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Des bastions aux “swing states”, un scrutin agricole à multiples inconnues

Il y a les forteresses imprenables, les “swing states”, et les “terra incognita”: les agriculteurs français ont encore quelques jours pour élire leurs représentants lors d’un scrutin très observé qui déterminera le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles.Voici un tour de France des campagnes.. Bastions FNSEA-JA du NordAvec 65% des suffrages aux dernières élections (2019) dans les Hauts-de-France, l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs a confiance dans la puissance de la “fédé”, revendiquant près de 5.000 adhérents contre 200 pour la Coordination rurale (CR) et une centaine pour la Confédération paysanne.Dans la première région française de production de pommes de terre et de betteraves, l’enjeu sera avant tout “de faire voter les gens”, estime-t-on à la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), comme à la CR.Après un an de crise et une campagne tendue, la prudence est de mise. Charlotte Vassant, présidente de l’Union syndicale des agriculteurs de l’Aisne, affiliée à la FNSEA, ne craint pas de changement de rapport de force mais rappelle qu'”on est quand même aujourd’hui dans une société où il y a pas mal de +dégagisme+”.. La Charente, “swing state” courtiséEn Charente, la Coordination rurale espère retrouver la présidence de la chambre conquise en 2013 et perdue de peu en 2019, en obtenant 39,86% des voix contre 41,34% à l’alliance FNSEA-JA, avec 41% de votants seulement.Comme ailleurs en Nouvelle-Aquitaine, où la CR détient trois chambres (Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne), ses militants ont été très mobilisés en 2024, faisant entendre leurs voix jusqu’au Salon de l’agriculture à Paris et multipliant les actions de blocage régionales cet automne.C’est une femme, Laëtitia Plumat, viticultrice dans un département marqué par la crise du cognac, qui mène la liste et la bataille électorale à coups d’apéritifs de campagne chez des exploitants.Ses colistiers ont été présentés le 6 janvier lors d’une visite de la présidente nationale Véronique Le Floc’h, omniprésente ces dernières semaines en Nouvelle-Aquitaine, dont la CR voudrait faire son fief en s’emparant aussi de la Dordogne, voire de la Corrèze.Crise viticole, revenus, installation des jeunes, accès à l’eau… “Les enjeux sont multiples, on ne va pas se retrouver en situation de facilité quand on va prendre cette chambre”, affirme Laëtitia Plumat, qui anticipe déjà une victoire face au sortant, le céréalier FNSEA-JA Christian Daniau.. L’Ariège, terre des possiblesDans ce département pyrénéen, la Confédération paysanne, qui a obtenu 38,79% des voix en 2019, espère conquérir la chambre en profitant de la présence face à elle de deux listes émanant de la FDSEA, l’une officielle FDSEA-JA emmenée par Hervé Peloffi, l’autre dissidente conduite par Philippe Lacube.Ce dernier, éleveur, est le président sortant de la chambre, élu avec 54,05% des voix au dernier scrutin sur la liste FDSEA-JA. Il avait dit ne pas briguer de nouveau mandat mais s’est ravisé, affirmant ne pas “se reconnaître” dans la liste investie par son syndicat. Philippe Lacube a entraîné quasiment toute l’équipe sortante pour présenter une liste alternative, baptisée “Libres de cultiver notre avenir”.La Coordination rurale (un peu plus de 7% des voix en 2019) ne présente pas de liste.La Confédération paysanne, dont la porte-parole nationale Laurence Marandola figure en quatrième position sur la liste, espère transformer l’essai. Le syndicat, qui milite pour “l’installation de paysans nombreux dans des fermes à taille humaine”, s’est fortement mobilisé dans cette région d’élevage frappée par la fièvre catarrhale ovine.. En Moselle, le combat des “indépendants”En Moselle, la liste indépendante “Territoires et filières”, qui compte quelques dissidents de la FDSEA, tentera de garder les rênes de la chambre d’agriculture.En 2019, elle l’avait emporté de peu avec 36,3% des voix contre 34% à la FDSEA, une petite révolution dans la région Grand Est jusque-là entièrement acquise à la FDSEA.”Notre bilan parle pour nous, mais on n’a pas les mêmes moyens que les grands syndicats”, estime Stéphane Ermann, tête de liste et éleveur ovin. Il s’inquiète du taux de participation, jugeant que “l’abstention fera le jeu des syndicats”. “Eux, leur réseau, ils l’activent, ils ont les listings, les SMS et tout ce qu’il faut. Nous, on n’a pas tout ça”.ppy-dmc-apz-lg-sb/jum/ak/lrb/alh

