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General Motors dévoile sa voiture du futur: autonomie en 2028, IA et ordinateur central

Le constructeur automobile américain General Motors a dévoilé mercredi ses ambitions pour son véhicule du futur, annonçant un partenariat avec l’assistant d’intelligence artificielle (IA) Gemini de Google, le lancement de la conduite autonome en 2028 chez Cadillac ou encore un nouvel ordinateur central.”Nous sommes ici pour vous montrer ce que nous préparions en coulisses: notre vision pour nos véhicules, notre groupe, notre industrie”, a déclaré Mary Barra, patronne de General Motors, lors d’une présentation à New York. “Nous oeuvrons pour accélérer le futur”, a-t-elle lancé.L’objectif du constructeur de Détroit (Michigan) est de “placer les dernières innovations technologiques entre les mains de tous les conducteurs”.A commencer par les propriétaires du luxueux SUV Escalade IQ de Cadillac, dont le prix d’entrée de gamme est actuellement de 129.900 dollars.Sa version électrique doit être, dès 2028, la toute première de la gamme de GM à être autonome “eyes-off”, autrement dit “sans les yeux”.Le groupe bénéficie déjà de l’expérience du “hands-free” avec son option Super Cruise, qui cumule plus de 700 millions de miles – 1,1 milliard de kilomètres – parcourus “sans un seul accident attribué au système”.Pour le groupe, l’autonomie est “l’une des étapes les plus importantes vers le futur”.A même horizon, General Motors prévoit de lancer une nouvelle plateforme informatique – un ordinateur central – dans ses véhicules électriques et à combustion. Là encore, c’est le Cadillac Escalade IQ qui sera pionnière.Cette plateforme a vocation à gérer la totalité des fonctions et équipements (propulsion, conduite, divertissement, sécurité, etc.), avec un unique logiciel pouvant être actualisé plus facilement et plus rapidement, affirme GM.- Manganèse contre nickel -Elle remplacera la douzaine d’appareils électroniques, chacun avec ses propres puces et logiciels, disséminés actuellement dans un véhicule.Des efforts ont également été faits au niveau de la batterie, en utilisant du manganèse qui est moins couteux que le nickel et moins rare que certains matériaux utilisés actuellement. La batterie LMR offre aussi une autonomie supérieure, ont indiqué les spécialistes de GM, lors de la présentation.Par ailleurs, le géant historique et numéro 1 aux Etats-Unis compte équiper à partir de 2026 ses véhicules de l’IA Gemini “pour que vous puissiez discuter avec votre voiture aussi naturellement que vous le feriez avec un passager”, a-t-il fait miroiter.Ceci en attendant de développer son propre assistant d’intelligence artificielle, conçu sur mesure pour ses véhicules.Il pourra expliquer à l’automobiliste le concept de conduite à une seule pédale (accélération en appuyant et freinage en relâchant), signaler un problème technique, repérer un endroit pour se restaurer pendant un long trajet, guider le conducteur pour faire un créneau, suggérer un itinéraire bis en cas de problème, ont expliqué les spécialistes de GM.Avec le cumul de la conduite autonome et de l’intelligence artificielle, le véhicule pourrait aussi, par exemple, déposer son propriétaire sur son lieu de travail et ensuite, tout seul, aller récupérer des courses, des vêtements au pressing, aller au garage pour sa maintenance, effectuer d’autres taches, puis aller récupérer son propriétaire à la sortie du bureau.”Entre l’IA, la robotique d’avant-garde et une puissante plateforme informatique, nous allons créer une nouvelle génération de véhicules pour offrir une expérience personnalisée à chaque conducteur”, a fait valoir GM.

