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Les Bourses mondiales soulagées, espèrent une désescalade des tensions commerciales

Les marchés mondiaux ont progressé mercredi, avec l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine après des propos plus rassurants du président américain.En Europe, la Bourse de Paris a terminé en forte hausse, de 2,13%, Francfort a grimpé de 3,14%, Londres de 0,90% et Milan de 1,42%.A Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,07%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,50% et l’indice élargi S&P 500 de 1,67%.Le marché réagit positivement à “tout message qui n’est pas négatif sur le plan commercial”, analyse auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, renchérit Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. “Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit.Pékin a de son côté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.Le marché “se retrouve dans une position plutôt positive, mais nous ne savons toujours pas quelle sera la finalité de cette guerre commerciale”, tempère toutefois M. Hogan.Washington ne discute “pas encore” avec Pékin sur les droits de douane, a ainsi affirmé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent, lors d’une rencontre avec la presse dans la capitale américaine.Accalmie entre Trump et la FedLe président des Etats-Unis a également déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.”La possibilité de renvoyer Jerome Powell de la Réserve fédérale était vue par les marchés comme un signal extrêmement négatif”, explique Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi, interrogée par l’AFP. D’abord car “cela aurait été interprété comme une perte d’indépendance de la banque centrale”, mais aussi car “le marché considère que Powell fait un travail sensé et a une approche pragmatique” de la politique commerciale erratique de Donald Trump.Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est drastiquement détendu à l’ouverture, avant de finalement s’établir à 4,39% contre 4,40% mardi en clôture.Le dollar remonteLe dollar s’est apprécié face à plusieurs grandes monnaies, également poussé par l’espoir d’une accalmie sur le plan commercial.Le billet vert prenait 0,95% à 1,1314 dollar pour un euro vers 20H45 GMT.À l’inverse est mis à mal “le trio de valeurs refuge (euro, franc suisse, yen) qui avait profité du +chaos autour de la Fed+, tandis que le dollar encaissait les coups”, souligne Stephen Innes, de SPI AM.Autre valeur refuge par excellence, l’or refluait aussi lourdement de 2,69%, à 3.289 dollars l’once, après avoir franchi mardi les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.Le pétrole boudéLes cours du pétrole, qui évoluaient dans le vert en début de séance mercredi, ont finalement terminé en berne, plombés notamment par des informations de presse selon lesquelles plusieurs membres de l’Opep+ ont suggéré d’augmenter davantage que prévu leur production de pétrole en juin.Le prix du baril de Brent a perdu 1,96% à 66,12 dollars et le baril de West Texas Intermediate a reculé de 2,20% à 62,27 dollars.Selon l’agence Reuters, qui cite des sources proches du dossier non identifiées, des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont indiqué vouloir augmenter la production du cartel en juin à un volume similaire à celui convenu pour le mois de mai.L’Opep+ a prévu d’augmenter sa production de 411.000 barils par jour en mai, ce qui a largement contribué à faire baisser les cours depuis début avril.Le cartel, et en particulier l’Arabie saoudite, organise depuis fin 2022 une stratégie de raréfaction de l’offre afin de maintenir un niveau de prix leur permettant de conserver des revenus à long terme.L’Opep+ “montre les muscles pour indiquer qu’ils peuvent encore produire beaucoup plus et qu’ils n’ont pas perdu leur pouvoir de détermination des prix”, commente auprès de l’AFP Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB.

