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Mission délicate de Merz à Washington, en quête d’une bonne entente avec Trump

Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz doit mener jeudi une mission fort délicate: poser les bases d’une bonne entente avec Donald Trump, très critique de l’excédent commercial allemand, et qui n’hésite pas à piéger les dirigeants étrangers dans le Bureau ovale.La rencontre permettra de sonder l’humeur du président républicain sur le conflit en Ukraine, dans l’attente de la riposte promise par Moscou à l’audacieuse attaque ukrainienne contre des aérodromes russes, une riposte dont Vladimir Poutine lui-même a parlé mercredi à son homologue américain.Depuis un mois à la tête de la première économie européenne, le dirigeant de 69 ans s’était déjà entretenu à plusieurs reprises au téléphone avec le président américain. “Notre alliance avec les Etats-Unis a été, est et restera d’une importance capitale pour la sécurité, la liberté et la prospérité en Europe”, a écrit Friedrich Merz avant son départ pour Washington où il a atterri dans la nuit.Donald Trump a tourné le dos au libre-échange commercial et critiqué les dépenses de défense jugées trop faibles des pays de l’Otan. Ce faisant, il attaque deux piliers de la relation avec l’Allemagne, cette grande puissance exportatrice qui se repose sur la protection militaire américaine.- Cauchemar commercial -La bataille commerciale sera au centre des discussions, à quelques semaines de la date à laquelle le président américain menace d’imposer des droits de douane de 50% sur tous les produits européens, un cauchemar pour une économie allemande déjà affaiblie.Friedrich Merz a prévenu que l’Allemagne, troisième économie mondiale, ne se présentait pas en “quémandeur”.Avant les sommets du G7 au Canada (15-17 juin) et de l’Otan à La Haye (24-26 juin), le dirigeant allemand devrait aussi relayer la demande européenne de nouvelles sanctions contre la Russie, un scénario un temps évoqué par Donald Trump qui n’en a toutefois pas reparlé récemment.Friedrich Merz et Donald Trump doivent s’exprimer autour de 11h45 locale (15h45 GMT) face à la presse dans le Bureau ovale, épreuve médiatique redoutée depuis les embuscades tendues par le président américain à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, puis sud-africain Cyril Ramaphosa. Les deux hommes auront ensuite un déjeuner de travail.Le chancelier allemand, jugé impulsif, attend le rendez-vous “avec sérénité”, assure-t-on à Berlin.- Interlocuteur -Multi-millionnaire, parlant couramment anglais, Friedrich Merz est comme Donald Trump un homme d’affaires – il a travaillé pour BlackRock, premier gestionnaire d’actifs du monde – et partage son goût du golf.Le chancelier a aussi promis de satisfaire d’ici début 2030 l’exigence américaine d’une augmentation des dépenses de défense et de sécurité des pays de l’Otan à 5% de leur PIB.Mais les sujets contentieux sont nombreux. Depuis son premier mandat, Donald Trump est obsédé par l’excédent commercial de l’Allemagne avec les Etats-Unis, et en particulier par les ventes de voitures allemandes.Pourtant atlantiste convaincu, Friedrich Merz avait prôné, sitôt élu, “une véritable indépendance vis-à-vis des Etats-Unis” sur les questions de sécurité, des propos longtemps inimaginables pour un dirigeant conservateur allemand.Autre sujet délicat: les immixtions américaines dans la politique intérieure allemande après que le président et son entourage ont affiché leur soutien au parti d’extrême droite AfD.Selon le New York Times, Donald Trump entend aborder le sujet de la “liberté d’expression” en Allemagne, le terme générique utilisé par l’administration américaine pour déplorer le traitement selon elle injuste infligé aux formations de droite radicale européennes. Ce alors que le président américain est lui-même accusé de chercher à intimider les porteurs d’opinions progressistes aux Etats-Unis.Le dirigeant allemand a affirmé aux journalistes, à son arrivée à Washington, qu’il “donnerait son opinion très clairement” si son hôte abordait les questions de politique intérieure allemande.

