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Le Japon va encourager la production de riz après les hausses de prix

Le gouvernement japonais veut que les agriculteurs cultivent davantage de riz, a annoncé mardi le Premier ministre Shigeru Ishiba, s’écartant ainsi de décennies d’efforts pour diversifier les cultures après que les prix du grain ont doublé cette année. “En révisant la politique des rizières pour l’année fiscale 2027, plutôt que de dire +ne cultivez pas de riz+, nous passerons à un soutien aux agriculteurs… pour adopter une approche positive en faveur de l’augmentation de la production”, a déclaré M. Ishiba lors d’une réunion ministérielle. Le gouvernement soutiendra davantage l’agriculture de riz à grande échelle et aidera les agriculteurs à accéder à de nouvelles technologies, a indiqué la chaîne publique NHK.Les pénuries de grains causées par une perturbation de la chaîne d’approvisionnement ont fait presque doubler les prix en un an. Pour aider à soulager les consommateurs et les restaurateurs, le gouvernement a commencé à puiser dans les réserves d’urgence en mars, une mesure auparavant réservée uniquement aux catastrophes.La cote de popularité de M. Ishiba a chuté en partie à cause de la colère suscitée par la flambée des prix du riz, et son Parti libéral-démocrate a perdu la majorité dans les chambres haute et basse lors des dernières élections. Le gouvernement a adopté des politiques visant à réduire la culture du riz en faveur d’autres cultures en 1971, après que des changements dans le régime alimentaire japonais ont entraîné une baisse de la demande.Dans le cadre de cette initiative, la superficie des terres utilisées pour les rizières -sans inclure celles destinées à l’alimentation du bétail- est passée en dessous de 1,4 million d’hectares en 2024, contre un sommet de 3,3 millions d’hectares en 1960. Bien que cette politique ait été officiellement abandonnée en 2018, les incitations ont continué à orienter les agriculteurs vers d’autres produits, comme le soja.

L’UE suspend ses mesures de riposte après l’accord commercial noué avec Trump

Bruxelles a annoncé mardi suspendre ses représailles aux droits de douane de Donald Trump, en raison de l’accord commercial noué entre les Etats-Unis et l’UE.Au cours des derniers mois, la Commission avait préparé une liste de produits américains qui seraient taxés si les Etats-Unis et l’UE ne parvenaient pas à un accord.Cette liste comprenait 93 milliards d’euros de marchandises: soja, avions, voitures, etc.Après des mois de négociations très âpres, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial basé sur des droits de douane de 15% sur les produits européens qui arrivent aux Etats-Unis.”La Commission a adopté aujourd’hui la procédure juridique nécessaire pour suspendre la mise en œuvre de nos contremesures européennes”, a déclaré mardi un porte-parole de l’exécutif européen, Olof Gill.L’Union européenne n’a toutefois pas exclu de réactiver ces mesures de riposte si jamais le bras de fer commercial avec l’administration Trump venait à connaître de nouveaux rebondissements.”Nous remettons (ces mesures) au congélateur mais nous pouvons toujours les ressortir”, a expliqué un responsable européen sous couvert d’anonymat.

