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Budget britannique: le gouvernement mise sur la défense et la santé

Des milliards injectés dans la santé ou la défense mais des coupes dans les Affaires étrangères et les Transports: la ministre britannique des Finances Rachel Reeves a présenté mercredi ses choix budgétaires, qui engageront son pays pour les années à venir.La priorité est “d’investir dans la sécurité du Royaume-Uni, dans la santé et dans la croissance de l’économie”, a martelé Mme Reeves dans un discours en milieu de journée devant les députés britanniques.Grâce à des hausses d’impôts annoncées à l’automne (notamment des cotisations patronales), les budgets courants du gouvernement augmenteront de 2,3% par an d’ici la fin de la décennie en termes réels (taux de croissance en valeur moins  taux de croissance des prix), a indiqué Mme Reeves.Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne: après un passage en revue détaillé des dépenses et des recettes, amorcé dès le retour au pouvoir des travaillistes en juillet dernier, la priorité est clairement donnée à la défense et la santé.Des hausses de budget pour la défense étaient déjà actées. Londres prévoit de porter son budget militaire au-delà de 2,6% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027 (une augmentation qui prend aussi en compte les agences de renseignement), et jusqu’à 3% à horizon 2034, au détriment du budget dédié à l’aide internationale au développement.Le service public de santé (NHS), sous-financé depuis des années mais extrêmement coûteux, s’est quant à lui vu promettre mercredi une rallonge record de 29 milliards de livres (34 milliards d’euros) d’ici 2028-29, soit une hausse de 3% par an.- Demandeurs d’asile -Si Mme Reeves ne s’est pas appesantie dans son discours sur les ministères les moins bien lotis, elle a tout de même annoncé un milliard de livres d’économies sur le budget alloué aux demandeurs d’asile, tandis que la police devra se contenter d’une progression annuelle de 2,3%, soit la hausse moyenne.Selon un document publié sur le site du gouvernement à l’issue de son discours, les ministères qui voient leur budget courant le plus raboté sont les Affaires étrangères (un recul de presque 7% d’ici 2029) et les Transports (-5%).Ces coupes sont d’autant plus délicates que la Chancelière de l’Echiquier (titre officiel de Mme Reeves) a déjà tranché dans les dépenses à hauteur de plusieurs milliards de livres lors d’une présentation budgétaire en mars, rognant dans les aides pour les personnes handicapées et les coûts de fonctionnement de l’administration centrale, réduits de 15%.Elle a en revanche accepté cette semaine de revenir sur la suppression d’une aide au chauffage universelle pour les retraités, décision impopulaire jusque dans son propre camp travailliste.Mais si la Chancelière vise l’équilibre des recettes et des dépenses de fonctionnement, elle s’est donné davantage de marges de manoeuvre sur l’investissement, s’autorisant à emprunter plus dans ce but grâce à un changement des règles budgétaires.Conséquence: une manne de 113 milliards de livres (134 milliards d’euros) supplémentaires sur cinq ans est venue s’ajouter aux près de 120 milliards annuels d’investissements déjà prévus.- Des milliards investis -“Les investissements publics devraient être à des niveaux historiquement élevés dans les années à venir”, selon le très respecté Institut des études budgétaires (IFS). “Bien dépensé, cet argent devrait contribuer à la croissance et à de meilleurs services publics”, note-t-il.La plupart des investissements avaient été distillés par le gouvernement ces derniers jours: 86 milliards de livres d’ici 2030 dans les sciences et technologies ou la défense, 30 milliards de livres pour le nucléaire, plus de 15 milliards pour les transports publics dans les régions urbaines d’Angleterre.Mme Reeves a aussi annoncé l’octroi de 39 milliards de livres sur dix ans à “un programme de logements abordables” et un investissement pouvant aller jusqu’à 750 millions dans un nouveau “superordinateur” national à Edimbourg.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, dont la popularité est en berne, espère que cela l’aidera à relancer une activité économique atone, pénalisée aussi par la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Mais “si la croissance ne se confirme pas, (Mme Reeves) devra soit réduire davantage les dépenses publiques, soit augmenter à nouveau les impôts” lors de son budget d’automne, prévient Joe Nellis, du cabinet de conseil MHA.