La Bourse de Paris se replie après un record la veille

La Bourse de Paris a terminé en repli mercredi, reprenant son souffle après un record la veille et quelques résultats d’entreprises mitigés.L’indice vedette CAC 40 a cédé 51,99 points, soit 0,63%, à 8.206,87 points.Mardi, l’indice phare de la place parisienne avait atteint de nouveaux sommets historiques, à 8.271,48 points en séance et à 8.258,86 points en clôture, balayant les précédents records datant de mai 2024.”La Bourse de Paris est assez stable”, a jugé Mike O’Sullivan, économiste en chef chez Moonfare. “Trois facteurs ont animé le CAC 40 ces deux dernières semaines: la chute de BNP Paribas pour une raison spécifique (une condamnation par un tribunal américain à des dommages de 20,75 millions de dollars, ndlr), le rebond de LVMH et l’achat de la division beauté de Kering par L’Oréal”, a-t-il expliqué. Sur le plan politique, les investisseurs “sont un peu plus optimistes au niveau du budget” de la France, a estimé l’économiste.L’Oréal plongeLe titre L’Oréal a perdu 6,70% à 371,35 euros, connaissant sa pire séance boursière depuis février 2024, au lendemain de la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel décevant.Les ventes de l’Oréal ont progressé de 0,5% à 10,3 milliard d’euros. A périmètre et taux de change comparable, la hausse est de 4,2%.Hermès a terminé en repli de 2,27% à 2.199 euros, bien qu’il ait annoncé un chiffre d’affaires en hausse de 5% à 3,9 milliards d’euros.Ipsen recherchéLe groupe pharmaceutique français Ipsen a gagné 5,31% à 119,10 euros après avoir annoncé son intention d’acquérir la société de biotechnologie marseillaise ImCheck Therapeutics, une transaction pouvant aller jusqu’à un milliard d’euros qui le renforce en oncologie, l’un des piliers de sa stratégie.Cette acquisition porte sur un anticorps monoconal en développement dans le traitement de première ligne de la leucémie myéloïde aiguë (LMA), un cancer du sang, chez des patients qui ne peuvent pas tolérer une chimiothérapie intensive. Les ventes d’Ipsen au 3e trimestre ont par ailleurs largement dépassé les attentes (+9,4% à 915 millions d’euros), selon les analystes de Jefferies. Worldline s’envoleLe spécialiste français des paiements électroniques Worldline s’est envolé de 7,91% à 2,66 euros, après un bond de plus de 18% en début de séance.Il a connu une légère baisse de 0,8% de son chiffre d’affaires au 3e trimestre à 1,15 milliard d’euros et ajusté ses prévisions pour l’année 2025.Depuis le début de l’année, le titre Worldline, ancienne filiale du français Atos, a dévissé de plus de 65% en raison de crises successives.

Les mécanismes du commerce mondial menacés de “dérailler”, alerte le secrétaire général de l’ONU

Les mécanismes régissant le commerce mondial se trouvent sous la menace d’un “déraillement” sur fonds de conflits commerciaux, a estimé mercredi à Genève le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, se disant également préoccupé par une dette globale croissante et le manque de filets de sécurité financiers internationaux.”La dette mondiale a explosé. La pauvreté et la faim persistent. L’architecture financière internationale ne fournit pas un filet de sécurité adéquat aux pays en développement. Et le système commercial fondé sur des règles risque de dérailler”, a alerté M. Guterres dans une allocution lors de la 16e Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).Le chef de l’ONU a particulièrement pointé du doigt l’incertitude mondiale persistante, provoquée par les droits de douane mis en place par Donald Trump et les tensions commerciales qu’ils ont déclenchées.”Les barrières commerciales se multiplient, certains pays les moins avancés étant confrontés à des droits de douane exorbitants de 40%, alors qu’ils ne représentent qu’à peine 1% des flux commerciaux mondiaux”, a-t-il ajouté, alertant sur “un risque croissant de guerres commerciales pour les biens”.”L’incertitude grandit, et les investissements reculent. Les chaînes d’approvisionnement sont en pleine turbulence”, a-t-il souligné.M. Guterres a toutefois relevé des motifs d’espoir dans le “tourbillon de changement” de l’économie mondiale avec “les trois quarts de la croissance mondiale (qui) proviennent désormais des pays en développement”. En outre, a-t-il souligné, les technologies de pointe “injectent des milliers de milliards dans l’économie mondiale” et les accords commerciaux régionaux ont été “multipliés par sept depuis les années 1990”, alors que “la collaboration Sud-Sud s’intensifie. Toutefois, a souligné le secrétaire général de l’ONU, l’aide au développement recule, faisant peser un danger sur les pays les plus fragiles. Et “les divisions géopolitiques, les inégalités, la crise climatique et les conflits nouveaux et prolongés se répercutent sur l’économie mondiale”. – Un “Forum” sur la dette -Face à ces dangers, M. Guterres a identifié quatre axes prioritaires sur lesquels la communauté internationale doit agir pour protéger les plus faibles: un système mondial de commerce et d’investissement équitable, le financement des pays en développement, la technologie et l’innovation pour stimuler l’économie et l’alignement des politiques commerciales sur les objectifs climatiques.Mercredi, le chef de l’ONU a également annoncé le lancement du Forum de Séville sur la dette, avec le soutien de la Cnuced. Appelant à une réduction des coûts et des risques d’emprunt, ainsi qu’à un soutien plus rapide aux pays en situation de surendettement, M. Guterres a déclaré que certains États étaient “écrasés” par la dette. La dette publique mondiale a atteint 102.000 milliards de dollars en 2024, dont 31.000 milliards de dollars pour les seuls pays en développement, qui ont eu 921 milliards de dollars d’intérêts à payer en 2024, selon la Cnuced. Le Forum de Séville vise à débloquer des financements pour les pays en développement, à renforcer leur capacité à mobiliser des financements nationaux, à mobiliser davantage de financements privés et à tripler le pouvoir de prêt des banques multilatérales de développement. Sa première réunion devrait se tenir l’année prochaine. La Cnuced indique que 3,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui consacrent plus d’argent au service de la dette qu’à la santé ou à l’éducation. “Il s’agit d’une lente érosion du développement, en même temps qu’une réduction budgétaire”, a estimé Rebeca Grynspan, directrice générale de l’agence onusienne. “La véritable stabilité signifie que les pays peuvent anticiper au-delà du prochain paiement, investir dans leur avenir et construire, et non pas simplement survivre. Nous sommes actuellement confrontés à une gestion de crise perpétuelle déguisée en normalité”, a-t-elle déploré. 

