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Montpellier: des familles expulsées d’un squat relogées par la mairie, qui tance l’Etat

Le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, a annoncé mardi qu’une solution provisoire d’hébergement avait été trouvée pour des familles campant devant sa mairie depuis leur expulsion d’un squat, dénonçant au passage les manquements de la préfecture sur ce dossier.Le 27 octobre, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a fait procéder par les forces de l’ordre à l'”évacuation” d’un squat en périphérie de la ville, “en application d’une décision de justice”.Ces personnes expulsées -une vingtaine selon la préfecture, plus d’une trentaine, dont une quinzaine d’enfants, selon des associations-, avaient immédiatement installé un campement de fortune devant l’Hôtel de ville, où des rassemblements de soutien ont réuni plusieurs centaines de personnes.”L’hiver approche, le froid s’installe. Personne ne devrait dormir dehors en France”, a notamment dénoncé sur place la députée LFI Nathalie Oziol, en renvoyant dos à dos l’Etat et la ville.”La préfecture manquant à ses devoirs devant la loi, toutes les familles sont prises en charge dès aujourd’hui dans des hôtels”, a indiqué mardi dans un communiqué M. Delafosse.”Une solution temporaire” qui a “été acceptée par les familles”, a-t-il ajouté.”Afin de recouvrir les frais engagés”, la ville lancera une “procédure de remboursement auprès des services de l’Etat”, a aussi annoncé l’élu socialiste.Il a estimé avoir été mis “devant le fait accompli” par la préfecture sur ce dossier, alors que ces dernières années les deux parties ont pu mener conjointement des opérations de “résorption” de squats et de bidonvilles.Sur les 21 personnes expulsées, six personnes demandeuses d’asile ont fait l’objet d’une prise en charge. Les autres font l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avait de son côté souligné lundi dans le journal Midi Libre François-Xavier Lauch. “La place de ces personnes est de retourner dans leur pays”, a-t-il ajouté, dénonçant une “instrumentalisation politique de cette affaire”.Mardi en fin de journée, un immeuble neuf sur le point d’être livré à ses propriétaires, qui était occupé depuis lundi par plusieurs dizaines de personnes, a à son tour été investi par la police.”Les 70 personnes présentes sur site ont été évacuées par les policiers. Il s’agissait de membres de la communauté des gens du voyage sédentarisés, disposant d’un logement et domiciliés dans le quartier de la Mosson”, a précisé à l’AFP un responsable de la préfecture.”Opération terminée. Aucun incident à signaler”, a-t-il ajouté.”Le squat est évacué et je m’en félicite (…) Je poursuivrai mon action pour lutter contre les installations illicites et pour mettre en oeuvre les décisions de justice”, a commenté François-Xavier Lauch, cité par ses services.

Municipales à Paris: Rachida Dati en tête du premier tour, selon un sondage

Rachida Dati, candidate LR à la mairie de Paris, figure en tête des intentions de vote au premier tour des municipales de mars 2026, devant son concurrent de centre-droit Pierre-Yves Bournazel, tandis que le socialiste Emmanuel Grégoire fait la course en tête à gauche, selon un sondage Ifop pour Le Figaro et Sud Radio paru mardi.La ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement recueillerait entre 26 et 28% des suffrages à la tête d’une liste soutenue par les Républicains, le Modem et l’UDI mais sans Renaissance, le parti présidentiel ayant décidé d’investir le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel, un proche d’Edouard Philippe crédité lui de 14 à 15% des intentions de vote.A gauche, le candidat du PS et député Emmanuel Grégoire devancerait selon l’Ifop ses concurrents écologiste David Belliard et de LFI Sophia Chikirou, en passe d’être investie par le parti de Jean-Luc Mélenchon: l’ancien premier adjoint à la maire sortante Anne Hidalgo remporterait entre 20 et 22% des voix au premier tour en fonction des différentes stratégies d’union, objet de négociations entre socialistes et écologistes.Les discussions achoppent sur le périmètre de l’union, les Ecologistes prônant une union avec LFI dès le premier tour, ce que les socialistes rejettent.Si trois listes de gauche séparées étaient proposées aux électeurs, Emmanuel Grégoire recueillerait 20% des suffrages sur une liste commune avec les communistes, alliés historiques des socialistes à Paris, devant la liste écologiste menée par David Belliard (13%) et celle de Sophia Chikirou (12%).Le député serait toujours en tête, avec deux points de plus, si David Belliard, actuel adjoint d’Anne Hidalgo en charge des transports, faisait liste commune avec LFI. Au second tour, dans le cas d’une triangulaire avec le maintien de Pierre-Yves Bournazel, la gauche unie menée par Emmanuel Grégoire gagnerait le match, avec 42% des voix, contre Rachida Dati (39%), selon l’Ifop.A l’autre bout du spectre, la liste du candidat du RN Thierry Mariani récolterait 8% des voix au premier tour, et celle de la candidate du parti Reconquête d’Eric Zemmour, Sarah Knafo, 7%.Le sondage a été réalisé du 29 octobre au 3 novembre auprès de 1.037 personnes inscrites sur les listes électorales, âgées de 18 ans et plus.