Wall Street évolue en baisse, continue de scruter les données sur l’emploi

La Bourse de New York évoluait en baisse jeudi, après une ouverture en petite hausse, digérant de nouvelles données économiques sur l’emploi aux États-Unis ainsi que des informations de presse rapportant un appel téléphonique entre les présidents chinois et américain.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones lâchait 0,40%, l’indice Nasdaq reculait de 0,20% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,28%.La place américaine a accueilli avant l’ouverture les demandes hebdomadaires d’allocation chômage, qui sont ressorties à leur plus haut niveau depuis le mois d’octobre (à 247.000), et au-dessus des attentes du marché.”Cela fait deux semaines de suite” que ces demandes sont en hausse, ce qui ajoute “de la nervosité” sur “un marché qui est déjà un peu anxieux concernant la croissance”, explique Chrisopher Low, de FHN Financial.”La tendance mérite d’être surveillée, mais il est trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme”, commente pour sa part Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.Les investisseurs américains attendent surtout la publication du rapport sur l’emploi vendredi. Ces données seront particulièrement suivies, après les chiffres “étonnamment plus faibles que prévu”, des créations d’emplois dans le secteur privé en mai, publié mercredi (37.000 créations, contre 110.000 attendues), selon M. Low. Le rapport de vendredi “fournira une vision actualisée du marché du travail, et nous pensons que c’est ce que la banque centrale américaine (Fed) surveille le plus attentivement à ce stade”, estime M. Zaccarelli.Autre indicateur économique de la journée, le déficit commercial des Etats-Unis a été divisé par plus de deux au mois d’avril, sous l’effet d’un fort ralentissement des importations alors que les droits de douane voulus par Donald Trump entraient en vigueur (-61,6 milliards de dollars).Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans restait quasiment stable, à 4,34%, contre 4,35% mercredi en clôture.Par ailleurs, “l’accent est mis, comme toujours, sur la politique commerciale”, avancent les analystes de Briefing.com.Dernier épisode en date: le président chinois Xi Jinping s’est entretenu jeudi par téléphone avec son homologue américain Donald Trump, a indiqué un média d’État chinois. Les deux dirigeants ont discuté “à la demande” de M. Trump, a indiqué l’agence de presse Chine nouvelle, sans fournir davantage de précision dans l’immédiat. Cette discussion intervient dans un contexte de fortes tensions commerciales et diplomatiques entre les deux puissances.”De tous les accords bilatéraux, le plus important est celui avec la Chine”, les investisseurs attendent donc patiemment un signe de développement, explique M. Low.Ailleurs, à la cote, le géant américain des produits ménagers et d’hygiène Procter & Gamble (P&G) perdait du terrain (-0,54% à 163,35 dollars) après avoir annoncé jeudi la suppression de 7.000 postes dans le cadre d’un plan de restructuration, sur fond de guerre commerciale.La holding  PVH  Corp, qui contrôle les marques Calvin Klein et Tommy Hilfiger plongeait de 18,14% à 66,20 dollars, minée par sa décision de suspendre ses prévisions annuelles en raison des tensions commerciale.Le groupe américain de produits d’hygiène Kimberly-Clark reculait de 2,37% à 135,15 dollars après avoir conclu jeudi un accord avec le fabricant de pâte à papier brésilien Suzano afin de “former un partenariat stratégique”, selon un communiqué.Kimberly-Clark, à qui appartient Kleenex, va vendre une part majoritaire de ses activités liées à la fabrication de mouchoirs, pour un montant d’environ 3,4 milliards de dollars.Circle, créateur de la cryptomonnaie USDC, a levé quelque 1,1 milliard de dollars à l’occasion de son entrée en Bourse, pour une valorisation qui atteint 6,9 milliards de dollars, supérieure aux ambitions initiales de l’entreprise.Le groupe, qui va connaître son premier jour de cotation à la Bourse de New York jeudi, a annoncé dans la nuit avoir vendu 34 millions d’actions ordinaires, à un prix unitaire de 31 dollars. 