A Genève, les Etats au chevet de la “crise mondiale” de la pollution plastique

Les représentants de près de 180 pays ont commencé de se réunir mardi à Genève sous l’égide de l’ONU: ils ont dix jours pour tenter d’écrire ensemble le premier traité mondial s’attaquant au fléau de la pollution plastique qui menace d’asphyxier la planète.En ouvrant officiellement les discussions en Suisse, le diplomate Equatorien Luis Vayas Valdivieso, qui préside les débats, a mis les Etats devant leur responsabilité pour juguler une “crise mondiale”.”La pollution plastique endommage les écosystèmes, pollue nos océans et nos rivières, menace la biodiversité, affecte la santé humaine et pèse de façon injuste sur les plus vulnérables. L’urgence est réelle, la preuve est claire et la responsabilité repose sur nous”, a-t-il lancé.En discussion depuis trois ans, ce texte “juridiquement contraignant” pour les Etats “n’arrivera pas automatiquement”, avait-il prévenu lundi en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats.Dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l’échec des discussions menées à Busan, en Corée du Sud, fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée.”Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan”, a indiqué à l’AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, qui organise les débats. “La plupart des pays à qui j’ai parlé ont dit qu’ils venaient à Genève pour trouver un accord”, a-t-elle ajouté.”Est-ce que les choses vont être faciles? Non. Est ce qu’elles seront simples? Non. Y a-t-il de la complexité? Oui. Est-ce qu’il y a un chemin pour arriver à un traité? Absolument”, a affirmé la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées. Elle a fait part de sa “détermination” à parvenir à un accord.”Des leçons ont été apprises” depuis Busan, a précisé M. Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d’accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte: substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc.Lundi, scientifiques et ONG avaient fait monter la pression sur les délégués.- “Danger grave, croissant et sous-estimé” -La pollution plastique est un “danger grave, croissant et sous-estimé” pour la santé qui coûte au monde au moins 1.500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet.Selon Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux Etats-Unis, les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique.En République Démocratique du Congo (RDC), “les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l’origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants”, a notamment expliqué à l’AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l’ONG Solidarité Protection droits de l’enfant, devant le siège de l’ONU.Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée “Le fardeau du Penseur” a été installée à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique.Son auteur, l’artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à “l’impact de la pollution plastique sur la santé humaine” lorsqu’ils négocieront.- “Vital pour la santé publique” -Mais le porte-parole du Conseil américain de l’industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu’il rend aux sociétés modernes.Il est “vital pour la santé publique”, a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d’améliorer l’hygiène et la sécurité alimentaire notamment.Un argument peu prisé par l’ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à “arrêter de fabriquer autant de plastique afin d’arrêter la crise de la pollution plastique” lors d’une manifestation à Genève.

La Bourse de Paris navigue à vue sous la pression des droits de douane américains

La Bourse de Paris évolue autour de l’équilibre mardi, sous la pression des droits de douane américains, entre les espoirs de négociation dans la dernière ligne droite avant leur entrée en vigueur et les anticipations de baisse des taux de la Fed.Vers 10H00 heure de Paris, l’indice vedette CAC 40 évoluait autour de l’équilibre (+0,07%), avançant de 5,45 points, à 7.637,46 points. La veille, le CAC 40 avait terminé en hausse de 1,14% à 7.632,01 points.Les Bourses européennes évoluent en terrain positif sur fond d’espoirs d’allégement des surtaxes américaines en Europe dans la dernière ligne droite avant l’entrée en vigueur des droits de douane prévue jeudi 7 août, estime Patrick Munnelly, de Tickmill Group.”L’Union européenne s’attend à ce que Trump annonce cette semaine des décrets exécutifs pour réduire les droits de douane sur les voitures” et “accorder des exemptions à certains produits industriels, comme les pièces aéronautiques”, précise-t-il.Les produits de l’Union européenne (UE), du Japon ou de la Corée du Sud seront taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. Le taux pour l’Indonésie est de 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des surtaxes de 20%.Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, avait affirmé lors d’une interview diffusée dimanche que ces nouveaux droits de douane sont “quasiment définitifs” et ne devraient pas faire l’objet de négociations dans l’immédiat.De son côté, la Suisse a réaffirmé sa volonté de poursuivre les négociations avec les Etats-Unis en proposant “une offre plus attractive”, face au risque de surtaxe de 39% qui inquiète fortement les entreprises helvétiques.En parallèle, “les anticipations des marchés ont fortement évolué en faveur d’une baisse des taux de la Fed (la Réserve fédérale américaine, NDLR) en septembre, à la suite d’un rapport sur l’emploi de juillet faible et de révisions très négatives pour mai et juin”, commente Neil Wilson, analyste chez Saxo Markets. De quoi soutenir les marchés d’actions.Les spiritueux veulent négocierLa filière française des vins et spiritueux espère encore échapper aux 15% de droits de douane imposés par les Etats-Unis sur les produits européens, et qui doivent entrer en vigueur jeudi, a déclaré mardi le président de la fédération des professionnels du secteur.A la Bourse de Paris, le géant du secteur Pernod Ricard prenait 1,71% à 91,44 euros et Rémy Cointreau gagnait 2,15% à 52,30 euros vers 10H00.Eutelsat s’envoleL’opérateur européen Eutelsat, concurrent de l’américain SpaceX et de ses satellites Starlink, a creusé sa perte nette lors de son exercice 2024/2025, pénalisé par d’importantes dépréciations d’actifs malgré une progression de ses revenus.”Les résultats annuels 2024/2025 sont conformes à nos objectifs”, a toutefois souligné dans un communiqué le nouveau directeur général d’Eutelsat, Jean-François Fallacher, arrivé en mai.De quoi satisfaire les investisseurs, puisque l’action du groupe restait en terrain positif à +0,85% pour 2,97 euros vers 10H00, après avoir grimpé de plus de 8% à l’ouverture.

