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Les surtaxes américaines entrent en vigueur, plus de 100% pour la Chine

Le président des Etats-Unis Donald Trump impose depuis mercredi matin à des dizaines de partenaires commerciaux une nouvelle salve de droits de douane à l’importation, dont un taux monumental de plus de 100% à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales.Cette surtaxe supplémentaire — par exemple de 20% pour l’Union européenne — a fait replonger les Bourses en Asie.Pour la Chine, la Maison Blanche a rendu public un décret présidentiel “amendé” faisant grimper de “34%” à “84%” la taxation qui sera perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin.Si on y ajoute les 20% déjà en vigueur, cela porte à 104% le taux imposé à la Chine depuis 04H00 GMT.Un niveau totalement prohibitif.”La Chine n’acceptera jamais cela”, avait menacé mardi un porte-parole du ministère du Commerce, après que la deuxième puissance mondiale eut répliqué par une hausse de 34 points de ses droits de douane sur les produits importés des Etats-Unis à compter de jeudi. – Affolement -Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée.Vers 02H30 GMT, l’indice vedette Nikkei à Tokyo s’est enfoncé de 2,62%, après avoir lâché jusqu’à 3,5%.A Séoul, l’indice Kospi a reculé de 0,6%. La Bourse de Sydney a baissé de 0,84%, celle de Taipei de 2%. Les places chinoises souffrent également -2% à Hong Kong, -0,86% à Shanghai et -1% à Shenzhen.Le pétrole a accéléré son plongeon — au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril — et le won sud-coréen a glissé jusqu’à un niveau jamais atteint depuis 2009.La Corée du Sud est très dépendante de ses exportations, surtout pour ses automobiles qui se vendent énormément sur l’immense marché de son allié américain.En urgence, Séoul a annoncé mercredi une aide de deux milliards de dollars pour soutenir ses constructeurs, à la suite de l’imposition d’une taxation américaine supplémentaire de 25%.Première banque centrale à agir contre les droits de douane, l’institution de la Nouvelle-Zélande a réduit ses taux d’intérêt de 25 points de base à 3,5%A l’échelle mondiale, une première salve de droits de douane de +10% était entrée en vigueur samedi sur l’ensemble des importations des Etats-Unis.A l’exception des 104% contre la Chine, la nouvelle surtaxe américaine depuis 04H00 GMT frappe quelque 60 partenaires commerciaux avec un taux allant de 11% à 50%, comme l’UE à 20% ou le Vietnam à 46%.Face à la panique boursière, M. Trump se veut rassurant.Il a promis mardi soir “des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture”, d’abord avec les alliés militaires de l’Amérique, Japon et Corée du Sud en tête.Lors d’un dîner avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l’ordre économique libéral mondial s’est félicité que des dizaines d’Etats – y compris Pékin d’après lui – “fassent tout” pour trouver un accord Washington.- “Lécher le cul” -“Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul”, a-t-il plastronné.Pour l’UE, première partenaire commerciale des Etats-Unis, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a exhorté à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Tout en plaidant pour “une résolution négociée”.L’UE devrait présenter sa réponse “en début de semaine prochaine”, selon un porte-parole. Mais selon une liste consultée par l’AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.Pour le président français Emmanuel Macron, “l’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision”.Considérée comme plus proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni a annoncé mardi soir qu’elle se rendrait à Washington le 17 avril.Après un rebond des places mondiales mardi, l’indice Dow Jones avait terminé en baisse de 0,84%. Paris avait auparavant regagné 2,50%, Londres 2,71% et Tokyo 6,02%.Alors que le yuan “offshore”, la monnaie chinoise circulant hors du pays, est tombé à son plus bas niveau depuis 2010, la guerre commerciale pourrait saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs”.burs-nr/roc

Les Etats-Unis “ne permettront pas” une influence chinoise sur le canal de Panama, prévient Hegseth

Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a assuré mardi au Panama que le gouvernement de Donald Trump “ne permettra pas” que la Chine “mette en péril” le fonctionnement du canal interocéanique. “Aujourd’hui, le canal de Panama fait face à de nouvelles menaces. Les Etats-Unis ne permettront pas à la Chine communiste ou à tout autre pays de mettre en péril le fonctionnement ou l’intégrité du canal”, a déclaré le chef du Pentagone dans un discours prononcé dans un poste de police situé à l’une des entrées du canal.Les Etats-Unis, qui ont creusé le canal et l’ont ouvert en 1914, en ont cédé le contrôle au Panama en 1999.Mais le président Trump a menacé de le reprendre, sans exclure le recours à la force, au motif qu’il serait en sous-main contrôlé par Pékin.Une déclaration conjointe américano-panaméenne publiée à la fin de la visite du ministre comporte des divergences entre les versions anglaise et espagnole.La version en espagnol, diffusée par la présidence panaméenne, souligne que M. Hegseth “a reconnu le leadership et la souveraineté incontestables du Panama sur le canal et ses zones adjacentes”. Mais ce passage ne figure pas dans la version en anglais du même communiqué, publiée elle par le gouvernement américain.”Je veux être très clair. La Chine n’a pas construit ce canal, elle ne l’exploite pas. Et elle ne se servira pas de ce canal comme d’une arme. Ensemble, avec le Panama, nous assurerons sa sécurité”, a déclaré M. Hegseth, qui a rencontré plus tôt dans la journée le président José Raúl Mulino.- “Chantage” et “spoliation” -“Des entreprises chinoises continuent de contrôler des infrastructures essentielles dans la zone du canal”, a-t-il ajouté. “Cela donne à la Chine la possibilité d’y mener des activités de surveillance. (…) Cela rend le Panama et les Etats-Unis moins sûrs.””La Chine n’a jamais participé à la gestion ou à l’exploitation du canal de Panama et ne s’est jamais ingérée dans les affaires de cette voie d’eau”, a réagi l’ambassade de Chine au Panama dans un communiqué, exhortant les Etats-Unis à cesser leur “chantage” et leur “spoliation” envers le petit pays d’Amérique centrale.Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal, par lequel transitent 5% du commerce maritime mondial.Le contentieux porte sur l’exploitation par le géant hongkongais CK Hutchison de deux ports du canal de Panama, Balboa (côté Pacifique) et Cristobal (côté Atlantique).CK Hutchison a récemment conclu un accord de principe sur la vente des deux ports qu’il contrôle à un consortium américain. Mais une enquête du régulateur du marché chinois en cours n’a pas permis de sceller la transaction.- Manifestation -Quelques heures avant l’arrivée du ministre américain, les autorités panaméennes ont dévoilé les conclusions d’un audit affirmant que CK Hutchison a violé le contrat de concession attribué en 1997 à sa filiale Panama Ports Company, et renouvelé pour 25 ans en 2021.Selon des analystes, ce rapport pourrait servir de prétexte au Panama pour retirer plus facilement la concession à CK Hutchison afin de plaire à Washington.Le voyage de M. Hegseth fait suite à celui, en février, du secrétaire d’Etat Marco Rubio, qui avait alors appelé le Panama à réduire la présence de la Chine dans le pays.M. Mulino avait annoncé à cette occasion qu’il ne renouvellerait pas l’accord commercial et économique connu sous le nom de “Nouvelles routes de la soie”, le projet phare du président chinois Xi Jinping, signé en 2017 par le Panama.Pete Hegseth a applaudi mardi cette décision du président panaméen. “C’est un reflet de la façon dont son gouvernement comprend bien la menace posée par la Chine”, a-t-il dit.A l’appel de syndicats et d’organisations de gauche, environ 200 personnes ont manifesté dans le centre-ville de Panama contre la visite du ministre, brûlant un drapeau américain et brandissant des pancartes hostiles à Donald Trump.