La classe politique salue la sortie de prison de Cécile Kohler et Jacques Paris

La classe politique a exprimé son soulagement mardi après l’annonce de la sortie de prison de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français détenus en Iran depuis trois ans et demi.Réunis en session pour les discussions budgétaires, les députés présents dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale dans la soirée se sont levés et ont applaudi, quelques instants après l’annonce sur le réseau X par le président Emmanuel Macron.Le chef de l’État a précisé que les deux Français étaient sortis de la prison d’Evin, à Téhéran, et qu’ils se trouvaient à l’ambassade de France, évoquant une “première étape” avant un retour en France.”Quel soulagement, quelle émotion. Après trois années de détention en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris ont enfin quitté la prison d’Evin”, a écrit sur X la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, rappelant que les portraits des deux captifs avaient été accrochés devant le Palais Bourbon, signe de “la mobilisation constante de la représentation nationale en faveur de leur libération”.La leader du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé que la nouvelle représentait une “immense délivrance pour l’ensemble du peuple Français”, et remercié “l’ensemble des services de l’État” qui y ont contribué.À gauche, le coordinateur national de la France insoumise (LFI) Manuel Bompard a estimé qu’il s’agissait d’un “grand soulagement”. “Bravo à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés sans relâche pour leur libération”.”Il n’est pas de grand pays qui abandonne ses concitoyens à l’arbitraire”, a renchéri le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, adressant ses pensées “à leurs familles, leurs amis qui ont tant attendu ce dénouement”.”Sentiment de soulagement indescriptible ce soir”, a écrit de son côté la cheffe des Écologistes Marine Tondelier. “Merci à la diplomatie française et à toutes et à tous pour cette mobilisation. On n’a rien lâché, et ça a payé”, a-t-elle ajouté.

Retraites, économies: coup d’envoi de l’inflammable budget de la Sécu à l’Assemblée

