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Malika Sorel a quitté la délégation RN au Parlement européen

Malika Sorel a quitté la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, moins d’un an après avoir figuré en deuxième position sur la liste du parti d’extrême droite conduite par Jordan Bardella, invoquant “une logique de groupe oppressante” pour la “réflexion intellectuelle”.”Je n’ai jamais été membre du Rassemblement National mais pensais pouvoir être utile à la France au sein de cette délégation. J’ai été déçue. Mon inconfort est allé croissant à mesure que je me retrouvais confrontée à une logique de groupe oppressante qui impose de renoncer à tout degré de liberté et annihile toute possibilité de réflexion intellectuelle”, écrit Mme Sorel sur le réseau X.”La gravité de la situation actuelle de la France impose de ne pas se soumettre à des logiques partisanes quand elles empêchent de travailler au redressement de notre pays, de notre Patrie”, conclut l’eurodéputée, qui siège désormais parmi les non-inscrits.En mars 2024, l’essayiste, membre du Haut Conseil à l’intégration durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, avait annoncé rejoindre la liste RN à l’occasion des européennes pour “participer à la recomposition française”.Plusieurs élus du Rassemblement national l’ont appelée à renoncer à son mandat d’eurodéputée.

L’influence française disputée dans l’océan Indien

Mayotte, îles Eparses … La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie, joue les équilibristes dans l’océan Indien, où Emmanuel Macron entame lundi une tournée de cinq jours.Le chef de l’Etat, fidèle à sa stratégie “indopacifique”, va réaffirmer les ambitions françaises de puissance régionale tout comme une volonté de coopération renforcée avec les Etats du sud-ouest de l’océan Indien.Après des étapes à Mayotte et La Réunion, les deux départements aux avant-postes de la présence française dans cette zone, il se rendra à Madagascar et Maurice.Et participera jeudi à Antananarivo, la capitale malgache, au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), qui réunit cinq Etats insulaires (Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles, France au titre de La Réunion).”La France a certes la puissance de feu, mais elle n’est pas forcément en position de force, pas forcément numéro un et en tout cas pas seule. Les compétiteurs sont présents et actifs”, résume à l’AFP Christiane Rafidinarivo, chercheuse au centre de recherches politiques Cevipof de Sciences-Po à Paris.Grâce à ses multiples îles et îlots à travers les océans, la France possède certes le deuxième espace maritime du monde (10 millions de kilomètres carrés), dont 27% dans cette partie du globe.Grâce aux îles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des “confettis” quasi inhabités – sans compter Mayotte au nord – elle contrôle plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, redevenu un carrefour stratégique du transport maritime international.- “Accès aux ressources” -Elle dispose aussi de moyens militaires, dont une base navale à La Réunion, et économiques conséquents par rapport aux pays riverains.Mais Madagascar revendique la souveraineté sur les Eparses tout comme les Comores sur Mayotte, qui s’en est détaché lors de leur indépendance en 1975 pour rester française. L’île Maurice réclame de son côté Tromelin au nord de La Réunion.”La France est dans une situation un peu plus contrainte qu’il n’y paraît”, explique Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.”Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, un enjeu d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de Paris, en matière d’immigration ou de sécurité.Le canal du Mozambique renferme d’importantes réserves en hydrocarbures – au point qu’on le qualifie parfois de “nouvelle mer du Nord” – et halieutiques.Le rôle de la France y est désormais disputé par la Chine, qui investit massivement dans la zone, notamment à travers le développement de ports, et dispose d’une importante flotte de pêche. Etats-Unis, Russie et Inde y renforcent aussi leur présence.Russes et Chinois y ont également mené des exercices militaires avec l’Afrique du sud.- “Epine dans le pied” -La Russie, après avoir tenté en vain d’adhérer à la COI en 2020, a apporté son soutien à Madagascar dans sa revendication sur les îles Éparses, tout comme aux Comores, dont elle s’est rapprochée, pour Mayotte.”Le statut de Mayotte est extraordinairement instable. C’est une épine dans le pied de la France”, estime Bertrand Badie, spécialiste de relations internationales à Sciences Po. Les Comores s’opposent aussi à son intégration à la COI, réclamée par les élus mahorais. Face à ces résistances, Emmanuel Macron devrait s’en tenir à une ligne pragmatique, c’est-à-dire demander une “inclusion” progressive de Mayotte à la COI à travers des programmes de coopération notamment sur la santé.”Pour la France, il s’agit de consolider des coopérations avec des Etats pour qu’ils ne deviennent pas hostiles, ne rentrent pas dans d’autres réseaux qui seraient hostiles”, note Christiane Rafidinarivo.Mayotte, département le plus pauvre de France, présente d’énormes fragilités, avec une importante pression migratoire en provenance des Comores et le cyclone Chido, le plus dévastateur depuis 90 ans, qui a mis à terre son économie en décembre.”C’est une région du monde dans laquelle la décolonisation n’a jamais été véritablement accomplie. La déstabilisation tient à un fil. Il suffit d’un pouvoir populiste dans l’un des pays”, relève Bertrand Badie.

