AFP Business

Les taxis reçus à Matignon pour trouver une issue au conflit sur le transport des malades

Les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus samedi au ministère des Transports en présence de François Bayrou, pour tenter de trouver une issue au conflit qui dure depuis bientôt une semaine en raison d’une nouvelle convention régissant le transport de patients.L’intersyndicale des taxis a lancé une mobilisation lundi pour protester contre ce projet qui prévoit une unification des tarifs, aujourd’hui hétérogènes selon les départements. Le nouveau système reposera sur une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (un bond de 45% depuis 2019).D’après le directeur général de l’Assurance maladie Thomas Fatôme, “la très grande majorité des taxis seront gagnants avec ce nouveau modèle, car il s’appuie sur une logique de transporter davantage de patients”.Le remboursement des transports de patients sur prescription est une activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis.Parmi les manifestants, certains ont expliqué que la nouvelle grille tarifaire allait leur faire perdre une part substantielle de leur chiffre d’affaires. Yves Rubicondo, taxi à Pithiviers (Loiret) avec trois salariés, qui réalise 95% de son chiffre d’affaires avec l’Assurance maladie, pense perdre 25 à 30% de celui-ci.- Concurrence VTC -“Ce que la CNAM propose est viable, mais on ne peut pas tout faire d’un coup. Pour moi c’est -60% de chiffre d’affaires!”, expliquait vendredi un taxi de la région lyonnaise venu manifester devant la gare du Nord à Paris.Les taxis demandent le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur. Mais le gouvernement a déjà assuré vendredi qu’il ne comptait “pas faire machine arrière”.Tout au long de la semaine, des milliers de taxis ont manifesté, participé à des opérations escargots ou mis en place des blocages près des gares et aéroports pour se faire entendre. A Paris, l’épicentre de la contestation s’est concentré boulevard Raspail, non loin du ministère des Transports, où concerts de klaxons et feux d’artifice ont rythmé la semaine.Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre et quatre manifestants parisiens ont été poursuivis.Les organisations de taxis ont aussi pris pour cible les chauffeurs de VTC, qui travaillent avec des plateformes comme Uber ou Bolt, accusés de concurrence déloyale et de pratiques irrégulières.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a dans ses missions la régulation des taxis, a d’ailleurs demandé aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des véhicules avec chauffeur (VTC).Dans un télégramme adressé jeudi aux préfets et consulté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.Le ministre a demandé que les forces de l’ordre utilisent trois nouvelles amendes forfaitaires délictuelles pour exercice illégal du métier de taxi, prise en charge sans réservation et défaut d’inscription au registre VTC.

Crashes de Boeing 737: accord pour mettre fin aux poursuites, des familles en colère