“Nouvelle étape du marathon budgétaire à l’Assemblée: les députés ont entamé mardi dans l’hémicycle l’examen du budget de la Sécurité sociale, qui contient la suspension de la réforme des retraites mais aussi plusieurs mesures explosives, et dont l’adoption la semaine prochaine est encore très incertaine.Franchises médicales, durée des arrêts de travail, cotisation sur les tickets-restaurants… Les discussions sur le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) s’annoncent inflammables.Le gouvernement a prévu des économies massives pour réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026, contre 23 cette année.”Sans maîtrise, le système finirait par se consumer de lui-même”, a déclaré la ministre de la Santé Stéphanie Rist, assumant un “effort collectif” en ouverture des débats en présence du Premier ministre Sébastien Lecornu.”Vous tentez de nous faire avaler un ensemble d’horreurs camouflé par vos faux compromis”, a rétorqué Elise Leboucher (LFI), défendant sans succès une motion de rejet, largement repoussée (61 voix contre 326).Les débats sur les articles sont programmés jusqu’à dimanche soir, avant un vote sur l’ensemble du texte mercredi, après deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Mais selon plusieurs sources parlementaires et gouvernementale, la discussion sur la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du PS, pourrait être renvoyée à mercredi, juste avant le vote, pour permettre au maximum de députés d’être présents.Ce PLFSS sera sans aucun doute remanié.Sébastien Lecornu a lui-même déclaré être prêt à renoncer au gel des pensions de retraite, casus belli pour de nombreux groupes, et des minimas sociaux. Mais tous les compromis ne sont pas sur la table, a-t-il prévenu devant les députés de son parti Renaissance : “on ne va pas mettre l’économie à terre”.En commission, la suspension de la réforme des retraites a été approuvée par le RN et les socialistes. Les députés Renaissance se sont abstenus. Les Républicains et Horizons entendent au contraire maintenir la réforme. Et des incertitudes planent sur son financement. Elle coûterait au moins 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027. La commission a largement rejeté les propositions du gouvernement: une surtaxe sur les complémentaires santé, et une sous-indexation des pensions de retraite par rapport à l’inflation.- “Sort du gouvernement” -Pour remplir les caisses, le PS propose une hausse de la CSG sur les revenus du capital. Une version adoptée en commission tablait sur 2,7 milliards d’euros. Un mécanisme auquel Sébastien Lecornu a semblé ouvert, comme certains députés Renaissance ou MoDem.”J’y suis opposé”, a lancé mardi le rapporteur général du texte, Thibault Bazin (LR), estimant que la mesure pèsera également sur “les produits d’épargne de millions de Français: plans d’épargne logement, plans d’épargne populaire et j’en passe”.Cette mesure sera peut-être l’une des clés pour faire adopter la partie recettes du texte. Les parlementaires l’avaient rejetée en commission. S’ils la rejettent à nouveau dans l’hémicycle (peut-être jeudi ou vendredi selon des députés) c’est tout l’examen qui s’interromprait, sans avoir abordé la suspension de la réforme des retraites.  “C’est sur le PLFSS que le sort du gouvernement se joue dans les jours qui viennent”, a résumé à l’AFP le socialiste Jérôme Guedj.Autre point chaud des débats: le doublement annoncé des franchises médicales (reste à charge des patients sur des consultations et médicaments), qui rapporterait 2,3 milliards d’euros. La mesure ne figure pas dans le texte et reste à la main du gouvernement par décret, et hérisse à droite comme à gauche.- Vote le 12 novembre -Les députés devront se hâter: près de 2.500 amendements ont été déposés (une partie sera irrecevable).Si l’examen n’est pas terminé le 12 novembre, le texte sera quoi qu’il arrive transmis au Sénat en raison des délais constitutionnels.Si le vote a bien lieu, son adoption dépendra en grande partie des abstentions.Celle des écologistes et des communistes, qui réclament notamment que les carrières longues soient comprises dans la suspension de la réforme des retraites via un amendement gouvernemental.Celle du PS, qui a pour l’instant exclu de voter pour.Et celle du RN, Marine Le Pen n’ayant pas exclu la possibilité d’une abstention – tout comme celle d’un vote contre.

Lyon: le maire écologiste lance sa campagne en vue d’un “match serré” face à Aulas