Proportionnelle: Bayrou va engager une “consultation” à partir du 28 avril

François Bayrou va engager à partir du 28 avril une “consultation” avec les partis et les groupes parlementaires sur la proportionnelle, qu’il souhaite voir adoptée pour l’élection des députés, a indiqué le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola.”Le Premier ministre souhaite aller vers la proportionnelle aux législatives. A la rentrée du 28 avril, il engagera une consultation de tous les partis, avec les groupes parlementaires”, a déclaré M. Mignola dans un entretien au Journal du dimanche.”Tout le monde ou presque est d’accord sur le principe: il faut plus de proportionnelle. Reste à déterminer la forme: régionale ? Départementale ? Mixte ? Nous aurons ce débat”, ajoute ce proche de François Bayrou, qui laisse entendre que cette réforme pourrait être examinée à l’automne.Le chef du gouvernement est un défenseur historique du mode de scrutin proportionnel pour l’Assemblée nationale. Depuis l’instauration de la Ve République, et à l’exception des législatives de 1986, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.En 2018, le président de la République Emmanuel Macron avait souhaité l’instauration d’un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, mais la réforme avait été abandonnée.La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet est favorable à la proportionnelle dans les départements comptant au moins 11 députés. Avant d’accéder à Matignon, François Bayrou penchait, lui, pour une proportionnelle dans l’ensemble des départements.De nombreux partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin. A droite, Les Républicains (LR) et Horizons y sont opposés. Le RN revendique également la proportionnelle, mais avec l’établissement d’une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête.Par ailleurs, Patrick Mignola a indiqué au JDD que le choix d’ouvrir ou non une session extraordinaire au Parlement n’était “pas encore arbitré”, évoquant “deux options”, une session en juillet ou une en septembre.”Ouvrir une session extraordinaire, c’est aussi une opportunité, pour certains, de replonger le pays dans l’instabilité. Cela dit, la peur n’éloigne pas le danger”, a observé le ministre, en allusion à un possible dépôt d’une motion de censure.Vendredi, Yaël Braun-Pivet a dit souhaiter une session extraordinaire “en juillet et probablement au mois de septembre” pour parachever l’adoption des textes en cours d’examen.”Je ne me résous pas à avoir un Parlement qui tourne au ralenti”, a-t-elle insisté, alors que l’exécutif ne semblait pas envisager cette prolongation des travaux.

