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Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.

L’automobile européenne dans une situation “très préoccupante”, selon un représentant de la filière

L’industrie automobile européenne n’est “pas éternelle” et se trouve dans une situation “très préoccupante”, a jugé mercredi matin Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente constructeurs et grands équipementiers automobiles français, réclamant de la “souplesse” face aux obligations de décarbonation.   “Je suis très inquiet de l’évolution de notre industrie (automobile) en Europe parce qu’elle n’est pas éternelle” et “pas à l’abri” face aux industriels “chinois qui font des voitures de grande qualité, qui sont à bas coûts, qui vont nous envahir”, a estimé Luc Chatel au micro de RMC. En mai, le marché des voitures neuves s’est replié de 12% en France, en baisse pour le cinquième mois consécutif. “On s’enfonce un peu dans une crise structurelle”, décrit le président de PFA, “parce que les consommateurs sont dans l’incertitude (et) reportent leur décision d’achat.”Une situation selon lui “très préoccupante”, que le secteur doit conjuguer avec la “difficulté de la transition” vers le tout électrique. L’échéance de 2035 pour l’interdiction de la vente dans l’Union Européenne de voitures neuves à moteur thermique, “aujourd’hui nous ne la tenons pas” au regard des ventes de véhicules électriques, assure-t-il. Pour y arriver, “il faut remettre de la souplesse” et “faire confiance à l’innovation, à la technologie”, préconise M. Chatel. L’Europe “a pris une décision réglementaire qu’elle a imposé à l’ensemble des industriels de la filière, alors qu’eux-mêmes avaient engagé des gros efforts en matière de réduction des émissions de CO2” mais a “juste oublié qu’à la fin, si on voulait y arriver, il fallait qu’il y ait des consommateurs qui achètent des voitures. On n’a pas pensé à eux et on s’est aperçu que finalement, les consommateurs, il leur fallait du temps pour changer leurs habitudes”, abonde-t-il. “On va avoir, au cours du deuxième semestre 2025 et 2026, ce qu’on appelle une clause de révision” à l’occasion de laquelle “on va faire un point sur le règlement voté en 2022 :  Est ce qu’on maintient en l’état ? Est-ce qu’on assouplit ? On va tout mettre sur la table”, assure le représentant. Au Parlement européen, certains élus ont fait savoir qu’ils préconiseraient également une révision de cette obligation. Début mai, les députés européens ont validé un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d’émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025. 

La Bourse de Paris en légère hausse

La Bourse de Paris évolue en légère hausse mercredi, sur un marché dynamique mais gardant un Å“il sur les tensions commerciales entre Washington et ses partenaires, au premier jour d’une nouvelle surtaxe douanière américaine sur l’acier et l’aluminium.Le CAC 40 prenait 0,29% vers 09H40 (heure de Paris), en hausse de 23,01 points. La veille, l’indice vedette parisien a gagné 0,34% à 7.763,84 points. “L’ambiance s’améliore peu à peu, car le ralentissement redouté de la croissance économique dû aux droits de douane ne se reflète pas dans les données conjoncturelles”, note Jochen Stanzl, chez CMC MarketsSuivant Wall Street, les indices sont portés par “l’espoir qui entoure le futur de la croissance américaine après un rapport sur l’emploi de bonne facture”, abonde John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Toutefois, “la mise en place aujourd’hui (mercredi) d’un doublement des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium laisse entendre que la Chine et l’Union européenne pourraient répliquer”, a-t-il ajouté.Ce mouvement haussier “reste très fragile”, relève Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.Le président américain Donald Trump a doublé la mise mercredi sur les importations d’acier et d’aluminium, en portant les surtaxes sectorielles à 50%, alors que des négociations avec plusieurs de ses partenaires doivent se tenir dans la journée à Paris.Dans un décret publié mardi et entré en vigueur à 04H01 GMT, cette hausse a été justifiée par la volonté de “s’assurer que (les importations) ne mettront pas en péril la sécurité nationale”.La Commission européenne a d’ores et déjà regretté “vivement” ces nouvelles taxes, qui “sapent les efforts en cours pour parvenir à une solution négociée” avec les Etats-Unis, menaçant de “contre-mesures”.Les investisseurs seront aussi à l’affut de la publication, au cours de la séance, des indices PMI dans les services en zone euro et aux Etats-Unis.Côté obligataire, le taux de l’emprunt à dix ans français de référence atteignait 3,18%, au même niveau que la veille.Carrefour cède des parts dans CarmilaLe géant français de la grande distribution  (-0,41% à 13,23 euros vers 09H40) a annoncé mardi la cession de 7% de ses parts dans le capital du groupe de centres commerciaux français Carmila, qui reculait de 4,73% à 17,74 euros à Paris.Le groupe conservera toutefois “environ 29,8%” des actions dans l’entreprise, et assure vouloir “rester l’actionnaire de référence” de Carmila.