Face à un Jean-Michel Aulas offensif, une candidate LFI partie en solo et des sondages inquiétants, le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a changé de braquet mardi et lancé, avec ses alliés de gauche, la campagne pour sa réélection.Elu en 2020 à la tête de la troisième ville de France, Grégory Doucet, 52 ans, ancien cadre dans l’humanitaire, avait gagné aux second tour dans une triangulaire face à un macroniste dissident et un autre soutenu par LR.Cette fois, son principal adversaire, l’ancien patron emblématique de l’OL, Jean-Michel Aulas, est parvenu à faire l’union à droite et au centre, soutenu notamment par LR, Renaissance et le Modem.Deux sondages publiés ces dernières semaines créditent ce dernier de 47% d’intentions de vote au premier tour, loin devant Grégory Doucet (à 23 ou 24%) donné nettement perdant au second tour (39%).De quoi donner des sueurs froides au maire qui, s’il avait annoncé dès 2023 son intention de briguer un second mandat, n’était pas encore entré activement dans la campagne contrairement à son rival.Depuis mardi c’est chose faite: Grégory Doucet s’est affiché aux cotés des leaders locaux du PS, PCF, Place Publique entre autres, pour annoncer l'”union de la gauche et des écologistes” et lancer leur campagne de terrain.Pour autant, son camp ne prévoit aucun grand meeting à ce stade et ne veut pas donner l’impression de céder à la panique.”Nous sommes une équipe municipale sortante. Donc il n’y a pas d’urgence. Nous ne répondons pas aux oukases de Jean-Michel Aulas, ni à quelconque autre pression”, assure la députée PS Sandrine Runel.- “Se donner à fond” -Les sondages ont “confirmé quelque chose qu’on ressentait, à savoir que Jean-Michel Aulas est vu positivement”, et “que le match sera serré”, reconnaît auprès de l’AFP Valentin Lungenstrass, adjoint au maire et l’un des directeurs de sa campagne.”On ne pourra pas se contenter d’une campagne de sortant, tranquille dans son fauteuil. Il faudra se donner à fond et proposer de nouvelles choses”, ajoute l’élu écologiste. “Il faudra mener une campagne de conquête”.Pour ce faire, l’équipe sortante a déployé dès mardi des équipes pour tracter dans le centre de Lyon, comme le font les militants du camp Aulas depuis fin septembre, quand leur candidat a lancé sa campagne avec un premier meeting.”On aura aussi pleins de militants, je n’ai pas de craintes sur notre force humaine”, assure Valentin Lungenstrass qui s’interroge davantage sur les “moyens hors-norme” de l’ancien chef d’entreprise, “du fait de son patrimoine financier autant que de ses relations”.A la tête de l’OL pendant 35 ans, le septuagénaire a fait fortune avec la Cegid, une société spécialisée dans les progiciels de gestion et dispose d’un patrimoine de 450 millions d’euros, selon le magazine Challenge.- Campagne “intense” -Face à ce rival de taille, “les prochains mois vont être intenses, il faudra être sur le terrain tout le temps”, estime Emma, une militante écologiste du 9e arrondissement venue distribuer des tracts sur les quais du Rhône. L’autre coup dur pour le camp municipal est la candidature de la France Insoumise, pourtant partenaire du maire, qui part en solo au premier tour, conformément à sa stratégie nationale d’implantation locale.Elle sera portée par la députée LFI du Rhône, Anaïs Belouassa-Cherifi, qui lance sa campagne par un meeting jeudi à Lyon.”Les Ecologistes font campagne simplement sur leur bilan, sans être force de proposition”, a justifié Anaïs Belouassa-Cherifi, qui n’exclut pas une alliance de second tour. Les sondages la placent en 3e position avec de 10% à 15% d’intentions de vote au premier tour.”LFI a fait des choix qui sont les leurs. C’est le choix qu’ils font par ailleurs dans toutes les villes de France”, a commenté Mme Runel. “Nous avons décidé nous de faire une campagne lyonnaise”, a poursuivi Grégory Doucet, “les considérations nationales, nous les laissons de côté.”

Fini l’alcool à la buvette de l’Assemblée ? Un rapport préconise son interdiction