Le Forum économique mondial enquête sur son fondateur accusé de malversations

Le Forum économique mondial (WEF) a ouvert une enquête contre son fondateur, Klaus Schwab, accusé anonymement de malversations, ce qu’il dément formellement.L’octogénaire a créé la surprise lundi en annonçant sa démission avec effet immédiat, évoquant simplement son âge sans autre explication. En 1971, il avait jeté les bases de ce qui est devenu un événement annuel incontournable pour les élites politiques et économiques, dans la luxueuse station suisse de ski de Davos. Le Wall Street Journal a révélé mercredi qu’une lettre anonyme avait été adressée au conseil d’administration de l’organisation, accusant M. Schwab et son épouse Hilde d’avoir “mélangé leurs affaires personnelles avec les ressources du Forum, sans surveillance appropriée”. Le quotidien américain des affaires dit s’appuyer sur des sources informées du dossier sans les nommer. “Il n’y a pas l’ombre d’une preuve pour toutes ces accusations”, a déclaré M. Schwab dans un communiqué transmis au quotidien Blick mercredi en soirée. Il indique avoir porté plainte contre X pour diffamation. La lettre anonyme, qui émane d’anciens et actuels employés, selon le quotidien, met également en cause la culture du travail au sein de la prestigieuse institution, toujours selon le Wall Street Journal. Ce dernier avait déjà publié l’an passé une longue enquête affirmant que M. Schwab avait laissé planer un atmosphère de travail “toxique” au sein de ses équipes.- Soutien “unanime” à l’enquête -Contacté par l’AFP, le WEF a confirmé l’ouverture d’une enquête interne. Le Wall Street Journal précise que la lettre anonyme a poussé le conseil d’administration à se réunir en urgence le dimanche de Pâques.M. Schwab a “opté pour une démission immédiate” de son rôle de président du conseil d’administration, “plutôt que de rester pour une période de transition prolongée comme prévu auparavant”, ajoute le quotidien. Le WEF a indiqué à l’AFP que le conseil d’administration soutient “unanimement la décision du Comité d’Audit et Risque de lancer une investigation suite à une lettre de lanceur d’alerte”.Si l’organisation “prend ces accusations au sérieux”, elle souligne que ces allégations ne sont “pas prouvées” et qu’elle ne fera pas de commentaire supplémentaire en attendant le résultat de l’enquête.L’intérim à la tête du conseil d’administration a été confié à son vice-président, Peter Brabeck-Letmathe, l’ancien patron de Nestlé. De nombreuses personnalités du monde économique et politique siègent au sein de ce conseil d’administration, dont Thomas Buberl, le patron du géant français de l’assurance Axa, ou Al Gore, l’ancien vice-président des Etats-Unis. – Retraits d’argent et massages -Selon le Wall Street Journal, la lettre inclut notamment des accusations selon lesquelles M. Schwab aurait demandé à de jeunes employés de retirer pour lui “des milliers de dollars” dans des distributeurs de billets et utilisé des fonds de l’organisation pour régler des massages lors de séjours à l’hôtel.”C’est un mensonge pur et simple (de dire) que j’ai demandé à de jeunes employés de retirer des milliers de dollars pour moi aux distributeurs automatiques”, explique M. Schwab dans son communiqué.M. Schwab a expliqué que ses dépenses personnelles pendant ses voyages d’affaires ont toujours été remboursées. Un porte-parole avait également réfuté les accusations concernant l’utilisation d’une luxueuse villa sur les bords du lac Léman et des dépenses de rénovation supervisées par son épouse.- Elites -Né à Ravensbourg en Allemagne en 1938, M. Schwab n’était encore qu’un simple professeur en gestion d’entreprise de l’université de Genève, où il a enseigné jusqu’en 2003, lorsqu’il a lancé le “Forum européen de management”, qui a préfiguré l’actuel Forum de Davos.Marié et père de deux enfants, il a ensuite invité des chefs d’entreprises américains, élargissant progressivement l’événement pour en faire un grand rendez-vous international dédié aux relations d’affaires et aux échanges d’idées.L’événement, vu comme un symbole du capitalisme, fait souvent l’objet de critiques d’ONG et organisations syndicales, mais est aussi la cible de théories complotistes.En 2020, M. Schwab avait publié un ouvrage intitulé “La grande réinitialisation”, qui avait enflammé les sphères complotistes qui y avaient vu une preuve, selon elles, d’un plan des élites mondiales pour détruire les démocraties et asservir, voire éliminer, une partie de l’humanité.

