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La Bourse de Paris prudente, entre conflit au Moyen-Orient et Fed

La Bourse de Paris a terminé sans impulsion mercredi, prudente face à la poursuite du conflit militaire entre Israël et l’Iran et dans l’attente de la réunion de la banque centrale américaine (Fed).Le CAC 40 a perdu 0,36%, clôturant à 7.656,12 points, en recul de 27,1 points. La veille, l’indice vedette parisien avait terminé en repli de 0,76%. “Pour l’instant, les marchés parient sur le fait que la situation actuelle ne conduira pas au pire des scénarios”, c’est-à-dire, “une guerre ouverte entre l’Iran et les États-Unis”, a expliqué à l’AFP Mike O’Sullivan, chef économiste chez Moonfare.Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi que Téhéran était entré en contact avec Washington pour négocier, après plusieurs jours d’échanges intenses de tirs avec Israël.”Ils ont même suggéré de venir à la Maison-Blanche”, a déclaré M. Trump, qualifiant cette proposition de “courageuse”.Ces propos ont rassuré les investisseurs, même si le président américain a aussi entretenu le doute mercredi sur la possibilité que les Etats-Unis effectuent des frappes sur l’Iran, affirmant devant la presse: “Je vais peut-être le faire, peut-être pas.”Globalement, “les marchés semblent complètement ignorer la possibilité que ce conflit évolue vers quelque chose de sérieux pour l’économie mondiale”, a estimé Felipe Villarroel, gérant de portefeuille associé chez TwentyFour AM.Autre point d’attention des investisseurs: la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).Le comité de politique monétaire de la Fed rendra sa décision à 18H00 GMT (20H00 à Paris) et son président, Jerome Powell, tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse, particulièrement suivie.”Il est évident que la Réserve fédérale américaine ne fera rien, tout comme lors de ses trois dernières réunions”, a jugé Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.Le marché anticipe largement un statu quo sur les taux, laissés inchangés depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%.Côté obligataire, les taux d’intérêt d’emprunt à dix ans de la France a atteint 3,21%, contre 3,24% la veille. Pour son équivalent allemand, référence en Europe, ils se sont élevés à 2,49%.Airbus promet de choyer ses actionnairesAirbus (+1,39% à 181,14 euros) a annoncé mercredi qu’il comptait mieux rémunérer ses actionnaires, en portant jusqu’à 50% le taux de distribution de ses bénéfices sous forme de dividendes, contre un plafond précédent fixé à 40%.  Teleperformance déçoitLe géant des centres d’appel Teleperformance a dévissé de 13,61%, à 81,86 euros, après la présentation de ses nouveaux objectifs de moyen terme, qui ont déçu les investisseurs. Le groupe prévoit un chiffre d’affaires annuel compris entre “4% et 6% en 2028” en croissance organique, et une marge d’exploitation Ebita autour de 15,5%.

Les Bourses européennes terminent sans élan

Les marchés boursiers européens ont fini la séance sans impulsion mercredi, prudents face à la poursuite du conflit entre Israël et l’Iran, sans pour autant céder à la panique.Paris a perdu 0,36% et Francfort 0,50%. Les places de Milan (+0,08%) et Londres (+0,11%) sont restées à l’équilibre.