Villeneuve-Saint-Georges: Boyard légèrement en tête d’une municipale test pour LFI

Le député LFI du Val-de-Marne Louis Boyard est arrivé dimanche en tête de la municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges, scrutin local test pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, mais l’écart avec la liste de la candidate de droite LR est mince et le second tour s’annonce indécis.Avec 24,89% des voix, la liste emmenée par l’élu de 24 ans devance celle de l’ex-première adjointe LR Kristell Niasme de deux points (22,70%) et celle de la gauche PCF-EELV-PS de quatre (20,70%).Un tiers des électeurs se sont déplacés, une participation en hausse d’un point par rapport au premier tour du scrutin de 2020 (33,54% contre 32,56%).Ces résultats serrés augurent d’un second tour à suspense dimanche prochain. Son issue dépendra beaucoup d’éventuels désistements et fusions entre les listes, cinq d’entre elles (sur six) étant en mesure de se maintenir après avoir franchi le seuil des 10% des suffrages exprimés.Sur X, Louis Boyard a remercié les Villeneuvois pour leur “mobilisation” et tendu la main à la liste de gauche emmenée par le PCF Daniel Henry.”Ce soir, nous appelons à l’ouverture de discussions pour protéger notre ville du péril de la droite extrême et de l’extrême droite”, a déclaré l’élu insoumis.”Pour gagner face à la droite, travaillons dans l’intérêt des Villeneuvois et Villeneuvoises avec sincérité et respect”, a répondu Daniel Henry sur le même réseau social.”Nous appelons tous les Villeneuvois qui ne veulent pas que nous devenions un laboratoire pour tester toutes les théories fumeuses de la LFI à se rassembler derrière notre candidature”, a répliqué la LR Kristell Niasme, qui se réjouit d’avoir obtenu un score “aussi important” auprès de l’AFP.D’ores et déjà, des poids lourds de la droite ont appelé à l’union derrière la liste de la candidate pour faire échec à une victoire des Insoumis.”L’union, derrière (Kristell Niasme), doit être la plus large possible pour faire battre l’extrême gauche à Villeneuve-Saint-Georges”, a réagi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X.  La présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a également appelé “les candidats de la droite et du centre à se rassembler derrière la candidate arrivée en tête” et qualifié une éventuelle victoire de LFI de “faute politique et morale”.”J’appelle aussi les partisans d’une gauche républicaine à ne pas perdre leur âme et à faire barrage à une victoire de Louis Boyard”, a-t-elle ajouté.Le maire DVD Philippe Gaudin, dont le salut nazi en plein conseil municipal en avril avait entraîné la démission de plusieurs conseillers municipaux et la tenue de cette élection anticipée, est arrivé quatrième avec 15,54% des voix.La liste du conseiller municipal d’opposition UDI Eric Colson a rassemblé 13,61% des suffrages et celle de Hamed Benyakhlef (sans étiquette), 2,57%.- Terreau fertile -La candidature de Louis Boyard a des allures de ballon d’essai pour les Insoumis, qui manquent cruellement d’élus locaux et ont déployé les grands moyens pour tenter de remporter le scrutin. Le fondateur du mouvement de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, était venu jeudi soir prêter main forte au député du Val-de-Marne, en tenant un meeting avec lui à trois jours du premier tour. En cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges, avec ses quelque 35.000 habitants, deviendrait la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.Sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne est un terreau fertile pour les ambitions municipales d’un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Louis Boyard avait d’ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville.Ancienne cité ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s’est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation.Marquée par son fort héritage cheminot, elle a été dirigée pendant plus de 30 ans par les communistes depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.