Grèce: vaste coup de filet en lien avec une fraude “systématique” aux aides agricoles européennes

Trente-sept personnes ont été arrêtées mercredi en Grèce soupçonnées d’être impliquées dans une fraude “massive et systématique” aux subventions agricoles de l’Union européenne, ainsi que “dans des activités de blanchiment d’argent”, selon le Parquet européen.La police grecque a précisé que ces interpellations s’étaient déroulées “dans plusieurs régions de Grèce” et que 43 autres personnes étaient actuellement recherchées, dont certaines se trouvent à l’étranger, selon la porte-parole de la police, Konstantina Dimoglidou sur la chaîne ERT.Ce scandale éclabousse la Grèce depuis le printemps et n’a cessé de grossir à la faveur des révélations dans les médias grecs notamment.Durant des années, des millions d’euros de fonds européens destinés à soutenir les agriculteurs ont été détournés via l’organisme chargé du versement des aides agricoles européennes OPEKEPE, aujourd’hui dissout. Une partie des versements frauduleux octroyés à des personnes qui n’étaient pas toujours des agriculteurs a servi à l’achat “de biens de luxe, de voyages et de véhicules”, a précisé le Parquet européen basé au Luxembourg.”Les suspects auraient émis de fausses factures, transféré les fonds via plusieurs comptes bancaires et les auraient mélangés à des revenus légitimes”, selon la même source. – Bananes au mont Olympe -Pour obtenir des subventions, ils sont soupçonnés d’avoir “déclaré frauduleusement des terres agricoles et des pâturages ne leur appartenant pas” ou d’avoir “gonflé artificiellement le nombre de têtes de bétail”.Les dossiers de subventions les plus surprenants en cours d’investigation concernent par exemple des pâturages déclarés sur des sites archéologiques, des oliveraies sur le terrain d’un aéroport militaire ou des plantations de bananes sur le mont Olympe… Lors d’une récente visite à Athènes, la procureure en chef du Parquet européen, Laura Kövesi, s’était engagée “à nettoyer les écuries d’Augias”.La magistrate avait dénoncé “la corruption, le népotisme et le clientélisme” qui a régné au sein de l’OPEKEPE.La presse grecque avait par exemple révélé, écoutes téléphoniques à l’appui, qu’un haut responsable de l’OPEKEPE prévenait des agriculteurs ayant illicitement reçu des subventions de contrôles européens inopinés.L’enquête européenne a révélé un abus généralisé des fonds distribués par cet organisme, qui, selon le gouvernement, a versé plus de trois milliards d’euros par an, principalement sous forme de subventions à 680.000 agriculteurs.Certains des suspects auraient “illégalement” empoché au moins cinq millions d’euros, a affirmé la porte-parole de la police grecque.Un suspect sur l’île de Crète aurait illégalement empoché 2,5 millions d’euros entre 2021 et 2023 et aurait en sa possession huit voitures dont une Jaguar, selon ERT.D’après l’enquête préliminaire du Parquet européen, 324 personnes ont été identifiées comme bénéficiaires des subventions, causant un préjudice estimé à plus de 19,6 millions d’euros au budget de l’Union européenne. “La plupart (des personnes impliquées directement dans cette fraude, ndlr) ne semblent avoir aucun lien réel avec le secteur agricole”, selon le communiqué du Parquet.- Villas, voitures de sport -La fraude a commencé à la suite d’un changement dans la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne, qui en 2014 a déplacé les subventions du bétail vers les terres. Le cadastre grec à l’époque était largement incomplet ce qui signifiait que la propriété d’une grande partie du pays était incertaine. Les vrais agriculteurs ont perdu 70 millions d’euros par an, selon un ancien président de l’OPEKEPE, Moschos Korasidis, à l’AFP.”Cet argent était censé aider les agriculteurs honnêtes et travailleurs (…) Pas à payer des villas, des voitures de sport, et Dieu sait quoi d’autre”, s’était indignée Mme Kövesi.  L’affaire a entraîné la démission d’un ministre, du directeur de l’OPEKEPE et deux autres hauts responsables. L’enquête de la justice européenne porte principalement sur la période du mandat du gouvernement conservateur du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, arrivé au pouvoir en 2019.Elle a aussi révélé que la plupart des fausses déclarations concernaient l’île de Crète, où la famille de M. Mitsotakis exerce une influence politique depuis plus d’un siècle. Le chef du gouvernement a averti mercredi sur la radio Skai qu’il existait un “grand danger” que les fonds de l’UE destinés au secteur primaire en Grèce soient “remis en question” si l’affaire n’était pas résolue. 