Droits de douane: l’incertitude fait tâche d’huile dans le monde de l’art

Dans le milieu feutré de l’art contemporain, les décisions du président Donald Trump sur les droits de douane entretiennent l’incertitude, certains acheteurs préférant patienter, confient des galeristes à l’AFP.A quelques pas du centre Pompidou à Paris, la galerie Ceysson & Bénétière – présente dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis -, accueille des oeuvres d’artistes contemporains.”Depuis le début d’année, l’incertitude au niveau politique et économique a aussi créé une incertitude à l’achat, dans la mesure où les collectionneurs ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés avec les futures taxes, ni comment va évoluer leur situation financière personnelle”, raconte Loïc Bénétière, l’un des cofondateurs de la galerie.Ce dernier en veut pour preuve les grandes foires d’art contemporain du printemps, durant lesquelles “pour la première fois des collectionneurs nous ont dit +J’attends pour voir comment vont s’orienter nos actifs avant de prendre la décision+”.Dans le 6e arrondissement de Paris, qui héberge nombre de galeristes, l’artiste peintre Denis Gérablie se dit aussi circonspect.”Les Américains représentent au moins 50% de mes clients”, explique-t-il dans son atelier. Denis Gérablie dit avoir remarqué moins d’effervescence ces derniers mois.La question des taxes éventuelles “ne touchera pas tous les acteurs de la même façon. Les grosses galeries trouveront toujours preneurs, le problème est plus pour les acteurs intermédiaires comme moi”, juge-t-il.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a imposé des surtaxes massives sur certains secteurs comme l’acier, visé certains pays ou encore déclaré des droits de douane universels – avant de faire en partie marche arrière.En attendant, une surtaxe de 10% est appliquée sur les produits importés aux Etats-Unis. Le flou persiste sur l’imposition de droits de douane sur les oeuvres d’art jusqu’ici exemptées, d’autant plus que la définition des produits concernés par les surtaxes demeure sujette à interprétation, explique un juriste interrogé par l’AFP.  Adam Green, consultant en art pour de gros collectionneurs américains, explique d’ailleurs s’être arraché les cheveux pour comprendre les tenants et les aboutissants des surtaxes.Dans tous les cas, “Donald Trump a mis en place (en avril, NDLR) une pause de 90 jours. Lorsque cette pause prendra fin, il est toujours possible que de nombreux pays choisissent de répondre aux surtaxes des Etats-Unis en appliquant des mesures de rétorsion, et ils pourraient alors inclure les Å“uvres d’art américaines”, craint-il.- Risques -Du côté des maisons de ventes aux enchères, on dit ne pas avoir d’inquiétude marquée.”Il est trop tôt pour déterminer l’impact potentiel de nouveaux droits de douane”, explique Christie’s dans un courriel. “Nous suivons attentivement l’évolution de la situation et procéderons, le moment venu, aux ajustements nécessaires”, poursuit-elle. Ce début d’année en demi-teinte suit pourtant une année 2024 déjà morne pour le secteur. Un transporteur spécialisé dans l’art, qui opère entre l’Europe et les Etats-Unis, explique avoir constaté un recul des volumes de transport de 20% en début d’année par rapport à 2024. “Et 2024 était déjà une mauvaise année”, dit-il, sans vouloir être nommé. Selon le rapport annuel CyclOpe sur les matières premières, les chiffres compilés par Artprice montrent un déclin des ventes aux enchères mondiales pour les arts de plus de 33,5% l’an dernier, à presque 10 milliards de dollars.Les Américains sont traditionnellement de gros acheteurs d’art. Mais les surtaxes pèsent sur l’économie.”Nous sommes dans une phase d’incertitude”, commente Philippe Chalmin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine, qui coordonne le rapport CyclOpe.”La partie émergée de l’iceberg, c’est les ventes aux enchères. Or d’après mes échos, quelques oeuvres ont été retirées de ces ventes récemment”, indique-t-il, signe que les prix de réserve n’avaient pas été atteints.En mai, une sculpture de Giacometti estimée à 70 millions de dollars n’a pas trouvé preneur lors d’une vente aux enchères à New York, rapportait récemment le quotidien Financial Times.  “Dans ces conditions, les collectionneurs deviennent plus sélectifs”, confirme Adam Green.De son côté, Loïc Bénétière conserve “pour l’instant” l’antenne de sa galerie à New York “mais il y a un réel questionnement des acteurs français aux Etats-Unis sur leur place”.

