metzdorf, élu macroniste de Nouvelle-Calédonie.Le ministre chargé des outre-mer, Manuel Valls, a reconnu que les écarts de prix d’au moins 30% entre la métropole et les outre-mer posent un “défi à la cohésion sociale”. Mais le gouvernement, au nom de la “liberté d’entreprendre”, a tenté de s’opposer à une disposition interdisant aux grands groupes de distribution de détenir plus de 25% de parts de marché. En vain: les députés ont maintenu cet article. Au final, M. Valls a néanmoins “salué” l’adoption du texte, “un premier pas nécessaire”, selon lui. Après cette première victoire, le groupe PS a enchaîné en soumettant aux débats un texte, déjà adopté au Sénat début 2023, qui propose d’instaurer progressivement dans les hôpitaux des ratios pour garantir un nombre minimal de soignants par patient.Au total, lors de ce créneau réservé, les socialistes espèrent faire adopter avant minuit cinq propositions “concrètes, du quotidien” et montrer ainsi qu’ils peuvent “arracher des victoires” en “construisant des majorités”.- Macronistes “constructifs” -Après avoir renoncé la semaine dernière à censurer le gouvernement Bayrou – dont ils espèrent encore obtenir des concessions sur le budget – les élus PS entendent marquer des points: “nous restons dans l’opposition, évidemment, mais nous montrons notre capacité à gagner des votes, à faire avancer des dossiers”, indique une source interne au groupe. Le chef du groupe, Boris Vallaud, n’a pas caché attendre “sur certains textes, un soutien” de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.Les députés macronistes auront une “position constructive” face à ces propositions “assez consensuelles”, a promis l’un des leurs, Pierre Cazeneuve. Tout en soulignant qu’il ne fallait pas y voir un “effet conjoncturel” – comprendre, lié à la récente décision des socialistes de ne pas censurer l’exécutif – car les députés de son groupe ont “toujours” eu une telle attitude lors des “niches” réservées aux partis de l'”arc républicain”, selon lui.Quant aux élus du Rassemblement national, ils voteront “comme d’habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l’intérêt de la France et des Français”, a indiqué à l’AFP une source au sein du groupe.Parmi les propositions socialistes inscrites à l’agenda ce jeudi, figurent encore l’instauration d’un “repas à un euro” pour tous les étudiants – un précédent vote, sur le même sujet, avait échoué à une voix près début 2023, malgré le soutien de la gauche et du Rassemblement national -, ou encore un dispositif de lutte contre les pannes d’ascenseurs.Le PS prévoit d’obliger les sociétés gérant ces équipements à intervenir dans les deux jours ouvrés et à constituer des stocks suffisants de pièces détachées pour réparer au plus vite et éviter ainsi que les pannes se prolongent et tournent au “calvaire” pour les habitants d’immeubles de grande hauteur. Avant minuit, le élus socialistes espèrent encore faire adopter une proposition pour lutter contre la “financiarisation” des crèches, dont les dérives ont récemment été dénoncées dans un livre-enquête du journaliste Victor Castanet. Le texte prévoit d’interdire aux fonds d’investissement d’investir dans ce secteur.