Grogne des taxis: le gouvernement va étudier leurs propositions

Faire des économies sans mécontenter les taxis: le gouvernement a proposé mercredi d’étudier, avec les représentants de la profession, de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients.A l’issue d’une réunion avec les organisations de taxis, mobilisés depuis plusieurs semaines, le ministre de la Santé Yannick Neuder a assuré qu’il fallait “continuer à travailler ensemble pour trouver des solutions qui soient d’intérêt national”.Il a renvoyé à une nouvelle réunion dans 15 jours. D’ici-là, l’Assurance maladie (CNAM) devra évaluer les propositions faites par les taxis.  “Le ministre a compris que le système proposé par les services de la CNAM n’était absolument pas viable pour les entreprises de taxi”, a souligné à l’issue de la réunion Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis.Il s’agit notamment de prendre en compte la “marche lente” en cas de bouchons, et le retour au compteur (et non au forfait) pour la plupart des trajets. “La grande avancée, c’est que ces propositions vont être chiffrées et voir si elles rentrent dans les objectifs budgétaires”, a indiqué Bilal Bouammar, de la Fédération des taxis indépendants, à l’issue de la réunion. “On est plus dans une négociation que dans l’imposition de mesure comme ça s’est fait pendant un an et demi (avec la CNAM)”.”On travaille beaucoup mieux quand les ministres sont présents que quand nous sommes sans eux en réunion de travail (avec la CNAM)”, a souligné Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT), qui demandait depuis des semaines un dialogue direct avec les ministres.Les taxis sont toutefois prêts à se remobiliser en cas de nouvelle déception, car ils sont “pris à la gorge “, a souligné M. Boudjema auprès l’AFP.- Economies -Après une pause d’une semaine et demie, les taxis ont remis la pression mercredi matin en manifestant devant le ministère de l’Economie. Dans un concert de pétards, plusieurs centaines de taxis de toute la France bloquaient une avenue devant Bercy, dans le sud-est de Paris.Plusieurs centaines de taxis ont également ralenti la circulation sur les autoroutes A10 et A13 autour de la capitale, selon la police.Les taxis sont remontés contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport des malades en taxi, censée entrer en vigueur le 1er octobre.Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par la Sécurité sociale, puis un tarif kilométrique. Mais les taxis craignent, par exemple, que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l’hôpital ne soient plus rémunérés.Le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis repose parfois aux deux tiers sur le transport des patients vers les hôpitaux ou à leurs rendez-vous médicaux, notamment dans les zones rurales ou les petites villes.L’Assurance maladie souhaite économiser de l’argent en développant des plateformes centralisant les demandes, pour rationaliser les allées et venues des taxis, permettre le transport partagé et éviter retours à vide ou longues périodes d’attente des véhicules.Entre 2019 et 2024, les dépenses de transport sanitaire ont explosé pour atteindre 6,74 milliards d’euros annuels, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45%.”On se reverra dans 15 jours dans cette configuration-là avec des scénarios, d’autres hypothèses tarifaires”, a indiqué le ministre de la Santé. Le Premier ministre François Bayrou avait assuré fin mai que la réforme s’appliquerait bien début octobre et générerait même “davantage d’économies que prévu” grâce à la concertation.- Blocage -Pendant la deuxième quinzaine de mai, la profession avait déjà bloqué gares et aéroports et occupé certains axes, dans plusieurs villes de France, et notamment sur le boulevard Raspail à Paris, à deux pas du quartier des ministères. Hormis leurs griefs contre la convention avec l’Assurance maladie, les taxis s’en sont aussi pris aux chauffeurs VTC, accusés de concurrence déloyale et de pratiquer la maraude – le fait de circuler à vide à la recherche de clients -, ce qui leur est interdit. Le gouvernement a affirmé qu’il allait accentuer les contrôles pour s’attaquer aux fraudeurs. Une célérité qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont eux aussi appelé à une semaine de mobilisation à partir de mardi.