Pas de baisse des taux d’intérêt de la Fed en vue, Trump déjà déçu

La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait laisser ses taux d’intérêt inchangés pour la quatrième fois de suite mercredi et cette éventualité agace d’avance Donald Trump, qui a mis un nouveau coup de pression sur l’institution.”Il n’y a pas d’inflation” aux Etats-Unis “et donc j’aimerais voir les taux baisser”, a déclaré le chef de l’Etat devant la Maison-Blanche.M. Trump a qualifié le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, de “personne stupide”. Et aussi affirmé que ce dernier, qu’il avait lui-même désigné pour prendre la tête de l’institution en 2018, était “politisé”.”Peut-être que je devrais aller à la Fed. Est-ce que je suis autorisé à me désigner moi-même ?” a lancé M. Trump. Les acteurs de la finance sont quasiment certains que la Fed ne va pas toucher à ses taux mercredi, en adepte de l’immobilité prudente face au terrain glissant des droits de douane et des crises géopolitiques.Son comité de politique monétaire (FOMC) rendra sa décision à 14H00 heure locale (18H00 GMT) et Jerome Powell tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse.Il s’agit de la quatrième réunion de la Fed depuis le retour au pouvoir de M. Trump en janvier. Les trois précédentes se sont conclues par un statu quo sur les taux, situés depuis décembre entre 4,25% et 4,50%.Le président américain avait récemment estimé qu’il faudrait baisser les taux “carrément d’un point” de pourcentage afin de réduire les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises.Les banques centrales bougent généralement plus lentement leurs taux, d’un quart de point à la fois.Surtout, les responsables de la Fed ont montré qu’ils tenaient à rester crédibles en matière de lutte contre l’inflation, et que le principal risque était selon eux, pour l’heure, celui d’un déraillement des prix du fait des nouveaux droits de douane.Depuis son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a imposé au moins 10% de surtaxe sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’aller plus loin.- Prévisions actualisées -“Trump a en quelque sorte raison quand il dit qu’il n’y a pas d’impact sur les prix à la consommation”, a déclaré à l’AFP Dan North, économiste chez Allianz Trade North America. Mais, enchaîne-t-il, “c’est parce que cela prend quelques mois” avant que les vagues des droits de douane percutent les consommateurs. “A moins que ces droits de douane ne soient retirés demain (…) l’inflation va repartir, ce que la Fed veut à tout prix éviter”, selon M. North.”En plus, l’économie américaine ne supplie pas la Fed de réduire les taux. Les consommateurs continuent à dépenser, le marché du travail crée encore des emplois, même s’il ralentit un peu”, souligne M. North, qui s’attend au mieux à une baisse de taux lors de la dernière réunion de l’année, en décembre.En l’absence de suspense quant à la décision de mercredi, “tout le monde regardera si une majorité (des responsables de la Fed) est toujours en faveur d’au moins une baisse cette année”, pointe la banque BBVA dans une note. Ceux-ci envisageaient jusqu’alors deux baisses de taux en 2025. Les investisseurs guetteront aussi l’actualisation des prévisions de la Fed pour la première économie mondiale.Va-t-elle abaisser comme en mars ses prévisions pour la croissance, l’inflation et le chômage? Ou considère-t-elle que les États-Unis seront plus étanches que redouté au choc des droits de douane?Le consommateur – moteur de l’économie américaine – semble en tout cas plus attentif à son porte-monnaie. Un indicateur publié mardi montre que les ventes au détail (dans les magasins, les restaurants, chez les concessionnaires) ont reflué de 0,9% en mai.L’escalade militaire au Moyen-Orient brouille davantage le tableau. La modération de l’inflation dont se félicite M. Trump est largement due à la baisse des cours du pétrole. Le conflit menace de le faire flamber.

Wall Street atone avant la décision de la Fed

La Bourse de New York a ouvert sans grand mouvement mercredi, se montrant attentiste en attendant la fin de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait laisser ses taux inchangés mais fournir des prévisions économiques actualisées.Dans les premiers échanges, le Dow Jones était pratiquement à l’équilibre (+0,01%), l’indice Nasdaq grappillait 0,07% et l’indice élargi S&P 500 0,06%.