Plus une goutte à la buvette? Un rapport parlementaire recommande d’interdire la vente d’alcool au bar-restaurant de l’Assemblée nationale. Non pas pour prévenir d’éventuels excès de députés trop alcoolisés, mais par “mesure d’exemplarité”, selon son auteur, le député Emmanuel Duplessy (groupe écologiste).Alors que l’examen du budget de la Sécurité sociale débute mardi dans l’hémicycle, un autre débat agite les couloirs du Palais Bourbon: faut-il interdire l’alcool à la buvette?La question a ressurgi avec la publication, vendredi dernier, du rapport du député du Loiret, chargé d’examiner l’enveloppe budgétaire qui finance le fonctionnement des grandes institutions de la République, dont l’Assemblée nationale.Le document pointe notamment que les élus peuvent régler leurs consommations via leurs frais de mandat, alors même que la consommation d’alcool sur les lieux de travail en France est interdite, excepté lors des repas où certaines boissons sont tolérées.Entouré de caméras, Emmanuel Duplessy, membre du parti Génération.s, s’étonne du vif intérêt médiatique suscité par son rapport: “C’est peut-être une illustration de la survivance de certains passe-droits (…) qui peuvent subsister dans le monde politique”, s’interroge-t-il.Le député reconnaît toutefois que l’alcool à la buvette ne représente pas un “gouffre” financier. Le chiffre d’affaires lié aux ventes d’alcool s’élevait à environ 100.000 euros en 2024, dont il estime que 90% ont pu être pris en charge via les frais de mandat des députés. Les ministres et collaborateurs peuvent consommer sur place.Cela reviendrait, selon ses calculs, à 20 euros par mois par député. Un verre de vin à la buvette coûte entre 5 et 8 euros.Emmanuel Duplessy propose donc d’y interdire l’alcool, mais aussi de rendre inéligibles aux frais de mandat les boissons alcoolisées consommées à l’extérieur, dans le cadre de repas au restaurant.”De la même manière que les cigarettes ne sont pas prises en charge pour un député fumeur”, dit-il. Et les risques d’excès?”Je n’ai jamais assisté à une scène où la cause d’un débordement à l’Assemblée, serait liés à un problème d’alcool. De manière générale, les députés se tiennent très bien”, répond-il.Le débat est récurrent au Palais Bourbon, et il ulcère certains élus. À l’image du député RN Frédéric Falcon, qui écrit sur X: “Nous continuerons à défendre notre viticulture (…) assez de ces mesures d’inspiration islamiste”.”L’Assemblée est un des rares lieux de travail où l’alcool est autorisé”, reconnaît pour sa part le socialiste Philippe Brun. “Ce que je constate, c’est que mes collègues en consomment très peu. La buvette sert essentiellement des Coca Light”.

Algérie: Lecornu souhaite que la renégociation de l’accord de 1968 “démarre le plus vite possible”

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a souhaité mardi que la renégociation de l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie “démarre le plus vite possible”, redisant qu’il était opposé à son “abrogation” après un vote non contraignant en ce sens des députés la semaine dernière.”Je ne crois pas à l’abrogation de cet accord, mais à sa renégociation”, a redit le chef du gouvernement, après le vote symbolique, jeudi dernier, par les députés, d’une proposition de résolution du Rassemblement national (RN, extrême droite) visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien, qui crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens. Il répondait à une question de la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, qui plaide pour l’abrogation de cet accord qu’elle a jugé “peu glorieux pour l’Algérie et léonin pour la France”.L’adoption de cette proposition de résolution visant à dénoncer l’accord de 1968 a télescopé les prémices d’un dialogue entre la France et l’Algérie.”Il faut (…) désormais que ce début de renégociation démarre le plus vite possible”, a affirmé M. Lecornu, en suggérant de repartir du comité intergouvernemental de haut niveau des deux pays de 2022, qui avait “acté que nous devions renégocier cet accord”.Le Premier ministre a suggéré de “repartir de nos intérêts plus globaux” parce qu’il “n’y a pas que la question migratoire”, qui avait été mise en avant par l’ancien ministre de l’Intérieur Les Républicains (LR, droite) Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure avec Alger. Après des mois de relation gelée, marqués par l’arrêt total de la coopération migratoire, le départ du gouvernement de M. Retailleau, remplacé par Laurent Nuñez, un successeur non politique, avait permis ces dernières semaines d’amorcer en coulisses des discussions. M. Nuñez a mis en avant notamment les besoins de coopération sécuritaire notamment dans la lutte antijihadiste au Sahel.Sébastien Lecornu a de même évoqué “la question de la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité, la question de la pression terroriste qui monte au Sahel, les questions de sécurité maritime et puis les questions économiques”.Il a insisté sur “le respect de la souveraineté de l’Algérie” et de son gouvernement. “Quels que soient nos désaccords, on doit être capable de mener une discussion qui soit exigeante et qui protège nos intérêts”, a-t-il dit, en promettant de “ne jamais faire de la question de l’Algérie un sujet de politique intérieure en France”.Il s’agit d’un “sujet bilatéral, de respect, qu’il convient à mon avis de traiter avec beaucoup de sang froid pour nous permettre justement d’avancer”, a-t-il souligné, en redisant que l’exécutif français restait “mobilisé” pour obtenir la libération du franco-algérien Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, tous deux emprisonnés en Algérie.