TF1 prévoit de proposer à terme des contenus payants à l’unité sur sa plateforme

Le groupe TF1 a signé un nouvel accord de financement avec la filière de la production audiovisuelle, qui prévoit que les utilisateurs de sa plateforme de streaming TF1+ puissent à terme acheter des contenus à l’unité, a-t-il annoncé mercredi.”Grâce à l’intégration de ces droits, les utilisateurs pourront bénéficier de nouvelles fonctionnalités permettant un accès à la carte à une diversité d’Å“uvres et de contenus de haute qualité, disponibles en contrepartie d’un micropaiement”, c’est-à-dire le paiement d’une petite somme, a indiqué TF1 dans un communiqué.L’accord ouvre cette possibilité mais le dispositif n’est pas encore disponible sur TF1+. Lancée début 2024 et priorité stratégique du groupe, la plateforme est gratuite et propose une offre payante sans publicité, TF1+ Premium (5,99 euros par mois).L’achat à la carte “nous permettra d’avoir une offre payante plus large et plus en phase avec ce que recherchent les Français qui consultent TF1+”, a déclaré le PDG du groupe, Rodolphe Belmer, au journal Les Echos.Selon lui, cet accord est un “nouveau pas significatif” en raison du développement de cette “offre inédite par le micropaiement”.Selon les termes de l’accord, cela pourra concerner les “Å“uvres financées par le groupe TF1 de manière substantielle”.L’accord a été signé avec six syndicats de la production audiovisuelle (AnimFrance, SATEV, SPECT, SPI, USPA, SEDPA) et deux sociétés d’auteurs (SACD et Scam). Il se substitue à un précédent signé en décembre 2022.Plus largement que la seule question de l’achat de contenus à la carte, cet accord “pérennise jusqu’à fin 2028 les engagements pris par le groupe TF1” en termes d’investissement dans les fictions, les documentaires ou les dessins animés, a précisé ce dernier.L’accord offre à TF1 “un accès à l’ensemble des droits” pour la télé classique et le streaming “sur une durée de 48 mois, pour l’ensemble des Å“uvres indépendantes qu’il finance à un niveau substantiel”.Parmi les points de l’accord, “le Groupe TF1 amplifie son engagement en faveur de la création d’Å“uvres patrimoniales à hauteur de 12,57% de son chiffre d’affaires (contre 12,50% précédemment)”.

“Une petite appréhension”: l’IA s’invite timidement dans les cabinets d’architecture

Automatiser les appels d’offres, produire des plans grâce à son téléphone, générer des images réalistes… Des start-ups s’appuient sur l’IA pour développer de nouveaux outils à destination des architectes, mais pour l’instant ces innovations ne font pas l’unanimité et suscitent des inquiétudes.L’IA peut “faciliter vraiment la tâche” de l’architecte, veut croire Rachid Khayatey, architecte et directeur la société KLK qui a développé Make.Plan, une application qui permet de générer des plans de bâtiments existants à partir d’un smartphone. Cette société de la “proptech” –expression utilisée pour désigner les entreprises innovantes et technologiques dans le secteur de l’immobilier– est l’un des principaux partenaires du congrès Paris IA Immo Day qui s’ouvre mercredi en marge du salon Vivatech à Paris.  Pour quelques dizaines d’euros par mois, Make.Plan propose de délester les architectes en reconstituant à leur place les plans du bâtiment à rénover, une tâche “difficile”, “minutieuse” et “très chère” pour les professionnels, selon Rachid Khayatey. Une promesse alléchante sur le papier, et pourtant Clément Raimbault, architecte indépendant à Nancy, avoue avoir “une petite appréhension” à l’idée d’utiliser ce genre d’outil. “Je n’en ai pas encore vu suffisamment l’utilité pour que je l’intègre dans mon quotidien”, explique l’architecte de 34 ans.- “Pas fiable” -L’intelligence artificielle est “un vrai sujet de discussion et d’interrogation” pour la profession, résume Olivier Celnik, membre du Conseil national de l’Ordre des architectes (CNOA), qui estime que si certains architectes l’utilisent, “c’est loin d’être la majorité” pour l’instant.”C’est pas du tout fiable”, tranche de son côté Romain Conti, architecte à Nice, qui utilise l’IA “le moins possible”. “Dans ChatGPT, il y a plein de choses qui sortent et qui ne sont pas exactes (…). Donc, à partir de ce moment-là, il n’y a pas encore de confiance”.Pour pallier cette crainte de l’erreur, Colline Vacher, co-fondatrice de JOOC, une application qui aide les architectes à répondre aux appels d’offres avec l’IA, a veillé à ce que “l’utilisateur garde toujours la main” à chaque étape du processus. Et “quand il y a un doute, l’outil le dit dans sa réponse”, ajoute-t-elle.Selon cette fille d’architectes, l’objectif est, là encore, de faire gagner du temps: répondre à un appel d’offres est “extrêmement chronophage” pour une agence, alors qu'”il y a un taux de succès assez faible, en moyenne autour de 5%”, argumente-t-elle.JOOC peut être comparé à un “assistant”, poursuit Mme Vacher, qui ne “va pas remplacer l’architecte”, mais qui peut lui permettre de “consacrer le temps gagné sur des choses beaucoup plus stratégiques ou créatives”.- Profession règlementée -“On voit que sur des éléments périphériques comme la production d’images (…), des solutions automatisées existent et pourraient supplanter le rôle de l’architecte dans les cas où il n’est pas obligatoire”, admet de son côté Olivier Celnik. Le “space planning” –c’est-à-dire l’art d’aménager des espaces de travail comme les open spaces, la création d’une maquette numérique ou encore l’élaboration d’études de capacités pour déterminer la faisabilité d’un projet– pourraient faire partie des savoirs-faire de l’architecte amenés à disparaître avec l’IA dans les prochaines années.Le CNOA reste cependant positif car “architecte est une profession réglementée (…) donc il y a des éléments incontournables” qui ne pourront pas être délégués à l’IA. A commencer par la conception du projet donnant lieu à un permis de construire, le cÅ“ur du métier, qui doit obligatoirement être signé par un professionnel.”C’est la loi”, poursuit Olivier Celnik qui explique que les architectes qui contreviennent à cette règle s’exposent potentiellement à des poursuites judiciaires ou à un conseil de discipline devant l’Ordre. “Donc l’IA, oui, ça aide et ça améliore si on prend la peine de surveiller et qu’on connaît soi-même les règles”, par exemple les contraintes réglementaires en terme de sécurité incendie ou PMR, conclut-il. IA ou pas IA, le métier d’architecte n’est de toutes manières pas prêt d’être remplacé, selon Romain Conti. “Les gens pensent que notre métier, c’est de faire des dessins. Mais en fait ça représente 10% de notre travail, le reste c’est du chantier. (…) C’est avant tout du contact humain”.