Universal choisit le Royaume-Uni pour son premier parc d’attractions en Europe

Universal a choisi le Royaume-Uni pour ouvrir en 2031 un gigantesque parc d’attractions, son premier en Europe, a annoncé mercredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, se réjouissant d’un projet susceptible de créer des milliers d’emplois et d’attirer de nombreux touristes.”Aujourd’hui nous avons conclu un accord sur un investissement de plusieurs milliards de livres”, a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué.La ville de Bedford, à quelque 80 kilomètres au nord de Londres, va “accueillir l’un des plus grands parcs de divertissement d’Europe”, a poursuivi M. Starmer, ajoutant que le projet allait “créer quelque 28.000 emplois, dans les secteurs de la construction, l’intelligence artificielle et le tourisme”. Le montant exact de l’accord avec le géant américain Comcast, qui possède les studios Universal, n’a pas été dévoilé.Il est l’aboutissement de plusieurs décennies de discussions avec les dirigeants britanniques.A ce jour, il existe cinq parcs Universal dans le monde. Deux aux Etats-Unis (Los Angeles et Orlando en Floride), un en Chine, un au Japon et un autre à Singapour.- “De Wicked aux Minions” -Les visiteurs pourraient profiter d’attractions autour des plus grands succès de la franchise du mythique studio hollywoodien parmi lesquels les Minions, Jurassic World, Fast & Furious ou encore la saga Harry Potter.Le site devrait générer 50 milliards de livres (58 milliards d’euros) pour l’économie d’ici 2055, avec plus de 8,5 millions de visiteurs attendus au cours de sa première année, indique Downing Street.”Nous sommes plus qu’enthousiastes à l’idée de franchir cette étape très importante dans notre plan visant à créer un incroyable parc à thème au cÅ“ur du Royaume-Uni, qui complète notre activité croissante de parcs aux Etats-Unis, en étendant notre territoire à l’Europe”, a déclaré Mike Cavanagh, président de Comcast Corporation, cité dans le communiqué.Le groupe américain a acheté en 2023 un terrain de plus de 200 hectares au sud de Bedford, qui abritait autrefois une briqueterie.Le site est particulièrement bien desservi par les transports en commun. Il est accessible en un peu plus d’une heure de train depuis la gare londonienne de Saint-Pancras, qui permet des liaisons en Eurostar avec Paris, Bruxelles ou Amsterdam.Et l’aéroport de Luton, situé non loin, doit faire l’objet d’un agrandissement.Prévu pour ouvrir en 2031, ce complexe de loisirs inédit en Europe devrait être l’un des plus grands du continent et rivaliser avec celui, mondialement connu, de la franchise Disney basée près de Paris (10,4 millions de visiteurs en 2023).Au programme, des récits immersifs, des manèges, des attractions et un hôtel de 500 chambres.”De +Wicked+ aux +Minions+, Universal est derrière quelques-uns des plus gros succès des dernières années”, a souligné la secrétaire d’Etat à la Culture, Lisa Nandy.Universal n’a pas révélé quelles seraient les attractions. Mais la presse avait évoqué en 2023 la possibilité que l’ours Paddington, véritable institution au Royaume-Uni, en fasse partie.Selon Downing Street, ce projet titanesque devrait permettre la création de 20.000 emplois durant la période de construction et 8.000 dans l’hôtellerie et l’industrie créative au moment de l’ouverture du parc.”Il s’agit de garantir de réelles opportunités pour les gens de notre pays”, a souligné M. Starmer.Quelque 80% des employés viendront des environs, selon Downing Street.Le groupe américain s’est engagé à travailler avec les centres de formation locaux et les universités de la région pour former la main d’oeuvre hôtelière.Le projet doit encore obtenir le permis de construire de la part des autorités.

