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Un conclave de parlementaires en voie d’aboutir à un compromis sur le budget de l’Etat

Les sept sénateurs et sept députés réunis depuis jeudi matin en commission mixte paritaire pour tenter d’aboutir à une version commune du budget de l’Etat ont avancé sans anicroche, avec un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure des socialistes et du Rassemblement national.La commission (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et devrait les poursuivre vendredi matin, est dominée par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale.Ces huit voix sont au rendez-vous “à chaque fois”, ce qui permet l’adoption des articles “sans modifications significatives”, s’est félicité à la mi-journée auprès de l’AFP le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, qui siège comme suppléant à la CMP.La partie “recettes” du budget, qui doit permettre de contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, a été adoptée en fin d’après-midi.La coalition gouvernementale a “un accord en béton” qui ne laisse place “à aucun compromis” avec la gauche, a déploré le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), membre de cette instance, qui dénonce “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre. – Le PCF claque la porte -Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais sans succès. De manière générale, les propositions des socialistes, davantage enclins à voter la censure depuis les propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire, ont rencontré peu de succès, que ce soit sur la taxe Gafam, la “flat tax”, l’exit tax”, l’augmentation de la taxe sur les transaction financières ou la taxation des rachats d’action, selon des sources parlementaires.”Tous les amendements socialistes sont balayés. Ils ont l’air plutôt abattus…”, a commenté auprès de l’AFP le député LFI Aurélien Le Coq.En signe de protestation face à des discussions où les marges de négociation sont apparues rapidement “extrêmement réduites”, avec de “nouveaux reculs” concernant la réduction des dépenses, le représentant PCF à la CMP, Pascal Savoldelli, a décidé de claquer la porte, ont fait savoir les sénateurs communistes dans un communiqué.Après avoir haussé le ton en début de matinée, les socialistes ont cependant tenu à faire bonne figure, préférant souligner sous couvert d’anonymat que “les engagements sur les recettes” pris par François Bayrou “ont été respectés”, concernant la taxe sur les transactions financières, la taxe sur les rachats d’action ou la taxe sur les billets d’avion – des mesures au demeurant déjà votées au Sénat.Un sujet épineux pourrait envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’Etat (AME), réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard, une “ligne rouge absolue” pour le PS selon le député PS Philippe Brun, négociateur PS à la CMP. Mais sous couvert d’anonymat un responsable PS se montre plus conciliant: “On va être vigilant sur une chose, qu’ils ne sabrent pas le budget. En tout cas, s’il est sabré, que les critères de l’AME ne changent pas”, a dit cette source.- Le RN menace -Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui, selon des participants, a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire.”Cet article 4 est insupportable pour l’avenir de la France. Après ce seront Marine Le Pen et Jordan Bardella qui décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure”, a-t-il expliqué à la presse.Selon le RN, cette clause risque de provoquer une hausse du prix de l’électricité pour les ménages et les entreprises.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.En cas d’accord, les conclusions de la CMP seront examinées par les députés lundi. Le Premier ministre François Bayrou devrait à cette occasion faire usage pour la première fois de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter sans vote un texte. S’exposant ce faisant à une nouvelle motion de censure.Sur l’AME comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.

Municipales à Paris: Jadot veut être investi par Les Écologistes sans participer à une primaire

