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Wall Street commence la semaine dans le rouge, en proie à des prises de bénéfices

La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, les investisseurs cherchant à vendre massivement leurs actions pour profiter de leurs plus-values après plusieurs séances en hausse, et se montrant prudents à quelques jours de la réunion de la banque centrale américaine (Fed).Vers 14H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,23%, l’indice Nasdaq perdait 0,73% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,71%.Les acteurs de marché cherchent notamment à engranger quelques bénéfices “après neuf jours consécutifs de hausse de l’indice S&P 500, ce qui n’était pas arrivé depuis 20 ans”, relève auprès de l’AFP Sam Stovall.A la clôture vendredi, l’indice de référence de la Bourse de New York avait effacé toutes ses pertes depuis le 2 avril, date à laquelle Donald Trump a annoncé une vague de droits de douane prohibitifs ciblant les partenaires commerciaux de Washington.La semaine passée, “nous avons reçu des commentaires pleins d’espoir disant que les Etats-Unis sont ouverts à la négociation, que la Chine finira probablement par négocier ou par s’asseoir à la table des négociations”, rappelle Sam Stovall, ce qui avait poussé la place américaine.Tant qu’un accord ne sera pas trouvé entre les deux premières puissances économiques mondiales, “le marché restera très volatil”, anticipe l’analyste, soulignant toutefois que les investisseurs ont pour la plupart “déjà intégré dans le prix des actions” la possibilité d’une absence d’accord.Lors d’une interview diffusée à la télévision américaine dimanche, Donald Trump a défendu sa guerre commerciale, assurant avoir “réussi à faire baisser les prix”.”Nous avons essentiellement rompu les relations commerciales (avec la Chine, ndlr) en imposant des droits de douane aussi élevés”, a rappelé le locataire de la Maison Blanche.”Et ce n’est pas grave”, a-t-il ajouté, assurant toutefois vouloir abaisser ces surtaxes “à un moment donné”.Le président américain a estimé que les Etats-Unis se trouvaient dans “une période de transition” et que le pays connaîtra par la suite “le plus grand boom économique de l’histoire” grâce à ses choix politiques.En milieu de semaine, l’attention de Wall Street se tournera vers la nouvelle réunion de la Réserve fédérale.Malgré les appels répétés de Donald Trump pour une baisse de taux, l’issue de cette réunion ne fait guère de doute aux yeux de l’immense majorité des acteurs de la finance.L’institution monétaire devrait laisser ses taux au niveau qui est le leur depuis décembre, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Les marchés risquent de ne “pas avoir grand-chose à se mettre sous la dent” car “le président de la Fed, Jerome Powell, finira probablement par répéter ce qui a été dit lors de la réunion de mars au sujet de l’incertitude de la croissance économique et des droits de douane”, anticipe Sam Stovall.Côté indicateurs, l’activité dans les services aux Etats-Unis a progressé en avril, au-delà des attentes, selon l’indice ISM publié lundi.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,35%, contre 4,31% vendredi à la clôture.Au tableau des valeurs, les géants du divertissement étaient à la peine après l’annonce par Donald Trump “de droits de douane de 100%” sur les films diffusés aux Etats-Unis mais produits à l’étranger. Netflix lâchait 2,42%, Warner Bros Discovery 2,28%, AMC 1,50%, Amazon 2,02% et Disney 0,90%.Le conglomérat Berkshire Hathaway, qui possède des dizaines d’entreprises, des piles Duracell à l’assureur américain Geico, reculait nettement (-5,52%) après l’annonce par Warren Buffett de son départ du poste de directeur général à la fin de l’année. Remplacé par son bras droit Greg Abel, M. Buffett conservera son rôle de président du conseil d’administration de son groupe.Le vendeur de chaussures de sport Skechers bondissait (+25,18%) après l’annonce de son rachat par la société d’investissement 3G Capital, et par conséquent son retrait de la cote.