Budget: Amélie de Montchalin appelle à adoucir la copie du Sénat

La version du budget adoptée jeudi par le Sénat doit être adoucie pour devenir “le budget de compromis” souhaité par le gouvernement, a affirmé dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, et avoir ainsi une chance d’échapper à la censure.Le gouvernement “a dit trois choses simples. Un, il faut réduire le déficit (…), deux, on n’augmente pas les impôts pour les classes moyennes et les classes populaires, (donc) il faut faire des économies. Et troisième boussole, il faut qu’on trouve un compromis, car ce budget (…) ne sera pas celui de la droite, ni de la gauche, ni du centre, ce sera le budget du pays”, a estimé la ministre sur BFMTV.Or, selon elle, le budget issu du Sénat, qui comprend de multiples coupes budgétaires, “remplit la condition de réduire le déficit, de faire des économies, mais manifestement pas celle d’être le budget du compromis”.Le texte sera examiné jeudi en commission mixte paritaire (CMP) des deux assemblées, puis la version qui en sortira serait soumise à l’Assemblée nationale dans la semaine du 3 février. La France insoumise, anticipant une adoption par l’article 49.3, a annoncé le dépôt d’une motion de censure.En gage à la gauche, Mme de Montchalin a déclaré qu’il fallait inclure dans le budget “les 4.000 postes d’enseignants” que le projet initial devait supprimer, tout comme “les 500 personnes de plus pour France Travail pour accompagner les demandeurs du RSA”, ou “l’augmentation de l’Ondam” – les dépenses de soins -, à hauteur “d’un ou deux milliards pour l’hôpital”.- “Soutien sans participation” -La ministre a insisté aussi sur “les choses importantes en matière de justice fiscale” que le gouvernement a en projet, pesant sur les plus aisés.Selon elle, “le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition”, mais “on peut être dans l’opposition sans censurer, sans tout bloquer”.Alors que le gouvernement estime à 12 milliards d’euros le coût de la censure, Mme de Montchalin a chiffré dimanche à 100 millions d’euros le coût de chaque journée qui passe sans budget.Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a prévenu le Parti socialiste sur LCI: s’il ne vote pas la prochaine censure, il se placera dans “le camp d’un soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou”.Déjà, mi-janvier, le PS n’a pas voté la censure après le discours de politique générale de François Bayrou, tout en se disant fermement dans l’opposition.Dans ce budget “de compromis”, Mme de Montchalin a souligné qu’il y aurait aussi des mesures satisfaisant Ensemble pour la République ou le Modem.”Nous devons convaincre les Français et les partis politiques de la nécessité d’avoir un budget, et que ce budget intègre le plus possible leurs besoins, leurs volontés”, a résumé sur LCI le ministre de l’Économie Éric Lombard.Éric Ciotti, président de l’UDR, allié au RN, a déclaré sur France 3 qu’il “voterait contre le budget” et pour la censure, si celui-ci contenait “des milliards d’euros d’impôts” supplémentaires, notamment pour les entreprises.- “Braquage” -Éludant les réponses sur une possible taxation des retraités, les personnes concernées pouvant y voir dans l’immédiat “une forme de braquage”, Mme de Montchalin a néanmoins souhaité l’ouverture “d’un débat, avec méthode et concertation, sur le financement de la Sécurité sociale”. M. Lombard a constaté en revanche que la suggestion de faire travailler les Français gratuitement sept heures de plus par an avait reçu “un accueil assez frais”, tout en estimant néanmoins “qu’il faut travailler plus” pour financer la Sécu.De son côté, le Premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici a estimé, au Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, qu’avec sa méthode “du compromis”, François Bayrou était “assez fidèle à lui-même”.Mais il a insisté sur la nécessité de s’en tenir “vraiment” aux 5,4% du PIB de déficit public prévus pour cette année, et pas davantage.Ensuite, pour vraiment redresser les finances publiques, “l’effort qu’il faudra faire cette année, il faudra le faire pendant cinq ans”, avec “surtout, beaucoup d’économies”, a-t-il prévenu.Le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 52 milliards d’euros cette année.od-hr-ab-ak/jco