Wall Street termine en hausse, espère une désescalade des tensions commerciales

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, accueillant avec optimisme les propos rassurants de Pékin et de Washington sur la crise douanière, ainsi que l’attitude plus conciliante de Donald Trump envers la Fed. Le Dow Jones a gagné 1,07%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,50% et l’indice élargi S&P 500 de 1,67%.Le marché réagit positivement à “tout message qui n’est pas négatif sur le plan commercial”, résume auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145%, qu’il a lui-même imposées aux produits chinois, étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. Pékin a de son côté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.La place américaine continue de vivre “au rythme des gros titres” sur la base des déclarations de Donald Trump, remarque M. Hogan. Le marché “se retrouve dans une position plutôt positive, mais nous ne savons toujours pas quelle sera la finalité de cette guerre commerciale”, tempère toutefois l’analyste.Washington ne discute “pas encore” avec Pékin sur les droits de douane, a ainsi affirmé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent, lors d’une rencontre avec la presse dans la capitale américaine.En outre, Donald Trump a aussi déclaré qu’il “n’avait pas l’intention” de renvoyer le président de la banque centrale américaine (Fed), après que ses virulentes critiques contre Jerome Powell ont fait tanguer les marchés financiers.Lundi encore, le président américain s’en était pris à M. Powell, lui enjoignant de baisser les taux d’intérêts de la Fed.”Le chef d’État américain a adopté une position plus coopérative à l’égard de la banque centrale”, analyse dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers, ce qui a également soulagé les investisseurs.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement détendu, à 4,39% contre 4,40% mardi en clôture.Côté entreprises, la saison des résultats a pour le moment été “suffisamment positive” pour ne pas entraver le mouvement haussier entamé par Wall Street, selon M. Hogan.Au tableau des valeurs, le géant américain des véhicules électriques Tesla a publié mardi des résultats inférieurs aux attentes du marché, mis à mal par les conséquences de l’étroite collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration Trump et par une gamme vieillissante.Mais M. Musk a dit qu’il consacrerait à partir de mai beaucoup moins de temps à piloter la commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) mise en place par le président américain pour réduire les dépenses fédérales, ce qui a été apprécié par les investisseurs.Le titre de Tesla a ainsi gagné 5,37%.Le constructeur aéronautique américain Boeing a gagné du terrain (+6,06%) après la publication de ses résultats. Le groupe a annoncé mercredi une perte nette moins creusée qu’attendu par les marchés au premier trimestre, profitant de la reprise des livraisons dans la branche commerciale pour laquelle il a confirmé ses objectifs de production.Certaines des capitalisations géantes de la place américaine, à l’image de Nvidia (+3,86%) ou Amazon (+4,28%) ont particulièrement profité du mouvement haussier du jour.

Amazon dit employer plus de 25.000 salariés en CDI en France

Amazon a annoncé mercredi que ses effectifs dépassaient désormais 25.000 salariés en CDI, après 25 ans de présence en France.  “On a créé 25.000 emplois en 25 ans, donc 1. 000 emplois par an (…) en moyenne” depuis l’implantation du groupe en France en 2000, a déclaré Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, lors d’un entretien accordé à l’AFP. Le géant américain du commerce en ligne, qui a investi plus de 25 milliards d’euros depuis 2010 dans l’Hexagone, précise dans un communiqué “être devenu le premier créateur net d’emplois en France sur la période” selon l’Observatoire de l’emploi et de l’investissement en France du cabinet Trendeo. Au total, sur l’ensemble de l’année 2025, Amazon France table sur la création de plus de 1.200 emplois en CDI.Après 25 ans de présence en France, “nous continuons à nous développer”, a souligné Frédéric Duval, en évoquant notamment une nouvelle plateforme logistique géante “en construction actuellement à côté de Lyon”, dont le chantier a démarré en 2024.Ce projet relève d’un investissement de plus d’1,2 milliard d’euros annoncé en mai 2024 lors du dernier sommet Choose France – organisé par l’exécutif pour attirer les investissements étrangers – et qui comprenait également le développement de l’infrastructure cloud d’Amazon Web Services (AWS) en région parisienne, sur fond de développement de l’IA générative. 

