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Wall Street ouvre sans grand entrain, les tensions commerciales pèsent toujours

La Bourse de New York évolue en petite hausse mardi, mais sans grand entrain, face aux incertitudes persistantes autour de la guerre commerciale lancée par Donald Trump et attentiste avant une série d’indicateurs concernant le marché du travail américain.Vers 13H45 GMT, le Dow Jones (+0,08%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,08%) étaient proches de l’équilibre, tandis que l’indice Nasdaq prenait 0,16%.”Il semble que la tendance générale qui anime les marchés soit l’incertitude croissante quant à l’évolution des droits de douane”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Plus précisément, “la situation avec la Chine suscite des inquiétudes (…) et l’incertitude demeure quant à l’évolution des négociations avec la zone euro”, ajoute l’analyste.Engagé dans une bataille juridique autour de ses droits de douane, le président américain a ravivé vendredi les tensions commerciales avec la Chine en accusant Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié le 12 mai entre les deux pays à Genève.Toutefois, un échange entre les présidents des deux puissances pourrait intervenir “très prochainement”, voire dès “cette semaine”, avaient suggéré dimanche de hauts responsables américains.L’Union européenne s’est quant à elle dite “pleinement investie” dans les négociations avec les États-Unis sur les taxes douanières.Trouver une solution “reste une priorité absolue de l’UE. Nous restons en contact permanent” avec les États-Unis, a souligné sur X le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic.”Nous sommes dans l’expectative en ce qui concerne les informations qui nous parviennent” sur le front commercial, souligne M. Hogan.Côté indicateurs, Wall Street gardera un Å“il mardi sur le rapport JOLTS du ministère américain du Travail qui sera publié à 14H00 GMT.La place américaine attend cette semaine plusieurs données sur le marché de l’emploi, dont les inscriptions au chômage jeudi, puis le taux de chômage vendredi.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait légèrement à 4,41%, contre 4,44% lundi en clôture.Au tableau des valeurs, l’américain Constellation Energy, grand exploitant de centrales nucléaires aux États-Unis, était recherché (+5,81% à 331,63 dollars) après avoir passé un accord pour fournir durant 20 ans à Meta (Facebook, Instagram) de l’énergie produite par sa centrale nucléaire de Clinton (Illinois).L’énergéticien explique dans un communiqué que l’accord permettra de “soutenir les objectifs en matière d’énergie propre de Meta et les opérations dans la région avec 1.121 mégawatts d’énergie nucléaire sans émissions”.La chaîne de magasins d’articles à bas prix Dollar General s’envolait (+13,53% à 110,23 dollars), portée par des résultats supérieurs aux attentes, et à des prévisions annuelles revues à la hausse. Le groupe profite, entre autres, des inquiétudes des consommateurs qui cherchent à économiser face aux possibles conséquences des droits de douane sur leur portefeuille.Le groupe spécialisé dans les infrastructures d’intelligence artificielle (IA) Applied Digital reculait (-4,49% à 9,68 dollars) après avoir annoncé la veille un accord de 7 milliards de dollars avec la start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance (+cloud computing+) CoreWeave pour exploiter des centres de données (+data centers+). Coreweave prenait pour sa part 7,13% à 128,76 dollars.Le laboratoire allemand BioNTech (+8,36% à 122,55 dollars) profitait toujours de son accord avec le laboratoire américain Bristol Myers Squibb (BMS) pour développer conjointement un nouvel anticorps pour le traitement du cancer.Ce médicament potentiel a été conçu par BioNTech, laboratoire qui était à l’origine de l’un des premiers vaccins contre le Covid-19.