Le gouvernement américain et Boeing se sont entendus pour mettre fin aux poursuites pénales visant l’avionneur, liées à deux accidents mortels de son appareil 737 MAX, en 2018 et 2019, une nouvelle qui a provoqué la colère de plusieurs familles de victimes.Cet accord est un développement majeur pour le groupe d’Arlington (Virginie) qui, sous réserve d’homologation par un juge fédéral du Texas, va éviter un procès, dont l’ouverture était prévue le 23 juin.Une condamnation aurait pu mettre en péril la capacité de Boeing de signer des contrats avec le gouvernement fédéral, un énorme client pour ses activités aérospatiales et de défense.Dans le cadre de cette transaction, Boeing va reconnaître avoir cherché à “faire obstruction et entraver” le travail du régulateur américain de l’aviation civile (FAA), selon un document versé vendredi au dossier.L’entreprise va également devoir décaisser 1,1 milliard de dollars, dont 444,5 millions pour alimenter un fonds d’indemnisation des proches de victimes, qui avait déjà été crédité en vertu d’un premier accord conclu en 2021.Le solde consiste en une amende de 244 millions de dollars ainsi qu’une enveloppe de 455 millions dédiées au renforcement des programmes internes de sécurité, qualité et conformité de la société originaire de Seattle (Etat du Washington).La procédure concerne les accidents de deux 737 MAX 8, l’un de la compagnie Lion Air en octobre 2018 et l’autre d’Ethiopian Airlines en mars 2019, qui ont provoqué la mort de 346 personnes.Le gouvernement américain reprochait à Boeing de ne pas avoir communiqué à la FAA des aspects techniques du logiciel antidécrochage MCAS.Des dysfonctionnements du MCAS et un manque de formation des pilotes à ce programme sont à l’origine des deux crashes.- “Simulacre” -Dans le document publié vendredi, le gouvernement américain indique avoir rencontré, au préalable, des familles de victimes pour leur faire part de ses intentions.A l’issue de ces rencontres, les proches et les avocats d’ayants-droit de “plus de 110 victimes” ont signifié soit qu’ils étaient favorables à cet accord ou à une résolution évitant un procès, soit qu’ils ne s’y opposaient pas.Mais d’autres familles n’ont pas adhéré et dit, dès l’annonce de vendredi, leur mécontentement.”Je suis complètement choquée par la décision du ministère de la Justice de ne pas poursuivre Boeing malgré tous les éléments que nous avons produits montrant la turpitude et les mensonges de Boeing”, a réagi Catherine Berthet, qui a perdu sa fille Camille dans l’accident d’Ethiopian Airlines.Les proches “méritent justice, pas ce simulacre”, a déclaré le sénateur démocrate Richard Blumenthal.Début 2024, après un incident en vol en janvier sur un 737 MAX 9 dans le nord-ouest des Etats-Unis, les autorités ont dénoncé l’accord de 2021. Gouvernement et Boeing se sont entendus sur un nouveau document, qui a été rejeté, début décembre, par le juge fédéral Reed O’Connor, sur des éléments de forme et non de fond.Le magistrat a ensuite créé la surprise, en mars, en fixant une date de procès fin juin, mettant sous pression les parties, qui ont fini par se rapprocher, selon le document soumis vendredi.”Ce genre d’accord sans précédent est une erreur”, a commenté Paul Cassell, avocat de plusieurs familles, pour qui les manquements de Boeing constituent “le crime le plus meurtrier commis par une entreprise dans l’histoire des Etats-Unis.””Les familles que je représente vont s’y opposer et tenter de convaincre le tribunal de le retoquer”, a-t-il précisé. Outre le volet pénal, Boeing fait encore l’objet de procédures au civil intentées par des proches de personnes décédées dans les crashes. En l’état, au moins deux procès en réparation sont prévus pour 2025, en juillet et novembre.La ministre de la Justice “Pam Bondi a peur d’aller au procès”, a fustigé Nadia Milleron, dont la fille est décédée dans l’accident d’Ethiopian Airlines. “Le prochain accident sera de sa faute.”