Pas de baisse des taux d’intérêt de la Fed en vue, Trump sûrement déçu

La Réserve fédérale (Fed) américaine devrait laisser ses taux d’intérêt inchangés pour la quatrième fois de suite mercredi, en adepte de l’immobilité prudente face au terrain glissant des droits de douane et des crises géopolitiques.Le comité de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis (FOMC) rendra sa décision à 14H00 (18H00 GMT) et son président, Jerome Powell, tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse.Le FOMC “a entamé sa réunion à 09H00, comme prévu”, pour sa deuxième journée, a déclaré mercredi un porte-parole de l’institution financière.Il s’agit de la quatrième réunion de la Fed depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. Les trois précédentes se sont conclues par un statu quo sur les taux, situés depuis décembre entre 4,25% et 4,50%.La même issue est attendue mercredi. Cela devrait alimenter la frustration du président américain, qui réclame sur tous les tons une forte détente des taux directeurs afin de réduire les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises.Le président Trump affirme que l’inflation est “sous contrôle” et qu’il faudrait baisser les taux “carrément d’un point” de pourcentage.Les banques centrales bougent généralement plus lentement leurs taux, d’un quart de point à la fois.Surtout, les responsables de la Fed ont montré qu’ils tenaient à rester crédibles en matière de lutte contre l’inflation, et que le principal risque était pour l’heure celui d’un déraillement des prix du fait des nouveaux droits de douane.Depuis son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a imposé au moins 10% de surtaxe sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’aller plus loin.”Trump a en quelque sorte raison quand il dit qu’il n’y a pas d’impact sur les prix à la consommation”, a déclaré à l’AFP Dan North, économiste chez Allianz Trade North America. Mais, enchaîne-t-il, “c’est parce que cela prend quelques mois” avant que les vagues des droits de douane percutent les consommateurs. “A moins que ces droits de douane ne soient retirés demain (…) l’inflation va repartir, ce que la Fed veut à tout prix éviter”, selon M. North.- Prévisions actualisées -“En plus, l’économie américaine ne supplie pas la Fed de réduire les taux. Les consommateurs continuent à dépenser, le marché du travail crée encore des emplois, même s’il ralentit un peu”, souligne M. North, qui s’attend au mieux à une baisse de taux lors de la dernière réunion de l’année, en décembre.En l’absence de suspense quant à la décision de mercredi, “tout le monde regardera si une majorité (des responsables de la Fed) est toujours en faveur d’au moins une baisse cette année”, pointe la banque BBVA dans une note. Ceux-ci envisageaient jusqu’alors deux baisses de taux en 2025. Les investisseurs guetteront aussi l’actualisation des prévisions de la Réserve fédérale pour la première économie mondiale.Va-t-elle abaisser comme en mars ses prévisions pour la croissance, l’inflation et le chômage? Ou considère-t-elle que les États-Unis seront plus étanches que redouté au choc des droits de douane?Le consommateur – moteur de l’économie américaine – semble en tout cas plus attentif à son porte-monnaie. Un indicateur publié mardi montre que les ventes au détail (dans les magasins, les restaurants, chez les concessionnaires) ont reflué de 0,9% en mai.L’escalade militaire au Moyen-Orient brouille davantage le tableau. La modération de l’inflation dont se félicite M. Trump est largement due à la baisse des cours du pétrole. Le conflit menace de le faire flamber.

Tutelle de la France: “la question pourrait se poser” mais “ni demain, ni après-demain”, dit le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la question d’une tutelle financière de la France “pourrait se poser”, mais “ni demain, ni après-demain”, au moment où le gouvernement qui doit réaliser des économies importantes a mis en avant ce risque. “Il n’y a pas de sujet, (…) actuellement”, a toutefois estimé l’économiste en chef de l’institution de Washington, Pierre-Olivier Gourinchas, interrogé mardi soir sur BFM Business.”La question pourrait se poser mais, j’ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n’était fait, (…) s’il n’y avait aucune volonté d’infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu’à un moment donné, la question se poserait”, a affirmé l’économiste en chef.Dans la même interview, M. Gourinchas a estimé que le gouvernement français était “très déterminé”, dans ses pistes d’économies.Aujourd’hui, “je crois que la question ne se pose pas”, a-t-il ajouté, se disant “tout à fait confiant” dans le fait que “le gouvernement et les différents partenaires et les différents partis politiques sauront faire ce qu’il faut”.”Le chiffre annoncé par le gouvernement, (…) à peu près 40 milliards d’économies pour le budget 2026, nous semble tout à fait raisonnable. C’est ce qu’il faut faire”, a-t-il aussi dit. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a mis en garde récemment sur le risque d’une “tutelle” de la France: “il y a un risque de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de nos créanciers”, a-t-elle averti sur RTL.”Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront”, a-t-elle aussi prévenu dans le JDD.Une mise sous tutelle fait référence à une intervention du FMI à la demande des Etats en difficulté financière, qui doivent en contrepartie d’une assistance de l’institution de Washington s’engager sur un programme de réformes économiques.L’idée d’une intervention du FMI est perçue généralement négativement pour les droits sociaux dans un pays, surtout depuis l’intervention de l’institution en Grèce, avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, au tournant des années 2010.L’Union européenne a mis sur pied son propre programme de soutien aux Etats en difficulté ces dernières années, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permet aux Etats d’obtenir une aide à des conditions favorables en cas d’envolée sur les marchés des taux d’intérêt.