“Merci et bravo” : Macron défend son bilan industriel et écologique à Douai

“Bravo”, “Soyez fiers de l’équipe de France”: Emmanuel Macron, déterminé à défendre son bilan à deux ans de la fin de son mandat, a salué mardi le coup d’envoi d’une usine de batteries électriques flambant neuve à Douai (Nord), appelant au passage à ne pas “détricoter” la “politique écologique à la française”.”Soyez fiers de l’équipe de France”, a lancé le chef de l’Etat devant les quelque 600 salariés du site du groupe sino-japonais AESC, sorti de terre en trois ans et qui a tout juste commencé à produire.En 2018, les constructeurs européens jugeaient impossible l’installation d’usines de batteries à leurs portes, a-t-il affirmé. “Nous prouvons le contraire avec AESC à Douai”, a-t-il renchéri. “Il n’y a pas de fatalité, pas de morosité à avoir. Les temps sont durs (..) Mais ce que vous incarnez ici aujourd’hui montre que l’écologie et l’économie, ça peut aller ensemble si on investit, si on a une stratégie de long terme et de la constance”, a-t-il martelé.Les batteries équipent les nouvelles Renault 5 (R5) produites juste à côté, deux symboles du renouveau industriel du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, un territoire parmi les plus pauvres de France où beaucoup reste à faire.La mise au point du chef de l’Etat intervient alors que plusieurs mesures environnementales emblématiques sont attaquées au Parlement.Les députés ont approuvé la semaine dernière la suppression des Zones à faible émission (ZFE) restreignant la circulation des véhicules polluants dans les villes, et un recul du dispositif Zéro artificialisation nette (ZAN) visant à freiner la bétonisation des espaces naturels. “Le discours que j’entends en ce moment (..) m’énerve au plus haut point”, a insisté le chef de l’Etat. “On ne peut pas revenir en arrière et détricoter ça”.- “Démagogie” -La “gigafactory”, qui compte 650 salariés, entend recruter 350 personnes supplémentaires d’ici fin 2025. Elle aura le potentiel d’équiper jusqu’à 200.000 véhicules électriques par an. “Ce lancement marque une étape décisive dans l’engagement d’AESC à faire progresser la réindustrialisation de la France et son leadership dans la transition énergétique mondiale”, a déclaré le président du groupe, Lei Zhang.”Le transfert de technologie doit se faire parce que c’est la Chine qui maîtrise le mieux cette technologie”, a renchéri Emmanuel Macron devant le dirigeant d’AESC.Face à constat, “il faut essayer de sortir du caractère démagogique du quotidien qui consiste à dire +l’écologie c’est forcément mauvais+”, s’est-il aussi emporté en inaugurant un peu plus tard la maison France services de Wallers (Nord), avant de rejoindre Rome pour un dîner avec la cheffe du gouvernement italien Georgia Meloni.Depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, 1,3 milliard d’euros ont été engagés dans la valorisation du Bassin minier, un territoire de 1,2 million d’habitants, des transports à la santé, indique la présidence.L’Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier, un vaste plan sur 10 ans signé par l’Etat en 2017, prévoyait la rénovation de 23.000 logements énergivores sur 35 cités minières.- “Ensemble” -A ce jour, 15.500 ont été refaits à neuf et 10.000 sont en chantier, soit plus que “l’objectif fixé” en 2017, s’est félicité le président.Côté industiel, 2.200 emplois ont été créés entre 2022 et 2024, rompant avec des décennies de destructions de postes, grâce notamment à l’émergence d’un pôle de batteries pour voitures électriques dans le nord de la France, indique l’Elysée.Mais si le nombre de demandeurs d’emplois y a chuté de 19% depuis 2017, le taux de pauvreté reste à un niveau de 21%, de six points supérieur à la moyenne nationale.”On ne doit rien lâcher”, a insisté le chef de l’Etat à Wallers, en saluant le “travail collectif” avec des élus de droite comme de gauche dans le Nord.”Ce qu’on a montré depuis huit ans ensemble, c’est qu’on peut y arriver (..) Il faut que tout le monde soit au rendez-vous de la responsabilité”, a-t-il ajouté alors que les forces politiques ont le plus grand mal à s’accorder à l’Assemblée.Le chef de l’Etat, en retrait de la gouvernance du pays après la dissolution de l’Assemblée en juin 2024, est revenu sur le devant de la scène intérieure depuis le début de l’année au point d’éclipser son Premier ministre François Bayrou, privé de majorité.Faute de pouvoir se représenter en 2027, il est aussi prompt à valoriser son bilan alors que la bataille pour sa succession est déjà engagée dans son camp comme à droite.