Trump menace l’Union européenne de droits de douane XXL

Donald Trump a menacé vendredi d’assommer l’Union européenne avec des droits de douane de 50% dès le 1er juin, des foudres commerciales que l’UE tente de contenir, appelant au “respect”.L’Union européenne travaille de “bonne foi” pour obtenir un accord commercial avec les Etats-Unis fondé sur le “respect” et non sur les “menaces”, a rétorqué le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic. L’UE est “pleinement engagée et déterminée à obtenir un accord qui fonctionne pour les deux parties”, a-t-il ajouté.Un appel au calme face aux attaques du président américain plus tôt vendredi, qui a affirmé qu’il ne “cherchait pas d’accord” commercial avec son partenaire outre-Atlantique.”Nous avons établi les termes de l’accord. C’est 50%” de droits de douane, a asséné Donald Trump dans le Bureau ovale, quelques heures après l’annonce de cette taxe XXL sur sa plateforme Truth Social.Le républicain répète à l’envi que l’UE a été “créée pour faire du mal aux Etats-Unis”.”Il est temps de jouer à ce jeu de la manière dont je sais y jouer”, a dit le milliardaire républicain, dont la politique protectionniste est basée sur des menaces tonitruantes souvent suivies de volte-face partielles, tout aussi retentissantes.- Made in USA -La Bourse de New York ne s’est pas affolée vendredi, contrairement aux marchés européens. Accusant le coup, Paris a clôturé à -1,65% et Francfort à -1,54%.Donald Trump, dans un autre message sur Truth Social, a ciblé Apple (dont le titre perdait 2,76% à 195,81 dollars). Il a menacé le géant de l’électronique de lui infliger “au moins 25%” de surtaxe s’il ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis.”L’iPhone, s’ils veulent le vendre aux Etats-Unis, je veux qu’il soit fabriqué aux Etats-Unis, ils en sont capables”, a asséné le président américain.Ces menaces concernent aussi le géant sud-coréen Samsung et les autres fabricants de smartphones.Un projet qui “n’est pas réaliste”, a jugé l’analyste de Wedbush Daniel Ives, pour qui “il faudrait cinq à dix ans pour rapatrier la production”. Et dans ce cas il faudrait s’attendre à une flambée des prix.Le patron d’Apple Tim Cook avait déclaré début mai s’attendre à ce que “la majorité des iPhone vendus aux Etats-Unis” pendant le trimestre en cours proviennent d’Inde, et non plus de Chine.Plusieurs pays ont condamné ces nouvelles menaces, qui “n’aident en rien” selon le ministre délégué au Commerce extérieur français.Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a jugé que ce nouvel accès de fièvre douanière “ne faisait que nuire à l’économie des deux marchés”.- “Très optimiste” -Les Etats-Unis exportent notamment vers l’UE des logiciels et des services de communications, là où l’Europe leur vend surtout des automobiles, des machines-outils et des équipements de transport.Donald Trump s’en prend régulièrement à l’Europe depuis son retour à la Maison Blanche, l’estimant “pire que la Chine” dans les relations commerciales.Les Etats-Unis évaluent leur déficit avec l’UE pour les biens à 235 milliards de dollars en 2024, mais la Commission européenne pointe que l’excédent américain en termes de services ramène le déficit commercial à 50 milliards d’euros (environ 57 milliards de dollars).Dans plusieurs notes, des analystes ont décrit l’annonce du président américain comme une “tactique de négociation”.”Elle intervient alors que les négociations avec l’UE ont débuté mais semblent difficiles, les premiers éléments semblant montrer un mécontentement des Etats-Unis car l’Europe ne propose qu’une baisse mutuelle, et non unilatérale, des droits de douane et rien sur la taxation numérique”, a ainsi pointé Capital Economics.Les droits de douane appliqués par les Etats-Unis aux produits européens s’élèvent actuellement à 12,5% en moyenne, 2,5% correspondant au niveau avant le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier et 10% aux surtaxes annoncées début avril.

Pétrole et climat: TotalEnergies maintient “le cap” malgré les incertitudes et les critiques

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a assuré vendredi devant ses actionnaires que son groupe maintenait “le cap” de sa stratégie dans les hydrocarbures comme dans les renouvelables en dépit d’un contexte économique plus incertain et malgré les critiques des militants du climat qui se sont mobilisés pour dénoncer la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a déclaré le dirigeant lors de l’assemblée générale annuelle au siège du groupe, à La Défense.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné, apparu plus détendu pour ce rendez-vous qui succédait à des éditions mouvementées ces dernières années.Comme en 2024, l’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, à distance des militants du climat qui se sont mobilisés dans Paris. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste Extinction Rebellion (XR) ont tenté de s’introduire dans le siège parisien de la banque BNP Paribas, l’accusant de soutenir les activités de TotalEnergies dans les hydrocarbures, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches clamant: “on tape sur Total et ses partenaires”. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police.”Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs”, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Peu avant le commencement de l’AG, en début d’après-midi, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. Les deux organisateurs ont été interpellés et placés en garde à vue, a indiqué une source policière. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- Une stratégie “claire”, clame TotalEnergies -Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste sous le feu des critiques des défenseurs du climat qui lui reprochent de contribuer au changement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, et demandent l’abandon de ses projets d’hydrocarbures en Ouganda/Tanzanie mais aussi au Mozambique.Le 5 juin, il affrontera à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire les consommateurs en erreur sur sa stratégie climatique en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Il prévoit cependant d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, contre environ un tiers auparavant.Mais au milieu des nets revirements sur la transition énergétique annoncés par les compagnies européennes Shell et BP, il entend se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”. Le groupe vante une stratégie “claire”, raison qui justifie selon lui de ne pas soumettre cette année sa stratégie climat au vote des actionnaires. “Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.” Le PDG a par ailleurs confirmé le projet de cotation “en continu” à la Bourse de New York en plus de Paris, réaffirmant qu'”il n’est évidemment pas question de quitter la France”ebl-nal-dlm-sc/vmt