VivaTech: Nvidia en tête d’affiche et Macron en défense de la “souveraineté technologique”

Le salon VivaTech s’est ouvert mercredi à Paris en présence de la ministre française chargée du Numérique, avant d’accueillir plusieurs stars de la tech ainsi qu’Emmanuel Macron, dans un contexte de tensions commerciales entre Europe et Etats-Unis.Alors que le développement de l’intelligence artificielle (IA) est dans tous les esprits, “cette technologie n’a jamais été aussi politique qu’aujourd’hui”, a déclaré la ministre Clara Chappaz, qui s’exprimait depuis la scène principale du salon de la porte de Versailles. “La France est une puissance en matière d’innovation et nous allons tout faire, nous avons tout fait et nous allons continuer à tout faire pour en faire le meilleur endroit au monde pour lancer des entreprises, développer des entreprises et construire la technologie dont nous avons besoin”, a-t-elle martelé. Le plus grand évènement européen consacré à la Tech, qui s’achèvera samedi, accueille dans la matinée une conférence du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, avec une prise de parole très attendue de son patron Jensen Huang. Habitué du salon, Emmanuel Macron sera présent pendant cette journée inaugurale, a indiqué l’Elysée. Le président déambulera dans les allées et s’entretiendra avec plusieurs start-up européennes, avant d’échanger avec Jensen Huang et le patron de l’entreprise française Mistral AI, Arthur Mensch, sur la scène principale à 17h30. Avec 14.000 start-up et plus de 3.000 investisseurs venus du monde entier, les organisateurs attendent une affluence d’au moins 165.000 visiteurs pour cette neuvième édition. – “Ambitions” -Le ton de cette première journée sera donc donné en fin de matinée par Jensen Huang: le dirigeant de Nvidia, reconnaissable à son éternel blouson de cuir, est attendu pour une conférence inaugurale de plus d’une heure. Pour le patron de VivaTech, “c’est une fierté” d’accueillir le géant des GPU, des microprocesseurs surpuissants considérés comme indispensables au développement de l’IA générative.”Ca prouve bien que le marché européen en général, et le marché français en particulier, est intéressant et, aujourd’hui, ils ont des ambitions pour ce marché”, souligne le directeur général de l’événement, François Bitouzet, auprès de l’AFP.”Il va sûrement y avoir des annonces à destination de l’Europe”, complète Cédric Foray, responsable technologie, médias et télécoms pour l’Europe au sein du cabinet EY.L’activité de Nvidia se trouve au cÅ“ur de tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Chine. Peu avant la prise de fonctions de Donald Trump, son prédécesseur Joe Biden avait annoncé de nouvelles mesures de restrictions sur l’exportation de puces vers la Chine. Annulées par la nouvelle administration, elles ont néanmoins impacté les ventes de la firme américaine, privée de débouchés.- Souveraineté technologique -Tandis que le nouveau président américain souffle le chaud et le froid sur l’économie mondiale au rythme de ses mesures sur les droits de douane, le secteur européen de la tech est secoué par des interrogations sur la souveraineté technologique. “La France et l’Europe doivent (…) aujourd’hui investir, innover. C’est très important, on doit regagner en compétitivité”, a martelé Véronique Torner, présidente du syndicat professionnel des entreprises du numérique Numeum, sur Radio Classique mercredi matin.La question de la dépendance aux outils numériques américains est renforcée par un écart massif de financements entre le Vieux Continent et les États-Unis, qui se maintient depuis les mesures protectionnistes de Donald Trump. “Le sujet de la souveraineté, qui n’était pas aussi important dans les discussions il y a encore un an ou deux ans, est devenu une priorité absolument stratégique”, pointe François Bitouzet. Un mois après le sommet Choose France, destiné à attirer les investissements étrangers dans l’Hexagone, et quatre mois après le sommet sur l’IA qui a réuni plusieurs chefs d’États et de gouvernements à Paris, Emmanuel Macron sera à VivaTech pour vanter “la souveraineté technologique européenne” face aux Etats-Unis et à la Chine, a précisé la présidence française.La journée de mercredi se conclura par un dîner à l’Elysée en présence de plusieurs personnalités dont la liste n’a pas été détaillée. Le Premier ministre François Bayrou fera lui une visite au salon jeudi après-midi.Plus de la moitié des start-up présentes à VivaTech sont françaises, ont fait savoir les organisateurs. 

