AFP Business

Wall Street avance prudemment, le regard tourné vers la Fed et les résultats d’entreprises

La Bourse de New York évolue en petite hausse mardi, au premier jour de la réunion des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed), les investisseurs continuant par ailleurs d’accueillir les performances financières de nombreuses entreprises.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,04%) tandis que l’indice Nasdaq prenait 0,20% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,14%.Pour la cinquième réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, un maintien des taux d’intérêt à leur niveau actuel est une nouvelle fois attendu.Ce statu quo fait peu de doute aux yeux des investisseurs, mais ils surveilleront si celui-ci a été décidé à l’unanimité alors que deux responsables de l’institution ont fait savoir qu’ils étaient enclins à baisser les taux dès ce mois-ci.”Le marché est assez confiant quant au fait que la Fed adoptera un ton un peu plus accommodant à l’issue de sa réunion demain”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Les acteurs du marché seront l’affût de tout signe d’inflexion pour les prochaines réunions, notamment lors du discours du patron de la Fed Jerome Powell mercredi à 18H30 GMT.En parallèle, “le marché est optimiste quant aux résultats des entreprises”, juge Sam Stovall, alors qu’environ 170 des 500 entreprises composant l’indice S&P 500 ont publié leurs performances financières.Ces deux points d’attention signent particulièrement le retour de “l’intérêt pour les fondamentaux” économiques par opposition aux craintes concernant la politique commerciale américaine, souligne l’analyste.Les acteurs du marché accueilleront d’ailleurs une salve de données économiques cette semaine, avec entre autres, une première estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre mercredi, l’indice PCE jeudi, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed) ainsi que le taux de chômage pour juillet vendredi.Mardi, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse plus marquée que prévu du nombre d’offres d’emplois au mois de juin.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait, à 4,37% contre 4,41% à la clôture la veille. Au tableau des valeurs, le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk (-20,35% à 54,95 dollars) plongeait après avoir abaissé ses prévisions pour 2025, pour la deuxième fois cette année, en raison d’une croissance moins importante que prévu sur le marché américain.Longtemps dominant sur le marché grâce à son anti-diabétique Ozempic, le géant est désormais menacé par son concurrent Eli Lilly. Novo Nordisk, dont le titre chute en Bourse depuis un an, a aussi choisi un nouveau patron.Le constructeur aéronautique américain Boeing (-2,13% à 231,38 dollars) perdait du terrain malgré l’annonce d’une perte moins creusée que prévu au deuxième trimestre, à 697 millions de dollars, dans un “environnement mondial changeant”.Le fabricant d’électroménager Whirlpool (-12,03% à 86,09 dollars) dévissait à l’annonce de résultats inférieurs aux attentes pour le deuxième trimestre et de prévisions pour l’année fiscale moins bonnes qu’attendu.Le laboratoire américain Merck (-6,02% à 79,01 dollars) était sanctionné pour son chiffre d’affaires inférieur aux attentes au deuxième trimestre et pour la réduction de ses objectifs annuels. L’entreprise a aussi annoncé des suppressions d’emplois dans le cadre d’un plan d’économies visant à réduire ses coûts de 3 milliards de dollars par an d’ici 2027, sans préciser le nombre de postes visés.Union Pacific (-2,63% à 223,20 dollars) glissait après avoir annoncé l’acquisition de son concurrent Norfolk Southern (-3,44% à 277,61 dollars) pour créer le premierexploitant de fret ferroviaire aux Etats-Unis, une opération qui valorise la cible à 85 milliards de dollars.Selon les deux groupes, cette union va constituer la première compagnie ferroviaire reliant les deux côtes des États-Unis et un ensemble évalué à 250 milliards de dollars.