La filière de la rénovation énergétique gronde contre la suspension de MaPrimeRénov’

Levée de boucliers contre la suspension de MaPrimeRénov’: la filière de la rénovation énergétique tout entière s’inquiète de l’arrêt temporaire des demandes d’aides et le secteur du bâtiment envisage des manifestations.Les ministres de l’Economie et du Logement ont confirmé mercredi une fermeture “cet été” du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels.Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer ce guichet “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”.La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Prêt à participer à la mobilisation, Peter Lehmann, chauffagiste dans les Hautes-Alpes prévient ainsi: “on n’a pas de tracteurs, mais on a des engins”. Il craint des conséquences “catastrophiques en termes d’emploi”. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron.  “Les TPE, PME, artisans, tout le monde est vent debout. Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il.Colère identique chez les fabricants de pompes à chaleur ou chauffe-eau dont certains “suspendent” déjà leurs décisions d’investissement dans des agrandissements d’usine, souligne Teoman Bakoglu, délégué-général adjoint de la FIEEC qui regroupe les industries électriques, électroniques et de communication. “S’il n’y a plus de carnet de commandes, les usines s’arrêtent” a-t-il dit à l’AFP.Dans un communiqué commun, 19 organisations professionnelles de la rénovation énergétique expriment leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes”. “Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”, dénoncent ces fédérations de professionnels du bâtiment, du chauffage, de l’énergie, de l’électricité ou encore du génie climatique.Le collectif de fédérations estime que la réunion prévue vendredi au ministère de l’Economie pour discuter du marché de la rénovation énergétique n’a “plus lieu d’être car sans objet désormais” et demande à être reçue par le Premier ministre, François Bayrou. – “Fléau” de la fraude -La suspension concerne uniquement les nouveaux dossiers. “Les dossiers non frauduleux déposés avant la fermeture seront instruits et payés dans les meilleurs délais, et une démarche d’accélération de l’instruction sera mise en place”, a précisé le ministère chargé du Logement.Les aides à la rénovation énergétique ont “besoin de stabilité”, assure Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et vice-président d’Intercommunalités de France, chargé de l’habitat, pour qui cet énième changement du dispositif MaPrimeRénov’ est “la meilleure façon pour que les particuliers n’aillent pas dans la rénovation énergétique”.”Les particuliers font leur budget et leurs travaux en fonction de MaPrimeRénov’, si demain ils n’y ont plus droit, ils vont rester dans leur passoire” énergétique, s’inquiète Christophe Perrier, à la tête d’une entreprise de maîtrise d’oeuvre spécialisée en rénovation, extension et neuf, Elaborplan. “Les gens n’ont pas les moyens de dépenser des millions”.Cette pause du dispositif est motivée par “un encombrement (de nouvelles demandes, NDLR) en ce moment et un excès des fraudes”, selon Eric Lombard, ministre de l’Economie qui évaluent à “16.000” le nombre de “dossiers suspicieux”, soit “12% du stock”. En 2024, 44.172 dossiers frauduleux de demande d’aide MaPrimeRénov’ avaient été détectés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) avant leur mise en paiement, ce qui représentait 229 millions d’euros de fraudes évitées.