Royaume-Uni: léger ralentissement de l’inflation en mai, à 3,4% sur un an

L’inflation a légèrement ralenti en mai au Royaume-Uni, à 3,4% sur un an contre 3,5% en avril, mois où elle avait bondi à cause de l’augmentation annuelle des factures des ménages, a annoncé mercredi l’Office national des statistiques (ONS).Ce léger repli ne devrait pas infléchir la décision attendue jeudi de la Banque d’Angleterre (BoE), qui devrait maintenir son taux inchangé à 4,25%, selon les analystes.Ce chiffre de 3,4% est plus élevé que le consensus des analystes, qui tablaient sur 3,3%.Il est publié une semaine après l’annonce par l’ONS d’une contraction de 0,3% de l’économie britannique en avril, à cause d’augmentations d’impôts sur les entreprises et des droits de douane de Donald Trump.”Les tensions géopolitiques accrues ajoutent de l’incertitude aux perspectives d’inflation au Royaume-Uni” et “il est peu probable” que la réunion de la BoE jeudi “entraîne une modification de l’approche prudente du comité de politique monétaire”, estime Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG UK.Israël a frappé l’Iran pour la sixième nuit consécutive mercredi, quelques heures après que Donald Trump a durci le ton en appelant à une “capitulation sans conditions” de Téhéran, alimentant les craintes d’un conflit prolongé.”Les prix de l’énergie sont devenus un risque majeur pour les perspectives d’inflation avec l’escalade au Moyen-Orient”, insiste l’analyse, soulignant que les prix du pétrole ont augmenté de plus de 13% depuis le début de la semaine passée.Le “potentiel d’aggravation de l’inflation liée à l’énergie signifient que les décideurs politiques hésiteront à réduire les taux trop tôt”, abonde Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot.La Banque d’Angleterre a réduit le mois dernier son taux d’intérêt d’un quart de point, la quatrième réduction de ce type depuis août 2024.Richard Carter n’exclut pas un statu quo également en août si l’inflation devait s’avérer tenace.”Pour les investisseurs comme pour les ménages, cette période nous rappelle que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge”, souligne-t-il.Selon Richard Heys, chef économiste par intérim à l’ONS, la stabilité observée entre avril et mai s’explique par “divers mouvements de prix qui se sont contrebalancés”. Les tarifs aériens ont reculé, tout comme les prix des carburants.Mais “ces baisses ont été partiellement compensées par l’augmentation des prix des denrées alimentaires, en particulier des chocolats et des produits à base de viande” ainsi que du mobilier et des articles ménagers. 

Une ONG préconise de convertir d’anciennes mines de charbon en fermes solaires

Les mines de charbon à ciel ouvert abandonnées pourraient être réaménagées en centrales photovoltaïques pour accélérer la transition énergétique, préconise l’ONG Global Energy Monitor (GEM) dans un rapport publié mercredi.Cette ONG, établie aux Etats-Unis, estime que partout sur le globe des centaines d’anciens sites d’extraction de charbon pourraient être convertis en fermes solaires.”Plus de 300 mines de charbon à ciel ouvert récemment mises hors service pourraient accueillir environ 103 GW de capacité solaire photovoltaïque, et les grandes exploitations qui doivent prochainement fermer pourraient héberger 185 GW supplémentaires d’énergie solaire”, souligne l’organisation.Si ces sites miniers désaffectés étaient convertis en parcs solaires, la production d’énergie solaire mondiale pourrait augmenter de 15% d’ici à 2030, selon le GEM, ce qui représente à dire l’énergie dont a besoin un pays comme l’Allemagne pendant un an.Des pays comme la Chine, premier producteur au monde d’énergie solaire, ont déjà commencé à procéder à ce type de conversion. Le géant asiatique a déjà transformé 90 anciens sites miniers en fermes solaires, dont la capacité de production atteint 14 GW.Les conversions offrent plusieurs avantages, notamment une incitation financière à réhabiliter les sites de charbon abandonnés et l’opportunité de créer de nouveaux emplois dans les localités touchées par la fermeture des mines, souligne l’ONG.Ces projets peuvent toutefois se heurter à plusieurs obstacles, notamment celui du coût que représente la conversion d’anciennes mines en parcs solaires qui est plus onéreuse que l’installation de panneaux photovoltaïques sur des terrains vierges.Les sites miniers peuvent par ailleurs contenir des matériaux toxiques, souligne l’étude.