Marguerite Bérard, première française à la tête d’une grande banque européenne

Marguerite Bérard a été nommée mercredi à la tête de la la banque néerlandaise ABN Amro, une première pour une dirigeante française, après un parcours sans faute dans les cabinets ministériels et les comités exécutifs de deux géants bancaires français, BPCE et BNP Paribas.”Je suis honorée de me voir confier la responsabilité de diriger la banque dans les années à venir”, a déclaré Mme Bérard dans un communiqué, à l’issue de l’Assemblée générale des actionnaires de la banque, qui avait la charge d’entériner son arrivée.Cette prise de fonction survient un peu plus d’un an après son départ surprise de la direction du réseau France de BNP Paribas, possible tremplin vers le premier cercle du pouvoir de la plus grosse banque européenne, aujourd’hui uniquement composé d’hommes.”Elle avait déjà fait cinq ans dans un business pas facile où elle n’avait pas démérité”, se souvient une collaboratrice, “je pense qu’elle a dû aspirer à faire autre chose, ne serait-ce que pour être dans la course à la succession” du directeur général Jean-Laurent Bonnafé, en place depuis 2011.Problème, le poste était loin d’être vacant. Marguerite Bérard le comprend et quitte BNP Paribas en mars 2024, du jour au lendemain.Née le 31 décembre 1977 à Paris dans une famille d’énarques, d’une mère banquière et d’un père préfet, Marguerite Bérard s’inscrit dans la tradition familiale en rejoignant l’école de la haute fonction publique en 2002, après un passage à Sciences Po et un master à l’université américaine de Princeton.Elle sort major de la célèbre promotion “Léopold Sédar Senghor”, coiffant au passage un certain Emmanuel Macron.- “Mains dans le cambouis” -Libérale, Marguerite Bérard intègre l’inspection des finances et se met au service du candidat Nicolas Sarkozy avant de devenir conseillère à l’Élysée entre 2007 et 2010 puis directrice de cabinet du ministre du Travail d’alors, Xavier Bertrand.Bosseuse et déterminée selon ses proches, elle regrettera cependant quelques années plus tard avoir “sacrifié” des moments avec ses proches à cause de ses horaires de travail.La victoire de François Hollande en 2012 la propulse dans le privé: elle entre par la grande porte chez BPCE, qui rassemble notamment les Banques populaires et les Caisses d’épargne, en qualité de directrice générale adjointe en charge entre autres de la stratégie.Elle bascule en 2019 chez BNP Paribas pour diriger la banque commerciale en France, pas aussi rentable que d’autres métiers du groupe et à l’infrastructure informatique vieillissante.Ces nouvelles fonctions l’obligent à “mettre les mains dans le cambouis”, se souvient un proche.Marguerite Bérard est “quelqu’un de profondément intelligent” qui “faisait partie des profils qui montaient dans la banque et dont on parlait beaucoup”, se souvient Angeles Garcia-Poveda, présidente du conseil d’administration de l’équipementier Legrand.- Nouvelles pages -Mme Bérard est restée discrète depuis son départ de BNP Paribas. On la dit concentrée sur l’apprentissage du néerlandais. Les défis ne manquent pas chez ABN Amro, seize ans après la nationalisation de la banque lors de la crise financière de 2008. Le gouvernement néerlandais a annoncé en octobre dernier son intention de réduire à environ 30% sa participation.Sa réussite “se joue beaucoup au pragmatisme et à la capacité à forger des compromis et des consensus”, avertit M. Vassy, directeur de Sciences Po et ancien ambassadeur aux Pays-Bas. Intarissable sur Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie en 2002 qu’elle a eu en cours à Princeton, Mme Bérard partage volontiers ses conseils de livres, de films, ou de recettes de cookies sur le réseau social Linkedin.Si un de ses proches loue sa fidélité en amitié et sa capacité à mener de multiples projets de fronts, il note aussi son ambition et lui reproche une proximité parfois surjouée et une approche transactionnelle des relations humaines, rarement désintéressée.Mère de deux enfants, Marguerite Bérard a publié en 2019 un ouvrage sur l’histoire de son grand-père, “Le siècle d’Assia”, ainsi que le thriller politico-financier “Oligarque”, en collaboration avec le patron de la banque Rothschild François Pérol, sous le pseudonyme de Elena B. Morozov.

ArcelorMittal: 600 suppressions de postes en France, jusqu’à 1.400 postes européens transférés en Inde