La BCE poursuit les baisses de taux face aux menaces sur la croissance

La Banque centrale européenne (BCE) a baissé ses taux jeudi pour la huitième fois en un an, naviguant en pleine incertitude face aux menaces de droits de douane de Donald Trump et à leurs répercussions sur l’inflation et la croissance de la zone euro.Le taux de dépôt, principal instrument de référence, a été diminué d’un quart de point à 2,0%, un niveau que l’institution présidée par Christine Lagarde ne juge plus pénalisant pour l’économie. Depuis juin 2024, le reflux de l’inflation dans la zone euro a permis à l’institution basée à Francfort, en Allemagne, de lâcher du lest sur les taux, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour endiguer la flambée des prix, avec un taux de dépôt atteignant le plus haut historique de 4,0%.Cette septième baisse d’affilée depuis septembre dernier intervient alors que “l’inflation se situe actuellement autour de l’objectif” de 2% de la BCE, a souligné cette dernière jeudi.Les inquiétudes se sont déplacées vers la faiblesse persistante de l’activité économique dans les vingt pays de la zone euro, où l’atonie de la demande pourrait avoir des effets déflationnistes.”L’incertitude autour des politiques commerciales” freinera à court terme l’investissement et les exportations, mais la hausse des investissements publics et la solidité du marché du travail soutiendront la croissance et la consommation, “rendant l’économie plus résistante face aux chocs mondiaux”, a expliqué la BCE.La principale menace vient du président américain Donald Trump, qui ne cesse de s’emporter contre l’important excédent commercial envers les États-Unis et maintient une forte incertitude quant à l’ampleur du choc à venir. Son ultimatum sur des taxes de 50% visant les produits européens expire le 9 juillet.Washington a déjà relevé mercredi à 50% les droits de douane sur l’acier et l’aluminium du Vieux Continent. Une mesure “fortement” regrettée par le commissaire européen Maros Sefcovic, qui estime qu’elle complique les négociations en cours entre les deux blocs.- Nouvelles prévisions -“Compte tenu, singulièrement, du contexte actuel d’incertitudes exceptionnelles”, la BCE continue de vouloir réagir en fonction des “données”, “réunion par réunion”, a-t-elle noté dans un communiqué.Les données collectées depuis sa dernière réunion d’avril ont conforté les décisions annoncées jeudi: l’inflation est retombée à 1,9% en mai dans la zone euro, en net ralentissement et sous la cible de 2% visée par la BCE.Ce recul s’explique notamment par la baisse des prix de l’énergie, mais même hors énergie et autres prix volatils de l’alimentation, l’inflation sous-jacente a également ralenti, à 2,3% sur un an en mai contre 2,7% en avril.La BCE a aussi relevé que la progression des salaires “reste forte, mais continue de s’atténuer sensiblement”, éloignant les craintes d’effets de “second tour” sur les prix.De nouvelles prévisions macroéconomiques ont été publiées jeudi, censées donner des indices sur la suite de la politique monétaire.La BCE a revu en baisse ses prévisions d’inflation pour 2025 et 2026, en raison de la baisse des prix de l’énergie et d’un euro plus fort. Elle a aussi abaissé sa prévision de croissance économique pour 2026.Pour cette année, l’institution de Francfort a ramené sa prévision d’inflation à sa cible de 2,0%, contre 2,3% précédemment. Cet indicateur devrait descendre à 1,6% en 2026 et atteindre 2,0% en 2027. Le PIB de la zone euro devrait croître de 0,9% en 2025, comme estimé en mars, mais ne grimper que d’1,1% l’an prochain, contre 1,2% prévu auparavant, en raison de “l’incertitude” liée aux droits de douanes du président Trump.La série de baisses des taux en zone euro tranche avec la position de la banque centrale américaine (Fed), qui maintient ses taux au-dessus de 4%, craignant que les mesures de M. Trump ne relancent l’inflation aux États-Unis.La Banque d’Angleterre suit une stratégie similaire.En zone euro, l’attention pourrait se détourner au second semestre des tensions commerciales pour se concentrer sur la mise en Å“uvre du plan de relance allemand, dont les effets sur la croissance et l’inflation en Europe après 2025 seront scrutés de près.