Le sénateur Yannick Jadot, qui brigue la mairie de Paris en 2026, veut être investi par son parti Les Écologistes (ex-EELV) sans affronter d’autres candidats à une primaire, a-t-il dit jeudi à l’AFP.”Si les autres candidats restent, je ne participerai pas” au processus d’investiture, a déclaré Yannick Jadot, qui a annoncé le 20 janvier briguer la succession de la maire socialiste Anne Hidalgo à l’Hôtel de ville, avec l’ambition de rassembler les écologistes et la gauche.”Je ne veux pas rajouter de la division à la division”, a ajouté l’ex-candidat à la présidentielle de 2022.Trois candidats sont sur les rangs de la primaire des Écologistes parisiens, pour laquelle les candidatures seront closes vendredi soir avant un vote à la mi-mars: David Belliard, adjoint à la maire de Paris, et ex-candidat aux municipales de 2020, Fatoumata Koné, cheffe de file du groupe écologiste au Conseil de Paris, et Anne-Claire Boux, adjointe chargée de la Santé.La direction des Écologistes, dont la secrétaire nationale Marine Tondelier, a appelé lundi les militants parisiens à se rassembler derrière Yannick Jadot, provoquant des remous en interne.Pour l’ancien candidat à la présidentielle, l’annonce du départ d’Anne Hidalgo “a rouvert un espace en marquant la fin d’un cycle”. “Il faut du renouveau après 25 ans de gestion socialiste. Or tous les candidats à gauche sont issus de la majorité municipale”, argue-t-il.”Je pense être le seul capable de bousculer ce jeu figé”, a plaidé l’ex-candidat à la présidentielle.”Une primaire ça laisse des traces”, estime le parlementaire, s’inquiétant aussi du duel “fratricide” entre les deux candidats socialistes à la mairie, Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire.”Si les écologistes et les socialistes font chacun leur primaire, ça va nous mettre dans des couloirs parallèles et la gauche sera divisée pendant que la droite se rassemble derrière Rachida Dati”, fait-il valoir.”On a une fenêtre de tir, c’est à nous d’impulser dès maintenant une dynamique de rassemblement. Toutes les villes que les écologistes ont gagnées, comme Bordeaux ou Lyon, c’était sur des fins de cycle”, relève Yannick Jadot.

En braquant le PS sur l’immigration, Bayrou risque de replacer le RN en arbitre de la censure

Bévue ou stratégie assumée ? En braquant le Parti socialiste sur l’immigration, François Bayrou risque de replacer le Rassemblement national en position d’arbitre de la censure alors qu’il avait volontairement choisi de ne pas négocier avec l’extrême droite qui a fait tomber son prédécesseur.Sous forme de coups de pression, négociateurs PS et RN ont menacé chacun jeudi le gouvernement de censure à l’orée de discussions budgétaires délicates en Commission mixte paritaire (CMP), où sept députés et sept sénateurs tentent de s’entendre sur une version commune du budget de l’État. S’ils aboutissent à un accord, ce dernier sera examiné par les députés lundi. Mais faute de majorité à l’Assemblée pour le faire adopter, le Premier ministre devrait faire usage de l’article 49-3, s’exposant à la censure des députés.Mais la tension est montée avec les socialistes depuis l’évocation par le Premier ministre d’un “sentiment de submersion” des Français en matière migratoire.L’emploi du terme, couramment employé par l’extrême droite, par l’agrégé de lettres François Bayrou est-il volontaire ?Une députée MoDem n’y voit “aucune malice” pour s’acheter une non censure du Rassemblement national. Cette militante de longue date rappelle que le Béarnais “a déjà eu des expressions comme ça où il livre tout ce qu’il pense ou entend”.- “Balle dans le pied” -Mais pour l’ancienne candidate pour Matignon du Nouveau Front populaire Lucie Castets, “ce n’est pas une sortie de route”, François Bayrou “se met de nouveau dans les mains du RN”.”Il connaît parfaitement le sens des mots” mais “le faire en pleine négociations avec les socialistes c’est se tirer une balle dans le pied” en augmentant le risque d’être censuré par le PS, abonde une députée macroniste.Un ancien ministre du camp présidentiel ne comprend déjà pas pourquoi le chef du gouvernement a participé à une longue émission télévisée lundi, où il a employé cette expression, alors qu’il “avait théorisé le fait qu’on ne parle pas pendant qu’on négocie”. “C’est comme ça qu’il avait écarté la première censure” après sa déclaration de politique générale, note-t-il.En amenant dans ce contexte le sujet hautement inflammable de l’immigration, François Bayrou finit par procurer “le sentiment de donner des gages à ceux qu’il ne souhaite pas amadouer, au risque de braquer ceux qu’il est censé devoir draguer ou consolider”, déplore le même.Une représentante de l’aile droite de la macronie suggère que le gouvernement fasse désormais un geste en direction du PS en ne retenant pas, comme le demandent les socialistes, la baisse des crédits de l’Aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière. “Ca ne sert à rien de durcir le discours sur l’immigration, ça ne marche pas. Il n’y a que le RN qui en bénéficie”, complète un député du même camp.- “Carburant” -A l’opposé, un responsable Les Républicains soutient comme l’extrême droite une réduction des crédits de l’AME et met la sortie de François Bayrou sur le compte d’une “part d’hubris qui fait qu’à un moment quand ça va bien, on prend trop confiance”.Pourtant “ce n’est pas au bout de la négo avec le PS” sur le budget, qui était sur le point de se conclure quand la polémique sur la “submersion” a surgi, “que vous faites de l’œil au RN”, estime cet ancien ministre qui défend le choix du chef du gouvernement de discuter à dessein avec le PS après l’échec des négociations de Michel Barnier avec le RN.Reste que les tenants de la censure au PS ont du “carburant” avec les décisions de François Bayrou de scinder en deux le texte sur la fin de vie ou de durcir les conditions de régularisation des étrangers.Le Premier ministre “a pris le pari que le chargeur du PS était vide” et ne votera pas une deuxième fois la censure vu les retours de leurs électeurs sur le terrain, analyse un ancien ministre. “Il considère désormais que la dynamique de censure se trouve plus à l’extrême droite qu’a à gauche”, mais il “sous-estime la volonté de rupture de Marine le Pen”.