Au pied des Alpes, l’usine Paraboot chausse le monde entier

Une odeur de cuir et de caoutchouc flotte dans l’usine de Paraboot, près de Grenoble, où une centaine d’ouvriers découpent, cousent, fondent, polissent ces chaussures “made in France” qui s’arrachent à l’étranger.A contre-courant du déclin des chausseurs français, le chiffre d’affaires de la marque ne cesse d’augmenter: 24 millions d’euros en 2023, 26,7 millions en 2024 et 28,2 millions prévus en 2025. La société exporte 67% de sa production, réalisée à 80% dans son usine de Saint-Jean-de Moirans, en contrebas des massifs du Vercors et de la Chartreuse, en Isère.Initialement spécialisée dans les chaussures de travail, Paraboot, née en 1908, continue d’équiper policiers ou électriciens mais est aussi devenue un produit de mode, vu aux pieds de stars comme George Clooney et Johnny Depp. Son secret ? Des produits “solides, durables et réparables” et un “ADN” qui n’a pas changé depuis 117 ans, vante Eric Forestier, PDG de l’entreprise. “Les planètes se sont alignées, parce que la tendance revient à des produits souvent assez simples” tels la chaussure Paraboot “reconnaissable de loin”, se réjouit-il auprès de l’AFP.Vendues entre 230 et 500 euros la paire, les chaussures en cuir cousues à la main au design rustique avec leurs semelles gommes et leur couture extérieure visible, conservent ces caractéristiques depuis la naissance de la marque. Elle a su toutefois élargir son public en multipliant les collaborations avec des marques niche comme Engineered Garments ou Arpenteur.- Savoir-faire -Fondée par Rémy Richard à Izeaux, à quelques kilomètres de l’usine actuelle, Paraboot emploie aujourd’hui quelque 200 personnes, en Isère et dans ses 28 boutiques réparties en France et en Belgique.Environ 600 paires de chaussures sortent chaque jour de l’usine de Saint-Jean-de-Moirans où s’affairent 97 ouvriers. Reste 20% de la production assurée en Espagne, en Italie et au Portugal “pour des raisons de savoir-faire”, justifie Eric Forestier, notamment pour profiter du cousu mocassin, expertise espagnole.”Dans le monde actuel c’est un peu la course à la technologie, nous c’est l’inverse: c’est la course à la préservation du savoir-faire”, résume le directeur marketing Pierre Colin, chaussures “Michael” aux pieds, le modèle phare de Paraboot.Répartis dans un hangar de 11.000 m2, machines et employés enchaînent 150 opérations pour fabriquer une paire. Au départ, des larges peaux – de veau, principalement, car peu abîmées – sont entreposées dans une grande salle. Celles-ci sont ensuite découpées en différentes petites pièces correspondant aux formes de tiges – le dessus de la chaussure – nécessaires. Le cuir constitue un tiers du prix de vente d’une chaussure, selon Pierre Colin.- Leader -Une fois assemblées, les pièces en cuir sont cousues en doublure, et non pas collées, un procédé “beaucoup plus long et fastidieux” mais qui permet d’évacuer la transpiration, explique le directeur marketing. La tige est ensuite reliée à la semelle en “cousu norvégien”, cette grosse couture extérieure emblématique de la marque.Un mode de fabrication qui permet de réparer la chaussure en remplaçant la semelle, un aspect “hyper important”, insiste Pierre Colin. L’usine dispose d’ailleurs d’un atelier réparation, moyennant 200 euros pour réparer une paire.Paraboot est une entreprise “socialement responsable depuis 1908”, s’amuse Eric Forestier, pour qui “produire en France, évidemment est un choix”, justifiant ainsi le prix élevé des modèles. Ce fait-maison “indéniablement aide”, notamment en Asie qui compte pour 35% de leur chiffre d’affaires, devant la France (33%) et l’Europe (30%), et puis l’Amérique du Nord. La marque, largement imitée, est même devenue “leader” des chaussures en cuir au Japon, selon son PDG.Outre les pieds des stars, Paraboot équipe la police française, EDF ou encore la gendarmerie, offrant une conformité aux normes de sécurité.Face à la violente crise qui frappe le secteur français de la chaussure depuis des années, avec les défaillances de San Marina et André, et le repêchage de Minelli et Clergerie au prix d’emplois supprimés, la direction de Paraboot mise sur la “prudence” et une “vision à long terme”.”L’objectif est de continuer ces 117 ans d’histoire”, insiste Eric Forestier.