Défense, santé, nucléaire: Londres à l’heure des choix budgétaires

Londres a distillé ces derniers jours des milliards de livres d’investissements pour les années à venir… restant dans la discrétion sur les coupes  inévitables dans les dépenses: la ministre des Finances Rachel Reeves dévoile mercredi ses choix budgétaires lors d’une présentation redoutée.Le gouvernement britannique va “investir dans la sécurité, la santé et l’économie” du pays, a déjà résumé Mme Reeves dans des déclarations publiées en amont de son discours, prévu en milieu de journée devant les députés britanniques.Après un passage en revue détaillé des dépenses et des recettes, amorcé dès le retour au pouvoir des travaillistes en juillet dernier, l’heure est venue d’annoncer, parmi les ministères, qui gagne et qui perd.Des hausses de budget pour la défense sont déjà actées. Londres prévoit de porter son budget militaire à 2,5% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027, et jusqu’à 3% à horizon 2034, au détriment du budget dédié à l’aide internationale au développement. Le pays pourrait encore augmenter ces dépenses militaires.Le service public de santé (NHS), sous-financé depuis des années mais extrêmement coûteux, s’est quant à lui déjà vu promettre une hausse des dépenses courantes à court terme et pourrait bénéficier d’une généreuse rallonge jusqu’à 2030.- “Peu de marge” -Mais d’autres secteurs vont devoir se serrer la ceinture, comme “l’Intérieur, les Transports, les autorités locales, la police ou les prisons”, estime Joe Nellis, du cabinet de conseil MHA.Des coupes d’autant plus délicates que la Chancelière de l’Echiquier (titre officiel de Mme Reeves) a déjà tranché dans les dépenses à hauteur de plusieurs milliards de livres lors d’une présentation budgétaire en mars, rognant dans les aides pour les personnes handicapées ou les coûts de fonctionnement de l’administration centrale, réduits de 15%.Elle a en revanche accepté cette semaine de revenir sur la suppression d’une aide au chauffage universelle pour les retraités, décision impopulaire jusque dans son propre camp travailliste.”Il reste peu de marge de manÅ“uvre pour des coupes budgétaires indispensables”, prévient Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB.Mais si la Chancelière vise l’équilibre des recettes et des dépenses de fonctionnement, elle s’est donné davantage de marge de manÅ“uvre sur l’investissement, s’autorisant à emprunter plus dans ce but grâce à un changement des règles budgétaires.Conséquence: une manne de 113 milliards de livres (134 milliards d’euros) supplémentaires sur cinq ans est venue s’ajouter aux près de 120 milliards annuels d’investissements déjà prévus.”Les investissements publics devraient être à des niveaux historiquement élevés dans les années à venir”, selon le très respecté Institut des études budgétaires (IFS). “Bien dépensé, cet argent devrait contribuer à la croissance et à de meilleurs services publics”, note-t-il.- Superordinateur à Edimbourg -L’exécutif prévoit d’investir 86 milliards de livres d’ici 2030 dans les sciences et technologies ou encore la défense, 30 milliards de livres pour le nucléaire (dont près de la moitié pour le projet de nouvelle centrale Sizewell C, porté par le groupe français EDF), mais aussi plus de 15 milliards pour les transports publics dans les régions urbaines d’Angleterre.Mme Reeves doit aussi annoncer l’octroi de 39 milliards de livres sur dix ans dans “un programme de logements abordables”, afin de “donner un coup de fouet” à la promesse travailliste de construire 1,5 million d’habitations.Est également prévu un investissement pouvant aller jusqu’à 750 millions dans un nouveau “superordinateur” national à Edimbourg.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, dont la popularité est en berne, espère que cela l’aidera à relancer une économie atone, pénalisée aussi par la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Le PIB du Royaume-Uni a progressé de 0,7% au premier trimestre, plus que prévu, mais les économistes préviennent que cela risque de ne pas durer.”Si la croissance ne se confirme pas, (Mme Reeves) devra soit réduire davantage les dépenses publiques, soit augmenter à nouveau les impôts” lors de son budget d’automne, prévient Joe Nellis.