Smartphones: Londres veut pousser Google et Apple à ouvrir davantage leurs plateformes

L’autorité britannique de la concurrence (CMA) a estimé mercredi que la position dominante des écosystèmes d’Apple et Google sur les smartphones et tablettes justifiait de leur appliquer un cadre plus strict, qui pourrait les contraindre à ouvrir leurs plateformes.”Apple et Google disposent tous deux d’un pouvoir de marché substantiel et bien ancré, ainsi que d’une position d’importance stratégique sur leurs plateformes mobiles respectives”, explique dans un communiqué la CMA, qui dit attribuer aux deux entreprises le statut de “sociétés stratégiques” sur le marché.La désignation des deux géants “n’entraîne aucune exigence immédiate”, mais elle permettra dans un second temps à la CMA “d’envisager des interventions proportionnées et ciblées afin de garantir (…) une concurrence effective” et que les utilisateurs soient “traités équitablement”, ajoute le régulateur.Google a immédiatement dénoncé une décision “décevante, disproportionnée et injustifiée”, estimant que, contrairement à Apple, son système d’exploitation pour smartphones, Android, favorise la concurrence, selon des propos d’Oliver Bethell, son directeur de la concurrence, transmis à l’AFP.”N’importe qui, y compris nos concurrents, peut personnaliser et créer des appareils gratuitement avec le système d’exploitation open source Android”, insiste-t-il. Il fait aussi valoir que Google autorise déjà le téléchargement d’applications sur des plateformes tierces.- “Concurrence féroce” -Apple estime de son côté “faire face à une concurrence féroce” sur tous ses marchés et dit “travailler sans relâche pour créer les meilleurs produits, services et expériences utilisateur”, selon un porte-parole.La décision de la CMA s’inscrit dans le cadre d’un nouveau régime britannique entré en vigueur en janvier, qui s’inspire du Règlement européen sur les marchés numériques (“Digital Markets Act”, DMA), que doivent respecter dans l’UE une poignée de géants des technologies dont Apple, Google et Meta, et qui vise à mettre un terme à leurs abus de position dominante.”Nous exhortons le Royaume-Uni à ne pas suivre la même voie” que l’Europe, a ajouté la marque à la Pomme, estimant que les règles de l’UE réduisent “la protection de la vie privée et la sécurité des appareils”, retardent l’accès aux nouvelles fonctionnalités et dégradent l’expérience des utilisateurs.La CMA avait ouvert une enquête fin-janvier sur les écosystèmes mobiles d’Apple et de Google, notamment leurs systèmes d’exploitation (iOS et Android) et leurs magasins d’applications, qui s’arrogent la quasi-totalité du marché, appelant à “davantage de concurrence et un choix accru”.Le régulateur recommandait d’offrir aux utilisateurs de ne plus passer par les boutiques d’applications officielles pour leurs achats, par exemple les abonnements aux sites de streaming, afin d’éviter certaines commissions.Il demandait aussi plus de transparence dans la façon dont les plateformes évaluent les applications.- Situation “incertaine” -Visant spécifiquement Apple, le régulateur disait également vouloir donner aux développeurs d’applications un meilleur accès “aux fonctionnalités clés” de ses appareils et limiter les blocages qu’il constate aujourd’hui sur les portefeuilles numériques.Selon Google, la situation est encore “incertaine” car il reste à savoir quelles mesures seront effectivement prises par la CMA en vertu de ce nouveau statut.Le géant californien avait déjà été désigné, il y a une dizaine de jours, “société stratégique” sur le marché de la recherche en ligne, en raison de la domination de son moteur de recherche.La CMA avait précisé que l’assistant d’intelligence artificielle (IA) de Google, Gemini, ne fait pour l’instant pas partie du cadre de cette désignation.Mais l’annonce avait, déjà, suscité le courroux du groupe de Mountain View, estimant que cela “freinerait l’innovation et la croissance au Royaume-Uni”.Google emploie plus de 7.000 personnes dans le pays, où Apple dispose pour sa part de quelque 8.000 salariés.