Trump passe à 50% la surtaxe sur l’acier et l’aluminium, avant des négociations à Paris

Le président américain Donald Trump a doublé la mise mercredi sur les importations d’acier et d’aluminium et indiqué qu’il était “extrêmement dur de trouver un accord” avec le dirigeant chinois Xi Jinping, alors que les négociations avec plusieurs partenaires doivent se tenir dans la journée à Paris.Dans un décret publié mardi et entré en vigueur à 00H01 heure locale (04H01 GMT), le locataire de la Maison Blanche a justifié cette hausse par la volonté de “s’assurer que (les importations) ne mettront pas en péril la sécurité nationale”.”Même si les droits de douane imposés jusqu’ici ont apporté un soutien essentiel aux prix sur le marché américain, ils n’ont pas permis à ces industries de développer et de maintenir un taux d’utilisation des capacités de production qui soit suffisant pour leur pérennité et au regard des besoins de la défense nationale”, a justifié le texte du décret.Cas singulier, le Royaume-Uni est quant à lui exempté de cette nouvelle hausse et voit son taux rester à 25%, pour laisser le temps à Londres et Washington de boucler leurs négociations et faire entrer en vigueur un arrangement commercial, annoncé le mois dernier, censé réduire à zéro les droits de douane du secteur sidérurgique britannique.Le gouvernement britannique s’est dit “satisfait” et assure “continuer à travailler” avec l’exécutif américain pour que l’arrangement puisse entrer en vigueur, selon une déclaration transmise à l’AFP.UK Steel, qui représente les professionnels du secteur, salue de son côté “une pause bienvenue” mais appelle Londres et Washington à “transformer de toute urgence l’accord de mai en réalité”L’acier et l’aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l’entrée en vigueur d’une surtaxe de 25% le 12 mars, dans la volonté affichée d’inciter aux investissements dans le pays.Et ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l’automobile avant de s’étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs, sont les seuls à ne pas avoir été bloqués par une récente décision de justice, qui a visé les droits de douane appliqués sans distinction.Une nouvelle poussée de fièvre tarifaire qui intervient alors que le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR), Jamieson Greer, doit rencontrer le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, en marge d’une réunion de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui doit s’achever mercredi.Des discussions crispées, alors que Donald Trump a menacé l’UE de 50% de surtaxe, accusant le bloc de ne pas négocier de bonne foi.Et qui interviennent dans un contexte de fortes tensions, alors que la fin de la pause de 90 jours, annoncée dans la foulée des droits de douane dits “réciproques” est prévue pour le 9 juillet.- “Garder son sang-froid” -L’Europe s’est d’ores et déjà dite prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.En marge de la réunion à l’OCDE, M. Greer a de son côté annoncé qu’il allait rencontrer ses homologues vietnamien et malaisien.Une réunion des représentants au Commerce du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) a aussi lieu mercredi à 07H00 (heure locale) à la représentation canadienne de l’OCDE, à moins de deux semaines d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du 15 au 17 juin dans les Rocheuses canadiennes.”Nous devons parvenir à des solutions négociées et ce, le plus rapidement possible, car le temps presse”, a affirmé mardi la ministre allemande de l’économie, Katherina Reiche, en marge de cette conférence.”Il faut garder son sang-froid et démontrer toujours que la mise en place de ces droits de douane n’est dans l’intérêt de personne, à commencer par l’économie américaine”, a dit le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, également en marge de la réunion à l’OCDE.Le président américain a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.La Maison Blanche a assuré mardi que Donald Trump espérait échanger avec son homologue chinois Xi Jinping, “probablement cette semaine”, mais le président américain a déclaré mercredi sur son réseau Truth Social qu’il “est extrêmement dur de trouver un accord” avec lui.Avant le passage de la surtaxe à 50%, le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis en acier et aluminium, a estimé que ces droits de douane étaient “illégaux et injustifiés”.Le ministre de l’Economie mexicain, Marcelo Ebrard, a pour sa part indiqué que son pays demanderait vendredi à en être exempté, dénonçant des mesures “absurdes”. Le Mexique envoie 80% de ses exportations aux Etats-Unis.