L’autorité de la concurrence espagnole étend son enquête à l’encontre d’Apple

Le gendarme de la concurrence espagnol a annoncé mardi avoir élargi son enquête ouverte voilà un an à l’encontre d’Apple à de possibles barèmes tarifaires imposés par le géant américain aux développeurs proposant des applications sur l’Apple Store.La Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC) avait ouvert une procédure d’enquête contre Apple le 1er juillet 2024 pour de infractions potentielles dans les conditions commerciales imposées aux développeurs utilisant sa plateforme d’applications.Un an après, cette enquête a été “élargie”, en raison de la découverte de nouveaux éléments susceptibles de “constituer une infraction” à la réglementation européenne, souligne l’organisme dans un communiqué.Selon ce communiqué, la CNMC soupçonne Apple d’avoir “établi un calendrier de prix que les développeurs doivent suivre obligatoirement s’ils souhaitent proposer leurs applications” sur l’Apple Store.Dans une réaction transmise à l’AFP, Apple a défendu sa politique commerciale, assurant avoir “conçu l’App Store pour offrir une expérience sûre et fiable aux utilisateurs et une excellente opportunité commerciale pour les développeurs en Espagne et dans le monde entier”.”Nous continuerons à travailler avec l’autorité espagnole de la concurrence pour nous assurer que nos préoccupations sont pleinement comprises”, a ajouté l’entreprise.Lors de l’ouverture de l’enquête voilà un an, le géant californien avait contesté l’analyse de la CNMC, assurant que “les développeurs espagnols de toutes tailles” rivalisaient “sur un pied d’égalité sur l’App Store”.Apple a construit son succès sur un écosystème fermé autour des iPhone et iPad dont il contrôle tous les paramètres, invoquant des impératifs de sécurité et le confort accru des utilisateurs – une philosophie en opposition frontale avec les règles européennes de concurrence.

Or noir contre cause verte: le pétrole creuse un fossé entre deux cousins en Norvège

L’un est ministre d’un gouvernement bien disposé à l’égard de l’industrie pétrolière, l’autre un militant actif qui veut que son pays renonce aux hydrocarbures. En Norvège, deux cousins, soudés par la tragédie d’Utøya, se déchirent sur l’épineuse question des énergies fossiles.Rompu aux actions coups de poing avec le mouvement Exctinction Rebellion, Vebjørn Bjelland Berg, 29 ans, entame une grève de la faim illimitée mercredi, à quelques semaines d’un rendez-vous électoral important, pour réclamer la fin de l’exploitation pétrolière.Un geste d’autant plus remarqué que le jeune homme n’est autre que le cousin germain du ministre du Climat et l’Environnement, Andreas Bjelland Eriksen, de quatre ans son aîné et membre d’un gouvernement travailliste qui professe de “développer plutôt que démanteler” un secteur pétrolier qui pèse lourd dans l’économie norvégienne.”Cette industrie a fait de nous un pays extrêmement riche”, explique Vebjørn Bjelland Berg dans un entretien avec l’AFP. “Le problème, c’est que cela se fait au prix, potentiellement, de la mort de millions de personnes à cause des ravages causés par ce pétrole et ce gaz”. “Ca ne vaut pas la peine de continuer à nous enrichir encore davantage à ce prix”, ajoute-t-il.La question de l’avenir de l’industrie pétrolière en Norvège devrait occuper une place dans la campagne électorale qui s’ouvre en vue de législatives prévues le 8 septembre.Plusieurs petits partis -ceux très à gauche mais aussi les écologistes et les libéraux (centre-droit)- prônent, comme Vebjørn, une sortie programmée des hydrocarbures, mais les poids lourds -travaillistes, conservateurs et droite populiste- veulent préserver le secteur.L’exploitation des champs pétro-gaziers en mer a permis à la Norvège d’amasser une fortune colossale. Son fonds souverain, le plus gros au monde, vaut aujourd’hui 20.000 milliards de couronnes (1.700 milliards d’euros), l’équivalent de 3,6 millions de couronnes pour chacun des 5,6 millions d’habitants du royaume. “La politique que mènent les gros partis laisse penser que ce n’est jamais assez”, regrette le militant d’Extinction Rebellion, né à Stavanger, la capitale norvégienne des hydrocarbures, et dont le père a travaillé toute sa vie pour le géant pétrolier Equinor.”C’est une immense injustice morale de continuer à s’enrichir encore davantage alors que nous sommes déjà parmi les plus riches au monde. Et que des gens dans d’autres régions, majoritairement des pauvres, majoritairement à la peau foncée, doivent tout simplement mourir pour que nous devenions encore plus riches”, dit-il.- “Points de vue différents” -Au ministère, Andreas Bjelland Eriksen se refuse à commenter l’engagement et les méthodes de son cousin.”Je comprends que beaucoup soient impatients, et je le suis aussi. Il y a urgence à réduire les émissions pour enrayer le changement climatique”, avait-il déclaré au journal Dagbladet en juillet 2024.Vebjørn et deux autres militants venaient alors de s’introduire illégalement dans le périmètre de l’aéroport d’Oslo.”Vebjørn et moi avons cependant des points de vue différents sur la façon dont la transition doit se faire et les méthodes pour faire valoir nos opinions. Pour moi, un ancrage large est déterminant pour que la transition résiste à l’épreuve du temps”, avait-il dit.Les deux cousins ont vécu une des pages les plus sombres de l’histoire de la Norvège: ils étaient sur l’île d’Utøya le 22 juillet 2011, quand l’extrémiste de droite Anders Behring Breivik avait ouvert le feu sur un rassemblement de la jeunesse travailliste, tuant 69 personnes, pour la plupart des adolescents.Plus tôt, il avait aussi fait exploser une bombe de près d’une tonne près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit autres victimes.”C’est clair que vivre quelque chose comme ça… Oui, ça marque une relation”, souligne Vebjørn.Leurs chemins se sont néanmoins quelque peu éloignés depuis.”J’ai le sentiment que la communication entre nous est à la fois respectueuse et affectueuse. J’essaie d’être aussi honnête et direct que possible avec lui”, affirme le militant écologiste. “Nous nous apprécions beaucoup”, ajoute-t-il. “Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour préserver notre relation, tout en continuant à le placer devant ses responsabilités”.Alors, glissera-t-il un bulletin travailliste dans l’urne en septembre? “Non, pas cette fois-ci”.