En Chine, les industriels taïwanais pris dans l’étau des tensions géopolitiques

Temples de dieux vénérés à Taïwan, rue commerçantes typiques et usines prospères: à Kunshan (est de la Chine), la présence des investisseurs taïwanais reste marquée, malgré les départs liés à la guerre commerciale et aux tensions inter-détroit.Les hommes d’affaires taïwanais – appelés “Taishang” en mandarin -, ont massivement investi en Chine depuis les années 1990 et la reprise des relations entre les deux rives, contribuant au décollage économique chinois.Mais leur nombre a plongé: seuls 177.000 Taïwanais travaillaient en Chine en 2022, contre 409.000 en 2009, selon des estimations transmises à l’AFP par la Fondation pour les échanges entre les deux rives du détroit (SEF), un intermédiaire officieux entre Taipei et Pékin.Le “ralentissement de l’économie” chinoise et la guerre commerciale sino-américaine expliquent en partie ces départs, déclare à l’AFP Luo Wen-jia, vice-président de la SEF.Mais la “politique” est également une des raisons invoquées par James Lee, un industriel taïwanais de 78 ans, pour expliquer sa décision de fermer en 2022 son usine de câbles et prises électriques dans la province manufacturière du Guangdong (sud de la Chine).Aujourd’hui, il “faut faire très attention à ce qui est dit” en Chine, affirme James Lee à l’AFP. “Nous, les hommes d’affaires taïwanais, nous avons peur”, ajoute-t-il.- “Champ de riz” -Aidés par la maîtrise du mandarin et des mesures préférentielles, les Taishang ont joué pendant des décennies le rôle d’intermédiaire entre les clients étrangers et l’outil de production industriel chinois.Beaucoup ont fait fortune, à l’image du milliardaire Terry Gou, patron du géant de l’électronique Foxconn, qui assemble notamment les iPhone d’Apple.La ville de Kunshan, située en périphérie de Shanghai, a été un des bastions de ces investissements.”A l’époque, c’était un champ de riz”, se souvient Annie Wang, industrielle taïwanaise arrivée à Kunshan en 1996. La cheffe d’entreprise est aujourd’hui à la tête d’une usine de fabrication de produits électroniques et plastiques, d’un petit parc technologique et d’une marque d’appareils pour le café.”Les entreprises taïwanaises ont eu la chance de coïncider avec les 30 années les plus glorieuses de la production manufacturière chinoise”, déclare-t-elle à l’AFP devant son usine.Au début des années 2010, plus de 100.000 Taïwanais résidaient à Kunshan, selon des chiffres non officiels transmis par la diaspora locale.Mais le nombre d’entreprises taïwanaises a aujourd’hui chuté en-dessous de 5.000, contre plus de 10.000 à l’époque, selon la même source.- Moins d’employés taïwanais – Les Taishang ont notamment été pris dans l’étau de la pression grandissante de Pékin envers Taïwan.Le Parti communiste chinois – qui revendique Taïwan mais ne l’a jamais contrôlé – a durci le ton ces dernières années contre ce qu’il qualifie d'”indépendantistes taïwanais”, recommandant par exemple depuis l’an dernier des peines allant jusqu’à la mort pour certaines activités de “sécession”.Ces nouvelles règles ont un grand impact psychologique sur les hommes d’affaires taïwanais, déclare M. Luo de la SEF.Les Taishang craignent notamment que des accusations politiques soient utilisées dans le cas de disputes commerciales, explique-t-il.”Nous n’envoyons plus d’employés taïwanais en Chine car nous ne savons pas comment garantir leur sécurité”, témoigne l’industriel James Lee, citant plusieurs cas de détention provisoire d’hommes d’affaires taïwanais lors d’un séjour en Chine.Les difficultés économiques de la deuxième économie mondiale, la guerre commerciale et l’augmentation des coûts de production représentent d’autres freins.”Nous pensions que l’économie chinoise continuerait de s’améliorer parce que son marché est immense”, note Leon Chen, dont la famille gère une usine de composants de batteries dans la province chinoise du Jiangxi (centre).”Mais nous n’avons pas vu cela se concrétiser en raison de problèmes, comme la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, ou la pandémie” ajoute-t-il. – Nouvelles destinations -En réaction, une partie des Taishang se tournent vers des destinations plus rentables – et moins sensibles politiquement.”Certains sont allés au Vietnam, d’autres en Thaïlande, en Indonésie et aux Philippines, certains sont aussi revenus à Taïwan”, énumère M. Luo.Les investissements taïwanais vers le Vietnam approuvés par le ministère taïwanais de l’Economie ont ainsi grimpé de 129% entre 2016 et 2024 (de 452 à 1.033 millions de dollars).Sur la même période, ils ont chuté de 62% vers la Chine continentale.Cette hémorragie pourrait porter un coup à la stratégie de Pékin visant à s’appuyer sur les Taishang pour promouvoir l’intégration politique de Taïwan.”Aujourd’hui nous avons surtout des commandes domestiques en Chine, donc c’est toujours mieux d’opérer au niveau local”, relativise Leon Chen.”C’est incomparable avec l’âge d’or, même si on arrive toujours à joindre les deux bouts”, ajoute-t-il.Mais “si l’environnement des affaires devient de pire en pire, alors nous n’aurons pas d’autres choix que de partir”.