Les matinales politiques, une compétition acharnée entre radios et télés

“Faire l’événement chaque matin”: les interviews des personnalités politiques, rendez-vous médiatiques indispensables pour délivrer son message ou se faire connaître, s’apparentent à une course au quotidien pour les matinales radio et télévision qui, en forte concurrence, doivent coller au mieux à l’actualité et respecter les règles de pluralisme.Avril 2022, en pleine campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon annule son passage sur RTL pour se consacrer à son dernier meeting de campagne et envoie à sa place un de ses lieutenants, Adrien Quatennens. “Il a peur ? Il est trop fatigué ?”, s’interroge, agacée, l’éditorialiste Alba Ventura.Tout aussi anxiogène pour les chaînes et les stations, il peut arriver aussi que des invités se décommandent à la dernière minute, sans proposer de second choix, obligeant les programmateurs à sonner le branle-bas de combat.C’est “l’un des métiers les plus durs de la radio”, raconte à l’AFP Rémi Sulmont, directeur de la rédaction de France Inter. Le jeu des chaises musicales est “un casse-tête quotidien”.- “Drogués à l’actu” -Ces “drogués à l’actu”, comme se caractérise Anne-Laure Sugier, directrice de la programmation dans la même station, font un travail de longue haleine pour se constituer un carnet d’adresses et travaillent sur deux temporalités : l’anticipation et l’adaptation. Une invitée comme la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, reçue fin mars, c’est “quasiment un an de travail”. A l’inverse, d’autres personnalités sont déprogrammées, ou mobilisées au pied levé, jusqu’à quelques heures avant le direct. “Ce n’est pas une folie de les réveiller à 5H30”, sourit Anne-Laure Sugier.L’objectif est de “faire l’événement chaque matin”, en dénichant la “bonne personne au bon moment”, analyse Frank Moulin, directeur de l’information et de la rédaction de RTL. Une interview réussie fait parler d’elle au moins tout au long de la journée.L’imprévisible a son importance. “C’est la magie du direct”, commente Adrien Gindre, en charge de l’entretien politique dans la matinale de TF1.En janvier, sur son antenne, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet avait proposé de taxer les retraités les plus aisés pour financer la protection sociale. Il y a eu “une semaine de débat derrière”, sourit-il.- Marché ultraconcurrentiel -Coller au mieux à l’actualité amène à ne pas recevoir uniquement les ténors de la politique. Erwan Balanant, député MoDem du Finistère, peu connu du grand public, a récemment été très sollicité comme rapporteur de la commission d’enquête sur les violences dans le secteur de la culture.Ces personnalités de second plan, qui veulent décrocher le Graal d’une invitation, doivent “trouver l’information ou la posture” pour se démarquer dans “ce marché des personnalités” ultraconcurrentiel, explique Emilie Zapalski, spécialiste de la communication politique. La liste des invités doit aussi respecter les règles de l’Arcom. Le régulateur de l’audiovisuel impose, hors période électorale, de donner la parole un tiers du temps à l’exécutif et les deux tiers restants aux partis politiques selon leur représentativité –  résultats aux élections, importance du groupe, sondages d’opinion. Tendre vers la parité est aussi important et il ne faut pas non plus saturer l’espace médiatique en conviant trop souvent les mêmes profils. Un intérêt partagé par certains politiques. L’ex-président François Hollande refuse ainsi des invitations pour “ne pas noyer sa voix dans toutes les autres et pour que sa parole reste rare et appréciée”, explique sa conseillère en communication, Sybil Gerbaud. La concurrence est rude pour la quinzaine de grands rendez-vous sur cette tranche horaire stratégique: près de la moitié des Français (43,4%) écoutent la radio entre 6 et 9 heures du matin, selon une étude de Médiamétrie publiée en novembre. Et, pour que les propos soient repris sur les autres plateaux, en dépêches AFP ou sur les réseaux sociaux, les personnalités politiques “ont conscience (…) qu’elles doivent avoir des propositions et des avis tranchés au détriment parfois de la nuance”, observe Pauline Amiel, maîtresse de conférences en sciences de l’information et communication.L’enjeu pour les journalistes est de ne pas tomber dans la politique-spectacle. “Nous ne sommes pas une caisse de résonance, ce n’est pas que le lieu de la petite phrase”, défend Anne-Laure Sugier. Il s’agit de dépasser les éléments de langage, d’interroger voire de bousculer si nécessaire.Du côté des politiques, chaque prise de parole est un pari. “Ça peut être complètement foireux”, souligne Emilie Zapalski. Et de rappeler les récents cafouillages de ministres, divisés sur l’interdiction du voile dans les compétitions sportives, qui ont brouillé le message du gouvernement, nécessitant un rappel à l’ordre de François Bayrou.

Rachida Dati: Paris à quel prix ?