Elections syndicales: CFDT, CGT et FO trio de tête inchangé mais en léger recul

Entre la mobilisation contre la réforme des retraites et leurs congrès, la représentativité syndicale des salariés du privé reste inchangée avec CFDT, CGT et FO dans le trio de tête mais en baisse, contrairement aux plus petites organisations qui progressent, selon des chiffres publiés mardi. La CFDT, qui avait ravi en mars 2017 la place de premier syndicat du privé à la CGT, a obtenu 26,58% selon ces chiffres (contre 26,77% en 2021), devant la centrale de Montreuil qui se classe deuxième avec 22,21% (contre 22,96% précédemment), selon les chiffres de la Direction générale du Travail.Force ouvrière, troisième, obtient elle 14,91% (contre 15,24% en 2021).”Pour la troisième fois consécutive, les salariés ont porté la CFDT à la première place des organisations syndicales françaises”, a salué dans un communiqué la centrale dirigée par Marylise Léon.La CGT, qui subit elle aussi un léger recul, n’a ainsi pas pu regagner cette première sa place en dépit de son score obtenu dans le scrutin des “Très petites entreprises” (TPE) ou employés chez des particuliers (avec 27,64% des suffrages exprimés contre 14,86% pour la CFDT).”Ce résultat s’explique (…) par la transformation sociologique des grandes entreprises dans lesquelles la CGT est la plus implantée”, avec une hausse toujours croissante des cadres et une baisse du nombre d’ouvriers, a réagi la centrale dans un communiqué. “La CGT avec ses positions hyper dures qui demandent tout et mieux que tout, perd en crédibilité”, tacle un fin connaisseur du monde syndical, qui estime par ailleurs que “plus un syndicat est gros, comme la CFDT, et plus c’est compliqué de se maintenir” et de continuer à progresser. Depuis la réforme de la représentativité syndicale en 2008, cette audience est calculée tous les quatre ans en additionnant les suffrages recueillis par les syndicats lors des élections professionnelles (CSE) organisées dans les entreprises d’au moins 11 salariés, lors des élections aux chambres départementales d’agriculture et dans les très petites entreprises (TPE).Les syndicats représentatifs, recueillant plus de 8% des suffrages, peuvent négocier des accords, désigner des conseillers aux prud’hommes, percevoir des subventions.L’enjeu est essentiel pour les organisations syndicales, particulièrement pour les trois premières (CFDT, CGT et FO) avant leurs congrès respectifs prévus au printemps 2026 car la mesure de la représentativité dessine les rapports de force à l’intérieur des centrales comme en externe. – La surprise des “petits” -La surprise vient du syndicat des cadres, la CFE-CGC, qui marque une progression de 1,05% (avec 12,95% contre 11,90%) talonnant ainsi FO de quelque 2 points.”On progresse chez les cadres comme chez les techniciens et agents de maîtrise”, s’est réjoui le président de la CFE-CGC, François Hommeril, qui incarne une ligne plus combative de son organisation. Pour le syndicaliste, “les évolutions en termes d’audience sont inscrites dans la durée, ce n’est pas comme en politique où des gens inconnus deux ans plus tôt peuvent se présenter et être élus”, dit-il dans une allusion au chef de l’Etat. La CFTC, quatrième organisation syndicale représentative, se classe toujours cinquième et progresse très légèrement de 0,08% (9,58% contre 9,50%). “Le mouvement des retraites a donné une petite visibilité à la CFTC et ça a joué”, estime son leader, Cyril Chabanier.Le résultat de cette séquence électorale était aussi essentiel pour les plus petits syndicats comme Solidaires et l’Unsa, qui espéraient encore devenir représentatifs.Las, la marche reste encore un peu haute. L’Unsa obtient ainsi 6,45% (contre 5,98% en 2021, +0,47%) et Solidaires décroche 3,75% des suffrages (contre 3,66%, + 0,09%).Reste que peu de salariés ont participé aux différents scrutins, qui se sont pourtant tenus après une séquence favorable aux syndicats, celle de la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023 avec des cortèges garnis partout en France.Pour la CGT, “l’heure du bilan (de la réforme de 2008, Ndlr) a sonné” et le ministère du Travail doit ouvrir une “concertation” autour, notamment, “des ordonnances Macron”, qui en fusionnant différentes instances ont éloigné les élus des salariés. 

Taxe de séjour: Airbnb condamnée en appel à payer 8,6 millions d’euros à l’île d’Oléron