Wall Street fait fi des inquiétudes commerciales

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, mettant de côté ses inquiétudes quant à la guerre commerciale lancée par Trump, et profitant de premières données sur l’emploi aux Etats-Unis jugées rassurantes.Le Dow Jones a avancé de 0,51%, l’indice Nasdaq a pris 0,81% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,58%.”Parfois, les émotions prennent le dessus. Et (alors) la logique s’efface” sur le marché boursier, assure auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.En l’occurrence, “les investisseurs ont le sentiment que le marché peut aller plus haut” et “s’attendent à ce qu’un accord commercial soit conclu” entre la Chine et les Etats-Unis malgré le regain de tensions des derniers jours, estime l’analyste.La Maison Blanche a indiqué lundi que les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping se parleraient “probablement” cette semaine, des propos que Pékin n’a toutefois pas corroborés, dans un contexte de tensions commerciales plus vives que jamais.Le président américain, qui a fait prendre aux Etats-Unis un virage résolument protectionniste depuis son retour au pouvoir en janvier, avait suscité vendredi un nouvel accès de tension avec Pékin, en accusant la Chine de ne pas respecter les termes de la trêve commerciale négociée le 12 mai entre les deux pays à Genève.Les Etats-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord afin de suspendre temporairement une folle surenchère qui avait porté les droits de douane sur les produits américains à 125% et ceux appliqués aux produits chinois à 145%.L’absence de baisse importante des principaux indices de Wall Street montre qu’il “est très clair que le marché accorde à Trump et à l’économie le bénéfice du doute”, estime Adam Sarhan.Par ailleurs, “les investisseurs ne prêtent pas attention aux perspectives économiques négatives de l’OCDE et choisissent de se concentrer sur le rapport JOLTS de ce matin, plus fort que prévu, pour le mois d’avril”, écrit dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Ce rapport du ministère américain du Travail a mis en évidence une hausse surprise des offres d’emplois en avril, qui ont été plus nombreuses qu’au mois précédent.D’autres données sur l’emploi aux Etats-Unis sont attendues tout au long de la semaine, dont les inscriptions au chômage jeudi, puis le taux de chômage vendredi.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans était quasi stable par rapport à la veille, à 4,45%.Au tableau des valeurs, le géant des semiconducteurs Nvidia (+2,80% à 141,22 dollars) a profité de l’enthousiasme général et a repris la place de première capitalisation mondiale à Microsoft (+0,22% à 462,97 dollars).La chaîne de magasins d’articles à bas prix Dollar General s’est envolée (+15,85% à 112,57 dollars), portée par des résultats supérieurs aux attentes, et à des prévisions annuelles revues à la hausse. L’application de rencontres Bumble a reculé de 6,45% à 5,37 dollars en raison d’un abaissement de la recommandation d’achat des analystes de JPMorgan, qui soulignent que l’entreprise peine à résister à ses concurrents.Le laboratoire allemand BioNTech (+2,25% à 115,64 dollars) a de nouveau profité de son accord avec le laboratoire américain Bristol Myers Squibb (BMS) pour développer conjointement un nouvel anticorps pour le traitement du cancer.