Volkswagen : 20.000 salariés ont signé pour quitter l’entreprise

Environ 20.000 salariés de Volkswagen ont accepté à ce jour de quitter l’entreprise dans le cadre d’un vaste plan d’économies négocié pour tenter de relancer la compétitivité du constructeur allemand, a indiqué mardi un responsable du groupe.”Les premières mesures de l’accord [social] sur l’avenir de Volkswagen conclu fin 2024 “portent leurs fruits et nous sommes sur la bonne voie”, a déclaré Gunnar Kilian, membre du directoire de Volkswagen, lors d’une réunion du personnel à Wolfsburg, la plus grande usine de la marque.Il a précisé qu'”environ 20.000 départs de l’entreprise d’ici 2030 étaient déjà contractuellement fixés”, sans donner de détails financiers.Volkswagen va supprimer en tout 35.000 emplois en Allemagne d’ici 2030, soit près de 30% de ses effectifs dans le pays, sans recourir à des licenciements secs ni à des fermetures d’usines.Fragilisé par la concurrence chinoise et un virage électrique laborieux, le fabricant de l’ID.7 a été contraint de réduire sa présence industrielle en Allemagne, un symbole fort dans une économie en perte de vitesse.Ce plan, conclu après des mois de tensions avec les syndicats, doit permettre de réaliser 1,5 milliard d’euros d’économies par an via la baisse des coûts salariaux et la réduction progressive des effectifs.”Nous accélérons notre transformation grâce aux progrès mesurables réalisés sur les coûts de production à Wolfsburg”, l’usine historique de la marque et à “la réduction des effectifs socialement responsable sur les six sites allemands de Volkswagen”, a également déclaré M. Kilian.Le plan prévoit aussi le report de certaines primes et un gel des salaires en 2025 et 2026. A la place, une augmentation salariale de 5% sera versée en deux étapes dans un fonds destiné notamment à financer des modèles de temps de travail flexibles.Enfin, les salariés ont accepté la fin de la production de la Golf à Wolfsburg, qui sera transférée au Mexique.

Dans un lac au Canada, un robot testé pour prélever des galets métalliques sans aspirer les créatures du fond