Wall Street termine en baisse, aversion pour le risque après les menaces douanières de Trump

La Bourse de New York a terminé en berne vendredi, les investisseurs jouant la carte de la prudence après que Donald Trump a suggéré d’imposer des droits de douane de 50% sur les biens importés depuis l’UE et une surtaxe de minimum 25% sur les produits Apple.Le Dow Jones a reculé de 0,61%, l’indice Nasdaq a perdu 1,00% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,67%.”Donald Trump a renouvelé les craintes concernant les droits de douane”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Le président américain montre des signes d’impatience à l’égard des négociations commerciales en cours avec l’UE qui, selon lui, “ne vont nulle part”. En conséquence, le dirigeant américain a “recommand(é) d’imposer 50% de droits de douane” sur les produits importés aux Etats-Unis depuis l’Union à partir du 1er juin.”Il est très difficile de traiter avec l’UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des Etats-Unis d’un point de vue commercial”, a écrit M. Trump sur sa plateforme Truth Social.Ces déclarations “ont poussé les acteurs du marché à s’éloigner des actifs à risque”, relève dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers. “Bien que les indices se soient redressés de leur plus bas niveau de la journée”, les inquiétudes persistent quant à la guerre commerciale lancée par le président des Etats-Unis, explique M. Cardillo. M. Trump a par ailleurs assuré qu’Apple “devra payer des droits de douane d’au moins 25%” si l’entreprise ne fabriquait pas ses iPhone aux Etats-Unis. Il a précisé que tous les fabricants de smartphones s’exposaient à ces surtaxes plus tard dans la journée.Selon M. Cardillo, “cela a évidemment coupé l’herbe sous le pied d’Apple” qui a reculé de 3,02% à 195,27 dollars.La plupart des observateurs jugent toutefois l’idée d’une production américaine irréaliste à court terme.”Il est possible d’implanter l’assemblage final aux Etats-Unis”, ont commenté les analystes de Bank of America dans une note, “mais le faire pour toute la chaîne d’approvisionnement serait un projet bien plus lourd, qui prendrait probablement des années, si tant est que cela soit faisable.”Sur le marché obligataire, le taux de rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait légèrement, évoluant autour de 4,51% vers 20H20 GMT contre 4,53% la veille et celui à 30 ans était de 5,03% alors qu’il s’approchait des niveaux de 2007 en début de séance jeudi. Les bons du Trésor américains ont connu un coup de chaud au passage d’une étape parlementaire clé pour le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, certains observateurs s’inquiétant qu’il vienne creuser le déficit américain.Au tableau des valeurs, le titre du géant américain de la sidérurgie U.S. Steel s’est envolé (+21,61% à 52,17 dollars) après l’annonce par Donald Trump sur son réseau social Truth de la signature d’un “partenariat” avec son concurrent japonais Nippon Steel.Selon le président, les deux groupes sont parvenus à “un accord pour un partenariat planifié, qui ajoutera 70.000 emplois et 14 milliards de dollars dans l’économie américaine. L’essentiel de cet investissement sera réalisé dans les 14 prochains mois”.L’avionneur Boeing a perdu du terrain (-0,52% à 202,36 dollars) malgré son accord avec le gouvernement américain pour mettre fin aux poursuites pénales le visant, liées à deux accidents mortels de son appareil 737 MAX, en 2018 et 2019, selon un document versé vendredi au dossier.Le géant américain des semiconducteurs Nvidia a reculé (1,16% à 131,29 dollars), quelques jours seulement avant la publication de ses résultats trimestriels mercredi, très attendus par le marché.Les investisseurs se préparent par ailleurs à un week-end prolongé, lundi étant un jour férié aux Etats-Unis (Memorial Day), la Bourse de New York restera fermée.