En zone rurale, le “sentiment d’abandon” face aux fermetures d’agences bancaires

Sur le marché de Riotord, le sujet est encore dans les conversations. L’unique agence bancaire de ce village de la Haute-Loire a fermé définitivement fin juillet, au regret des élus, d’habitants et de commerçants.L’agence du Crédit Agricole dans ce village de 1.200 âmes, au sud de Saint-Etienne, baisse le rideau. 27 autres agences de ce groupe bancaire ont fermé cet été dans des zones rurales de la Loire et la Haute-Loire.Un désengagement qui touche l’ensemble du territoire national depuis près de 20 ans et concerne tous les établissements bancaires. Entre 2006 et 2023, le nombre d’agences en France a baissé de 15%, passant de 39.500 à 33.500 selon la Banque centrale européenne (BCE).Avec la généralisation du paiement électronique, la tendance est aussi la même pour les distributeurs automatiques de billets, dont 1.500 ont été supprimés en 2024, selon la Banque de France.A Riotord, l’agence du Crédit Agricole n’ouvrait que deux matinées par semaine, mais désormais le retrait d’espèces “pour les personnes âgées, c’est compliqué, parce qu’elles n’ont pas de moyen de transport”, pour retirer ailleurs, s’inquiète Stéphane Billard, qui vend des fruits et légumes sur le marché.Guy Peyrard, le maire de Riotord, affirme se battre encore “pour le maintien du distributeur automatique de billets”, “un service indispensable à la population”, juge-t-il.Mais la banque lui a dit “qu’il faudrait plusieurs dizaines de milliers de retraits par an pour justifier son coût de maintenance. S’il le faut, la commune mettra la main à la poche pour le conserver”, avance l’élu.Réunions publiques, pétitions, courriers… dans la Loire et la Haut-Loire, élus et habitants des communes concernées par les fermetures ont protesté.Il y a eu “une levée de boucliers des maires qui n’ont pas été avertis par anticipation (…) qui ont été mis devant le fait accompli au cours de la première quinzaine de juillet”, affirme Bernard Souvignet, président de l’Association des maires de France (AMF) pour la Haute-Loire.- “Impact” sur le commerce -“Tous font remonter que cela aura un gros impact sur les commerçants car l’argent qui est retiré dans leur commune est dépensé prioritairement sur place. Et si les gens doivent retirer ailleurs, ils auront tendance à dépenser l’argent dans ces autres communes”, explique-t-il.A La Ricamarie (Loire), dans la banlieue stéphanoise, la fermeture de l’agence du Crédit Agricole “provoque un sentiment d’abandon”, selon Cyrille Bonnefoy, le maire de cette commune de 8.000 habitants, “déjà marquée socialement, avec des habitants qui ont une faible mobilité”.Une cliente, Valérie Kaleta-Bruyère, 56 ans, se dit “terriblement déçue par la méthode employée par la banque qui avait déjà fermé l’agence et déménagé en catimini le mobilier depuis plusieurs mois”.”Je suis en train de préparer un courrier leur annonçant que je vais fermer mon compte (…) j’en fais une question de principe”, assure-t-elle.À la tête du réseau d’agences du Crédit Agricole Loire/Haute-Loire, Antoine Paliard estime que “le regroupement des conseillers des plus petites agences leur permettra d’accorder plus de temps aux clients”.Plutôt que de maintenir une vingtaine de DAB comme le réclame des élus, la banque propose d’étendre les “Relais CA”, qui offrent à ses clients la possibilité de retirer un peu d’argent liquide dans des commerces partenaires.Il ajoute que trois camions-banque conduits par des conseillers bancaires effectuent aussi des tournées hebdomadaires dans des communes isolées, permettant d’effectuer les mêmes opérations que dans une agence.A Montagny, village de 1.100 habitants dans la Loire, Claudine Burnichon, 43 ans, gère une supérette, et se dit “satisfaite” d’être aussi Relais CA depuis sept ans, “surtout au profit d’une clientèle d’habitués”.”La rémunération apportée par la banque (ndlr : 0,84 euro par opération) n’est pas élevée mais cela compense en général les commissions” liées à l’utilisation du terminal de paiement électronique (TPE). “Et cela réduit les dépôts d’espèces que je vais faire à Roanne”, ajoute-t-elle.