Le monde du cinéma sonné par les droits de douane proposés par Trump

Le monde du cinéma est sonné par les droits de douane proposés sur les films étrangers par le président américain Donald Trump, qui fait planer l’incertitude sur l’avenir de productions largement mondialisées.Le chef d’Etat a annoncé dimanche qu’il demandait à son administration de “lancer immédiatement le processus pour instituer des droits de douane de 100% sur tous les films importés dans notre pays qui sont produits dans des pays étrangers”.Comme souvent avec les annonces fracassantes de ce type, les détails ne sont pas connus. Cela n’a pas empêché l’industrie du cinéma dans le monde entier de réagir vivement face au dilemme qui s’annonce: ne plus pouvoir montrer un film aux États-Unis, pour des questions de coûts, ou le produire entièrement dans ce pays.”Cela a l’air potentiellement désastreux pour l’industrie internationale du film”, a dit un agent britannique au site internet spécialisé Screen Daily, sous couvert de l’anonymat.- Subventions, exonérations fiscales -“Il y a beaucoup d’inconnues pour notre secteur mais, tant que nous n’en saurons pas plus, il n’y a pas de doute que cela enverra des secousses dans le monde entier”, a déclaré le directeur de l’organisation des producteurs audiovisuels en Australie, Matthew Deaner, à l’agence de presse AAP.Donald Trump répond à un modèle économique prisé des studios et cinéastes américains: l’obtention de subventions ou d’exonérations fiscales pour tourner dans des pays (comme la Hongrie, le Canada, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Irlande, etc.) qui, en retour, comptent sur les emplois générés et les retombées touristiques.”L’industrie cinématographique américaine est en train de mourir très rapidement. D’autres pays offrent toutes sortes d’incitations pour attirer nos cinéastes et nos studios loin des États-Unis”, a écrit le président.Le New York Times, peu suspect de sympathie pour les idées de Donald Trump, avait consacré mi-avrilune enquête aux effets de cette délocalisation. Elle évoquait la destruction des emplois de la classe moyenne dans le cinéma et la télévision à Los Angeles.”C’est rien moins que l’avenir de Hollywood qui est en jeu”, écrivait le quotidien pour synthétiser les commentaires recueillis. Un syndicaliste comparait le déclin du secteur en Californie à celui de l’automobile à Détroit il y a un demi-siècle. Les grands constructeurs y ont toujours leur siège mais les usines sont parties.- “Qui a envie de ça ?” -“Les grandes productions réalisées de A à Z aux États-Unis sont rares”, a confirmé une porte-parole d’un syndicat canadien de techniciens du cinéma, Evelyne Snow, interrogée par le quotidien La Presse.Elle s’inquiète pour les emplois menacés dans la province du Québec. D’après elle, “une production américaine à Montréal fait vivre 2.000 personnes, en partant du cameraman jusqu’au chauffeur de limousine”.En France, le directeur de l’établissement public de soutien au cinéma (CNC), Gaëtan Bruel, disait déjà en avril que les Européens devaient “se préparer à toute hypothèse” face à “une possible offensive américaine contre notre modèle” de soutien des États à la culture.Sollicités par l’AFP en France, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF) et l’Union des producteurs de cinéma (UPC) n’ont pas réagi lundi. Le CNC n’a pas souhaité faire de commentaires.Mais ce que la mesure proposée par Donald Trump menace, c’est l’économie tout entière des films. L’obligation de tout faire aux États-Unis, sous peine de se voir barrer l’accès aux salles américaines, risque de tuer dans l’Å“uf de nombreux projets.Le magazine culturel américain Variety, qui pose “sept questions” sur ce projet, écrit dans l’une d’elles: “Qui a envie de ça ? Pas Hollywood. L’activité des cinémas se bat pour revenir aux niveaux antérieurs à la pandémie. La dernière chose dont on a besoin est une nouvelle taxe”.