“Nous avons besoin d’une immigration de travail”, dit Eric Lombard

“Nous avons besoin d’une immigration de travail”, a assuré dimanche le ministre de l’Économie et des Finances Éric Lombard, estimant que la France doit “bien sûr” rester un pays d’immigration.”Nous avons besoin d’une immigration de travail, les entrepreneurs le souhaitent, et, d’ailleurs elle se fait”, a noté M. Lombard sur LCI.Comme on lui demandait si, économiquement, la France devait rester un pays d’immigration, M. Lombard a répondu : “Mais bien sûr”. Et alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui souhaite resserrer les critères de régularisation, estime que “l’immigration n’est pas une chance pour la France”, M. Lombard a rétorqué : “On peut avoir à l’intérieur d’un gouvernement des appréciations différentes (…) Ce n’est pas ma vision de l’immigration”.”On a besoin de l’immigration pour remplir les jobs dans les entreprises, les usines, à l’hôpital”, a soutenu le ministre.M. Lombard a estimé par ailleurs qu’il fallait s’attaquer “maintenant” à la réduction des dépenses de santé, et “d’abord, la dépense de médicaments”. Il a noté “qu’on est le premier consommateur en France d’antidépresseurs”.”Être remboursé à 100%, quand on a des revenus supérieurs à la moyenne, est-ce vraiment indispensable?”, s’est-il demandé. Il a noté que l’idée de travailler une journée de plus par an gratuitement pour financer les dépenses sociales “a reçu un accueil assez frais” auprès de nombreux partis politiques. Mais il reste “favorable à l’idée de trouver les voies et moyens de travailler plus”.Sur les retraites, il juge que “la capitalisation est une très bonne solution qui existe d’ailleurs pour la fonction publique”, mais ne sera sans doute pas “un élément central de la discussion” actuelle entre partenaires sociaux qui tentent d’améliorer la réforme de 2023, à coût constant, car “elle prend beaucoup de temps à produire des effets”.Il pense qu’on “ne pourra pas ramener tout le monde à 62 ans”, au lieu de 64, mais qu’il est “légitime” que des personnes “qui font un métier pénible et ont une carrière longue parce qu’ils ont commencé tôt partent plus tôt”.Mais, par souci “d’équilibre”, “si on permet pour des raisons de solidarité nationale à tel ou tel salarié de s’arrêter plus tôt, il faut trouver ceux qui sont d’accord pour travailler plus longtemps”, a-t-il glissé.

A Bordeaux, Edouard Philippe tourné vers 2027, apporte un soutien “sans illusions” au gouvernement

“C’est long, deux ans”. A Bordeaux, Édouard Philippe a tenu dimanche le premier des meetings régionaux qui jalonneront le semestre de son parti Horizons, alternant avertissements “sans illusions” sur la situation actuelle et grandes lignes pour la présidentielle 2027.”Ce n’est pas encore le temps du programme, mais c’est l’heure de l’espoir”, a résumé le député Henri Alfandari. Candidat déclaré à l’Élysée, mais peu désireux de dévoiler son jeu, Édouard Philippe a opté pour une série de “congrès interrégionaux” : Bordeaux dimanche, puis le 16 mars à Lille où il sera question de “calendrier” et de “méthode”, et Marseille au printemps, pour un troisième rendez-vous consacré aux questions régaliennes.”C’est une bonne façon de préparer la suite. De prendre date, de commencer à animer localement”. “Ca chauffe mes équipes, ça motive les troupes”, a expliqué l’ancien Premier ministre à l’AFP.Les quelque 1.200 personnes présentes au Palais des Congrès –Horizons revendique quelque 30.000 adhérents– ne s’attendaient donc pas à un catalogue de mesures. Mais entre quelques traits d’humour, anecdotes sur De Gaulle et Mauriac et un hommage à l’ancien maire de Bordeaux Nicolas Florian, dont le décès a été annoncé dimanche, elles ont eu droit à quelques messages bien sentis sur les négociations budgétaires en cours, et quelques indications sur la route vers l’Élysée.”Chez Horizons, nous soutenons le gouvernement” mais “sans illusion, malheureusement, sur le fait que nous ne ferons rien de décisif dans les deux ans qui viennent”, a planté Édouard Philippe.”Le Premier ministre –il n’a pas cité nommément François Bayrou– a affiché un objectif de déficit à hauteur de 5,4%. On verra. Entre la croissance qui est faible et les compromis qui coûtent de plus en plus cher, on verra où notre addiction pour la dépense nous conduit”, a-t-il ajouté, dénonçant “un consensus général pour augmenter les impôts”.- “Refaire de la France une puissance” -“La stabilité du gouvernement a de la valeur, elle a donc un prix. Mais ce prix, soyons clairs, a des limites”, a estimé Édouard Philippe, alors que le gouvernement Bayrou tente d’éviter la censure en négociant avec les socialistes.L’ancien Premier ministre a également mis en garde contre l’adoption de la proportionnelle : “Je ne voudrais pas que par une réforme de circonstances, on s’interdise d’avoir demain une majorité stable dont nous aurons besoin pour faire repartir le pays”.Il a également suggéré aux formations du bloc central la création d’un “bloc républicain et démocrate” en vue des municipales. Voire d’une prochaine dissolution.Pour le reste, cap sur 2027.C’est “un rendez vous où les Français devront faire des choix fondamentaux” et “ce à quoi vous vous êtes engagés en rejoignant Horizons, c’est à refaire de la France une puissance”, a-t-il lancé, particulièrement applaudi.Et le maire du Havre d’asséner quelques “vérités”. “D’abord de dire que dans notre pays, nous nous en sortirons par le travail”.Il faudra notamment “reprendre globalement le modèle des retraites pour offrir plus de liberté et de sécurité à chacun tout en garantissant la solidarité entre les générations et entre les Français”, a-t-il dit, sans employer le terme de retraite par capitalisation.La France devra “faire le choix de la jeunesse”, “grande sacrifiée des dernières années”, assurer la “réhabilitation de l’autorité” et assumer la “reconquête productive”, a-t-il ajouté.Parmi les orateurs, la présidente des Pays-de-la-Loire Christelle Morançais, fortement critiquée pour des coupes budgétaires dans sa région, mais reçue par une standing ovation à Bordeaux.”Je ne suis pas une femme politique” mais “une femme qui fait de la politique” et à qui “il manquait” un “chef, un cap, une vision, une volonté, une famille politique” qui doit être “le parti de la vérité”, a expliqué cette transfuge des Républicains (LR), désormais vice-présidente d’Horizons et présidente de la Commission d’investiture d’un parti qui prépare activement les municipales de 2026.M. Philippe a également commenté la victoire de Donald Trump, “l’impérialisme dans toute sa splendeur” et dénoncé “le silence assourdissant d’une Europe tétanisée”. “Ce qui se joue aujourd’hui, c’est notre capacité à rester libres”, “à refuser que nos enfants soient soumis aux Etats-Unis ou à la Chine”, a-t-il lancé.