La Fondation 30 millions d’amis doit dépenser davantage, selon la Cour des comptes

La Cour des comptes a étrillé mercredi dans un rapport la gestion budgétaire de la Fondation 30 millions d’amis et fait peser la menace d’une suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie l’association de protection des animaux.L’instance chargée de s’assurer du bon emploi de l’argent public pointe une “thésaurisation excessive” des ressources après avoir épluché les comptes 2019-2023 de la Fondation 30 millions d’amis, association reconnue d’utilité publique qui bénéficie de dons et donc d’avantages fiscaux.Si au départ l’association créée en 1981 et transformée en fondation en 1995 évoluait de manière modeste, elle a gagné en notoriété et n’a cessé depuis d’engranger des dons. “La fondation dispose désormais d’une assise financière considérable”, affirme la Cour des comptes, citant un bilan de 135 millions d’euros en 2023, notamment alimenté par 39 millions de dons. “Ses réserves mobilisables atteignent près de 86 millions d’euros soit 4,5 années de charges d’exploitation. Une telle thésaurisation, difficilement justifiable pour une fondation financée par la générosité du public et bénéficiant d’avantages fiscaux, ne peut perdurer”, poursuit l’instance. La Cour estime ainsi que “son activité” est “modeste au regard de ses moyens”.Elle regrette que le manque de transparence financière “ne permet pas aux donateurs de disposer d’une image fidèle de l’utilisation de leur générosité”.Parmi les recommandations de la Cour des comptes, qui doivent être mises en place avant la fin du premier semestre 2026: le renforcement des compétences professionnelles des salariés, un contrôle interne structuré sur le recours aux prestataires, un plan stratégique, des programmations notamment sur le budget et l’immobilier.”Faute de se mettre en capacité d’employer ces fonds efficacement, la fondation s’exposerait à devoir réduire sa collecte”, menace la Cour des comptes qui évoque dans son rapport “l’hypothèse d’une déclaration de non-conformité”, soit la suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie la fondation. L’association a reconnu mercredi, après la parution du rapport, que sa “progression spectaculaire” lui commandait “d’adapter sa gouvernance, son organisation […] et ses investissements dans de nouveaux projets”.Elle a estimé être “pleinement engagée” pour “assurer la croissance de ses actions en proportion de celle de ses ressources”.”Les recommandations de la Cour des comptes sont d’ores et déjà prises en compte”, a-t-elle avancé.La Fondation 30 millions d’amis (à l’origine “Association de défense des animaux de compagnie”) a été créée dans le sillage de l’émission de télévision éponyme diffusée à partir de 1976, initialement pour recueillir les dons spontanés des téléspectateurs.Au-delà de la sensibilisation, son rôle a progressivement muté vers le sauvetage des animaux maltraités. Elle gère deux refuges et aide financièrement environ 215 refuges pour l’accueil des chiens et chats et 15 refuges pour l’accueil d’équidés. 