Indonésie: le clou de girofle aussi victime du changement climatique

Longtemps objet de fortes convoitises entre les puissances coloniales, le clou de girofle produit en abondance en Indonésie aux Moluques dont il est originaire, subit à son tour le changement climatique qui rend les récoltes incertaines.Sur les contreforts fertiles du volcan du mont Gamalama, sur l’île de Ternate, Jauhar Mahmud s’accroche à son giroflier préféré mais il est désormais inquiet.”Aujourd’hui, les précipitations sont abondantes. Elles sont bonnes pour planter, mais cela rend la récolte incertaine. C’est souvent imprévisible”, confie cet agriculteur de 61 ans.Le changement climatique a de fait entraîné une diminution de la récolte de clous de girofle qui nécessitent des températures et une humidité particulières pour conserver leur parfum et leur goût.Si la saison est bonne, ses 150 girofliers peuvent produire jusqu’à 30 kilos de cette épice aromatique et lucrative utilisée en médecine, dans les parfums, les cigarettes ou les arômes alimentaires.Mais les cours de cette épice obtenue à partir des boutons floraux du giroflier, fluctuent entre 4,65 et 6,50 euros le kilo, selon la météo.”En fait, nous perdons de l’argent. Les girofliers ne portent pas de fruits chaque année. Cela dépend de la saison”, assure Jauhar, qui représente 36 producteurs.Le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas se sont battus pour le contrôle de Ternate à l’apogée du commerce mondial du clou de girofle entre le XVe et le XVIIe siècle.Les habitants ont dû défier les colons hollandais qui interdisaient aux locaux de cultiver leurs propres arbres dans le but de maintenir un monopole sur ce produit qui a fait la fortune de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC).Mais aujourd’hui, les producteurs doivent trouver un deuxième emploi pour boucler les fins de mois, en raison de la diminution des récoltes.- Certains abandonnent -Ainsi Jauhar vend-il des boissons infusées aux épices. Quant à certains de ses collègues, ils envisagent tout bonnement d’abandonner la culture de l’épice.Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur les deux dernières décennies, le rendement des girofliers en Indonésie a varié considérablement, davantage que celui des pays concurrents, notamment Madagascar.Le rendement en 2023 était ainsi inférieur de près d’un quart au pic de 2010.L’Indonésie représente encore plus des deux-tiers de la production mondiale de cette épice en grande partie consommée sur place. Mais depuis 2020 l’archipel a cédé à Madagascar sa place de premier exportateur mondial.La culture du giroflier demande de la patience et les arbres ont besoin de plus d’une décennie pour arriver à maturité.Le réchauffement climatique, causé principalement par les combustibles fossiles comme le charbon, très utilisé en Indonésie, a modifié les conditions météorologiques qui déterminent la croissance des clous de girofle.- Rendements en baisse -Le climat est globalement plus sec à Ternate mais une atmosphère plus chaude retient davantage l’humidité et la pluie tombe souvent en rafales extrêmement destructrices pour les fleurs.”Avant, je pouvais remplir 5 à 6 sacs en une seule récolte”, explique Lakina, 52 ans, qui doit désormais se contenter de deux ou trois sacs au maximum.Imba, une cultivatrice de 62 ans possédant 70 arbres, explique de son côté qu’en raison de la pluie, il faut désormais au moins cinq jours pour sécher les clous de girofle, contre trois jours et demi auparavant.Un constat empirique confirmé par les relevés scientifiques. En 2023, des chercheurs de l’Université de Pattimura à Ambon, ont en effet relevé que les rendements de clous de girofle diminuaient sur l’île de Haruku, plus au sud de Ternate, en raison d’une hausse des précipitations et la survenue de phénomènes météorologiques plus extrêmes.”Les communautés vivant dans les zones côtières et les petites îles sont particulièrement vulnérables”, a indiqué à l’AFP Arie Rompas, de Greenpeace.Dans un atelier de tri d’épices, le parfum âcre de l’épice flotte tandis que les ouvriers emplissent des sacs.La précieuse épice est ensuite transportée vers un entrepôt où un tri mécanique élimine les saletés et feuilles indésirables. La production du jour sera ensuite exportée vers la Chine.”S’il fait trop chaud, la récolte est mauvaise. Trop de pluie, il n’y a pas de récolte. Cette année, il a trop plu”, explique le négociant Rumen The, qui précise que les prix ont presque diminué de moitié depuis l’année dernière.Face à la diminution des récoltes, Jauhar lance lui un appel à l’aide à ceux-mêmes qui ont autrefois occupé ces terres.”Je demande aux pays amateurs d’épices de réfléchir aux problèmes climatiques mondiaux”, lance le cultivateur.”Sans cette richesse naturelle (…) les pays occidentaux n’en profiteraient pas. Nous devrions donc y réfléchir ensemble”.