Bracelet électronique de Sarkozy: l’ex-chef de l’Etat a été convoqué au tribunal

L’ancien président Nicolas Sarkozy s’est rendu mardi à une convocation devant le juge d’application des peines (JAP) à Paris dans le cadre de sa condamnation au port d’un bracelet électronique, a-t-on appris jeudi auprès d’une source proche du dossier.Selon une autre source proche du dossier, Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans depuis mardi, n’a pas demandé au cours de cet entretien à bénéficier immédiatement d’une libération conditionnelle.La loi permet aux condamnés de plus de 70 ans de demander à bénéficier sans délai d’une libération conditionnelle sous certaines conditions. Dans son cas, la question se posait de savoir si cette mesure pouvait être demandée avant même la pose du bracelet.Le juge doit désormais rendre une ordonnance, qui fixera la date de pose, le lieu d’assignation, les horaires et les obligations que le condamné doit respecter.Dès le début de la mesure, Nicolas Sarkozy pourra alors faire une demande de libération conditionnelle. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Nicolas Sarkozy le 18 décembre, rendant définitive sa condamnation pour corruption et trafic d’influence à un an de prison ferme aménagé sous bracelet électronique. Nicolas Sarkozy est par ailleurs actuellement jugé dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007. Depuis l’ouverture du procès le 6 janvier, il est présent à toutes les audiences qui se déroulent les lundis, mercredis et jeudis après-midi.Le JAP de Paris a aussi été saisi concernant Me Thierry Herzog, avocat historique de Nicolas Sarkozy, et celui de Bordeaux pour Gilbert Azibert, ancien haut magistrat. Tous deux ont été condamnés aux côtés de l’ancien président, à la même peine d’un an de prison sous bracelet électronique.

“Apologie du terrorisme”: Panot annonce le classement sans suite de la procédure la visant