Wall Street digère une nouvelle salve de résultats

La Bourse de New York évolue sur une note prudente mercredi, s’accordant le temps d’analyser les performances financières d’une multitude d’entreprises, dans un contexte commercial toujours incertain, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones reculait de 0,05%, au lendemain d’un record en clôture, tandis que le Nasdaq lâchait 0,21% et l’indice élargi S&P 500 était stable (-0,01%).”Les résultats d’entreprises sont vraiment centraux (…) c’est ce qui a stimulé les marchés” ces dernières semaines en l’absence de données économiques d’ampleur, relève auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.Dans leur ensemble, ces publications financières se sont révèlées jusqu’à présent “meilleurs qu’attendu”, ce qui a permis “au marché de continuer à afficher un sentiment de prise de risque”, ajoute l’analyste.Patrick O’Hare, de Briefing.com, note une forme de “léthargie” en début de séance mercredi.Les indices “sont freinés par la réaction décevante” aux résultats de Netflix, qui accroit “les inquiétudes persistantes en matière de valorisation” des plus grosses capitalisations boursières, assure M. O’Hare.Le géant du streaming a dégagé au troisième trimestre un bénéfice de 2,5 milliards de dollars, soit nettement moins qu’anticipé, en raison d’un litige fiscal au Brésil.Ce coup de frein à sa rentabilité insolente fait chuter son titre: vers 14H05 GMT, il perdait 8,57% à 1,135 dollar, au plus bas depuis mai.Sur un an, le prix de son action a toutefois grimpé de plus de 50%.En parallèle, les investisseurs continuent à scruter les évolutions de la politique commerciale américaine. Le président américain Donald Trump a affirmé mardi s’attendre à conclure un “bon” accord commercial avec Pékin lors d’un sommet des pays de l’Asie-Pacifique la semaine prochaine, mais a averti que la rencontre prévue avec son homologue chinois Xi Jinping pourrait ne pas se produire.Le durcissement, temporaire, du ton du responsable républicain à l’égard de son homologue chinois avait mis un coup d’arrêt à la course aux records de la place américaine début octobre.Côté indicateurs, Wall Street attend avec impatience la publication, vendredi, de l’indice d’inflation CPI pour septembre, première donnée économique d’importance partagée par les autorités américaines en pleine paralysie budgétaire.”L’absence de données n’est jamais une bonne chose (…) alors que le marché se trouve actuellement dans une position où il tente de déterminer si l’économie est en train de ralentir ou non”, note Victoria Fernandez.Le CPI pourrait donner de premiers indices, partiels, sur l’état de santé de l’économie américaine et la direction que suivra la banque centrale du pays (Fed) quant à sa politique de taux.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se tendait légèrement vers 14H05 GMT, à 3,97% contre 3,96% mardi en clôture.Au tableau des valeurs, le géant américain du jouet Mattel (-3,29% à 18,20 dollars) souffrait de résultats trimestriels en baisse et inférieurs aux attentes, affectés par un décalage des commandes du commerce de détail.L’entreprise a toutefois confirmé ses prévisions annuelles.Le spécialiste de la viande végétale Beyond Meat (+67,89% à 6,07 dollars) s’envolait pour la deuxième séance consécutive, après avoir conclu un partenariat de distribution avec le géant américain des hypermarchés Walmart.Beyond Meat est aussi soutenu par le mouvement des “meme stocks”, des achats massifs de petits porteurs. Le fabricant de beignets Krispy Kreme (+24,35% à 4,61 dollars) profitait aussi de ce dynamisme.