Ministre et sans doute à nouveau candidate à Paris, encartée chez LR mais présente chez Renaissance, sous la menace d’un procès dans l’affaire Ghosn: le chemin vers l’Hôtel de ville est escarpé pour Rachida Dati, à moins d’un an des municipales.La ministre de la Culture n’a pas assisté au dernier Conseil de Paris. Elle n’a pas vu certains opposants s’afficher ostensiblement avec le journal Libération qui, dans son édition du 10 avril, affirme que la maire du 7e arrondissement a omis de déclarer pour 420.000 euros de bijoux à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a indiqué que les avocats de Rachida Dati avaient déposé plainte pour diffamation. Et écrit à la HATVP. Dans quel but ? Sollicité par l’AFP, son entourage n’a pas donné suite.L’affaire tombe mal. La campagne pour les municipales sera l’occasion d'”instruire un procès en probité de tous les instants” à son encontre, prédit un concurrent. Car Mme Dati a déjà un agenda judiciaire: le parquet national financier a requis qu’elle soit jugée pour corruption et trafic d’influence, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn.Les magistrats s’intéressent notamment à 900.000 euros d’honoraires perçus en tant qu’avocate de 2010 à 2012, alors qu’elle était députée européenne. Les investigations ont également cherché à déterminer si cette convention d’honoraires aurait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen. Ce qu’elle conteste.- Candidate “quoiqu’il arrive” -“C’est quelque chose d’angoissant, parce qu’elle ne le maîtrise pas”, relève un proche. “Ca fait longtemps que Rachida Dati est attaquée. Cela n’a jamais eu d’impact en termes de popularité et d’intentions de vote. Elle se présentera quoiqu’il arrive”, assure la conseillère de Paris Nelly Garnier, également proche de la ministre.Suffisant, cependant, pour gêner chez Renaissance. Depuis son entrée dans le gouvernement de Gabriel Attal en janvier 2024, un rapprochement avec les macronistes semblait scellé à Paris. Et, pour le député Sylvain Maillard, Mme Dati est “la meilleure candidate”. Mais son avis ne fait pas l’unanimité.L’ex-candidate Agnès Buzyn, notamment, ne la soutiendra pas, car elle s’est “engagée sur l’idée de faire de la politique autrement”. D’autres membres de Renaissance ont exprimé leur franche opposition. D’autres estiment qu’il est urgent d’attendre. Et certains se sont affichés avec le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel.-PLM, “prime à la notoriété”-“Le soutien à Dati n’est ni acté, ni automatique”, glisse une source chez Renaissance. Qui rappelle les “éléments structurants” du parti pour les municipales: “le cadre de vie, la transition écologique, les valeurs, l’exemplarité des élus…”.Côté droit, la ministre a récemment indiqué devant les députés LR qu’elle était à jour de cotisation. Sourire dans les rangs. “Aux européennes, elle a fait campagne pour Renaissance debout sur une chaise”, ironise un élu.”Une municipale ne dépend pas de l’investiture de tel ou tel appareil. Sa victoire se jouera sur la dynamique de terrain”, évacue Nelly Garnier.Mme Dati a le soutien de Laurent Wauquiez. La ministre a pu compter sur les députés LR pour l’adoption du texte réformant le scrutin à Paris (PLM; Paris, Lyon, Marseille), qui doit être examiné au Sénat.En 2024, avec Emmanuel Macron, “le deal, c’était: je viens au gouvernement et tu me fais PLM”, affirme un proche. Cette réforme, voulue par les macronistes et relancée par François Bayrou, prévoit une élection plus directe du maire censée avantager la ministre de la Culture, quand les règles actuelles, arrondissement par arrondissement, rendent le chemin beaucoup plus étroit.”S’il y a PLM, elle devient la seule candidate. Il faut être une rock star, connue de tous les Parisiens… Cela donne une prime énorme à la notoriété”, juge un dirigeant LR, alors que le sénateur Francis Szpiner – qui fait l’objet d’une information judiciaire pour corruption – entend briguer l’investiture.Rachida Dati, future ministre-candidate ? “L’avantage d’être au gouvernement, c’est que ça vous permet d’avoir de l’initiative institutionnelle. Vous pouvez enclencher des procédures de classement. Agir sur le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel”. Mais “elle veille toujours à ne pas être trop parisienne dans son discours. Elle est beaucoup sur l’accès à la Culture dans les zones rurales”, explique un soutien.Elle est en tout cas la troisième membre du gouvernement la plus populaire, derrière Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, d’après l’institut Ipsos. 