Trump concentre ses foudres commerciales sur l’Union européenne

Donald Trump a affirmé vendredi qu’il ne “cherchait pas d’accord” commercial avec l’Union européenne, qu’il menace d’assommer avec des droits de douane de 50% dès le 1er juin, un perspective qui a secoué les marchés boursiers européens.”Nous avons établi les termes de l’accord. C’est 50%” de droits de douane, a répété le président américain dans le Bureau ovale, quelques heures après avoir annoncé cette lourde taxe sur les produits européens importés dans un message sur sa plate-forme Truth Social.Donald Trump a répété ses griefs envers l’UE, selon lui “créée pour faire du mal aux Etats-Unis”.”Il est temps de jouer à ce jeu de la manière dont je sais y jouer”, a encore dit le milliardaire républicain, dont la politique protectionniste jusqu’ici a été faite de menaces tonitruantes souvent suivies de volte-face partielles tout aussi retentissantes.Est-ce parce que les investisseurs s’attendent à une reculade? Toujours est-il que la Bourse de New York ne s’est pas affolée vendredi.Vers 18H35 GMT, le Dow Jones limitait ses pertes à 0,26%, l’indice Nasdaq lâchait 0,57%, et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,29%.- Made in USA -Les Bourses européennes avaient elles plus nettement accusé le coup, Paris clôturant à -1,65% et Francfort à -1,54%.Dans un autre message sur Truth social, Donald Trump a ciblé Apple (dont le titre perdait 2,76% à 195,81 dollars). Il menace le géant de l’électronique de lui infliger “au moins 25%” de surtaxe s’il ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis.”L’iPhone, s’ils veulent le vendre aux Etats-Unis, je veux qu’il soit fabriqué aux Etats-Unis, ils en sont capables”, a asséné le président américain.Un projet qui “n’est pas réaliste”, a jugé l’analyste de Wedbush Daniel Ives, pour qui “il faudrait cinq à dix ans pour rapatrier la production”. Et dans ce cas il faudrait s’attendre à une flambée des prix.Le patron d’Apple Tim Cook avait déclaré début mai s’attendre à ce que “la majorité des iPhone vendus aux Etats-Unis” pendant le trimestre en cours proviennent d’Inde, et non plus de Chine.La Commission européenne s’est refusée à tout commentaire, mais plusieurs pays ont condamné ces nouvelles menaces, qui “n’aident en rien” selon le ministre délégué au Commerce extérieur français.”Nous (ndlr: l’UE) gardons la même ligne: la désescalade, mais sommes prêts à répondre”, a aussi écrit Laurent Saint-Martin sur X.Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a jugé que ce nouvel accès de fièvre douanière “ne faisait que nuire à l’économie des deux marchés”.- “Très optimiste” -Les Etats-Unis exportent notamment vers l’UE des logiciels et des services de communications, là où l’Europe leur vend surtout des automobiles, des machines-outils et des équipements de transport.Donald Trump s’en prend régulièrement à l’Europe depuis son retour à la Maison Blanche, l’estimant même “pire que la Chine” dans les relations commerciales.Les Etats-Unis évaluent leur déficit avec l’UE pour les biens à 235 milliards de dollars en 2024, mais la Commission européenne pointe que l’excédent américain en termes de services ramène le déficit commercial à 50 milliards d’euros (environ 57 milliards de dollars).Dans plusieurs notes, des analystes ont décrit l’annonce du président américain comme une “tactique de négociation”.”Elle intervient alors que les négociations avec l’UE ont débuté mais semblent difficiles, les premiers éléments semblant montrer un mécontentement des Etats-Unis car l’Europe ne propose qu’une baisse mutuelle, et non unilatérale, des droits de douane et rien sur la taxation numérique”, a ainsi pointé Capital Economics.Les droits de douane appliqués par les Etats-Unis aux produits européens s’élèvent actuellement à 12,5% en moyenne, 2,5% correspondant au niveau avant le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier et 10% annoncés début avril.