A Bercy, consultations sur les “leviers” pour redresser les comptes de la Sécu

Parlementaires, partenaires sociaux, représentants de syndicats professionnels de la santé et ministres se sont réunis mardi à Bercy pour réfléchir “aux leviers” d’un retour à l’équilibre financier de la Sécurité sociale avant 2029, objectif du gouvernement malgré un déficit chronique.Les ministres présents – Catherine Vautrin, Amélie de Montchalin, Yannick Neuder et Charlotte Parmentier-Lecocq – ont procédé à un très long tour de table avec les membres de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), pour “l’une des plus grosses séquences de dialogue budgétaire”, avant les annonces du Premier ministre à la mi-juillet, a indiqué un conseiller gouvernemental.A la sortie de la réunion, dans la soirée, les quatre ministres n’ont donné aucune indication sur les orientations que le gouvernement pourrait prendre pour parvenir à son objectif d’équilibrer la Sécurité sociale pour 2029.”C’est beaucoup trop tôt pour faire la moindre annonce”, a répondu Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, en réponse à une question d’une journaliste sur la possibilité d’une “année blanche” l’an prochain (un gel de prestations sociales à leur niveau actuel). “Nous ne sommes pas encore aux réponses, nous sommes en train de travailler”, a-t-elle indiqué.”Il y a un élément qui ressort très fort de nos échanges aujourd’hui, c’est que la meilleure manière de financer notre protection sociale, c’est d’encourager le travail, le taux d’emploi des jeunes, le taux d’emploi des seniors, au fond, que nous créions plus de richesse”, de son côté précisé Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics.Selon le rapport annuel que vient de publier de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, en l’absence de nouvelles mesures de réduction des dépenses ou d’augmentation des recettes, le déficit sera de 2029 de 24,8 milliards d’euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025.”Il y a de quoi être préoccupé”, a commenté mardi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon sur France 2, citant les défis que sont pour la Sécurité sociale la “crise démographique” ou le “défi climatique”. “Il faut essayer de sortir un peu des vieilles recettes et de se dire comment on peut pérenniser cette Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en ciblant la proposition de “TVA sociale” qui “ne fonctionne pas”. Devant les sénateurs, François Bayrou a estimé la semaine dernière qu’il faudrait “reprendre totalement la question du financement de notre modèle social”.Le Premier ministre n’écarte aucune piste, y compris la “TVA sociale” dénoncée par la gauche et le RN. Mais “aucune des mesures” qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics “n’est arrêtée” pour l’instant selon lui. M. Bayrou n’a pas exclu que dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale.