Villeneuve-Saint-Georges: municipale test pour LFI derrière Louis Boyard

Après des mois de crise politique à Villeneuve-Saint-Georges, six listes s’affrontent ce dimanche au premier tour de l’élection municipale anticipée dans la commune la plus pauvre du Val-de-Marne, convoitée par La France insoumise (LFI) derrière son jeune député Louis Boyard.La participation était relevée en baisse à 16H00 par rapport au premier tour du scrutin local de 2020, à 24,59% contre 27,72%, a indiqué le cabinet du maire à l’AFP.La candidature de Louis Boyard a des allures de ballon d’essai pour les Insoumis, qui manquent cruellement d’élus locaux et ont déployé les grands moyens pour tenter de remporter le scrutin.Le fondateur du mouvement de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, est venu jeudi soir prêter main forte au député du Val-de-Marne, en tenant un meeting avec lui à trois jours du premier tour.En cas de victoire de Louis Boyard, 24 ans, Villeneuve-Saint-Georges, avec ses quelque 35.000 habitants, deviendrait la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.Sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne est un terreau fertile aux ambitions municipales d’un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne.Louis Boyard avait d’ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville.La commune est plongée dans la tourmente depuis avril 2024, quand le maire DVD Philippe Gaudin, qui sollicite sa réélection, a effectué un salut nazi en plein conseil municipal.Après une série de démissions de conseillers municipaux, une élection anticipée a été convoquée.Les ambitions affichées par LFI ont pimenté la campagne et aiguisé les appétits des concurrents.À droite, la candidature de la LR Kristell Niasme, ex-première adjointe passée dans l’opposition, a été soutenue notamment par Valérie Pécresse. “Aucune voix ne doit (lui) manquer (…) face à LFI”, a publié sur X la présidente la région Ile-de-France.Louis Boyard fait aussi face à une liste de gauche unie composée de socialistes, communistes et écologistes, emmenée par le PCF Daniel Henry.Les communistes peuvent revendiquer une légitimité historique à diriger cette ville, marquée par son fort héritage cheminot: ils y ont contrôlé la mairie pendant plus de 30 ans depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.S’ajoutent à cette liste les candidatures de l’éducateur sportif et conseiller municipal d’opposition Éric Colson (UDI) et de Hamed Benyakhlef, enseignant en lycée à la tête d’une liste “citoyenne”.Ancienne ville ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s’est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation.Proche de l’aéroport d’Orly, la commune est également survolée de manière quasi incessante par les avions.