Au fond d’un lac canadien, trois bras robotisés soulèvent avec délicatesse mais à un rythme soutenu, un par un, de gros galets qui sont ensuite stockés dans la partie haute du robot.Dans une salle en surface, les employés, qui supervisent ces tests, reçoivent des images en temps réel sur leurs écrans.Cet exercice qui se déroule dans l’Ontario, dans le centre du Canada, entre dans le cadre d’une série de tests que le robot doit subir avant un possible déploiement dans l’océan, pour y collecter les métaux les plus recherchés au monde.Originalité de cette technologie: ce prototype reste stationnaire dans l’eau et ne touche pas le fond, ce qui “permet de ramasser les nodules de manière sélective”, explique à l’AFP Jason Gillham, cofondateur d’Impossible Metals.Cette société fondée en 2020 en Californie est devenue la première à demander officiellement au président Donald Trump un permis pour explorer les eaux américaines autour des Samoa, dans le Pacifique.Les essais doivent prouver que le robot pourra récolter, à des milliers de mètres de profondeur, des nodules dits polymétalliques, formés pendant des millénaires et riches en métaux parmi les plus recherchés du monde: nickel, cuivre, cobalt, manganèse…Tous sont aujourd’hui indispensables à nos économies, pour fabriquer des câbles électriques et des batteries, notamment.Dans le monde en devenir de l’extraction minière sous-marine en haute mer, les entreprises les plus avancées, comme The Metals Company qui a demandé à l’administration Trump une autorisation d’exploitation industrielle dans les eaux internationales en ignorant un traité que n’ont pas signé les Etats-Unis, utilisent d’autres techniques. Et celles-ci sont très controversées car il s’agit de machines géantes qui roulent sur le fond, le quadrillent et aspirent les nodules, sans trier ce qui vit ou non. L’idée d’Impossible Metals est de faire un tri pour ne prélever que ce qui est nécessaire. Dans les profondeurs, son véhicule allume ses lampes et, grâce à des caméras et à l’intelligence artificielle, s’affaire à distinguer les nodules de la vie aquatique, par exemple les oeufs de pieuvre, le corail ou une éponge.- “Bulldozers” -Douglas McCauley, spécialiste en biologie marine à l’université de Californie à Santa Barbara, reconnaît auprès de l’AFP que cette approche moins brutale réduit certains risques environnementaux.Les techniques conventionnelles ramassent tout le plancher océanique à l’aide de collecteurs ou d’excavateurs, “un peu comme des bulldozers”, explique-t-il.Tout est ensuite remonté jusqu’aux navires, où les nodules sont ensuite séparés du reste, qui est rejeté dans l’océan. Ce qui crée de grands “panaches” de sédiments et de toxines avec une multitude d’impacts possibles, dit-il.Mais les nodules abritent eux-mêmes des organismes vivants et les prélever, même avec une technique sélective, “détruit” cet habitat, souligne l’expert. Or, les écosystèmes des grands fonds marins “sont particulièrement fragiles” avec “une vie qui se déplace, se reproduit et grandit très lentement”.Impossible Metals admet que sa technologie ne permet pas de détecter la vie microscopique, mais l’entreprise affirme avoir comme politique de ne pas toucher à 60% des nodules.”Nous n’en savons pas encore assez sur la biodiversité et l’écosystème de cette région”, estime également Duncan Currie, de la coalition d’ONG Deep Sea Conservation Coalition.Selon l’initiative scientifique internationale Ocean Census, seules 250.000 espèces sont connues, sur les deux millions qui peupleraient les océans.- “Impact” -“Il y aura toujours un impact” avec l’exploitation minière, répond Oliver Gunasekara, directeur général et cofondateur d’Impossible Metals. Mais “nous avons besoin de beaucoup plus de minerais critiques pour tout électrifier”, dit-il.Illustrant la ruée mondiale vers ce secteur, Impossible Metals a levé 15 millions de dollars (13 millions d’euros) auprès d’investisseurs pour construire et tester une première série de son robot Eureka 3 en 2026.Cette version industrielle sera de la taille d’un conteneur maritime et passera de 3 à 16 bras. Le robot vise à être “entièrement autonome” en se propulsant par lui-même, sans câble ni attache à la surface, et en étant équipé de capteurs.En attendant un feu vert américain, l’entreprise espère d’ici deux à trois ans finaliser sa technologie, faire des tests dans l’océan, construire une flotte et opérer grâce à des partenariats ailleurs dans le monde.