Chômage: une légère hausse au 2e trimestre

Des statistiques toujours chamboulées par des changements récents, mais pas de renversement de tendance: le nombre de chômeurs inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) a continué d’augmenter au deuxième trimestre en France (hors Mayotte) avec une légère hausse de 0,2%.Dans un contexte économique tendu, et alors que l’exécutif plaide qu'”il faut travailler plus” pour améliorer les finances publiques, les principaux organismes économiques s’attendent à une légère remontée du chômage d’ici la fin de l’année.Les chiffres des inscrits à France Travail sont chamboulés depuis janvier, notamment en raison de la loi pour le plein emploi, avec l’inscription automatique sur les listes des bénéficiaires du RSA.Au deuxième trimestre, avec les indicateurs habituels, le nombre d’inscrits en catégorie A a ainsi baissé de 5,7% à 3,2 millions de personnes, selon les chiffres publiés mardi par le service statistique du ministère du Travail (Dares). Mais pour avoir un meilleur reflet de “la situation conjoncturelle du marché du travail”, il faut retrancher trois effets, selon la Dares.Outre l’inscription des bénéficiaires du RSA, il s’agit des changements de règles d’actualisation – un temps automatique pour certains nouveaux inscrits – et d’un décret instaurant un nouveau régime de sanctions en cas de manquements.Une fois ces effets neutralisés, l’évolution du nombre d’inscrits en catégorie A, s’affiche en hausse de 0,2% sur un trimestre, selon la Dares.Au trimestre précédent, la catégorie A avait enregistré une hausse de 0,8% hors inscription des bénéficiaires du RSA et de l’évolution des règles d’actualisation.Toujours en neutralisant les différents effets, pour l’ensemble des catégories A, B, C incluant l’activité réduite, le nombre de demandeurs d’emplois progresse de 0,9% au deuxième trimestre.- “Retour rapide” -Ces chiffres sont publiés alors qu’une nouvelle réforme de l’assurance chômage se profile avec, parmi les objectifs affichés, celui de “favoriser le retour rapide en emploi”. Le gouvernement doit envoyer d’ici au début de la semaine prochaine aux partenaires sociaux la “lettre de cadrage” posant les bases de la négociation.Le Premier ministre François Bayrou a souhaité le 15 juillet que syndicats et patronat engagent de telles négociations sur l’assurance chômage et sur le droit du travail (notamment la suppression de deux jours fériés).Pour l’assurance chômage, il s’agit, a expliqué la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, d’affiner “l’éligibilité” (les conditions d’ouverture de droits), “la durée maximale d’indemnisation” et les “conditions d’indemnisation des ruptures conventionnelles”, objets de “beaucoup d’abus”.Le gouvernement avait justifié sa décision par la “dégradation” de la trajectoire financière de l’Unédic, qui gère le régime d’assurance chômage, un taux de chômage qui “reste stable” et la persistance d’emplois non pourvus.Mais cette nouvelle réforme intervient alors que les partenaires sociaux ont conclu un accord en novembre 2024, avec de nouvelles règles pour quatre ans, entrées en vigueur pour la plupart au 1er avril de cette année.Les syndicats ont donc accueilli avec colère l’annonce de ce nouveau tour de vis, qualifié de “carnage total pour les demandeurs d’emploi” par la numéro un de la CFDT Marylise Léon. Elle a pointé un volume d’économies “qui n’a jamais été fait” avec “entre 3 et 4 milliards en année pleine” une fois tous les dispositifs entrés en vigueur.Les organisations syndicales ont lancé collectivement une pétition pour dire “non au budget Bayrou”, qui récoltait quelque 275.000 signatures mardi et une plateforme de “décodage” des mesures annoncées. Sur l’assurance chômage, cette plateforme dénonce une “nouvelle baisse drastique” des droits avec des mesures sous-tendues “par l’idée dogmatique que les personnes au chômage sont toutes des fainéantes et qu’elles doivent reprendre au plus vite n’importe quel emploi, même précaire”.Reste donc à savoir si ces négociations aboutiront, ou même si elles auront lieu. Faute de quoi, le gouvernement reprendra la main et imposera ses règles.