A Genève, la planète au chevet de la pollution plastique

Les représentants de près de 180 pays se réunissent mardi à Genève en Suisse sous l’égide de l’ONU: ils ont dix jours pour tenter d’écrire ensemble le premier traité mondial visant à réduire le fléau de la pollution plastique, qui menace d’asphyxier la planète.En discussion depuis trois ans, ce texte “juridiquement contraignant” pour les Etats “n’arrivera pas automatiquement”, a prévenu dès lundi le diplomate qui préside les débats, l’Equatorien Luis Vayas Valdivieso, en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats.Sur fond de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l’échec des discussions menées à Busan en Corée du Sud fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée.”Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan”, a indiqué à l’AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) Inger Andersen, qui organise les débats. “La plupart des pays à qui j’ai parlé ont dit qu’ils venaient à Genève pour trouver un accord”, a-t-elle ajouté.”Est-ce que les choses vont être faciles? Non. Est ce qu’elles seront simples? Non. Y-a-t il de la complexité? Oui. Est-ce qu’il y a un chemin pour arriver à un traité? Absolument”, a ajouté la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées. Elle a fait part de sa “détermination” à parvenir à un accord.”Des leçons ont été apprises” depuis Busan, a renchéri M. Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d’accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte: substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc.Lundi, à la veille de l’ouverture des débats, scientifiques et ONG ont fait monter la pression sur les délégués.- “Danger grave, croissant et sous-estimé” -La pollution plastique est un “danger grave, croissant et sous-estimé” pour la santé qui coûte au monde au moins 1.500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet.Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux Etats-Unis, a prévenu que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique.En République Démocratique du Congo (RDC), “les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l’origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants” a notamment expliqué à l’AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l’ONG Solidarité Protection droits de l’enfant, devant le siège de l’ONU.Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée “Le fardeau du Penseur” a été installée à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique.Son auteur, l’artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à “l’impact de la pollution plastique sur la santé humaine” lorsqu’ils négocieront.- “Vital pour la santé publique” -Mais le porte-parole du Conseil américain de l’industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu’il rend aux sociétés modernes.Il est “vital pour la santé publique” a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d’améliorer l’hygiène et la sécurité alimentaire notamment.Un argument peu prisé par l’ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à “arrêter de fabriquer autant de plastique afin d’arrêter la crise de la pollution plastique” lors d’une manifestation à Genève.”Notre première priorité est d’obtenir des réductions dans la production de plastique” a ajouté Seema Prabhu de l’ONG suisse “Trash Hero World”, implantée essentiellement dans les pays du sud-est asiatique (Thaïlande, Vietnam, Indonésie, Malaisie).”Il y a beaucoup d’usines pétrochimiques et de plastique” dans ces pays, et donc beaucoup d’emplois qui en dépendent, “raison pour laquelle nous appelons à une transition juste” avec la création d’emplois dans le “réemploi, le recyclage et la collecte des déchets”. 