En Birmanie, le combat d’une tribu contre un projet chinois de mine de plomb

Dans les collines birmanes, un projet chinois d’extraction de plomb, encouragé par le boom des batteries électriques, menace de détruire les moyens de subsistance d’une petite tribu qui a organisé sa défense, par crainte de “disparaître”.”Nous n’avons pas le projet d’échanger ce que nos ancêtres nous ont légué pour de l’argent. Cette terre est la dignité de notre tribu”, affirme Khun Khine Min Naing, qui mène le mouvement de révolte.”Nous ne faisons que demander des droits indigènes qui nous sont dus”, met en avant le jeune homme de 24 ans.Depuis avril, des centaines de membres de l’ethnie Pradawng défilent régulièrement sur les chemins de terre battue contre le projet d’extraire du plomb sur leurs terres, qui risque de transformer le paysage à jamais, sans aucune forme de bénéfice pour eux.La tribu, proche culturellement des Karens, revendique 3.000 membres sur un territoire qu’elle occupe depuis près de quatre siècles dans l’Etat Shan (Est), près de Pekon.Mais leurs voix résonnent dans le vide, dans le contexte de la guerre civile qui a réduit en lambeaux la Birmanie, où des groupes privés font leurs affaires sans être trop inquiétés. Une entreprise birmane, Four Star Company, connectée à une milice locale, et son partenaire chinois ont l’ambition de développer une importante mine de plomb. Depuis février, d’imposantes machines occupent le site, en vue des travaux.Les Pradawng, qui assurent ne pas avoir été consultés, habitent un village, Thi Kyeik, en contrebas de la future mine – un endroit vulnérable aux pollutions générées par l’activité minière.L’extraction de plomb, un métal toxique particulièrement nocif pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer, contamine les sols et l’eau, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS).- Présence chinoise -“Nous ne voulons pas laisser cette terre endommagée pour la prochaine génération”, a insisté Khun Khine Min Naing. “Nous ne voulons pas être considérés comme des criminels aux yeux de l’histoire.”En manifestant à l’aide de pancartes, les Pradawng s’exposent à une violente réponse de gardes armés.Selon les Pradawng, Four Star Company opère dans la région depuis 20 ans, avec l’aval d’une milice locale, le Kayan New Land Party, qui a conclu un cessez-le-feu avec l’armée birmane.Son partenaire chinois, longtemps caché aux habitants, est difficile à identifier.Le conflit qui a éclaté après le coup d’Etat du 1er février 2021 a fragmenté la Birmanie, où des dizaines de groupes armés, en plus de la junte, imposent leur loi, dans des conditions plus ou moins opaques, qui profitent aux trafics en tous genres.Dans ce contexte, des Chinois ont investi dans les riches ressources naturelles du pays: jades et autres pierre précieuses, bois de teck, minerais.Le plomb est recherché pour construire des batteries, largement utilisées par le secteur automobile.Sur l’année 2023, quelque 98% des exportations birmanes de plomb sont allées en Chine, a noté la Banque mondiale. Mais le volume des échanges, estimé à 20 millions de dollars, ou 50.000 tonnes, pourrait être sous-évalué du fait de la prédominance du marché noir.Une analyse par imagerie satellite d’un seul site à la frontière chinoise par le Centre pour la résilience de l’information, basé en Grande-Bretagne, a montré que celui-ci avait presque doublé entre 2018 et 2024, donnant une idée de la dynamique.- “Aucune loi” -“Nous risquons de disparaître”, assure Khun Aung Naing Soe, 32 ans, un leader de la tribu.”Il n’y a aucune loi qui protège le peuple”, affirme-t-il.Le prix d’une tonne de plomb raffiné se situe autour de 2.000 dollars sur le marché mondial.Les Pradawng craignent que seule la pollution ne ruisselle de l’activité minière, pas les profits.”Ils essayent de négocier avec nous en nous promettant des bénéfices, mais on a décidé avec courage de repousser leur offre”, a expliqué le leader des manifestations, Khun Khine Min Naing.Durant les négociations, la tribu a senti que ses interlocuteurs allaient débuter leurs opérations “par tous les moyens”, a-t-il poursuivi.Des signes avant-coureurs de dommages environnementaux sont déjà visibles, selon les riverains.Les habitants ont remarqué une augmentation des inondations et des coulées de boue qui ont emporté des maisons entières, car le rythme de l’exploitation minière dans la région s’est accéléré ces dernières années.Mu Ju July, 19 ans, gagne péniblement sa vie en fouillant les terrils à la recherche de morceaux de plomb. “Si nous donnons notre autorisation, nous ne serons tranquilles que pendant un ou deux ans”, estime-t-elle. “Il ne restera que des pierres lorsque le moment sera venu pour nos enfants.”

La filière de la rénovation énergétique vent debout contre la suspension de MaPrimeRénov’