Les Bourses européennes ouvrent dans le vert

Les Bourses européennes ont ouvert en terrain positif mardi, mais sans grand entrain, l’enthousiasme suscité par l’accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis s’estompant face aux incertitudes persistantes.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,47%, Francfort 0,48%, Londres 0,07% et Milan 0,27%.

Commerce: Chinois et Américains se retrouvent pour une 2e journée de négociations à Stockholm

Responsables chinois et américains se sont retrouvés mardi à Stockholm pour une deuxième journée de négociations sur les droits de douane réciproques entre les deux pays, avec pour objectif phare une prolongation de la trêve tarifaire obtenue à Genève en mai.Des journalistes de l’AFP ont vu les délégations américaine et chinoise, menées respectivement par le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le vice-premier ministre He Lifeng, entrer sous un ciel gris dans le lieu où se déroulent les pourparlers: le bâtiment de Rosenbad qui abrite le cabinet du Premier ministre suédois.Aucune information n’a été communiquée sur le contenu des discussions qui se tiennent depuis lundi dans la capitale suédoise.Pékin a dit espérer qu’elles se tiendront dans un esprit “de respect mutuel et de réciprocité”.La Chine entend “réduire les malentendus, renforcer la coopération et promouvoir un développement stable, sain et durable des relations sino-américaines”, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lundi lors d’une conférence de presse à Pékin.Les discussions à Stockholm visent à prolonger la pause de 90 jours négociée en mai à Genève, qui avait mis fin aux représailles des deux côtés du Pacifique à l’origine de surtaxes prohibitives.Cela avait permis de ramener les droits de douane sur les produits américains et chinois, respectivement à 125% et 145%, à un niveau plus modeste de 10% et 30%, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants, sur un certain nombre de produits, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, fin janvier.Les pourparlers en Suède ont lieu au début d’une semaine décisive pour la politique commerciale du président Donald Trump, les droits de douane appliqués à la plupart des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis devant connaître une brusque hausse le 1er août.Face à cette échéance imminente, plusieurs pays se précipitent pour conclure un accord avec Washington. Dimanche, le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis soient taxés à 15%.A Paris, si on concède que cet accord va apporter de la “stabilité” aux entreprises, on insiste surtout sur son caractère “déséquilibré”, selon les termes utilisés par plusieurs membres du gouvernement. 