Zone euro: l’inflation ralentit en mai, nouvelles baisses de taux en vue

L’inflation a ralenti plus que prévu en mai dans la zone euro à 1,9% sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis septembre et ouvrant la voie à de nouvelles baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE).Après 2,2% en avril, la hausse des prix à la consommation est repassée sous l’objectif de 2% de la BCE, selon les chiffres publiés mardi par Eurostat. L’accalmie est un peu plus marquée que prévu. Les analystes de Factset s’attendaient en moyenne à une inflation à 2% en mai en glissement annuel dans les 20 pays partageant la monnaie unique.Autre bonne nouvelle, l’inflation sous-jacente – corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation – qui fait référence pour les experts – a elle aussi nettement ralenti à 2,3% en glissement annuel, après 2,7% en avril, selon l’office européen des statistiques.C’est, là aussi, mieux que le consensus de Factset qui prévoyait 2,5%.Pour Jack Allen-Reynolds de Capital Economics, une baisse du principal taux directeur de la BCE à 2% lors de sa prochaine réunion jeudi “apparaissait déjà presque certaine” avant la publication d’Eurostat. “Cependant, les données d’inflation de mai renforcent la probabilité d’une nouvelle baisse lors de la réunion suivante en juillet”, estime-t-il.- Merci Trump -Paradoxalement, les droits de douane du président américain Donald Trump imposés aux importations en provenance du monde entier, y compris d’Europe, ont facilité la bataille de la Banque centrale contre l’inflation.Ils “ont jusqu’à présent exercé un effet baissier sur l’inflation dans la zone euro. Les prix mondiaux des matières premières ont diminué, l’euro s’est renforcé par rapport au dollar, l’incertitude a freiné l’activité économique”, souligne Bert Colijn, économiste pour la banque ING.La désinflation devrait se poursuivre, prévoit Riccardo Marcelli Fabiani pour Oxford Economics. “Des prix du pétrole modérés et un euro plus fort (…) entraîneront une baisse des coûts de production et des importations. Le ralentissement de la croissance des salaires devrait contribuer à modérer l’inflation tenace des services”, selon lui.Dans ce contexte, une baisse des taux de la BCE jeudi semble “très probable” et “d’autres mesures d’assouplissement monétaire devraient suivre cette année”, assure cet économiste.L’embellie de mai provient surtout des services où les tarifs ont progressé de seulement 3,2% sur un an, contre 4% en avril.- Pas de répit dans l’alimentaire – Or, l’inflation dans ce secteur à fort contenu de main-d’oeuvre est très surveillée par la BCE car elle est corrélée à l’évolution des salaires. L’institution monétaire redoute un cercle vicieux entre flambée des rémunérations et des prix.La dernière publication d’Eurostat devrait donc la rassurer.Les tarifs ont progressé de 0,6% en mai dans les biens industriels et ont baissé de 3,6% dans l’énergie, deux chiffres inchangés par rapport au mois précédent. En revanche, la hausse pour les produits alimentaires s’est accélérée à 3,3% (+0,3 point par rapport à avril).Globalement, dans les 20 pays de la zone euro, l’inflation s’est très nettement calmée depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, dans le contexte d’une flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.Depuis juin 2024, cette évolution favorable a permis à l’institution basée à Francfort d’abaisser ses taux d’intérêt à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour endiguer la flambée des prix.Désormais, les inquiétudes liées à la faible croissance économique en Europe ont éclipsé la peur de l’inflation. La Commission européenne a nettement abaissé en mai ses prévisions de progression du produit intérieur brut (PIB) pour 2025 et 2026 dans la zone euro, en intégrant l’impact des taxes douanières de Donald Trump. Elle table désormais sur une croissance de seulement 0,9% cette année et 1,4% l’an prochain.Pour l’inflation, Bruxelles table sur un ralentissement à 2,1% en 2025, après 2,4% l’an dernier.

DPE :la Cour des comptes recommande une carte professionnelle de diagnostiqueur

La Cour des comptes recommande dans un rapport publié mardi d’instaurer “une carte professionnelle pour les diagnostiqueurs” afin de fiabiliser le diagnostic de performance énergétique (DPE), principal outil de la rénovation énergétique des bâtiments. Régulièrement accusé d’être l’objet de fraudes, de manipulations et d’approximations, le DPE est pourtant désormais obligatoire pour toute location ou vente d’un logement.C’est un dispositif “très utile” mais qui “doit être exemplaire”, a jugé Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, lors d’une conférence de presse tenue mardi. Il note “des avancées incontestables” pour l’améliorer, mais estime que les efforts “doivent être poursuivis”. La Cour estime en effet que les “mesures ou observations” dont découle l’étiquette DPE peuvent être imparfaites et “entacher le résultat d’incertitudes”. De la même manière, les diagnostiqueurs doivent se conformer à de nouvelles exigences depuis juillet 2024, avec une certification à obtenir, mais cela “ne suffit pas pour autant à maîtriser pleinement les risques constatés en termes de probité et d’impartialité”, déplorent les Sages de la rue Cambon.Les cas de fraude caractérisée détectés par la DGCCRF (répression des fraudes) sont cependant “marginaux”. Alors que l’indépendance des organismes de certification doit être garantie, la Cour des comptes a constaté que “nombre d’organismes de formation et de certification ont entre eux des liens structurels ou financiers”, ce qui représente de “potentiels conflits d’intérêt”. La Cour recommande donc de “poursuivre la structuration de la filière avant fin 2026”, avec une carte professionnelle des diagnostiqueurs, l’obligation de stricte séparation entre missions de formation et de certification et l’instauration d’une “incompatibilité géographique” pour les auditeurs qui auraient exercé un autre métier dans la filière.”Il faut mettre fin à l’endogamie dans le secteur”, a affirmé M. Moscovici, appelant à “une régulation forte de l’Etat”.En mars, la ministre chargée du Logement Valérie Létard avait présenté une série de dix mesures pour crédibiliser le DPE, qui sont globalement en ligne avec les constats et recommandations de la Cour des comptes.Quant à l’interdiction progressive de louer des passoires énergétiques (étiquettes F et G), elle “n’a pas suffisamment anticipé les difficultés rencontrées par les particuliers pour s’y conformer”, selon le rapport. “L’interdiction de louer dépend directement de la mise en oeuvre du DPE et a des conséquences majeures sur la situation patrimoniale et le marché immobilier en général”, rappelle M. Moscovici.Pour la Cour, il faut des clarifications, “voire quelques ajustements” pour faciliter la mise en oeuvre de cette loi, notamment en l’articulant avec la réglementation des copropriétés et de l’urbanisme. M. Moscovici déplore également qu’il n’y ait “aucune évaluation prévue sur le marché locatif et le marché immobilier” de l’interdiction progressive de louer des passoires énergétiques. Le DPE donne une note de A (la meilleure) à G (la plus médiocre) pour évaluer la performance énergétique d’un logement en fonction de nombreux paramètres, comme l’isolation des murs et du toit ou encore le système de chauffage. 