La cheffe des députés LFI Mathilde Panot a annoncé jeudi le classement sans suite de la procédure pour “apologie du terrorisme” qui avait été engagée contre elle après le communiqué de son groupe parlementaire relatif aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.”Après un an et demi de mensonges, d’attaques et de violences contre La France insoumise et mon groupe parlementaire, la procédure pour apologie du terrorisme qui me visait est classée sans suite”, a indiqué la responsable de La France insoumise dans un communiqué.”Il est temps que cesse l’instrumentalisation de la justice et de la police contre les défenseurs de la cause palestinienne”, a ajouté la députée du Val-de-Marne, en saluant une “victoire immense contre l’autoritarisme du président Macron”. En avril dernier, Mathilde Panot avait annoncé être convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour “apologie du terrorisme”.Le 7 octobre 2023, le groupe LFI avait publié un texte qui avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l’attaque du Hamas, décrite comme “une offensive armée de forces palestiniennes”, et “l’intensification de la politique d’occupation israélienne” dans les territoires palestiniens.La nouvelle de la convocation de Mme Panot était tombée en pleine campagne pour les élections européennes. Les Insoumis, qui qualifient de “génocide” la situation à Gaza et qui avaient fait de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne, n’ont eu de cesse de dénoncer une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix propalestiniennes.L’eurodéputée insoumise Rima Hassan, alors simplement candidate sur la liste LFI pour les européennes, avait été également convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour “apologie du terrorisme”.Elle avait expliqué que sa convocation était consécutive à une interview accordée en novembre 2023 au média Le Crayon. Dans un extrait, maintenant supprimé, on voyait la juriste dire qu’il est “vrai” que le Hamas mène une action légitime.L’intéressée, critique farouche du pouvoir israélien, avait dénoncé un “extrait coupé” et trompeur de sa réponse et précisé que les enquêteurs avaient pu visualiser l’intégralité de l’entretien.  

Budget de l’Etat: une commission de parlementaires en bonne voie d’aboutir à un compromis

Les sept sénateurs et sept députés réunis depuis jeudi matin en commission mixte paritaire pour tenter d’aboutir à une version commune du budget de l’Etat ont avancé sans anicroche, avec un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure des socialistes et du Rassemblement national.La commission (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et devrait les poursuivre vendredi matin, est dominée par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs du “socle commun”.”Quatre-vingt quinze articles sur 247 au total ont été votés sans modifications significatives”, ces huit voix étant au rendez-vous “à chaque fois”, s’est félicité à la mi-journée auprès de l’AFP le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, qui siège comme suppléant à la CMP. Le gouvernement espère pouvoir contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros.La coalition gouvernementale a “un accord en béton” qui ne laisse place “à aucun compromis” avec la gauche, a confirmé le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), membre de cette instance, qui déplore “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre. – Le RN menace -Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais n’a pas été entendue.Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui selon des participants a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire.”Cet article 4 est insupportable pour l’avenir de la France. Après ce sera Marine Le Pen et Jodan Bardella qui décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure”, a-t-il expliqué à la presse.Selon le RN, cette clause risque de provoquer une hausse du prix de l’électricité pour les ménages et les entreprises.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.En cas d’accord entre députés et sénateurs, les conclusions de la CMP seront examinées par les députés lundi. Le Premier ministre François Bayrou devrait à cette occasion faire usage pour la première fois de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter sans vote un texte. S’exposant ce faisant à une nouvelle motion de censure.M. Bayrou avait échappé à la première grâce à la bienveillance du RN et de la majorité du PS. Rien ne garantit qu’il en soit de même cette fois-ci.Le négociateur PS de la CMP Philippe Brun a d’emblée mis la pression jeudi, en prévenant que faute “d’ouverture à gauche” jeudi, “il y aura(it) censure” du gouvernement. Plus sibyllin, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est contenté de dire: “Nous avons des propositions de réécriture et nous les défendrons”.Le PS continue de porter un certains nombre de revendications, telles que la hausse du Smic ou de la prime d’activité, ainsi que l’augmentation des budgets dédiés au sport, aux universités et à la transition écologique.Mais après plusieurs heures de discussions, tous les amendements socialistes sont “balayés”, fait remarquer le député LFI Aurélien Le Coq, membre de la CMP, jugeant les socialistes “plutôt abattus”.- L’AME, “ligne rouge absolue” pour le PS -Le PS réclame aussi que François Bayrou revienne sur ses propos de lundi, sur le “sentiment de submersion” migratoire selon lui ressenti par les Français. “Il faut que le Premier ministre se dédise, sinon il devra se démettre”, a lâché le porte-parole du groupe PS Arthur Delaporte dans la salle des Quatre Colonnes.Un sujet épineux devrait contribuer encore à envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’Etat, réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard, une “ligne rouge absolue” pour le PS selon M. Brun. Sur ce sujet comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.Jeudi, le président du Sénat Gérard Larcher a appelé le groupe de Boris Vallaud à la “responsabilité”. “Est-ce qu’on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien ?”, a-t-il interrogé.