Nucléaire Iran/Etats-Unis: les pourparlers de vendredi “constructifs” selon Washington

Le cinquième cycle de pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire, qui s’est tenu vendredi à Rome sous la médiation d’Oman, a été “constructif” selon Washington, Téhéran parlant d’un échange “professionnel” mais de discussions “compliquées”.Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui a renversé en Iran une monarchie pro-occidentale, ont entamé le 12 avril des discussions sur l’épineux dossier du programme nucléaire iranien.Les pourparlers entre le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, ont duré environ trois heures à Rome, à la résidence de l’ambassadeur omanais selon les médias iraniens.”Les discussions continuent d’être constructives – nous avons fait des progrès supplémentaires, mais il reste encore du travail à faire”, a déclaré un haut responsable américain sous le couvert de l’anonymat, en ajoutant que “les deux parties sont convenues de se rencontrer à nouveau dans un avenir proche”.De son côté, M. Araghchi a parlé de négociations “tellement compliquées qu’elles ne peuvent se régler en deux ou trois réunions”. Il a cependant qualifié les échanges vendredi avec Washington de très “professionnels”.- “Quelques progrès” -Le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi, a lui parlé de “quelques progrès”.”Nous espérons clarifier les questions en suspens dans les prochains jours, afin de progresser vers l’objectif commun de parvenir à un accord durable”, a-t-il écrit sur X.Ces pourparlers représentent le plus haut niveau d’engagement entre les deux pays depuis le retrait unilatéral en 2018 par les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.Le président américain Donald Trump, à l’origine de cette décision durant son premier mandat (2017-2021), a rétabli de lourdes sanctions américaines contre l’Iran dans le cadre d’une politique dite de “pression maximale”. Il cherche dorénavant à négocier un nouveau pacte avec Téhéran, qui espère une levée des sanctions qui asphyxient son économie.Mais Washington et Téhéran affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l’enrichissement d’uranium. M. Witkoff avait estimé dimanche que les Etats-Unis “ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement” à l’Iran. “L’Iran ne peut pas avoir une capacité d’enrichissement, car cela en ferait une puissance nucléaire potentielle”, a argué mercredi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.Des “désaccords fondamentaux” demeurent avec les Etats-Unis, avait lancé jeudi M. Araghchi.Si les Etats-Unis empêchent l’Iran d’enrichir de l’uranium “il n’y aura pas d’accord”, a-t-il mis en garde.Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette exigence comme contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l’Iran est signataire.Pour Sina Toossi du Center for International Policy, ce dernier cycle de négociation a été “particulièrement sensible, marqué par l’affrontement de lignes rouges (…) apparemment irréconciliables concernant l’enrichissement d’uranium”.- “Bonne direction” -Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran nie avoir de telles visées.Le nucléaire emploie en Iran plus de 17.000 personnes, notamment dans l’énergie et le secteur médical, selon le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.”Les Pays-Bas, la Belgique, la Corée du Sud, le Brésil et le Japon enrichissent (l’uranium) sans posséder d’armes nucléaires”, avait-il souligné début mai.Jeudi, Donald Trump a parlé de l’Iran avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.M. Trump estime que les négociations avec Téhéran, vues d’un mauvais oeil par le dirigeant israélien, “vont dans la bonne direction”, a-t-elle ajouté.Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l’accord de 2015, mais en deçà du taux de 90% nécessaire pour un usage militaire. Téhéran a pris ses distances avec ses engagements de 2015 en représailles au retrait américain de l’accord.L’accord sur le nucléaire de 2015, qui expire en octobre, soit dix ans après l’entrée en vigueur du texte, prévoit la possibilité de réimposer des sanctions onusiennes si l’Iran ne se conforme pas à ses engagements.