La Bourse de Paris toujours en retrait, attentive à l’inflation et aux tensions commerciales

La Bourse de Paris évolue encore prudemment mardi, attentive aux tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, avant la publication des chiffres de l’inflation dans la zone euro pour le mois de mai.Vers 09H50 (heure de Paris), le CAC 40 perdait 0,21% à 7.720,96 points, en recul de 16,24 points. La veille, l’indice parisien vedette avait perdu 0,19% à 7.737,20 points.Les investisseurs vont être attentifs à la publication de l’indice des prix en zone euro pour le mois de mai vers 9H00 GMT, attendu en recul, à 2,0% contre 2,2% le mois précédent, selon le consensus cité par la plateforme financière Factset.Cette nouvelle détente devrait “permettre à la Banque centrale européenne (BCE) d’effectuer une réduction confortable” de ses taux d’intérêt, lors de sa prochaine réunion, prévue jeudi, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Les marchés prévoient que l’institution abaisse à nouveau les coûts d’emprunts, de 0,25 point de pourcentage, sur fond de ralentissement de l’inflation et de croissance atone en zone euro.Dans ce contexte, vers 09H50, l’euro reculait de 0,21% par rapport au dollar, à 1,1415 dollar pour un euro.Les rendements de l’emprunt à dix ans français atteignaient 3,17%, contre 3,19% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, évoluait autour de 2,49%, contre 2,52% la veille en clôture.Autre point d’attention des investisseurs: les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires.”La rhétorique plus agressive du président américain ravive les inquiétudes liées au commerce mondial”, selon Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.L’OCDE a révisé en baisse mardi sa prévision de croissance mondiale pour 2025, à 2,9% contre 3,1% précédemment, tirée vers le bas par des projections plus faibles aux États-Unis en raison de l’offensive protectionniste poursuivie par Donald Trump depuis le début de son mandat.Dans une nouvelle escalade, le président américain a d’ailleurs annoncé lundi que la surtaxe imposée depuis le début de l’année sur l’acier et l’aluminium passerait mercredi à 50%, contre 25% actuellement.Cette annonce intervient dans un contexte de négociations difficiles entre Washington et ses partenaires commerciaux sur les droits de douane “réciproques” imposés par Donald Trump aux États-Unis et suspendus pour 90 jours début avril en attendant des discussions.Vis-à-vis de l’Europe, “peu de progrès ont été réalisés”, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Pire: la Commission européenne a regretté “vivement” les nouvelles taxes sur l’acier et l’aluminium, qui “sapent les efforts en cours pour parvenir à une solution négociée” avec les États-Unis, menaçant de “contre-mesures”.Wavestone porté par ses résultatsLe cabinet de conseil français Wavestone bondissait de 8,47% à 55,90 euros vers 9H50, après avoir publié lundi soir des résultats en hausse pour son année fiscale 2024/2025, faisant état d’un bénéfice net en progression de 30%.