Crise américano-brésilienne: Eduardo Bolsonaro, instigateur au nom du père

Acharné à éviter la prison à l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, son fils Eduardo revendique fièrement son rôle d’instigateur, depuis les Etats-Unis, de la surtaxe douanière infligée par l’administration Trump à son pays.Cela lui vaut d’être traité de “traître” par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Mais ce député de 41 ans au verbe cinglant dit lutter contre la “tyrannie” qu’il attribue au juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, en charge du procès contre l’ancien chef d’Etat d’extrême droite (2019-2022) pour tentative de coup d’Etat.Installé sur le territoire américain depuis mars, le troisième de la fratrie Bolsonaro a décidé de mettre entre parenthèses son mandat de parlementaire pour plaider en faveur de son père auprès des autorités américaines.Aux Etats-Unis, “03” comme le surnomme l’ex-président, mène campagne aux côtés de Paulo Figueiredo, petit-fils du dernier général à avoir présidé le Brésil sous la dictature militaire qui a pris fin en 1985.Leur lobbying s’est révélé efficace: convaincu que Jair Bolsonaro est victime d’une “chasse aux sorcières”, Donald Trump a imposé 50% de surtaxes douanières sur une bonne part des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis. Entrée en vigueur mercredi.Mais ce qu’Eduardo Bolsonaro – qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP – a célébré comme un “tournant historique”, ce sont surtout les sanctions financières infligées par les Etats-Unis au juge Moraes.Elles n’ont pas empêché ce puissant magistrat d’ordonner lundi l’assignation à résidence de l’ancien président. “Psychopathe hors de contrôle”, a fulminé Eduardo Bolsonaro.Le juge Moraes avait déjà ouvert une enquête contre le parlementaire, qu’il soupçonne de faire pression sur lui et les autres juges de son père.Hyperactif sur les réseaux sociaux, Eduardo Bolsonaro y affirme sans relâche que toute tentative de négociation pour atténuer l’effet des droits de douane est vouée à l’échec.A ses yeux, une seule solution: l’approbation au Parlement d’une loi d’amnistie qui pourrait desserrer l’étau judiciaire autour de son père, inéligible jusqu’en 2030.Il joue ainsi le tout pour le tout: “c’est victoire à 100% ou défaite à 100%”, a admis récemment l’exilé volontaire.- “Provocateur” -Un ancien conseiller sous la présidence Bolsonaro décrit le député comme un “provocateur”. “L’important pour lui, c’est d’attirer l’attention, de faire du bruit”, affirme-t-il à l’AFP, sous couvert d’anonymat.Mais ses nombreux partisans voient volontiers en lui un “héros”.Sûr de sa puissance, Eduardo Bolsonaro tance ou menace désormais adversaires et alliés jugés insuffisamment loyaux. Ainsi du gouverneur de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas, considéré comme un des principaux présidentiables conservateurs pour 2026.Regard perçant, port athlétique du haut de son 1,87 m, Eduardo Bolsonaro s’est lancé très tôt dans la politique, comme ses trois frères, Flavio, sénateur, Carlos et Renan, conseillers municipaux.Cet avocat de formation est entré à la chambre basse à 30 ans, en 2015. Il détient encore aujourd’hui le record du nombre de voix pour un député fédéral brésilien, décroché en 2018, avec plus de 1,8 million de suffrages.Cette année-là, il s’était déjà montré menaçant envers les juges, en assurant qu'”un soldat et un caporal suffiraient à faire fermer la Cour suprême”. – Hamburgers -Président, Jair Bolsonaro avait un temps envisagé de le nommer ambassadeur aux Etats-Unis: il louait son “expérience internationale”, rappelant que son rejeton avait “préparé des hamburgers” lors d’un programme d’échange dans l’Etat américain du Maine.L’offensive de Washington contre le Brésil confirme qu’Eduardo Bolsonaro a depuis su tisser des liens étroits avec la galaxie trumpiste et, au-delà, avec l’extrême droite internationale.Le soir de la réélection de Donald Trump, il se trouvait parmi les “happy few” présents dans la résidence du milliardaire à Mar-a-Lago, en Floride.Marié et père de deux jeunes enfants, le député s’est dit “prêt” à briguer la fonction suprême l’an prochain si son père lui confie cette “mission”.Une hypothèse jugée improbable par le politologue Leandro Gabiati, du cabinet de consultants Dominium: pour lui, le lobbying d’Eduardo Bolsonaro aux Etats-Unis lui a valu “le désaveu des milieux d’affaires et au sein même de la droite”.D’autant plus que, s’il décide de rentrer au Brésil, “tout indique qu’il se fera arrêter”, ajoute ce spécialiste.