Pétrole et climat: TotalEnergies maintient “le cap” malgré les incertitudes et les critiques

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a assuré vendredi devant ses actionnaires que son groupe maintenait “le cap” dans les hydrocarbures comme dans les renouvelables en dépit d’un contexte international plus incertain et malgré la contestation des militants qui se sont mobilisés à distance, sans heurts majeurs.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale annuelle au siège du groupe, à La Défense.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné, visiblement plus décontracté après des éditions particulièrement houleuses ces dernières années.Pour la 2e année, l’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, à distance des militants du climat rassemblés dans Paris. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste Extinction Rebellion (XR) ont tenté de s’introduire dans le siège parisien de la banque BNP Paribas, l’accusant de soutenir les activités de la compagnie dans les hydrocarbures, avant d’être violemment repoussés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches clamant: “on tape sur Total et ses partenaires”. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police, loin des 200 arrestations dénombrées l’an dernier.”Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Peu avant le commencement de l’AG, en début d’après-midi, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste sous le feu des critiques des défenseurs du climat qui lui reprochent de contribuer au changement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, le sommant d’arrêter des projets d’hydrocarbures en Ouganda/Tanzanie mais aussi au Mozambique.Le 5 juin, il affrontera à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.Mais au milieu des nets revirements sur la transition énergétique annoncés par les compagnies européennes Shell et BP, il entend se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”. Le groupe vante une stratégie “claire”, raison qui justifie selon lui de ne pas soumettre cette année sa stratégie climat au vote des actionnaires. “Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Le PDG a par ailleurs confirmé le projet de cotation “en continu” à la Bourse de New York en plus de Paris, réaffirmant qu'”il n’est évidemment pas question de quitter la France”

Taxis: une cinquième journée de mobilisation, blocage dans les gares parisiennes

Des dizaines de taxis ont bloqué vendredi les prises en charge dans deux gares parisiennes, à Paris, à la veille d’une réunion avec le gouvernement pour régler le conflit sur la nouvelle tarification du transport de patients, menaçant d’ores et déjà de manifester de nouveau lundi.Vendredi à midi, 1.530 taxis étaient mobilisés dans toute la France selon une source policière, dont 470 à Paris. Ailleurs, les plus fortes mobilisations ont eu lieu à Pau (250 taxis) et à Marseille (120 taxis). Le cumul de bouchon était largement supérieur à la moyenne toute la journée en région parisienne, jusqu’à un retour à la normale vers 16H00, selon selon le site de la direction des routes Sytadin.”On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré”, a lancé vendredi matin Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien.  Vers 09H00, une trentaine d’artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l’AFP. “Viens avec nous”, lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur “lumineux”, l’enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité.- Réunion samedi -L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères. Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains taxis.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire: 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.La mobilisation “montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l’impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades”, a observé l’intersyndicale dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi à 17H00 au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur.Mais le gouvernement a déjà assuré qu’il n’allait “pas faire machine arrière”.”Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades”, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.”Il ne faut pas abîmer (…) l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais”, a-t-elle ajouté.Le patron de l’Assurance maladie a lui assuré que le nouveau système de tarification prévu à partir d’octobre serait “économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l’Assurance maladie”. Les fédérations de taxis ont appelé à manifester de nouveau lundi “si les pouvoirs publics ne répondaient pas à leurs revendications par des actions concrètes”.- “Incidents récurrents”-Le climat s’est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre taxis et forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. “Depuis le début du conflit, nos équipes sur le terrain ont constaté que des chauffeurs VTC qui exercent légalement leur activité sont victimes de dégradation de leur bien et parfois voient leur intégrité physique mise en danger”, a déploré Union-Indépendants, un syndicat de chauffeurs VTC, dans une lettre au ministre des Transports Philippe Tabarot. Le syndicat a lui aussi demandé à être reçu.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a ordonné aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières.Dans un télégramme aux préfets jeudi, consulté par l’AFP, le ministre met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.