Modération de contenus pour Meta: plus de 2.000 postes supprimés en Espagne

L’entreprise Telus International, chargée de modérer une partie des contenus publiés sur Facebook et Instagram, va supprimer plus de 2.000 postes à Barcelone après la rupture du contrat qui la liait à leur maison mère, le groupe Meta, a-t-on appris lundi de source syndicale.Lors d’une réunion lundi matin, la direction de Telus “a présenté formellement un plan social” affectant “2.059 personnes” sur son site de Barcelone, dans le nord-est de l’Espagne, a annoncé dans un communiqué le syndicat Commissions ouvrières (CCOO).Il s’agit de la “totalité des salariés effectuant des tâches de modération” pour Facebook et Instagram depuis le site barcelonais de Telus international, filiale du géant canadien des télécoms Telus, ajoute l’organisation syndicale.Selon CCOO, qui dit avoir signé un principe d’accord prévoyant “la plus haute indemnisation légale” possible pour les salariés, ce plan social a été décidé après l’annulation du contrat liant Telus à Meta, maison mère de Facebook, Instagram et Whatsapp.L’annulation de contrat avait été annoncée début avril par plusieurs syndicats, qui avaient déjà avancé le chiffre de 2.000 suppressions de postes en précisant que le nombre exact de personnes affectées devait faire l’objet de négociations.Interrogé par l’AFP, un porte-parole de Telus avait alors refusé de confirmer ce chiffre, assurant que les discussions étaient en cours et que Telus continuait de travailler “depuis d’autres localisations” avec ce “client”, dont il n’avait pas donné l’identifié.De nouveau sollicité lundi, ce porte-parole a de nouveau refusé de donner le nombre exact de suppressions de postes.”La priorité reste de soutenir les membres de l’équipe touchés” en leur offrant “une assistance complète, y compris des opportunités de relocalisation pour le plus grand nombre possible de personnes sans affecter leurs indemnités”, a-t-il assuré.Contacté par l’AFP, Meta n’avait pas donné suite lundi à la mi-journée.Le groupe américain a annoncé en janvier la fin du fact-checking aux Etats-Unis et mis à jour son règlement et ses pratiques sur la modération des contenus, afin d’écarter moins de messages et de publications susceptibles de faire entorse à ses standards.”Trop de contenus étaient censurés alors qu’ils n’auraient pas dû l’être”, avait alors justifié le groupe -une décision largement vue comme un moyen de contenter le président Donald Trump, très critique de la politique de modération de Meta ces dernières années.Fin avril, le conseil de surveillance de Meta a cependant appelé la direction du groupe à mesurer les possibles effets sur les atteintes aux droits humains de la suppression de son programme de fact-checking et de l’assouplissement de la modération sur ses plateformes.

L’UE va investir 500 millions d’euros pour attirer les chercheurs

L’Union européenne va proposer une “nouvelle enveloppe de 500 millions d’euros” pour la période 2025-2027 “afin de faire de l’Europe un pôle d’attraction pour les chercheurs”, a annoncé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Le rôle de la science à l’heure actuelle est remis en cause. L’investissement dans la recherche fondamentale, libre et ouverte est remis en question. Quelle énorme erreur d’appréciation (…) La science est la clé de notre avenir ici en Europe”, a-t-elle affirmé, en clôture de la conférence “Choose Europe for Science”.Cette conférence, organisée à Paris à l’initiative du président français Emmanuel Macron, vise notamment à attirer les scientifiques en poste aux Etats-Unis, dont les travaux de recherche sont menacés par les politiques de l’administration Trump.Vantant les “investissements stables et soutenus” et l'”infrastructure” favorables à la recherche en Europe, Ursula von der Leyen a annoncé des mesures pour pallier ses “lacunes”, notamment “une nouvelle +super-subvention+ d’une durée de sept ans” ainsi que le doublement jusqu’en 2027 du “complément” versé aux bourses de recherche. “À moyen et long terme: avec nos États membres, nous voulons atteindre l’objectif de 3% du PIB pour l’investissement dans la recherche et le développement d’ici à 2030″, a-t-elle ajouté.Elle a également répété sa volonté d'”inscrire la liberté de la recherche scientifique dans le droit au moyen d’un nouvel acte législatif sur l’Espace européen de la recherche”.Afin de faciliter la venue des chercheurs, “nous voulons aider les institutions publiques et privées à mieux se rapprocher des travailleurs et des chercheurs hautement qualifiés” et “accélérer et simplifier l’entrée des chercheurs de haut niveau” dans l’Union européenne, a-t-elle assuré.”Faire venir les meilleurs chercheurs du monde entier, c’est faire ressortir le meilleur de l’Europe”, a-t-elle fait valoir.