Marine Tondelier réélue sans surprise à la tête des Ecologistes

Malgré les critiques internes, la patronne des Écologistes Marine Tondelier a été réélue samedi à la tête du parti, plébiscitée par une large majorité des adhérents, et sera donc à la manoeuvre pour les municipales et la présidentielle, après l’échec cinglant aux Européennes.L’élue d’Hénin-Beaumont, qui a explosé médiatiquement ces dernières années, a été élue, dès le premier tour, avec 73% des voix, sur un total de 6.700 votants parmi les près de 14.000 adhérents invités à voter.Malgré des reproches sur sa gestion de l’affaire Julien Bayou, et l’échec cinglant des Européennes (5,5%), elle arrive loin devant ses trois concurrents, moins connus: l’ex-eurodéputée Karima Delli (13%), le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier (8%) et l’adjointe à la mairie de Bordeaux Harmonie Lecerf-Meunier (6%), proche de la députée Sandrine Rousseau. Lors d’une visioconférence, Marine Tondelier, à la tête de la formation écologiste depuis décembre 2022, s’est dite “très très fière de ce résultat qui témoigne d’une confiance des militants”. Un résultats à 73% “avec trois concurrents en face, c’est quand même, je pense, assez rare dans la vie des partis”, s’est-elle félicitée.La députée Sandrine Rousseau, très critique de la gestion du parti, se retrouve évincée du bureau politique en raison d’une modification du quota des représentants franciliens dans cette instance.Le maire de Grenoble Eric Piolle, qui visait un poste de porte-parole, contre la volonté de Marine Tondelier, est, lui, en ballotage et devra en passer par un deuxième tour.  Les adhérents étaient invités à voter, de mercredi à vendredi, pour la secrétaire nationale, mais aussi pour le secrétariat exécutif (6 personnes), et pour le bureau politique (12 personnes). Les opposants de Marine Tondelier ont dénoncé ces dernières semaines une récente modification des règles électorales, visant à les simplifier, mais qui au final, selon eux, les a complexifiées et a surtout été destinée à servir la secrétaire nationale. “Nous aurions fait des résultats peut-être même plus importants avec les anciennes règles”, a-t-elle rétorqué.La patronne des Ecologistes, à l’emblématique veste verte, soutenue notamment par les ex-candidats à la présidentielle Yannick Jadot, Noël Mamère et Eva Joly, ainsi que par une majorité de maires écologistes, l’emporte dans toutes les instances du parti.Sa liste gagne notamment la quasi-totalité du secrétariat exécutif (composé de deux secrétaires nationaux adjoints, deux porte-parole et un trésorier).- “digne de LFI” -Au total, sa liste obtient par ailleurs huit des douze postes du bureau politique.De même, dix des onze membres du Comité électoral lui sont rattachés. “C’est digne de LFI. Celles et ceux qui n’ont pas soutenu Tondelier peuvent tranquillement abandonner leurs ambitions législatives ou partir ailleurs”, dénonce un écologiste.Marine Tondelier avait déjà remporté la semaine dernière un premier vote sur la désignation d’une partie des membres du conseil fédéral, sorte de Parlement du parti. Alors que ses opposants soulignent qu’elle n’y a obtenu qu’une majorité relative, la secrétaire nationale rétorque qu’elle a néanmoins la minorité de blocage.  “Marine Tondelier élimine les gens pour être la seule candidate possible en 2027”, accuse l’écologiste.Celle qui a émergé médiatiquement au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, en se posant en trait d’union de la gauche, se défend de toute ambition présidentielle. “Le nombre de candidats à gauche commence à ressembler au métro aux heures de pointe”, regrettait-elle récemment. Mais ses partenaires ne sont pas dupes. “Bien sûr qu’elle veut y aller”, souffle un député socialiste, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de LFI, estime “qu’il y a une part de positionnement tactique chez Marine Tondelier dans son rôle de trait d’union de la gauche”.Dernière étape du congrès, un nouveau vote est prévu du 24 au 26 pour désigner la dernière partie du conseil fédéral, avant une “convention d’investiture” le 26 à Pantin.Marine Tondelier devrait y poser des jalons sur sa stratégie pour les municipales et la présidentielle. Elle a d’ailleurs expliqué qu’elle n’était “pas contre” une primaire pour 2027,  mais que la question était “prématurée”.