La “bataille” des mairies contre les meublés touristiques commence à faire ses preuves

“Depuis les nouvelles réglementations, à Biarritz, on a perdu la moitié de notre business”. Comme d’autres acteurs de la location meublée touristique, la conciergerie HostnFly commence à ressentir les effets des différentes réglementations mises en place pour contrer l’explosion des locations de courte durée.En novembre 2024 a été adoptée une loi pour rendre la location de meublés touristiques moins avantageuse fiscalement et donner aux maires des outils pour limiter leur développement, qui accentue la crise du logement dans certaines zones déjà tendues. S’ils le jugent nécessaire, les maires peuvent désormais plafonner à 90 le nombre de jours dans l’année où un particulier peut louer sa résidence principale sur une plateforme. “À Paris, ça n’impacte pas tant que ça le business pour le moment” mais “dans certaines villes, c’est drastique”, constate Quentin Brackers de Hugo, président de la conciergerie HostnFly.Marie Pistinier, présidente du syndicat des professionnels de la location meublée, voit pour sa part des “impacts directs” de cette mesure et affirme avoir “dû (se) réorienter vers des locations moyenne et longue durée en partie à cause des réglementations” récentes.Désormais dans de nombreuses villes, si un propriétaire veut louer sa résidence secondaire sur des plateformes de location touristique, comme Airbnb ou Abritel, il doit demander à la mairie une autorisation de changement d’usage du bien immobilier vers une activité commerciale. “On est en train de gagner la bataille contre les Airbnb”, se félicite Jacques Baudrier, adjoint au logement de la mairie de Paris. À Biarritz, les réglementations mises en place font que “quasiment plus aucun nouveau logement ne peut être mis en location, et les autorisations ne sont pas renouvelées par la mairie”, selon le président de la conciergerie HostnFly. Il s’oppose à ces nouvelles règles avec comme arguments que des résidences secondaires vont rester vides “en moyenne 330 jours par an” et que la baisse du nombre de logements en location touristique a un impact négatif sur “le tourisme local, sur les commerces de proximité”. “À Biarritz, les commerçants ont fait grise mine l’année dernière”, déplore-t-il.- Chasse aux locations illégales -Toutes les communes peuvent maintenant aussi mettre en place des quotas de meublés de tourisme.Une mesure “très intéressante”, selon M. Brackers de Hugo qui critique cependant les quotas “trop stricts” de certaines villes, dont Saint-Malo, qui a limité à 370 le nombre de locations touristiques autorisées dans la vieille ville intra muros.À Nice, où, selon la mairie, dans certains quartiers comme le Vieux-Nice ou la Promenade des Anglais, jusqu’à 70% des logements touristiques sont détenus par des investisseurs professionnels, la mise en place de ces quotas et d’autres mesures ont permis “d’infléchir la courbe du nombre de locations saisonnières depuis deux à trois ans”, se félicite Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, délégué au logement.Airbnb indique n’avoir “pas constaté d’évolution récente significative du volume d’offres disponibles sur Airbnb en France en général”.Depuis la nouvelle loi, les propriétaires ne peuvent plus se cacher derrière des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des conciergeries, désormais soumises à la même réglementation que les personnes physiques.”Avant, il pouvait y avoir des abus et des gens qui passaient sous le radar. La mairie de Paris s’assure que la loi est suivie, (…) les mailles du filet sont de plus en plus fines”, conclut Quentin Brackers de Hugo.”Comme on est en train de gagner de plus en plus de procès et que les amendes sont beaucoup plus élevées, les propriétaires vont peu à peu arrêter devant le risque”, explique l’adjoint PCF Jacques Baudrier.Les locations de meublés touristiques illégaux sont estimées à 25.000 à Paris, selon les services de la ville.”On est dans une dynamique où, maintenant, l’arsenal juridique nous est favorable, donc on va limiter très fortement le nombre de meublés touristiques illégaux”, anticipe Jacques Baudrier.À Paris, pour lutter contre les locations de ce genre de meublés, des agents de terrain mènent des enquêtes sur les réseaux, cherchent des preuves et intentent des procès.