Levée de boucliers contre la suspension de MaPrimeRénov’, la filière de la rénovation énergétique tout entière s’inquiète de l’arrêt temporaire des demandes d’aides à la rénovation énergétique et le secteur du bâtiment envisage des manifestations.Les ministres de l’Economie et du Logement ont confirmé mercredi une fermeture “cet été” du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière isolés.Dans un communiqué commun, une vingtaine de fédérations exprime leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes”. Elles estiment que la réunion prévue vendredi au ministère de l’Economie pour discuter du marché de la rénovation énergétique n’a “plus lieu d’être car sans objet désormais” et demandent à être reçue par le Premier ministre, François Bayrou. Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer le guichet de dépôts de demande d’aides MaPrimeRénov’ “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”. “Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”, dénoncent les 19 organisations professionnelles, représentant des fédérations de professionnels du chauffage, de l’énergie, de l’électricité et du génie climatique.La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron.  “Les TPE, PME, artisans, tout le monde est vent debout. Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il. – “Fléau” de la fraude -La suspension concerne uniquement les nouveaux dossiers. “Les dossiers non frauduleux déposés avant la fermeture seront instruits et payés dans les meilleurs délais, et une démarche d’accélération de l’instruction sera mise en place”, a précisé le ministère chargé du Logement.”Les ménages veulent rénover performant. Les artisans sont prêts. Mais l’État, par ces annonces, n’est pas à la hauteur des enjeux sociaux, énergétiques et écologiques”, critique Vincent Legrand, président de Dorémi, société spécialisée dans la rénovation énergétique des maisons.”Les particuliers font leur budget et leurs travaux en fonction de MaPrimeRénov’, si demain ils n’y ont plus droit, ils vont rester dans leur passoire” énergétique, s’inquiète Christophe Perrier, à la tête d’une entreprise de maîtrise d’oeuvre spécialisée en rénovation, extension et neuf, Elaborplan. “Les gens n’ont pas les moyens de dépenser des millions”.Cette pause du dispositif est motivée par “un encombrement (de nouvelles demandes, NDLR) en ce moment et un excès des fraudes”, selon Eric Lombard, ministre de l’Economie qui évaluent à “16.000” le nombre de “dossiers suspicieux”, soit “12% du stock”. Jean-Christophe Repon voit comme une “bonne chose” que le gouvernement s’attaque au “fléau” de la fraude, “à condition que pour une fois il écoute les artisans du bâtiment pour créer les conditions d’un marché de la rénovation énergétique vertueux”.”Ce qui ne pose pas problème, c’est la rénovation par geste”, qui désigne la réalisation d’un seul type de travaux de rénovation thermique, “il faut la continuer, elle fait travailler les artisans”, réclame Olivier Salleron. Pierre-Marie Perrin, directeur des affaires publiques du groupe Hellio, entreprise de rénovation énergétique dit comprendre “la volonté du gouvernement d’assainir le dispositif des fraudes massives dont il est victime”, mais regrette “la confusion provoquée” par les récentes annonces, “au détriment des acteurs qui la font vivre, avec pour premières victimes les ménages modestes”. 

Lula entame une visite en France, Mercosur et crises mondiales en toile de fond

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a débuté jeudi une visite en France au cours de laquelle seront abordés les crises internationales ainsi que l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, auquel Paris est fermement opposé.Il s’agit de la première visite d’Etat en France d’un président brésilien depuis 2012, et elle intervient à quelques mois de la COP30 organisée par le Brésil en novembre prochain.Le président français Emmanuel Macron a accueilli son homologue brésilien avec une cérémonie aux Invalides, au cours de laquelle ils ont passé les troupes en revue. Les deux dirigeants, qui entretiennent des relations chaleureuses malgré les différends, auront ensuite un déjeuner de travail, suivi d’un dîner d’Etat dans la soirée.La visite de M. Lula, qui avait lui-même accueilli son homologue français en mars 2024, vise selon le président brésilien à “renforcer” les liens stratégiques entre les deux pays. Une douzaine d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement, de la technologie, de la défense, de l’énergie et de la santé devraient être signés.- Crises internationales -Dans le contexte mondial mouvementé, marqué notamment par les surtaxes douanières imposées par le président américain Donald Trump à ses partenaires, et par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, “il est d’autant plus important de retrouver des convergences avec le Brésil, un grand Etat émergent” qui assure cette année la présidence tournante du bloc de pays émergents des Brics, a souligné l’Elysée.La France compte notamment sur la mobilisation du Brésil, qui a reconnu l’Etat palestinien en 2010, pour peser sur l’issue de la conférence organisée par la France et l’Arabie saoudite à l’ONU mi-juin, visant à redonner un élan à une solution politique au conflit israélo-palestinien.”Il n’y aura pas de paix tant qu’on n’aura pas conscience que le peuple palestinien a droit à son Etat”, a déclaré Lula mardi, quelques heures avant son départ pour Paris.”C’est justement en raison des souffrances du peuple juif dans son histoire que le gouvernement d’Israël devrait traiter le peuple palestinien avec humanisme et bon sens”, a ajouté le président brésilien, qualifiant l’offensive israélienne à Gaza de “génocide”, comme il l’avait déjà fait à plusieurs reprises par le passé.Concernant l’Ukraine, la France “compte présenter au président Lula l’état du dossier”, avec “une partie agressée qui est prête à la paix, et une autre partie, l’agresseur, qui refuse toute proposition de paix ou de dialogue”.Le Brésil continue d’entretenir de bonnes relations avec la Russie et Lula était à Moscou le 9 mai pour les commémorations de la victoire contre l’Allemagne nazie, où il a été reçu par le président russe Vladimir Poutine.- Mercosur – L’accord de libre échange entre l’UE et des pays d’Amérique latine sera en toile de fond de la visite de Lula en France.Cet accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay doit permettre à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l’entrée de viandes, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.Paris s’oppose à cet accord “dans sa forme actuelle”, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Espagne.A la veille du début de la visite du président brésilien, des députés français ont réuni mercredi plusieurs filières agricoles à l’Assemblée pour réaffirmer leur opposition à l’accord.Jean-François Guihard, président de l’interprofession du bétail et des viandes (Interbev), a notamment appelé Emmanuel Macron à être “extrêmement ferme” face au président brésilien “pour dire que cet accord n’est pas possible”.Mais en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, “il y a un nouveau contexte international” qui devrait pousser en faveur de l’accord, selon la diplomatie brésilienne.Après sa visite à Paris, le président brésilien participera le 8 juin à un sommet économique à Monaco, puis sera à Nice le 9 avec le président Macron pour l’ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans.