La Bourse de Paris chute à cause des menaces douanières de Trump contre l’UE

La Bourse de Paris a chuté de 1,65% vendredi, à l’issue d’une séance marquée par la menace de Donald Trump d’imposer 50% de droits de douane aux produits de l’Union européenne importés aux Etats-Unis à compter du 1er juin.L’indice vedette CAC 40 a dévissé de 130,04 points, pour descendre à 7.734,40 points à la clôture, connaissant sa pire séance depuis le 9 avril. Le CAC 40 achève la semaine sur un bilan hebdomadaire négatif de -1,93%.”Il est très difficile de traiter avec l’UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des Etats-Unis d’un point de vue commercial. (…) Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions, je recommande d’imposer 50% de droits de douane sur l’UE, à compter du 1er juin. Il n’y a pas de droits de douane sur les produits fabriqués aux Etats-Unis”, a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.La Maison Blanche avait initialement prévu de taxer les produits européens à hauteur de 20%, avant d’annoncer dans la foulée une pause de 90 jours sur les droits de douane au-delà de 10%, le temps de laisser les négociations arriver à leur terme, théoriquement le 8 juillet.Le président américain s’en est aussi pris au groupe technologique Apple peu avant, le menaçant d’imposer “au moins 25%” de droits de douane si l’entreprise ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis.”Les droits de douane, combinés à la politique fiscale soutenue par Donald Trump, résument les risques auxquelles l’économie américaine est confrontée”, a commenté Nicolas Sopel, stratégiste de la banque privée Quintet. La Chambre des représentants américaine a adopté jeudi le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phare de sa campagne, comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat. Selon différents analystes indépendants, prolonger ces crédits d’impôts pourrait creuser le déficit de l’Etat fédéral et le faire passer de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.”Les droits de douane pour essayer de résorber le déficit américain ne sont toutefois pas la solution. Trump ne pourra pas inverser en quelques mois le fait que les Etats-Unis importent plus qu’ils n’exportent”. Pour cela, il faudrait “un retour des chaînes de production” aux Etats-Unis, a poursuivi le stratégiste de Quintet.Dans ce contexte, “la nervosité des marchés est palpable, tout comme la crainte de nouvelles escalades verbales diplomatiques durant le week-end. De bien sombres perspectives pour la semaine boursière à venir”, a écrit dans un note Andreas Lipkow, analyste indépendant.Le luxe et l’automobile accusent le coupLes titres des valeurs du luxe – particulièrement dépendantes des exportations vers les Etats-Unis – ont fortement reculé, à l’image de Kering (-1,26% à 173,30 euros), Hermès (-2,63% à 2.373,00 euros) et LVMH (-1,26% à 479,00 euros).Le constructeur automobile Stellantis, lui aussi très présent aux Etats-Unis, a dévissé de 4,56% à 8,75 euros. Son titre affiche une chute de 30,78% depuis le 1er janvier.Les équipementiers du secteur ont aussi accusé le coup: Forvia a cédé 2,27% à 7,84 euros et Valeo 2,81% à 8,99 euros.VusionGroup bonditLe spécialiste des étiquettes électroniques VusionGroup (anciennement SES-Imagotag) a fini en tête du SBF 120, en forte hausse de 9,32% à 217,00 euros, après que le groupe a annoncé s’associer à “l’enseigne britannique Co-op pour le déploiement d’étiquettes électroniques connectées dans ses 2.400 magasins”, dans un communiqué vendredi.