Pour les Argentins endettés, acheter, revendre: objectif boucler le mois

Dans des déballages de rue toujours plus vastes, sur les réseaux sociaux, à leurs voisins, ils vendent, achètent, revendent. Pour générer une mini-marge, tenir jusqu’à la fin de mois. Dans l’Argentine de Javier Milei à la veille de législatives, austérité et endettement intensifient les stratégies de résilience.Sur 20 pâtés de maisons, presque deux kilomètres, s’étire la “feria” de Villa Fiorito, faubourg populaire du grand Buenos Aires. Foire informelle, où dimanche s’entassent sur des couvertures à même le sol, des inventaires improbables: de vieux bacs à glaçons, un thermos sans bouchon, un pantalon, des revues, de l’électroménager délabré, des produits vaisselle… Tout est bon, explique une de ces “manteras” (de “manta”, couverture), Gladys Gutierrez, 46 ans, qui étale produits de toilette, savons, lotions, vêtements… Et raconte le jonglage permanent aux petites affaires, à même la foire, sous le regard de Diego Maradona, l’idole née dans le quartier et dont les fresques recouvrent les murs.”Si je vois quelque chose bon marché, je l’achète et je le revends, et la plupart des voisins font pareil. Ils achètent, revendent, ainsi de suite, pour gagner un sou de plus”.Martin Gonzalez, “cartonero”, ramasseur-récupérateur, dit aller régulièrement à la capitale aux riches poubelles, à 20 kilomètres, “pour récupérer des choses, qu’on ramène ici et qu’on revend, pour le quotidien”.- Endettement record -Parfois “ça suffit pour le repas de midi, après il faut repartir chercher”, explique-t-il devant son stand éclectique: un tuyau, des carafes, un débouche-évier, des casques de chantier..”Les gens sont fatigués, en colère”, gémit Gladys Gutierrez. Dont le mari, maçon qualifié, est sans travail “depuis un bon moment”.Plus de 200.000 emplois, entre public et privé, ont été perdus au cours des deux ans d’austérité budgétaire du président, l’ultralibéral Javier Milei, avec le secteur de la construction en première ligne, via le gel de chantiers publics.Ces pertes d’emploi, une activité économique anémiée, ont empêché une majorité d’Argentins de ressentir les bienfaits d’une inflation maîtrisée. A fortiori dans un pays où plus de 40% l’emploi est informel. Comme en grande partie ici, à Villa Fiorito,  Selon un rapport de la Banque centrale, le taux de défaillance financière des ménages a augmenté en août pour le dixième mois consécutif, pour atteindre 6,6% du total des crédits, record depuis la création de cet indice en 2008.Ici, “des gens s’endettent pour manger, dans le meilleur des cas s’endettent pour monter un petit négoce, mais à des taux exorbitants”, explique Matias Mora, politologue lui-même originaire de Villa Fiorito. Où peu ont accès au crédit, donc dépendent de prêteurs informels, appliquant des intérêts jusqu’à 40%, 50%.- Ecosystème de survie -Javier Milei se targue d’avoir fait baisser la pauvreté en 12 mois, en partie grâce à l’inflation jugulée, et un effort soutenu sur les allocations aux plus pauvres. Mais à Fiorito, fief péroniste (opposition de centre-gauche), il n’a guère à attendre des législatives de mi-mandat dimanche: en 2023 à la présidentielle, il y avait obtenu un pâle 27% (55,7% au niveau national). Néanmoins, l’endettement, le pluri-emplois contraint, les ventes informelles, n’ont nullement commencé avec le gouvernement Milei, souligne M. Mora. Par contre, avec lui, ils se sont “approfondis et aggravés”.Selon une étude en mai du cabinet privé IETSE, 91% des ménages argentins étaient endettés: des dettes contractées, à plus de 85%, en 2024 ou 2025. “Cela me rappelle beaucoup 2001”, dit Juana Sena, 71 ans, en référence aux heures de la grande crise financière de 2001, qui mena à une explosion sociale (39 morts): “Aux coins de rue, on voit sur des tables des gens vendre des pâtisseries ou pains faits maison, on voit des vêtements à vendre, exposés aux fenêtres”.En plus de ces ventes de rue, relève Matias Mora, se développe tout un monde de “manteros numériques”, où des milliers de participants, répartis par zones, vendent une poussette, un meuble, un plat maison… Dans l’urgence, le plus souvent. “A ce prix-là, parce que j’ai besoin de l’argent aujourd’hui. Merci d’écrire en privé”, indiquait une annonce cette semaine.”C’est un nouvel écosystème (…) une logique de survie”, estime M. Mora. “Les gens se débrouillent” et font preuve d’ingéniosité pour joindre les deux bouts, mais “au détriment de la santé mentale, de la santé physique, en s’épuisant”.

Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés

Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”

Vapotage: les vendeurs en ligne craignent “la cessation d’activité”

Les sites de vente de liquide pour cigarettes électroniques comme Le Petit Vapoteur, qui est l’un des principaux en Europe, craignent de mettre la clé sous la porte si la mesure d’interdiction de vente en ligne prévue par le gouvernement français est adoptée dans le budget 2026.”S’il décide de nous priver de 70% de nos ventes, c’est la cessation de notre activité et 600 emplois pourraient disparaître”, redoute Morgan Laisné du site Le Petit Vapoteur, basé en Normandie et qui a réalisé en France 95% des 154 millions d’euros de son chiffre d’affaires en 2024.Le projet de budget du gouvernement prévoit une taxe de 30 à 50 centimes par flacon de 10 millilitres (ml), vendu généralement entre 5 et 7 euros.Cette taxe hérisse les professionnels, mais beaucoup moins que les mesures qui l’accompagnent. Car dans son projet de budget, le gouvernement envisage également de soumettre les boutiques de vapotage à l’obtention d’un agrément similaire à celui des buralistes, interdisant par exemple la proximité avec des écoles.Surtout, la vente à distance aux particuliers, à l’origine d’un bon quart des ventes dans la filière selon les professionnels, sera entièrement interdite.”On avait vu venir la taxe” déjà envisagée par l’ex-Premier ministre François Bayrou, mais “ces autres mesures, ça a été un choc”, s’alarme auprès de l’AFP Morgan Laisné.- 3.000 emplois menacés -Pour Le Petit Vapoteur, même ses 111 magasins physiques ouverts en France, où ont lieu un tiers des ventes de la société, sont menacés, car ils sont “très dépendants de l’activité en ligne”, selon Morgan Laisné.Tout comme la ligne de production de liquides de vapotage installée à Cherbourg (Manche) par l’entreprise, “qui sera surdimensionnée sans la vente en ligne.”Interrogée par l’AFP, la Fivape, fédération du secteur, estime que 3.000 emplois dans la vente en ligne “disparaîtraient instantanément”. Elle a lancé une pétition auprès des usagers, qui a déjà récolté 120.000 signataires – dont l’unicité n’est vérifiée que par le biais de leur adresse e-mail. Plus qu’une mesure de santé publique, les professionnels estiment que l’interdiction de la vente en ligne a été pensée avant tout pour simplifier la collecte de la taxe.Pour Morgan Laisné, “les douanes ont voulu répliquer le système des buralistes et de la taxe sur le tabac. Et comme en ligne, on ne sait pas trop ce que c’est, on l’interdit.” Ce que Bercy conteste. “Ce sont des mesures de santé publique, qui convergent avec les règles applicables au tabac”, a indiqué à l’AFP le cabinet de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.Pour le cabinet de la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, “la mesure cherche à réduire l’exposition et l’accessibilité des produits de vapotage, surtout chez les jeunes, tout en renforçant la sécurité sanitaire et la traçabilité”, notamment pour éviter les produits “non conformes”, a-t-il indiqué à l’AFP.- Les produits sans nicotine taxés aussi  -Morgan Laisné estime, lui, que ces mesures seraient “une catastrophe pour la santé publique”, assurant que le vapotage a contribué aux 4 millions de fumeurs quotidiens en moins depuis 10 ans, un chiffre publié mi-octobre par Santé publique France.Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) n’est pas d’accord.”Ces produits rendent très dépendants, leur marketing cible particulièrement les jeunes”, estime Emmanuelle Béguinot, directrice de l’association antitabac, qui juge “important un meilleur contrôle via l’interdiction de tout ce qui touche à la vente en ligne.”Le projet de budget prévoit de taxer à 30 centimes d’euros les flacons de 10 ml de produit qui contiennent moins de 15 mg/ml de nicotine, y compris ceux qui n’en contiennent pas du tout, “des produits qui font que vous mettez le pied à l’étrier,” selon Emmanuelle Béguinot.Pour les produits avec plus de 15 mg/ml de nicotine, la taxe est portée à 50 centimes d’euros le flacon de 10 ml.Un amendement de députés LR supprimant la taxe mais pas l’interdiction de la vente en ligne a été adopté mercredi en commission des Finances.Cette modification ne présage rien du texte final, puisque l’hémycicle examinera à partir de vendredi le projet de budget dans sa copie originale.En séance plénière, l’Assemblée nationale pourra éventuellement adopter ou non d’autres amendements, comme ceux proposés par des députés LFI, UDR et même du camp macroniste qui suppriment l’interdiction de vente en ligne.