Suspension de MaPrimeRénov’: la filière de la rénovation énergétique exprime sa “stupéfaction”, manifestations envisagées

Une vingtaine de fédérations de la filière de la rénovation énergétique expriment jeudi leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes” après la suspension du dispositif d’aides publiques MaPrimeRénov’, et le secteur du bâtiment envisage des manifestations.Dans un communiqué commun, la filière estime que la réunion prévue vendredi au ministère de l’Economie pour discuter du marché de la rénovation énergétique n’a “plus lieu d’être car sans objet désormais” et demande à être reçue par le Premier ministre, François Bayrou. Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer le guichet de dépôts de demande d’aides MaPrimeRénov’ “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”. “Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”, dénoncent les 19 organisations professionnelles dans leur communiqué commun, qui incluent des fédérations de professionnels du chauffage, de l’énergie, de l’électricité et du génie climatique.La FFB compte profiter de son congrès national vendredi 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron.  “Les TPE, PME, artisans, tout le monde est vent debout. Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il. 

Des associations de consommateurs attaquent Shein, nouvelle charge contre le géant de l’ultra fast fashion

Pas un jour sans que Shein soit sous le feu des critiques: des associations européennes de consommateurs viennent d’attaquer le mastodonte de l’ultra fast fashion pour “pratiques litigieuses”, nouvelle charge contre l’entreprise déjà dans le viseur de l’Europe et des Etats-Unis.Accusé tour à tour de pollution environnementale, de pratiques commerciales trompeuses, de concurrence déloyale, d’incitation à la surconsommation, de travail indigne dans les usines de ses fournisseurs voire de travail forcé, Shein est devenu à son corps défendant le symbole de tous les maux de l’ultra fast fashion ou mode “ultra express”.Dernière action en date, jeudi, avec l’annonce par une vingtaine d’associations européennes de consommateurs du dépôt d’une plainte contre Shein auprès de la Commission européenne pour “pratiques litigieuses” tels l’affichage sans fin de produits ou la mention “stock faible” sans preuve, selon un communiqué.A la suite d’une enquête, l’Union européenne avait déjà mis en cause en mai Shein pour fausses réductions et informations trompeuses sur la durabilité des produits et l’a menacé d’amendes.Les 25 associations européennes de consommateurs, membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), espèrent par cette plainte, également déposée auprès des autorités européennes de protection des consommateurs, compléter l’enquête de l’UE “en apportant des preuves supplémentaires sur les pratiques litigieuses”.L’association française de défense des consommateurs et usagers CLCV, membre du BEUC, a déclaré à l’AFP avoir effectué un signalement similaire à la Répression des Fraudes (DGCCRF).- Problèmes environnementaux -Shein répond désormais systématiquement aux coups de semonce, rétorquant jeudi que “les consommateurs européens seraient mieux servis si le BEUC acceptait de nous rencontrer” comme l’entreprise en a fait la demande, affirme-t-elle dans une réaction transmise jeudi à l’AFP. L’e-commerçant d’origine chinoise mais basé à Singapour a redit “travailler de manière constructive avec les autorités nationales de protection des consommateurs et avec la Commission européenne pour démontrer notre engagement à respecter les lois et réglementations de l’UE”. Le “refus de dialogue” du BEUC “est extrêmement décevant, d’autant plus que Shein connaît une popularité croissante auprès des consommateurs européens, qui reconnaissent que notre plateforme offre un meilleur rapport qualité-prix”, a-t-il conclu.”Ces techniques poussent les consommateurs à acheter plus que prévu et alimentent les problèmes environnementaux et sociétaux causés par l’industrie de la fast fashion”, alertent de leur côté les associations plaignantes.