Lyon: le maire écologiste sortant lance sa campagne avec la gauche, sans LFI

Le maire sortant EELV de Lyon, Grégory Doucet, a lancé mardi sa campagne pour les élections municipales en annonçant l’union de la gauche et des écologistes, sans LFI, pour affronter l’ancien patron de l’OL Jean-Michel Aulas.”Cette union de la gauche et de l’écologie, elle se veut d’abord porteuse d’espoir. Nous avons décidé de nous mettre ensemble pour continuer à conjuguer justice sociale et adaptation de la ville au défi du 21e siècle”, a déclaré M. Doucet.Le maire, élu en 2020 à la tête de la troisième ville de France, a donné le coup d’envoi de cette campagne aux côtés de leaders locaux du PS, du PCF, de Place Publique, d’ex-Insoumis et d’autres petits partis de gauche de sa majorité municipale, sur une place du centre de Lyon, devant une centaine de militants.Deux sondages publiés ces dernières semaines le placent au premier tour à 23% ou 24% d’intentions de vote, loin derrière le candidat de la droite et du centre Jean-Michel Aulas (47%), qui l’emporterait nettement au second tour (61%).”Nous sommes une équipe municipale sortante. Donc il n’y a pas d’urgence. Nous ne répondons pas aux oukases de Jean-Michel Aulas, ni à quelconque autre pression”, a déclaré la députée socialiste Sandrine Runel, interrogée sur la possibilité que ces sondages aient pesé sur le tempo de la campagne.Grégory Doucet et ses alliés seront aussi opposés à la candidate de La France insoumise, Anaïs Belouassa-Cherifi, députée du Rhône, qui lance sa campagne par un meeting jeudi à Lyon. Les deux sondages récents la placent en 3e position avec de 10% à 15% d’intentions de vote au premier tour.”LFI a fait des choix qui sont les leurs, puisqu’ils ont annoncé il y a quelques temps qu’ils souhaitaient partir en campagne, en tout cas au premier tour, seuls. C’est le choix qu’ils font par ailleurs dans toutes les villes de France”, a commenté Mme Runel.La centaine de militants réunis autour de M. Doucet et ses alliés ont ensuite effectué du tractage dans les rues alentours.

Budget: Macron critique ceux qui empêchent les “champions” d’avancer

Le président Emmanuel Macron a fustigé mardi ceux qui empêchent les “champions d’aller conquérir de nouveaux marchés”, dans une allusion à peine voilée au vote de plusieurs amendements taxant les multinationales lors de la discussion budgétaire en cours à l’Assemblée nationale. “On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d’aller conquérir de nouveaux marchés”, a déclaré le chef de l’Etat à la vingtième édition des Assises de l’économie de la mer qui se déroulent à La Rochelle. “Vous le savez ici, vous qui avez des champions dans le nautisme, des champions dans le vélique, des champions dans le fret, etc., etc. Et donc on va continuer d’avancer sur cette même ambition”, a-t-il complété. “A chaque fois qu’on a voulu expliquer à la France (…) qu’il fallait se replier et ne plus vouloir le grand large, on s’est trompé”, a-t-il encore estimé plus tard dans son discours. Dans une alliance gauche et Rassemblement national, l’Assemblée a voté la semaine dernière plusieurs amendements augmentant les prélèvements sur les multinationales. La gauche réclame par ailleurs de s’attaquer aux aides de l’Etat sur les grandes entreprises pour faire des économies et réduire le déficit public. Emmanuel Macron a également vivement défendu l’éolien en mer, “une énergie renouvelable abondante et qui participe de notre stratégie de décarbonation”.  “J’ai vu beaucoup de combats que je pensais avoir réussi à écarter ces derniers temps resurgir, c’est un très mauvais combat que d’opposer le renouvelable au nucléaire”, a-t-il lancé en référence notamment aux positions de LR et du RN sur cette question.”Il faut là aussi, pardon de défendre une vieille conviction, un +en même temps+ qui marche”, a-t-il insisté.Le Rassemblement national et la droite ont tenté d’imposer un moratoire sur les nouvelles installations éoliennes et solaires, finalement rejeté par l’Assemblée nationale en juin, et le patron des Républicains, Bruno Retailleau, a lui aussi prôné un tel moratoire.”Nous mettrons en œuvre ce qui est prévu dans la Loi de programmation militaire et les +surmarches+”, l’effort supplémentaire annoncé en juillet, a poursuivi le président, en évoquant notamment “la transformation de la dronisation”. “Je souhaite que les budgets prévus soient bien dégagés car nous ne pouvons pas laisser nos industriels sans soutien financier”, a-t-il tancé.Très discret sur la scène intérieure, Emmanuel Macron est de retour sur le terrain avec un déplacement mardi en Charente-Maritime consacré à la mer, un de ses sujets de prédilection, de la décarbonation du fret maritime à la lutte contre la flotte fantôme de pétroliers mise en place par la Russie pour contourner les sanctions induites par la guerre en Ukraine.Il doit ensuite débattre avec des collégiens et des lycéens de Rochefort sur les effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes.