Macron et von der Leyen appellent les chercheurs étrangers à choisir l’Europe

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen font un appel du pied aux chercheurs étrangers, particulièrement menacés aux Etats-Unis par les politiques de l’administration Trump, en organisant lundi la conférence Choose Europe for Science, avec à la clef de possibles incitations financières pour les attirer.”Nous devons tirer avec lucidité les conséquences de ces bouleversements” et “mettre en place les conditions nécessaires à une politique d’accueil et de recherche ambitieuse, exigeante et solidaire”, a déclaré la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, lors du discours d’ouverture.L’Union européenne accueille déjà “25% des chercheurs mondiaux” et “chaque euro investi aujourd’hui à travers le programme-cadre Horizon Europe générera 11 euros de gain de PIB d’ici 2045”, a rappelé à sa suite la Commissaire européenne pour la Recherche Ekaterina Zaharieva.L’événement sera clôturé en fin de matinée par le président français et celle de la Commission européenne, dans les locaux du prestigieux campus universitaire de La Sorbonne, au cÅ“ur de Paris.Le président avait annoncé la tenue de la conférence mi-avril, au moment où était lancée une plateforme Choose France for Science. Avant l’annonce d’une initiative similaire du Centre national de la recherche française (CNRS), premier organisme européen en nombre de chercheurs.Il s’agit de montrer “dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reflux ou de menaces, que l’Europe est un continent d’attractivité”, selon l’Elysée.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son administration, entre libertés académique et de recherche minées, financements sabrés.- “Choisir l’Europe” -La conférence de lundi doit donner lieu à des annonces et réflexions sur l’avenir. Pour la France, “il y a des crédits, des montants” qui seront annoncés, éventuellement sous forme d’incitations fiscales, a précisé un conseiller de l’Elysée. La plateforme Choose France for Science indique que l’Etat pourrait abonder jusqu’à 50% de certains projets de recherche, au mérite. Mais les opérateurs attendent une annonce sur l’enveloppe globale.L’initiative fait grincer les dents des syndicats français de l’enseignement supérieur et de la recherche qui la jugent “choquante, voire indécente”. Ils dénoncent le “sous-financement chronique” du secteur, des “regroupements forcés” d’établissements, mais aussi “des atteintes quasi incessantes à la liberté académique”, en rappelant les polémiques sur le wokisme à l’université. Pour le directeur de l’Inserm, Didier Samuel, “il y a eu un réinvestissement sur la recherche” ces dernières années mais “on n’a pas encore comblé le trou”.Il “faut qu’on maintienne” cette dynamique” et qu'”on l’amplifie”, a-t-il estimé sur franceinfo.Rien n’a encore filtré des mesures que pourrait annoncer Ursula von der Leyen, qui a fait savoir mardi que Bruxelles ferait des “propositions pour aider les scientifiques et les chercheurs à +Choisir l’Europe+”.Il s’agit de rendre plus attractifs la France et le Vieux Continent, où les rémunérations et les montants consacrés à la recherche sont très en-deçà des Etats-Unis. Même si le continent dispose d’atouts en la matière, que ce soit dans la qualité des infrastructures de recherche pour leurs travaux ou dans le cadre d’accueil pour leurs familles.- Dépendances européennes -La conférence comprend deux tables rondes, incluant des universitaires et industriels américains. L’une sur le thème de la liberté académique et de la contribution de la recherche aux biens publics mondiaux. Comme notamment les bases de données, dont beaucoup sont internationales, et dont l’accès à certaines pourrait être menacé par des décisions de l’administration américaine. La deuxième sur les moyens de lutter contre les dépendances européennes en matière de recherche, alors que le désengagement américain de nombreux partenariats “peut avoir des conséquences sur notre sécurité, notamment en matière de veille sanitaire, et sur des grands programmes de coopération”, comme ceux liés au climat, selon l’Elysée.La journée se poursuivra avec une réunion de ministres européens de la Recherche, à l’invitation de leur homologue français Philippe Baptiste qui accueillera des présidents d’universités et grands instituts de recherche européens. Représentée par son ambassadrice, l’Italie a fait savoir qu’elle considérait la liberté de la recherche comme un “fondement essentiel de tout progrès scientifique et culturel”.Pour autant, la réunion européenne prévue le 23 mai à Bruxelles reste “le format institutionnel le plus approprié” pour “définir ensemble – et non uniquement dans une perspective nationale – des politiques communes concrètes”, a indiqué l’ambassade d’Italie en France. pcl-fff-mep-ber/chl/pta