Le bateau de Greenpeace interdit au sommet de l’ONU sur les océans à Nice

Le bateau de Greenpeace, qui devait rejoindre la trentaine de navires scientifiques d’ONG invités à Nice en marge du sommet de l’ONU sur les océans n’aura finalement pas le droit d’entrer dans le port, a-t-on appris auprès de l’ONG et de la mairie.L’Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi.Le Thalassa ou le Tethys II de l’Ifremer, le navire allemand Meteor, l’Espagnol Odon de Buen, l’Italien Gaia Blu, l’Ocean Explorer de Ray Dalio, la goélette Tara, le Perséverance de Jean-Louis Etienne ou encore le Blue Panda du WWF doivent se relayer dans le port pour accueillir le grand public jusqu’à jeudi, puis les délégations du sommet.Mais le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation de l’Arctic Sunrise, qui pourra seulement rester au large. Il n’y a en revanche pas de restriction concernant la participation de membres de Greenpeace au sommet.Selon la mairie, l’arrêté fait suite à une demande de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, exprimée lors d’un comité de pilotage organisé le 22 mai à Nice. Le cabinet de la ministre a démenti, assurant qu’elle ne s’occupait pas des sujets d’ordre public.Pour le patron de Greenpeace, Mads Christensen, il s’agit d'”une décision politique (…) absolument inacceptable”.Mme Pannier-Runacher reproche à Greenpeace le larguage en mer le 21 mai, depuis l’Arctic Sunrise, d’une quinzaine de rochers dans une aire protégée de la Méditerranée pour empêcher le chalutage de fond. “Je ne peux que réprouver qu’un bateau de Greenpeace soit entré dans une aire marine protégée pour y déverser des cailloux (…), soi-disant pour empêcher des chaluts de venir alors que c’est un parc où les chaluts ne sont pas autorisés”, avait-elle déclaré le 22 mai à Nice, à l’issue du comité de pilotage.L’ONG avait répliqué qu’il s’agissait justement d’empêcher une activité certes interdite mais qui perdurait, assurant avoir croisé plusieurs chalutiers en activité lors de son opération.L’Arctic Sunrise avait déjà été banni samedi de la parade de dizaines de navires prévue dimanche au large de Nice à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, à la veille de l’ouverture de la conférence onusienne.L’organisateur de la parade, Yvan Griboval, a expliqué à l’ONG qu’il ne voulait pas prendre le risque d’une action de revendication pendant la parade. Il a assuré à l’AFP qu’il s’agissait d’une décision personnelle, sans “aucune connotation politique”. 

Youporn et Pornhub suspendent leur accès en France à partir de mercredi

Le bras de fer est engagé: Aylo, maison mère des sites pornographiques Youporn et Pornhub, va suspendre mercredi et jusqu’à nouvel ordre l’accès aux contenus de ses plateformes en France, afin de protester contre l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs. “Nous avons pris la décision difficile de suspendre l’accès à nos sites en France dès demain après-midi et d’utiliser nos plateformes pour nous adresser directement au public français”, a déclaré mardi Alex Kekesi, vice-présidente de la communauté et de la marque chez Aylo, lors d’une conférence de presse en ligne.Les internautes cherchant à aller sur les sites Youporn, Pornhub et Redtube tomberont ainsi sur une page d’accueil qui détaille la position de l’entreprise sur le sujet, avec une image du tableau “la Liberté guidant le peuple” du peintre Eugène Delacroix. – “Panneau publicitaire géant” -“Nous nous servons de notre site comme d’un panneau publicitaire géant”, a résumé Mme Kekesi. Son groupe entend ainsi protester contre une loi française de 2024 obligeant les éditeurs de sites X à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder, sous peine de sanctions du gendarme du numérique et de l’audiovisuel, l’Arcom, pouvant aller jusqu’au blocage. Ils doivent exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité. Aylo défend de son côté une vérification de l’âge au niveau des appareils et de leur système d’exploitation.  “Google, Apple et Microsoft ont tous la capacité de vérifier l’âge de l’utilisateur au niveau du système d’exploitation ou de l’appareil, et de fournir une information sur l’âge à tout site ou application”, a avancé Solomon Friedman du fonds d’investissement Ethical Capital Partners, propriétaire d’Aylo.”Les mesures mises en place par le gouvernement français sont déraisonnables, disproportionnées et inefficaces”, a-t-il ajouté.Ce système de vérification de l’âge était toutefois réclamé de longue date par les associations de protection de l’enfance.- “Protéger nos enfants” – “Demander aux sites de vérifier l’âge, ce n’est pas stigmatiser les adultes mais juste protéger nos enfants. (…) Si Aylo préfère sortir de la France que d’appliquer notre loi, libre à eux”, a réagi auprès de l’AFP la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz.”Pornhub, YouPorn et Redtube refusent de se conformer à notre cadre légal et décident de partir. Tant mieux ! Il y aura moins de contenus violents, dégradants, humiliants accessibles aux mineurs en France. Au revoir”, a commenté de son côté Aurore Bergé, ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, sur le réseau social X.Dans un communiqué, l’Arcom a dit “prendre acte de cette décision” et a rappelé “sa détermination, partagée par les institutions européennes, à protéger les mineurs en ligne”.Aylo revendique sept millions de visiteurs quotidiens en France sur ses différentes plateformes de contenus pornographiques. Selon l’Arcom, “chaque mois, Pornhub (…) est visité par plus d’un tiers des adolescents de 12 à 17 ans”.L’entreprise Aylo mène une campagne similaire aux Etats-Unis, où ses sites sont bloqués dans 17 Etats — essentiellement dans le sud du pays — qui ont mis en place des lois de vérification de l’âge des utilisateurs.Pornhub est par ailleurs dans le viseur de l’Union européenne. Bruxelles a ainsi ouvert une enquête en mai, dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA), contre cette plateforme d’Aylo ainsi que trois autres sites porno, soupçonnés de ne pas prendre de mesures suffisantes pour empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus. A terme, l’ouverture d’une telle enquête peut aboutir à de lourdes sanctions financières en cas d’infractions avérées.