À l’Assemblée, le budget de l’Etat en pause, place au projet de financement de la Sécu

Les députés ont bouclé lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État et voient peu à peu s’éloigner l’espoir d’arriver un jour au vote sur ce texte, remplacé dès mardi dans l’hémicycle par l’examen du budget de la Sécurité sociale. L’Assemblée risque de ne pas pouvoir examiner en entier la première partie du projet de loi de finances avant le 23 novembre à minuit, date à laquelle le gouvernement doit transmettre le texte au Sénat. S’il existe une chance que les débats s’accélèrent, le gouvernement semble désormais envisager clairement l’hypothèse du dépassement des délais. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a ainsi assuré lundi soir que le gouvernement s’engageait à “transmettre” au Sénat “tous les amendements” qui auront été “votés” par l’Assemblée nationale. Une manière d’assurer aux groupes parlementaires que leurs travaux ne seront pas vains. En effet, lorsque les délais constitutionnels sont dépassés, l’exécutif est en droit de transmettre le projet initial, balayant du coup tous les votes des députés d’un claquement de doigts. En faisant le choix inverse, Sébastien Lecornu va donc demander au Sénat de se positionner sur toutes les mesures adoptées par les députés.Cette annonce intervient après huit jours d’âpres débats. Un examen qui s’est poursuivi lundi avec notamment l’adoption d’un amendement RN rétablissement “l’exit tax” dans sa version d’origine sarkozyste. Ou encore le resserrement du pacte Dutreil qui facilite la transmission d’une entreprise familiale. Dans la soirée, les députés ont rejeté l’une des mesures les plus décriées du projet de budget de l’Etat qui prévoit de soumettre à l’impôt sur le revenu les indemnités journalières versées aux personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD). Ils ont également voté contre une hausse de la fiscalité sur deux biocarburants le B100 et le E85. – Rendez-vous le 12 novembre -L’examen du projet de loi de finances pour 2026 ne reprendra que le 12 novembre, car les députés entament dès mardi la discussion sur le projet de financement de la Sécurité sociale, truffé d’irritants lui aussi.Amélie de Montchalin a profité de ce moment pour tirer un premier bilan: on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire, selon elle. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué lundi matin. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017″. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.Insuffisant toutefois pour que cette copie réunisse une majorité de députés à ce stade, car les divergences restent grandes.”Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”, a pointé le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR).- La gauche boycotte une réunion -Le Premier ministre a demandé à ses ministres de réunir les représentants des groupes pour trouver des points d’accord. Mais la gauche ne s’est pas rendue à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun y ont assisté. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure reste néanmoins optimiste: si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible” lundi.”J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a rétorqué l’Insoumis Eric Coquerel.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option si rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.sl-far-ama-cma/vgu