La Bourse de Paris dans le vert, les investisseurs digèrent l’accord UE-USA

La Bourse de Paris évolue dans le vert mardi, l’enthousiasme suscité par l’accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis s’estompant et les investisseurs se focalisant sur les indicateurs économiques et résultats d’entreprises.Vers 09H45 heure de Paris, le CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris prenait 0,93%, soit un gain de 72,75 points, pour s’établir à 7.873,63 points. La veille, il avait avait cédé 0,43% à 7.800,88 points.Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont dessiné les contours dimanche en Ecosse d’un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15% – contre 30% un temps envisagés par Washington.”Ce taux de 15% est l’un des plus bas jamais convenus avec les Etats-Unis”, relèvent les analystes de Nomura. “Néanmoins, des droits de douane à ces niveaux devraient avoir des effets négatifs significatifs sur l’économie via la demande et les bénéfices”, relèvent-ils.Sous le feu des critiques, Bruxelles a présenté cet accord avec les Etats-Unis comme le “meilleur” compromis possible dans un contexte “très difficile”.”L’optimisme entourant les récents accords tarifaires s’amenuise, les investisseurs recentrant leur attention sur des indicateurs économiques clés”, note Patrick Munnelly, de Tickmill Group.”Le regard se tourne vers l’annonce de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) mercredi, où les responsables devraient maintenir les taux d’intérêt inchangés”, poursuit-il, “suivie par les publications de résultats de quatre grandes entreprises technologiques” qui devraient donner la tendance à Wall Street.EssilorLuxottica saluéLe numéro un mondial de l’optique EssilorLuxottica grimpe mardi à la Bourse de Paris mardi après l’annonce d’une progression de 7,3% de son activité au premier semestre par rapport à la même période l’an dernier, portée par les lunettes connectées Ray-Ban Meta.Ces résultats ont été salués en Bourse, le titre EssilorLuxottica prenant 5,44% à 259,60 euros vers 09H40 heure de Paris.”Grâce à ses nouveaux produits pionniers, les bénéfices d’EssilorLuxottica sont à l’aube d’une nouvelle phase d’accélération”, estiment les analystes de Jefferies dans une note.Stellantis dans le rougeLe groupe Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler, Jeep…) a confirmé les résultats préliminaires publiés le 21 juillet, avec une lourde perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025, contre 5,6 milliards de bénéfice au premier semestre 2024.Sur le CAC 40, le titre Stellantis perdait 3,18% à 8,02 euros vers 09H40 heure de Paris.

Espagne: la croissance du PIB a atteint 0,7% au deuxième trimestre

La croissance économique espagnole a atteint 0,7% au deuxième trimestre, grâce à une forte progression des exportations et de l’investissement des entreprises, selon une première estimation publiée mardi par l’Institut national des statistiques (INE). Ce chiffre est en hausse par rapport au premier trimestre (0,6%), et est supérieur aux attentes de la Banque d’Espagne, qui prévoyait une progression du produit intérieur brut (PIB) comprise entre 0,5% et 0,6%. Il confirme le dynamisme de la quatrième économie de la zone euro, où la croissance a atteint 3,2% l’an dernier, contre 1% seulement dans l’ensemble de l’Union européenne, selon Eurostat.Selon l’INE, la croissance du deuxième trimestre a été tirée par les exportations, qui ont progressé de 1,1% par rapport au trimestre précédent, malgré les effets de la guerre commerciale déclenchée par la hausse des droits de douane américains.Elle a également été dopée par l’investissement des entreprises, qui a bondi de 2,1%, et par la consommation des ménages, qui a progressé de 0,8%.”L’Espagne maintient son dynamisme et se consolide parmi les économies avancées les plus fortes”, a réagi dans un message sur X le ministre espagnol de l’Economie, Carlos Cuerpo.Le chiffre du deuxième trimestre place l’Espagne dans une position confortable pour atteindre les 2,6% de croissance attendus cette année par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez.Cette prévision est proche de celle du Fonds monétaire international, qui a revu mi-avril ses attentes de croissance pour l’Espagne à 2,5% (+0,2 point), en dépit de la hausse des droits de douane décidée par Donald Trump.L’impact sur la croissance de ce bras de fer commercial, qui a débouché dimanche sur un accord autour d’une taxe de 15% sur les produits européens exportés aux Etats-Unis, ne devrait pas être “significatif” en 2025, avait assuré Carlos Cuerpo mi-juin à l’AFP.L’exposition de l’Espagne est en effet “comparativement faible par rapport à plusieurs de nos partenaires européens, car à peine 5% des exportations espagnoles se font en direction des Etats-Unis”, a-t-il rappelé.Selon M. Cuerpo, l’Espagne devrait néanmoins subir “les effets indirects” de cette guerre commerciale, en raison de ses répercussions sur la croissance de l’ensemble de l’Union européenne.