La Bourse de Paris fait une pause au milieu du brouillard commercial des Etats-Unis

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,34% mardi, après la hausse des offres d’emplois aux Etats-Unis et la baisse de l’inflation en zone euro, offrant un peu de répit à un marché inquiet de la politique commerciales américaine.L’indice vedette CAC 40 a gagné 26,64 points et s’est établi à 7.763,84 points. Lundi, l’indice parisien avait perdu 0,19%.Selon un rapport publié par le ministère américain du Travail, en avril, le nombre d’offres d’emplois a augmenté plus qu’attendu.”C’est un bon signal pour le marché. L’économie américaine se porte bien et ce rapport ne donne pas de raison de voir les indices boursiers glisser dans un sens ou dans un autre”, commente Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM.”Au fond, l’économie américaine va bien et ce malgré des déclarations anxiogènes de Donald Trump qui continue de souffler le chaud et le froid sur les marchés (…). On attend une clarification de la feuille de route des Etats-Unis” quant à leur politique commerciale, a-t-il poursuivi.Ailleurs à l’agenda de la séance, les regards se sont tournés vers “l’inflation de la zone euro qui est arrivée sous la cible des 2% visée par la Banque centrale européenne, ce qui conforte un peu plus l’idée d’une baisse des taux” jeudi, a ajouté Mabrouk Chetouane.Dans le détail, l’inflation a ralenti plus que prévu en mai dans la zone euro à 1,9% sur un an, après 2,2% en avril, et a atteint son plus bas niveau depuis septembre.L’accalmie est un peu plus marquée que prévu: les analystes de Factset s’attendaient en moyenne à une inflation à 2% en mai en glissement annuel dans les 20 pays partageant la monnaie unique.Désormais, les inquiétudes liées à la faible croissance économique en Europe ont éclipsé la peur de l’inflation.Par ailleurs, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 et 2026, selon un rapport publié mardi, ajoutant que l’activité économique américaine va “nettement ralentir en raison du relèvement marqué des droits de douane”.Wavestone porté par ses résultatsLe cabinet de conseil français Wavestone a gagné 8,58% à 55,70 euros après avoir publié des résultats en hausse pour son année fiscale 2024-2025, faisant état d’un bénéfice net en progression de 30%.