Pour l’île d’Oléron, c’est une “victoire historique”: la plateforme Airbnb a été condamnée mardi en appel à lui payer plus de 8,6 millions d’euros d’amendes alourdies pour ses “manquements graves” à la collecte de la taxe de séjour en 2021 et 2022.”L’histoire retiendra qu’une petite île de l’Atlantique a fait plier le géant américain du tourisme numérique”, s’est félicité dans un communiqué le président de la communauté de communes oléronaise (CDCO) Michel Parent.”Une seconde victoire historique”, selon lui, qui “couronne plus de cinq ans de démarches, d’abord amiables, puis judiciaires, auprès de la société Airbnb qui ne daignait même pas nous répondre lors de [leurs] premières tentatives”.En première instance, le tribunal judiciaire de La Rochelle avait déjà condamné la branche européenne d’Airbnb, basée en Irlande, à 30.000 euros d’amende en juin 2023 pour l’année 2021, puis 1,3 million en avril 2024 au titre de 2022.La société avait fait appel, mais dans ses deux arrêts rendus mardi, la cour de Poitiers a considérablement alourdi la sanction: 5,1 millions d’euros pour 2021 et 3,5 millions pour 2022.Airbnb envisage un nouveau recours, jugeant ces amendes “disproportionnées”, car “plus de 25 fois” supérieur à celui de la taxe de séjour non collectée.”Nous avons résolu le problème identifié à Oléron lorsque nous en avons été informés et tous les montants non versés ont déjà été payés à la communauté de communes, avec intérêts de retard”, avant même cette action en justice, déclare la plateforme.- Des milliers de nuitées -Les amendes prononcées correspondent en effet non pas aux arriérés de taxe de séjour, mais à l’amende légale en cas de manquement initial à son versement, multipliée par le nombre de nuitées concernées (5.066 pour 2021 et 2.344 pour 2022).En première instance, elles étaient en dessous du plancher légal (750 euros, pour un plafond de 2.500).La cour d’appel a relevé le niveau des sanctions à 1.500 euros par manquement pour 2022 et 1.000 euros pour 2021, jugeant les faits reprochés à Airbnb “d’autant plus graves que le recouvrement de la taxe de séjour représente une part non négligeable du budget de la collectivité pour financer les dépenses liées à l’afflux de touristes sur la période estivale”.”C’est une ressource importante qui permet de financer la surveillance des plages, la protection des espaces naturels, la création de pistes cyclables…”, souligne le directeur général des services de la collectivité, Joseph Hughes, qui ajoute que le développement de logements touristiques Airbnb et d’autres plateformes “se fait au détriment du logement à l’année”.”Cette décision judiciaire démontre qu’aucun géant n’est au-dessus de la loi, salue Jonathan Bellaiche, avocat de la CDCO. Nous n’avons rien lâché et nous ne lâcherons rien pour que la loi soit respectée.””Il est de la responsabilité d’une plateforme comme Airbnb d’être irréprochable concernant le respect de la réglementation, surtout lorsqu’il s’agit du paiement d’une taxe”, a-t-il ajouté.”Airbnb prend ses obligations fiscales très au sérieux et collecte la taxe de séjour dans près de 25.000 villes en France”, répond la plateforme.- “Sous-collecte majeure” -Pour la cour d’appel, Airbnb “a été particulièrement négligente en laissant perdurer” “une erreur consistant à retenir la date de la réservation au lieu de la période du séjour”, qui a engendré une “sous-collecte majeure” de la taxe de séjour en 2021 et 2022.Or, estiment les juges, cette “professionnelle” de la réservation en ligne “ne pouvait ignorer” le passage à la “taxe au réel” inscrit dans la loi de finances 2020 qui a confié aux plateformes l’obligation de collecter la taxe de séjour et de la reverser aux collectivités.Et si Airbnb “se prévaut de sa totale bonne foi et de sa coopération avec les collectivités territoriales”, la CDCO a dû “assigner la société en référé pour obtenir communication des fichiers de réservation”, ajoutent-ils.La collectivité oléronaise a également engagé des procédures contre la plateforme Booking et le site internet Le Bon Coin. “Je pense que ça va créer une jurisprudence qui permettra aux collectivités de se protéger”, a déclaré le président de la collectivité oléronaise Gilles Parent à l’AFP. “Les plateformes et les multinationales n’auront aucun intérêt à ne pas respecter la loi”.