Décès de Nicolas Florian, ex-maire de Bordeaux et dauphin d’Alain Juppé

L’élu LR Nicolas Florian, maire de Bordeaux de 2019 à 2020 et présenté à l’époque comme le dauphin d’Alain Juppé, est décédé dimanche à 55 ans dans un hôpital de la ville, a annoncé sa famille dimanche.”Il a fait un AVC assez massif vendredi en se rendant au bureau” et a été hospitalisé au CHU Pellegrin, a précisé à l’AFP une source proche de l’ancien maire, précisant que le décès était survenu “en fin de matinée” dimanche.Figure de la politique locale, Nicolas Florian avait été propulsé dans le fauteuil de maire après le départ surprise vers le Conseil constitutionnel de son mentor Alain Juppé, maire de Bordeaux pendant 22 ans, qui l’avait désigné comme son héritier.Élu en mars 2019 par le conseil municipal, il brigue en 2020 les suffrages des Bordelais lors des municipales mais il est battu par l’écologiste Pierre Hurmic, en dépit d’une alliance au second tour avec le camp macroniste conduit par Thomas Cazenave.Nicolas Florian était, depuis, l’une des principales figures de l’opposition municipale et appelait, en vue des municipales de 2026, à reconduire cette alliance entre Les Républicains et Renaissance dès le premier tour.Lot-et-Garonnais de naissance mais Bordelais depuis l’enfance, diplômé en droit des affaires, il s’était fait les dents en politique en enchaînant les fonctions locales, d’abord comme assistant parlementaire d’un député RPR, puis à 25 ans comme élu à Villenave-d’Ornon en banlieue bordelaise.Après des mandats à la métropole, au département, à la région, il était devenu l’adjoint aux Finances, aux Ressources humaines et à l’Administration générale d’Alain Juppé.Lors du passage de témoin en 2019, il avait eu un peu plus d’un an pour tenter d’imposer sa marque face à ce qu’il qualifiait de “snobisme local” vouant Bordeaux aux grandes figures, de Jacques Chaban-Delmas (maire de 1947 à 1995) à Alain Juppé (1995-2004 puis 2006-2019).Ce proche de Valérie Pécresse, jugé Macron-compatible, revendiquait un statut d'”homme de proximité” et de “maire du quotidien”. Il avait accueilli sur sa liste en 2020 Guillaume Chaban-Delmas, petit-fils de l’ancien Premier ministre de Georges Pompidou.

Pannier-Runacher pour le port d’armes “discret” par les agents de l’OFB

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu dimanche le port d’armes par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), critiqué par le Premier ministre François Bayrou et des personnalités de droite. Elle a souligné sur France 3 avoir signé fin 2024 avec la ministre de l’Agriculture Annie Genevard “de manière concertée avec l’Office français de la biodiversité une circulaire” qui prévoit “le port d’armes discret”, ce que font “beaucoup de policiers en intervention.” Les agents de l’OFB “interviennent face à des personnes armées notamment dans leur activité de police de la chasse”, a-t-elle justifié. “On ne pose pas son arme de service dans la voiture et on la laisse pas dans son bureau, qui n’est pas complètement fermé”, a-t-elle dit.Dans sa déclaration de politique générale, François Bayrou avait qualifié d'”humiliation” et de “faute” certaines inspections d’agents de l’OFB auprès d’agriculteurs, “une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise”.Matignon a appelé ensuite à “l’apaisement”, condamnant “toute forme d’agression” face aux agents de l’OFB dont les locaux sont la cible de syndicats agricoles.Agnès Pannier-Runacher a condamné les “propos irresponsables” de certains responsables de droite dont le président des Républicains Laurent Wauquiez. Ce dernier avait dit avoir pour but de “supprimer” l’Office, l’accusant d'”organiser” des poursuites contre un agriculteur.  “L’OFB ne disparaîtra pas, parce qu’ils ont des missions qui sont essentielles” comme “s’assurer qu’il n’y a pas de pollution de l’eau que vous buvez” ou “des risques pour les enfants qui se promènent en forêt”, a martelé la ministre. Les plus de 3.000 agents de l’OFB, dont 1.700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées.Les relations se sont envenimées avec le monde agricole depuis la crise qui a secoué la profession agricole l’an dernier, certains se plaignant de contrôles jugés intimidants.Mme Pannier-Runacher s’est par ailleurs prononcée pour de nouveaux modèles d’assurances face à “un état d’urgence climatique qui est devenu quasi permanent”. “Comme les dégâts sont passés de quelques dizaines de millions d’euros par an à quelques milliards d’euros, nous sommes aujourd’hui dans une situation où il faut trouver d’autres modèles assurantiels”, a-t-elle insisté. 