Mayotte: face à la détresse d’élèves, Borne promet de rétablir l’école “le plus vite possible”

Face à la détresse d’élèves qui ont tout perdu après le cyclone Chido, la ministre de l’Education Elisabeth Borne a promis jeudi à Mayotte de rétablir l’école “le plus vite possible” pour y accueillir les enfants toute la journée.”Il faut qu’on puisse accueillir les enfants toute la journée, on va travailler pour remettre le plus vite possible l’école”, a assuré la ministre, en visite de deux jours dans ce territoire français de l’océan Indien avec le ministre des Outre-mer, Manuel Valls.Lundi, 115.000 élèves ont commencé à reprendre le chemin de l’école dans ce  département ravagé le 14 décembre par le cyclone tropical Chido, qui a causé la mort d’au moins 39 personnes et des dégâts colossaux. Trois jours après cette rentrée dans des conditions dégradées, la ministre a notamment visité une école primaire à Labattoir. Là, le directeur de l’établissement, Michel Roche, a souligné la grande difficulté des élèves.- “Tout perdu” -Une enseignante a expliqué à la ministre avoir passé un mois sans électricité, un autre a décrit combien les élèves sont sans matériel, sans vêtement, qu’ils ont soif, que certains “ont tout perdu”, et qu’une enfant a vu son père mourir pendant le cyclone. “L’école est indispensable partout, mais ici, c’est un havre de paix, où il y a la collation”, a déclaré Mme Borne, soulignant le rôle crucial des établissements scolaires pour des enfants qui manquent de nourriture et d’eau.”Il est important qu’on puisse aller à l’école toute la journée”, a reconnu la ministre, interpellée par une élève qui lui demandait quand ils pourront revenir à l’école sans rotation.La ministre, soulignant les difficultés antérieures à Chido, assure que “le matériel de base” sera “redonné” aux élèves de Mayotte, département le plus jeune de France, où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans.Un membre du rectorat lui a présenté la logistique de distribution de kits solaires. Quelque 130 palettes de matériel scolaire ont été reçues par fret aérien. Des kits (crayon, colle, stylo, cahier) vont être dispatchés sur trois pôles en Grande-Terre, l’île principale, où les écoles pourront venir les récupérer. En Petite-Terre, des kits ont déjà été distribués.- Démarrage prudent -Avant Chido, le système scolaire de Mayotte, département le plus pauvre de France où la moitié des habitants a moins de 18 ans et ne parle pas français, était déjà défaillant.Selon les plannings diffusés par le rectorat, les collégiens et lycéens sont accueillis un à deux jours en cette semaine de la rentrée. “Les solutions sont différentes, mais on accueille près de 75% des élèves dans le second degré, on est à 50-55% dans le premier degré. On a fait le choix de démarrer prudemment, y compris pour que les professeurs puissent être attentifs à la situation des élèves, puissent repérer (…) les élèves qui pourraient avoir été choqués psychologiquement”, a expliqué jeudi la ministre lors d’un point presse.”Il y a pour chaque élèves des cahiers, des crayons, des stylos (…), les fournitures arrivent et elles sont là”, a-t-elle ajouté. Elle évoque un nouvel approvisionnement “d’ici quelques semaines” par voie maritime. Répondant sur les effectifs et les rumeurs de départs de professeurs, la ministre a affirmé que “les professeurs sont à 95% présents dans le second degré”.La rentrée a par ailleurs été marquée lundi par un mouvement de grève à l’appel du syndicat FSU-SNUipp Mayotte.En 2022, un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) décrivait des établissements “saturés” et un bâti “dégradé requérant des travaux de rénovation importants”.