Wall Street reste de marbre face à l’accord UE-USA

La Bourse de New York a terminé sans direction claire lundi, montrant finalement peu d’enthousiasme après l’annonce d’un compromis commercial entre Washington et Bruxelles, à l’entame d’une semaine chargée en données économiques et résultats d’entreprises.Le Dow Jones a reculé de 0,14% tandis que les indices Nasdaq (+0,33%) et S&P 500 (+0,02%) ont grappillé quelques points pour atteindre de nouveaux records.Interrogé par l’AFP, Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, évoque “une réaction plus modérée que mitigée” à l’annonce de l’accord entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis.En cause, selon l’analyste, la réception d’une “bonne nouvelle attendue” dont “une grande partie avait déjà été anticipée par les marchés vendredi”.Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont dessiné les contours dimanche en Ecosse d’un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15% – contre 30% un temps envisagés par Washington.En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis.Les autres modalités ne sont pas encore connues et devraient être partagées par l’UE et les Etats-Unis dans une déclaration commune au cours des prochains jours.Ce nouveau compromis vient s’ajouter à ceux déjà annoncés par Washington, notamment avec le Royaume-Uni et le Japon.Selon Angelo Kourkafas, “c’est formidable que l’annonce de ces accords réduise l’incertitude” sur le plan commercial, à quelques jours de la date butoir du 1er août, à partir de laquelle d’importants droits de douane doivent être appliqués sur les produits entrant aux Etats-Unis.”Mais en même temps, (…) il existe de nombreux catalyseurs potentiels de volatilité, ce qui explique pourquoi les investisseurs sont un peu prudents à l’approche de la semaine la plus chargée de l’été pour les marchés”, explique l’analyste.Côté indicateurs, les acteurs du marché accueilleront, entre autres, le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis mardi, une première estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre mercredi et l’indice PCE jeudi, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). Wall Street suivra la réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à l’issue de laquelle l’institution devrait laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. La décision est attendue mercredi à 18H00 GMT.Par ailleurs, le relatif attentisme observé lundi s’explique par “un besoin d’une période de consolidation” après un enchaînement de séances dans le vert, juge Angelo Kourkafas. “N’oublions pas que les marchés n’évoluent pas en ligne droite”, ajoute-t-il.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se tendait légèrement, à 4,41% contre 4,39% vendredi en clôture. Côté entreprises, le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Jeep) a été lesté (-4,24% à 9,70 dollars) par l’absence d’exemption pour le secteur automobile dans l’accord entre l’UE et les Etat-Unis.Les valeurs du secteur de l’énergie ont été portées par les perspectives d’achats européens, à l’image de Venture Global (+4,19%), New Fortress Energy (+5,56%), Chevron (+0,93%) ou ExxonMobil (+0,94%).Les brasseurs Anheuser-Busch (-5,48% à 66,35 dollars), Molson Coors (-2,48% à 49,92 dollars) et le distributeur d’alcools Constellation Brands (-1,66% à 172,60 dollars), propriétaire des bières Corona et Modelo, ont eux aussi reculé à l’annonce de cet accord, craignant une baisse de la demande.