Grève SNCF: le trafic francilien “fortement perturbé” sur certaines lignes

Le trafic est “fortement perturbé” lundi matin en Ile-de-France sur les RER B et C ainsi que sur certains Transiliens, conformément aux prévisions de la SNCF, au premier jour d’une semaine d’appels à la grève.Plusieurs catégories de personnel sont appelées à faire grève à partir de lundi par la CGT-Cheminots et SUD-Rail pour réclamer une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux. Pour le pont du 8-Mai, un influent collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) s’est joint à l’appel à la mobilisation, lui donnant de l’ampleur.Lundi matin, sur la ligne B du RER, “le trafic est fortement perturbé” avec “un train sur deux sur la partie nord de la ligne, et deux trains sur trois sur la partie sud”, selon le site internet transilien.com. Concernant le RER C, le trafic est également “fortement perturbé”, avec un train sur deux. A la gare du Nord en début de matinée, la situation était plutôt calme. En sous-sol, les usagers de la ligne B du RER étaient prévenus que des suppressions de trains étaient à prévoir et qu’il n’y aurait qu’un train sur deux sur le nord de la ligne. Dans cette grande gare parisienne, le quai du RER s’est chargé plus tôt dans la matinée quand un train est resté à quai 20 minutes, selon Charles, 24 ans, un des nombreux “régulateurs de flux” déployés au bord du quai.Concernant le RER E, le trafic est “légèrement perturbé” avec quatre trains sur cinq qui devraient être assurés.Le trafic est en revanche normal sur le RER A, la ligne la plus fréquentée.Une même fréquence d’un train sur 2 est constatée sur lignes N, U et V du Transilien, où il est fait état d’un trafic “fortement perturbé”. Il faut également prévoir “quelques suppressions” sur la ligne H.- “tous les billets échangeables et remboursables sans frais” -Dans la région Hauts-de-France, seuls sont concernés les TER dans le Nord et le Pas-de-Calais, selon la SNCF, qui annonce le maintien d'”un peu plus d’un train sur trois”. Les voyageurs ont été avisés de ces perturbations dès vendredi 15H “afin qu’ils puissent s’organiser avant même le départ en week-end”, précise la SNCF.Au niveau national, SNCF Voyageurs n’a pas communiqué de prévisions dimanche pour la journée de lundi. Sur le site internet sncf-connect, un message indique qu'”en raison d’un mouvement social, le trafic des trains TGV INOUI et OUIGO pourra être perturbé entre le lundi 5 mai et le dimanche 11 mai. Le plan de transport peut être adapté et confirmé la veille du départ à partir de 17H”.”Nous sommes loin d’une semaine noire, il n’y aura pas de semaine à l’arrêt, mais une semaine aussi normale que possible”, a indiqué lors d’un entretien avec l’AFP le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet.”Les circulations seront normales du lundi 5 au jeudi 8 mai sur les TGV”, a-t-il précisé et pour les 9, 10 et 11 mai, la plupart des trains circuleront.Outre la promesse d’acheminer tout le monde en train, Christophe Fanichet s’est engagé à ce “que tous les clients soient prévenus avant de partir (en week-end, NDLR) concernant leur train de retour”. “C’est-à-dire être prévenus avant le début du pont mercredi pour les circulations jusqu’à dimanche 11 mai”, a-t-il détaillé.Il a également indiqué que tous les billets sont “échangeables, remboursables, sans frais”, sur les TGV Inoui comme les Ouigo, pour la semaine du 5 au 11 mai.