Budget de l’Etat: les parlementaires en conclave pour aboutir à un compromis

Une étape cruciale, mais ne préjugeant pas du sort final du texte: sept députés et sept sénateurs tentent jeudi de s’entendre sur une version commune du budget de l’État, examinée le cas échéant par les députés lundi, avec sans doute le premier 49.3 de François Bayrou, toujours menacé de censure. La commission mixte paritaire (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et pourrait si nécessaire les poursuivre vendredi, est dominée par la coalition gouvernementale, avec huit parlementaires issus de ses rangs. Une composition qui présage d’une issue favorable des débats, malgré des divergences de vue entre la droite et les macronistes.En cas d’accord, les conclusions de la CMP seront examinées dans l’hémicycle de l’Assemblée lundi et au Sénat jeudi 6 février. Faute de majorité à la chambre basse, le Premier ministre devrait faire usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, pour faire adopter le texte sans vote, s’exposant pour la deuxième fois à la censure des députés.Le négociateur PS de la CMP Philippe Brun a d’emblée mis la pression, en prévenant que faute “d’ouverture à gauche” jeudi, “il y aura censure” du gouvernement la semaine prochaine. Plus sibyllin, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est contenté de dire: “Nous avons des propositions de réécriture et nous les défendrons”.- Le RN hausse le ton -Les négociations entre les gouvernement et le parti à la rose, engagés depuis plusieurs semaines, s’étaient interrompues mardi après la sortie de François Bayrou sur “le sentiment de submersion” migratoire selon lui ressenti par les Français. Jeudi, le président du Sénat Gérard Larcher a appelé le groupe de Boris Vallaud à la “responsabilité”. “Est-ce qu’on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique ?”, a-t-il interrogé.Mais les socialistes ne sont pas les seuls mécontents. Selon plusieurs participants jeudi en CMP, le Rassemblement national a également haussé le ton, menaçant le gouvernement d’une censure s’il maintient d’ici lundi un article qui réforme la tarification de l’électricité en France avec un mécanisme de partage des revenus du nucléaire.Au sein du socle commun, un terrain d’entente semble néanmoins avoir été trouvé. Les deux chefs de file des discussions en CMP, le rapporteur général du Budget au Sénat Jean-François Husson (LR), et le représentant des députés Renaissance David Amiel, ont ainsi commencé à proposer leur version commune du projet de loi. Une copie susceptible de réduire le déficit à 5,4% du PIB comme souhaité par le gouvernement, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros.Parmi les premières mesures adoptées par ce conclave, selon plusieurs participants: la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais n’a pas été entendue.- Accord sur l’AME ? -“Je vois difficilement comment (la CMP) ne serait pas conclusive”, a observé le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI) sur TF1, déplorant de son côté “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre.Parmi les sujets les plus clivants au sein du socle commun, l’Aide médicale d’Etat réservée aux étrangers en situation irrégulière, dont la droite souhaite voir les crédits diminuer de 200 millions d’euros (sur 1,3 milliard d’euros), contre l’avis de la ministre du Budget Amélie de Montchalin et de nombreux macronistes. Les socialistes en font même “une ligne rouge” absolue.La version commune proposée MM. Husson et Amiel devait acter cette réduction, selon des sources parlementaires, mais des arbitrages sont toujours envisageables jusqu’à la dernière minute.”Pour nous, un budget de l’AME auquel on ne touche pas, ce n’est juste pas possible”, a souligné mercredi un responsable des Républicains. “On ne peut pas avoir un Premier ministre qui nous parle de submersion migratoire mais qui n’en tire aucune conséquence.”L’AME, “c’est un des points difficiles”, a reconnu jeudi Jean-René Cazeneuve, membre Renaissance de la CMP en tant que suppléant. “J’espère qu’on trouvera un compromis”.”Il nous faut absolument un budget la semaine prochaine. C’est absolument vital pour notre pays, donc nous avons fait un certain nombre de sacrifices”, a-t-il ajouté, indiquant s’attendre à la CMP “la plus longue et la plus difficile de la Ve République”.