Wall Street reprend son souffle après le recul de vendredi

La Bourse de New York a clôturé en hausse lundi, rattrapant l’essentiel de ses pertes de la semaine passée grâce à un rebond technique, les investisseurs choisissant de faire abstraction des incertitudes économiques entourant les droits de douane américains.Le Dow Jones a pris 1,34%, l’indice Nasdaq a gagné 1,95% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,47%, mettant un terme à une série de quatre séances consécutives de baisse.”Il y a eu des acheteurs à bon compte vendredi et dès que les marchés ont montré des signes de vie aujourd’hui, ils sont revenus à la charge parce que personne ne veut manquer un mouvement haussier”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Selon lui, seul ce rebond technique peut expliquer cette progression de Wall Street, alors qu’aucune donnée économique d’ampleur n’a été publiée lundi et que “les prévisions de réduction des taux (d’intérêt de la Fed) n’ont pas changé de façon notable depuis vendredi”.Une très large majorité des analystes s’attend à une baisse d’un quart de point de pourcentage des taux de la banque centrale américaine lors de sa prochaine réunion de politique monétaire en septembre, selon l’outil de veille de CME.En cause: un rapport sur le marché du travail aux Etats-Unis, publié vendredi, pire qu’attendu, avec notamment une révision en forte baisse des créations d’emplois, à des niveaux plus vus depuis la pandémie de Covid-19.”Compte tenu de l’ampleur des données qui ont été publiées vendredi et de la façon dont elles se répercutent sur le prix d’autres actifs financiers clés, il est assez surprenant de voir le marché boursier les ignorer complètement”, souligne Steve Sosnick.Mais “nous avons déjà vu des marchés boursiers réagir fortement à la moindre occasion d’achat”, selon l’analyste.Il relève aussi que “les traders et les investisseurs ont gagné beaucoup d’argent” en mettant de côté les craintes liées aux droits de douane.Les nouveaux droits de douane de Donald Trump qui devraient entrer en vigueur pour la plupart jeudi sont “quasiment définitifs” et ne devraient pas faire l’objet de négociations dans l’immédiat, a déclaré le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, dans une interview diffusée dimanche sur la chaîne CBS.Au tableau des valeurs, la marque de jeans American Eagle (+23,65% à 13,28 dollars) s’est envolée, profitant des commentaires élogieux de Donald Trump sur sa campagne publicitaire avec l’actrice Sydney Sweeney, qui crée la polémique.”Sydney Sweeney, une républicaine encartée, a la publicité la plus +BRULANTE+ du moment”, y écrit notamment Donald Trump. Selon lui, grâce à cette campagne, les jeans de la marque “se vendent comme des petits pains”.Le constructeur automobile Tesla (+2,19% à 309,26 dollars) a été recherché après avoir accordé à son patron Elon Musk 96 millions d’actions pour une valeur d’environ 29 milliards de dollars. L’énorme plan de rémunération de M. Musk fait toujours l’objet d’une bataille en justice.Le géant chinois des moteurs de recherche Baidu (+1,75% à 87,64 dollars) a profité de l’annonce du lancement de ses robotaxis sur l’application de covoiturage américaine Lyft en Allemagne et en Grande-Bretagne en 2026, sous réserve de l’approbation réglementaire.