- Une loi très attendue -En début de semaine, une grande majorité des commerçants français – représentant environ 80% du secteur – s’étaient alliés pour demander au gouvernement le déréférencement des sites des géants asiatiques, Shein, mais aussi Temu et AliExpress, avaient-ils annoncé mardi à l’AFP.Ils rappelaient que selon des enquêtes européennes, “85 à 95% des produits proposés sur Temu, Shein et AliExpress ne respectent pas les normes en vigueur dans l’UE”, notamment en matière de sécurité des consommateurs.Lundi, c’était le Sénat qui se penchait sur une proposition de loi visant la fast fashion, très attendue par les associations de défense de l’environnement et des droits humains, et prévoyant une interdiction de publicité pour ces entreprises, des pénalités financières, une obligation de sensibilisation des consommateurs à l’impact environnemental de leurs vêtements, etc. La Commission européenne a récemment proposé d’imposer des frais de 2 euros sur chaque “petit” colis entrant en Europe — actuellement exempté de droits de douane — dont l’immense majorité proviennent de Chine.Elle cherche à endiguer l’afflux exponentiel de ces colis en Europe. En 2024, environ 4,6 milliards d’envois de faible valeur (à 91% en provenance de Chine) sont entrés sur le marché, un chiffre qui a doublé par rapport à 2023 et triplé par rapport à 2022.De leur côté, les Etats-Unis ont déjà pris des mesures de rétorsion, instaurant des droits de douane à 120% en mai, visant les colis venant de vendeurs asiatiques tels Temu, Shein ou AliExpress, désormais réduits à 54%.

Une vingtaine d’associations de consommateurs dépose une plainte contre Shein auprès de l’UE

Une vingtaine d’associations européennes de consommateurs a déposé une plainte jeudi contre Shein auprès de la Commission européenne pour “pratiques litigieuses” tels l’affichage sans fin de produits ou la mention “stock faible” sans preuve, selon un communiqué.A la suite d’une enquête, l’Union européenne avait mis en cause en mai le géant asiatique de l’ultra fast fashion, notamment pour fausses réductions et informations trompeuses sur la durabilité des produits et l’a menacé d’amendes.Les 25 associations de consommateurs européennes membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) espèrent par leur plainte, déposée auprès de la Commission européenne et des autorités européennes de protection des consommateurs, compléter l’enquête de l’UE “en apportant des preuves supplémentaires sur les pratiques litigieuses”.L’association française de défense des consommateurs et usagers CLCV, membres du BEUC, a également déclaré à l’AFP avoir effectué un signalement similaire à la Répression des Fraudes (DGCCRF).”Ces techniques poussent les consommateurs à acheter plus que prévu et alimentent les problèmes environnementaux et sociétaux causés par l’industrie de la fast fashion”, alertent les associations plaignantes.Shein, également visé par une proposition de loi visant à réguler ses pratiques et qui a été examinée lundi au Sénat, a estimé que “les consommateurs européens seraient mieux servis si le BEUC acceptait de nous rencontrer” comme l’entreprise en a fait la demande, affirme-t-elle dans une réaction transmise jeudi à l’AFP. L’e-commerçant d’origine chinoise mais basée à Singapour, actuellement sous le feu de nombreuses procédures françaises et européennes, a redit “travailler de manière constructive avec les autorités nationales de protection des consommateurs et avec la Commission européenne pour démontrer notre engagement à respecter les lois et réglementations de l’UE”. Le “refus de dialogue” du BEUC “est extrêmement décevant, d’autant plus que Shein connaît une popularité croissante auprès des consommateurs européens, qui reconnaissent que notre plateforme offre un meilleur rapport qualité-prix”, a-t-il conclu.