Wall Street rate son rebond et termine en nette baisse

La Bourse de New York a terminé en net recul mardi, manquant le rebond tenté en début de journée, les investisseurs se montrant à cran face aux droits de douane, tandis que les valeurs automobiles ont plongé.Le Dow Jones a lâché 0,84%, l’indice Nasdaq a perdu 2,15% tandis l’indice élargi S&P 500 a reculé de 1,57%, revenant à son plus bas niveau depuis un an.”Ces derniers jours, nous avons assisté à de nombreux revirements, et celui-ci a été (parmi) les plus négatifs”, estime auprès de l’AFP Angelo Kourkafas.L’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a évolué à des niveaux plus vus depuis la pandémie de Covid-19, à la Bourse de New York, signe de la nervosité des investisseurs.En début de séance, la place américaine évoluait largement dans le vert, ses principaux indices avançant chacun plus de 3%.Mais, “les gros titres sont toujours le moteur des marchés” à la veille de la mise en application des droits de douane américains additionnels, et plusieurs annonces sont venues heurter l’optimisme des investisseurs, selon Angelo Kourkafas.Du simple au double: les Etats-Unis ont mis à exécution la dernière menace de Donald Trump en confirmant mardi une taxation supplémentaire des produits chinois de 104% au total.Le président américain avait annoncé la semaine dernière que ses nouveaux droits de douane, annoncés depuis janvier, s’afficheraient à 54% sur les produits chinois à compter de mercredi, et avait menacé de les taxer de 50 points supplémentaires si la Chine répliquait. Pékin a décidé de taxer les produits américains dès jeudi à hauteur de 34%.Le président Trump décidera “quand et si nous devons parler avec la Chine, mais pour l’instant, nous avons reçu l’instruction de donner la priorité à nos alliés et à nos partenaires commerciaux comme le Japon, la Corée et d’autres”, a commenté le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, sur Fox News.Plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs des Etats-Unis verront leur taux de surtaxes relevé par Washington dès mercredi, notamment l’UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).”Nous avons appris le cadre la semaine dernière” de ces surtaxes “et maintenant nous sommes dans le processus où les pays, soit ripostent comme la Chine, soit négocient comme le Japon”, souligne M. Kourkafas.”Il est évident que les investisseurs réclament de la clarté et qu’il n’y en a toujours pas”, résume auprès de l’AFP Jack Ablin, de Cresset Capital.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,29%, contre 4,18% à la clôture lundi. Au tableau des valeurs, les constructeurs automobiles ont reculé après que le Canada a annoncé qu’il appliquera à partir de mercredi des droits de douane de 25% sur les importations de certains véhicules américains, en réponse à une mesure similaire prise par les Etats-Unis.Ford a abandonné 5,95%, General Motors 2,41% et Stellantis 7,88%.Les droits de douane canadiens auront une incidence sur les voitures et les camionnettes fabriquées avec moins de 75% de pièces nord-américaines, soit environ 10% de tous les véhicules expédiés des États-Unis vers le Canada, ce qui représente environ 67 000 véhicules par an.Le géant Apple a reculé de 4,98% et perdu en conséquence sa place de première capitalisation, au profit de Microsoft (-0,92%). Depuis l’annonce de la nouvelle vague de droits de douane américains, la firme a la pomme a vu s’envoler plus de 750 milliards de valorisation boursière.Les assureurs santé, à l’image de UnitedHealth (+5,41%) et Humana (10,69%), ont bénéficié de l’annonce d’une hausse plus marquée qu’attendu de l’enveloppe pour 2026 du gouvernement américain pour le programme de santé publique Medicare Advantage.