Nintendo affirme avoir vendu 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d’unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l’espace de quatre jours, après un lancement en fanfare le 5 juin.”Il s’agit d’un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours” de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.La Switch 2 avait fait l’objet d’une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement.L’engouement suscité avait conduit à l’annulation momentanée de certaines précommandes faute de stocks suffisants, notamment au Royaume-Uni.Malgré des prix beaucoup plus élevés, Nintendo prévoit d’écouler 15 millions de Switch 2 d’ici mars 2026, soit environ autant que la Switch durant sa première année de commercialisation.”La dynamique des ventes sera difficile à maintenir à long terme”, avertit cependant Darang Candra, du cabinet d’études de marché Niko Partners. “Il se pourrait que les consommateurs souhaitent acheter avant d’éventuelles hausses de prix dues à de possibles taxes douanières imposées par les États-Unis”, a-t-il déclaré à l’AFP.Les consoles destinées à l’Amérique du Nord sont principalement produites au Vietnam, frappé de surtaxes à 46%, actuellement suspendues jusqu’à début juillet.-“Maintenir l’engouement”-“Son succès à long terme dépendra de la capacité de Nintendo à maintenir l’engouement (du public) avec de nouveaux jeux” et à convaincre des joueurs occasionnels sur les marchés émergents comme le Moyen-Orient et les pays asiatiques hors Japon, ajoute M. Candra.Autre obstacle potentiel: des prix de vente jugés onéreux. La Switch 2 est vendue 469,99 euros en Europe (449,99 dollars aux États-Unis), alors que sa devancière avait été lancée à 329,99 euros. Des titres Switch 2 comme “Donkey Kong Bonanza” et “Mario Kart World” seront également plus chers.”Dans la gamme proposée se trouve le coffret Mario Kart World pour Switch 2, comprenant une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s’agit d’une offre à prix abordable”, s’est défendu Nintendo mercredi.Nintendo espère égaler le succès fulgurant de la Switch: sortie en mars 2017, elle a été écoulée depuis à plus de 152 millions d’exemplaires, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS. Mais après huit ans, les ventes s’étaient essoufflées (elles ont plongé de 22% en 2024-2025), la lassitude s’installant dans l’attente de sa nouvelle version.L’enjeu est énorme pour Nintendo: bien qu’il se diversifie dans les parcs à thème et films à succès, environ 90% de ses revenus proviennent de l’activité liée à sa console vedette. Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride – jouable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur – mais disposant d’un écran plus grand, d’une mémoire huit fois supérieure et d’un micro intégré.De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.