Marine Tondelier réélue sans surprise, dès le premier tour, à la tête des Ecologistes

Marine Tondelier a été réélue sans surprise samedi, dès le premier tour, à la tête des Ecologistes par les militants, a annoncé la direction du parti. Largement favorite, l’élue d’Hénin-Beaumont, qui a explosé médiatiquement depuis près de trois ans, a été réélue avec 73% des voix, sur un total de 6.700 votants (et 49% de participation). Son courant arrive en tête de toutes les instances du parti. “On est très très fiers de ce résultat qui témoigne d’une confiance des militants. C’est un premier tour à 73% avec trois concurrents en face. C’est quand même, je pense, assez rare dans la vie des partis”, s’est-elle félicitée lors d’un point presse en visioconférence.La députée Sandrine Rousseau, qui briguait un poste au sein du bureau politique, n’a pas réussi à y entrer, et le maire de Grenoble Eric Piolle, qui vise un poste de porte-parole, devra, lui, en passer par un second tour. Malgré des critiques internes l’accusant d’avoir verrouillé le parti, d’avoir mal géré l’affaire Julien Bayou, et lui reprochant l’échec cinglant des Européennes (5,5%), Marine Tondelier arrive loin devant ses trois concurrents, moins connus: l’ex-eurodéputée Karima Delli (13%), le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier (8%), Harmonie Lecerf Meunier (6%), adjointe à Bordeaux (6%) et proche de Sandrine Rousseau.Ses opposants ont dénoncé ces dernières semaines une récente modification des règles électorales, visant à les simplifier, mais qui au final est apparue, selon eux, très complexe et surtout destinée à servir la secrétaire nationale. A la tête de la formation écologiste depuis décembre 2022, Marine Tondelier avait déjà remporté la semaine dernière un premier vote sur la désignation d’une partie des membres du conseil fédéral, sorte de Parlement du parti. Mais dans cette instance, elle n’a obtenu qu’une majorité relative, ont souligné ses opposants.Dernière étape du congrès écologiste, un nouveau vote est prévu du 24 au 26 pour désigner notamment la dernière partie du conseil fédéral, avant une “convention d’investiture”, le 26, à Pantin (Seine-Saint-Denis). 

Propos sur le libre-échange: Bernard Arnault est “vendu aux Américains”, tacle Roussel (PCF)

Le patron du Parti communiste français Fabien Roussel a estimé vendredi que Bernard Arnault était “vendu aux Américains” et “dangereux” après les propos du patron de LVMH la veille plaidant pour “une zone de libre-échange” entre les Etats-Unis et l’Union européenne.”Bernard Arnault réussit l’exploit de défendre une zone de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis en disant que ce serait une chance pour nos agriculteurs. Il est vendu aux Américains. Il est dangereux”, a dénoncé Fabien Roussel sur le réseau social X.Jeudi, le PDG de LVMH a appelé les dirigeants européens à régler “à l’amiable” les tensions commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis, se disant même “favorable” à “une zone de libre-échange” entre les deux puissances économiques.”Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital”, a-t-il plaidé. Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, rejoint des positions similaires du milliardaire américain Elon Musk, membre de l’administration Trump, qui a déclaré début avril espérer tendre vers “une zone de libre-échange” entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des “droits de douane nuls”. La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a pour sa part accusé sur X le multimilliardaire d'”adopter la rhétorique complotiste de l’extrême droite” après ses propos sur l’Europe qui, selon lui, “n’est pas dirigée par un pouvoir politique, mais par un pouvoir bureaucratique”.”Une zone de libre-échange avec les Etats-Unis est la pire réponse à la guerre commerciale lancée par Trump: cela signe la mort de notre agriculture et de notre industrie”, indique pour sa part à l’AFP la cheffe de file des eurodéputés LFI Manon Aubry.”Mais ce n’est pas étonnant que Bernard Arnault marche dans les pas de Donald Trump: il était déjà présent à l’investiture au Capitole (…) cela fait bien longtemps que l’on sait qu’il ne défend pas les intérêts de la France”, accuse-t-elle.