L’Indonésie suspend à son tour la crypto-monnaie Worldcoin

Les autorités indonésiennes ont suspendu dimanche le projet de crypto-monnaie Worldcoin, basé sur l’iris humain, a annoncé un responsable du ministère des communications et du numérique, une décision prise auparavant par d’autres pays. Lancée officiellement en juillet 2023 avec le concours de Sam Altman le patron d’OpenAI, Worldcoin repose sur un système de vérification de l’identité à partir de l’iris humain, visant à déjouer les fraudes et arnaques, dans un secteur où le recours aux pseudonymes est courant.Les données sont cryptées et sécurisées, selon Worldcoin, mais la société a rencontré des problèmes concernant l’utilisation de données personnelles, notamment à Hong Kong, au Kenya, en Espagne et au Portugal.La suspension “est une mesure préventive visant à prévenir tout risque potentiel pour le public”, a déclaré dans un communiqué dimanche Alexander Sabar, le responsable du ministère pour la supervision du numérique.Le gouvernement va également convoquer les opérateurs locaux Bulan Abadi et PT Sandina Abadi Nusantara pour leur demander de fournir des éclaircissements sur leurs activités, a-t-il ajouté. Le projet de cryptomonnaie a fait l’objet d’un examen minutieux des régulateurs dans d’autres pays. Le commissaire à la protection de la vie privée de Hong Kong (PCPD) a publié un avis en mai 2024 demandant au projet d’arrêter de numériser et de collecter des images de l’iris et du visage dans la ville après avoir constaté qu’il violait les lois sur la confidentialité. En mars au Portugal, la Commission nationale de protection des données (CNPD) avait annoncé la suspension de Worldcoin, en citant “la sauvegarde du droit fondamental à la protection des données, en particulier des mineurs”, quelques semaines après que l’agence espagnole de protection des données ait pris la même décision. 

Donald Trump annonce des “droits de douane de 100%” sur les films produits à l’étranger

Après les voitures et les puces, le président américain Donald Trump a annoncé dimanche sa volonté d’élargir sa guerre commerciale tous azimuts au cinéma, avec une taxe de 100% sur les films étrangers.”L’industrie cinématographique américaine est en train de mourir très rapidement (…) Hollywood et de nombreuses autres régions des Etats-Unis sont dévastées”, a justifié M. Trump sur son réseau Truth Social.”D’autres pays offrent toutes sortes d’incitations pour attirer nos cinéastes et nos studios loin des Etats-Unis”, a-t-il assuré.Selon lui, il s’agit d’un “effort concerté de la part d’autres nations”, représentant “une menace pour la sécurité nationale”.Il a donc dit “entamer immédiatement le processus d’instauration de droits de douane de 100%” sur les films diffusés aux Etats-Unis mais produits à l’étranger.”NOUS VOULONS DES FILMS MADE IN AMERICA”, a écrit le président. Son secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a assuré sur les réseaux sociaux qu’il s’en occupait.- Enquête -Donald Trump a ouvert depuis son retour à la Maison Blanche plusieurs enquêtes sur les “effets sur la sécurité nationale” de diverses importations, allant des semiconducteurs aux minerais cruciaux.Cette enquête est une première étape nécessaire qui pourrait permettre au président américain de publier un décret imposant des droits de douane sur ces produits, s’il est démontré que leur volume d’importation représente un risque pour la sécurité nationale.Aucune précision n’a pour le moment été donnée sur les conditions d’application de surtaxes sur les films produits à l’étranger.Il s’agit d’une nouvelle escalade dans l’offensive commerciale lancée par le président américain à l’encontre des partenaires économiques des Etats-Unis.La Chine, contre laquelle Donald Trump concentre une large partie de ses flèches, avait annoncé début avril qu’elle allait réduire, “modérément”, le nombre de films américains diffusés officiellement sur son territoire, l’une de ses réponses aux droits de douane prohibitifs imposés par les Etats-Unis sur ses produits.Pékin limite, par un système de quotas, le nombre de films étrangers diffusés officiellement dans ses cinémas. Une réduction de l’accès à ce marché, le deuxième du monde derrière les Etats-Unis pour le cinéma, pourrait rogner les recettes des studios hollywoodiens.M. Trump ne parlant dans ses publications que de films, il n’est pas clair si les mesures américaines toucheraient également des séries télévisées ou diffusées sur des plateformes de streaming en ligne – un vecteur de plus en plus important et profitable.- Grèves et streaming -Hollywood a généré quelque 279 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2022 et représente quelque 2,3 millions d’emplois, selon les derniers chiffres de l’association interprofessionnelle américaine MPA.Le secteur américain du cinéma est excédentaire, exportant 3,1 fois plus en valeur que les importations, selon la même source.Mais cette industrie emblématique américaine est en crise – entre les grèves historiques qui ont paralysé Hollywood pendant plusieurs mois en 2023 et les bouleversements liés au streaming.Les Etats-Unis restent une des principales destinations de tournage avec 14,5 milliards de dollars de dépenses de production en 2024, selon l’analyse du cabinet ProdPro, mais ce chiffre est en recul de 26% sur deux ans.Hollywood subit la concurrence de pays comme la Thaïlande, la Hongrie ou l’Afrique du Sud, qui proposent des avantages fiscaux alléchants pour y tourner. Beaucoup de films sont par ailleurs tournés dans plusieurs pays.La Californie n’arrive qu’en sixième position d’un récent sondage de responsables de studios sur leurs lieux préférés de tournage pour 2025 et 2026.Avant son investiture, Donald Trump avait nommé symboliquement les acteurs Sylvester Stallone, Jon Voight et Mel Gibson, soutiens de longue date, “ambassadeurs” à Hollywood pour être “(s)es yeux et (s)es oreilles” dans une industrie du cinéma très majoritairement prodémocrate.Nombre de stars de la musique et du cinéma se sont ouvertement opposées à Donald Trump, à l’instar de Taylor Swift, Beyoncé, Bruce Springsteen et George Clooney qui ont soutenu la vice-présidente démocrate Kamala Harris à la présidentielle.