“Un coup de massue”: dans une sidérurgie européenne en crise, ArcelorMittal a annoncé mercredi envisager quelque 600 suppressions de postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support délocalisées de l’Europe vers l’Inde, mais aussi la production, à la grande surprise des syndicats.Aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, le deuxième sidérurgiste mondial avait déjà annoncé en février qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités européennes marketing, commercial ou informatique vers l’Inde.Il a d’ailleurs officialisé un chiffre mercredi devant les syndicats lors d’un comité de groupe européen qui s’est tenu à Luxembourg: au total en Europe occidentale, “entre 1.250 et 1.400 postes” dans les fonctions non directement liées à la production d’acier seront transférés en Inde ou en Pologne pour faire des économies, ont indiqué deux sources syndicales -non démenties par la direction- à l’issue de la réunion.En France, où se tenait en même temps un CSE extraordinaire portant sur sept usines du nord du pays, le bilan social est plus lourd que prévu.Outre 210 à 260 postes support délocalisés, le groupe prévoit aussi de réduire la voilure de la production, avec quelque 400 postes de production supprimés dans les sept usines, soit plus de 600 postes français menacés.Le projet concerne les usines de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient au total quelque 7.100 salariés.”C’est un coup de massue parce que ça, on ne s’y attendait pas du tout. Ils ont profité de la réunion d’aujourd’hui, où on devait parler des fonctions de support, pour venir nous annoncer ça!”, a lancé Jean-Marc Vecrin, représentant national CFDT à l’AFP.- “tsunami industriel et social” -“Si on veut tuer une entreprise, on ne peut pas faire mieux” a réagi, amer, Gaëtan Lecocq, le secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, selon lequel 180 postes pourraient être touchés à Dunkerque.Ce projet, “incohérent” et “incompréhensible”, va “déstabiliser des services stratégiques” et aussi “mettre en danger les salariés de l’usine et le territoire du Dunkerquois”, car il touchera notamment des salariés chargés de la sûreté du site industriel, a-t-il ajouté.Selon lui, le “but de l’entreprise” est de “saboter l’outil industriel”, pour “fermer” et “délocaliser en Inde et au Brésil”. “Si Arcelor tombe, c’est l’ensemble de l’industrie du nord de la France qui va tomber”, dit-il: un “tsunami industriel et social”.Même inquiétude chez le secrétaire du comité d’entreprise européen Jean-Luc Ruffin (CGT): “On commence par délocaliser les fonctions de support et demain, ce sera la production qui sera délocalisée”, s’est-il inquiété.De son côté, l’entreprise évoque une “décision difficile à prendre” dans un “contexte global difficile depuis plusieurs années pour l’industrie de l’acier en Europe”.”Il est trop tôt pour chiffrer le nombre de personnes concernées” par le plan d’économie, “il découlera d’un processus d’orientation-consultation qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales, il y aura notamment des opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe”, a dit Bruno Ribo, le nouveau directeur général d’ArcelorMittal France, entité en charge du nord du pays. Selon M. Ribo, ces annonces ne devraient pas remettre en cause les projets d’investissement massif du groupe dans la décarbonation du site de Dunkerque, dont l’annonce a pour le moment été suspendue en raison de la crise.”C’est la restauration de notre compétitivité qui doit nous aider à finaliser la décision d’investissement”, a-t-il assuré à l’AFP.  Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci en déplacement dans l’Eure-et-Loir a aussi voulu croire à cette annonce prochaine d’investissement tant attendue, en rappelant à la presse l’aide de 850 millions d’euros promise par l’Etat à ArcelorMittal pour son projet de 1,8 milliard, à condition qu’il passe à l’acte.”Nous travaillons étroitement avec la direction d’Arcelor à ce que ces projets se concrétisent dans les prochains mois”, a ajouté M. Ferracci.Mais des responsables politiques, à gauche comme à droite, ont dénoncé l’attitude et l’ambigüité du groupe. “Il est temps que le groupe nous dise quand ces investissements se feront. ils sont la seule garantie que l’acier continuera à être produit chez nous” a ainsi déclaré Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts de France sur X.”Ou il s’engage à investir en France, à transformer ses hauts fourneaux, ou il faut nationaliser ces entreprises” a lancé pour sa part Fabien Roussel (PCF) en estimant que “la guerre de l’acier est lancée”.

La Bourse de Paris termine en forte hausse, soulagée par les propos conciliants de Trump

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse mercredi, emportée par l’optimisme généralisé sur les marchés financiers après des propos plus conciliants de Donald Trump envers la Chine, qui laissent entrevoir une potentielle désescalade des tensions commerciales.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a terminé en hausse de 2,13%, soit un gain de 155,89 points, pour s’établir à 7.482,36 points. La veille, il avait terminé en petite hausse de 0,56%.”Il s’agit d’une journée de soulagement, c’est le terme du jour”, résume Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi, interrogée par l’AFP.Le président américain Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. “Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il assuré.Pékin a de son coté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restaient grandes ouvertes”.La réaction des marchés financiers ne s’est pas fait attendre. “Tous les types d’actifs à risque ont progressé, des indices mondiaux au bitcoin”, résume Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Ce “soulagement a permis aux marchés d’actions de reprendre de la hauteur”, confirme Mme Derambure. “Ils saluent toutes les nouvelles positives dans le sens d’un règlement plus favorable de la politique douanière de l’administration Trump.”Eurofins brilleLe géant des laboratoires d’analyses Eurofins a confirmé ses objectifs annuels, estimant que les droits de douane américains ne devraient pas avoir de conséquences sur ses coûts. Mais il dit faire preuve de prudence dans ce “climat économique incertain”.Des perspectives saluées en Bourse, puisque le titre d’Eurofins s’est envolé, terminant en hausse de 12,02% à 55,28 euros.OPmobility raviL’équipementier automobile OPmobility a fait part de ventes en progression début 2025. Il n’a pas constaté de baisse de volume de production des constructeurs automobiles depuis l’annonce par Donald Trump de droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis.Le titre du groupe a grimpé de 8,45% à 9,44 euros.