Réunion ce mardi à Bercy sur le redressement des comptes de la Sécurité sociale

Composée de parlementaires, partenaires sociaux et ministres, la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) se réunit ce mardi pour réfléchir “aux leviers” d’un retour à l’équilibre financier avant 2029, objectif du gouvernement malgré un déficit chronique.La commission “prend cette année une ampleur inédite”, avec l’ambition de “réfléchir collectivement aux leviers de redressement”, peut-on lire dans un communiqué de l’exécutif.Le gouvernement évoque encore “un moment clé de dialogue et de transparence”, avec “le lancement d’un travail partagé en vue du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026″, première étape du chantier.”L’objectif (…) c’est que nous revenions à l’équilibre avant 2029″, avait déclaré la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale et au Sénat la semaine passée.Mme de Montchalin participera à la réunion de la CCSS (créée en 1979) au ministère de l’Economie et des Finances, à partir de 14h00, aux côtés de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Yannick Neuder et Charlotte Parmentier-Lecocq, ministres délégués de cette dernière, seront également présents.En l’absence de mesures, le déficit de la Sécurité sociale se creuserait en 2029 à 24,8 milliards d’euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025, selon le rapport de la CCSS dont l’AFP a eu connaissance.”Il y a de quoi être préoccupé”, a commenté mardi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon sur France 2, citant les défis auxquels la Sécurité sociale est aujourd’hui confrontée comme la “crise démographique” ou le “défi climatique”. “Il faut essayer de sortir un peu des vieilles recettes et de se dire comment on peut pérenniser cette Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en ciblant à ce titre la proposition de “TVA sociale” qui “ne fonctionne pas”. Devant les sénateurs, François Bayrou a estimé la semaine dernière qu’il faudrait “reprendre totalement la question du financement de notre modèle social”.Le Premier ministre n’écarte aucune piste, y compris la “TVA sociale” dénoncée par la gauche et le RN. Mais “aucune des mesures” qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics “n’est arrêtée” pour l’instant selon lui. M. Bayrou n’a pas exclu que dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale.Le Premier ministre a promis de présenter au début du mois de juillet “un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années”.

Eaux minérales Nestlé: l’UFC-Que Choisir accuse les pouvoirs publics d'”immobilisme”, engage des actions en justice

L’UFC-Que Choisir a annoncé mardi lancer plusieurs actions en justice face à ce qu’elle qualifie de “scandale” des eaux minérales Nestlé et d’ “immobilisme” des pouvoirs publics, via une assignation en référé et deux dépôts de plainte, dont une contre plusieurs ministres. Dans un communiqué, l’association de consommateurs annonce avoir déposé plainte auprès de la Cour de justice de la République contre l’actuelle ministre de la Transition écologique et ancienne ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, et les anciens ministres Roland Lescure (Industrie), Aurélien Rousseau (Santé) et Agnès Firmin-le-Bodo (Santé), et ce “afin que le rôle de l’Etat, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé”, explique l’UFC-Que Choisir.L’association indique avoir également porté plainte, au pénal, contre Nestlé Waters pour “des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées”. Début 2024, des articles de presse ont révélé l’utilisation au cours d’années précédentes de traitements interdits (ultraviolets, charbon actif) sur des sites d’embouteillage de Nestlé Waters pour, selon la filiale du groupe suisse qui rassemble notamment les marques Vittel, Perrier et Contrex, “assurer la sécurité sanitaire” des eaux.Or une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques.Une procédure judiciaire est déjà en cours à Paris après des plaintes d’associations de défense des consommateurs pour “tromperie” visant Nestlé Waters et son concurrent Sources Alma (marques Cristaline, St-Yorre, Vichy Célestins…).Mi-mai, un rapport d’une commision d’enquête sénatoriale a estimé que ces traitements ont fait l’objet d’une “dissimulation par l’Etat”. L’UFC-Que Choisir affirme par ailleurs avoir saisi le tribunal judiciaire de Nanterre via un référé d’heure à heure, procédure accélérée qui permet d’assigner quelqu’un à comparaître dans un délai très bref, afin d’obtenir des mesures provisoires “de retraits du marché et de rappel de produits”, “d’interdiction de commercialisation” et “la cessation des tromperies concernant ces eaux Perrier présentées comme +minérales naturelles+”. “L’audience est prévue au début du mois de juillet”, indique l’association dans son communiqué.Â