La Bourse de Paris marque une pause avant la réunion de la Fed

La Bourse de Paris s’affiche en repli lundi, dans un marché prudent avant des réunions de banques centrales, dont celle de la Réserve fédérale (Fed) américaine en milieu de semaine.L’indice vedette CAC 40 profite d’un calendrier allégé lundi matin pour reprendre son souffle après les gains de la semaine précédente. Vers 09H55, il cédait 0,40%, soit 31,06 points et s’établissait à 7.739,42 points.Vendredi, il avait bondi de 2,33%, terminant à 7.770,48 points à la clôture, porté par les espoirs de désescalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin et des données sur l’emploi meilleures que prévu aux Etats-Unis.”Cette semaine, l’attention devrait se tourner à nouveau vers les banques centrales, avec les dernières décisions de la Réserve fédérale (Fed) américaine mercredi et de la Bank of England jeudi”, ont commenté les économistes de Deutsche Bank.Depuis décembre, les taux de la puissante Fed se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. Le marché s’attend à ce que la banque centrale américaine laisse ses taux inchangés en mai.”Les prévisions de l’institution monétaire pour le mois de juin” seront toutefois scrutées, a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Les décisions de politique monétaire des banques centrales de Norvège et de Suède seront aussi attendues.Ces rendez-vous économique “surviennent alors que les marchés se sont en partie débarrassés du stress de ces dernières semaines causé par les droits de douanes de Trump grâce à l’espoir d’une désescalade et les bons chiffres de l’emploi américain de vendredi”, ont relevé les économistes de Deutsche Bank.Principal indice boursier du monde, le S&P 500 new yorkais a connu neuf séances consécutives de hausse, “ce qui n’était pas arrivé depuis 21 ans”, a signalé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud. Cette série de gains a permis à cet indice d’effacer ses pertes depuis le 2 avril, jour de la mise en place de la politique de droits de douane du président américain Donald Trump.”C’est comme si cet épisode n’avait jamais existé”, a commenté Enguerrand Artaz, stratégiste de La Financière de l’Échiquier (LFDE). “Nous sommes pour autant très loin d’un retour à la normale”, a-t-il nuancé.”Quand bien même Donald Trump reviendrait en arrière sur l’essentiel de ses annonces, des dégâts réels ont déjà été causés à l’économie et chaque jour qui passe avec les droits de douane en place en cause de nouveaux”, a expliqué cet analyste.URW se développe en Arabie SaouditeLe géant français des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a annoncé lundi la signature d’un accord de franchise avec le leader saoudien des centres commerciaux Cenomi Centers pour se développer en Arabie saoudite. Son titre prenait 0,68% à 76,72 euros.