Guerre commerciale: le dollar et le yuan reculent, sur un marché à cran

Sur un marché des changes hautement volatil et nerveux, le dollar perdait du terrain mardi tandis que le yuan offshore a touché un plus bas historique, dans l’attente de nouveaux développements concernant la guerre commerciale entre Pékin et Washington.Vers 19H45 GMT, le billet vert abandonnait 0,39% face à l’euro, à 1,095 dollar. Par rapport à la livre, il reculait de 0,37%, à 1,2770 dollar.Le marché “est à cran, dans l’attente d’informations sur les droits de douane américains additionnels qui devraient être appliqués” dans la nuit de mardi à mercredi notamment sur les importations européennes et sur les poids lourds asiatiques, résume auprès de l’AFP Adam Button de ForexLive.En outre, les nouveaux droits de douane sur les importations chinoises aux Etats-Unis grimperont bien à 104% mercredi, a annoncé mardi la Maison Blanche, mettant à exécution une menace de Donald Trump.Le président américain avait déclaré la semaine dernière que ces nouveaux droits de douane, annoncés depuis janvier, s’afficheraient à 54% sur les produits chinois à compter de mercredi, et avait menacé de les taxer de 50 points supplémentaires si la Chine répliquait. Pékin a décidé de taxer les produits américains dès jeudi à hauteur de 34%.”Au début de la journée, une grande partie du marché s’attendait à l’annonce d’un report (…) des droits de douane supplémentaires sur le Chine”, explique M. Button.”Mais au fur et à mesure que les heures passent, l’angoisse monte” sur le marché ajoute l’analyste.Le billet vert avait plongé dès jeudi à la suite des annonces protectionnistes de la Maison Blanche la veille, soit des droits de douane plancher supplémentaires de 10%, fortement majorés pour certains pays.Après avoir joué au yoyo vendredi et lundi, la devise américaine avait connu une embellie en fin de séance la veille.Face aux inquiétudes sur l’économie chinoise, le yuan offshore, qui circule hors de Chine continentale, est tombé mardi à un plus bas historique depuis 2010, date de l’ouverture des échanges de cette forme de la devise chinoise.Vers 19H45 GMT, cette devise perdait 0,91% à 7,4122 yuans pour un dollar. Le renminbi — l’autre nom de la devise chinoise— onshore, qui s’échange, lui, sur le marché intérieur chinois, baissait de 0,25% à 7,3389 yuans pour un dollar.

Le Canada appliquera mercredi des droits de 25% sur des automobiles américaines

Le Canada appliquera à partir de mercredi des droits de douane de 25% sur les importations de certains véhicules américains, en réponse à une mesure similaire prise par les Etats-Unis.Le Premier ministre canadien Mark Carney avait annoncé cette mesure le 3 avril, quelques heures après l’entrée en vigueur d’une taxe de même montant aux Etats-Unis sur tous les véhicules importés du Canada, mais sans préciser sa date d’application.La mesure de rétorsion canadienne entrera en vigueur mercredi à 00h01 (04h01 GMT), a précisé le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne.La semaine dernière, M. Carney avait expliqué que le tarif douanier canadien viserait “tous les véhicules importés des Etats-Unis qui ne respectent pas” l’accord commercial nord-américain AEUMC (Etats-Unis, Mexique, Canada).Il porte sur des importations de véhicules américains représentant une valeur de 35,6 milliards de dollars canadiens (23 milliards d’euros), avaient précisé les services du chef du gouvernement.Les droits de douane canadiens auront une incidence sur les voitures et les camionnettes fabriquées avec moins de 75% de pièces nord-américaines, soit environ 10% de tous les véhicules expédiés des États-Unis vers le Canada, ce qui représente environ 67 000 véhicules par an.Le Canada a été épargné par la nouvelle vague de droits de douane annoncée la semaine dernière par le président américain Donald Trump à l’encontre de la quasi-totalité des pays du monde, désormais confrontés à un tarif douanier d’au moins 10% sur toutes leurs ventes aux Etats-Unis.Mais Ottawa, premier partenaire commercial de Washington, est déjà visé par des droits de douane américains supplémentaires sur l’acier et l’aluminium, outre les automobiles. Et ses produits qui ne respectent pas les termes de l’AEUMC subissent jusqu’à 25% de droits de douane américains depuis mars.Ottawa a déjà imposé, en représailles, des droits de douane sur des biens de consommation américains d’une valeur de 30 milliards de dollars canadiens et sur des importations américaines d’acier et d’aluminium au Canada d’une valeur de 30 milliards de dollars canadiens.Lors d’un échange téléphonique fin mars avec Donald Trump, M. Carney s’était mis d’accord avec le président américain pour discuter de l’avenir du commerce bilatéral après les élections législatives canadiennes du 28 avril.Les produits canadiens et mexicains respectant l’AEUMC ne sont, à l’heure actuelle, pas visés par de nouvelles taxes américaines.