Enfance: la vérification des antécédents judiciaires a permis d’écarter des profils dangereux

Plus de 450 personnes écartées dans six départements: un nouveau système de vérification des antécédents judiciaires des intervenants expérimenté dans la Petite enfance et l’Aide sociale à l’enfance a déjà permis d’écarter des profils potentiellement dangereux.”La protection de l’enfance, parce qu’elle s’occupe de mineurs vulnérables, est particulièrement exposée aux prédateurs sexuels”, souligne Katy Lemoigne, qui dirige l’association Chanteclair, qui accueille 1.200 jeunes en Protection de l’Enfance.La loi Taquet de 2022 a prévu de renforcer le contrôle des antécédents judiciaires pour les professionnels et bénévoles de la Protection de l’enfance et des crèches, ainsi que les assistants maternels et familiaux et les membres de leur famille.Mais sa mise en oeuvre se fait attendre, regrette un récent rapport parlementaire sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance, remis la semaine dernière au gouvernement. Un système d’information sécurisé est expérimenté depuis septembre 2024 dans six départements.Professionnels et bénévoles des secteurs concernés doivent produire une “attestation d’honorabilité”, obtenue sur un site gouvernemental dédié certifiant qu’ils ne font pas l’objet d’une interdiction d’exercer au contact de mineurs. Sont vérifiés le bulletin B2 du casier judiciaire et le fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijaisv).- Un million de personnes -Cette expérimentation vient d’être étendue à 23 autres départements, en vue d’une généralisation partout en France fin 2025, selon la ministre des Solidarités Catherine Vautrin.Cette expérimentation a déjà permis d’écarter des profils problématiques. Dans les seuls six territoires pilotes, 435 demandes ont été refusées en raison d’une condamnation inscrite au casier judiciaire et 20 pour une inscription au Fijaisv, sur 93.000 demandes, selon son ministère.”Quand nous avons demandé à tous nos employés de demander l’attestation sur la nouvelle plateforme, une de nos professionnelles n’a pas pu nous la fournir. Elle avait une condamnation”, témoigne Thibault Trump, fondateur du groupe de crèches Plic & Ploc.A terme, un million de personnes devront demander une attestation d’honorabilité, selon le ministère. “Ce dispositif est rassurant pour les familles, les enfants, les professionnels, plus simple, avec moins d’erreur”, commente Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches.”C’est un outil très attendu, qui permet un gain de temps et d’efficacité énorme pour les associations”, confirme Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la Cnape, une fédération de 180 associations gestionnaires de services de protection d’enfance.Car actuellement, le contrôle des antécédents est “très difficile”, “très disparate et parfois impossible”, relève le rapport de la commission parlementaire. Les associations qui gèrent établissements ou assistants familiaux n’ont pas accès aux casiers judiciaires et sollicitent les départements, qui saisissent les services de l’Etat, cela pouvant prendre des jours voire des mois.- Contrainte de l’urgence -“Nous envoyons des listes de personnes que nous recrutons, mais nous n’obtenons pas de réponse: est-ce qu’il n’y a pas de problème? ou est-ce qu’elles n’ont pas été traitées?”, souligne Katy Lemoigne. Face au manque de personnel, les associations reconnaissent faire appel à des gens sans vérifier leurs antécédents. Une situation aggravée par le recours accru à l’intérim.”Un gestionnaire doit parfois recruter sans avoir l’extrait de casier parce que son service en tension menace de fermer. Il prend le risque qu’on lui dise dans deux mois, +attention, alerte rouge, cette personne a été condamnée+”, explique Pierre-Alain Sarthou.”Quand il faut remplacer un surveillant de nuit en arrêt maladie, on cherche dans son vivier de CDD vérifiés. Si aucun n’est disponible, nous sommes parfois contraints de recourir dans l’urgence, sans pouvoir vérifier ses antécédents, à une personne pour veiller seule sur six enfants cette nuit-là”, explique Mme Lemoigne.Les employeurs attendent avec impatience la généralisation du dispositif, mais veulent aussi des clarifications sur la situation des salariés qui ne pourront fournir d’attestation: pourront-ils les licencier sans préavis?D’autres regrettent que le système ne soit pas appliqué pour les établissements qui accueillent de jeunes handicapés, pourtant très vulnérables, ou de jeunes délinquants.