Budget: s’il ne censure pas, le PS sera dans un “soutien sans participation” à Bayrou, avertit Bompard

Le Parti socialiste changera d’alliance et entrera dans “un soutien sans participation” au gouvernement de François Bayrou, s’il ne vote pas la censure sur le budget, a mis en garde dimanche le coordinateur de la France insoumise (LFI) Manuel Bompard.Regrettant sur la chaîne LCI la “naïveté” des socialistes face à un Premier ministre “extrêmement rusé” qui cherche à “entourlouper un peu tout le monde”, Manuel Bompard a estimé que le vote sur la censure qui devrait avoir lieu dans une dizaine de jours serait “en quelque sorte le juge de paix” de la volonté du PS de se maintenir au sein du Nouveau front populaire (NFP).”C’est à ce moment là qu’on verra si, oui ou non, le Parti socialiste reste fidèle aux engagements pris devant les électrices et les électeurs”, a-t-il ajouté.Approuvé par le Sénat, le projet de budget de l’État fera l’objet jeudi d’une réunion entre parlementaires des deux chambres, en vue d’élaborer un texte de compromis. Cette version sera ensuite soumise à l’Assemblée nationale le 3 février et Manuel Bompard prévoit un vote sur une motion de censure déposée par son parti le 5 ou le 6 février.S’il ne s’y associait pas, le PS appartiendrait alors au “camp de ce que moi j’appelle le soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou”, a commenté le député insoumis.Tout en se disant fermement dans l’opposition, le PS avait choisi à la mi-janvier de ne pas voter une précédente motion de censure, estimant avoir obtenu des concessions suffisantes de François Bayrou sur la renégociation de la réforme des retraites, les postes d’enseignants ou le remboursement des médicaments. Mais il maintient la menace de le censurer sur le budget.Parallèlement à ces tractations, l’Assemblée nationale reprendra lundi en commission l’examen du budget de la sécurité sociale, sur lequel le gouvernement de Michel Barnier était tombé en décembre.

Nouvelle-Calédonie: Paris dénonce de nouvelles ingérences de l’Azerbaïdjan

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déploré samedi que l’Azerbaidjan ait “de nouveau cherché à déstabiliser (la) politique nationale” de la France en Nouvelle-Calédonie et appelé à ce que ces ingérences cessent “immédiatement”.”Le +groupe de Bakou+ a de nouveau cherché, en Nouvelle-Calédonie, à déstabiliser notre vie politique nationale”, et “ces tentatives vaines menées par l’Azerbaïdjan dans nos territoires d’Outre-mer sont inacceptables et doivent cesser immédiatement”, a déclaré le chef de la diplomatie française sur le réseau social X, ex-Twitter.Des représentants de mouvements indépendantistes de plusieurs territoires français éloignés de métropole et de Corse se sont réunis jeudi et vendredi en Nouvelle-Calédonie (archipel d’Océanie) pour le congrès constitutif du “Front international de décolonisation”.Le Baku Initiative Group (BIG), une organisation promue par l’Etat azerbaïdjanais très impliquée dans le soutien aux mouvements indépendantistes français, a relayé sur ses réseaux sociaux l’événement organisé à Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie.En juillet, des représentants de formations indépendantistes françaises s’étaient accordées sur la création d’un “front de libération” commun lors d’un congrès organisé en Azerbaïdjan, en pleines tensions entre Paris et ce pays du Caucase.Depuis des mois, Paris accuse Bakou d'”ingérence” et de manipulation sur la Nouvelle-Calédonie et plus généralement sur ses territoires d’Outre-mer, dans un contexte de tensions entre les deux capitales en raison du soutien de la France à l’Arménie, le rival historique de l’Azerbaïdjan.Le congrès de Nouméa a réuni la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Corse et la Polynésie française pour ce qui concerne la France et, côté néerlandais, Bonaire et la partie sud de l’île de Saint-Martin (Sint Maarten).