Budget de l’Etat: un conclave décisif entre députés et sénateurs à l’Assemblée jeudi

Une étape cruciale, mais ne préjugeant pas du sort final du texte: sept députés et sept sénateurs se retrouvent jeudi à l’Assemblée nationale pour tenter de s’entendre sur une version commune du budget de l’État, examinée le cas échéant par les députés lundi, avec sans doute le premier 49.3 de François Bayrou.La commission mixte paritaire (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et pourrait si nécessaire les poursuivre vendredi, est dominée par la coalition gouvernementale, avec huit parlementaires issus de ses rangs. Une composition qui présage d’une issue favorable des débats, malgré des divergences de vue entre la droite et les macronistes.Dans cette hypothèse, les conclusions de la CMP seront examinées dans l’hémicycle de l’Assemblée lundi et au Sénat mardi. Faute de majorité à la chambre basse, le Premier ministre devrait faire usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, pour faire adopter le texte sans vote. S’exposant pour la deuxième fois à la censure des députés.Le négociateur PS de la CMP Philippe Brun a d’emblée mis la pression, en prévenant que faute “d’ouverture à gauche” jeudi, “il y aura censure” du gouvernement la semaine prochaine. Plus sibyllin, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est contenté de dire: “Nous avons des propositions de réécriture et nous les défendrons”.Les négociations entre les gouvernement et le parti à la rose, engagés depuis plusieurs semaines, s’étaient interrompues mardi après la sortie de François Bayrou sur “le sentiment de submersion” migratoire selon lui ressenti par les Français. Jeudi, le président du Sénat Gérard Larcher a appelé le groupe de Boris Vallaud à la “responsabilité”. “Est-ce qu’on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique ?”, a-t-il interrogé.- Accord sur l’AME ? -Au sein du socle commun aussi, les discussions se sont poursuivies pour trouver un terrain d’entente. Les deux chefs de file des discussions en CMP, le rapporteur général du Budget au Sénat Jean-François Husson (LR), et le représentant des députés Renaissance David Amiel, ont multiplié ces derniers jours les rendez-vous pour accorder leurs points de vue.”Cela avance plutôt bien, il reste quelques ajustements, mais les choses sont bien engagées”, s’est félicité mercredi M. Husson auprès de l’AFP, escomptant que la copie issue de la CMP permette au gouvernement de réduire le déficit à 5,4% du PIB comme prévu, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros.”Je vois difficilement comment (la CMP) ne serait pas conclusive”, a observé le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI) sur TF1, déplorant de son côté “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre.Parmi les sujets les plus clivants au sein du socle commun, l’Aide médicale d’Etat réservée aux étrangers en situation irrégulière, dont la droite souhaite voir les crédits diminuer de 200 millions d’euros, contre l’avis de la ministre du Budget Amélie de Montchalin et de nombreux macronistes. Les socialistes en font même “une ligne rouge” absolue.In fine, la version commune proposée MM. Husson et Amiel devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.LR a fortement poussé en ce sens. “Pour nous, un budget de l’AME auquel on ne touche pas, ce n’est juste pas possible”, a souligné mercredi un responsable du parti. “On ne peut pas avoir un Premier ministre qui nous parle de submersion migratoire mais qui n’en tire aucune conséquence.”Le président de Renaissance Gabriel Attal, qui avait souhaité après la chute de Michel Barnier que la majorité sorte de la tutelle du Rassemblement national, a lui apporté mercredi son soutien à François Bayrou dans sa recherche d’un accord avec les socialistes.”Personne, aucun groupe politique n’est totalement satisfait par ce budget. C’est peut-être la preuve qu’il y a une forme de compromis”, a-t-il jugé.La droite mettant de son côté en garde contre des concessions excessives: “Un coup de pouce au Smic, ça ne répond pas au sujet”, a tranché le cadre cité plus haut.”On marchera sur un fil étroit, en tentant de pencher ni trop a gauche, pour éviter que la droite ne vote plus le texte, ni trop a droite car les socialistes le censureraient”, a prévenu mercredi la sénatrice Christine Lavarde, cheffe de file budget du groupe LR, et membre de la CMP.”Avec quand même une inconnue, le choix du RN”, “acteur clé du système”, relève-t-elle. Le RN n’a pour l’instant pas dévoilé sa position.