Au Royaume-Uni, l’ensoleillement record donne une récolte de fraises exceptionnelle

L’ensoleillement et les températures record du printemps au Royaume-Uni ont permis de cueillir des fraises exceptionnellement sucrées et charnues, ce qui réjouit les producteurs au moment où d’autres agriculteurs s’inquiètent, eux, pour la croissance de leurs récoltes.Selon James Miller, directeur commercial d’un des plus grands producteurs de fraises du pays, les journées ensoleillées et les nuits fraîches ont créé des conditions “parfaites” pour ces fruits.Le temps clément, en outre, a stimulé la pollinisation, qui améliore la qualité des fraises, a expliqué à l’AFP ce représentant du groupe agricole WB Chambers Farms.La récolte bat actuellement son plein dans l’une de ses fermes près de Dartford, dans le Kent (sud-est de l’Angleterre), où les fraisiers s’affaissent sous le poids des fruits mûrs, à l’abri dans les serres qui les protègent.”Je travaille dans le secteur des fruits rouges depuis 30 ans et c’est l’un des meilleurs printemps que j’ai pu voir, en termes de météo comme de récolte”, a confirmé Nick Marston, président de l’organisation British Berry Growers.Résultat, les baies sont “d’une taille et d’une saveur exceptionnelles”, a-t-il souligné.De début mars à fin mai, le Royaume-Uni a connu son printemps le plus chaud depuis le début des relevés des températures en 1884, a annoncé lundi l’agence météorologique Met office. Il s’agit également du printemps le plus ensoleillé et de l’un des plus secs dans l’histoire du pays, ce qui a “créé des conditions difficiles pour l’agriculture et les ressources en eau dans une grande partie” du Royaume-Uni. L’Angleterre, en particulier, a connu son printemps le plus sec depuis plus d’un siècle, suscitant les inquiétudes des producteurs de betteraves à sucre ou de pommes de terre.Pour limiter les volumes d’eau utilisés, un système d’irrigation goutte-à-goutte est directement installé au pied des fraisiers de la ferme de Dartford.Selon Nick Marston, les producteurs britanniques ont déjà vendu près de 21.600 tonnes de fraises depuis le début de la saison, soit 5.000 tonnes de plus qu’à la même période l’an dernier.Car en plus d’être de meilleure qualité grâce au soleil, les fraises sont arrivées en rayons dès avril, alors qu’elles sont généralement mûres au mois de mai.

Commerce: les négociateurs disent avoir trouvé un “cadre”, à Trump et Xi de le valider

Les négociateurs américains et chinois ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi s’être accordés sur un “cadre général” pour lisser leurs différends commerciaux, laissant le soin à leurs présidents respectifs de le valider.Il s’agit de l’épilogue de deux jours de réunions à Londres, jusque tard dans la soirée de mardi.”Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général (…) et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs”, a déclaré à la presse le représentant chinois au Commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (23H00 GMT). “L’idée, c’est que nous allons rentrer, parler avec le président (américain Donald) Trump et nous assurer qu’il approuve. Ils (les Chinois) vont rentrer et parler au président Xi (Jinping) pour s’assurer qu’il approuve”, a décrit de son côté le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. “Et si c’est le cas, nous allons mettre en oeuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours”, a-t-il ajouté. M. Lutnick s’est aussi dit convaincu que les tensions autour des exportations chinoises de terres rares seront “résolues” dans le cadre de cet accord, sans détailler son contenu. Les terres rares chinoises constituent un enjeu clef des négociations, les Etats-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, actuellement bien plus bas “que celui considéré comme optimal par les entreprises”, avait souligné sur CNBC Kevin Hasset, principal conseiller économique de M. Trump.Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou encore les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).La Chine attend de son côté que les Etats-Unis reconsidèrent certains contrôles aux exportations sur ses produits.- “Aussi vite que possible” -Le cycle de discussions de Londres visait à prolonger – et préserver – la trêve arrachée un mois plus tôt à Genève. Courant jusqu’en août, celle-ci avait amené les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours. Mais un nouvel accès de fièvre avait menacé à nouveau, après que Donald Trump eut accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.Puis l’Américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison Blanche.Le négociateur chinois Li Chenggang a affirmé mardi soir que les échanges avaient été à Londres “très professionnels, rationnels, approfondis et francs”.”Nous avançons aussi vite que possible”, a affirmé en parallèle le représentant au Commerce de la Maison Blanche (USTR) Jamieson Greer, qui s’est montré “positif” en dépit d’une relation avec la Chine qualifiée de “compliquée”.En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours donc.Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les Etats-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles de Pékin.Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux Etats-Unis.