Le Livret A à la peine en mars

Le Livret A continue son début d’année poussif, plombé par la baisse de son taux annoncée mi-janvier, signant le pire mois de mars depuis neuf ans, selon les données publiées mercredi par la Caisse des dépôts (CDC).Les dépôts n’ont dépassé les retraits que de 400 millions d’euros sur le produit d’épargne réglementée préféré des Français le mois dernier, un niveau bas plus vu depuis 2016.Comme au mois de janvier, cette “collecte nette” est inférieure à celle du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), au plafond pourtant plus faible, comptabilisée à 610 millions d’euros en mars. Le total des deux produits collecté par les banques le mois dernier, 1,02 milliard d’euros, est aussi au plus bas depuis neuf ans, de même que le total de la collecte des deux livrets sur le trimestre (3,53 milliards d’euros, aussi près de trois fois moins que les 9,08 milliards d’euros du premier trimestre 2024).Les Livrets A et les LDDS sont plombés par la baisse du taux de rémunération annoncé mi-janvier et effectif depuis le 1er février, de 3% à 2,4%, et souffrent de la concurrence d’un autre produit d’épargne également à capital garanti: les fonds euros de l’assurance vie.Une nouvelle diminution du taux du Livret A, autour de 1,7%, est “probable le 1er août prochain”, a prévenu dans une note le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel.Les deux composantes du calcul de la formule de ce taux aussi valable pour le LDDS, l’inflation et un taux d’intérêt interbancaire dépendant de la Banque centrale européenne (BCE), sont tous deux en recul ces derniers mois.Les encours des Livrets A et des LDDS atteignent néanmoins des records au 31 mars: 444,2 milliards d’euros pour les premiers et 162,4 milliards d’euros pour les seconds, soit 606,6 milliards d’euros au total.Le livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a également passé un mois de mars difficile.Il affiche en janvier une collecte nette faible, à 140 millions d’euros, pour un encours total de 82,8 milliards d’euros.Le groupe BPCE, rassemblant notamment les Banques populaires et les Caisses d’épargne, a par ailleurs débuté ce mois-ci la commercialisation d’un produit d’épargne concurrent, le plan d’épargne avenir climat (Peac).Il s’agit d’une première en France pour ce plan destiné à orienter l’épargne des moins de 21 ans vers le financement de la transition écologique.

ArcelorMittal envisage “environ 600” suppressions de postes dans sept sites du nord de la France

Le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal envisage de supprimer “environ 600 postes” dans sept sites industriels du nord de la France en raison de “la crise qui frappe l’industrie de l’acier en Europe”.”Le projet concerne les 7 sites d’ArcelorMittal France Nord: Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire” a indiqué la direction du groupe dans un bref communiqué envoyé mercredi à l’AFP à l’issue d’un Comité social et économique (CSE) au siège à Saint-Denis.Ces sept usines emploient au total quelque 7.100 salariés.”Cette décision difficile à prendre s’explique par un contexte global difficile depuis plusieurs années pour l’industrie de l’acier en Europe” a déclaré le nouveau directeur général d’ArcelorMittal France Bruno Ribo au cours d’un bref entretien téléphonique.Selon lui, deux tiers des sureffectifs touchent plutôt des postes de production, et un tiers des fonctions support.Ce qui donnerait quelque 400 suppressions de postes côté production, et 230 pour les fonctions support du nord de la France, a indiqué à l’AFP Jean-Marc Vecrin, représentant national de la CFDT.M. Ribo n’a pas indiqué s’il s’agirait de départs contraints ou non. “Il est trop tôt pour chiffrer le nombre de personnes concernées” par le plan d’économie, “il découlera d’un processus d’orientation-consultation qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales, il y aura notamment des opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe” a-t-il dit.Aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, ArcelorMittal avait déjà annoncé en février qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités support (marketing, commercial, etc.) d’Europe vers l’Inde.Un deuxième CSE avait d’ailleurs lieu à ce sujet au siège européen du groupe à Luxembourg, mercredi également.Selon M. Ribo, ces annonces ne devraient pas remettre en cause les projets d’investissement massif du groupe dans la décarbonation du site de Dunkerque, dont l’annonce a pour le moment été suspendue en raison de la crise.”C’est la restauration de notre compétitivité qui doit nous aider à finaliser la décision d’investissement sur le projet” a-t-il dit à l’AFP, “mais nous attendons aussi des mesures concrètes de la Commission européenne suite à la présentation de son plan acier”. Pour la France, “c’est l’hécatombe”, a réagi auprès de l’AFP Gaétan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal à Dunkerque, qui a confirmé que “tous les sites” du nord du pays étaient concernés.”On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire”, a-t-il prévenu, indiquant être “en réunion de crise depuis le début de l’après-midi”.