Congrès du PS: Boris Vallaud aussi courtisé qu’insaisissable

Boris Vallaud, en lice pour prendre la tête du PS lors du prochain congrès mi-juin, affirme vouloir rester dans la course jusqu’au bout, même s’il est courtisé par les deux principaux camps du parti.Le chef des députés socialistes se pose en rassembleur, pour éviter selon lui un nouveau congrès fratricide après celui de Marseille en 2023. Et assure qu’il aura les 30 parrainages requis pour déposer une motion (ou texte d’orientation en termes socialistes) et concourir ainsi pour en devenir le dirigeant.Mais sa marge de manÅ“uvre semble faible: face à lui, un premier secrétaire sortant, Olivier Faure, qui revendiquait début avril lors du démarrage de la campagne déjà près de 4.000 signatures d’adhérents, et les opposants de ce dernier, qui se sont coalisés.Le camp fauriste et ses opposants s’accordent pour chiffrer entre 15 et 20% le futur score du texte d’orientation de Boris Vallaud, le plaçant en troisième position. Or, seuls les premiers signataires des deux textes arrivés en tête peuvent ensuite concourir au poste de premier secrétaire.”On est plutôt entre 20 et 25%”, corrige le sénateur Alexandre Ouizille, proche du chef des députés PS. “Il ne faut pas grand chose pour être dans les deux premiers.”En attendant, les tractations avec les deux camps ont commencé, car Boris Vallaud demeure indispensable pour que l’un d’entre eux s’assure une victoire indiscutable. A peine annoncée leur volonté de fusionner pour produire un texte commun, les trois principaux opposants au premier secrétaire (le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, l’édile de Vaux-en-Velin Hélène Geoffroy et le député Philippe Brun) avaient déjà tendu la main à l’élu des Landes.Ils se targuent désormais d’avoir convenu d’un rendez-vous avec lui.”Je ne sais pas quelle est sa stratégie. Mais si Boris Vallaud veut un changement de cap, il doit se tourner vers nous”, juge une opposante à Olivier Faure. “Il n’a pas la possibilité de gagner tout seul et s’il nous explique que c’est derrière lui ou rien, ce n’est pas acceptable.”- “Plus petit dénominateur commun” -“D’où vous arrivez troisième et vous pensez gagner la Ligue des champions ?”, interroge un autre élu, reprochant au député des Landes de vouloir être “le plus petit dénominateur commun”, au risque de “tirer le parti vers le bas”.Chez les fauristes, on souligne que “les liens sont constants” avec Boris Vallaud, qui soutenait Olivier Faure au dernier congrès, et “se dit solidaire de son bilan”. “Si tu es solidaire, tu ne peux pas t’allier à ceux qui veulent la peau d’Olivier”, remarque l’ex-président du conseil national du PS, Luc Broussy, proche du premier secrétaire. Pour le député Laurent Baumel, avec cette fusion des courants anti-Faure, le congrès marquera “la confrontation de deux lignes stratégiques: celle d’Olivier, qui dit +le périmètre d’une candidature commune à la présidentielle doit aller de Glucksmann à Ruffin+, et celle des autres, qui disent : +il faut reconstituer un espace social-démocrate de Glucksmann à Cazeneuve+”.Dans ce cadre, Boris Vallaud va devoir se positionner. “La possibilité dans laquelle il s’était située, d’être celui qui rassemble, devient plus compliquée”, estime Laurent Baumel. “La question c’est comment on continue le dialogue avec lui pour qu’il puisse revenir chez nous” et qu’il “ait sa part”, ajoute Luc Broussy.Mais dans l’entourage de Boris Vallaud, on regrette qu’Olivier Faure “se souvienne des autres quand ça l’arrange”.Pour le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, qui s’est rallié à Olivier Faure mais ne cache pas sa sympathie pour le Landais, “il faut donner à Boris des garanties sur le fonctionnement du parti”, et ne pas laisser l’impression que la future présidentielle lui est interdite, alors qu’Olivier Faure semble lui-même se préparer pour cette échéance. Car, même s’il s’en défend, de nombreux observateurs du PS pressentent que Boris Vallaud a plus en ligne de mire 2027 que la gestion du parti.”Personne ne vous dira qu’il a toujours rêvé de prendre le parti. Mais il ne veut pas être résumé à être un fauriste”, remarque un cadre socialiste.  En privé, Boris Vallaud concède d’ailleurs pouvoir être “un très bon numéro deux, si j’ai un super numéro un”.