Un régulateur bancaire américain rapporte avoir été piraté

Une autorité de régulation bancaire américaine a déclaré mardi que son système de messagerie électronique avait fait l’objet d’un piratage majeur, dénonçant un “accès non autorisé” à des informations financières sensibles.L’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), organe de supervision bancaire logé au sein du Trésor américain, a découvert une activité inhabituelle dans son système de messagerie électronique au début du mois de février, a déclaré le bureau dans un communiqué.Peu de temps après, l’OCC a désactivé les comptes administratifs compromis, a-t-il ajouté.L’OCC a déclaré qu’il avait déterminé, en consultation avec le Trésor américain, que la situation “remplissait les conditions nécessaires pour être classée comme un incident majeur”.Certains courriels de responsables et d’employés de l’OCC, ainsi que des pièces jointes, ont été piratés, a ajouté le bureau.Il a aussi déclaré qu’il s’agissait d'”informations très sensibles” sur la situation des institutions financières fédérales, utilisées dans le cadre de ses opérations de contrôle.L’OCC n’a pas fourni d’autres détails concernant ce piratage, mais a indiqué qu’il avait fait appel à des experts en cybersécurité pour procéder à un examen complet de la situation.Le bureau va rapidement lancer une enquête sur ses politiques en termes de cybersécurité afin de renforcer sa capacité à détecter et à prévenir d’éventuels incidents similaires à l’avenir.”La responsabilité des vulnérabilités identifiées de toute défaillance interne ayant conduit” à ce piratage “sera pleinement assumée”, a déclaré Rodney Hood, un responsable de l’OCC.

Gabriel Zucman : “taxer les oligarques américains” pour éviter la guerre commerciale

L’économiste français Gabriel Zucman a proposé mardi de “cibler les oligarques américains en taxant leurs entreprises en Europe”, en réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump à l’Union européenne. Gabriel Zucman, économiste spécialisé dans les inégalités, a suggéré de conditionner l’accès au marché européen au paiement d’une taxe minimale par les multinationales et leurs propriétaires, dans des déclarations à l’AFP faites en marge d’une conférence co-organisée à Paris par PSE (Paris School of Economics) et l’EU Tax Observatory, et intitulée “Taxing Billionaires” (Taxer les milliardaires).”Ce type de riposte ciblée sur les acteurs économiques les plus puissants est plus prometteuse qu’une guerre commerciale traditionnelle, qui augmenterait l’inflation et les tensions internationales”, a-t-il précisé.L’économiste, qui a aussi la nationalité américaine, a par ailleurs attiré l’attention sur ce qu’il appelle “la prochaine bataille de la guerre fiscale”: l’accord sur la taxation mondiale des multinationales. Les Etats-Unis s’en sont retirés le 21 janvier 2025, lorsque le président américain a pris ses fonctions. “La réaction de l’UE dans les prochaines semaines sera cruciale”, a-t-il estimé.Signé en 2021 sous l’égide de l’OCDE, cet accord, déjà appliqué par des dizaines de pays, prévoit un taux minimum d’imposition de 15% sur les bénéfices des multinationales. Il vise à limiter la concurrence fiscale déloyale et à éviter que les multinationales ne déplacent artificiellement leurs bénéfices vers des paradis fiscaux.La réponse de l’UE sera décisive selon que ses pays membres appliquent ce dispositif ou qu’ils y renoncent face à Trump, qui le rejette, estime Gabriel Zucman.Dans ce cas, “on reviendrait à un modèle protectionniste coercitif et sans coopération, comme avant la Seconde Guerre Mondiale”, juge l’économiste, “au lieu d’aller vers une organisation des relations économiques internationales fondée sur la lutte contre les inégalités”, qu’il juge plus durable et appelle de ses vÅ“ux.Donald Trump a imposé des droits de douane de 20% sur les produits européens, une disposition devant entrer en vigueur ce mercredi. L’UE a proposé une exemption totale et réciproque des droits de douane pour les produits industriels, mais le président américain juge l’offre “insuffisante”. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu que l’UE était prête à défendre ses intérêts par des contre-mesures face à l’offensive protectionniste américaine.