Branle-bas de combat en Suisse après le coup de massue sur les droits de douane

Le gouvernement suisse veut poursuivre les négociations avec les Etats-Unis sur les droits de douane en proposant “une offre plus attractive”, face au risque de surtaxe de 39% qui inquiète fortement  les entreprises helvétiques.Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de crise, le Conseil fédéral (gouvernement) s’est dit “déterminé à poursuivre les discussions et négociations”, “si besoin au-delà du 7 août, “avec la volonté de présenter une offre plus attractive aux Etats-Unis”. Le gouvernement s’est réuni virtuellement dans l’urgence lundi suite à l’annonce de la Maison Blanche la semaine passée, qui a relevé les droits de douane applicables aux produits helvétiques à 39%, contre 31% initialement annoncés début avril. Le Conseil fédéral précise qu’il tiendra “compte des préoccupations des Etats-Unis” afin de “trouver un accord”.Lors d’un entretien préenregistré, mais diffusé dimanche sur la chaîne CBS, le représentant américain au Commerce Jamieson Greer a néanmoins affirmé que les droits de douane sont “quasiment définitifs”. Cette surtaxe de 39% sur les produits helvétiques a estomaqué le pays alpin qui avait d’emblée choisi la voie de la négociation dès le mois d’avril et ne s’attendaient pas à des droits de douane aussi élevés. Selon Karin Keller-Sutter, le présidente de la Confédération, le président américain Donald Trump a l’impression que la Suisse “vole” les Etats-Unis au vu d’un déficit commercial de près de 40 milliards de francs suisses (42,8 milliards d’euros), avait notamment rapporté la Radio Télévision suisse. Lundi, le Secrétariat d’Etat à l’Economie s’est également entretenu avec divers représentants de l’économie helvétique, a-t-il indiqué à l’AFP, sans divulguer le contenu des discussions. Le SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, a perdu 2% dans les premiers échanges mais a attenué ses pertes au fil de la journée, terminant la séance en repli de 0,15% à 11.818,63 points, ce que Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, interprète comme “un signe que les investisseurs sont optimistes quant à la perspective d’un prélèvement plus faible qui sera négocié dans les prochains jours”, écrit-elle dans une note de marché. – 0,3% à 0,6% de PIB -Cette surtaxe, bien plus élevée que les 15% imposés aux concurrents basés dans l’Union européenne, est un enjeu de taille pour l’économie suisse, la grande inconnue étant le traitement réservé aux produits pharmaceutiques, qui représentent “plus de la moitié” des exportations de la Suisse, a rappelé Hans Gersbach.Selon ce professeur d’économie, chef adjoint du Centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich, ces droits de douane à 39% pourraient coûter entre 0,3% et 0,6% de croissance annuelle à la Suisse, mais l’impact sur le produit intérieur brut pourrait grimper à “au moins 0,7%”, selon le sort réservés aux produits pharmaceutiques, jusqu’à présent exemptés de droits de douane. Le président américain cherche aussi à faire pression sur les grands groupes pharmaceutiques pour faire baisser le prix des médicaments.Dans une note de marché, les analystes de Vontobel estiment qu’il “reste de l’espoir qu’un accord” puisse être conclu et ramène les droits de douane à un niveau “plus proche des 15%” appliqués à d’autres pays. Mais s’ils restent à 39%, les bénéfices des entreprises dans ces secteurs pourraient être “substantiellement touchés”, préviennent-ils. – Ne pas lâcher le morceau -Pour Chocosuisse, l’organisation patronale des fabricants de chocolat, ces droits de douane à 39% sont “un coup de massue” qui fait courir le risque que les produits suisses diminuent dans les rayons aux Etats-Unis ou voient leur prix augmenter. Chocosuisse a appelé le gouvernement à “ne pas lâcher le morceau” et à “poursuivre âprement les négociations”.Parmi les leviers de négociation, la presse dominicale a évoqué le commerce de l’or, qui a pour effet de gonfler l’excédent commercial de la Suisse vis-à-vis des Etats-Unis. La Suisse abrite de nombreuses raffineries, où sont fondus des lingots importés pour la plupart du Royaume-Uni afin de les refondre aux normes américaines. Ces échanges d’or entraînent donc une distorsion statistique dans les échanges commerciaux, selon le journal dominical SonntagZeitung, qui suggère de rappeler qu’ils donnent l’impression que la Suisse exporte davantage vers les USA qu’elle ne le fait en réalité.