L’air de rien, Macron défend sa politique et son bilan

Un chef de l’Etat dans l’arène, vantant sa politique économique et son bilan : Emmanuel Macron, en retrait de la gouvernance du pays depuis la dissolution de l’Assemblée, a retrouvé mercredi des accents de président “qui gouverne” lors d’un déplacement dans le nord de la France.”J’entends parfois tous les débats qu’on a en ce moment. Moi je ne fais pas de politique. Je ne sais pas si c’est de droite ou de gauche. Je sais que ça marche”, a-t-il martelé en visitant un site du groupe Framatome, géant de la filière nucléaire, à Maubeuge (Nord).”La constance et la stabilité c’est ce qui permet de tenir”, a-t-il insisté comme en écho aux propos de Bernard Arnault, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, qui a dénoncé mardi l’augmentation prévue des impôts sur les entreprises françaises.Le patron de LVMH a jugé qu’il s’agissait d’une “taxe sur le made in France” qui “pousse à la délocalisation” et vanté en contrepoint la politique du président Donald Trump aux Etats-Unis.”Une politique qui aide les entreprises à investir, qui récompense le travail et qui aide à réinvestir et à innover c’est une politique qui permet de créer de l’emploi et d’industrialiser. Il y a pas de secret”, a insisté Emmanuel Macron.Le chef de l’Etat a raréfié ses prises de parole depuis la dissolution, se posant en “président qui préside” face à un “gouvernement qui gouverne”.- “Pas de fatalité” -Pour ce premier déplacement de terrain depuis septembre – alors qu’ils étaient quasi hebdomadaires du temps de “l’hyperprésidence” –  il a retrouvé sa tonalité d’avant, lorsqu’il déroulait toutes les annonces à l’échelle nationale, de l’éducation aux transports.Venu annoncer un nouveau plan de soutien de quelque 290 millions d’euros pour le développement du territoire déshérité de Sambre-Avesnois-Thiérache, à la frontière avec la Belgique, il a décliné les projets qui allaient être financés, de la santé à la création d’une brigade contre les violences intrafamiliales.”Vous démontrez que quand on s’accroche, quand on le veut, quand on se bat, quand on se donne les moyens et qu’on se fait confiance, il n’y a aucune fatalité. Il n’y a que des projets et des solutions qui avancent. C’est ce pour quoi nous nous battons”, a-t-il lancé à Aulnoye-Aymeries (Nord).Avec une scénographie qui rappelait celle des grands débats lors de la crise des Gilets jaunes, avec un président en verve, parlant debout, au milieu d’élus et responsables économiques.S’il a perdu la main sur la politique économique et sociale au profit du Premier ministre, Emmanuel Macron entend continuer à incarner des batailles emblématiques, comme celle pour une “nouvelle Renaissance” du Louvre, avec une série d’annonces mardi.Le président est “en charge à la fois de l’essentiel et puis du quotidien”, martèle l’Elysée.- RN en embuscade -Les deux premiers plans déroulés sous sa houlette sur ce territoire, à cheval entre le Nord et l’Aine, y ont fait reculer le chômage de 16,5% en 2017 à 12% en 2024 et relancé les créations d’entreprises avec quelque 2.500 par an contre 1.500 en 2018, se félicite l’Elysée.Ils ont permis de doubler le nombre de voies de la RN2, de construire un nouveau complexe hospitalier à Maubeuge, un commissariat à Aulnoye ou de réhabiliter 70.000 logements et nombre de friches industrielles.Sans enrayer pour autant la montée du Rassemblement national (RN) dans ce secteur aux législatives de 2022 et 2024. “C’est vrai que, aujourd’hui, les électeurs n’ont pas dit : +On est contents de cette politique, on revote pour elle+”, a concédé le chef de l’Etat dans une interview à plusieurs médias régionaux dont La Voix du Nord.”On le voit bien, les gens vont vers les extrêmes qui catalysent une colère, un ras-le-bol qui existe chez les gens, ce que j’entends”, a-t-il ajouté tout en appelant à “confronter” ce “discours décliniste”.Ironie de l’histoire, Emmanuel Macron était accompagné par le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, pressenti un temps pour Matignon après la dissolution avant d’être recalé sur pression du RN.