Les marchés mondiaux soulagés avec les espoirs de désescalade des tensions commerciales

Les marchés mondiaux rebondissent mercredi, avec l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine après des propos plus rassurants du président américain.En Europe, la Bourse de Paris a terminé en forte hausse, de 2,13%, Francfort a grimpé de 3,14%, Londres de 0,90% et Milan de 1,42%.A Wall Street, vers 15H40 GMT, le Dow Jones gagnait 1,83%, l’indice Nasdaq s’envolait de 3,23% et l’indice élargi S&P 500 de 2,27%.”Il s’agit d’une journée de soulagement, c’est le terme du jour”, résume Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi interrogée par l’AFP.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, renchérit Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. “Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit.Pékin a de son coté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.La réaction des marchés financiers ne s’est pas faite attendre. “Tous les types d’actifs à risque ont progressé, des indices mondiaux au Bitcoin”, résume Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Washington ne discute “pas encore” avec Pékin sur les droits de douane, a toutefois précisé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent.Accalmie entre Trump et la FedLe président des Etats-Unis a également déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.”La possibilité de renvoyer Jerome Powell de la Réserve fédérale était vue par les marchés comme un signal extrêmement négatif”, explique Amélie Derambure. D’abord car “cela aurait été interprété comme une perte d’indépendance de la banque centrale”, mais aussi car “le marché considère que Powell fait un travail sensé et a une approche pragmatique” face à la politique commerciale erratique de Donald Trump.Le marché de la dette américaine salue ces déclarations. Il avait été fortement pénalisé ces dernières semaines par une perte de confiance des investisseurs, au point de pousser le président américain à reculer sur sa stratégie commerciale.Or, “compte tenu du niveau de dette des Etats-Unis et du niveau de déficit, il est vital que le marché ne montre pas de signes de tension marqués”, souligne Mme Derambure.Le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à dix ans, référence, reculait nettement, atteignant 4,34% vers 15H40 GMT, contre 4,40% la veille en clôture.Le dollar remonte, le pétrole méfiantLe billet vert s’apprécie à nouveau face à l’euro après avoir été “fortement sous pression” en raison d’une “forme de défiance sur les actifs américains largement malmenés par une politique économique qui apparait comme dangereuse aux marchés financiers”, souligne Amélie Derambure.Fawad Razaqzada note toutefois une réaction “plus modérée du billet vert”, qui suggère que “des inquiétudes économiques persistent”. “Les investisseurs devraient rester sur la réserve, ayant déjà vu par le passé des promesses non tenues” de Donald Trump.Le billet vert prenait 0,35% à 1,1381 dollar pour un euro vers 15H40 GMT.La méfiance des investisseurs se lit également dans les prix du pétrole, qui refluent après avoir évolué en hausse en début de séance européenne.Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,38% à 65,83 dollars, quand son équivalent américain, le WTI, cédait 2,60% à 62,01 dollars.L’or glisse de son sommetL’or, valeur refuge en temps de crise, recule “dans un contexte de regain d’appétit pour le risque” généralisé, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.Le revirement de Donald Trump dans sa politique commerciale “a relancé les actifs risqués, tandis que des prises de bénéfices ont provoqué un net recul du cours de l’or”, poursuit-il.L’once d’or perdait 2,94% à 3.280 dollars l’once vers 15H40 GMT, après avoir dépassé la veille les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.