Dans le coeur historique d’Athènes, les habitants se rebiffent face à la menace du surtourisme

Des trottoirs envahis par les restaurants, le va-et-vient des valises à roulettes qui slaloment entre les poubelles qui débordent, la musique forte, le Grec Giorgos Zafeiriou ne reconnaît plus le cœur historique d’Athènes où affluent les touristes.Son quartier de Plaka “est menacé par le surtourisme”, tonne cet homme qui y vit depuis plus de trois décennies et y préside l’association des résidents.C’est “le quartier le plus vieux d’Europe qui a été habité sans interruption depuis l’Antiquité. Nous ne pouvons pas le voir perdre son âme”, renchérit Lydia Carras à la tête de l’association pour la préservation de l’environnement et de l’héritage culturel, Ellet.Surnommé le “quartier des Dieux”, Plaka est niché en contrebas de l’Acropole qui abrite le Parthénon, temple du Ve siècle avant J-C, visité par près de 4,5 millions de touristes en 2024. Tous déambulent dans ce dédale de ruelles pavées pittoresques aux allures de village où s’alignent cafés, tavernes, magasins de souvenirs, petites églises byzantines et vestiges antiques et ottomans.Cette année, 10 millions de visiteurs, soit deux millions de plus que l’an dernier, sont attendus dans la capitale grecque qui rencontre un succès grandissant.Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, Athènes est devenue une destination en soit, et plus juste un point de transit entre l’aéroport international et le port du Pirée, tout proche, pour rejoindre en bateau les îles de la mer Egée.Dans une échoppe de souvenirs, le vendeur Konstantinos Marinakis se frotte les mains.”La Grèce va enfin mieux en raison de la bonne santé du tourisme qui a permis de redresser l’économie du pays et de créer de l’emploi”, martèle-t-il.Athènes “figure maintenant parmi les 10 premières villes les plus visitées au monde”, assure, satisfait, son maire, Haris Doukas, dans un entretien à l’AFP.- Saturées – Toutefois, reconnaît l’édile, “il y a des zones comme Plaka qui sont saturées de touristes”.”Nous ne sommes pas encore au stade de Barcelone mais nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard”, souligne-t-il alors que dans la cité espagnole, des habitants en colère dénoncent en manifestant les excès du tourisme de masse. Une “unité d’intervention” pour Plaka a récemment été créée pour faire respecter les règles, avec le soutien de la police municipale, dans ce quartier protégé par un décret présidentiel. Tout résident constatant par exemple qu’un restaurateur empiète avec ses tables sur l’espace public ou que des voitures sont garées sur le trottoir peut venir se plaindre auprès de cette équipe municipale.”Entre 1960 et 1980, Plaka avait été envahi de discothèques et de bouzoukias (des établissements qui jouent de la musique traditionnelle grecque, ndlr)”, explique Lydia Carras.”Beaucoup d’habitants étaient alors déjà partis”, selon elle.Finalement, en 1993 un décret présidentiel avait obligé à fermer ces clubs, protéger les habitations et spécifier l’utilisation de chaque bâtiment dans le quartier.Des hôtels peuvent ouvrir leurs portes à Plaka mais uniquement dans des rues précises. “Or cette réglementation est contournée”, dénonce Dimitris Melissas, avocat spécialisé dans l’urbanisme. “Des maisons entières sont transformées en plusieurs appartements loués sur des plateformes” de locations de courte durée.Dans Plaka où vivent seulement 2.000 habitants à l’année, les touristes peuvent en été y être jusqu’à quatre fois plus nombreux, assure M. Melissas alors qu’aucune statistique officielle n’existe, le recensement se faisant au niveau de l’ensemble de la ville.Pour le compte d’Ellet, l’avocat a saisi le Conseil d’Etat sur la légalité de 16 bâtiments convertis entièrement en locations saisonnières et qui, selon lui, masquent en fait des établissements hôteliers car ils disposent de réception ou servent des petits-déjeuners en terrasse. – Jurisprudence -La décision, attendue d’ici septembre, pourrait faire jurisprudence.  Pour l’ensemble du centre d’Athènes où le nombre de locations saisonnières s’élevait déjà, en 2024, à plus de 12.000, entraînant une hausse inédite des loyers, le gouvernement conservateur a voté l’interdiction de nouveaux enregistrements d’appartements sur les plateformes de locations de courte durée pour au moins un an. “Mais quand je lis encore des annonces dans des journaux pour investir dans des appartements transformables en Airbnb, je doute de l’efficacité de cette mesure”, commente Dimitris Melissas.”Le problème en Grèce n’est pas de voter des lois mais de les faire appliquer”, conclut l’avocat.